Sens de variation d’une suite
I- Monotonie d’une suite
1) Définitions
Une suite est une fonction particulière, on retrouve donc naturellement la notion de sens de variation pour une suite.
Soit (un) une suite,n0un entier naturel. On dit que :
• la suite (un) estcroissanteà partir du rangn0si, pour tout entiern>n0 :un+1>un ;
• la suite (un) estdécroissanteà partir du rangn0si, pour tout entiern>n0 :un+1≤un ;
• la suite (un) eststationnaireà partir du rangn0si, pour tout entiern>n0,un=un+1. Définition
Soit (un) une suite,n0un entier naturel. On dit que (un) estmonotoneà partir du rangn0si son sens de variation ne change pas à partir du rangn0(elle reste croissante à partir du rangn0ou décroissante à partir du rangn0)
Définition
Étudier la monotonie d’une suite c’est donc étudier ses variations.
Remarque :
• On obtient les définitions destrictementcroissante, décroissante ou monotone en remplaçant les inégalités larges par des inégalités strictes.
• Si la suite est définie et stationnaire à partir du rangn0, alors la suite (un) estconstante
2) Méthodes
a) Signe de la différenceun+1−un
Pour étudier le sens de variation d’une suite, on peut étudier le signe de la différenceun+1−un. Cette méthode est très générale et fonctionne tout le temps.
Exemple 1 :
Soit(un)la suite définie, pour toutn∈N, parun=n2−n. On a, pour toutn∈N :
un+1−un= (n+ 1)2−(n+ 1)−n2+n=n2+ 2n+ 1−n−1−n2+n= 2n.
Pour toutn∈N,2n>0doncun+1−un>0doncun+1>un. La suite(un)est croissante.
b) Comparaison de uun+1
n à1
Pour étudier le sens de variation d’une suiteà termes strictement positifs, on peut comparer uun+1
n à 1.
Cette méthode est particulièrement adaptée aux suites dont le terme général contient une puissance ou un produit.
Exemple 2 :
Soit(u )la suite définie, pour toutn∈N∗, paru =2n.
Or,n>1⇔n+n>n+ 1⇔2n>n+ 1, donc, pour toutn>1,n+12n >1⇔un+1
un >1doncun+1>uncarun>0.
La suite(un)est croissante à partir du rang1.
c) Variations de la fonction associée
Pour étudier les variations d’une suite définie par une formule explicite, on peut étudier les variations de la fonction associée. On s’appuie alors sur le théorème suivant.
Soit (un) la suite définie par la relationun=f(n) oùf est une fonction définie au moins sur un intervalle de la forme [a; +∞[ (ou ]a; +∞[) aveca∈R+etn0le premier entier supérieur àa.
Si la fonctionf est monotone sur [a; +∞[ (ou ]a; +∞[), alors la suite (un) est monotone à partir du rangn0et a même sens de variation quef.
Théorème
Démonstration
Voyons le cas oùf est croissante sur [a; +∞[, les autres cas se démontrant de manière analogue.
Supposonsf croissante sur [a; +∞[. Pour toutn∈[n0; +∞[, on an0≤n < n+ 1 doncf(n)< f(n+ 1) doncun< un+1. La suite (un) est donc croissante à partir den0.
Cette méthode concerne donc uniquement les suites définies par une formule explicite, elle est intéressante lorsque les variations de la fonction associée sont simples à déterminer.
Exemple 3 :
Soit(un)la suite définie, pour toutn∈Ntel quen>0parun= 2
√
n−1. On aun=f(n)oùf :x7→2
√
x−1, définie sur[0; +∞[.
La fonctionf est une fonction associée à la fonction racine et, comme la fonction racine est croissante surR+, d’après les propriétés des fonctions asociées,f est croissante sur[0; +∞[.
D’après le théorème précédent, la suite(un)est strictement croissante.
Remarque :
La réciproque du théorème est fausse. En effet, considérons la suite (un) définie, pour tout n ∈ N, par un = n+ sin(2πn). On aun=f(n) oùf :x7→x+ sin(2πx), définie sur [0; +∞[.
Étudions les variations de la suite (un). En remarquant que, pour toutndeN, sin(2πn) = 0, il vientun+1−un= 1>0, la suite (un) est donc strictement croissante.
Qu’en est-il des variations de la fonctionf sur [0; +∞[ ?
~i
~j
O 2 3 4
2 3 4
Cf
b b b b b
M0 M1
M2 M3
M4
u0
u1
u2
u3
u4
Comme on peut le voir graphiquement, la fonctionf n’est pas monotone sur [0; +∞[. Moralité, pour étudier les variations d’une fonction, on ne pourra pas introduire une suite et s’appuyer sur les variations de cette dernière.
3) Cas des suites arithmétiques et géométriques a) Cas d’une suite arithmétique
Soit (un) une suite arithmétique de raisonr.
Sir >0 alorsuest strictement croissante.
Sir= 0 alorsuest constante.
Sir <0 alorsuest strictement décroissante.
Propriété
Démonstration
Pour toutn>0 on aun+1−un=un+r−un=r, ce qui donne le résultat.
b) Cas d’une suite géométrique
Soit (un) une suite géométrique de raisonq,0.
Siq >1 alors
(siu0>0,uest strictement croissante.
siu0<0,uest strictement décroissante.
Siq= 1 alorsuest constante.
Si 0< q <1 alors
(siu0>0,uest strictement décroissante.
siu0<0,uest strictement croissante.
Siq <0 alorsun’est pas monotone.
Propriété
Démonstration
Pour toutn,un+1−un=u0×qn+1−u0×qn=u0×qn(q−1)
Le signe deun+1−uns’obtient donc en fonction du signe deu0, du signe deqnet du signe deq−1.
II- Notion de limite
1) Suite convergente Exemple 4 :
On a représenté ci-contre la suite de terme généralun= 2 +1 n. Compléter le tableau de valeurs :
n 1 2 3 . . . 10 11 . . . 100 1000
un . . . .
Que constate-t-on ?
Peut-on trouver un entiernà partir duquel2≤un≤2,00001 ?
b b b b b b b b b b
0 1 2 3
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
un
n
On dit qu’une suite converge vers un réell (ouadmet pour limitel Définition
b b b b b b b b b b b b b b b b b b
l un
Lorsqu’elle existe, la limite d’une suite est unique Propriété
2) Suite divergente
Une suite qui ne converge pas est ditedivergente.
Définition
a) Suites ayant pour limite+∞(ou−∞)
Exemple 5 :
On a représenté ci-contre la suite de terme généralvn= (n−2)2. Compléter le tableau de valeurs :
n 0 1 2 3 4 5 6 10 50 100
vn
Que constate-t-on ?
Peut-on trouver un entiernà partir duquelvn>106 ?
0 5 10 15 20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
b b b b b b b b b b b
vn
n
On dit qu’une suitediverge vers+∞, (ouadmet pour limite+∞quand ntend vers +∞) si ses termesunsont tous aussi grands que l’on veut, à condition de prendrensuffisamment grand.
On définit de même une suite divergente vers−∞(avecunaussi petit que l’on veut)
Définition
b b b b b b b b b b b b b b b
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
A
b) Exemple de suite n’ayant pas de limite
Exemple 6 :
On a représenté ci-contre la suite de terme généralwn= (−1)n×n2. Compléter le tableau de valeurs :
n 0 1 2 3 4 5 6 50 51
wn
Que constate-t-on ?
b b b b b b b b b
0 20 40
−20
−40
1 2 3 4 5 6 7 8
b
wn
n
Remarque :
3) Limite d’une suite arithmétique
Soit (un) une suite arithmétique de raisonr. Alors
• sir >0, lim
n→+∞un= +∞ • sir <0, lim
n→+∞un=−∞ • sir= 0, lim
n→+∞un=u0
Propriété Limite d’une suite arithmétique
4) Limite d’une suite géométrique
On a calculé et représenté sur un tableur les premiers termes de la suite géométriqueqnpour différentes valeurs deq.
Associer chaque suite à un graphique puis établir une conjecture sur la limite de qn selon les valeurs de q.
• Si−1< q <1 alors lim
n→+∞qn=
• Siq >1 alors lim
n→+∞qn=
• Siq≤ −1 alors
• Siq= 1, alors (qn) est
Propriété Limite d’une suite géométrique