Master M2 Math´ematiques Appliqu´ees- Module ”Analyse Fonctionnelle”
Devoir ` a la maison
Exercice 1. Compacit´e de l’op´erateur de Volterra. On note C l’espace des fonc- tions continues de [0,1] dansR,L∞ l’espace des classes d’´equivalence presque partout de fonctions born´ees de [0,1] dans R et, pour tout p ≥ 1, Lp l’espace des classes d’´equivalence presque partout de fonctions de [0,1] dans R telles que
Z 1
0
|f(t)|pdt < +∞.
On munit tous ces espaces de leurs normes usuelles qui en font des espaces de Banach.
(a) V´erifier queC ⊂ L∞ ⊂ Lq ⊂ Lp pour tout q > p≥1.
On consid`ere maintenant l’op´erateurT d´efini surL1 par T f(x) =
Z x
0
f(t)dt, x∈[0,1].
(b) V´erifier queT f ∈ C pour toutf ∈ L1.
(c) Montrer que T : Lp → C est pour chaque p ∈ [1,+∞] une application lin´eaire continue de norme ||T||= 1.
(d) Montrer que T :Lp → C est un op´erateur compact pour tout p∈(1,+∞].
(e) En consid´erant la suite de fonctions fn(x) = n−1x1/n−1, montrer que T : L1 → C n’est pas un op´erateur compact.
Exercice 2. Test de Dini et formule sommatoire de Poisson. Soit f : R → C une fonction continue et telle que
X
n∈Z
sup
x∈[n,n+1]
|f(x)| < ∞.
(a) Montrer que f est une fonction int´egrable et que la fonction h(x) = X
n∈Z
f(x+n) est bien d´efinie sur R, continue et 1-p´eriodique.
(b) Pour toutn ∈Z, on pose
f(n) =ˆ Z
R
f(t)e−2iπntdt.
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En appliquant le th´eor`eme de Fej´er `a la fonctionh, montrer que X
n∈Z
f(n) = lim
N→∞
X
|n|≤N
1− |n|
N
fˆ(n).
(c) On suppose que h est telle que Z 1/2
−1/2
h(x+y)−h(x) y
dy < ∞ (1)
pour un x fix´e dans [−1/2,1/2]. En reprenant la preuve du th´eor`eme de Dirichlet et en utilisant le lemme de Riemann-Lebesgue, montrer que
Sn(h)(x) = X
|k|≤n
Z 1
0
h(s)e−2iπnsds
e2iπkx = Z 1
0
h(t+x)sin(π(2n+ 1)t) sin(πt) dt converge ponctuellement vers h(x) quand n → ∞ (Test de Dini). En d´eduire la validit´e de la formule sommatoire de Poisson
X
n∈Z
f(n) = X
n∈Z
fˆ(n) lorsque (1) est vraie pourx= 0.
(d) Montrer que (1) a lieu pour toutx∈R si h est h¨old´erienne d’exposant α >0.
(e) On suppose maintenant quef satisfait aux conditions suppl´ementaires X
n∈Z
sup
x∈[n,n+1]
|x|ε|f(x)| < ∞ et sup
x6=y
|f(x)−f(y)|
|x−y|ε < ∞
pour un certainε >0. En distinguant les cas |n| ≤ N −1 et |n| ≥ N dans la somme d´efinissant h, montrer qu’il existe K <∞ telle que
|h(x+y)−h(x)| ≤ K(N|y|ε+N−ε)
pour tout x ∈ [0,1], y ∈ [−1/2,1/2] et N ≥ 2. En d´eduire que h est h¨old´erienne d’exposantα=ε2/(ε+ 1). Conclure.
Probl`eme. Valeurs propres du Laplacien sur [0,1]. On note D l’ensemble des fonc- tions [0,1] vers R continˆument d´erivables telles quef(0) =f(1) = 0 et
f0(x) = f0(0) + Z x
0
g(y)dy
pour une fonctiong ∈ L2[0,1].On rappelle que le th´eor`eme de d´erivation de Lebesgue entraˆıne que f ∈ D est deux fois d´erivable presque partout avec f00 = g p.p. et queg est donc uniquement d´efinie dans L2[0,1]. Le but de ce probl`eme est d’´etudier l’op´erateur de LaplaceK :f →g deDdansL2[0,1],espace de Hilbert que l’on munit du produit scalaire usuel
(f, g) = Z 1
0
f(x)g(x)dx.
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On remarquera que Kf =f00 si f ∈ C2[0,1]⊂ D.
(a) Montrer que D ⊂ L2[0,1] et que K est un op´erateur auto-adjoint d´efini n´egatif sur D. Montrer que les valeurs propres non-nulles de K sont les {−n2π2, n ≥1} et qu’elles sont associ´ees aux fonctions propres respectives
fn(x) = √
2 sin(nπx), n ≥1.
(b) Montrer que {fn, n≥1} est une famille orthonorm´ee de L2[0,1].
(c) En prolongeant toute fonction de L2[0,1] sur [−1,1] en une fonction impaire et 2-p´eriodique deL2[−1,1] et en utilisant la formule d’inversion sur L2[−1,1],montrer que{fn, n≥1}est une base orthonormale deL2[0,1].Donner la d´ecomposition d’une fonctionf ∈ L2[0,1] suivant cette base.
(d) En utilisant l’auto-adjonction de K, montrer quef ∈ D si et seulement si X
n≥1
n4|(f, fn)|2 < ∞.
(e) Montrer que K est un op´erateur diagonal dans la base {fn, n≥1}. L’op´erateur K est-il compact ?
(f) On d´efinit Gsur L2[0,1] par
Gf = X
n≥1
(n2π2)−1(f, fn)fn.
Quels sont les ´el´ements propres de G ? Est-ce un op´erateur compact ? Est-ce un op´erateur de Hilbert-Schmidt ? Montrer que
Gf(x) = Z 1
0
G(x, y)f(y)dy
o`u G(x, y) est une fonction continue que l’on d´eterminera comme somme d’une s´erie.
(g) Montrer que Gf ∈ D pour tout f ∈ L2[0,1] et en d´eduire que GK =−Id sur D.
(h) R´esoudre l’´equation diff´erentielle u00 = −f pour un f donn´e dans L2[0,1] avec conditions au bordu(0) =u(1) = 0, et en d´eduire par le (g) que
G(x, y) = (1−x)y1{y≤x}+ (1−y)x1{y>x}. Comparer cette formule avec celle trouv´ee en (f).
(i) Montrer enfin la formule des traces pour G: X
n≥1
λn(G) = Z 1
0
G(x, x)dx = 1 6 o`u {λn(G), n≥1} d´esigne la suite des valeurs propres deG.
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