Prix du numéro 10 centimes

**A M. Jules Gfeller

Les consulats suisses à l'étranger reçoivent le journal.

Berne

Sixième année. — N0 35

Prix du numéro 10 centimes

Mercredi 27 Avril 1892.

B u r e a u x : R u e Neuve, 19

ABONNEMENTS

Un au : Six mois :

Suisse . . . 6 fr. 3 fr.

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Provenant de la Suisse . . 20 et. la ligne de l'étranger. . 25 » , , Minimum d'une annonce 50 centimes P a r a i s s a n t l e m e r c r e d i e t l e s a m e d i , à B i e n n e ^ s annonces se paient d'avance

Organe de la Société Intercantonale des i n d u s t r i e s d u J u r a , des C h a m b r é e de commerce, des B u r e a u x de contrôle et d e s Syndicats i n d u s t r i e l s .

Violation du droit d'association

Dans le dernier numéro de l'Ouvrier hor- loger, on pouvait lire que le président du syndicat ouvrier des ébauches récemment fondé h Delémont, avait été renvoyé à cause de ses attaches avec le syndicat professionnel.

Nous recevons à ce sujet, la lettre suivante, qui indique un tout autre motif pour le ren- voi de cet ouvrier.

Delémont, le 25 avril 1892.

A la Fédération horlogère suisse, Bienne.

Monsieur le rédacteur,

Donnant réponse à la communication parue dans le journal l'Ouvrier horloger, n° 17, concernant cette violation du droit d'asso- ciation par la fabrique de Delémont, je dirai que le cas signalé est entièrement faux.

L'ouvrier en question, comme il le sait du reste, n'a pas été renvoyé à cause de ses at- taches avec le syndicat professionnel, mais parce qu'il avait fait deux lundis bleus de suite. On a attendu au samedi suivant pour lui signifier sa quinzaine, se conformant en cela à l'art. 3 du règlement intérieur de l'éta- blissement.

Comme je l'ai appris, ce n'est absolument que pour retirer une indemnité de la Société que cet onvrier a inventé le motif signalé par le journal précité.

Je vous prie de bien vouloir insérer la pré- sente dans votre journal et d'agréer, Mon- sieur le rédacteur, l'assurance de ma consi-

dération distinguée. Pèlermann.

La diminution des exportations de la France

Si les protectionnistes français étaient gens à entendre raison et à laisser leurs yeux s'ouvrir à la lumière, l'article sui- vant, que publie le Monde économique et dont nous reproduisons les principaux passages, devrait enlever les derniers doutes qu'ils peuvent avoir sur les consé- quences désastreuses de leur politique économique :

« Les protectionnistes n'ont pas encore achevé de fêler leur victoire, que déjà

commence pour eux la période des tran- ses et du désenchantement. Les faits commencent à parler, et, en parlant, ils dénoncent au pays ceux qui ont sacrifié ses intérêts généraux à leurs intérêts per- sonnels.

« Au moment même où, toujours ban- quetant, ces Messieurs de la Protection félicitaient, à bon droit d'ailleurs, le dé- partement du Nord d'avoir servi de foyer à la réaction économique, un premier avertissement leur était donné,

L'Administration des douanes publiait, en efttt, les résultats généraux de notre commerce extérieur pendant le mois de mars cl rendait ainsi possible une sug- gestive comparaison entre les chiffres de nos importations et de nos exportations pendant le premier trimestre des deux années 4 894 et 4892.

Voici celte comparaison

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11

« Ces chiffres sont tristement instruc­

tifs. Evitons toutefois d'en abuser.

« Beaucoup de nos amis de la Presse se sont, à notre avis, trop hâtés de tirer argument de la hausse énorme des impor- tations en janvier, et surtout en février.

En réalité, on ne peut rien conclure en- core du mouvement de nos importations.

« Sans doute, leur hausse en janvier et en février, puis leur baisse en mars, sont bien des effets causés par les tarifs nouveaux, mais ces faits ont été motivés par la substitution d'un régime nouveau à celui qui existait antérieurement, plutôt que par ce régime lui-même. Personne ne s'étonnera que, pendant le mois de janvier, alors que l'application des nou-

veaux tarifs était imminente, les entrées des marchandises se soient démesurément accrues. Nos importateurs prenaient leurs précautions pour retarder, autant que possible, l'application des droits qui ve- naient d'être votés.

« Quant à la diminution des impor- tations pendant le mois de mars, on peut se demander si elle n'est pas la consé- quence des approvisionnements excep- tionnels opérés en janvier.

« Les chiffres de la douane ne nous éclairent donc pas encore sur les effets probables du régime protectionniste en ce qui regarde nos importations. C'est aller trop vite que d'affirmer qu'elles vont hausser, contrairement aux vœux, aux prévisions des protectionnistes.

« En ce qui concerne les exportations,

les chiffres ont une singulière éloquence,

t Pendant le mois de janvier 4892, nos

exportations s'élèvent; elles dépassent de

38 millions le chiffre afférent au mois

de janvier 4894. Nous sommes à la veille

de l'application des tarifs. Nos clients

ordinaires, incertains des mesures qui

vont être prises à notre égard par leurs -

propres gouvernements, s'approvision-

144 LÀ FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE nent : ils nous achètent, en plus grande

quantité qu'à l'ordinaire, les objets d'ali- mentation et les matières nécessaires à l'industrie, et même, dans une faible mesure (7 millions en plus), les objets fabriqués.

« Arrive le 1

e r

février : nos tarifs nou- veaux sont mis en vigueur; nous signons avec les pays voisins des conventions commerciales, aussi peu avantageuses qu'instables; aussitôt nps exportations diminuent. A la fin de février nous n'a- vons exporté que 261 millions au lieu de 284 en 1891. Le déficit total est de 23 millions, mais les objets fabriqués, à eux seuls, en perdent 30, tandis que l'expor- tation des matières nécessaires à l'indus- trie augmente de 7 millions.

t Enfin, pendant le mois de mars, nous reculons sur tous les points. Nos expor- tations d'objets d'alimentation diminuent de 3 millions 396, les matières premières nécessaires à l'industrie de 16 millions et nos objets fabriqués de la somme énorme de 41 millions 774! Seuls, les objets divers augmentent de 6 millions et c'est, au total, une baisse de 5£> mil- lions 360,000 francs que fait ressortir la comparaison des troisièmes mois des deux années 1891 et 1892.

t Ainsi, plus on s'éloigne du 1

er

février, plus les faits deviennent démonstratifs.

Nos clients se retirent peu à peu, à me- sure qu'ils trouvent de nouveaux fournis- seurs pour nous remplacer; et l'absurde rêve de M. Méline, d'une balance du commerce penchant du côté de nos im- portations, menace de se réaliser par la diminution continue de nos débouchés extérieurs.

« Ce sont là de tristes enseignements dont il faudrait se hâter de faire com- prendre à tous la portée. Ils prennent une force plus grande encore lorsqu'on examine ce qui s'est passé, dans le même temps, en Angleterre.

a Nos voisins, eux aussi, se trouvent atteints, et par la politique rétrograde de l'Amérique et de la France, et par la crise générale engendrée par leur propre obstination à repousser le bimétallisme international. Leurs exportations dimi- nuent donc. Mais dans quelles proportions?

« Le tableau suivant indique.

Exportation de l'Angleterre (commerce spécial)

Désignation Mars 1892

Comparaison avec mars 18Ul

Animaoi vivants 5 5 . 8 9 8 - f - 23.269 Objets d'alimentation 7 9 2 . 8 5 3 — 3.528 Matières premières 1.414.056 — 2 1 9 . 1 6 3 Objets fabriqués ou en partie.

Fils et tissus 8.848.675 — 3 9 9 . 0 7 3 Métaux ou ouvrage en métaui

(sauf les machines) 2 . 8 4 2 . 9 8 6 — 937.677 Machines 1.174.906 — 183.765 Confections 967.260 -f- 56.932 Produits chim. et pharm,... 839.111 — 7.162 Divers 2.616.475 — 338.085 Colis postaux 8 3 . 9 7 2 - f - 10.256

i l . 9 9 7 . 9 9 6 Totaui des produits anglais.. 19.665.382 - M

f = 9,2 %

« Ainsi, c'est à 9,2 o/

0

que s'élève la diminution des exportations anglaises en mars 1892; la nôtre atteint 15,8 %>. Or, il est indéniable que l'Angleterre souffre beaucoup plus que nous, et du Bill Mac- Kinley, qui a été plus spécialement dirigé contre elle, et de la diminution de la va- leur de l'argent, à cause de son commerce avec l'Inde.

« Nul équivoque n'est donc possible;

les protectionnistes sont bien responsa- bles de ce qui se passe, et le seront de ce qui va suivre. Nos débouchés perdus, nos plus belles industries ruinées, nos ou- vriers sans salaires, tout cela sera son œuvre.

« Mais que leur importe? Ils protègent le travail national ! »

Situation commerciale de Leipzig

Extrait du journal de la chambre de com- merce de Constantinople :

Des instruments de musique, à vent et à cordes, sont fabriqués depuis des temps im- mémoriaux dans les localités montagneuses de Klingenthal, Georgenthal, Ober- et Unter- Lachsenfeld, de même à Géra (Reuss ligne cadette) ; ils s'exportent dans toutes les direc- tions; la fabrication cependant des instru- ments musicaux mécaniques — aristons, or- chestrions, etc. — a son siège à Leipzig, où il y a six établissements, qui emploient des centaines d'ouvriers,

Il y a en Saxe, une quantité de grands éta- blissements qui occupent des milliers d'ou- vriers. Remarquables sont surtout ceux de A. Kaps à Dresde, Jules Bluthner, Jules Feurich — tous les trois fournisseurs de la Cour royale — "Wankel et Temmler, Ernst Irmler, A. H. Francke, tous à Leipzig. Toutes ces manufactures sont renommées pour la perfection et le son superbe de leurs instru- ments. Blûlhner a agrandi du double son établissement l'année passée et, afin d'être indépendant des négociants en bois, il a acheté de vastes forêts en Galicie et en Po- logne. Pour les pays tropicaux, du reste, on construit des instruments avec les parties in- térieures presque toutes en fer.

Aussi à Loebau, Weimar et Géra, cette industrie compte des manufactures d'une bonne réputation et les instruments qu'on y fait sont recherchés, de sorte que l'exporta- tation augmente d'année en année.

La fabrication d'orgues d'Allemagne et d'accordéons est une spécialité de Géra (Wagner et fils); la production est impor- tante, mais l'exportation des petits harmo- niums (à coulisses et à soufflets) a bien di- minué.

Les instruments physiques, optiques et médicaux sont une spécialito de la forêt de Thuringe. La fabrication de thermomètres, baromètres, baroscopes et hygromètres se fait à Ilmenau, Manebach, Stûtzerbach, etc., où cette branche prospère depuis de longues années ; même les enfants, là, travaillent à la production, peu fatiguante du reste, et l'on peut voir par fois des chariots en grand nom- bre chargés de ces instruments. Les univer- sités et les médecins achètent beaucoup ces instruments de toute espèce, qui sont appré- ciés généralement pour leur parfaite construc- tion, qui est garantie même par une commis- sion royale institutée à Ilmenau.

Pendules et montres. — Des pendules ap- pelées « Régulateur » sont fabriquées en Thuringe et spécialement à Mulhouse; les pendules et horloges en bronze, marbre, etc., nous parviennent en général de la France ; les montres (de poche), fabriquées en Suisse, ont rencontré une rude concurrence de la part des établissements à Glashutte dans le royaume de Saxe, où le gouvernement a fondé une école pour l'horlogerie; les montres de Glashutte ont acquis une excellente renom- mée par suite de leur solidité, beauté et exac- titude; les meilleures sortes s'achètent beau- coup pour usage scientifique (astronomie, médecine, physique, etc.).

NOUVELLES DlVKRSKS

A v i s a u x f a b r i c a n t s . — Les fabricants d'horlogerie et marchands de montres sont avisés que nous tenons à leur disposition des renseignements sur le nommé Franz Joseph Klamm à Grenzbach (Allemagne) qui se dit représentant de maisons d'horlogerie et bi- jouterie.

E x p o s i t i o n u n i v e r s e l l e d e B e r l i n . Le Comité directeur des Chambres de Com- merce allemandes s'est occupé de l'Exposi- tion universelle à Berlin. Il sera nommé un comité d'initiative qui lancera des lettres d'invitation aux grands commerçants et in- dustriels allemands. Comme date, on pro- pose 1896.

T r a i t é e d e c o m m e r c e . On mande de Lisbonne que des pourparlers préliminaires sont actuellement engagés entre les gouver- nements français et portugais en vue de la conclusion d'un nouveau traité de commerce.

Les négociations dans le même sens ouvertes avec le Brésil et l'Espagne sont déjà assez avancées et se poursuivent principalement à Lisbonne.

E t a t s - U n i s e t M e x i q u e . La commis- sion des affaires étrangères de la Chambre a recommandé l'adoption d'une résolution de- mandant à M. Harrison d'inviter le Mexique à nommer trois commissaires pour étudier avec trois commissaires des Etats-Unis un traité de réciprocité permettant d'évincer la France, l'Allemagne, la Belgique et l'Angle- terre du marché mexicain au profit des Etats- Unis.

COTE DE L'ARGENT du 27 avril 1892 Facturé aux monteurs de boîte.

L'argent 800 laminé et fil à fr. 119. 80 le kilo id. 805 id. id. » ISO. 65 id.

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L i s t e d e s m a r c h a n d s h o r l o g e r s ac­

tuellement à la Chaux-de-Fonds à l'hôtel de la Fleur -de- Lis : Liste dressée Mardi 26 avril 1892, à 5 heures du soir : M.

Ronsperger, Vienne. — Meyer, Vienne. — Coh n, Vienne.

A. Mendehsohn, de Londres et Afrique du Sud, Serre 49.

Le rédacteur responsable : Fritz HUGUENIN.

LA FÉDÉRATION HORLOGÈRE SUISSE 145

Tableau

des opérations d'achat, de fonte et d'essai de déchets d'or et d'argent faites pend

A r r o n d i e e e i n e i i t e .

i. Noirmont 2. St Imier 3. Tramelan

6. Schaffliouse . . . . 1. NeucluUel

9. Locle

10. Chaux-de-Fonds . . 12. Porrentruy . . . .

letrimeslre 1892 1* trimestre 1891 Différence en faveur

du 1er trimestre 1891 . . .

1 S

•2 S?·» H «

• i l "

1 8 1 2 10 2 9 7 12 23 11 3 89 89

—

O p é r a t i o n s (Bordereaux rentrés)

Janvier

50 92 95 27 293 17 32 49 187 744 157 185 1,9'28 1,987 59

Février

51 146 61 34 287 18 24 41 155 851 116 169 1,953 2,029 76

Mars

42 118 99 23 312 16 41 47 164 77Ί 118 166 1,924 2,093 169

T o t a l

143 356 255 84 892 51 97 137 2,373 506 391 520 5,805 6,109

304

1er trimestre 1891

153 388 256 67 892 69 95 145 2,542 591 372"

539 6,109

—

Janvier Fr.

2,266 6,580 4,166 3,795 49 4 4 4,883 4,215 3,275 29,270 111,086 39,620 6,899 265,915 321,776 55 8 6 1

Cl.

— 10 90 80 30 80 50 75 80 25 80 —

— 60 60

3/1Î

le premier trimestre de l'année 1892.

D é c h e t s a c h e t é s (valeur payée}

Février Fr.

1 5 9 9 11,690 J, 266 1,074 52,364 2,829 1,623 1,701 12,986 73 067 25,749

6.683 193,137 263,298 70,161

Ct.

25 65 75 05 70 35 60 85

— 65 85 45 15 65 50

Mars Fr.

2,947 10,028 4,439 1,869 34,432 3,593 3,375 3,076 18.946 71,532 15 4 4 4 5,849 175,537 231,798 5 6 . 2 6 1

Ct.

55 75 70 45 30 20 80 90 80 20 90 45

— 65 65

T o t a l

Fr.

6,812 28,299 9,873 7,239 136,201 11,306 9,214 8 054 . 61,653

255,686 80,815 19,431 634 589 816,873 182,284

Ct.

80 50 35 30 30 35 90 50 60 10 55 90 15 90 75

•

1er trimestre 1891 Fr.

12 495 31,557 11976 5,862 155,348 12,073 8,244 13,323 89,377 372,754 83,506 20,353 816,873

—

Ct.

45 50 90 75 80 95 35 60 30 15 15 90

—

Berne, le 23 avril 1892.

Département fédéral des affaires étrangères,

Bureau fédéral des matières d'or et d'argent.

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pour eux d'utiliser des contrefaçons.

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Imprimerie de la Fédération horlogère suisse.