MPSI B DS 11 29 juin 2019
Les trois parties de ce problème
1sont largement indépendantes. Seules les questions III.2.a et III.3.e dépendent des parties précédentes. On identiera systématiquement un polynôme avec la fonction polynomiale (de R dans R) qui lui est associée.
Partie I.
Dans toute cette partie, n désigne un entier naturel non nul. On dénit une suite de polynômes (dits polynômes de Chebychev) (P
k)
k∈Npar récurrence par les formules :
P
0= 1, P
1= X
∀k ∈ N : P
k+2= 2XP
k+1− P
kOn dénit (T
k)
k∈Npar
T
k= 1 2
k−1P
k1. a. Calculer T
3, T
4.
b. Déterminer le degré de P
n.
c. Soit θ un réel quelconque, montrer que
P
n(cos θ) = cos(nθ)
d. Montrer que les racines de P
nsont les nombres x
1, x
2, · · · , x
navec x
k= cos
2k − 1 2n π
pour k entier entre 1 et n . Montrer que ces racines sont simples.
e. Montrer qu'il existe n + 1 points notés x
00, x
01, · · · , x
0nen lesquels |T
n| restreinte à [−1, 1] atteint son maximum absolu. Préciser cette valeur maximale.
2. a. Tracer les courbes représentatives des fonctions T
1, T
2, T
3, T
4restreintes à [−1, 1] . b. Montrer qu'il n'existe pas de polynôme P unitaire de degré n tel que
sup
[−1,1]
|P | < 1 2
n−1(on pourra considérer le polynôme T
n− P et utiliser les résultats précédents)
1d'après Centrale supélec 2002 maths 1 TSI
c. Établir que pour tout polynôme P unitaire de degré n sup
[−1,1]
|T
n| ≤ sup
[−1,1]
|P|
d. Soit f et g deux fonctions dans C([−1, 1], R ) , on pose (f /g) =
Z
π0
f (cos θ)g(cos θ)dθ
Montrer que ( / ) est un produit scalaire et que la famille q
2 π
P
nn∈N
est orthonormale.
Partie II.
Dans cette partie, on considère un plan euclidien muni d'un repère orthonormé direct (O, − →
i , − →
j ) . Pour tout θ réel, on dénit − → e
θpar :
−
→ e
θ= cos θ − →
i + sin θ − → j On note d(A, B) = AB = k − − →
ABk la distance euclidienne entre deux points du plan et on introduit, pour trois points A , B , C ,
d(A, B, C) = (AB.BC.CA)
13On dira qu'une partie Ω du plan est bornée lorsqu'elle est incluse dans un disque centré à l'origine. Dans la suite de cette partie, Ω est une partie du plan bornée et contenant une innité de points. On dénit des réels d
2et d
3par :
d
2= sup
d(A, B), (A, B) ∈ Ω
2, d
3= sup
d(A, B, C), (A, B, C) ∈ Ω
31. a. Justier que d
2et d
3sont bien dénis.
b. Montrer que d
3≤ d
2.
c. Pour deux points A et B de Ω , on note
l(A, B) = sup {d(A, B, C ), C ∈ Ω}
Montrer que
d
3= sup
l(A, B), (A, B) ∈ Ω
2Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1
Rémy Nicolai S0711EMPSI B DS 11 29 juin 2019
2. On suppose que Ω est un segment de longueur a > 0 . Montrer que d
3= 4
−13a
3. On suppose que Ω est le cercle de centre O et de rayon R .
a. Soit A et B les points de Ω d'axes Re
iαet Re
iβavec 0 ≤ α < β < 2π . Exprimer d(A, B) à l'aide d'un seul sin .
b. Soient α et γ dans J 0, 2π K avec α ≤ γ . Vérier que la fonction dénie sur [α, γ] : β → sin β − α
2 sin γ − β 2 atteint son maximum en
α+γ2.
c. Étudier les variations de la fonction ϕ dénie dans [0, 1] par : ϕ(t) = t
3p
1 − t
2d. Déduire de ce qui précède que d
3= √
3R .
Partie III.
Dans cette partie, Ω est le segment [−1, 1] de l'axe réel. Pour tout entier n ≥ 2 , on note D(x
1, · · · , x
n) = Y
1≤i<j≤n
|x
j− x
i|
D
n= sup {D(x
1, · · · , x
n), (x
1, · · · , x
n) ∈ Ω
n} , d
n= D
2 n(n−1)
n
On désigne par P
nl'ensemble des polynômes à coecients réels unitaires et de degré n . Pour P ∈ P
n, on note
µ(P) = sup
[−1,+1]
|P|, µ
n= inf {µ(P), P ∈ P
n}, m
n= µ
1
nn
À tout élément (x
1, · · · , x
n+1) ∈ Ω
n+1, on associe le déterminant V (x
1, · · · , x
n+1) (dit de VanderMonde) dont on admet la valeur :
V ((x
1, · · · , x
n+1) =
1 1 · · · 1 1
x
1x
2· · · x
nx
n+1... ... ...
x
n−11x
n−12· · · x
n−1nx
n−1n+1x
n1x
n2· · · x
nnx
nn+1= Y
1≤i<j≤n+1
(x
j− x
i)
1. a. On admet que pour tout n ≥ 2 , il existe des réels λ
1, · · · , λ
n+1dans Ω tels que D
n+1= D(λ
1, · · · , λ
n+1)
Montrer que
D
n+1≤ |λ
2− λ
1||λ
3− λ
1| · · · |λ
n+1− λ
1|D
nb. Vérier que D
n+1n+1≤ D
nn+1D
2n+1. En déduire D
n−1n+1≤ D
n+1n.
c. Montrer que la suite (d
n)
n≥2est convergente. On notera d sa limite.
2. a. À l'aide de la partie I, calculer m
npour n ≥ 1 .
b. Montrer que la suite (m
n)
n∈N∗est convergente, préciser sa limite m . c. Établir que si une suite (u
n)
n∈Nde réels converge vers l , la suite
u
1+ 2u
2+ · · · + nu
nn(n + 1)
n∈N∗
converge vers
2l. (on pourra traiter le cas particulier l = 0 puis ramener le cas général à ce cas.
3. a. Démontrer que pour tout polynôme unitaire P de degré n , on a :
V (x
1, · · · , x
n+1) =
1 1 · · · 1 1
x
1x
2· · · x
nx
n+1... ... ...
x
n−11x
n−12· · · x
n−1nx
n−1n+1P (x
1) P (x
2) · · · P (x
n) P(x
n+1)
b. En développant le dernier déterminant suivant la dernière ligne, établir que : d
n(n+1) 2
n+1
≤ (n + 1)d
n(n−1)
n 2
m
nnc. Montrer que
m
nnd
n(n−1)
n 2
≤ d
n(n+1) 2
n+1
d. Déduire de ce qui précède que m
n≤ d
n+1. e. Montrer que d ≤ m et conclure que
d = m = 1 2
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/