MPSI B 29 juin 2019
Énoncé
On désigne parFl'ensemble des fonctions deRdansRet parFcl'ensemble des fonctions continues deRdansR. Pour tout couple(f, g)∈ F2, on dénitf∗g dansRpar
∀x∈R, (f ∗g)(x) = Z x
0
f(t)g(x−t)dt
Pour f ∈ F, on désigne par µf l'application de F dans l'ensemble des fonctions dénies dansRqui àg∈ F associeµf(g) =f∗g.
Partie I. Propriétés et exemples
1. Exemples
a. Calculersin∗sin,sin∗cos,cos∗cos.
b. Calculerf∗gpour f(x) =|x−1|et g(x) =|x|. 2. Soitf ∈ F.
a. Montrer queµf est linéaire deFc dansF.
b. Montrer quef∗g=g∗f pour toute fonctiong∈ Fc. c. On suppose quef etg sontC1(R). Montrer que
f0∗g+f(0)g=f∗g0+g(0)f
Partie II. Dérivations et polynômes
Dans cette partief est une fonction polynomiale de degrén. 1. Soitxun réel quelconque. Donner une expression simple pour
n
X
k=0
(−1)kf(k)(x) k! xk
2. Montrer qu'il existe des fonctions a0, a1,· · · , am (et en donner une expression) telles que
∀g∈ Fc,∀x∈R, (f∗g)(x) =
m
X
k=0
ak(x) Z x
0
tkg(t)dt
3. Montrer que, pour toutg∈ Fc, la fonction f∗g est dérivable avec (f∗g)0=f0∗g+f(0)g
4. On suppose quegest solution de l'équation diérentielle linéaire f(0)g(n)+f0(0)g(n−1)+· · ·+f(n)(0)g= 0 Montrer quef∗gest une fonction polynômiale.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
1 Rémy Nicolai Aopint2
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Corrigé
Partie I. Propriétés et exemples
1. a. Pour calculer les intégrales intervenant dans les produits demandés, on linéarise systématiquement avec
sinasinb= 1
2(cos(a−b)−cos(a+b)) sinacosb=1
2(sin(a−b) + sin(a+b)) cosacosb= 1
2(cos(a−b) + cos(a+b)) Par exemple poursin∗sin:
sin∗sin(x) =1 2
Z x
0
(cos(2t−x)−cos(x))dt=1
4[sin(2t−x)]t=xt=0−x 2cosx
=1
2sinx−1 2xcosx Les calculs sont analogues pour les deux autres fonctions. On obtient nalement
sin∗sin(x) = 1
2sinx−1 2xcosx sin∗cos(x) = 1
2xsinx cos∗cos(x) = 1
2sinx+1 2xcosx
b. Pour calculerf ∗glorsque f(x) =|x−1|et g(x) =|x|, il convient de distinguer plusieurs cas pour x. L'idée est de mettre les bornes dans le bon sens et de se débarasser des valeurs absolues.
• Si0≤x≤1. f∗g(x) = Z x
0
(1−t)(x−t)dt= Z x
0
t2−(x+ 1)t+x dt
= 1
3t3−1
2(x+ 1)t2+xt t=x
t=0
= 1 3x3−1
2(x+ 1)x2+x2=−1 6x3+1
2x2
• Six≤0. f∗g(x) =− Z 0
x
(1−t)(t−x)dt=− Z x
0
(1−t)(x−t)dt
= 1 6x3−1
2x2
• Six≥1. f∗g(x) = Z 1
0
(1−t)(x−t)dt+ Z x
1
(t−1)(x−t)dt
= 1
3t3−1
2(x+ 1)t2+xt t=1
t=0
− 1
3t3−1
2(x+ 1)t2+xt t=x
t=1
= 1 6x3−1
2x2+x−1 3 La vérication de ce désagréable calcul peut être faite avec les deux lignes sui- vantes de code Maple :
F := (1-t)*(x-t);
collect(int(F,t=0..1)- int(F,t=1..x),x);
2. a. Soitg ethdeux fonctions dansFc et λun nombre réel.
∀x∈R: µf(g+h)(x) = Z x
0
f(t)(g+h)(x−t)dt
= Z x
0
f(t) (g(x−t) +h(x−t))dt (addition fonctionnelle)
= Z x
0
f(t)g(x−t)dt+ Z x
0
f(t)h(x−t)dt (linéarité de l'intégrale)
= (µf(g) +µf(h)) (x) La démonstration est analogue pourµf(λg) =λµf(g).
b. Le changement de variableu=x−tdans l'intégrale dénissantf∗g(x)entraine f∗g(x) =−
Z u
x
f(x−u)g(u)du= (g∗f)(x)
c. Pour x xé, la fonction t → f0(t)g(x−t)−f(t)g0(x−t) est la dérivée de t → f(t)g(x−t). On en déduit :
(f0∗g−f∗g0)(x) = Z x
0
(f0(t)g(x−t)−f(t)g0(x−t)) = [f(t)g(x−t)]t=xt=0
=f(0)g(x)−f(x)g(0) Ce qui conduit à la formule demandée.
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Partie II. Dérivations et polynômes
1. L'expression proposée est une formule de Taylor polynomiale dexà 0. Elle est donc égale àf(0).
2. On peut développer f(x−t) avec une formule de Taylor puis utiliser la linéarité. Il vient
f∗g(x) =g∗f(x) =
n
X
k=0
(−1)k k! f(k)(x)
Z x
0
tkg(t)dt Les fonctionsak demandées sont donc dénies par :
∀x∈R, ak(x) =(−1)k k! f(k)(x)
3. La formule précédente montrer que f ∗g est dérivable car les ak sont polynomiales et x→ Rx
0 tkg(t)dt est une primitive de t → tkg(t). Cette formule donne aussi une expression de la dérivée.
(f ∗g)0(x) =
n
X
k=0
(−1)k
k! f(k+1)(x) Z x
0
tkg(t)dt−
n
X
k=0
(−1)k
k! f(k)(x)xkg(x) On reconnait dans la première somme une expression analogue à celle de la question 2. mais appliquée àf0. Cette somme vaut doncf0∗g(x).
On peut factoriser le g(x) dans la deuxième somme. On retrouve alors l'expression de f(0)précisée à la question 1. Cette deuxième somme vaut donc f(0)g(x). Ce qui prouve la relation demandée.
4. Pour montrer quef ∗g est polynomiale de degré inférieur ou égal àn, on va montrer que(f∗g)(n+1)= 0. En eet :
(f∗g)0 =f0∗g+f(0)g⇒(f∗g)00=f00∗g+f0(0)g+f(0)g0
⇒(f∗g)(3)=f(3)∗g+f00(0)g+f0(0)g0+f(0)g00
⇒ · · ·
⇒(f∗g)(n+1)=f(n+1)∗g+f(n)(0)g+f(n−1)(0)g0+· · ·+f(0)g(n) avecf(n+1)∗g nulle carf est polynomiale de degrénetf(n)(0)g+f(n−1)(0)g0+· · ·+ f(0)g(n)nulle carg est justement solution de cette équation diérentielle.
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