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Sur le rôle de l'émanation du Radium et son emploi

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HAL Id: jpa-00242139

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242139

Submitted on 1 Jan 1905

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Sur le rôle de l’émanation du Radium et son emploi

A. Braunstein

To cite this version:

A. Braunstein. Sur le rôle de l’émanation du Radium et son emploi. Radium (Paris), 1905, 2 (8),

pp.257-258. �10.1051/radium:0190500208025700�. �jpa-00242139�

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Sur le rôle de l’émanation du Radium et son emploi

Deuxième Année. N° 8 15 août 1905.

CE sont M. et Mme Curie qui ont les preniiers oh-

servé qu’une substance ayant atit séjourné pendant

un certain temps dans le voisinage d’un sel con-

tenant du radium, deBil’nt elle-même radioactive. Ce

phénomène nouveau ainsi découvert (on rappelle ra-

dioactivité induite), serait dù, d’après Rutherford, à

cu que, outre les rayons ’:1., et y, lu radium dégage toujours un corps gazeux lequel donne naissance a ce

phénomène. Ce gaz appelé émanation par Rutherford,

se rapprocherait, de par ses propriétés physieo-ehi- miques, de l’argon et de l’hélium; comme eux, il se-

rait complètement indifférent et soumis à l’action d’un bon nombre d’agents chimitlucs très énergitlues, il

n’en semble pas être influencé. L’émanation se Conl-

porte sous plusieurs rapports comme un vrai gaz.

Elle sc répand avec une lenteur relative dans l’espace

ou est placée la substance radioactive, comme le ferait

un gaz qui diffuse. Elle diffuse al travers les corps po- reux, se dilate comlne un gaz et pcut être condellsée par refroidissement sous l’influence de l’air liquide.

L’émanation se distingue d’un gaz ordinaire en ce

que, conservée dans un tube clos, elle paraît subir

une destruction spontanée et, ainsi que l’ont démon- tré Bamsay et Soddy, se transforme alors en hélium.

On s’est assuré que l’émanation va en diminuant et que, au bout de 4 jours, il n’en reste que la moi- tié. Un liquide devenu radioactif est-il exposé à l’air,

il ne tarde pas à devenir inactif en transmettant son

pouvoir radioactif aux gaz et aux corps solides avoi- sinants. Le liquide activé perd beaucoup plus lente-

ment sa radioactivité s’il est conservé dans un vase

clos. Suivant les cas, il perd jusqu’à la moitié de son

pouvoir initial après un sl’jour de 4 jours dans un

vase clos. De même que les rayons de Becquerel,

l’émanation donne naissance il la phosphorescence, à

l’ionisation et elle agit sur la plaque photographique.

L’émanation du radium dégagée constamment par

ce dernier, étant douée des même propriétés caracté- ristiques que les rayons de Becquerel, il était tout na-

turel d’exanliner si, de par son action sur l’organisme Inalade, l’émanation se rapprocherait du radmm lui- même. Aussi ai-je essayé en 1904, â l’Institut pour le traitement du cancer à Moscou, l’action de l’émana- tion sur la marche des tumeurs pou- vant me servir pour le traitement du cancer de l’éma- nation en nature qui est dégagée par le radium sou-- forme de gaz, j’eus recours dans ce luit à l’eau ra-

dioactive obenue par distillation des sels dc radium 1. Comp.

mmn

mémoire dans la Therapie der . septembre 1904.

dissous. Au point de vue pratiqua il faudra donc tom-

prendre dorénavant sous le nom d’émanation des solu- tions radioactives obtenues par distillation des sels de

radium dissous, l.es fait.s suivants découverts par

Curie et Debierne, m’ont amené a adopter cette l11a- niére d’agir. C’est seulement par une couche très mince de sa surface qu’un sel de radium à ictat so-

lide prend part a la production de la radioactiveté Îll-

duite; et en effet, une solution de ce même sel donne naissance il une radioactivité induite de beaucoup plus intense. Dès que le sel de radium est dissous

dans l’eau, l’énergie radioactive se répartit entre l’eau

et le sel ; qu’on les sépare ensuite par distillation, l’eau distillée accapare une grande partie de

ce

pou- voir radioactif, et le sel est de beaucoup (de 10 à

15 fois) moins actif qu’avant d aBoir été dissous. Le sel récupère ensuite graduellemeut sa radioactivité initiale.

C est de l’eau d’émanation ainsi obtenue que je me

suis servi en injections parenchymateuses dans les

tumeurs. Les indications et l’application de l’émanation

ne ditféraient en rien de celles établies pour l’etnpioi du

radium. J’ai remplacé l’eau radioactivée par le bismuth radioactivé 1 dans tous les cas Oll, comme pour le

cancer du larynx, de l’0153sophage ou de l’estomac, les

injections n’ont pu être pratiquées. Grâce aux injec-

tions d’eau radioactivée ou à l’ingestion du bismuth radioactive, j’ai réussi a oittenir un certain effet chez 8 cancéreux : les tumeurs ont diminué de wlllle. Le résultat fut beaucoup plus accusé chez un autre

malade : sous l’iniluence des injections d eau radioac- tivée répétées, le néoplasme dur de la grosseur d’un

oeuf de pigeon a fini par se liquéfier, il est devenu

fluctuant et j’en itipn retirer llll liquide d’abord très sanguinolent, ensuite jaune transparent, mais toujours

absolument stérile. Lu peau recouvrant la tumeur, est restée tout à fait intacte. On sait que, d’après London

et Goldberg, l’action de l’émanation sur la peau est identique à celle de la radiation diret-tc, de plus

l’émanation dissout les decouvertes et les spermato-

zoides : il est donc permis d’atribuer l’hydrolyse de la

tumeur an pouvoir cytolytique de l’émanation. Ce rait.

je crois, démontre avec évidence que. comme c’est If

t’,l· pour les rayons du radium, l’émanation est apte,

elle ausso, à exercer une action cytolytique et le cas

éctieant. une action destructive sur les tissus.

Quoi qu’il en suit. les faits rapportés par moi me

1. On peut facilement obtenir du bismuth radioactive en

laissant pendant 3 à 3 jours du bismuth ordinaire dans

un

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190500208025700

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semblent plaider en faveur de l’émanation, spéciale-

ment sous forme d injections, colnme d’un précédé thérapeutique à employer à côté de la radiation. Je sais bien que des cas plus nombreux sont nécessaires pour étayer ma manière de voir. Toutefois je vais dès

a présent indiquer les avantages que présente l’éma-

nation :

1) Le radium est impuissant à exercer une action bien énergique sur les tissus profonds; les injections parenchymateuses d’eau d émanation nous permettent d’agir dans la profondeur des tumeurs ;

2) L’émanation employée comme je le fais, n’exerce

aucune influence nocive sur les tissus sains et, con- trairement à ce qui a lieu si souvent au cours de la radiumthérapie, n’amène pas l’ulcération de la peau

qui recouvre la tumeur.

3) L’emploi de l’émanation ne présente aucune

difficulté dans certains cas (cancer du larynx, de l’0153sophage, de l’estomac) où les tumeurs sont inacces- sibles à l’action du radium.

L’émanation est redevable de son rùle en médecine

non seulement aux propriétés histolytiques dont elle

est douée, mais aussi a son pouvoir bactéricide. Les belles recherches de Aschkinasi et Caspari ont bien

établi l’action bactéricide des rayons du radium. Ils

ont démontré que ces rayons peuvent enravcr com-

plètement le développement du bacillus prodigiosus,

En variant les expérience, ces auteurs ont démontré d’une manière indiscutable que le pouvoir bactéricide des rayons du radium est dû a leur action directe sur les bactéries et non aux modifications dans la consti- tution du milieu nutritif, ni à une autre cause quel-

conque. De plus, on s’est assuré que l’action bactrri- cide du radium est due principalement aux rayons c/.

Les recherches ultérieures de Danysz, de Pfeiffer et

Friedberger et d’autres auteurs ont démontré que les rayons du radium non seulement entravent la pullu-

lation des bactéries, mais que continuée longtemps,

la radiation peut finir par les tuer complètement et

que les microorganismes pathogènes sont détruits eux

aussi. Les rayons du radium finissent même par tuer les spores si résistantes de la bactéridie charbonneuse,

il est vrai, seulement après une exposition de 7 4 heures.

Des recherches ultérieures ont confirmé le fait que ce sont bien les rayons x, facilement absorbables, qui

sont les véhicules des propriétés bactéricides.

Ce pouvoir bactéricide est inhérent non seulement aux rayons x, mais aussi à l’émanation qui semble posséder une action identique à celle des rayons Les

expériences de quelques auteurs permettent même d’affirmer que ce pouvoir bactéricide est très puis-

sant. Ainsi Dam sz a Nu une culture de hactéridie char- honneuse cntraBée et finalement tuée. Il en résulte donc que 1 émanation, en cas de radioactiBitt induite,

exerce une action très énergique sur les 11licroorp,a-

nismes pathogènes. L’auteur est même d’avis que la bactéridie charbonneuse ne peut pas se développer

dans une atmosphère chargée d’émanation du radium.

Goldberg a essayé l’action de l’émanation (sous forme de gaz) sur le bacille typhique, le colibacille et la bac- téridie charbonneuse : il s’est assuré qu’elle est alors apte à tuer les bactéries les plus résistantes. rai cllll-

rimenté avec les streptocoques et le bacille tvphiquc :

l’eau d’émanation s’est nlontrée douée de propriétés

entravantes sur le développement de ces bactéries. Du moment que l’émanation du radium possède à un degré si accusé un pouvoir bactéricide sur les microor-

ganismes pathogène, rien d’étonnant à ce que 1 in-

gestion de l’eau radioactivée puisse arrêter la fermen- tation provoquée parles bacilles lactiques de l’estomac.

En terminant j’attire l’attention sur une autre pro-

priété essentielle de l’émanation, à savoir l’influence exercée par elle sur les processus zymotiques de l’éco-

nomie. Les résultats obtenus par différents auteurs

(Henry llayer, Schmidt, Nilsen, etc.) concernant

l’action du radium sur divers ferments, sont loin d’être concordants. Mais en revanche, Bergell ci moi, nous réussimes à démontrer que loin d’en- traver l’action zymotique de la pancréatine, comme

le fait le radium (on sait que seuls les rayons 8 et y agissent dans ce cas), l’émanation l’active considé- rablement. Les recherches ultérieures de Bergell et

Bickel montrent qu’il en est de même pour la pep- sine. On voit donc que l’élnanatioll du radium exerce une influence stimulante sur les ferments de l’éco- iiomie. L’é1anation pourra, sans doute, jouer un rôle

considérable dans le traitemcnt des maladies de l’es-

tomac ou celui des maladies par troubles de la nu-

trition, par exemple le diabète l’importance du

ferment glycolytique ne doit jamais être perdue de

vue.

En résumé, les propriétés physiologiques de l’éma-

nation sont de trois ordre

1° Elle est douée d’un pouvoir hystiolytique,

2° Elle possède une action bactéricide ;

J° Elle active les ferments de l’économie.

Les recherches ultérieures devront être orientées

vers ces trois ordres d’idées.

Il faut encore se rappeler qu’un grand nombre de

sources minérales contiennent de l’émanation du radium volatile. Ce fait bien connu nous engage

encore davantage à continuer l’étude de l’émanation.

car elle pourra jeter une lumière vive sur le 1110de d’action de différentes eaux minérales.

Dr A. Braunstein1.

Attaché

à

la Clinique medicale de l’Université de Berlin.

1. Traduit (te l’allenland par A. Zaguelmann.

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