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(1)

La charge et la nature des particules 03B11

Par E. RUTHERFORD et H. GEIGER [Université de Manchester.

2014

Laboratoire de physique.]

Dans un précédent mémoire, nous avons déterminé le nombre de pa1-ticules ce que lance, par seconde, un gramme de radium, en employant une méthodc

directe de numération. Ce nombre une fois connu, on

peut déterminer la charge transportée par chaquc particule, en mesurant la charge totale transportée

par les particules u qu’élnet, en une seconde, une quantité connue de radium. Le radium C ayant été

employé comme source de rayonnement dans les expé-

riences de numération, nous avons jugé désirable de

déterminer directement la charge transportée par les particules oc qu’émet cette substance. Il y a quelques

années 2, l’un de nous a étudié les conditions expé-

rimentales nécessaires pour une détermination pré-

cise de la charge totale transportée par les rayons x,

et a mesuré la charge que transportent les particules qu’émet une pellicule mince de radium proprement dit. Dans les présentes expériences, la même méthode

générale a été employée, avec certaines modifications rendues nécessaires par le choix du radium C comme source de rayonncment (1..

La figure 1 fait voir aisément le dispositil’ expéri-

mental. Un tube cylindrique de verre HH, de 4 cn1S. de

diamètre, est fermé à ses extrémités par des bouchons de verrc rodés D et E. La source de rayonnement Il

est portée par le bouchon inférieur E. Le rayonnement qu’elle iournit pénètre dans la chambre d’expérience qui est rigidement liée au bouchon D au moyen d’un tube d’ébonite F. La chambre d’expérience consiste en

deux plateaux parallèles A et B, à 2 mms. de distance l’un de l’autre. Dans la plaque de laiton B est prati- quée une ouverture circulaire, de 1,92 cm. de dia- nlictre ; elle est reeoucerte d’une mince feuille d’alu- mirliunr e. La chambre supérieure AC consiste en un

récipicnt de laiton, peu profond, de 2cm,5 d’ouver-

ture, fermé également à sa partie inférieure par une mince feuille d ’ahuniniul1). La plaque B est reliée, à

travers la paroi du luae de verre, u l’un des pôles d’une

batterie dont l’autre pôle est au sol. La chainbrc .1C, isolée de la plaque B, est rcliéc à l’une des paires de quadrants d’un électrometre Dolezalek, dont l’autre

paire est au sol. L’appareil tout entier est placé entre

les pôles NS d’un grand éleclro-ainiant, indiqués sur

1. Mémoire présente à la noyai Society le 19 juin 1008 et communique par les auteurs.

2. RUTHERIFORD. Ylcil. Alag., août ’1905.

;). Chaque feuille d’aluminiurn arrêtait les i-anons cz à peu près comme :J millimètres d’air.

la figure par des lignes ponctuées, de sorte que les rayons x, dans leurs parcours de la source Il à la chambre d’expérience, traversent un champ 111agné- tique intense.

Une fois la matière active placée, l’appareil était

vidé au moyen d’une pompe Fleuss. L’évacuation était

Fig 1.

complétée au moyen d’un tube contenant du charbon de noix de coco et plongé dans l’air liquide. Il faut,

dans ces expériences, obtenir le vide le plus complet possible, pour réduire au minimum l’ionisation du gaz résiduel par les rayons oc. Sinon, la charge posi-

tive communiquée à la plaque supérieur par l’ah-

sorption des particules oc devient beaucoup plus faille.

Outre cette condition portant sur le degré du vide,

il est nécessaire de placer la chambre d’expérience

dans un champ magnétique intense. On sait, en enet, que les particules a, dans leur passage ;’i 1 r3 B ers la

matière, libèrent un grand nombre d’électrons de faible vitesse, ou rayons 1 comme les a appelés

J.-J. Thomson. La présence d’un grand nolnhre de

ces particules négativement chargées et frappant la

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190800509026500

(2)

chambre d’expérience masque complètement l’effet de la charge positive portée par les particules ce. En pla-

çant la chambre d’expérience dans un champ magné- tique intense, les particules négatives de faible vitesse décrivent de très petites orbites et reviennent sur la surface qui les a émises. De cette manière l’effet per- turbateur des rayons d peut être complètement éli-

miné. Étant donné leur très faible vitesse (108 cm/sec environ) et leur faible masse, un champ magnétique

d’intensité moyenne suflit pour atteindre le but pro-

posé. ()n remarquera que le bombardement des par- ticules x ne se fait pas directement sur la plaque supérieure AC, mais qu’elles passent d’abord à tra-

vers une mince feuille d’aluminium. Cette disposition

était prise pour diminuer autant que possible le

nombre des particules d circulant librement entre les

électrodes. Les particules x traversent sans peine la

mince couche d’aluminium qui ferme le dessous dn

récipient AC et sont complètelnent arrêtées par la

plaque supérieure. Les particules 0 émises en grand

nombre par l’impact des rayons a. sur la plaque AC

ne peu B ont traverser en sens inverse la feuille d’alu- Ininiun1 et par conséquent ne peuvent troubler les

mesures. Il n’est donc nécessaire, au moyen du champ, magnétique, que de supprimer la perturbation due

aux rayons 1 qu’ émettent les deux feuilles d’aluniiniuni.

Dans les présentes expériences le champ magné- tique servait aussi à autre chose. Le radium C émet des rayons aussi bien que des rayons oc; en l’absence d’un champ magnétique, ces rayons seraient partiel-

lement ahsorhés et apporteraient leur charge négativc

u la plaque supérieure. Dans notre dispositif, le champ magnétique s’étend depuis la source de rayonnement R jusqu’à la chambre d’expérience. La

source était placée à 5,5 cins. environ au-dessous de la chambre d’expérience. L’intensité du champ magné- tique était alors réglée de façon que les particules B

fussent complètement écartées du plateau inférieur et

ne pussent par conséquent produire aucune action

sur la chambre d’expérience. Il était essentiel, dans

ce but, que la source de rayonnement fùt à une cer-

taine distance au-dessous du plateau B, afin que le

champ magnétique susceptible d’être obtenu expéri-

mentalement et la longueur du trajet des rayons fussent l’un et l’autre suffisants pour assurer la déviation

complète des rayons B vers un côté du tube de verre, avant d’atteindre le plateau L.

Comme la source de rayonnement était à une cer-

taine distance en dessous de la chambre d’expérience,

il était nécessaire d’employer une surface très active, de radium C, afin d’obtenir un phénomène suffisam-

ment grand pour les mesures. A cet effet une petite capsule de verrue peu profonde, représentée sur la figure par la source H, était fixée, par un joint rodé,

a un tube de verre de 8 centimètres de long. On rem- plissait ce tube de mercure et on y introduisait, sur

la cuve à mercure, l’émanation produite par 40 milli- grammes de radium. Le niveau du mercure au-dessous du sommet de la capsule est représenté sur la figure

par la ligne ponctuée. On laissait l’émanation dans la

capsule pendant plus de trois heures, de façon que la

quantité de radium C déposée sur les parois inté-

rieures de la capsule et sur la surface du mercure

atteignit sa valeur maxima. Gràce à la cuve à mercure, l’émanation était alors rapidement déplacée, on faisait

couler le mercure et on détachait la capsule du tube

de verre. On lavait sa surface intérieure, d’abord avec de l’eau, puis avec de l’alcool pour enlever toute trace de braisse sur l’intérieur du verre. La surfacc inté- rieure de la capsule fonctionnait alors comme une source intense de rayons oc. Quinze minutes après le

moment où elle avait été détachée le rayonnement x

était homogène et dû entiérement au radium C. La

capsule active était alors installée dans le tube à expé- rience, que l’on vidait rapidement avec la pompe Fleuss. On immergeait le charbon de noix de coco dans l’air liquide, ce qui pernlettait d’atteindre rapidement

un vide élevé. Habituellement il fallait 15 à 50 minutes

après l’enlèvement de l’émanation pour effectuer les différentes opérations et obtenir un vide assez complet

pour commencer les mesures.

Dans le but de déterminer la quantité de radium C déposée sur la capsule de verre, on observait son acti- vité, in situ, au moyen des rayons y. Un électroscope

a rayons y était placé à une certaine distance sur le côté de l’appareil et on mesurait la vitesse de décharge

par des obserB ations faites de temps en temps pendant l’expérience. L’électroscope était étalonné de la ma-

nière habituelle avec une préparation de radium ser- vant d’étalon et placée à la même distance de l’électroscope que la source Il la quantité de radium

C existant sur la source à chaque instant était donc

délerminée en fonction de la quantité de radium C en

équilibre avec une quantité connue de radium. Des

mesures de ce genre sur les rayons ,; peuvent être très

simplement et très exactement faitcs ; avec des pré-

cautions convenables elles ne comportent pas une

erreur de plus de 1 pour 100.

Méthode de calcul.

En faisant usage d’m champ magnétique intense,

la plaque supérieure recevait un e charge positive, que

la plaque inférieurc fat hositivement ou négativement chargée. On mesurait le courant d’abord quand la plaque inférieure était portée au potentiel + V, puis

au potentiel 2013 V. Soit il le courant mesuré dans le

premier cas et i2 dans le second cas; i2 est toujours numériquement moindre que il, le rapport dépendant

du degré de vide. Soit i0 le courant dû li l’ionisation par les rayons x du gaz subsistant entre les plateaux.

On a

(3)

n étant le nombre de particules ce recueillies par seconde par la plaque supérieure, et E la charge de

chacune d’elles. Si l’on renverse le champ électrique,

le courant d’ionisation est lc même mais de sens in-

verse. On a donc

et en ajoutant (1) et (2) membre à membre :

Soit Q la quantité de radium C présente à un ins-

tant donné, mesurée par comparaison avec l’effet pro- duit par les rayons y d’un gramme de radium, et N

le nombre de particules x provenant du radium C,

lancées en une seconde par un gramme de radiuln. Le nombre total de particules x que la source R émet par seconde estQN. Soit K la fraction du nombre total de particules oc émises par la source, qui viennent frapper la plaque supérieure. On a n == KQN; on me-

suee li et Q et on connait N par les expériences de nu-

mération. Ainsi donc la charge E de chaque parti-

cule oc est donnée par l’équation.

Dans des expériences préliminaires on a trouve que

les valeurs de i1 et de i, étaient indépendantes du voltage sur tout l’intervalle examiné, c’est-â-dire de 2 à 8 volts. Dans la plupart des expériences ulté- rieures, c’est la différence de potentiel de ± 2 volts

que l’on a employé. L’expérience montre que la valeur

de 1 2 (i1+i2) est indépendante du champ magné- tique jusqu’à une certaine limite. Par exemple, si

l’on fait croitre le courant dans l’électro-aimarlt de 10 à C0 ampères, il n’en résulle aucun changement

dans les valeurs de i, et de i,. Un courant de 6 am- pères donne nettement des valeurs plus faibles,

tenant à ce que l’intensité du champ magnétique n’est

pas suffisante pour écarter complètement toutes les particules 8. Dans les expériences finales, c’est un cou-

rant de 12 an1pl’res qui fut toujours employé. Les

connexions u l’électro-aimant et à l’clectrolnuthe étaient hien protégées et les lectures à l’éle(-tro- mètre étaient remarquablement régulières. L’cflct

externe dcs rayons Y provenant de la source intense

de rayonnement que nous employions était éliminé

autant que possible, par des plaques de plomb épais.

L’appareil était placé à quelque distance de l’élec- tromètre et le fil de connexion isolé passait à travers

un long tube de laiton relié a la terre. Malgré ces précautions il fut impossible, par suite de l’ioni- sation produite par les rayons y, d’éviter une faible

rétrogradation de l’élcctromètre correspondant a une

élévation de potentiel. On faisait aisément la correc-

tion en observant la vitesse de déplacement dc l’ai- guille de 10 en 10 divisions de l’éctlelle jusqu’à ce

que la déviation dépassât 150 divisions. La fraction Ii du nombrc total des particules ce frappant la plaque supérieure était déterminée en supposant que les

particules oc étaient émises également dans toutes les

directions. 1)’autres expériences ont permis de ;éril°ier

l’exactitude de cette hypothèse. On déterminait all

cathétomètre la distance de la source du rayonnement

à la plaque inférieure. Pour faire la correction corres-

pondant au fait que le rayonnement provenait d’une

source de surface finie on divisait graphiquement

cette surface en cercles concentriques et on détermi-

nait la valeur de K pour chacun d’eux. I)ans les

e’Bpéricnccs rapportées ci-dessous la valenr moyenne de K était de 0,0172. La valeur de N, déterminée par les expérien(,,cs de recensen1ent, était de 7), 4’1010.

Les tables suivantes illustrent les résultats obtenus dans deux séries distinctes d’expériences.

La colonne 1 donne le nombre d’observations faites successivement de ii et de i2 : la colonne II, l’intensité moyenne du rayonnement y exprimée en milligrammes

de radium pur; III la capacité, en centimètres, du système électrométrique; IV et V les valeurs de i1 et i, 2 exprimées en nombres de divisions de l’échelle par-

courues en une seconde par le spot de l’électromètre;

VI la moyenne de il et de i2 exprimée de la même nla-

nière ; VU la valeur de E

-

charge d’une particule x

Série I

(4)

Série II

-calculée en unités électrostatiques. Les valeurs

moyennes ont été obtenues en donnant à chaque déter-

mination de E un poids égal au nombre d’observations faites sur i, et i,. La série 1 fournit pour E la valeur moyenne 9, 2.10-10 et la série II, 9,4. 10-10. En pre- nant la moyenne de ces deux nombres on obtient

9, 5. 10-10. Notre conclusion est donc que la charges portée par une particule u de radium C est 9,5’ 10-10

U. E. S.

D’après d’autres données, on sait que les I)articules i

provenant de tous les produits radioactifs qui ont été

étudiés sont identiques.

Par conséquent, nous pouvons conclure que chaque particule x, quelle qu’en soit l’origine, porte normale-

ment la charge indiquée ci-dessus.

Comparaison de la charge portée par une par- ticule 1. et un atome d’hydrogène.

La charge portée par nn ion dans les gaz a été déterminéc par un certain nombre d’observateurs.

To,vnsend 1, d’après des observations sur l’oxygène

électrisé obtenu par électrolyse, conclut que chaque particule porte une charge égale à 5’10-10 G.E.S. Des

mesures sur la charge portée par un ion dans les gaz ont été faites par J.-J. Thomson 2, 1L-A. BYilson 3, Millikan et Degenlan 4, en faisant usage de la méthode maintenant bien connue qui consiste à condenser de l’eau sur chaq-:e ion par une détente brusque. La

valeur de e obtenue pal’.1 .-J. ’l’holnsun était 3,4.10-10, par Wilson 3,1.10-10 et par Millikan, 4,06 . 10- 10.

Des résultats obtenus par ces expérimentateurs, on

déduit que la valeur E de la charge portée par une

particule oc (9,3.10-10) est comprise entre 2 e et 5e.

Si l’on part de cette conception que la charge e portée

par un aloiiie d’hydrogène est l’unité fondamentale d’électricité, on est conduit à dire que la charge portée par une particule oc est un multiple entier de e

1. TOWNSEND. Phil. Mag., fév. 1898; mars 1904.

2. J -J. THOMSON. titil. ,Ilag., mars 1003.

3. Il.-A. ,y Il.SU’B. Phil. Mag., avril 1905. Les mémoires pré- ccdents sotit traduits dans le livre édité par la Soc. Fr. de Ph2ls. : Ions, Electrons. Corpuscules.

4. MILLIKAN et BEGEMAN. Phys. Rev., réB’. 19C8,p. 197.

et qu’elle doit être par conséquent soit 2 e, soit.

Or certaines données sur la radioactivité vont nous

f’aire voir que les particules 7. portent une charge 2 e,

les valeurs ordinairement acceptées pour e étant un peu trop petites.

Pfentièl’e lnéthode. -Calculons d’abord la charge E portée par une particule x, en supposant que l’aclion

calorifique du radium mesure l’énergie cinétique des particules x qu’il expulse. Cette hypothèse est foi te-

ment, quoique indirectement, étayée par ce fait que les rayons B et y réunis produisent un effet calorifique égal seulement à quelques centièmes de l’effet produit

par les rayons x. Si ln est la masse d’une particule x

et u la vitesse initiale avec laquelle elle est lancée,

son énergie cinétique est

Or, dans un travail antéricur2, l’un de nous a détermine avec précision, d’après la déviation élec-

trostatique subie par les rayons a, les valeurs dc

1 2 mu2 E, E pour chacune des quatre séries de parti-

cules x lancées par le radium en équilibre, et a lnonlré

que l’énergie cinétique des particules provenant de

1 gramme de radium en équilibre est 4, ’15’ 105 N.E crgs3, en désignant par N le nombre d’atomes de ra-

diu111 qui s’y détruisent par seconde.

Mais l’efl’et calorifique de la préparation étalon de

radium était de 110 calories-grammes par gramme et par heure. Cela équivaut à 1 ,28. 101 ergs par second(,.

En égalant l’énergie cinétique des particules a à

l’effet calorifique observé, on obtient :

1. Dans un récent mémoire (Verh. cl. D. Phys. (;(’8., 10- 78-1908), Hegcner a délluit de données indirectes qu’une par- ticule oc porte une charge 2e. Il comptait le nombre de sein-

tillatious d une préparation de polonium et le supposait égal

au nombre de particules oc émises, Il comparait alors ce nombre

avec le nombre de particules a déduit de la mesure du courant

d’ionisation et des données fournies par Rutherford sur le nombre d’ions produits par une particule N.

2. RUTHERFORD. Phil. Mag., oct. 1906.

3. Dans le mémoire en question, les valeurs de E sont

données en unités élcctrornannétitlucs. Pour plus d’uniformité,

cette valeur est ici réduite en unités électrostatiques.

(5)

Si l’on remplace N par la valeur connue N==5,4’ 1010,

il vient

L’accord de la valeur calculée avec la valeur observée est certainement plus exact que l’on ne devait

s’y attendre, étant donné l’incertitude des éléments du calcul.

Seconde 11léthode.

-

Calculons maintenant la

charge e partéc par un atome d’hydrogène d’après la période lonnue de transformation du radium. S’ap- puyant sur une série d’expériences, Bol LNvood a mon-

tré qui la période de transformation du radium peut

ètre très himplement mesurée. Il aboutit à ce résultat que la transformation est u demi accomplie en

2000 ans. Soit P le nombre d’atornes d’hydrogène

existant dans 1 gramme d’hydrogène. Le nombre

d’atomcs de radiurn présents dans 1 gramme de radium est alors P 226, puisque, d’après les plus

récentes déterminations, le poids atomique du radium

est environ 226. Si ), est la constante de transforma- tion du radium, le nombre d’atomes qui se briselt

par seconde et par gramme de radium est XP 226.

D’après l’hypothèse probable, que chaque atome se

brise en lançant une particule oc, ce nombre est égal

au nombres N de particules cc lancées par seconde et

par gramme. La valeur de N, d’après les expériences

de numération, est 3,4.1010; par conséquent

Mais l’électrolyse de l’eau donne, comme on sait : Pe==9,6.103 U.E.M==2,88.1014 U.E.S,

en désignant par e la charge portée par l’atome d’hy- drogène. De ces deux équations on déduit, en rem- plaçant X par sa valeur À ==1,09.10-11, résultant des

mesures de Boltwood,

C’est là une nouvelle méthode de détermination de

e d’après les données sur la radioactivité. Si, au mo-

ment de la rupture de l’atome de radium, deux parti-

cules 7. au lieu d’une étaient projetées, la valeur de e

serait double de celle qu’on vient de trouver, soit 8,2’ 10-10. Cette valeur est plus de deux fois plus grande

que celles que d’autres méthodes ont permis d’obte-

nir et correspond par conséquent â une hypothèse

inadmissible.

Discussion de la précision des méthodes de détermination de e.

Nous avions trouve expérimentalement que les par- ticules portent une charge E de 9,3.10-10 unité

1. BuLiwuoi). Amc1’. JoUI’U. Sc., juiu lV08.

électrostatique. Si la particule x possède une charge égale a 2 e, la valeur dc e, charge de l’atome d’hydro- gène, doit être 4,65’ 10-f°. Celte valeur est sensible- ment plus forte que celles qu’ont fournies les mesures

de J.-J. Thomson, H.-A. Wlson et Millikan. Elle est

également un peu plus grande que celle que nous

avons déduite plus haut de considérations sur la vie du radium. Comme une connaissance exacte de e est maintenant d’une importance fondamentale, nous allons brièvement passer en revue quelques consi-

déralions d’ou il résulte que les valeurs de e ohtc-

nues par lcs anciennes méthodes sont toutes proha-

blcment trop pctites. Il est loin de notre intention

de critiquer en quoi que ce soit la précision des

mesurcs faites par des expérimentateurs aussi soi- gneux, mais nous désirons simplement attirer l’atten-

tion sur une cause d’erreur qui existait toujours dans

leurs expériences et qui est excessivelncnt difficile a éliminer. Dans les expériences en question le nombres

d’ions présents dans le gaz était obtenu en mesurant leur vitesse de chute quand de l’eau avait été conden- sée sur eux par détente adiabatique. On suppose qu’il n’y a aucune évaporation sensible des gouttes pendant

le telps nécessaire pour mesurer cette vitesse de chute.

Il n’est pas douteux, cependant, qu’une évaporation se produise et que le diamètre des gouttes diminue

constamment. Un simple coup d’oeil sur la méthode de calcul elnployée dans ces expériences montre que l’existence de ce phénomène conduit à une valeur trop grande pour le nolnbre des ions présents et par consé-

quent à une valeur de e trop petite. La correction

qu’il faut apporter est assurément variable ; elle dé-

pend des dimensions du récipient à détente et d’autres

facteur. Si l’erreur due à ce phénomène était de 50

pour 100 dans les expéricnces de J. J. Thomson et de H. A. Wilson, de 15 pour 100 dans celles de Millikan, la valeur de e corrigée concorde avec la i aleur

4,65’ 10-’° déduite des mesures sur la charge portée

par les particules 2.

La détermination de e d’après la période de trans-

furmation du radium (e==4,1. 10-10) est aussi, pour d’autres raisons, probablement trop petite. La méthode adoptée par Boltwood est très simple et comprend uniquement la comparaison de deux quantités de ra-

dium par la méthode de l’émanation. Supposons que

nous prenions une certaine quantité d’un vieux minerai contenant 1 gramme d’uranium, et que nous déter- minions par la méthode de l’émanation la quantité de

radium présente. Puisque l’uranium est en équilibre

avec l’ionium2013 le père du radium

-

et avec le ra-

dium lui même, la vitesse de production q du radium

par désintégration de l’ioniulll doit être égale a la

vitesse de désintégration du radium lui-même. Sépa-

rons maintenant du minerai, par voic chimique, l’io-

niuI11 et déterminons la vitesse rl avec laquelle il

donne naissance au radium. Nous avions q== XR ou

(6)

X==q R. Le rapport q R peut être déterminé avec une précision considérable par la méthode de 1 émanation,

et ne fait nullement intervenir la pureté du radium

étalon. Comnie Boltwood l’a fait voir, la précision de

la méthodes dépend principalement de la perfection

avec laquelle l’ionium a été séparé du minerai.

Si tout l’ionium n’a pas été séparé, la valeur de

X est trop faible et la période de transformation trop longue par conséquent. Par exempte, si 10 pour 100 d’l0illulll sont restés non séparés dans les expé- riences, la période apparente du radium sc trouve

portée de 1800 à 2000 ans, et la charge portée par l’atonle d ’hIdr03ène, calculée d’après ce chiffre, se

trouve voisine de 4,6’ 10 ’°.

1)’après l’ensemble de ces remarques nous pouvons conclure avec quelque certitude, que la charge portée

par les particules a est 2 c et quc la valeur de e ne

diffère pas beaucoup de 4,65.10-10 II.E.s, 1.

Données atomiques.

Nous avons vu que la méthode de numération des

particules x et de mesure de leur charge totale a

fourni une nouvelles détermination de la charge portée

par chaque particule oc et de la charge portée par un

i«tunic d’hydrogène. Nous pensons com1ode de réunir ci-dessous les résulta ts auxquels cela conduit concer- nant l’atome :

Charge portée par un atonie d hydrogène: 4,65’ 10-10

li. E. S.

Charge portée par une particule oc : 9,3. 10-10 U.

E. S.

Nombre d’atomes dans 1 gramme d’hydrogène :

6,2.1023.

Masse d’un atome d’hidrogène : 1,61. 10-24 gramme.

Nombre de molécules par centimètre cube d’un gaz à la température et sous la pression norlnale :

2,72’10J9.

Nature des particules u.

On a mesuré la valeur de E M, rapport de la charge

d’une particule oc à sa masse, en observant les dé-

viations qu’elle subit dans un champ électrique et

dans un champ magnétique, et la Naleur obtenue a été de 5,07. 103 dans le système d’unités électrolna-

gnétiques2. La valeur de e m pour l’atome d’hydro- gène lihcrc dans l’électrolyse de l’eau est 9,65’10B

Ce que nous avons déjà vu est évidelment très favo- rable à l’hypothèse que E = 2 e. Par conséquent

’1. Il est inLcrcssant de ooter que Planck a dL’duil de la théorie

générale du rayonnement thermique, la valeur e == 4,63.10-10.

2. RUTHERFORD. Pltil. octobre 1 GOG.

M==3,84 nt, c’cst-a-dirc que le poids atomique

d’une particule x est 5,84. Le poids atomique de

l’hélium est, 5,’Jù. Si l’on ticllt compte des erreurs expérimentales probables dans la détermination de

E M pour une particule a, on peut conclure qu’une particule ce est un atonte d’hélium, ou, pour être

plus précis, que la particule x, après qu’elle a perdu sa cha1’ge positive, est un ato/ne d’hélilnn.

L’un de nous a déjà discuté, avec quelques détails,

certaines conséquences de cette conclusion1. Il suf’flt ici d’attirer l’attention sur les résultats qu’elle

permet d’obtenir immédiatement en ce qui concerne

le poids atomique des différents produits du radium.

Il est évident que chaque modification du rayonne-

ment x, dans le cas du radium, correspond à la sup-

pression, dans chaque atome, d’une particule x. Par conséquent, puisque le poids atomique du radium est 2C6, celui de l’émanation scra 222 et celui du radium A 218. Nos cOl1naissances sont encore trop limitées pour que nous puissions dire avec certitude si une

masse égale ou comparable à celle d’une particule x

se trouve chassée de chaque atome lors des modifica- tions du rayonnement ou des modifications sans

rayonnement.

Il est intéressant de noter qu’une détermination récente du poids moléculaire de l’émanation, faite

par Perkins 2 en comparant sa vitesse de diilusion a celle de la vapeur de mercure, donne le nombre 235.

Les déterminations plus anciennes du poids molécu-

laire de l’émanation, basées sur la ditrusion, donnaient des noinbres beaucoup plus faibles, nlais il faut alla- cher plus de poids à la valeur récenlment obtenue attendu que le mercure, comme l’émanation, est 1110- noatomique, et que lcurs poids atomiques sont du

même ordre.

Résu ttats numériques concernant la radio- activité.

Nous sommes maintenant en mesure de calculer la

grandeur numérique de diverses quantités inipor-

tantes dans l’étude de la radioactivité.

(1). Volume de 1 émanation.

-

Un atome de radium, dans sa destruction, émet une particule u et

donne naissance a un atome d’émanation de masse

atomique 22:L Puisque 1 gramme de radiunl lance

en une seconde J,4’ 1010 particules oc, il produit par seconde le même nombre d’atomes d’émanation. Mais

nous avons montré qu’il y a 2,72’ 1011 moléculcs dans un centimètre cube de gaz à température et

sous prc ssion normales. Le volume d’é1anation pro-

1. Radioactivité, 2e édition, 4î9-1t86; Transformations

radioactives. Chap. YIIT.

2. PERKINS. Amer. Jo2cnt. ,Sc., juin 1008.

-

Radium, 5-

214-1908.

(7)

duit par seconde et par gramme est donc 1,25.10-9

centimètre cube. Le volume maxinlurn est égal à la

vitesse de production divisée par la constante radio- active X, qui est cga , 1 e 468 1 000’ L e volume maximum d’émanation produit par un gramme de radium est par conséquent 0,585 millimètre cube.

(2). Vitesse de production dç l’hélium.

-

Puisqu’une particule Y. est un atome d’hélium, le

nombre d’atomes d’hélium produits en une seconde

par un gramme de radium en équilibre est 1.3,4.;1010.

Le facteur 4 vient de ce que, dans le radium en

équilibre, il y a quatre produits émettant chacun par seconde le même nombre de particules cc. Par consé- quent le volume d’llélium que produit un gramme de radium est 5,0’ 10-1 centimètre cube par seconde

ou 0,45 millimètre cube par jour ou encore 1:58 milli- mètres cubes par an. Une détermination expérimen-

tale précise de la vitesse de production de l’hélium par le radium serait d’un grand intérêt.

(3). Effet calorifique du radium. - Si la partie principale de la chaleur dégagée par le radium résulte de l’énergie cinétique des particules z qu’il projette, sa valeur peut être immédiatement calculée.

Lc problème inverse a déjà été discuté plus haut.

D’après les nombres donnés ici même, on voit que la

quantité de chaleur émise par le radium doit être

légèrement plus grande que lls calories-grammes

par gramme et par heurc.

(4). Vie du radium. - D’après la discussion faite plus haut pour le problème inverse, cette duréc

de vie doit être de 1760 ans, en supposant la charge

de l’atoiiie d’hydrogène égale a 4,65’ 10-JO.

Pour plus de commodité, les valeurs calculées de

quelques-unes des grandeurs radioactives lcs plus im- portantes sont données ci-dessous :

Charge d’une particule x : 9,3.10-10 U. E. S.

Nombre de particules x chassées en une seconde par 1 gramme de radium, 3,4. J 010.

Nombre d’atomes de radium détruits par seconde : 3,4.1010.

Volume d’émanation par gramme de radium : 0,585 millimètre cube.

Production annuelle d’héliuln par gramme de ra- dium : 158 millimètres cubes.

Dégagement de chaleur par gramme de radiuiii-i J 15 calories-grammes par heure.

Vie du radium : 1760 ans.

D’après les données expérinlentales contenues dans

ce mémoires, on peut aisément calculer la valeur nu-

mérique d’un certain nombre d’autres grandeurs ra-

dioactivcs.

Faute de place, nous ne rapportons pas ici ces calculs.

[Reçu le 20 août 1908.]

[Traduit de l’anglais par L. Dunoyer.]

MÉMOIRES TRADUITS

Chaleur développée dans une masse d’oxyde

de thorium par suite de sa radioactivité

Par G. B. PEGRAM et H. WEBB

[Laboratoire de physique.

2014

Université de Columbia.]

Dans une courte note déjà parue’ 1 les auteurs du présent mémoire ont décrit une expérience destinée à

mettre en évidence et à mesurer la vitesse avec la-

quelle une masse d’oxyde de thorium dégage de la

chaleur par suite de sa radioactivité. Le présent mé-

moire donne les résultats d’expériences plus soignées

sur le même sujet.

1. Science, 27 mai 1904.

-

Le Radium, 5-1908.

La méthode d’expérinientatioii consiste brièvement

en ceci : l’oxyde de thorium

-

(le produit employé

n’était pas pur, mais consistait en anciens résidus de Welsbach dont nous sommes redevables à l’obligeance

de M. Il. Lieber)

-

l’oxyde de thorium était contenu

dans une ampoule de Dewar, sphérique, de cinq litres, suspendue dans un cylindre métallique placé lui-

même dans un bain de glace. On mesurait la dine-

rence de température entre l’oxyde de thorium et le

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