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Particules libres photons et particules “ charge pure ”
Al. Proca
To cite this version:
PARTICULES
LIBRES
PHOTONS ET PARTICULES « CHARGE PURE »
Par AL. PROCA.
Institut
Henri-Poincaré,
Paris.Sommaire. 2014 L’auteur écrit les valeurs des principales grandeurs, énergie, moments, charge, etc...,
attachées à une particule quelconque qui se meut dans le vide, en l’absence de champ exterieur, d’après les lois générales établies dans un article antérieur (Journal de Physique, 1936, 7, p. 347.).
Les résultats sont appliqués au photon. On en déduit que ce dernier est une particule « composée » comme dans la théorie de de Broglie, mais que les particules composantes ne sont pas des neutrinos. La
théorie de la lumière entre par cette voie dans le cadre d’une mécanique quantique générale qui englobe
notamment les électrons négatifs et les positons.
L’auteur insiste sur le nouveau type de parlicule ainsi introduit, la particule « charge pure », carac-térisée par une masse au repos nulle et par une charge égals au quantum, d’électricité, éléments qui semblent devoir faciliter sa mise en évidence expérimentale.
1. Introduction. - Cet article a pour but de mettre
~en relief certaines
conséquences
de la théoriequan-tique
générale
desparticules
que nous avonsesquissée
dans un travail
antérieure),
conséquences
susceptibles
d’acquérir
un certain intérêt si la théorie enquestion
s’avère exacte.
Nous admettrons que les
équations
que nous avonsétablies sont tout à fait
générales
et nous essaierons due lesappliquer
auxphotons.
Nous aboutirons à unethéorie de la lumière dans
laquelle
lephoton
estbien une
particule
«composée »,
ainsi que le veut la théorie de deBroglieb
Jordan etKronig,
lesparticules
composantes
n’étantcependant
pas des neutrinos. Nous serons ainsi conduits tout naturellement à envi-sager l’existence d’une nouvelleparticule
caractérisée-
comme le
neutrino,
-par une masse au repos
nulle,
t1) Journal de
Physique
1936, t. 7, p. 3~’l,A ce sujet, nous devons mentionner qu’en 1928, en même
temps que le mémoire fondamental de Dirac paraissait un
tra-vail de FRENKEL
(Zeitschrilt
Phystk, 1928, 47, p. 786) dont le but était de traduire, en mécanique quan tique, la théorie classiquede l’électron pivotant que cet auteur avait établie précédem-ment. On trouve dans ce mémoire une tentative d’analyse de la
« polarisation » des ondes électroniques au moyen d’une fonc-tion d’onde à plusieurs composantes. En faisant état de l’analogie avec le photon, l’auteur prend comme équations fondamentales, des équations du type de Maxwell avec un potentiel, vecteur
d’univers, et qui par conséquent sont, à très peu de chose près, identiques aux nôtres M. Frenkel montre qu’elles correspondent
bien aux équations classiques de l’électron doué d’un moment
électromagnétique. Faisant uniquement appel à des
raisonne-ments de correspondance, sa démonstration n’est peut-être pas
probante, mais il semble aisé de la reprendre à rebours et prouver que la particule ainsi définie jouit des propriétés d’un électron doué de spin.
Ce travail, qui malheureusement n’a pas été suivi, nous avait
échappé au moment de la rédaction de notre premier article ;
nous tenons expressément à réparer cette omission.
On doit mentionner que 12. H. A. Kramers a étudié également
mais
ayant
en rrtêmete111pS
unecharge électrique
posi-tive ou
négative, égale
auquantum
d’électricité. Unphoton
résulterait donc de deuxparticules
de ce genre,l’une
chargée positivement,
l’autrenégativement,
et toutphénomène
faisant intervenir lerayonnement
de-vraitpouvoir
se traduire enphénomènes
concernantces
particules,
ainsi que Jordan l’aproposé
pour lesneutrinos. Il semble d’ailleurs assez
probable
que, si lathéorie
générale
desparticules
quelconques
estexacte,
c’est-à-dire si elle constitue une traduction de celle de Dirac mais sans
énergies négatives,
la théorie de la lumièreproposée
plus
haut ne sera autre chose que latraduction
analogue
de celle de deBroglie
ou deJordan-Kronig. L’avantage
de l’introduction de cesnouvelles
particules
serait,
outre naturellement l’éli-mination de touteénergie négative,
lapossibilité
d’ima-la théorie classique d’un électron pivotant (Ilhysica, 1935, 1,
p. 825, et Verhandelingen, aangebonden aan P. Zeemann, 1935,
p. 403), et en a effectué la première quantification. Celle-ci
implique un léger degré d’arbitraire dans le choix de l’hamilto-nien. En prenant un hamiltonien complexe (ce qui implique l’existence d’un moment électrique imaginaire bien connue en théorie de Dirac) on obtient après quantification l’équation de Dirac elle-même ainsi qu’il est montré dans le second des articles cités plus haut. Mais, à la fin de cet article, Kramers
signale en quelques lignes la possibilité de prendre un autre
hamiltonien, réel celui-là, et dont le choix, par conséquent,
« peut sembler plus naturel lorsqu’on se place à un point de vue physique ». On aboutirait ainsi à « quatre équations du second ordre entre quatre composantes de la fonction d’onde »
(deux va,riables de spin prenant chacune 2 valeurs seulement),
qui ne sont d’ailleurs pas données dans l’article cité. Notre théorie correspond, à cette seconde alternative et découle,
semble-t-il, de la théorie classique tout aussi bien que la théorie de
Dirac.
Les raisonnements de Frenkel et Kramers sont extrêmement
précieux autant pour vérifier la forme définitive de
l’hamilto-nien, que pour dissiper les doutes au sujet de la signification
des grandeurs moment électromagnétique et spin, définies dans notre travail en partant d’un point de vue totalement différent.
24
giner plus
facilementqu’avec
desneutrinos,
desexpé-riences destinées à les déceler
(1).
L’exposé qui
suit est divisé en deuxparties.
Dans lapremière,
onapplique
les résultatsgénéraux
de la théorie à uneparticule quelconque
qui
n’est soumise à 1-’influence d’aucunchamp
extérieur etqui
se trouve dans un étatdéterminé;
ces résultats nous seronsd’ailleurs utiles pour un travail ultérieur. Dans la
se-conde
partie,
nousparticulariserons davantage
ces ré-sultats en lesappliquant
auxphotons
et aux« charges
pures o.
I.
Particules
libres engénéral.
2.
Equations
fondamentales. - Considérons lecas de l’absence de
champ
extérieur;
leséquations
fon-damentales sont(2) :
Considérons une
particule représentée
par une ondeplane.
(3)
as et br
sont des vecteurs d’universconstants,
le pre-miercomplexe,
le second réel.Les
équations
(1)
sont alorséquivalentes
aux sui-vantes :desquelles
on déduit parmultiplication
avec bs
etsom-mation
Donc : 1° Si k
~
0 leséquations
sont :les
b,.
satisfaisant à la condition :(1) Il ne semble pas que des essais aient été tentés en ce sens.
Cependant, la possibilité logique de l’existence de ces particules
« charges pures » a été signalée par EiNSTElr( et RosEN. Phys. Rev.,
1935, 48, p. 73.
(2) Cf. notre premier article, loc. cit.
2° Si k =
0,
on asimplement :
, ~ i 1 1
La discussion détaillée de ces deux cas conduit au
résultat suivant :
k est donné. Si les
br satisfont
à la conditionla solution des
équations
fondamentales
est celle dusystème
(6),
quelle
que soit lavaleur,
nulle ou nonnulle,
de k.Si la condition
précédente
(7)
n-estplus satisfaite,
iln’y
aplus
desolution,
sauf
pour k =0;
dans ce cas, 4c’est-à-dire pour k
= 0,
b2
0,
il y a une solution 1singulière,
à savoirar =
(8)
(tous
les ar sontproportionnels
auxbr
et parconsé-quent
Frs,
GYS
identiquement nuls).
Nous nous occuperons d’abord de la solution
régu-lière. Celle-ci est donnée par :
Pour
des br
donnés,
il y a donc trois arbitrairescom-plexes,
donc sixgrandeurs
réellesqu’on
peut
choisirarbitrairement,
au lieu desquatre
de la théoriecorres-pondante
de Dirac. Cela tient au fait que notre théorien’impose
pas apriori
une valeur nulle pour le momentélectrique
d’un électron au repos. Onpeut
se donnerdans un
système
quelconque
de coordonnées desva-leurs
quelconques
pour lescomposantes
du momentélectromagnétique.
Ces valeurs(cinq,
indépendantes)
etune condition de normalisation achèvent de définir la
particule
considérée.Des
équations (6)
et(7)
découle uneinégalité
trèsimportante
pour lasuite,
à savoir :(9),
l’égalité
ayant
lieu dans le cassingulier (comme
tou-jours
on effectue la sommation sur les indicesmuets}.
Eneffet,
le calcul montre qued’où l’on voit que le module d’univers du vecteur ar est
Cela
étant,
calculons les diversesgrandeurs
atta-chées à laparlicule.
3. Densité de courant et de
charge. -
L’expres-siongénérale
descomposantes
du courantdonne
et en
particulier
pour la densité decharge
Jo (j’4 = z- J*O,
e2 == -
1) :
Le courant est
proportionnel
auvecteur bs;
lacharge
est tproportionnelle
àbo
et suit lesigne
de ce dernierpuisqu’en
vertu de(9), crr*
o,,>
0.A ce propos et pour éviter toute
méprise, rappelons
un fait connu. Dansl’expression (10)
dejs,
lacharge
ede l’électron
apparaît
en facteur. Saprésence
estin-dispensable :
la condition dedivergence
du tenseurd’énergie ô~
Il,,
(Hsr
lechamp
extérieur)
nesau-rait être satisfaisante si e n’était pas facteur
de ir.
Elle
provient
destermes 2e
o 1qui,
q dans leséquations
fondamentales,
décrivent l’action duchamp
extérieur.Néanmoins,
ici comme dans tous les autres cas, elle nereprésente
pas lacharge
proprement
dite de laparti-cule
(c’est-à-dire
lacharge
avec sonsigne) :
c’estsim-plement
une constante donnée une fois pour toutes engrandeur
et ensigne
au moment de l’établissement del’équation
fondamentale.Dans ce
qui
vasuivre,
nous laprendrons positive,
et naturellement
égale
à la valeur absolue de lacharge
de l’électricité. Rien ne nousempècherait
deprendre
e
0 ;
celasignifierait cependant
que nousparlons
d’un autre
système
d’équations
fondamentales. Dans le cas de l’absence dechamp,
les termesie’fs/hc
dispa-raissent des
équations,
mais e subsiste dansl’expres-sion
de js ;
c’est pour cette raisonqu’il
importe
depré-ciser.
La densité de
charge
est donc ’avec
donc :
Pour les
bi, b2,
b3
donnés,
jo
estproportionnel
àbo,
avec un facteur
toujours
positif.
Dans lecas de
Dirac,
il y aproportionnalité
de la mêmefaçon,
mais le facteur est tavec
et ~21
peut
êtrepositif
ounégatif.
Enfait,
la densité decharge
p ~~~est
toujours positive
parce que etS~1
onttoujours
le mêmesigne.
Le carré de la
longueur
d’univers duvecteur js
est :donc
c’est un vecteur du ,genre
tenlps.
Enfin,
lacharge
elle-même estEn valeur absolue elle doit être
égale
à e. La « condi-tion de normalisation » sera doncsuivant le
signe
debo,
qu’on
peut
écriredonc
..
et dans le cas
général
4. Fonction de
Lagrange. -
La valeur de la fonction deLagrange
est
zéro,
l,-0,
pour une ondeplane
dutype
considéré. On a donc pour une telleonde,
que6o
soitpositif
ounéga lif :
5. Tenseur
énergie-quantité
de mouvement.-Le tenseur s’écrit
En
particulier,
la densitéd’énergie
26
De
même,
la densité dequantité
de niouventeïtt sedé-duit de
l1rb
paron a
soit encore
L,’ énergie,
elle-nzêjrie en vertu deet la
quantité
de mouvementLes br
sont doncproportionnels
auxcomposantes
de laquantité
de mouvement et del’énergie.
On vérifie que la relationfondamentale,
est satisfaite en vertu de la condition
6. Moments propres
magnétique
etélectrique.
- La densité du tenseur moment
électromagné-tique
est engénéral
elle devient
7.
Spin.
Pour la densité despin,
nous avonsin-diqué
dans l’articleprécédent
deuxexpressions
entrelesquelles
le choix définitif doit se faire au moment de la secondequantification.
Nous réservons cette ques-tion et nousindiquerons
les deux valeursproposées
(à
un facteur
près) :
qui
deviennentIII. Théorie de la lumière. Particules
«
charge
pure ».8. Photons. - Par
hypothèse,
les résultatsgénéraux
de l’articleprécédent
sont valables pour uneparticule
quelconque
de masses au repos Ul et decharge +
e(lorsqu’on
adopte
des conditions de normalisationcon-venables).
En choisissant des valeursparticulières
pourne et e nous aurons les divers cas connus, par
exemple
lecas de l’électron
positif
ounégatif,
ou encore le cas du neutrino(pour
e = o,
m =0).
Nous avons vuplus
haut quelorsqu’on
se donneb,, b2, b3,
deux valeurs debo
sontpossibles.
Les deuxparticules
ainsi définies ont la mêmeénergie,
mais diffèttentpar le signe
de lacharge.
A uneénergie
donnéecorrespondent
de2c.xpossibilités,
caractérisées par lessignes
+
et - de lacharge
si celle-ciest
finie,
et naturellement une seule si lacharge
estnulle. Ce dernier cas ne
peut
être réalisé dansl’hypo-thèse de l’onde
plane
unique envisagée plus
haut,
maisnous pouvons essayer de
l’analyser
dans le casgénéral.
Effectivement,
l’examen del’expression générale
de la densité de courantsuggère
l’étude d’un autre casparticulier qui
s’avèretrès
important.
La densité decharge
d’uneparticule
quelconque (dont
la fonction d’onde n’est pas nécessai-rement une ondeplane)
peut
être nulle dans deux casparticuliers,
à savoir : soit à cause de e .=0,
- cequi signifie
que nous avonsadmis dès le début
qu’un
champ
électromagnétique
n’aaucune action sur cette
particule,
- soitlorsque
lafonc-tion d’onde est
réelle ~~~~
= -, cequi
signifie qu’une
telle action existe mais
qu’elle
estcompensée
par uneffet de structure.
Considérons alors le cas
particulièrement
intéressantoù la
particule envisagée
a aussi une masse au reposnulle ;
deux desparticules
connues sont dans ce cas : -.le neutrino et le
photon.
Cequi
estplus
est,
toutes les deux ont parhypothèse
unecharge
électrique nulle,
de sorte que ces deux
éléments,
charge
et masse aurepos, sont insuffisants pour nous
permettre
de faire la discrimination. Montrons que les dieux alternativespré-cédentes
correspondent
respectivement
au neutrino etau
photon.
La
première
e = 0,
ni = 0correspond
évidemmentau
neutrino;
il est aisé de voirqu’on
nepeut
avoire= 0 pour un
photon.
Pourcela,
écrivonsl’équation
d’un
photon
nonplus libre,
mais se mouvant dans unchamp
électromagnétique
donné. Dire que e = 0signifie
qu’une
certaine constante e étant nulle dansceséquationsrun champ
électromagnétique
extérieurquel-conque ne
peut
avoir aucune influence sur lephoton.
Il
n’y
a aucune interaction entre la lumière et lechamp
aucune action de la lumière sur la luniière.
Or,
ilexiste au moins un cas où l’on
peut parler
d’une telle action :Halpern
etDebye
ontremarqué
et Euler ainsi que Euler et Kockel(1)
ont étudié ladiffusion
de la lui-,riii,re sur la Eneffet,
en vertu duphéno-mène incontestable de la
production
despaires,
onpeut
s’imaginer
que deuxphotons
donnent naissance à une tellepaire
(réelle
ouvirtuelle)
laquelle
s’annihile immédiatementaprès,
produisant
deux autresphotons
qui peuvent
être différents despremiers
sans que leprincipe
de conservation del’énergie
soit mis en dé-faut.En
résumé,
il sembleprobable qu’un photon plongé
dans lechamp
d’une ondeélectromagnétique puisse
subir soninfluence;
d’autrepart,
aucune influence dece genre n’est
imagiiiable
si l’on admet dès le début que la constante equi
intervient dans leséquations
fondamentales est nulle.
Donc,
le fait que lephoton
àune
charge
totale nulle neprovient
certainement pasde la relation e = 0.
L’alternative e = © étant
exclue,
cherchons ce quedonne la seconde. Définissons donc une
particule
parles conditions suivantes :
1. Sa masse au repos est
nulle,
ni= 0,
doncÀ = 0 ;
2. Sa fonction d’onde est
réelle,
~r*
= ’fro
En nous
reportant
aux forméesgénérales
de l’ai-ticlecité,
nous voyons que cetteparticule :
a)
A unecharge électrique
nulle et ne donne lieu a aucuncourant, J*,
=0 ;
b)
N’a pas de momentélectromagnétique,
==0;
c)
A uneénergie
finie ;
d)
A unspin
engénéral
différent dezéro ;
e)
A une fonction d’ondequi
satisfait auxéquations
lesquelles
ne sont autres que leséquations
depour le vide. Etant données ces
propriétés,
il est toutà fait naturel
d’admettre,
comme nous le ferons par lasuite,
que cetteparticule représente
unquantum
de lumière.Considérons-la de
plus
près
et supposons d’abordqu’elle
soit un véritablephoton
defréquence unique v .
Celasignifierait,
s’ils’agissait
d’uneparticule
élémen-taire,
que ledéveloppement
ne devraitcompor-ter
qu’un
seulterme,
lequel
serait nécessairement de la formet~ ,r -
°Mais
ce ]r
nepeut
représenter
unphoton
puisqu’il
n’est pas réel et que par
conséquent
lacharge
serait différente de zéro. Unphoton
sera décrit par lafonc-tion d’onde réelles
+
’~*,
c’est-à-dire paroù
(1) HALPERN. Phy.s. Rev., t 931~ 44, p. ~85; EULER. Ann. Physik,
1936, 26, p. 393 ; EULER et KOCKEL. ll’aturraiss, 1.935, 23, p. 246.
fiôi,
hb3,
sont lescomposantes
de laquantité
demouvement comme on
peut
levérifier;
ausurplus,
lamasse doit être
nulle,
Le
photon
apparaît
donc comme uneparticule
«
composée
» ; saforielion
d’onde résulte de lasuper-position
de deux autrescorrespondant
à desparticules qui
ne sont pas des neutrinos.En
effet,
cesparticules,
définies par(33)
et lacondi-tion m =
0,
ont unecharge
clifférente de zéro engénéral,
tout enayant
une masse nulle. Elles sont enquelque
sorte des cccharges électriques
pures »dépour-vues cle masse au repos. Leurs
propriétés
sedédui-sent des résultats
généraux
de lapremière partie,
en yadjoignant
la condition m - 0.On voit aisément que la seoonde
particule
a)
La mêmeénergie;
,b)
La mêmequantité
demouvement;
c)
Le mêmespin
’
que la
première particule
pi =a, mais
c~
Unecharge
ete)
Un momentélectromagnétique
designes
contraires.Dans cette
théorie,
unphoton
apparaît
doncauto-matiquement
comme formé par lasuperposition
dedeux
particules
«charges
pures »ayant
mêmeénergie,
positive,
mêmequantité
de mouvement et mêmespin,
mais des
charges
différentes et des momentsélectroma-gnétiques
opposés ;
c’est un genre de « doublet »ana-logue
à celuiproposé
autrefois parBragg.
Le
photon
ainsi constitué a unecharge totale,
unemasse et un moment
électromagnétique
nuls;
sonénergie
n.’est pas nulle et engénéral
sonspin
nonplus,
puisqu’il
est formé par lapartie
réelle d’une certaineexpression, qui
n’est pas affectée par le faitque §r
est réel. Le «spin
» ainsi défini par une onde de lumièrefait intervenir les
potentiels
et son étude mérite unexamen
spécial
que nousn’entreprendrons
pas ici(~}.
Une théorie de la lumière
développée
sur ces bases semble devoir être tout à faitparallèle
à celle de deBroglie,
Jordan etKrunig,
avecl’avantage
cependant
de ne pas avoir recours aux
antineutrinos ;
il suffit deconsidérer des
particules
constituantes decharges
élec-triques
opposées.
Tout
phénomène
danslequel
il y a interaction de(i) Mentionnons que 1B1. Henriot, dans un fascicule du Mé»io-rial des Sciences PhysIques, a introduit par de toutes autres
considérations un « spia » analogue
pour la lumière (cf. fasci-cule XXX, Les couples de radiation et les moments
28
la lumière et de la matière doit
pouvoir
se décrire enfaisant intervenir
uniquement
lescharges
pures,puis-qu’il
suffira de le décrire au moyen des c’est l’idéepréconisée par Jordan
pour les neutrinos.Remarquons
aussi que, pourvuqu’on
admette que lesparticules
«
charge
pure » obéissent à lastatistique
deFermi-Dirac,
les raisonnementsthermodynamiques
que Jor-dan adéveloppés (1)
pourjustifier
l’emploi
desneu-trinos dans
l’explication
desphénomènes
lumineux,
continuent à êtreapplicables
ici.Il est dificile dans l’état actuel des théories
mo-dernes sur la lumièrc
(de Broglie,
lATentzel ouJordan,
Kronig,
Born etNath)
de leurappliquer
leraisonne-ment
qualitatif indiqué plus
haut relatif à l’action de la lumière sur la lumière(qui
comporte
d’ailleursune
hypothèse
sur l’exactitude delaquelle
nous ne savonsrien).11
est vrai que ce dernierphénomène
n’apas encore été mis en évidence
expérimentalement,
mais saprévision
est basée surl’hypothèse
des troussur
laquelle
sont fondéesprécisément
les théoriesprécitées.
D’autrepart,
si lechamp électromagnétique
doit êtreremplacé
par deschamps
deneutrinos,
il est évidentqu’on
peut
admettre une action desneu-trinos sur les neutrinos donc de la lumière sur la
lumière ;
mais en tout cas cette action ne saurait êtredécrite par l’introduction de termes de la forme ie
~,
lhe
où e =charge
de neutrino.Remarquons
d’ailleurs que, sauf erreur, dans la théorie de
Jordan,
Kronig,
on ne supposeexplicitement
à aucun instantque la
charge
desparticules
composantes
doit être nulle et que dans la théorie de deBroglie
on admet que laparticule
composante
pourrait
avoir unecharge,
d’ailleurs
petite. Presque
la totalité des raisonne-ments de ces auteurspeuvent
donc êtrerepris
ensup-posant qu’une
desparticules
composantes
a unecharge
fixe d’unsigne
déterminé;
il estprobable
quel’autre
particule qui
correspond
à un trou aura alorsune
charge
designe
contraire et parconséquent
lephoton
unecharge
nulle.Grossièrement,
et sans y attacher uneimportance
quelconque,
onpeut
faire le raisonnement suivant. Il existe une action de la lumière sur lalumière ;
si la lumière est formée deneutrinos,
nous en concluronsqu’un champ
électrornagnétique
peut
agir
sur unneu-trino,
c’est-à-dire sur uneparticule qui
n’est paschar-gée,
doncqui,
pardéfinition,
est soustraite à l’action d’un telchamp.
Onpeut
imaginer
une telleaction,
mais rien ne nous yoblige ;
il sembleplus facile,
plus simple,
deremplacer
le neutrino par uneparti-cule «
charge
pure » et le « trou »correspondant,
parune
particule
designe opposé.
En d’autres
termes,
onpeut
admettrequ’un
champ,
tout en
n’ayant
aucune action sur unneutrino,
en aitune sur un
couple
neutrino-antineutrino. Cela est (1) JoRDAN. Z.Physik,
1936, 98, p. 759.admissible;
mais il est incontestablementplus
simple
deremplacer
les neutrinos par descharges
pures etadmettre l’action d’un
champ
non seulement sur unepaire
constituant unphoton,
mais aussi sur chacune desparticules
constituantes.Il
apparaît
donc que, sous réserve des difficultésd’application,
les théories de deBroglie
ou JordanKronig,
nes’opposent
pas à l’introduction del’hypo-thèse des
charges
pures et onpeut
mêmeespéier
qu’elles
en retireront certainsavantages.
L’existence desparticules
«charge
pure »libres,
c’est-à-dire nonenglobées
deux par deux dans unphoton
n’a pas étédémontrée expérimentalement
età part
la mention citée de Einstein etRosen,
il ne semble pasqu’elle
ait attiré l’attention des chercheursjusqu’à
présent.
Cependant,
étant donné lacharge
qu’elles
portent,
elles devraientpouvoir
être mises en évidencebeaucoup
plus
facile-ment que, parexemple,
le neutrino. En tout cas, iln’est pas exclu que
l’interprétation
desphénomènes
où intervient lerayonnement
devienneplus
facile etplus
intuitive si l’on fait
appel
à cettenotion,
pourvu natu-rellement que desexpériences précises
viennentl’étayer.
Pour
conclure,
revenons à la théorieesquissée
audébut et faisons deux remarques finales.
1. En
premier lieu,
nous avons défini unphoton
par les deux conditions m = 0 et ~
’fr,
et nous. avons observé(condition e)
que, dans ce cas, leséqua-tions fondamentales
prenaient
exactement la forme deséquations
de Mawxell dans le vide. Il convient deremarquer que ce résultat ne
si.qnifie rigoureuspment
rien
jusqu’à
nouvel c’est-à-direqu’il
ne constitue pas unargument
en faveur de l’identification de laparticule
enquestion
avec unquantum
de lumière. LeFrs
correspondant
n’est pas lechamp
attaché auphoton,
mais une combinaisondes §
et,
commetelle,
inobservable;
lechamp
lui-même est une observablefournie vraisemblablement par une combinaison
qua-dratique
des §
surlaquelle
nous reviendrons. Remar-quons seulement que dans cettethéorie,
leprincipe,
desuperposition
reste valable pour les~,
niais n’estplus
valable pour leschamps ;
corrélativement,
leséquations
de illatit,ell dans le vide ne sontplus
satis-faites
par lechamp,
mais nous avons vuqu’elles
le-sont par lesFrs
déduites desr.
2. En second
lieu,
on voit aisément que le cas~,-*
i---~r
etni
0, correspond
à desparticules
qui
sont des « doublets » et
qui
jouissent
de laplupart
despropriétés
desphotons;
seules,
la masse et leséqua-tions du mouvement les
distinguent.
On a d’ailleursdéjà
proposé
d’assimiler lesphotons
à depareils
couples
(Bragg;
positon-négaton,
cf.Destouches,
Pla-cinteanu,
Jordan).
Il existe une infinité depareils
dou-blets,
suivant leur masse; lephoton
est le doublet do.masse nulle.