EXERCICE - Racine carr´ee d’une matrice de Sn+(R) Extrait CCP PSI 2011
1.a. SiS∈Sn+ alors∀X, tXSX ≥0. En particulier,
∀i, λi =λikXik2 =tXiSXi≥0
1.b. Le th´eor`eme spectral affirme que toute matrice sym´etrique r´eelle est diagonalisable dans une base orthonorm´ee de vecteurs propres (X1, . . . , Xn).
SoitX ∈ Mn,1(R) ; on peut l’´ecrireX =Pn
i=1xiXi et alors, la base desXi ´etant orthonormale,
tXSX =
n
X
i=1
xiXi|
n
X
i=1
λixiXi
!
=
n
X
i=1
λix2i Si lesλi sont tous positifs alorstXSX ≥0 etS ∈Sn+.
1.c. Il existe une matrice orthogonale P telle que S = Pdiag(λ1, . . . , λn)P−1. On a alors S inversible comme produit de telles matrices et
S−1 =Pdiag(1/λ1, . . . ,1/λn)P−1
Cette matrice est sym´etrique (car P−1 =tP) et ses valeurs propres sont>0 (ce sont les 1/λi). On a donc (avec le r´esultat admis)
S−1 ∈Sn++
2.a. De mani`ere imm´ediate,
∆2 =D
En composantN Y =µY parN, on obtientN2Y =µ2Y et doncDY =µ2Y ce qui donne, en regardant coordonn´ee par coordonn´ee,
∀i∈[[1, n]], µ2yi=λiyi
Siyi 6= 0 alors µ2 =λi et donc µ=|µ|=√
λi et donc µyi =√
λiyi. Ceci reste bien sˆur vrai siyi = 0 et ainsi
∀i∈[[1, n]], µyi =p λiyi
Ceci s’´ecrit matriciellement µY = ∆Y ou encoreN Y = ∆Y. CommeN est sym´etrique, il existe une base (Y1, . . . , Yn) de Mn,1(R) form´ee de vecteurs propres pour N. Ce qui pr´ec`ede donne N Yi = ∆Yi
pour touti. Par combinaisons lin´eaires (et comme lesYi forment une base),N Y = ∆Y est vrai pour toutY et donc
∆ =N
(puisque les applications lin´eaires canoniquement associ´ees `a N et ∆ sont ´egales).
2.b. Si la matriceT convient (on raisonne ici par conditions n´ecessaires) alorsT2 =U DtU et donc (comme
tU =U−1)
(tU T U)2 =tU T2U =D
tU T U est sym´etrique et semblable `aT donc `a valeurs propres positives. C’est donc un ´el´ement deSn+. La question pr´ec´edente indique quetU T U = ∆ et on a donc
T =U∆tU
R´eciproquement, il suffit de faire le calcul pour v´erifier que pour ce choix de T, T2 =S. De plus, T est sym´etrique et positive (semblable `a ∆ et donc `a valeurs propres positives).
On a donc montr´e que
∀S ∈Sn+, ∃!T ∈Sn+/ T2=S
3.a. On a
Lk(S)Xi =
Y
j6=k
1 µk−µj
Y
j6=k
(S−µjIn)
Xi
Comme (S−αIn)Xi = (λi−α)Xi, on montre de proche en proche que Lk(S)Xi =
Y
j6=k
1 µk−µj
Y
j6=k
(λi−µj)
Xi
Distinguons deux cas.
- Si µk=λi alorsLk(S)Xi =Xi.
- Sinon, λi est ´egal `a unµj avec j6=k etLk(S)Xi = 0.
3.b. Lk est nul enµj pourj 6=ket vaut 1 en µk. Ainsi, P =
p
X
k=1
õkLk
Avec la question pr´ec´edente,
P(S)Xi =
p
X
k=1
√µkLk(S)Xi =p λiXi
(X1, . . . , Xn) est une base de vecteurs propres pourP(S) et les valeurs propres deP(S) sont exactement les√
λi et sont positives. Comme P(S)∈Sn(R) on a finalement P(S)∈Sn+
On aP(S)2Xi =P(S)(P(S)Xi) =P(S)(√
λiXi) =√
λiP(S)Xi =λiXi =SXi. Ainsi P(S)2 =S (les endomorphismes canoniquement associ´es ´etant ´egaux sur une base). Par unicit´e, on a prouv´e que
P(S) =√ S
3.c. S est bien entendue sym´etrique r´eelle donc diagonalisable par le th´eor`eme spectral. Un simple calcul donneχS= (X−1)2(X−4) ou sinon il est assez ´evident que 1 est valeur propre vu que rang(A−I3) = 1 et la derni`ere valeur propre se trouve grˆace `a la trace : 1 + 1 + 4 = 6 = tr(S).
On a exactement :
Sp(S) ={1,4}, E2(S) = Vect((1,−1,0),(1,0,−1)), E9(S) = Vect((1,1,1)) Pour calculer√
S, on recherche le polynˆome interpolateurP : On a d’apr`es la question pr´ec´edente :P(S) =√
1L1(S) +√
4L4(S).
OrL1(X) = X−4
−3 etL4(X) = X−1 3 donc P = 1
3[(X−4)−2(X−1)] = 1
3(−X−2)
et ainsi √
S=−1 3S− 2
3I3
PROBL`EME - PH´ENOM`ENE DE GIBBS Sujet CCINP PSI 2017
Partie 1 : r´esultats pr´eliminaires
1. Une int´egration par partie (on d´erive f et on primitive cos(nt) et on a bien deux fonctions de classe C1 sur le segment)
Z 2π 0
f(t) cos(nt)dt=
sin(nt) n f(t)
2π 0
− 1 n
Z 2π 0
sin(nt)f0(t)dt Le terme entre crochets est nuls. On majore l’autre grossi`erement :
Z 2π 0
f(t) cos(nt)dt
≤ 1 n
Z 2π 0
|f0(t)|dt Le majorant ´etant de limite nulle,
n→+∞lim Z 2π
0
f(t) cos(nt)dt= 0
2. Par th´eor`eme fondamental appliqu´e `a la fonction continue ϕsur l’intervalle R, la primitive cherch´ee est
Φ : x7→
Z x 0
ϕ(t)dt ϕ´etant 2π-p´eriodique,Rx+2π
x ϕ(t)dtne d´epend pas dexet par hypoth`ese, sa valeur en 0 est nulle. On en d´eduit que Φ est aussi 2π-p´eriodique.
Comme Φ est continue, elle est born´ee sur le segment [0,2π]. Etant 2π-p´eriodique, elle est aussi born´ee surR(avec la mˆeme borne que sur [0,2π]).
On peut alors utiliser une int´egration par partie comme plus haut.
Z b a
f(t)ϕ(nt)dt= 1
nf(t)Φ(nt) b
a
− 1 n
Z b a
f0(t)Φ(nt)dt En notant M =kΦk∞ (qui existe) on a alors
Z b a
f(t)ϕ(nt)dt
≤ M
n(|f(a)|+|f(b)|) +M n
Z b a
|f0(t)|dt L`a encore le majorant est de limite nulle et
n→+∞lim Z b
a
f(t)ϕ(nt)dt= 0 3. On a
Z β α
h(t)ϕ(nt)dt= Z β
α
(h(t)−g(t))ϕ(nt)dt+ Z β
α
g(t)ϕ(nt)dt On peut alors utiliser l’in´egalit´e triangulaire et la croissance de l’int´egrale
Z β α
h(t)ϕ(nt)dt
≤ Z β
α
|h(t)−g(t)|.|ϕ(nt)|dt+
Z β α
g(t)ϕ(nt)dt Comme|h−g|est major´ee parεsur [α, β], on en d´eduit alors que
Z β α
h(t)ϕ(nt)dt
≤ kΦk∞|β−α|ε+
Z β α
g(t)ϕ(nt)dt
Soit alors f continue sur [a, b]. On va montrer le r´esultat demand´e en revenant `a la d´efinition des limites (comme nous y incite le d´ebut de la question). On se donne donc ε > 0. Par th´eor`eme de Weierstrass, on peut trouver une fonction polynomiale P telle que kf −Pk∞,[a,b] ≤ ε. La question pr´ec´edente donne une constanteM telle que
Z b a
f(t)ϕ(nt)dt
≤M|b−a|ε+
Z b a
P(t)ϕ(nt)dt
La question2.montre que pournassez grand, le second terme est en module plus petit que εpourn assez grand. C’est `a dire qu’il existen0 tel que
∀n≥n0,
Z b a
f(t)ϕ(nt)dt
≤(M|b−a|+ 1)ε Comme (M|b−a|+ 1) est une constante, on a donc prouv´e que
n→+∞lim Z b
a
f(t)ϕ(nt)dt= 0
Dans le cas o`uf n’est que continue par morceaux, il existe un nombre fini de morceaux ]α, β[ tels que f restreinte `a ]α, β[ soit continue et prolongeable en une fonction ˜f continue sur [α, β]. On a
n→+∞lim Z β
α
f˜(t)ϕ(nt)dt= 0
Remplacer ˜f parf ne change pas l’int´egrale. On obtient le r´esultat pourf sur [a, b] en faisant la somme sur tous les morceaux.
4. On a sin2(nt) = 12(1−cos(2nt)) et donc Z b
a
f(t) sin2(nt)dt= 1 2
Z b a
f(t)dt−1 2
Z b a
f(t) cos(2nt)dt
Commex7→cos(2x) est continue, 2π-p´eriodique et d’int´egrale nulle sur [0,2π], le second terme est de limite nulle avec ce qui pr´ec`ede et ainsi
n→+∞lim Z b
a
f(t) sin2(nt)dt= 1 2
Z b
a
f(t)dt Partie 2 : l’int´egrale de Dirichlet
5. t 7→ F(t)t ´etant continue sur [a,+∞[, le seul probl`eme est celui au voisinage de +∞. Comme F est born´ee, on a F(t)t2 =O t12
et par comparaison aux fonctions de Riemann,t 7→ F(t)t est int´egrable au voisinage de +∞ et finalement sur [a,+∞[. A fortiori, on a existence de
Z +∞
a
F(t) t2 dt
t7→ f(t)t est continue sur [a,+∞[ et le seul probl`eme est donc celui au voisinage de +∞. On revient ici `a la d´efinition de l’existence de l’int´egrale (et on ne cherche pas `a prouver l’int´egrabilit´e). Par int´egration par parties (et commeF est une primitive def surR+ par th´eor`eme fondamental)
Z b a
f(t) t dt=
F(t) t
b a
+ Z b
a
F(t) t2 dt
Comme F est born´ee, le terme entre crochets admet une limite (nulle) quand b → +∞. On a vu en d´ebut de question que la seconde int´egrale admet aussi une limite quand b → +∞. On a donc (existence et valeur)
Z +∞
a
f(t)
t dt=−F(a) a +
Z +∞
a
F(t) t2 dt
6. t7→sin(t)/t est continue sur ]0,+∞[ et prolongeable par continuit´e en 0 (valeur 1). Le seul probl`eme est au voisinage de +∞. Commex 7→Rx
0 sin(t)dt= 1−cos(x) est born´ee sur R+, on peut utiliser la question pr´ec´edente pour justifier que l’int´egrale existe au voisinage de ∞ et donc surR+.
Commet7→1−cos(t) est une primitive de sin surR+, une int´egration par partie (on travaille sur un segment deR+∗ o`u il n’y a pas de probl`eme pour celle-ci) donne
∀[a, b]⊂R+∗, Z b
a
sin(t) t dt=
1−cos(t) t
b a
+ Z b
a
1−cos(t) t2 dt Comme 1−cos(t) = 2 sin2(t), on a donc
∀[a, b]⊂R+∗, Z b
a
sin(t) t dt=
1−cos(t) t
b a
+ 2 Z b
a
sin2(t/2) t2 dt Dans l’int´egrale, on poseu=t/2 (changement de variable affine), on a alors
∀[a, b]⊂R+∗, Z b
a
sin(t) t dt=
1−cos(t) t
b a
+ 2 Z b/2
a/2
sin2(u) u2 du
Le membre de gauche admet une limite quanda→0 et quand b→+∞. Il en va de mˆeme du crochet (de limite nulle, en particulier car 1−cos(t) ∼ t2/2 au voisinage de 0) et en passant `a la limite, on obtient l’existence de l’int´egrale de sin2(u)/u2 surR+ avec
Z +∞
0
sin(t) t dt=
Z +∞
0
sin2(t) t2 dt 7. On utilise le r´esultat de continuit´e des int´egrales `a param`etres.
- ∀x∈R+, t7→f(t)e−xt est continue surR+. - ∀t∈R+, x7→f(t)e−xt est continue surR+.
- ∀x∈R+, ∀t∈R+, |f(t)e−xt| ≤ |f(t)|. Le majorant est int´egrable sur R+. Le th´eor`eme s’applique et indique queL(f) est continue surR+.
8. On doit maintenant utiliser le th´eor`eme de r´egularit´e.
- ∀x∈R+∗, t7→f(t)e−xt est int´egrable sur R+.
- ∀t∈R+, x7→f(t)e−xt est de classeC∞ sur R+∗ de d´eriv´eek-i`eme x7→(−t)kf(t)e−xt. - ∀x∈R+∗, t7→(−t)kf(t)e−xt est continue surR+.
- ∀k ∈ N∗, ∀[a, b] ⊂ R+∗, ∀x ∈ [a, b], ∀t ∈ R+, |(−t)kf(t)e−xt| ≤ |f(t)|tke−at. t 7→ tke−at est continue sur R+, de limite nulle en +∞ (car a > 0) et donc born´ee sur R+. Le majorant est donc int´egrable surR+(puisque continu sur R+etO(f(t)) au voisinage de +∞, on n’a donc pas besoin du caract`ere born´e def).
Le th´eor`eme s’applique et indique queL(f) est de classe C∞ sur R+∗ avec
∀k∈N∗, L(f)(k) : x7→
Z +∞
0
(−t)kf(t)e−xtdt
Pour la limite deL(f) en +∞, on va utiliser le th´eor`eme de convergence domin´ee via la caract´erisation s´equentielle. On se donne donc une suite (xn) de limite infinie. On peut sans perte de g´en´eralit´e supposer quexn≥1 pour toutn (puisquexn→+∞). On pose alorsgn : t7→f(t)e−xnt.
- ∀n, gn∈C0(R+).
- ∀t∈R+, gn(t)→ 0 quandn→+∞ et la suite (gn) est donc simplement convergente vers 0 sur R+.
- ∀n, ∀t∈R+, |gn(t)| ≤ |f(t)|e−tet le majorant est int´egrable sur R+ (continu sur R+ et domin´e parf au voisinage de +∞).
On en d´eduit queL(f)(xn)→0 et, par caract´erisation s´equentielle,
x→+∞lim L(f)(x) = 0
9. (a) La fonction f propos´ee est continue sur R+ et int´egrable sur R+. On peut alors utiliser ce qui pr´ec`ede.L(f) est ainsi de classe C∞sur R+∗ et
∀x >0, L(f)00(x) = Z +∞
0
t2f(t)e−xtdt On en d´eduit que
∀x >0, L(f)00(x) +L(f)(x) = Z +∞
0
(t2+ 1)f(t)e−xtdt= Z +∞
0
e−xtdt= 1 x
(b) Soient α etβ des fonctions de classe C2 telles que α0cos +β0sin. Posons alors g =αcos +βsin.
On a alors (avec l’hypoth`ese faite sur α, β)
g0 =−αsin +βcos, g00=−αcos−βsin−α0sin +β0cos et ainsi
g00+g=−α0sin +β0cos Pour queα etβ conviennent, il suffit donc que
α0(x) cos(x) +β0(x) sin(x) = 0
−α0(x) sin(x) +β0(x) cos(x) = x1 . La r´esolution du syst`eme montre qu’il suffit que
α0(x) =−sin(x)
x et β0(x) = cos(x) x Sihest continue surR+∗,x7→Rx
1 h(t)dtest une primitive dehsurR+∗. Si, de plus, l’int´egrale de hexiste au voisinage de +∞, on peut ajouter la constanteR+∞
1 h(t)dt(cela reste une primitive).
x7→ −R+∞
x h(t)dt est ainsi aussi une primitive de h. On peut appliquer ceci avec t7→ sin(t)t (on a prouv´e l’existence de l’int´egrale) et t7→ cos(t)t (la preuve de l’existence est la mˆeme). On peut donc choisir
α(x) = Z +∞
x
sin(t)
t dt et β(x) =− Z +∞
x
cos(t) t dt On peut donc choisirf1(t) = sin(t)t etf2(t) =−cos(t)t .
(c) On a ainsi une solution particuli`ere h d´efinie par h(x) = cos(x)
Z +∞
x
sin(t)
t dt−sin(x) Z +∞
x
cos(t) t dt=
Z +∞
x
sin(t−x) t dt Le changement de variable affineu=t−x donne
h(x) = Z +∞
0
sin(u) x+u du
(d) L’ensemble des solutions de (E) surR+∗ est un plan affine dirig´e par l’ensemble des solutions de l’´equation homog`eney00+y= 0, c’est `a dire par Vect(cos,sin). On obtient l’ensemble des solutions en ajoutant la solution particuli`ere trouv´ee. CommeL(f) est solution surR+∗,
∃a, b/ ∀x >0, L(f)(x) =acos(x) +bsin(x) + Z +∞
0
sin(t) x+t dt
10. Soitx >0. t7→ sin(t)x+t est continue surR+. On peut effetcuer une IPP pour obtenir
∀a >0, Z a
0
sin(t) x+t dt=
−cos(t) x+t
a 0
− Z a
0
cos(t) (x+t)2 dt On en d´eduit que
∀a >0,
Z a 0
sin(t) x+t dt
≤ 1
x+ 1 x+a
+
Z a 0
dt
(x+t)2 ≤2 1
x + 1 x+a
Tous les termes admettent une limite quanda→+∞ et le passage `a la limite donne
Z +∞
0
sin(t) x+t dt
≤ 2 x On conclut que
x→+∞lim Z +∞
0
sin(t)
x+t dt= 0
CommeL(f) est aussi de limite nulle en +∞, on en conclut que limx→0+acos +bsin est de limite nulle en +∞. En introduisant les suites (2nπ) et (2nπ+π/2), on en d´eduit que a=b= 0 et donc que
∀x >0, L(f)(x) = Z +∞
0
sin(t) x+t dt 11. Remarquons que
sin(t)
x+t −sin(t)
t =−xsin(t) t(x+t) On en d´eduit que
∀t≥1,
sin(t)
x+t −sin(t) t
≤ |x|1 t2
Le majorant ´etant int´egrable sur [1,+∞[, on peut int´egrer ! On obtient un majorant de limite nulle quandx→0+ :
x→0lim+ Z +∞
1
sin(t)
x+t −sin(t) t
dt= 0
Par ailleurs, comme ∀t, |sin(t)| ≤ |t| et comme toutes les int´egrales existent (fonctions continues ou prolongeables par continuit´e),
Z 1 0
sin(t)
x+t −sin(t) t
dt
≤ Z 1
0
x
x+t dt=x(ln(x+ 1)−ln(x)) et le majorant est de limite nulle quand x→0. Finalement,
x→0lim Z +∞
0
sin(t) x+t dt=
Z +∞
0
sin(t) t dt 12. On vient de voir que L(f)(x) tend vers R+∞
0
sin(t)
t dt quand x → 0. Mais L(f) est continue en 0 et donc
Z +∞
0
sin(t)
t dt=L(f)(0) = Z +∞
0
dt 1 +t2 = π
2
Partie 3 : ph´enom`ene de Gibbs
13. Sn est d´erivable comme somme de fonctions d´erivables et Sn0(x) = 4
π
n
X
k=0
cos((2k+ 1)x) = 4 πRe
n
X
k=0
ei(2k+1)x
!
Six /∈πZalors e2ix6= 1 et (somme g´eom´etrique)
n
X
k=0
ei(2k+1)x =eix1−e2i(n+1)x
1−e2ix =ei(n+1)xsin((n+ 1)x) sin(x) On en d´eduit alors que
Sn0(x) = 4 π
sin((n+ 1)x) cos((n+ 1)x)
sin(x) = 2
π
sin(2(n+ 1)x) sin(x)
Le membre de gauche est continu en 0 et on peut donc int´egrer cette ´egalit´e sur [0, x] pour tout x∈[0, π]. CommeSn(0) = 0, on obtient
∀x∈[0, π], Sn(x) = 2 π
Z x 0
sin(2(n+ 1)t) sin(t) dt 14. On sait que
∀t∈[0,1[, 1 1 +t2 =
∞
X
k=0
(−t2)k Ainsi, en int´egrant sur [0,1[,
π 4 =
Z 1 0
dt
1 +t2 dt= Z 1
0
∞
X
k=0
(−1)kt2kdt n´etant fix´e, on d´ecoupe la somme en deux morceaux :
π 4 =
n
X
k=0
Z 1 0
(−1)kt2k dt+ Z 1
0
∞
X
k=n+1
(−t2)k dt=
n
X
k=0
(−1)k 2k+ 1+
Z 1 0
∞
X
k=n+1
(−t2)kdt La somme est encore g´eom´etrique et on peut ´ecrire cela sous la forme
π 4 −
n
X
k=0
(−1)k 2k+ 1 =
Z 1 0
(−t2)n+1
1 +t2 dt= (−1)n+1 Z 1
0
t2n+2 1 +t2 dt On en d´eduit que
π 4 −
n
X
k=0
(−1)k 2k+ 1
≤ Z 1
0
t2n+2 dt= 1
2n+ 3 →0 et ainsi
+∞
X
k=0
(−1)k 2k+ 1= π
4 15. On a sin((2n+ 1)π2) = sin(nπ+π2) = (−1)n et donc
Snπ 2
= 4 π
n
X
k=0
(−1)k 2k+ 1 On en d´eduit que
n→+∞lim Snπ 2
= 1
16. On a sin((2n+ 1)(π−x)) = sin((2n+ 1)π−(2n+ 1)x) = sin((2n+ 1)x). Il en ressort alors que
∀x, Sn(π−x) =Sn(x) On fixe maintenantx∈]0, π/2]. Comme sin(2(n+1)t)
t est continue sur ]0, x] et prolongeable par continuit´e en 0, on peut utiliser la question 22 pour ´ecrire que
Sn(x) = 2 π
Z x 0
sin(2(n+ 1)t) 1
sin(t) −1 t
dt+ 2 π
Z x 0
sin(2(n+ 1)t)
t dt
t7→ sin(t)1 −1t = t−sin(t)tsin(t) est continue sur ]0, x] et prolongeable par continuit´e en 0 (´equivalent `a 6tt32 →0).
On peut alors utiliser la question 12 avec cette fonction deϕ : t7→sin(2t), on a
n→+∞lim Z x
0
sin(2(n+ 1)t) 1
sin(t) −1 t
dt= 0 Par ailleurs, le changement de variableu= 2(n+ 1)tdonne
Z x 0
sin(2(n+ 1)t)
t dt=
Z 2(n+1)x 0
sin(u) u du Commex >0, cette quantit´e tend versR+∞
0
sin(u)
u du= π2 quandn→+∞.
En conclusion, on a
∀x∈]0, π/2], lim
n→+∞Sn(x) = 1 17. On vient de voir que∀x∈]0, π/2],Sn(x)→1 =f(x).
Commef(π−x) =f(x) et Sn(π−x) =Sn(x), la propri´et´e reste vraie pourx∈[π,2, π[.
On a aussi Sn(0) = 0→ 0 =f(0) et Sn(π) = 0 →0 =f(π) et la propri´et´e est finalement valable sur [0, π].
Par imparit´e desSnet def, cette propri´et´e est finalement valable surR. On a donc convergence simple surRde (Sn).
18. On a imm´ediatementϕn(0) = 0→0.
Soit maintenantx∈]0, π]. On a sin(2nx )∼ 2nx quandn→+∞. On en d´eduit queϕn(x)→ sin(x)x =ϕ(x).
On a montr´e que (ϕn) converge simplement sur [0, π] vers ϕ.
19. Il est imm´ediat, par th´eor`emes d’op´eration, que ϕ est continue sur ]0, π/2]. Comme sin(x) ∼0 x on a aussi continuit´e en 0.
La question 22 donne
Sn π
2(n+ 1)
= 2 π
Z π
2(n+1)
0
sin(2(n+ 1)t) sin(t) dt Le changement de variable affineu= 2(n+ 1)t donne
Sn
π 2(n+ 1)
= 2 π
Z π 0
ϕn+1(u)du
On veut intervertir limite et int´egrale et on pense au th´eor`eme de convergence domin´ee.
- (ϕn+1) est une suite de fonctions continue sur [0, π] qui converge simplement sur [0, π] versϕqui est elle mˆeme continue sur [0, π].
- La fonction t 7→ sin(t)/t est continue sur [0, π/2] qui est un segment. Cette fonction est donc born´ee sur ce segment et atteint ses bornes. Ainsi, il existe un r´eel t1 telles que
∀t∈[0, π/2], m= sin(t1) t1
≤ sin(t) t Commem >0, on peut aussi ´ecrire que
∀t∈[0, π/2], 0≤ t
sin(t) ≤ 1 m