Master M1 Recherche- Module ”Probabilit´es”
Examen partiel
Exercice 1. Esp´erance conditionnelle. On consid`ere deux variables al´eatoires r´eelles int´egrables X etY telles que p.s. E[X|Y] =Y et E[Y|X] =X.
(a) On suppose que X et Y sont de carr´e int´egrable. Montrer que E[(X −Y)2] = 0 en ´ecrivant E[XY] de deux mani`eres. En d´eduire que X =Y p.s.
(b) Soitϕune fonction r´eelle mesurable born´ee. Montrer que E[(X−Y)ϕ(X)] = E[(X−Y)ϕ(Y)] = 0.
(c) Soit a ∈R. En appliquant la question pr´ec´edente `a ϕa(t) =1{t>a} et en coupant le plan en quatre autour du point (a, a), montrer que
E[(X−Y)1{X>a≥Y}] = E[(X−Y)1{Y >a≥X}]
pour touta ∈R.En d´eduire queP[X > a≥Y] =P[Y > a≥X] = 0 pour touta∈R. (d) En d´eduire que P[X 6=Y] =P[X > Y] +P[Y > X] = 0 et donc que X =Y p.s.
dans le cas g´en´eral, mˆeme lorsque X et Y ne sont pas suppos´ees de carr´e int´egrable.
Exercice 2. Variables al´eatoires Beta et Gamma. Dans tout cet exercice, les sommes et les produits de variables al´eatoires sont toujours suppos´es ind´ependants. On note
Γ(a) = Z ∞
0
xa−1e−xdx et β(a, b) = Z 1
0
xa−1(1−x)b−1dx
les fonctions Gamma et Beta d’Euler, pour tous a, b >0. On rappelle les formules β(a, b) = Γ(a)Γ(b)
Γ(a+b) et Γ(a+ 1) = aΓ(a).
Soient Za et Xa,b les variables al´eatoires de densit´es respectives xa−1e−x
Γ(a) 1{x>0} et xa−1(1−x)b−1
β(a, b) 1{0<x<1}.
(a) Exprimer `a l’aide de la fonction Gamma les moments fractionnaires E[Zas] et E[Xa,bs ] pour tout s≥0.En d´eduire par identification des moments que
Za =d Za+b × Xa,b.
(b) Calculer la transform´ee de Laplace E[e−λZa] pour tout λ ≥ 0. En d´eduire par identification des transform´ees que
Za+b =d Za + Zb.
1
En it´erant cette identit´e et en appliquant la loi des grands nombres, montrer que Zn
n
→d 1, n →+∞.
Retrouver ce r´esultat en calculant la transform´ee de Fourier de Zn/n et en utilisant un th´eor`eme de Paul L´evy.
(c) SoientU1, . . . , Un des copies ind´ependantes de U,variable uniforme sur [0,1].Cal- culer E[Us] pour tout s ≥ 0. Par identification des moments et en utilisant le (a), montrer que
U1/n =d Xn,1 puis que U1×U21/2× · · · ×Un1/n×Zn+1 =d Z1 pour toutn≥1.
(d) D´eduire de tout ce qui pr´ec`ede quen×U1×U21/2×· · ·×Un1/n
→d Z1 quandn→ ∞.
Probl`eme. Temps d’atteinte de marches al´eatoires simples. Soit {Xn, n ≥1} une suite de variables al´eatoires i.i.d. de loi donn´ee par P[X1 = 1] =p etP[X1 =−1] = q o`upest un param`etre dans (0,1) et o`u l’on a not´eq= 1−p.SoitFn =σ{X1, . . . , Xn} etSn=X1 +· · ·+Xn pour toutn ≥1. On pose
Ta = inf{n ≥1, Sn ≥a} = inf{n≥1, Sn =a}
pour touta∈N={1,2, . . .}.
(a) On supposep > 1/2.En appliquant la loi forte des grands nombres `a{X1, . . . , Xn}, montrer queSn→+∞ p.s. et en d´eduire que Ta <+∞ p.s.
(b) On pose ζ = q/p. Calculer E[ζX1] et en d´eduire que la suite n 7→ ζSn est une martingale pour la filtration{Fn, n≥1}.
(c) On supposep < 1/2.En appliquant le th´eor`eme d’arrˆet, montrer queE[ζSTa∧n] = 1 pour tout n ≥ 1. En appliquant soigneusement le th´eor`eme de convergence born´ee, en d´eduire E[ζSTa] = 1. Montrer queSn→ −∞p.s. et d´eduire de tout ce qui pr´ec`ede
P[Ta <∞] = ζ−a < 1, puis queE[Tas] = +∞pour tout s >0.
On suppose dor´enavant p ≥ 1/2. Le but des questions suivantes est de calculer la transform´ee de Laplace de Ta puis d’´etudier le domaine de convergence de ses mo- ments exponentiels. On pourra admettre la subsidiaire question (g).
(d) Soitz ∈(0,1). Montrer que l’´equation du deuxi`eme degr´e px + q
x = 1 z
2
a deux racines r´eelles distinctes et que la plus grande racine not´ee x+ = x+(z), est une fonction strictement d´ecroissante dez. En d´eduirex+(z)>1 pour toutz ∈(0,1).
(e) En raisonnant exactement comme en (b), montrer que la suiten 7→znxS+n est une martingale pour la filtration{Fn, n≥1}.
(f) En appliquant le th´eor`eme d’arrˆet et le th´eor`eme de convergence domin´ee, montrer queE[zTaxS+Ta] = 1 et en d´eduire
E[zTa1{Ta<+∞}] = 2pz 1 +p
1−4pqz2
!a
, z∈(0,1). (1)
V´erifier que la formule (1) se prolonge en z = 1 et en d´eduire P[Ta < +∞] = 1 (ce que l’on savait d´ej`a pour p > 1/2), d’o`u E[zTa] =E[zTa1{Ta<+∞}].
(g) Montrer que la fonction du terme de droite dans (1) est analytique pour tout z ∈ [0,p
1/4pq). En d´eduire par le principe du prolongement analytique puis par continuit´e que l’identit´e (1) est valable pour tout z ∈[0,p
1/4pq].
(h) Montrer que E[eλTa] < +∞ pour tout λ ≤ −12log(4pq), puis, lorsque p > 1/2, queE[Tas]<+∞pour tout s >0. Que se passe-t-il lorsque p= 1/2 ?
On suppose dor´enavant p = 1/2. On va s’int´eresser au domaine de convergence des moments fractionnaires positifs deTa.
(i) Montrer par convergence born´ee que E[TazTa−1] = d
dz
z 1 +√
1−z2 a
, z ∈(0,1).
V´erifier que le terme de droite tend vers +∞ quand z →1 et en d´eduire par conver- gence monotone queE[Ta] = +∞.
(j) Etablir la formule
λs = s
Γ(1−s) Z ∞
0
(1−e−λx) dx xs+1
pour toutλ≥0 et s ∈(0,1).En utilisant le th´eor`eme de Fubini, en d´eduire E[Tas] = s
Γ(1−s) Z ∞
0
(1−E[e−xTa]) dx xs+1 pour touts∈(0,1).
(k) En utilisant la formule (1) et un d´eveloppement limit´e au premier ordre, montrer que
1−E[e−xTa] ∼ 1−a√
2x, x→0 +. En d´eduire que pour tout s≥0
E[Tas] < +∞ ⇐⇒ s < 1/2.
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