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Variables al´ eatoires discr` etes

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Texte intégral

(1)

L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB2−2011-2012

D. Blotti`ere Math´ematiques

Chapitre IX

Variables al´ eatoires discr` etes

Table des mati` eres

1 G´en´eralit´es sur les variables al´eatoires 2

2 Variables al´eatoires finies 5

3 Quelques lois usuelles pour les variables al´eatoires finies 9

3.1 Loi uniforme sur un ensemble fini . . . 9

3.2 Loi de Bernoulli . . . 10

3.3 Loi binomiale . . . 10

3.4 Loi hyperg´eom´etrique . . . 11

4 Variables al´eatoires discr`etes infinies 13 5 Quelques lois usuelles pour les variables al´eatoires discr`etes infinies 16 5.1 Loi g´eom´etrique . . . 16

5.2 Loi de Poisson . . . 17

(2)

1 G´ en´ eralit´ es sur les variables al´ eatoires

Notation :Dans cette partie, (Ω,T, P) d´esigne un espace de probabilit´es fix´e.

D´efinition (variable al´eatoire, ensemble des valeurs prises par une variable al´eatoire) 1. Une variable al´eatoireX est une applicationX: Ω→Rtelle que pour tout intervalle r´eelI:

X−1(I) ={ω∈Ω : X(ω)∈I} (ensemble des ant´ec´edents des ´el´ements deI parX) est un ´ev´enement de (Ω,T), i.e. appartient `aT.

2. SoitX une variable al´eatoire. L’image de Ω parX, not´eeX(Ω), d´efinie par : X(Ω) ={X(ω) : ω ∈Ω}

est appel´ee ensemble des valeurs prises par la variable al´eatoire.

Remarque 1 :SoitX une variable al´eatoire.

1. Si I est un intervalle r´eel, alors X−1(I) est une partie de Ω qui, par d´efinition, est dans la tribu T. La probabilit´eP(X−1(I)) de cet ´ev´enement est donc bien d´efinie.

2. L’ensembleX(Ω) est une partie deR. Exemple 1

• Exp´erience al´eatoire

On lance trois fois de suite une pi`ece ´equilibr´ee et on consid`ere le r´esultat obtenu.

• Mod´elisation de l’exp´erience al´eatoire Le r´esultat

P ILE obtenu au premier lancer P ILE obtenu au deuxi`eme lancer F ACE obtenu au troisi`eme lancer

de l’exp´erience peut se mod´eliser par le triplet (P ILE, P ILE, F ACE). De fa¸con analogue, tout r´esultat de l’exp´erience peut ˆetre mod´elis´e par un triplet de {P ILE, F ACE}. L’ensemble de tous les r´esultats possibles est donc assimil´e `a l’ensemble des triplets de{P ILE, F ACE}; on a donc :

Ω ={P ILE, F ACE}3.

Il s’agit d’un ensemble fini (`a 8 ´el´ements. On place dessus la tribu P(Ω). La pi`ece ´etant ´equilibr´ee, on consid`ere la probabilit´e uniforme sur l’espace probabilisable (Ω,P(Ω)). On a donc pour tout ´ev´enement A de Ω :

P(A) =Card(A)

Card(Ω) = Card(A)

8 .

• D´efinition de la variable al´eatoireX

On noteX la variable al´eatoire ´egale au nombre deP ILEobtenu lors de l’exp´erience. Autrement dit,X est l’application

X: Ω→R, ω7→nombre deP ILE dans le tripletω

La variable al´eatoire peut prendre uniquement les valeurs 0,1,2,3. On a donc X(Ω) ={0,1,2,3}.

Remarque 2 :SoitX une variable al´eatoire et soienta, b∈Rtels quea < b. Alors, par d´efinition les parties de Ω suivantes sont des ´ev´enements de (Ω,T).

[X =a] :=X−1({a}) ={ω∈Ω : X(ω) =a}

[a≤X ≤b] :=X−1([a, b]) ={ω∈Ω : a≤X(ω)≤b}

[a < X < b] :=X−1(]a, b[) ={ω∈Ω : a < X(ω)< b}

[X ≤a] :=X−1(]− ∞, a]) ={ω∈Ω : X(ω)≤a}

[X > a] :=X−1(]a,+∞[) ={ω∈Ω : X(ω)> a}

(3)

Exemple 1 (suite)

• L’´ev´enement [X = 0] est{(F ACE, F ACE, F ACE)} et donc on a : P([X = 0]) = 1

8.

• L’´ev´enement [X = 1] est{(P ILE, F ACE, F ACE),(F ACE, P ILE, F ACE),(F ACE, F ACE, P ILE)}et donc on a :

P([X = 1]) = 3 8.

• L’´ev´enement [X = 2] est {(P ILE, P ILE, F ACE),(P ILE, F ACE, P ILE),(F ACE, P ILE, P ILE)} et donc on a :

P([X = 2]) = 3 8.

• L’´ev´enement [X = 3] est{(P ILE, P ILE, P ILE)} et donc on a : P([X = 3]) = 1

8.

• On a [X <1] = [X = 0] et donc :

P([X <1] = 1 8.

• On a [X ≤1] = [X = 0] ∪ [X = 1] (r´eunion disjointe) et donc :

P([X ≤1]) =P([X= 0]) +P([X= 1]) = 1 2.

• L’´ev´enement [X <0] est l’´ev´enement impossible∅ et donc : P([X <0]) = 0.

• L’´ev´enement [X ≤4] est l’´ev´enement certain Ω et donc : P([X≤4]) = 1.

D´efinition (fonction de r´epartition d’une variable al´eatoire) :SoitXune variable al´eatoire. La fonction de r´epartition deX est la fonctionFX d´efinie par :

FX:R→[0,1], x7→P([X ≤x]).

Exemple 1 (suite)

• Calcul de la fonction de r´epartitionFX de la variableX

FX:R→[0,1] ; x7→





































P([X ≤x]) =P(∅) = 0, six <0 P([X ≤x]) =P([X = 0]) =1

8 , si 0≤x <1 P([X ≤x]) =P([X = 0]) +P([X= 1]) = 1

2 , si 1≤x <2 P([X ≤x]) =P([X= 0]) +P([X= 1]) +P([X = 2]) = 7

8 , si 2≤x <3

P([X ≤x]) =P([X = 0]) +P([X= 1]) +P([X = 2]) +P(X = 3) = 1, six≥3

(4)

• Repr´esentation graphique de FX

0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

−0.2

1 2 3 4 5

−1

−2

[

[

[

[

b b b b

• Lien entre la repr´esentation graphique deFX et le diagramme des fr´equences cumul´ees croissantes Si on ne conserve que les points o`u se produisent les sauts dans la repr´esentation graphique deFX et si on joint chacun de ces points `a son projet´e orthogonal aur l’axe des abscisses, on retrouve le diagramme des fr´equences cumul´ees croissantes.

0.2 0.4 0.6 0.8 1.0

−0.2

1 2 3 4

−1

• Quelques propri´et´es de la fonction de r´epartitionFX

– La fonction FX est croissante surR.

– En tout point deR,FX est continue `a droite et admet une limite (finie) `a gauche.

– Les points de discontinuit´e co¨ıncident avec les valeurs prises parX.

– Si x0 est un point de discontinuit´e deFX (i.e. une valeur prise parX), alors P[X =x0] =FX(x0)− lim

x→x0

FX(x).

– On a FX(x) →

x→−∞0 etFX(x) →

x→+∞1.

(5)

Th´eor`eme 1 (propri´et´es de la fonction de r´epartition d’une variable al´eatoire quelconque) :Soit X une variable al´eatoire et soitFX sa fonction de r´epartition.

1. Pour tousx1, x2∈Rtels que x1≤x2, on a :

P([x1< X ≤x2]) =FX(x2)−FX(x1).

2. La fonctionFX est croissante surR.

3. La fonctionFX est continue `a droite et admet une limite finie `a gauche (cadlag) en tout point deR.

4. Les comportements asymptotiques deFX en−∞et en +∞sont donn´es par : FX(x) →

x→−∞0 et FX(x) →

x→+∞1.

Preuve partielle

1. Soient x1, x2∈Rtels quex1≤x2. On a :

[X≤x2] = [X ≤x1] ∪ [x1< X≤x2] (r´eunion disjointe) et donc :

P([X ≤x2])

| {z }

FX(x2)

=P([X≤x1])

| {z }

FX(x1)

+P([x1< X≤x2]), d’o`u :

P([x1< X ≤x2]) =FX(x2)−FX(x1).

2. Soient x1, x2∈Rtels quex1≤x2. Montrons queFX(x1)≤FX(x2).

FX(x1)≤FX(x2) ⇐⇒ 0≤FX(x2)−FX(x1)

⇐⇒ 0≤P([x1< X ≤x2]) (d’apr`es 1.)

Comme P([x1 < X ≤ x2]) est une probabilit´e, elle est positive ou nulle. On en d´eduit que FX(x1) ≤ FX(x2).

Remarque 3 :Dans le th´eor`eme 1, l’existence d’une limite `a droite et d’une limite `a gauche pourFX en tout point deRd´ecoule du fait queFX est croissante surR. Dans l’assertion 3., la propri´et´e suppl´ementaire est donc la continuit´e `a droite deFX en tout point deR.

2 Variables al´ eatoires finies

Soit (Ω,T, P) un espace de probabilit´es fix´e.

D´efinition (variable al´eatoire finie) : Une variable al´eatoire finie est une variable al´eatoireX ne prenant qu’un nombre fini de valeurs, i.e. telle queX(Ω) est un ensemble fini.

Exemple 1 (suite) :On a vu queX(Ω) ={0,1,2,3}. C’est un ensemble fini, donc la variable al´eatoireX est finie.

Remarque 4 (syst`eme complet d’´ev´enements associ´e `a une variable al´eatoire finie) : Soit X une variable al´eatoire finie et soitX(Ω) ={x1, x2, . . . , xn} l’ensemble de ses valeurs. Alors :

([X =x1],[X =x2], . . . ,[X =xn])

est un syst`eme complet d’´ev´enements, appel´e syst`eme complet d’´ev´enements canonique associ´e `a la variable al´eatoire finieX). Par suite, on a :

Xn

k=1

P([X =xk]) = P





 [n

k=1

[X=k]

| {z }





(additivit´e)

= P(Ω)

= 1.

(6)

D´efinition (loi de probabilit´e d’une variable al´eatoire finie) :SoitX une variable al´eatoire finie et soit X(Ω) ={x1, . . . , xn} l’ensemble de ses valeurs.

1. La loi de probabilit´e deX est la donn´ee desnprobabilit´esP([X =x1]), . . . , P([X =xn]).

2. La loi de X peut ˆetre repr´esent´ee par un tableau, comme suit.

k x1 x2 . . . xn

P([X=k]) valeur de P([X =x1])

valeur de

P([X =x2]) . . . valeur de P([X =xn])

Exemple 1 (suite) : La loi de probabilit´e deX est donn´ee par : P([X = 0]) = 1

8 , P([X = 1]) = 3

8 , P([X = 2]) = 3

8 , P([X = 3]) = 1 8. On peut la repr´esenter par le tableau suivant.

k 0 1 2 3

P([X =k]) 1 8

3 8

3 8

1 8

On v´erifie que :

P([X = 0]) +P([X= 1]) +P([X = 2]) +P([X = 3]) = 1.

Th´eor`eme 2 (propri´et´es de la fonction de r´epartition d’une variable al´eatoire finie) : SoitX une variable al´eatoire finie et soit FX sa fonction de r´epartition. On note x1, x2, . . . , xn ses valeurs rang´ees dans l’ordre croissant, i.e. :

X(Ω) ={x1, . . . , xn} et x1< x2< . . . < xn. 1. La fonctionFX est une fonction en escalier, croissante surR.

2. En tout point deR,FX est continue `a droite et admet une limite finie `a gauche.

3. Pour toutx∈]− ∞, x1[,FX(x) = 0 et pour tout x∈[xn,+∞[,FX(x) = 1.

4. L’ensemble des points de discontinuit´e deFX co¨ıncide avecX(Ω), i.e. est ´egal `a{x1, . . . , xn}.

5. On a : 

P([X =x1]) =FX(x1) et

∀k∈J2, nK P([X =xk]) =FX(xk)−FX(xk−1) .

⋄ Preuve du th´eor`eme 2

Remarque 5 : La fonction de r´epartitionFX d’une variable al´eatoire finieX permet de retrouver sa loi. En effet, d’apr`es la propri´et´e 4., l’ensembleX(Ω) est l’ensemble des points de discontinuit´e de FX et la propri´et´e 5. permet de calculer chacune des probabilit´esP([X =x]), o`ux∈X(Ω). On donne un exemple de ce passage

fonction de r´epartitionFX ; loi deX ci-apr`es.

(7)

Exemple 2 :Soit

F:R→[0,1], x7→

































0 six <1 1

5 si 1≤x <3 1

2 si 3≤x <4 3

4 si 4≤x <5 1 six≥5 la fonction de r´epartition d’une certaine variable al´eatoire finieX.

1. L’ensemble des points de discontinuit´e deFX est{1,3,4,5}. Par suiteX(Ω) ={1,3,4,5}.

2. La loi de X est donn´ee par : P([X = 1]) = 1

5 P([X = 3]) =1

2 −1 5 = 3

10 P([X = 4]) = 3

4 −1 2 =1

4 P([X = 5]) = 1−3

4 =1 4. 3. On v´erifie que :

P([X = 1]) +P([X = 2]) +P([X = 3]) +P([X = 4]) = 1.

D´efinition (esp´erance math´ematique d’une variable al´eatoire finie) :SoitXune variable al´eatoire finie et soitX(Ω) ={x1, . . . , xn}l’ensemble de ses valeurs. L’esp´erance math´ematique deX est le nombre r´eel d´efini par :

E(X) = Xn

k=1

xk P([X =xk]).

L’esp´erance est aussi appel´ee valeur moyenne de la variable al´eatoireX. Exemple 1 (suite) :On rappelle que la loi deX est donn´ee par :

k 0 1 2 3

P([X =k]) 1 8

3 8

3 8

1 8

On a donc :

E(X) = 0×1

8+ 1×3

8+ 2×3

8+ 3×1 8 = 12

8 =3 2.

Th´eor`eme 3 (formule de transfert pour une variable al´eatoire finie) : SoitX une variable al´eatoire finie et soitX(Ω) ={x1, . . . , xn}l’ensemble de ses valeurs. Soit de plus Φ :X(Ω)→Rune application.

1. Alors Φ◦X: Ω→Rest une variable al´eatoire, not´ee Φ(X).

2. On a :

E(Φ(X)) = Xn

k=1

Φ(xk)P([X =xk]).

(8)

Exemple 1 (suite) :D’apr`es la formule de transfert, on a : E

1 X+ 1

= 1

0 + 1×1 8 + 1

1 + 1 ×3 8+ 1

2 + 1×3 8+ 1

3 + 1×1 8

= 1

8 + 3 16+1

8 + 1 32

= 15 32.

D´efinition (moments d’ordre p d’une variable al´eatoire finie) : SoitX une variable al´eatoire finie et soitX(Ω) ={x1, . . . , xn}l’ensemble de ses valeurs. Soitp∈N. On appelle moment d’ordrepdeX le nombre r´eelE(Xp). D’apr`es la formule de transfert, le moment d’ordrepdeX est :

E(Xp) = Xn

k=1

xpkP([X=xk]).

Exemple 1 (suite) :Le moment d’ordre 2 de la variable al´eatoireX est donn´e par : E X2

= 02×1

8 + 12×3

8 + 22×3

8+ 32×1 8

= 24 8

= 3.

D´efinition (variance et ´ecart-type d’une variable al´eatoire finie) :Soit X une variable al´eatoire finie et soitX(Ω) ={x1, . . . , xn} l’ensemble de ses valeurs. On posem=E(X).

1. La variance de X est le r´eel positif d´efini par : V(X) = E((X−m)2)

= Xn

k=1

(xk−m)2P([X =xk]) (d’apr`es la formule de transfert).

2. L’´ecart-type deX est le r´eel positif d´efini par : σ(X) =p

V(X).

Remarque 6

1. Si E(X) = 0, on dit queX est centr´ee.

2. Si V(X) = 1, on dit queX est r´eduite.

3. L’´ecart-type mesure la dispersion des valeurs de la variable al´eatoireX autour de la valeur moyenneE(X).

Th´eor`eme 4 (formule de Koenig-Huyghens) :SoitXune variable al´eatoire finie et soitX(Ω) ={x1, . . . , xn} l’ensemble de ses valeurs. On posem=E(X). Alors on a :

V(X) = E(X2)−m2

= Xn

k=1

x2k P([X=xk])

!

−m2 (d’apr`es la formule de transfert).

(9)

⋄ Preuve de la formule de Koenig-Huyghens

Exemple 1 (suite et fin) : On a calcul´e auparavant E(X) = 3

2 et E(X2) = 3. D’apr`es la formule de Koenig-Huyghens, on a donc :

V(X) = 3− 3

2 2

= 3 4.

Th´eor`eme 5 (effet d’une transformation affine sur l’esp´erance et la variance) : SoitX une variable al´eatoire finie. Soientaet bdeux nombres r´eels. Alors on a :

E(aX+b) =a E(X) +b et V(aX+b) =a2V(X).

⋄ Preuve du th´eor`eme 5

3 Quelques lois usuelles pour les variables al´ eatoires finies

Soit (Ω,T, P) un espace probabilis´e fix´e.

3.1 Loi uniforme sur un ensemble fini

D´efinition (loi uniforme sur un ensemble fini) : SoitX une variable al´eatoire finie dont l’ensemble des valeurs est not´eX(Ω) ={x1, . . . , xn}. On dit que X suit la loi uniforme sur X(Ω) = {x1, . . . , xn} si chacune desnvaleursx1, . . . , xn que peut prendreX a la mˆeme probabilit´e d’apparaˆıtre, i.e. si

∀i∈J1, nK P([X =xi]) = 1 n. Dans ce cas, on noteX ∼ U({x1, . . . , xn}).

Remarque 7 : Comme

Xn

i=1

1 n = 1

n Xn

i=1

1

| {z }

n−1+1

= 1 n n= 1

la loi uniforme sur{x1, . . . , xn}est bien une loi. (On a justement choisi les valeurs de chacune des probabilit´es P([X=xi]) (i∈J1, nK) pour que cette propri´et´e soit v´erifi´ee.)

Exemple 3 : On jette un d´e ´equilibr´e `a 6 faces et on note X la variable al´eatoire ´egale au nombre obtenu.

AlorsX(Ω) =J1,6Ket X∼ U(J1,6K).

Th´eor`eme 6 (esp´erance et variance d’une variable al´eatoire suivant la loi U(J1, nK)) :Soient n∈N et soitX une variable al´eatoire telle queX ∼ U(J1, nK). Alors :

E(X) =n+ 1

2 et V(X) =n2−1 12 .

⋄ Preuve du th´eor`eme 6 :On s’appuie sur les deux formules sommatoires : Xn

k=1

k= n(n+ 1)

2 et

Xn

k=1

k2=n(n+ 1)(2n+ 1)

6 .

⋄ Exemple 4 :SoitX une variable al´eatoire telle queX ∼ U(J0, nK). CalculerE(X) etV(X) en appliquant les th´eor`eme 5 et 6.

Situation typique o`u l’on reconnaˆıt une loi uniforme

Une variable al´eatoire finie X suit la loi uniforme sur X(Ω) si chacune des valeurs que peut prendreX a la mˆeme probabilit´e d’apparaˆıtre.

(10)

3.2 Loi de Bernoulli

D´efinition (loi de Bernoulli) :SoientX une variable al´eatoire finie etp∈]0,1[. On dit queX suit la loi de Bernoulli de param`etrepsi :

(1) X(Ω) ={0,1}

(2) P([X= 0]) = 1−p (3) P([X= 1]) =p.

Dans ce cas, on noteX ∼ B(p).

Remarque 8

1. Commep+ (1−p) = 1, la loi de Bernoulli de param`etrepest bien une loi.

2. Les propri´et´es (1) et (2) impliquent la propri´et´e (3) dans la pr´ec´edente d´efinition.

Mod`ele d’urne de r´ef´erence :On consid`ere une urne contenant des boules blanches et des boules noires.

On notepla proportion de boules blanches et (1−p) la proportion de boules noires, avec 0< p <1 (on a donc au moins une boule blanche et au moins une boule noire).

On tire une boule de l’urneau hasard.

On noteX la variable al´eatoire ´egale `a 1 (succ`es) si la boule tir´ee est blanche et ´egale `a 0 (´echec) sinon.

On a alorsX(Ω) ={0,1},P([X = 0]) = 1−pet P([X = 1]) =p. AinsiX∼ B(p).

Th´eor`eme 7 (esp´erance et variance d’une variable al´eatoire suivant la loiB(p)) :SoitX une variable al´eatoire suivant la loi de Bernoulli de param`etrep∈]0,1[. Alors :

E(X) =p et V(X) =p(1−p).

⋄ Preuve du th´eor`eme 7

Situation typique o`u l’on reconnaˆıt une loi de Bernoulli

Une variable al´eatoire finie X suit une loi de Bernoulli si son ensemble de valeurs X(Ω) est{0,1}. Dans ce cas, le param`etrepde la loi de Bernoulli est donn´e parp=P([X = 1]).

3.3 Loi binomiale

D´efinition (loi binomiale) :SoientX une variable al´eatoire finie et soientn∈N etp∈]0,1[. On dit queX suit la loi binomiale de param`etre (n, p) si :

(1) X(Ω) =J0, nK

(2) ∀k∈J0, nK P([X =k]) =Cnkpk(1−p)n−k. Dans ce cas, on noteX ∼ B(n, p).

Remarque 9 : On a : Xn

k=0

Cnkpk (1−p)n−k = (p+ (1−p))n (formule du binˆome de Newton)

= 1

et donc la loi binomiale de param`etre (n, p) est bien une loi. Le nom de la loi binomiale est li´e au fait que la formule du binˆome de Newton intervient pour v´erifier que l’on a bien une loi.

Mod`ele d’urne de r´ef´erence :On consid`ere une urne contenant des boules blanches et des boules noires.

On notepla proportion de boules blanches et (1−p) la proportion de boules noires, avec 0< p <1 (on a donc au moins une boule blanche et au moins une boule noire).

On tire au hasard, successivement n (n ∈N) boules avec remiseet on note X la variable al´eatoire ´egale au

(11)

nombre de boules blanches tir´ees (succ`es).

AlorsX(Ω) =J0, nKet pour toutk∈J0, nK: P([X =k]) = Cnk

|{z}

choix de la place deskblanches

pk

|{z}

probabilit´e d’avoir kblanches

(1−p)n−k

| {z }

probabilit´e d’avoir (nk) noires

et doncX ∼ B(n, p).

Remarque 10 : Soitp∈]0,1[. La loi binomialeB(1, p) et la loi de BernoulliB(p) co¨ıncident.

Th´eor`eme 8 (esp´erance et variance d’une variable al´eatoire suivant la loi B(n, p)) : Soit X une variable al´eatoire finie suivant la loi binomiale de param`etre (n, p), avecn∈N et p∈]0,1[. Alors :

E(X) =np et V(X) =np(1−p).

Preuve du th´eor`eme 8 :SoitX une variable al´eatoire suivant la loiB(n, p). Le moment d’ordre 1 deX (i.e.

l’esp´erance deX) a ´et´e calcul´e dans l’exercice 62 (feuille d’exercices n˚4). Le moment d’ordre 2 deX a lui aussi

´et´e calcul´e dans l’exercice 62. On en d´eduit le r´esultat pour la variance de X, en appliquant le th´eor`eme de Koenig-Huyghens.

Situation typique o`u l’on reconnaˆıt une loi binomiale

• On consid`ere un sch´ema de Bernoulli, i.e. une exp´erience al´eatoire avec comme seules issues 0 (´echec) et 1 (succ`es). On notepla probabilit´e d’obtenir 1 (i.e. la probabilit´e d’avoirsucc`es) dans cette exp´erience.

• On r´ep`etenfois de fa¸conind´ependantele sch´ema de Bernoulli.

• Alors la variable al´eatoireX ´egale au nombre de 1 (succ`es) obtenus suit la loi binomiale de param`etre (n, p).

3.4 Loi hyperg´ eom´ etrique

Rappels

1. Soient n∈N. Soitk∈N. Alors on d´efinit le coefficient binomialCnk par :

Cnk=









 n!

k! (n−k)! sik≤n 0 sik > n

.

En d’autres termes, on ´etend la d´efinition donn´ee en premi`ere ann´ee, en prenant comme valeur 0 pourCnk

`a l’ext´erieur du triangle de Pascal.

2. Avec la d´efinition pr´ec´edente pour les coefficients binomiaux, on a :

∀(a, b)∈N2 ∀n∈J0, a+bK

Xn

k=0

Cak Cbn−k = Ca+bn (formule de Vandermonde).

Notons que certains coefficients binomiaux apparaissant dans la somme du premier membre de l’´egalit´e peuvent ˆetre nuls. Cette formule a ´et´e d´emontr´ee dans l’exercice 63 (feuille d’exercices n˚4).

D´efinition (loi hyperg´eom´etrique) :SoitX une variable al´eatoire finie. SoientN ∈N, n∈N etp∈]0,1[

tels que :n≤N etN p∈N.

On dit queX suit la loi hyperg´eom´etrique de param`etre (N, n, p) si : (1) X(Ω)⊂J0, nK

(2) ∀k∈J0, nK P([X=k]) =CN pk CNn−k(1−p) CNn . Dans ce cas, on noteX ∼ H(N, n, p).

(12)

Remarque 11 : On a : Xn

k=0

CN pk CN(1−p)n−k

CNn = 1

CNn Xn

k=0

CN pk CNn−k(1−p) (CNn ne d´epend pas de l’indice de sommationk)

= 1

CNn CNn



formule de Vandermonde avec a=N p∈N

b=N(1−p) =N−N p∈N a+b=N p+N−N p=N



= 1

et donc la loi hyperg´eom´etrique de param`etre (N, n, p) est bien une loi.

Deux mod`eles d’urne de r´ef´erence :On consid`ere une urne dans laquelle il y aaboules blanches (deux `a deux discernables) etbboules noires (deux `a deux discernables), aveca, b∈N.

On noteN=a+ble nombre total de boules dans l’urne etp= a

N la proportion de boules blanches dans l’urne.

• Premier mod`ele d’urne : tirages simultan´es (; combinaisons)

On tire au hasard, simultan´ement,nboules de l’urne (n≤N =a+b) et on noteX la variable al´eatoire

´egale au nombre de boules blanches obtenues.

AlorsX(Ω)⊂J0, nK. Soitk∈J0, nK. On a :

P([X =k]) =

nombre de fa¸cons de choisir k blanches parmi lesablanches

z}|{

Cak

nombre de fa¸cons de choisir (nk) noires parmi lesbnoires

z }| { Cbn−k CNn

|{z}

nombre de fa¸cons de choisir n boules parmi lesN

Commep= a

N, on aa=N p.De plus,a+b=N donc :

b=N−a=N−N p=N(1−p).

On a ainsi P([X =k]) = CN pk CN(1−p)n−k

CNn .Par suiteX∼ H(N, n, p).

• Deuxi`eme mod`ele d’urne : tirages successifs, sans remise (; arrangements)

On tire au hasard, successivement, sans remise, n boules de l’urne (n ≤ N = a+b) et on note X la variable al´eatoire ´egale au nombre de boules blanches obtenues.

AlorsX(Ω)⊂J0, nK. Soitk∈J0, nK. On a :

P([X =k]) =

nombre de fa¸cons de choisir la place des k blanches dans la suite desnboules

z}|{

Cnk

nombre de fa¸cons de choisir une suite de kblanches parmi les ablanches

z}|{

Aka

nombre de fa¸cons de choisir une suite de (nk) noires parmi lesbnoires

z }| { An−kb AnN

|{z}

nombre de fa¸cons de choisir une suite de nboules parmi lesN

Or :

Aka = a!

(a−k)!=k!Cak ; An−kb = b!

(b−(n−k))! = (n−k)!Cbn−k ; AnN = N

(N−n)! =n!CNn

(13)

et donc :

P([X =k]) = n!

(n−k)!k!

k!Cak(n−k)!Cbn−k n!CNn

= CakCbn−k CNn

= CN pk CNn−k(1−p)

CNn (cf. fin du calcul dans le premier mod`ele d’urne).

On a doncX ∼ H(N, n, p).

Remarque 12 : Soitp∈]0,1[. La loiB(p) et la loiH(1,1, p) co¨ıncident.

Th´eor`eme 9 (esp´erance et variance d’une variable al´eatoire suivant la loi H(N, n, p)) :Soit X une variable al´eatoire suivant la loi hyperg´eom´etrique de param`etre (N, n, p), avecN≥2. Alors on a :

E(X) =np et V(X) =np(1−p) N−n N−1.

Preuve du th´eor`eme 9 :Cf. chapitreVecteurs al´eatoires.

Situation typique o`u l’on reconnaˆıt une loi hyperg´eom´etrique

• On consid`ere une population de N individus scind´ee en deux cat´egories : les individus de typeA et les individus de typeB. On note pla proportion d’in- dividus de type A.

• On pr´el`eve simultan´ement (ou successivement, sans remise) n individus, au hasarddans la population.

• Alors la variable al´eatoireX ´egale au nombre d’individus de type A obtenus suit la loi hyperg´eom´etrique de param`etre (N, n, p).

4 Variables al´ eatoires discr` etes infinies

Soit (Ω,T, P) un espace de probabilit´es fix´e.

D´efinition (variable al´eatoire discr`ete infinie) : Une variable al´eatoire X est appel´ee variable al´eatoire discr`ete infinie si son ensemble de valeursX(Ω) est une partie infinie de l’ensembleNdes entiers naturels.

Remarque 13 (syst`eme complet d’´ev´enements associ´e `a une variable al´eatoire discr`ete infinie) : SoitX est une variable al´eatoire finie et soitX(Ω) ={x1, x2, . . . , xn, . . .} ⊂Nson ensemble de valeurs. Alors :

([X =x1],[X =x2], . . . ,[X =xn], . . .)

est un syst`eme complet d’´ev´enements, appel´e syst`eme complet d’´ev´enements canonique associ´e `a la variable al´eatoire discr`ete infinieX. D’apr`es le cours sur les s´eries, la s´erie de terme g´en´eralP([X =xn]) (n∈N) est convergente et :

+∞X

k=1

P([X=xk]) = P





+∞[

k=1

[X=xk]

| {z }





(σ-additivit´e)

= P(Ω)

= 1.

(14)

Exemple 5 : On jette une pi`ece truqu´ee, avec probabilit´ep∈]0,1[ que PILE apparaisse, jusqu’`a ce que l’on obtienne PILE .

On noteX la variable al´eatoire ´egale au nombre de lancers effectu´es. AlorsX(Ω) =N.

D´efinition (loi de probabilit´e d’une variable al´eatoire discr`ete infinie) :SoitX une variable al´eatoire discr`ete infinie dont l’ensemble des valeurs estX(Ω) ={x1, x2, . . . , xn, . . .} ⊂N.

La loi de probabilit´e deX est la donn´ee des probabilit´esP([X =xk]) pour toutk∈N.

Exemple 5 (suite) :On poseq= 1−p. On a vu queX(Ω) =N. La loi de probabilit´e deX est donn´ee par :

∀k∈N P([X =k]) =

probabilit´e de n’avoir que des FACE lors des n 1 premiers lancers

z }| {

qk−1 ×

probabilit´e d’avoir un PILE lors du n-i`eme lancer

z}|{p .

On v´erifie que la s´erie de terme g´en´eralqk−1p(k∈N) converge et que sa somme vaut 1.

1. Pour toutk∈N :

qk−1p= p qqk.

D’apr`es le cours sur les s´eries, on sait que la s´erie de terme g´en´eralqk est convergente (−1< q <1). Par lin´earit´e, la s´erie de terme g´en´eralqk−1pest donc ´egalement convergente.

2. De ce qui pr´ec`ede, on d´eduit que :

+∞X

k=1

qk−1p =

+∞X

k=1

p qqk

= p

q

+∞X

k=1

qk (lin´earit´e)

= p

q

+∞X

k=0

qk

!

− 1

|{z}

k=0

 (relation de Chasles)

= p

q

 1 1−q− 1

|{z}

k=0

 (cf. cours sur les s´eries g´eom´etriques)

= p

q q 1−q

= 1 (car 1−q=p).

Th´eor`eme 10 (propri´et´es de la fonction de r´epartition d’une variable al´eatoire discr`ete infi- nie) : Soit X une variable al´eatoire discr`ete infinie et soit FX sa fonction de r´epartition. On note X(Ω) = {x1, . . . , xn, . . .}l’ensemble de ses valeurs. On suppose que les valeurs sont ordonn´ees, i.e. que :x1< x2< . . . <

xn < . . ..

1. La fonctionFX est une fonction en escalier, croissante surR.

2. En tout point deR,FX est continue `a droite et admet une limite (finie) `a gauche.

3. Pour toutx∈]− ∞, x1[,FX(x) = 0 etFX(x) →

x→+∞1.

4. L’ensemble des points de discontinuit´e deFX co¨ıncide avecX(Ω), i.e. est ´egal `a{x1, . . . , xn, . . .}.

5. On a : 

P([X =x1]) =FX(x1) et

∀k∈N≥2 P([X =xk]) =FX(xk)−FX(xk−1) .

(15)

⋄ Preuve du th´eor`eme 10

Remarque 14 :La fonction de r´epartitionFX d’une variable al´eatoire finieX permet de retrouver sa loi. En effet, d’apr`es la propri´et´e 4., l’ensembleX(Ω) est l’ensemble des points de discontinuit´e de FX et la propri´et´e 5. permet de calculer chacune des probabilit´esP([X =x]), o`ux∈X(Ω).

D´efinition (esp´erance math´ematique d’une variable al´eatoire discr`ete infinie) :SoitX une variable al´eatoire discr`ete infinie et soitX(Ω) ={x1, x2, . . . , xn, . . .}l’ensemble de ses valeurs.

1. On dit queX admet une esp´erance math´ematique si la s´erie de terme g´en´eralxkP([X =xk]) converge.

2. Si X admet une esp´erance math´ematique, alors on d´efinit l’esp´erance math´ematique deX comme ´etant le r´eel :

E(X) =

+∞X

k=1

xkP([X =xk]).

L’esp´erance est aussi appel´ee valeur moyenne de la variable al´eatoireX.

⋄ Exemple 5 (suite) : En s’aidant du cours sur les s´eries g´eom´etriques d´eriv´ees, on montre queE(X) = 1 p. Th´eor`eme 11 (formule de transfert pour une variable al´eatoire discr`ete infinie) :SoitXune variable al´eatoire discr`ete infinie et soitX(Ω) ={x1, x2, . . . , xn, . . .}l’ensemble de ses valeurs. Soit de plus Φ :X(Ω)→N une application.

1. Alors Φ◦X: Ω→Rest une variable al´eatoire, not´ee Φ(X).

2. La variable al´eatoire Φ(X) admet une esp´erance si et seulement si la s´erie de terme g´en´eral Φ(xk)P([X=xk])

converge.

3. Si Φ(X) admet une esp´erance, alors on a : E(Φ(X)) =

Xn

k=1

Φ(xk)P([X =xk]).

D´efinition (moments d’ordrepd’une variable al´eatoire discr`ete infinie) :SoitX une variable al´eatoire discr`ete infinie et soitX(Ω) ={x1, x2, . . . , xn, . . .}l’ensemble de ses valeurs. Soitp∈N.

1. On dit que X admet un moment d’ordrepsi la s´erie de terme g´en´eralxpk P([X =xk]) converge (ou bien si la variable al´eatoireXp admet une esp´erance, ce qui est ´equivalent d’apr`es la formule de transfert).

2. Si X admet un moment d’ordrep, alors on d´efinit le moment d’ordrepdeX comme ´etant le r´eelE(Xp).

D’apr`es la formule de transfert, on a :

E(Xp) =

+∞X

k=1

xpk P([X =xk]).

Remarque 15 : Soientp, q∈N tels quep≤q. Si une variable al´eatoire discr`ete infinie poss`ede un moment d’ordreq, alors elle poss`ede un moment d’ordrep.

D´efinition (variance et ´ecart-type d’une variable al´eatoire discr`ete infinie) : Soit X une variable al´eatoire discr`ete infinie et soitX(Ω) ={x1, x2, . . . , xn, . . .}l’ensemble de ses valeurs. On suppose queX admet une esp´erance et on posem=E(X).

1. On dit queX admet une variance si la s´erie de terme g´en´eral (xk−m)2P([X =xk]) converge (ou bien si la variable al´eatoire (X−m)2 admet une esp´erance, ce qui est ´equivalent d’apr`es la formule de transfert).

2. Si X admet une variance, alors la variance de X est le r´eel positif d´efini par : V(X) = E((X−m)2)

=

+∞X

k=1

(xk−m)2P([X =xk]) (formule de transfert).

(16)

3. Si X admet une variance, alors l’´ecart-type deX est le r´eel positif d´efini par : σ(X) =p

V(X).

Th´eor`eme 12 (formule de Koenig-Huyghens) : Soit X une variable al´eatoire discr`ete infinie et soit X(Ω) = {x1, x2, . . . , xn, . . .} l’ensemble de ses valeurs. On suppose que X admet une esp´erance et on pose m=E(X).

1. La variableX admet une variance si et seulement si elle admet un moment d’ordre 2.

2. Si X admet une variance (ou un moment d’ordre 2), alors on a : V(X) = E(X2)−m2

=

+∞X

k=1

x2kP([X =xk])

!

−m2 (formule de transfert).

Exemple 5 (suite et fin) : En s’aidant du cours sur les s´eries g´eom´etriques d´eriv´ees secondes, on calcule le moment d’ordre 2 deX. En appliquant le th´eor`eme de Koenig-Huyghens et en utilisantE(X) =1

p, on obtient : V(X) = q

p2.

Th´eor`eme 13 (effet d’une transformation affine sur l’esp´erance et la variance) :SoitX une variable al´eatoire discr`ete infinie. Soienta∈Qetb∈Ztels que :

∀x∈X(Ω) ax+b∈N.

1. Si X admet une esp´erance, alors la variableaX+badmet aussi une esp´erance et on a : E(aX+b) =a E(X) +b.

2. Si X admet une variance, alors la variable aX+b admet aussi une variance et on a : V(aX+b) =a2V(X).

5 Quelques lois usuelles pour les variables al´ eatoires discr` etes infi- nies

Soit (Ω,T, P) un espace de probabilit´es fix´e.

5.1 Loi g´ eom´ etrique

D´efinition (loi g´eom´etrique) :SoientX une variable al´eatoire discr`ete infinie etp∈]0,1[. On poseq= 1−p.

On dit queX suit la loi g´eom´etrique de param`etrepsi : (1) X(Ω) =N

(2) ∀k∈N P([X=k]) =p qk−1. Dans ce cas, on noteX ∼ G(p).

Exemple 6 : La variable al´eatoire ´etudi´ee au cours de l’exemple 5 suit, par d´efinition, la loi g´eom´etrique de param`etrep. On a v´erifi´e, au d´ebut de l’´etude, que la loi g´eom´etrique est bien une loi (en s’appuyant sur le cours sur les s´eries g´eom´etriques).

Mod`ele d’urne de r´ef´erence :On consid`ere une urne contenant des boules blanches et des boules noires.

On notepla proportion de boules blanches et (1−p) la proportion de boules noires, avec 0< p <1 (on a donc au moins une boule blanche et au moins une boule noire).

On tire une bouleau hasard,successivementdes boulesavec remise et on noteX la variable al´eatoire ´egale au

(17)

nombre de tirages effectu´es pour avoir la premi`ere boule blanche.

AlorsX(Ω) =N (on tire au moins une fois dans l’urne) et pour tout k∈N :

P([X =k]) =

probabilit´e de n’avoir tir´e que des noires lors des k 1 premiers tirages

z }| {

qk−1 ×

probabilit´e d’avoir une blanche lors du k-i`eme tirage

z}|{p .

et doncX ∼ G(p).

Th´eor`eme 14 (esp´erance et variance d’une variable al´eatoire suivant la loiG(p)) :SoitX une variable al´eatoire suivant la loi g´eom´etrique de param`etrep∈]0,1[. Alors X admet une esp´erance et une variance et on a :

E(X) =1

p et V(X) = q p2 o`uq= 1−p.

Preuve du th´eor`eme 14 :Elle a ´et´e donn´ee au cours de l’´etude de l’exemple 5.

Situation typique o`u l’on reconnaˆıt une loi g´eom´etrique

• On consid`ere un sch´ema de Bernoulli, i.e. une exp´erience al´eatoire avec comme seules issues 0 (´echec) et 1 (succ`es). On notepla probabilit´e d’obtenir 1 (i.e. la probabilit´e d’avoirsucc`es) dans cette exp´erience.

• On r´ep`ete de fa¸con ind´ependante le sch´ema de Bernoulli jusqu’`a l’obtention d’un premier 1 (succ`es).

• Alors la variable al´eatoire X ´egale au nombre de r´ep´etitions effectu´ees pour obtenir le premier 1 (succ`es) suit la loi g´eom´etrique de param`etrep.

5.2 Loi de Poisson

D´efinition (loi de Poisson) : SoitX une variable al´eatoire discr`ete infinie. Soitλ∈R+∗. On dit queX suit la loi de Poisson de param`etreλsi :

(1) X(Ω) =N

(2) ∀k∈N P([X =k]) =λk k! e−λ. Dans ce cas, on noteX ∼ P(λ).

Remarque 16 : Il n’existe pas d’exp´erience de r´ef´erence simple menant `a une loi de Poisson. Elle est prise comme mod`ele dans certaines situations, e.g. :

1. pour d´enombrer le nombre de clients se pr´esentant dans un magasin pendant une p´eriode donn´ee ; 2. pour d´enombrer le nombre d’appels re¸cus par un standard t´el´ephonique pendant une p´eriode donn´ee ; 3. pour d´enombrer le nombre de v´ehicules franchissant un poste de p´eage pendant une p´eriode donn´ee.

On verra plus tard qu’elle apparaˆıt commeloi limite d’une loi binomiale.

Remarque 17 : Soitλ∈R+∗. D’apr`es le cours sur les s´eries, on sait que la s´erie de terme g´en´eralλk

k! converge et que :

+∞X

k=0

λk k! =eλ. Par lin´earit´e la s´erie de terme g´en´eral λk

k! e−λ est convergente et on a :

+∞X

k=0

λk

k! e−λ=e−λ

+∞X

k=0

λk k!

!

=e−λeλ= 1.

(18)

La loi de Poisson de param`etreλest donc bien une loi.

Th´eor`eme 15 (esp´erance et variance d’une variable al´eatoire suivant la loiP(λ)) :SoitX une variable al´eatoire suivant la loi de Poisson de param`etreλ >0. AlorsX admet une esp´erance et une variance et on a :

E(X) =λ et V(X) = λ.

Preuve du th´eor`eme 15

1. Le cours sur les s´eries exponentielles d´eriv´ees nous permet de calculer ais´ement l’esp´erance de X, en utilisant la propri´et´e de lin´earit´e.

2. En s’aidant du cours sur les s´eries exponentielles d´eriv´ees secondes, on calcule le moment d’ordre 2 deX. En appliquant le th´eor`eme de Koenig-Huyghens et en utilisantE(X) =λ, on obtient :V(X) =λ.

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