L. C. B OUVIER
Géométrie élémentaire. Démonstration élémentaire de la propriété de minimum dont jouissent le périmètre du carré et la surface du cube, parmi les parallélogrammes rectangles de même surface, et les parallélipipèdes rectangles de même volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 15 (1824-1825), p. 115-118
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II5
GEOMÉTRIE ÉLÉMENTAIRE.
Démonstration elérnentaire de la propriété de minimum
dont jouissent le périmètre du
carré etla surface du
cube , parmi les parallélogrammes rectangles de
même
surface ,
etles parallélipipèdes rectangles de
même
volume ;
Par M. L. C. BOUVIER, ex-officier du génie, ancien élève de l’école polytechnique.
PROPRIÉTÉ
DE MINIMUM DUCARRÉ
ET DU CUBE.I.
SOIT
t le côté d’un carrédonné,
sa surface sera t2 et sonpérimètre 4t.
Si l’on nie que ce
périmètre
soit minimumentre
ceux desrectangles
de mêmesurface ,
il faudra admettrequ’il
existe unrectangle équivalent
au carré donné ayant unpérimètre
moindreque le sien.
Soient x , y
les deux dimensions de cerectangle,
sa surface sera xy et son
périmètre 2(x+y);
et l’on devra avoirEn vertu de
xy=t2 ,
si xet y
sontinégaux,
ils ne pourront être,ni tous deux
plus grands
ni tous deuxplus petits
que t ; d’un autrecôté,
l’un d’eux ne pourra êtreégal à
t ,puisqu’alors
l’autre de-vrait l’être
aussi ;
il faudra donc que l’un soitplus grand
et l’autreplus petit
que t. Si donc on supposex > y,
on devra avoir x > t,et l’on pourra poser
xz=pt ,
pétant >
I.II6
PROPRIÉTÉ
DE MINIMUMCette valeur de x, substituée dans
l’équation,
donnera y=t p ;substituant ensuite les valeurs de x
et y
dansl’inégalité,
elle de-viendra,
en divisant par 2t , chassant le dénominateur ettransposant,
conclusion absurde
qui
prouve la vérité de laproposition
que nous voulions démontrer.Il est facile d’en conclure
qu’à
l’inverse de tous lesrectangles
de même
périmètre
le carré a le maximum desurface ;
car, en admettant que la surface d’un certainrectangle
Rpût
excédercelle d’un carré C de même
périmètre;
on n’auraitqu’à
construireun
rectangle
R’ semblable à R etéquivalent à C ;
et cerectangle
se trouverait d’un moindre
périmètre
queC,
contrairement à cequi
vient d’être démontré.II. Soit t l’arête d’un cube
donné ;
son volume sera t3 et sasurface 6t2.
Si l’on nie que cette surface soit minimum
parmi
celles desparallélipipèdes rectangles équivalens
au cube dont ils’agit,
ilfaudra admettre
qu’il
existe unparallélipipède rectangle 3 équivalant
au cube
donné,
ayant une surface moindre que la sienne. Soient x :y, z les trois dimensions de ce
parallélipipède ;
son volume sera xyzet sa surface
2(xy+xz+yz);
et l’on devra avoirEn vertu de
xyz=t3 , si ,
comme on le suppose , les troisquantités x ,
y , z ne sont paségales
entre elles etconséquemment
à t, il y en aura au moins une
plus grande
et une autreplus petite que
t. Eneffet,
on n’en saurait d’abord supposer deuxégales
à t ,puisqu’alors
la troisième devrait l’êtreaussi ;
et si l’onDU
CARRÉ
ET DU CUBE. II7en
supposait
une seuleégale à t,
on retomberait dans le cas dis- cutéci-dessus ,
etconséqurmment
des deux restantes , l’une devrait êtreplus grande
et l’autreplus
peure que t. On voit d’ailleurs que l’on ne saurait lessupposer si
toutes troisplus grandes
nitoutes trois
plus petites
que t.Enfin ,
si l’on ensupposait
deuxplus grandes
que t, latroisième,
parcompensation,
devrait êtreplus petite ;
etsi ,
aucontraire,
on ensupposait
deuxplus petites,
la
troisième ,
parcompensation ,
devrait êtreplus grande.
Soient donc
nous pourrons poser
p et q étant des nombres
plus grands
quel’unité.
Ces
valeurs,
substituées dansl’équation ,
donnerontz=qt p;
subs-tituant ensuite les valeurs de x , y, z dans
l’inégalité,
elle de-viendra .
en divisant par2t2 ,
ou, en chassant les dénominateurs et
transposant,
ou encore
conclusion
absurde , qui
prouve la vérité de laproposition
que nous avons annoncée.Il est facile d’en conclure
qu’à l’inverse
de tous lesparallélipi- pèdes rectangles
de même surface lecube
a le minimum devolume;
car , en admettant que le volume d’un certain
parallélipipède
reç-II8 SOLUTION
tangle
Pput
excéder celui d’un cube C de mêmesurface ;
onn’aurait
qu’à
construire unparallélipipède rectangle P’,
semblableà P et
équivalent à C ;
et ceparallélipipède
se trouverait d’une moindre surface queC ,
contrairement à cequi
vient d’être démontré.M.
LHUILIER,
dans son ouvrage De relatione mutuâcapacitatis
etc., a
démontré
le mêmethéorème-,
tantgéométriquement qu’al- gébriquement ; mais
, comme il le déduit d’un autreplus général,
sa démonstration est naturellement
beaucoup plus longue
etplus compliquée ;
aussi n’a-t-elle aucun rapport avec celle-ci.ANALISE ÉLÉMENTAIRE.
Solution d’un paradoxe que présentent les équations du
deuxièm e degré;
Par
unABONNE.
SOIT l’équation
on en
tire,
comme l’onsait,
(*) La manière la
plus
correcte deparvenir
à ce résultat semble être la suivante : enmultipliant l’équation
(i) par4a ,
et transposant , elledevient