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Analyse des connaissances des enseignants sur les élèves et de leur structure : constats et critique des méthodes de recueil

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Master

Reference

Analyse des connaissances des enseignants sur les élèves et de leur structure : constats et critique des méthodes de recueil

ALIPRANDI, Marie-Louise, MOSSAZ, Angela Mariela

Abstract

Certains chercheurs ont démontré que les compétences diagnostiques des enseignants contribuent de manière puissante au développement des apprentissages des élèves. D'autres ont mis en exergue le fait que les compétences actuelles des enseignants en matière de diagnostic pourraient être plus pertinentes et précises. Par conséquent, afin de pouvoir améliorer ces dernières, il est nécessaire d'en connaître la structure interne. C'est la raison pour laquelle, nous nous sommes questionnées, dans le cadre de ce mémoire, sur les croyances et les connaissances des enseignants en ce qui concerne le(ur)s élèves...

ALIPRANDI, Marie-Louise, MOSSAZ, Angela Mariela. Analyse des connaissances des enseignants sur les élèves et de leur structure : constats et critique des méthodes de recueil. Master : Univ. Genève, 2014

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:42801

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TITRE/SOUS-TITRE

Analyse des connaissances des enseigants sur les élèves et de leur structure : constats et critique des méthodes de recueil

MEMOIRE REALISE EN VUE DE L’OBTENTION  DU/DE  LA

MASTER EN SCIENCES DE  L’EDUCATION  ANALYE ET INTERVENTION DANS LES SYSTEMES EDUCATIFS (AISE)

Veuillez vous référer à la dénomination officielle des titres figurant dans le guide des étudiants

PAR (Prénom-Nom) Marie-Louise ALIPRANDI

Angela MOSSAZ

DIRECTEUR DU MEMOIRE (Prénom-Nom)

Philippe Wanlin

JURY

(Prénom - Nom) Marcel CRAHAY Olivier MAULINI

LIEU, MOIS ET ANNEE GENEVE AOUT 2014

UNIVERSITE DE GENEVE

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RESUME

(maximum 150 mots)

Certains chercheurs ont démontré que les compétences diagnostiques des enseignants contribuent de manière puissante au développement des apprentissages des élèves. D’autres  ont  mis  en  exergue  le  fait   que les compétences actuelles des enseignants en matière de diagnostic pourraient être plus pertinentes et  précises.  Par  conséquent,  afin  de  pouvoir  améliorer  ces  dernières,  il  est  nécessaire  d’en  connaître  la   structure interne.  C’est  la  raison  pour  laquelle,  nous  nous  sommes  questionnées,  dans  le  cadre  de  ce   mémoire, sur les croyances et les connaissances des enseignants en ce qui concerne le(ur)s élèves.

Pour  ce  faire,  nous  avons  mis  en  œuvre  un  certain  nombre  de  méthodes ayant déjà été utilisées par d’autres  chercheurs  avant  nous,  ceci  dans  l’objectif  de  déterminer  si  nous  sommes  à  même  d’obtenir   des résultats proches des autres recherches en la matière, en terme de critères et en terme de

catégories. Nous souhaitons également répondre aux deux questions suivantes: (1) Existe-t-il des catégories  d’élèves  dans  le  bagage  cognitif  des  enseignants  ?  Si  oui,  quelles  sont  leurs  structures  ?  (2)   Quelle  est  la  meilleure  méthode  pour  appréhender  les  catégories  d’élèves  et  leurs  structures ?

Nous avons pour cela, appliqué les quatre méthodes suivantes: descriptions de types, regroupement d’élèves,  clusters  de  jugements  et  interviews.  

Notre  public  est  composé  de  9  enseignantes  de  l’école  primaire  (Genève).  

Nous avons procédé à l’analyse  par  deux  approches  :  qualitative  et  quantitative.  

Sur la base des analyses des entretiens (analyse de contenu classique), nous avons obtenus sept catégories  d’élèves  qui  se  retrouvent  chez  la  plupart  des  enseignantes.  

Les résultats de notre analyse quantitative, effectuée par algorithme informatique, nous ont permis d’obtenir,  trois  types  d’élèves  par  le  questionnaire  de  clustering  de  jugement,  six  types  et  quatre   groupes  d’élèves  sur  la  base  des  interviews.    Tous  ces  ensembles  s’avèrent  être  proches de ceux obtenus  par  d’autres  chercheurs,  aussi  bien  en  terme  de  catégories  que  de  critères.  

En  outre,  nous  avons  pu  répondre  à  notre  questionnement  en  gardant  l’hypothèse  qu’il  y  a  bien  une   organisation dans le chef des enseignants, que celle-ci ne s’avère  pas  bonne  pour  tous  les  élèves,  car   certains  d’entre  eux  se  trouvent  à  l’intersection  de  plusieurs  catégories.  Toutefois,  dans  l’ensemble,  on   peut garder que la structure des connaissances des enseignants à propos de leurs élèves est centrale périphérique.

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Remerciements

Nos chaleureux remerciements vont :

tout particulièrement, à Philippe Wanlin, notre directeur de mémoire, pour son

accompagnement tout au long de notre travail, pour sa disponibilité, ses précieux conseils, ses encouragements et surtout pour sa bonne humeur, qui nous a permis de vivre cette expérience fort agréable et enrichissante ;

aux neuf enseignantes qui ont accepté de nous offrir une part de leur temps si précieux pour répondre à nos questions et réaliser les tâches que nous leur avons soumises. Tout cela avec le sourire et dans une ambiance détendue et amicale ;

à nos enfants qui ont été patients durant  toutes  nos  années  d’études  et qui ont appris à devenir  autonomes  à  force  d’entendre leur maman leur répondre « Débrouille-toi, je bosse ! » ou « Demande à ton père ! » ;

à nos courageux maris, qui ont pris en charge les enfants à chaque fois que nous les avons réexpédiés vers eux ;

à nos mamans qui ont su nous soutenir moralement ;

à Monsieur Marcel Crahay qui  a  eu  l’excellente  idée  de  nous  mettre  sur cette voie et qui a accepté de faire partie des membres du jury ;

aux  membres  du  jury  qui  ont  accepté  d’apporter  une  lecture  attentive à notre travail, qui, nous  l’espérons,  permettra  d’alimenter  la  discussion  lors  de  la  défense  de  ce  mémoire.  

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Sommaire

Introduction ... 5

Partie 1 Aspects théoriques ... 8

Partie 2 Aspects méthodologiques ... 34

Partie 3 Analyse des données et résultats ... 48

Partie 3A Analyse qualitative des résultats... 49

Partie 3B Analyse quantitative des résultats ... 122

Partie 4 Conclusion ... 187

Partie 4A Conclusion de la partie qualitative ... 188

Partie 4B Conclusion quantitative ... 199

Partie 4C Conclusion et discussion ... 205

Bibliographie ... 210

Annexes ... 222

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Introduction

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Certains chercheurs ont démontré que les compétences diagnostiques des enseignants contribuent de manière puissante au développement des apprentissages des élèves. Par la suite,  d’autres  ont  mis  en  exergue  le  fait  que  les  compétences  actuelles  des  enseignants en matière de diagnostic pourraient être plus pertinentes et précises. Par conséquent, afin de pouvoir  améliorer  ces  dernières,  il  est  nécessaire  d’en  connaître  la  structure  interne.  C’est  la   raison pour laquelle, nous nous sommes questionnées, dans le cadre de ce mémoire, sur les croyances et les connaissances des enseignants en ce qui concerne le(ur)s élèves.

Pour   ce   faire,   nous   avons   mis   en   œuvre   un   certain   nombre   de   méthodes   ayant   déjà   été   utilisées  par   d’autres  chercheurs  avant  nous,  ceci  avec  deux objectifs : le premier étant de savoir  si  nous  sommes  à  même  d’obtenir  des  résultats    proches  des  autres  recherches  en  la   matière, en terme de critères et en terme de catégories, notre deuxième objectif étant d’observer  à  l’aide  d’un  système,  l’organisation interne du bagage cognitif des enseignants.

Nous avons pour cela, appliqué les quatre méthodes suivantes : descriptions de types, regroupement   d’élèves,   clusters   de   jugements   et   interviews.   La   comparaison   des   résultats   obtenus via ces méthodes nous permet   aussi   d’obtenir   une   sorte   d’évaluation   des   différentes approches utilisées.

Notre travail est composé de quatre parties. La première nous permet de poser le cadre théorique de notre sujet. Nous expliquerons, à travers celle-ci, les quatre méthodes mises au point   par   des   chercheurs   différents,   ainsi   que   les   constats   qu’ils   ont   pu   engranger   grâce   à   elles. Dans cette partie nous présenterons aussi quelques raffinements de ces quatre méthodes, raffinements qui proviennent de la littérature de la psychologie cognitive et sociale   et   qui   permettent   d’examiner   la   structure   interne   des   connaissances.   La   deuxième   partie présente les enseignants de notre public, la méthodologie que nous avons employée, les outils que nous avons mis en place, ainsi que le traitement que nous avons réservé aux données qualitatives. En ce qui concerne, les traitements quantitatifs, ils seront expliqués au moyen   de   deux   articles   en   voie   de   publication,   dans   la   partie   consacrée   à   l’analyse   quantitative  de  ce  mémoire.  L’analyse  des  résultats est proposée en troisième partie et est scindée en trois sous-parties,   dont   la   première   est   consacrée   à   l’analyse   détaillée   de   nos  

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soumis pour la partie quantitative. Une quatrième partie est réservée à la conclusion sur la qualité des méthodes et des constats que nous avons pu obtenir. Nous terminons la conclusion par une discussion personnelle de notre travail en y ajoutant quelques propositions de pistes pour la recherche.

Bonne lecture.

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Partie 1

Aspects théoriques

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1. Compétences diagnostiques des enseignants

Un certain nombre de recherches, notamment celles de Hattie et Timperley (2007) et de Hattie et Gan (2011), démontrent que la bi-dimensionnalité des feedbacks est un élément- clé  ayant  un  impact  élevé  sur  l’efficacité  des  apprentissages  des  élèves.  

Les feedbacks sont les informations que les enseignants envoient à leurs élèves ainsi que celles que les élèves renvoient à leurs enseignants. Il apparaît notamment, selon les recherches   de   Hattie   et   ses   collaborateurs,   qu’il   appartient   à   l’enseignant   d’exploiter   l’information  reçue  afin  d’établir  un  diagnostic  lui  permettant  de  déterminer  le  niveau  et  les   difficultés   de   l’élève.   L’étude longitudinale de Helmke et Schrader (1987) a permis de démontrer que la compétence diagnostique est une condition nécessaire pour établir des régulations pertinentes, efficaces et adaptées aux besoins des élèves, cela dans le but de contribuer au développement de leurs  apprentissages.  En  d’autres  termes,  on  peut  relever   qu’il   existe   un   lien   étroit   entre   les   compétences   diagnostiques   des   enseignants   et   les   performances scolaires des élèves. Suite à ces constats, divers chercheurs, notamment Karing (2009) et McElvany et al. (2009) se sont penchés sur la qualité des compétences diagnostiques des enseignants. Malheureusement leurs résultats, démontrent que les compétences diagnostiques des enseignants pourraient être plus pertinentes et précises. Il semble donc crucial de favoriser le développement de cette compétence chez les enseignants. Néanmoins, il apparait que pour modifier les connaissances et croyances des personnes,  et  donc  leurs  compétences,  il  est  nécessaire  d’en  connaître  la  structure (Roussiau

& Bonardi, 2001; Vosniadou, Vamvakoussi, & Skopeliti, 2008).  C’est  ce  que  nous  tenterons   d’effectuer  dans  ce  mémoire  réalisé  dans  le  cadre  d’une  étude  de  validation  des  instruments   de recueil de données du projet FNS 150316 « Les compétences diagnostiques des enseignants et leurs connaissances sur le(ur)s élèves: nature, structure et procédure de récupération cognitive » (http://p3.snf.ch/project-150316).

Nous proposons donc dans la suite de ce document de nous intéresser à ce que peuvent nous apporter les recherches à propos des connaissances et croyances des enseignants au sujet de leurs élèves.

Mais que savons-nous   sur   la   structure   des   connaissances   et   croyances   d’une   manière   générale ? Les travaux ayant été effectués sur cette question, tendent à défendre la même

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idée. Notamment, Rokeach (1968), Green (1971), ainsi que Rosch (1973, 1975, 1978), Hofer (1986), Medin (2004) et Reed (2011) ont montré, malgré quelques divergences dans leurs théories, l’importance   de   viser   le   noyau   central   des   croyances   et   connaissances   pour contribuer à leur évolution. Ce   faisant,   tous   postulent   une   gravitation   d’éléments   périphériques  autour  d’un  noyau  central  mais,  est-ce la cas ? Dans la suite de ce document nous présenterons ce que la recherche a pu constater en ce qui concerne les connaissances et croyances des enseignants sur leurs élèves et la manière dont certains chercheurs ont discuté la structure interne de ces connaissances.

2. Le concept « élève collectif » de Rainer Bromme

En 1989, suite à sa recherche dans laquelle il a interviewé et observé 19 enseignants chevronnés   du   secondaire   inférieur,   Bromme   définit   le   concept   de   l’élève   collectif.   Il   l’explique  par  le  fait  que  les  enseignants  auraient  tendance  à  condenser  l’information  en  une unité globalisante, plutôt que de se référer à chaque élève en les traitant individuellement.

En   effet,   l’enseignant   trierait   les   indices   émanant   de   la   compréhension   ou   non- compréhension des élèves, en rassemblant les diverses contributions de ces derniers, pour en faire un amalgame, créant ainsi une sorte  d’élève  virtuel : « l’élève  collectif ». Ceci serait justifié par le fait que la multitude des indices et des interactions ayant lieu durant une leçon entrainerait   une   surcharge   cognitive   pour   l’enseignant,   d’où   la   nécessité   de   réduire   ces   informations  en  les  condensant.  Une  fois  les  informations  regroupées,  l’enseignant  est  donc   à  même  de  prendre  des  décisions  quant  à  l’avancement  de  sa  leçon.

Bromme pense que les processus cognitifs des enseignants tendent à faire référence à un élève collectif lors de repérages de difficultés ou de progressions durant une leçon, et non de repérages de difficultés ou de progressions individuelles des élèves.

Bromme laisse place à un questionnement intéressant qui peut être structuré en deux axes complémentaires : celui de la « référenciation   ou   des   facteurs   d’influence » ainsi que celui de la « catégorisation ou de la structuration des connaissances sur les élèves ». Dans notre mémoire,  nous  n’approfondirons  que  le  deuxième  axe,  tout  en  analysant  les  méthodes   qui ont permis de rassembler les constats de cet axe.

Nous voulons savoir  si  les  enseignants  globalisent  les  informations  relatives  aux  élèves,  s’ils  

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partielle sur certains  élèves  en  ignorant  certains  apprenants.    D’un  point  de  vue  théorique,   ces idées renvoient à la littérature de case knowledge (Calderhead, 1996) se référant aux connaissances  et  croyances  des  enseignants,  ainsi  qu’au  jugement  qu’ils  portent  sur  la  valeur scolaire de leurs élèves. Cet axe renvoie également aux travaux effectués par Silberman (1969, 1971) et Hofer (1981a, 1981b) démontrant que les enseignants tendent à hiérarchiser leurs connaissances des élèves pour en produire des catégories. Ils établiraient donc des typologies  d’élèves.  Cet  axe  inclut  aussi  d’autres  travaux  dont  nous  traitons  plus  bas.

3. Que savent les enseignants sur le(ur)s élèves ?

Il existe quatre méthodologies qui ont été utilisées pour étudier les connaissances que les enseignants   ont   des   ou   de   leurs   élèves.   La   méthode   par   description   d’élèves   types,   la   méthode par clusterisation de données de questionnaires de jugements, la méthode par interviews souvent complétés par des observations et la méthode de regroupement de fiches  d’élèves.

3.1 La méthode par descriptifs  d’élèves  types

Parmi   les   études   ayant   utilisé   les   descriptions   d’élèves   rédigées   par   des   enseignants,   nous   tenons à citer notamment celle de Höstermann, Krolak-Schwerdt et Fischbach (2010). Ces chercheurs ont réalisé leur analyse  de  contenu  en  deux  étapes.  Tout  d’abord  par  association   manuelle de 352 types générés par les élèves et 20 profils associés, puis, pour la deuxième étape, ils effectuent un clustering statistique sur la base de la fréquence des expressions et aboutissent  à  la  conservation  de  10  types  d’élèves.     Selon eux, les enseignants disposeraient des 10  types  d’élèves suivants : les modèles, les vivants tonitruants, les « monsieur-je-sais- tout », les clowns, les agressifs irritables, les hyperactifs inattentifs, les rêveurs médiocres, les fainéants médiocres, les non motivés, les socialement retirés. Ces chercheurs mentionnent   que   les   enseignants   ont   recours   à   des   stéréotypes   qu’ils   définissent,   d’après   Hofer   (1981),   comme   étant   des   représentations   cognitives   d’ensembles   d’élèves   que   l’enseignant  estime  similaires  sur  une  ou  plusieurs  caractéristiques.  Pour  Höstermann  et  al.  

(2010), le processus de catégorisation serait en quelque sorte « naturel ». Afin de tirer des conclusions  et  définir  des  conduites  d’enseignement,    l’enseignant  structure  et  organise  ses   connaissances préexistantes en faisant des liens avec les nouvelles informations. Cependant,

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conduire à des distorsions du traitement   de   l’information   et   des   comportements   qui   en   découlent.

Thelen (1967) mène une recherche auprès de 70 enseignants chevronnés, en utilisant également le recueil de   descriptions   de   types   d’élèves par des enseignants. Ces derniers étaient amenés à décrire différents types   d’élèves du secondaire rencontrés durant leur carrière. Suite   à   l’analyse   de   ces   descriptions,  le chercheur obtient 26   types   d’élèves   qu’il   répertorie ensuite en quatre groupes :

- Les « bons élèves » (regroupant huit  types  d’élèves),  montrant  de  l’intérêt  pour   les   activités menées en classe, réalisant volontiers les tâches scolaires, apportant de l’aide   à   d’autres   élèves et étant volontaires pour prendre des responsabilités sans perturber le groupe classe.

- Les « élèves indifférence » (regroupant six  types  d’élèves) inoffensifs en classe, mais n’étant  pas  intéressés  par  l’éducation  et  le travail. Ils travaillent suffisamment pour réussir scolairement et ne posent pas de problèmes dans la classe. Ils sont considérés comme étant plaisants et agréables.

- Les « mauvais élèves » (regroupant huit profils) agaçants pour les enseignants, difficiles à gérer  et  n’apportant  rien  à la classe. Les enseignants ont du mal à avoir de l’empathie  pour  ces  élèves  afin  de  les  comprendre.  

- Les « élèves perdus » ou les « esprits égarés » (regroupant quatre profils) sont tranquilles, retirés,  malheureux  et  ayant  peu  d’estime  d’eux-mêmes.

En 1991, Kagan et Tippins se sont intéressées à la manière dont les futurs enseignants du primaire et du secondaire décrivent leurs élèves. Ces chercheuses ont demandé à 12 futurs enseignants (5 du primaire et 7 du secondaire) de remettre des descriptions de profils d’élèves   à   trois   moments   différents : au début, au milieu et à la fin de leur période de pratique professionnelle. Ces descriptions pouvaient se référer à des variables telles que : compétences scolaires, comportement, motivation, caractéristiques intellectuelles et personnelles, intérêt, aspects relationnels, etc. Les futurs enseignants devaient se baser sur leurs observations et interactions personnelles en classe et en dehors de celle-ci. Les deux types  d’enseignants  décrivent  des  élèves  modèles  puis  des  élèves  peu  motivés  et/ou  ayant   des problèmes de comportement.

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Les résultats de ces travaux ont démontré que les futurs enseignants du primaire ont une meilleure connaissance de leurs élèves et utilisent des raisonnements plus psychologiques, alors que ceux du secondaire se focalisent plus sur les caractéristiques des performances scolaires et les comportements perturbateurs. De même, les candidats du primaire ont des perceptions plus multidimensionnelles que celles de leurs collègues du secondaire. Elles font l’hypothèse  que  cela  s’explique  par  le  fait  que  les  futurs  enseignants  du  primaire  sont  plus   souvent en contact avec leurs élèves que ceux du secondaire. En outre, ces derniers abordent   la  pratique  d’enseignement  avec  des  profils  stéréotypiques  d’élèves  plus  arrêtés,   plus   superficiels   et   moins   pertinents,   ainsi   qu’avec   des   attentes   moins   réalistes   que  ne le font   leurs   collègues   se   destinant   à   l’enseignement   primaire.   Il   ressort   également,   d’une   manière générale, que pour ces deux catégories de futurs enseignants, ceux qui sont le plus développés professionnellement mentionnent plus de caractéristiques différentes que ceux qui le sont moins.

3.2 La méthode par questionnaire de jugements

Parmi les études réalisées à partir de questionnaires, nous tenons notamment à citer Hofer qui, lors de son étude en 1981, a demandé à quinze enseignants  d’allemand  du  secondaire de juger leurs élèves en fonction de diverses caractéristiques sur une échelle de Lickert à 7 points.  Cette  étude  lui  a  permis  de  relever,  par  une  analyse  en  clusters,  cinq  types  d’élèves.  Il   a  pu  distinguer  deux  bons  et  deux  mauvais  groupes  d’élèves et  un  groupe  d’élèves  moyen.    

 Le   premier   groupe   contient   des   élèves   que   les   enseignants   qualifient   d’intelligents,   d’appliqués,   de   disciplinés   et   d’actifs.   Ils   se   consacrent   plus   au   travail   et   à   l’enseignant,  sont  contrôlables,  prennent  l’initiative  et  obtiennent de bonnes notes.

 Le   deuxième   groupe   se   compose   d’élèves   qui   obtiennent   également   de   bons   résultats scolaires ainsi que des hautes valeurs de talent, de perspicacité et de discipline. Ces élèves se distinguent du groupe précédent notamment de par leur retenue sociale. Ils sont qualifiés de sensibles, calmes, modestes et simples. Ce groupe serait moins bien évalué par les enseignants que le groupe précédent, à cause de leur manque de participation.

 Le troisième groupe est considéré comme étant « moyen ». Les élèves sont qualifiés de   fermés,   peu   sûrs   d’eux-mêmes, timides, calmes et distants ; ceci allant de pair avec    des  valeurs  de  talent  plutôt  bonnes,  des  valeurs  d’efforts  d’application  plutôt  

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moyennes, une bonne discipline et un niveau de performance scolaire en dessous de la moyenne.

 Le   quatrième   groupe   est   composé   d’élèves   démontrant   une   mauvaise   discipline   et   une intelligence plutôt moyenne, une haute activité sociale et un mauvais comportement face au travail. Il   peut   s’agir   ici   d’élèves   qui, malgré un don estimé suffisant   n’ont   pas   conscience   de   leurs   chances.  Les troublions et des dérangeurs font partie de ce groupe. Ce sont généralement des élèves difficiles qui compliquent l’enseignement  du  maître.  

 Les élèves du cinquième groupe sont perçus comme étant peu intéressés, avec un don  insuffisant  et  n’ayant  aucune  ambition  ni  perspicacité  au  travail.   (Hofer, 1981a et 1981b)

Afin  de  constater  si  la  même  typologie  pouvait  se  vérifier  dans  d’autres  niveaux scolaires, ce chercheur a utilisé le même procédé auprès de cinq classes de deuxième primaire, en 1981 comportant 167 élèves, il obtient grosso modo des   résultats   similaires.   Hofer   pense   qu’il   peut y avoir une haute superposition dans la manière de regrouper leurs élèves, selon leur ressemblance, chez les enseignants de différents niveaux. Ayant utilisé le même questionnaire  qu’Hofer,  Wanlin  obtient  en  2007,  quatre  groupe  d’élèves  allant  des  très  bons   lecteurs très favorablement évalués sur les autres variables, aux lecteurs moyens plutôt perçus négativement.

3.3 La méthode par interviews (et observations)

Rainer Bromme propose plusieurs textes soutenant la thèse du recours à l’élève   collectif (Bromme, 1987, 1989, 2005 – voir point 2. ci-dessus). Pour rappel, il défend cette idée suite à des observations effectuées en classe et de rappels stimulés de 19 enseignants de mathématique du secondaire inférieur ayant en moyenne   huit   ans   d’expérience.   Bromme constate que les enseignants mentionnent plutôt des groupes d’élèves  ou, font référence à la classe toute entière pour expliquer leurs choix pédagogiques, mais font rarement référence  à  des  élèves  individuels.  Il  propose  donc  la  notion  d’élève collectif pour expliquer cette référenciation. Il définit ce concept comme étant une entité mentale qui condense l’information  concernant  les  élèves,  une  unité  cognitive  globalisante  qui,  en  quelque  sorte,   synthétise les contribution individuelles des élèves. Afin de justifier ce recours   à   l’élève

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multidimensionnalité  des  informations  disponibles  au  sein  de  la  classe.  L’individualisation  de   la   référenciation   constituerait,   selon   lui,   une   surcharge   cognitive   pour   l’enseignant,   c’est pourquoi   la   simplification   par   la   réduction   des   indices   au   sujet   des   élèves   s’avèrerait   nécessaire. Nous reviendrons plus loin sur cet argument proche de la théorie des heuristiques.

En 1983, Calderhead mène une étude auprès de 18 enseignants ayant divers niveaux d’expérience  professionnelle,  via diverses techniques dont notamment des interviews et des rappels stimulés. Il démontre que ces sujets possèdent quatre types qualitativement différents  d’informations  sur  les  élèves :

 les connaissances sur les enfants en général (background familiaux, expériences avant  l’entrée  à  l’école,  activités  pratiquées  en  dehors  du  contexte  scolaire,  etc.,

 les connaissances communes sur les élèves de la classe (compétence cognitive, capacités relationnelles et comportement en classe),

 les connaissances spécifiques sur les élèves (caractéristiques particulières et qui les distinguent des autres élèves de la classe),

 les connaissances, non associées à des élèves spécifiques, sur les difficultés rencontrées par les élèves lors du traitement de contenus particuliers et sur les pratiques  permettant  d’y  remédier.

Il en conclut que les enseignants chevronnés ont amassé une grande quantité de connaissances relatives aux enfants en général et, dans un certain sens, ils connaissent leur classe  avant  même  de  l’avoir  rencontrée.  

La recherche de Mayer et Marland (1997) présente un dispositif qui a permis de rassembler des donnés à partir de deux séries de plusieurs interviews de cinq enseignants chevronnés au sein de trois écoles primaires.   Durant   la   première   série   d’interviews,   les   enseignants   étaient amenés à faire part de leurs connaissances et perceptions de la classe de manière globale,  de  quelques  groupes  d’élèves  et  de  trois  ou  quatre  élèves  particuliers.  Au cours de la deuxième série, les enseignants étaient invités à visionner des extraits de leurs enseignements et à les commenter en se focalisant sur  leurs  connaissances  des  élèves  qu’ils   ont utilisées lors de leur prise de décision.

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Suite à cette expérience, les chercheurs ont pu constater que lorsque les enseignants parlent des élèves du groupe classe, ils utilisent souvent des comparaisons entre des ensembles d’élèves.  En  ce  qui  concerne  les  descriptions des élèves individuels, les enseignants utilisent les mêmes types de catégorie  que  ceux  qu’ils utilisent pour décrire les groupes, en revanche la nature des variables  étudiées  s’affine.  Les  enseignants  décrivent les élèves en termes de compétences,   de   personnalité,   d’attitude   face   au   travail,   d’origine   familiale   et   de   comportement en dehors de la classe.

L’expérience  réalisée  par  l’équipe  gravitant  autour  de  David  Berliner  en  1987  a  comparé  les  

« performances »   de   trois   groupes   d’enseignants composés de 9 experts, 6 novices et 6 candidats   moins   expérimentés   que   les   deux   premiers   groupes,   n’ayant   pas   d’expérience formelle   d’enseignement   dans   des   classes.  Ces groupes ont effectué diverses tâches dont une activité de planification complétée par des interviews et des rappels stimulés. En ce qui concerne  l’attitude  face  au  traitement  des  informations  concernant les élèves, les résultats démontrent   que   la   préoccupation   première   des   experts   est   d’assurer   l’enseignement   au   niveau   du   groupe   classe,   ils   accordent   donc   moins   d’importance   aux   informations   spécifiques   concernant   chaque   élève,   sauf   lorsqu’il   s’agit   d’élèves présentant de grandes difficultés (p.ex. handicap). Ils semblent fusionner les informations sur les élèves dans une image groupale. Les enseignants experts démontrent également une meilleure mémorisation des informations pertinentes. Selon Berliner et son équipe, les experts élaborent des schèmes riches leur fournissant une structure pour interpréter et filtrer l’information  pertinente  (filtrage),  la  pondérer  et  déterminer  rapidement  leur utilité et leur importance.   D’après   Berliner,   ces   enseignants   rassemblent les informations des élèves individuels en une représentation collective du groupe classe. En revanche, les enseignants novices s’intéressent   à   des éléments spécifiques concernant chaque élève en particulier, pour les cataloguer en quelques catégories. Ces éléments sont considérés comme non pertinents par les experts pour la réalisation de la tâche à effectuer en classe. Relevons, cependant, que les enseignants des trois groupes possèdent des représentations des élèves organisées en plusieurs catégories.  Néanmoins,  pour  les  experts,  les  profils  d’élèves  portent   non seulement sur les apprenants, mais englobent également des éléments faisant partie de la multidimensionnalité de la classe, alors que les catégories des enseignants moins

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expérimentés ne sont pas complétées par des éléments contextuels, disciplinaires et situationnels.

3.4 La méthode par regroupements de fiches élèves

Au cours de sa recherche, Morine-Dershimer (1978, 1979) utilise une technique de recueil inhabituelle dans le domaine. Elle invite dix enseignants primaires à regrouper leurs élèves selon leur ressemblance, à cinq reprises durant   l’année   scolaire, en leur soumettant une tâche selon une méthode proche du Q-Sort, appelée le Card-sorting-test. Les résultats de son étude montrent que les enseignants classent leurs élèves selon les divers critères suivants : performance, aptitude, niveau scolaire, participation, motivation, engagement, personnalité, caractère, relations et interactions sociales. La focalisation sur certains critères diffère   selon   le   moment   de   l’année   scolaire.   En   effet,   elle   constate   que   l’intérêt   pour   la   personnalité   est   plus   important   au   début   de   l’année,   au   moment   de   la   prise   de   connaissance,   alors   que   l’engagement   dans   les   tâches   prime   en   milieu   d’année   et   que   les   critères   concernant   les   progrès   ressortent   en   fin   d’année. Elle constate que les jugements sur les élèves, tout en étant relativement stables, peuvent évoluer au fil du temps.

3.5 Que pouvons-nous retenir de cela ?

Pour   ces   chercheurs,   d’une   manière   générale,   et   à   des   degrés   divers,   tous   les   sujets   semblent posséder des catégories ou typologies mentales pour classer les élèves.

Les experts ont plus tendance à regrouper les informations concernant les élèves particuliers en une représentation collective du groupe classe, alors que les plus novices tendent plutôt à se focaliser sur des éléments plus spécifiques concernant chaque élève pour les catégoriser.

Tenant compte des recherches mentionnées précédemment, on pourrait retenir que les croyances et connaissances des enseignants sur le(ur)s élèves sont hiérarchisées en deux dimensions. La première, selon Calderhead, situe les connaissances sur un continuum allant du général   au   spécifique   (de   l’abstrait   au   concret),   de   même   que   l’on   peut   le   lire   chez   Bromme ou Berliner et son équipe, des spécificités individuelles au regroupement cognitif globalisé. En ce qui concerne la deuxième dimension, selon les observations réalisées par

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connaissances des enseignants soient composées de différentes catégories d’élèves  au sein de ce continuum abstrait-concret, auxquelles se sont intéressés Hofer, Silbermann, Thelen, Kagan et Tippins ainsi que Höstermann et al.

Des études de Hofer (1981) et de Höstermann et al. (2010) résultent des  typologies  d’élèves   faisant   office   d’étalons,   auxquels   les   enseignants   se   réfèreraient   afin   de   prendre   des   décisions au cours de  leur  enseignement.  L’étude  de  Hofer  (1981)  propose  des  typologies  a posteriori découlant   d’un   questionnaire   de   jugement   type   Lickert.   Elle   démontre  que les connaissances des enseignants au sujet des élèves sont compartimentées en plusieurs clusters dont  la  structure  est  une  périphérie  gravitant  autour  d’un  noyau  central.  Cependant rien   ne   démontre   avec   certitude   qu’il   s’agit   des   connaissances   réelles   que   les   enseignants   ont de leurs élèves. En outre, les variables sur lesquelles se basent les jugements des enseignants ont été choisies par le chercheur, ce qui ne démontre pas forcément que les enseignants auraient utilisé ces mêmes variables pour regrouper leurs élèves. Quant à Höstermann et al. (2010), elle propose à de futurs enseignants de produire des typologies d’élèves  à  partir  de  descriptions,  ce  qui  semble  plus  approprié  pour  parler  des  connaissances   des enseignants. Toutefois, cette recherche ne démontre pas non plus que les typologies suggérées correspondent réellement à ce qui est contenu dans le répertoire cognitif des enseignants. Par ailleurs, ces deux recherches partent du principe que les enseignants condensent   l’information   concernant   les   élèves,   qu’ils   ont   des   sortes   d’images   cognitives   d’élèves.  Or,  cette  procédure  cognitive  n’est  pas  certifiée par leurs travaux. La recherche de Calderhead   (1983)   permet   quant   à   elle   de   conserver   l’hypothèse   de   ce   regroupement   cognitif.

Ni   Hösterman   et   al.   (2010),   ni   Hofer   (1981)   n’ont   testé   le   lien   entre   les   conduites   d’enseignement  et  les  typologies  d’élèves auxquelles ils aboutissent. Toutefois Hofer (1981), se basant sur une des ses études personnelles dont il ne mentionne pas les références, explique   qu’il   a   montré   que   les   types   d’élèves   font   l’objet   de   conduites   d’enseignement   différenciés. Comme bon nombre de recherches classiques dans ce domaine, les types d’élèves   les   plus   favorablement   évalués   par   les   enseignants   faisaient   l’objet   des   comportements les plus favorables. A noter que Wanlin (2007) aboutit à des constats

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Par ailleurs, la littérature peine à expliquer le modus operandi inhérent à la prise de décision ainsi   qu’au  regroupement des informations provenant des élèves. Au vu de ces constats, nous proposons donc, dans le cadre de notre recherche, de  répliquer  l’approche  de  Hofer  en   suggérant un second raffinement de sa méthodologie, inspiré par les recherches sur la catégorisation des objets et des personnes,   qui,   nous   espérons,   nous   permettra   d’éclairer   cette  zone  d’ombre. Nous  compléterons  cette  approche  par  celles  d’autres  chercheurs  avec   la méthode par descriptions et la méthode par regroupements. Toutes ces méthodes seront appliquées  lors  d’interviews  semi-dirigés.

4. Etudes sur la tendance à la catégorisation

Sachant que  l’être  humain  a  naturellement  tendance  à  établir  des  catégories, dans un but de simplification   de   l’information, il semble important de comprendre quelle forme prennent ces références dans la tête des enseignants. Nous allons, par la suite, tenter de déceler la présence ou non de processus de catégorisation,   ainsi   que   l’impact   qu’ils   pourraient   avoir   sur   l’enseignement. Nous énoncerons également quelques études décrivant les critères utilisés par les enseignants pour classer leurs élèves ainsi que les différentes typologies d’élèves  établies  par  certains  auteurs.  

4.1 Les êtres humains catégorisent-ils pour penser ?

Piaget  postule  que  l’origine  des  connaissances  est  à  la  fois  empirique  et  rationnelle,  ceci  sous   l’influence  des  thèses  de  Kant,  de Darwin et de Hegel. Contrairement à ce que postulent les philosophes empiristes, les rationalistes expliquent que les connaissances ne proviennent pas uniquement du contact du sujet avec le réel. En effet, celles-ci se construisent à travers la cohérence de la pensée,   grâce   à   la   capacité   du   sujet   à   structurer   l’expérience. En dépassant les analyses empiristes et rationalistes, Kant prétend que la raison dispose de catégories permettant   de   structurer   l’expérience,   afin   d’organiser   les   informations   provenant  de  l’extérieur. Ainsi  d’après  lui,  

pour nous repérer dans ce fourmillement de phénomènes aux aspects changeants,   notre   esprit   table   sur   des   invariants,   c’est-à-dire sur des dimensions permanentes qui transcendent les paramètres en

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et réglé par les catégories a priori de  l’esprit  humain  qui,  en  quelque  sorte   donnent signification aux informations extérieures en les insérant dans une structure de concepts fondamentaux. Bref, pour que quelque chose soit connu, il faut que le sujet soit affecté par un donné sensible, sur lequel il va appliquer des schèmes organisateurs ou une structure logique qui lui permette   de   rendre   l’information   extérieure   significative » (Crahay, 1999, pp. 174-175).

Selon Piaget, les connaissances se construisent et évoluent à travers les opérations mentales provenant des actions du sujet. Influencé par le point de vue de Dewey, Piaget affirme que les   connaissances   permettent   à   l’individu   de   s’adapter   aux   connaissances   nouvelles. « Les activités cognitives procèdent   d’abord   du   souci   qu’a l’individu   d’ajuster   ses   actions   aux   contraintes  de  la  réalité,  et  ce  dans  une  perspective  plus  générale  d’adaptation  biologique » (Crahay,   1999,   p.   176).   L’individu   transforme   ses   schèmes d’action   et/ou   de   cognition   lorsqu’il  est  confronté  à  la  réalité,  ce  que  Piaget  appelle  des  schèmes  d’assimilation, ceci lui permet   d’accroitre   son   potentiel   intellectuel   en   inventant   de   nouvelles   connaissances   (Crahay, 1999).

Les psychologues cognitivistes suggèrent que les humains traitent les informations notamment en les comparant aux connaissances et croyances dont ils disposent. Ils formulent  l’idée  que  les  croyances  et  connaissance  sont  stockées  en  mémoire  de  travail  sous   forme de schèmes servant notamment   à   grouper   les   éléments   d’information   et   à   les   catégoriser ; les schèmes pouvant eux-mêmes  être  des  catégories  ou  groupes  d’information   concernant des éléments déclaratifs, procéduraux ou épisodiques (Bideaud, Houdé &

Pedinielli, 1993 ; Canquoy, Tricot & Sweller, 2007 ; Crahay, 2010).

Lorsque   l’on   parle   de   catégorisation,   la   littérature   fait   référence   à   l’opération   mentale   consistant à regrouper des choses différentes se retrouvant dans nos activités de pensée, de perception, de parole et également   dans   nos   actions.   La   catégorisation   s’opère   en   permanence  et  de  manière  inconsciente.  A  chaque  fois  que  l’individu  observe  quelque  chose   comme une « sorte de chose »,   il   est   en   train   de   catégoriser   dans   le   but   d’organiser   l’expérience   (Kleiber,   1990).   La catégorisation   s’effectue   sur   la   base   de   propriétés   communes.

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4.2 Théories inhérentes à la catégorisation

Après avoir défini le concept de prototype, nous exposerons quelques théories concernant la notion de catégorisation.

Le prototype est très souvent défini comme une représentation mentale correspondant   à   la   tendance   centrale   des   membres   déjà   rencontrés   d’une   catégorie. Cette tendance centrale peut correspondre à une moyenne, mais ce  n’est  pas  toujours  le  cas.  Un  attribut  prototypique  peut  être  celui  qui est le plus répandu dans cette catégorie plutôt que la moyenne des attributs de la   catégorie.   Par   exemple,   le   nombre   typique   d’enfants   par   femme   en   France est de 2 et non de 1.99, ce dernier nombre étant la moyenne en 2009.   Dans   d’autres   cas   encore,   le  prototype correspond à un idéal qui n’existe   pas.   Par   exemple,   pour   le   prototype   de  la   boisson   light,   il   s’agirait   d’un   breuvage   contenant  zéro   calorie   et   aurait   bon   goût,  même   si   aucune   boisson  n’atteint  cet  idéal.  Il  y  a  donc  une  certaine  flexibilité  dans la façon de caractériser ce qui est un prototype. Néanmoins, dans tous les cas, le prototype est vu comme une sorte de point de repère. Lorsque nous utilisons  notre  connaissance  conceptuelle,  nous  traitons  de  l’information  en   nous référant à ces prototypes (Brédart, 2008, p. 61).

Suite  à  cet  extrait,  nous  pouvons  retenir  trois  informations.  Tout  d’abord,  les  regroupements   mentaux   pourraient   être   issus   de   diverses   combinaisons   d’éléments   différents,   selon   des   règles   spécifiques   d’association   (moyenne,   fréquence, caractéristique saillante, etc.).

Ensuite, cela pourrait correspondre parfois à un idéal virtuel.   Enfin,   l’amalgame   cognitif   pourrait être une sorte de point de repère dans la prise de décision des individus. Ce rôle pourrait être vu comme similaire ou identique aux rôles que prennent les schèmes dans la théorie piagétienne.

La théorie des heuristiques partage un point de vue similaire. D’après  le  texte  proposé  par   Shah et Oppenheimer (2008) sur cette théorie. Dans le cadre de la prise de décision et de l’émission  de  jugements,  il  semblerait  que  l’individu  utilise  des  processus  de  réduction  de  la   complexité,   dans   le   but   d’aboutir   à   des   solutions   décisionnelles   ou   évaluatrices   satisfaisantes,  à  travers  un  nombre  restreint  d’itérations  dans  le  traitement des informations disponibles. Les personnes pourraient donc émettre des jugements ou des décisions à partir d’un   nombre   réduit   d’informations,   voire   parfois   même   d’un   seul   indice   disponible   au  

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moment du jugement ou de la décision. Il serait donc possible que, dans des situations multidimensionnelles nécessitant une rapidité de jugement, les individus prennent des décisions en substituant les données difficilement accessibles, très nombreuses, etc., par un indice unique plus facilement disponible. Le texte de Shah et Oppenheimer (2008) suggère également une organisation structurelle du processus de traitement heuristique. La réduction des efforts mentaux, selon ces auteurs, se déroulerait selon plusieurs principes. Il semblerait notamment, que les individus   auraient   tendance   à   réduire   le   nombre   d’indices   afin de se centrer uniquement sur ceux qui semblent être les plus importants ou les plus valides.  Les  personnes  n’exploitent  donc  qu’une  petite  partie  des  informations  disponibles,   correspondant à des critères et sous critères, pour prendre des décisions ou émettre des jugements. Ceci pourrait signifier que  chaque  élève  ou  qu’une  combinaison  d’élèves  pourrait   jouer   le   rôle   d’indice.   De   plus,   lorsque   plusieurs   indices   sont   pris   en   compte,   ils   sont   pondérés. La recherche psychologique démontre également que la valeur des indices joue un rôle dans les prises de décision, les indices à valence positive sont généralement considérés comme familiers et seraient donc plus fréquemment utilisés.

Il semble donc hypothétiquement bien, d’après   les   théories   citées ci-dessus, que les processus cognitifs des enseignants reflètent une prise en compte condensée des informations  à  propos  des  élèves,  ainsi  qu’une  fusion  de  divers  éléments,  afin  de  réduire  les   indices  par  l’estimation de leur valeur stratégique. Il apparaît également que les enseignants pondèrent les indices dans la condensation cognitive.

Au sein de la littérature, les règles de regroupement des éléments en représentants mentaux (prototypes) varient selon  la  définition  qui  est  donnée  à  l’ensemble  regroupé.  Nous   allons  nous  pencher  sur  les  diverses  théories  d’associations  catégorielles  existantes  dans  la   littérature en psychologie cognitive et sociale. La notion de prototype1 peut, en effet, varier d’un  auteur  à  l’autre.  

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4.3 Que savons nous sur la structure interne des connaissances ?

Nous  avons  mentionné  précédemment  qu’il  existe  un  lien  entre  l’apprentissage  des  élèves,   la compétence diagnostique des enseignants et les compétences adaptatives de ces derniers face aux différences et aux difficultés individuelles des élèves. Il en résulte que la compétence diagnostique est une condition nécessaire pour choisir des traitements instructionnels pertinents, adaptés et efficaces (Helmke & Schrader, 1987). Afin de faire évoluer les cognitions des individus, leurs structures internes, il faut connaître la manière dont elles sont organisées, ce qui nous a amené à étudier les croyances et connaissances que les enseignants possèdent concernant le(ur)s élèves. Maintenant, nous allons nous intéresser aux études ayant analysé la structure des connaissances en règle générale et plus spécifiquement celles relatives aux élèves.

Organisation interne des catégories : deux théories dominantes

Les théories relatives à la catégorisation apportent un éclairage à propos de la structure des connaissances. On peut distinguer dans la littérature deux axes théoriques principaux représentant     l’organisation   des   structures   internes   (Hofer,   1986 ; Reed, 2011 ; Sternberg, 2007). Le premier repose sur la théorie classique des conditions nécessaires et suffisantes (Hofer, 1986 ; Sternberg, 2007). Cette théorie considère que toute catégorie est définie en un ensemble présentant en tous points des caractéristiques identiques, tous les membres de la catégorie sont représentatifs de celle-ci et sont donc tous des représentants égaux. A l’opposé,   la   théorie   des   prototypes   (Rosch,   1973,   1975,   1978),   défend   l’idée   que   l’esprit   humain manipule des pseudo-catégories, au sein desquelles les éléments sont regroupés selon des degrés de proximité ou de ressemblances. La construction de ces catégories est basée sur des traits caractéristiques ou des critères décrivant le modèle typique, réel ou virtuel, de la catégorie. Selon la conception prototypique, la meilleure manière de reconnaître une catégorie est de déterminer son centre plutôt que ses frontières. A partir du moment où il y a une ressemblance importante entre plusieurs éléments, ils peuvent appartenir à la même catégorie. Il est possible de catégoriser des objets en les comparants à des prototypes stockés en mémoire. La catégorisation fonctionne selon un degré de proximité, les éléments peuvent être plus ou moins proches du centre. Autrement dit, certains membres de la catégorie seraient de  meilleurs  représentants  que  d’autres  sans  qu’il  

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n’existe   forcément   de   représentant   parfait.   Le   nombre   de   critères   est   variable   et   pourrait   même se résumer à un seul critère. Il semble important de relever que cet axe théorique implique   l’idée   de   hiérarchisation   des   caractéristiques.   Certaines   d’entres   elles   sont   inférieures  et  n’ont  pas  le  même  degré  de  représentation  de  la  catégorie,  alors  que  d’autres   peuvent   être   supérieures   et   avoir   un   meilleur   pouvoir   d’exemplarité   prototypique   en   situation décisionnelle.

Chacune de ces approches théoriques présente selon un point de vue précis, la manière dont   le   processus   de   récupération   des   indices   d’appartenance   catégorielle   pourrait   fonctionner. La base du modus operandi des êtres humains se déroulerait selon des processus comparatifs des indices avec les catégories ou leurs représentants.

Selon  l’optique  de  la  théorie  des  conditions  nécessaires  et  suffisantes,  pour  appartenir  à  la   catégorie, le vécu doit correspondre en tous points avec le(s) critère(s) qui la définissent. Le processus de récupération est celui du « tout ou rien », autrement dit de la présence ou l’absence  du  (des)  critère(s)  nécessaire(s)  et  suffisant(s).  

En   ce   qui   concerne   l’approche   des   prototypes,   le   processus   de   récupération   se   ferait  par ressemblance ou proximité au noyau central ou au(x) membre(s) de la catégorie qui en est (sont)  le(s)  meilleur(s)  représentant(s).  C’est  pourquoi,  le  vécu  appartiendrait  plus  ou  moins   intensément à une catégorie par son centre de gravité, virtuel ou non.

Cette dernière approche rejoint les visions de Rokeach et de Green, à propos de la structure interne   des   croyances   et   connaissances,   qui   correspond   à   l’idée   de   l’organisation   centrale   périphérique. Rokeach défend, en 1968, une structure des croyances qui s’apparente  à  une   galaxie ayant plusieurs soleils (noyaux centraux), autour desquels gravitent des planètes ayant des satellites (éléments périphériques). Toutes les croyances seraient interreliées au sein  de  cette  galaxie.  D’après  les  travaux  de  Green en 1971, les croyances et connaissances seraient également organisées selon une structure centrale périphérique, mais il ajoute une dimension   supplémentaire,   celle   de   l’isolement.   Il   estime   que   les   croyances   ne   sont   pas   interreliées, celles-ci  s’agglutinent sous la forme de clusters d’éléments  plus  ou  moins  isolés,  

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4.4 Les processus de catégorisation/globalisation pourraient-ils expliquer le modus operandi des enseignants ?

Un  certain  nombre  d’études  tendent  à  démontrer que les enseignants disposent de schèmes afin  de  traiter  l’information au cours de leurs prises de décision, durant leur enseignement.

On   constate   également   que   ces   schèmes   diffèrent   selon   le   niveau   d’expérience   des   enseignants.

L’étude   de Morine et Valence (1975) montre que les enseignants les plus efficaces mentionnent des indices plus globalisés dans leurs prises de décision que les enseignants moins efficaces qui se réfèrent à des aspects plus spécifiques.

Doyle démontre en 1977 que les enseignants les plus efficaces possèdent des capacités cognitives  telles  qu’un  jugement  plus  rapide,  une  capacité  de  chunking plus élevée (capacité de   groupement   d’unités   discrètes   en   unités   plus   larges)   et   une   meilleure   capacité   de   discrimination (aptitude à repérer les éléments selon leur urgence et leur utilité à long terme). Les enseignants efficaces sont plus aptes à transformer la complexité environnementale de la classe en un système conceptuel  leur  permettant  d’interpréter les événements  spécifiques  des  activités  menées  en  classe  ainsi  que  d’anticiper  leur  direction  et   leur flux.

Les travaux de Calderhead en 1981 ont permis de faire des distinctions au niveau de la nature et la sophistication des interprétations dans la compréhension des événements de la classe.   D’après   lui,   les   novices   manquent   de   structures   conceptuelles   leur   permettant   de   comprendre les événements en classe, leurs structures sont simples et moins affinées que celles des enseignants expérimentés, ils n’extraient pas le même degré de signification lors d’incidents  critiques.  Ceci  rejoint  les  propos  de  Corno  (1981)  d’après  lesquels  les  enseignants   efficaces   sont   aptes   à   séparer   l’information   selon   leur   importance   durant   l’enseignement   ainsi que de transformer pertinemment  l’information  au  cours  de  leur  enseignement.  

Plusieurs recherches ont démontré que les enseignants expérimentés ont des connaissances

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quantité de connaissances relatives aux enfants en général. En effet, les constats de Calderhead (1983) démontrent notamment que les enseignants expérimentés possèdent un bon nombre de connaissances à propos de leurs élèves, tels que le background du domicile des élèves, le nombre   d’élèves   qui   pourraient   vraisemblablement   avoir   besoin   d’une   aide   particulière, les types de comportement inappropriés qui peuvent avoir lieu, les types d’expériences  que  les  élèves  peuvent  avoir  eues  avant  l’école  et  les  types  d’activités  que  les   élèves pratiques hors temps scolaire.

Selon Clark et Peterson en 1986, les schèmes des enseignants chevronnés sont mieux développés que ceux des novices, cette différence est considérable au cours des interactions en classe. Ces schèmes affectent la perception, la compréhension, le souvenir, l’apprentissage  et  le  processus de résolution de problèmes, ce qui permet aux enseignants d’améliorer   leur   compréhension   des   événements  durant les interactions et les aide ainsi, dans leurs résolutions de problèmes et leurs prises de décision.

En   1987,   Peterson   et   Comeaux   démontrent   également   que   l’architecture   cognitive   des   enseignants, notamment leurs schèmes relatifs aux événements de la classe, diffèrent selon l’ancienneté.  D’après ces deux chercheuses, les enseignants expérimentés ont des structures de connaissances mieux développées que celles des enseignants novices. Ces différences seraient marquées à la fois sur leur  habileté  à  se  remémorer  la  fréquence  et  l’exactitude  des évènements en   classe   ainsi   que   dans   le   niveau   d’élaboration   de   l’analyse   qu’ils   en   fournissent. Comparées à celles des enseignants novices, les analyses des experts montrent l’existence   probable   de   connaissances   bien   structurées,   composées   notamment   de   connaissances   procédurales   et   de   principes   d’ordre   supérieur.   Les   enseignants   chevronnés   ont des schèmes cognitifs plus complexes en ce qui concerne les situations interactives.

L’influence   de   leurs   schèmes   porte   notamment   sur   la   perception   des   élèves   et   la   compréhension des événements, ce qui les aide dans la résolution de problèmes. Berliner, Stein, Sabers & Brown (1987) obtiendraient des résultats similaires.

Le case knowledge mentionné par Calderhead (1996) serait un savoir qui contient des précédents, des définitions   de   pratiques   typiques   et   appropriées,   des   routines.   D’autres  

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vie   personnelle   permet   également   à   l’enseignant   de   se   constituer   un   répertoire   de   connaissances et   de   croyances   auxquelles   il   peut   faire   recours   pour   agir   durant   l’action   (Calderhead, 1996 ; Woolfolk Hoy, Davis et Pape, 2006 ; Borko et Putnam, 1996). Les enseignants construiraient ainsi leur propre case knowledge qui serait une base de connaissances incluant des personnes et événements significatifs, des incidents leur permettant  d’identifier  des  situations  nouvelles  pour  guider  la  pratique  enseignante.  Le  case knowledge serait donc un bagage cognitif composé de cas prototypiques découlant de résolutions   de   problèmes   quotidiens   liés   à   l’enseignement.  Pour Calderhead (1996), les nouvelles situations rencontrées sont amenées à un « cas »   qu’il   compare   ensuite   aux   entités correspondantes de ce répertoire cognitif.  Afin  d’apporter  une  réponse  appropriée  à ce « cas », l’enseignant  l’analyse pour savoir en quoi il diffère des autres cas rencontrés.

On peut retenir ici, que les enseignant chevronnés sont plus efficaces en ce qui concerne le repérage   d’indices pertinents visant à la résolution de problèmes D’après   les   résultats   de   ces   recherches,   les   enseignants   plus   expérimentés   attachent   moins   d’importance   aux     informations spécifiques et se focalisent sur des paramètres généraux. On constate également que le teacher thinking tend à observer une certaine propension à la catégorisation (chunking,   case   knowledge,…) chez les enseignants. Ces catégories ou schèmes leurs permettraient   d’analyser   les   situations   d’enseignement-apprentissage et de prendre des décisions notamment à travers un processus comparatif. Ces schèmes permettraient   également   à   l’enseignant   de   puiser  des alternatives comportementales à adopter.

4.5 Les critères utilisés par les enseignants pour juger les élèves

On constate, selon divers travaux, que les élèves sont une référence importante des enseignants au cours de leur instruction et que les critères qu’ils  prennent en considération pour  juger  leurs  élèves  sont  d’origine  multiple  et  intègrent  à  la  fois  des  éléments  scolaires  et   non scolaires.

Comme   l’indique   le  tableau 1, ci-dessous, plusieurs recherches se sont intéressées aux critères utilisés par les enseignants pour juger leurs élèves en vue de prendre des décision.

Elles ont utilisé des méthodes de recueil de données différentes : interviews, Q-Sort,

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