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CHALETS DE FINDELEN SUR ZERMATT ET LE CERVIN

12me Année — N° 3 Edition d'Eté 21 Juin 1913

JOURNAL ILLUSTRÉ

D E S

ET LISTE DES ÉTRANGERS w

O R G A N E D E L ' I N D U S T R I E H Ô T E L I È R E V A L A I S A N N E

SUBVENTIONNÉ PAR L'ETAT DU VALAIS — PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU CONSEIL D'ÉTAT

RÉDACTION :

Albert DURUZ, 5ion.

ur

L e n u m é r o : 2 5 C e n t i m e s

ADMINISTRATION :

H- 50MA, Boulevard du Midi, 5ion

Le service du „Journal des Stations du Valais" est fait G R A T U I T E M E N T à un nombre considérable d'Hôtels des Stations des Alpes.

et des grandes localités, aux Bureaux de Renseignements, Agences de Voyages et Syndicats d'Initiatives de la Suisse, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, etc.

C H A M P É R Y

HAMPERY, la coquette sta- tion climatérique du Val d'IIliez, est à l'altitude de 1052 mètres, soit 30 m. ' plus haut que Chamonix.

11 semblerait qu'à cette hauteur on ne puisse pas iouir d'un beau coup d'oeil ni d'un air très pur.

Cela serait iuste, dans certaines ré- gions de la mo.ntagne.

Mais le voisinage des glaciers et des neiges éternelles, le cycle des Dentsdu-

Midi, de Bonaveau et des Dents-Blau- ches justifie les paroles de lavelle, qu'on se sent bien à Champéry, au cœur des

Alpes et du Val d'IIliez.

Le village est si ioli, si propre, ses chalets et maisons de plaisance sont si bien alignés, la chaussée v est si bien entretenue, qu'on se croirait là dans quelque bourg opulent, résidence d'une fraction privilégiée de la grande socié té humaine.

Si le village de Champéry est un mo- dèle d'agglomération alpine, les envi- rons qui lui servent de cadre sont mer- veilleux.

C'est d'abord, à quinze minutes en- viron la curieuse galerie Déjaeo, haute paroi de rochers, d'où l'on iouit, le ma- tin, d'un ravissant coup d'ceil sur le village, éclairé par les ravons du so- leil.

La galerie a plus de 600 m. de lon- gueur, et a dû, par endroits, être tail- lée dans le roc vif, mais suit, en maieu.

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CHEMIN DE FER MONTHEY-CHAMPÉRY ET DENT DU MIDI

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re partie, une corniche naturelle à peu près horizontale, où fleurissent de gran- des touffes d'adénostyle albifron, à feuilles de pétasite.

De l'extrémité de la galerie (1127

m.), on découvre toute la vallée et les Alpes vaudoises, des Tours d'Aï au Chamossaire.

Plus haut, s'étend un plateau ver- doyant qui s'élève en pente douce

26 JOURNAL ILLUSTRE DES STATIONS DU VALAIS jusqu'à la belle forêt d'Anthémoz, ce

sont les pâturages des Rives où la vue est encore plus étendue (1250 mètres).

La route de Monthev au col de Coux, par Champéry, fait communiquer le Bas-Valais avec le Département fran- çais de la Haute-Savoie.

On arrive bientôt à l'oratoire du Re- posoir (1154 m.), où le promeneur s'ar- rête volontiers pour se reposer un brin.

Plus loin, à 1346 m., c'est l'oratoire d'Autervenaz, à la bifurcation du che- min qui mène au col de Coux et à Sa-

moëns, et du sentier qui conduit à la cime du Culet, et, par les Portes du So- leil aux bains de Morgins.

Du chalet qui domine l'oratoire, on jouit d'une vue admirable sur le gla- cier de Suzanfe et sur le Dôme de la Tour Salière.

De l'oratoire du Reposoir, un autre chemin grimpant vers le nord, conduit en trois quarts d'heure aux Chalets d'Averne, dont le panorama est juste- ment réputé.

Puis il v a le Calvaire au nord du village, à 20 minutes de distance, dans la direction d'Illiez, et d'où l'on jouit

d'un prospect magnifique sur le vallon et la belle cascade de Frassonayazj qui bondit du glacier de Soix, sur le mas- sif de la Dent du Midi.

Au dessus du Calvaire et de Chava- let se dresse la croupe de montagne

appelée le Revers. On s'y rend en trois quarts d'heure par un sentier qui mon- te à gauche de l'Hôtel de la Dent du

Midi.

Au bas des rochers que domine la Chapelle de Chevalet, se trouve une ca- verne qui ne manque pas d'intérêt.

C'est la grotte de Baune de Bètre, connue dans la vallée sous le nom de la

«r Taniaz à les Fayaz », c'est-à-dire la tannière aux fées, ou plus exactement aux brebis (en patois fayaz). On v en- tre par un trou circulaire difficile à découvrir au milieu des broussailles,

au dessous de la route.

La grotte elle-même n'est qu'une ga- lerie horizontale plus où moins arron- die, où l'on ne peut cheminer qu'en rampant. On en ignore la longueur, mais au dire du doyen Bridel, on ne peut guère y pénétrer au delà de 25 à 30 mètres.

A quoi dut servir un jour cette exca- vation si bien dissimulée? Mystère. La légende ne nous dit rien à ce sujet.

Du col de Coux, la vue est fort belle et s'étend, par dessus le col de Golèze, sur une partie des Alpes de la Haute- Savoie. On v admire surtout la Pointe Percée du Reposoir et la muraille gi- gantesque des Dents-Blanches écrase

le vallon de Barmaz, un des plus pit- toresques sites de la contrée.

Le vallon de Barmaz, dont les pâtu- rages supérieurs s'adossent au dernier contrefort des Dents Blanches, (2774 m.), s'étend à l'ouest, jusqu'à la crête qui forme la continuation du col de Coux, frontière naturelle entre le Va- lais et la Haute-Savoie.

De Champéry, l'on aperçoit fort bien le signal de Bostan, séparé des Dents Blanches par le Pas de la Bédaz, entre le vallon de Barmaz et la vallée du Clé- vieux, torrent qui se jette dans le Gif- fre, à Samoëns.

De Barmaz, on se rend au Chalet de Bonaveau en une heure et demie, par un petit col qui coupe un contrefort de la Dent de Bonaveau.

Non loin de là, se trouve la cascade de la Saufflaz, le Pas d'Encel et le romantique vallon de Suzanfe, qu'en- tourent des montagnes de premier or- dre: la Dent du Midi, la Tour Salière, le Mont Ruan et le massif oriental des Dents Blanches.

Deux cols très fréquentés sont ceux des Portes de l'Hiver conduisant à Montriond et des Portes du Soleil, al- lant vers Morgins.

Comme on le voit, le touriste, dans ce délicieux recoin de l'Alpe qu'est

Champéry, n'a que l'embarras du choix, entre des excursions charmantes et de grandioses ascensions.

A. DE CLAPAREDE. *)

i) Champéry et le Val d'Illiez.

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Pour le Simplon

EUX qui, commodément,,as,' sis, dans les élégantes voi- tures du Simplon, passent le souterrain célèbre, ont- ils une idée quelconque de la route incomparablement belle qui

franchit la montagne à ciel ouvert!

Hélas! nous craignons bien que la merveilleuse trouée risque de plus en

plus de reléguer dans le domaine des choses vieilles et oubliées ce pas- sage grandiose; c'est regrettable, car parmi tous les chemins alpestres, il n'en est pas de plus beaux, tant à cause des sites qu'il traverse que grâce à la har- diesse des travaux qu'il a fallu exécu- ter pour établir cette communication en- tre le Valais et l'Italie.

Bien que le défilé du Simplon ait souvent été franchi au cours des âges et qu'il soit d'un accès relativement fa- cile, du moins du côté nord, jusqu'au village de Simplon, il n'était pourtant pas considéré comme un passage im- portant; au temps des Romains, au Moyen-Age encore et même au com- mencement du XIXe siècle, c'est tou- jours par le St-Bernard que passaient les armées et les expéditions commer- ciales.

On assure que les Cimbres et certains corps de troupes romaines l'ont fran-

chi; pourtant ce n'est que Napoléon qui a fait de cette route un passage acces- sible aux plus grandes caravanes. Il se- rait oiseux d'ajouter qu'il n'avait pas en vue les intérêts de notre pays, mais qu'il ne songeait qu'à ouvrir une route facile pour les contrées du Sud à ses sol- dats avides de conquêtes et de gloires.

Ce fut au mois de mai 1800, époque à laquelle les hauteurs de cette région étaient encore couvertes de neige que le grand général conduisait un armée de 60,000 hommes avec 60 canons par les sentiers en apparence impraticables du St-Bernard. Son but était de déblo- quer Desaix retenu à Gênes; par la ba- taille de Marengo, si glorieuse pour les

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armes françaises, il réussit dans son plan.

Dès lors, envisageant l'avenir avec ce coup d'oeil qui lui était particulier, convaincu d'ailleurs que l'Italie ne pou- vait être conquise et dominée par la France, qu'autant que ses armées à lui pourraient franchir les Alpes et péné- trer au cœur des plaines lombardes,

Napoléon conçut le projet inouï de construire une route carrossable sur ces hauteurs inaccessibles.

La route du Mont Cenis ne pouvait suffire à son ambition, celle du St-Ber- nard était trop à l'ouest, le Simplon seul réunissait toutes les conditions voulues. On ferait donc le Simplon.

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ô6 JOURNAL ILLUSTRE DES STATIONS DU VALAIS

DILIGENCE DU SIMPLON

En 1800, déjà, les travaux commen- cèrent dans la partie méridionale au Val de Vèdro, tandis que, dans le Va- lais, le premier coup de pioche n'était donné qu'en 1801. Ces travaux exigè- rent des frais considérables, mais Na- poléon .n'était oas homme à recu.lgr^BMJ&^ttM. à 30.000 ouvriers v étaient occupés.

L'avance des travaux n'était cependant pas assez grande au erré du général qui avait hâte de faire flotter ses éten- dards victorieux au delà des monta- gnes.

« Quand donc mes canons pourront- ils passer?», demandait-il fréquem- ment.

Enfin, au bout de six ans, la route était prête; coût 18 millions. — Si ce chemin, achevé dans ces conditions, de- vint la meilleure des voies alpestres en Suisse, il en était le plus mauvais avant que le consul en eût entrepris la cons- truction. Quand le fameux voyageur

Ebel, l'auteur du premier guide du tou- riste en Suisse, vit ce chemin, il jeta cet.

te exclamation : « C'est un endroit hor- riblement périlleux » !

Il est naturel qu'on ait de tout temps attaché une grande importance à cette, route. Au congrès de Vienne on ne céda l'ancienne République de Gênes au Pié- mont qu'à la condition que celui-ci s'en- gagerait à entretenir la partie méridip- nale du passage.

Le col du Simplon est franchi par une route de 63 km. qui part aujour- d'hui de la ville de Brigue. Le piéton met 6 heures de Brigue à l'hospice, 8

heures de Brigue au village du Sim- plon et 6 heures de Simplon à Domo- dossola. Au point de vue pittoresque, la route du Simplon surpasse en beauté et en variété toutes les autres routes des Alpes; elle peut en même temps rivali- ser avec les.plus intéressantes comme

hardiesse de construction, celle qui est la première en date des routes alpestres qui ont relié le versant N. au versant S. des Alpes. C'est en même temps avec le Lukmanier, le passage le moins éle- vé entre la Suisse et l'Italie.

Aujourd'hui faut-il craindre que la voie souterraine fasse oublier la route

construite par le premier Consul à tra- vers un des massifs les plus imposants de nos Alpes. Nous ne voulons pas que la poste du Simplon, si pittoresque et singulièrement agréable à ceux qui goû- tent les charmes d'un voyage en haute montagne, ait fini son service; il ne se- ra pas dit non plus que facteurs et can- tonniers, occupés jadis dans la belle saison sur ce chemin très fréquenté, se retirent également.

De gracieuses stations s'étagent Je long de la route; plusieurs des anciens refuges sont devenus des hôtels; pour- quoi donc, le printemps revenu, ne re- verrait-il pas les beaux jours d'autan et n'entendrait-il pas la voix joyeuse de ceux oui ne cesseront de l'aimer et de

l'admirer? Quel gracieux panorama et quel charme tranquille recèlent les vil- lages et mavens de Rosswald, de Bé- risal, d'Eggen, de Gstein, sans oublier le joli village du Simplon, doucement

posé au milieu de vertes prairies, à la base du contrefort du Fletschhorn.

Le Simplon revivra; sa route maies- tueuse et fière verra accourir les fou- les de touristes et amateurs du beau Valais; le souterrain n'aura pu vaincre la belle et grandiose nature qui convie à ses beautés tant de ceux qui les cher- chent en vain ailleurs.

AUGUSTE MERINAT.

L'HOSPICE DU SIMPLON

JOURNAL ILLUSTRE DES STATIONS DU VALAIS 29

SlMPLON-VlLLAGE (Julliea Frères)

Les Gorges du Durnand et le Vallon de CHampex

Dans ces murailles gigantesques Au milieu du bruit des torrents Les voix des esprits titanesques Hurlent des chants incohérents.

UT donc, devant cet étrange spectacle, pourrait se dé- fendre d'une admiration

craintive et superstitieuse!

Gorges hautes et pro fondes, sombres et mystérieuses, où le Durnand, échappé du vallon de l'Ar- pette, vient se briser sur les saillies du roc et tomber en miettes avec des ru- gissements de colère.

Une galerie de 800 mètres longe ces murailles et traverse les gorges, sus- pendue sur l'abime.

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LAC CHAMPEX

LES GORGES DU DURNAND

Quatorze cascades de 9 à 15 mètres, se précipitent ensemble dans le fond de cet antre de la terreur et rejaillis- sent en poussière des vasques naturel-

les où elles vont se pulvériser.

Un tel tableau est bien fait pour ser- vir d'entrée au paisible vallon de Cham- pex que nous atteignons, au sortir des gorges, par le riant plateau de Chan- ton-Lombard (880 m.).

Des Mavens de Lombard, la montée devient raide pendant vingt minutes;

on a à sa droite le mont Bovine (2236 m), la Croix de Prélaye (2369 m), la Pointe-Ronde (2655 m) ; le paysage est reposant, la flore remarquable, et c'est à travers de grandes forêts et de verts coteaux qu'on arrive à Mariottv, sur le territoire de la commune d'Orsières.

C'est ici le point de départ pour les ex- cursions du Catogne et du Signal de

Bovine.

En suivant le pied du Catogne, nous traversons la hameau de Champex-d'en.

30 JOURNAL* ILLUSTRE DES STATIONS DU VALAIS Bas (1370 m.), puis, par de eras pâtu-

rages, atteignons Champex-d'en-Haut (1430 m.), où l'on fait généralement une courte halte pour se rafraîchir dans les rustiques buvettes qui s'v trouvent.

• e s champs d'airelles, de bruyères, de rnododendrons et de busseroles s'é- tendent devant nous, à l'ombre de bel- les forêts de mélèzes et de sapins, entre d'énormes blocs erratiques, paysage féerique, qui sert de parc naturel à la coquette station qui surgit soudain à mes yeux, comme un majestueux lever de rideau: Champex!

Il y a 2 'A heures que nous avons quitté les Gorges du Durnand, et nous

une de nos plus coquettes et de nos plus célèbres stations alpestres.

De grands et somptueux hôtels s'y partagent avec des chalets privés et des pensions-restaurants, la foule des tou- ristes qui y devient chaque année plus grande.

Le lac, qui fait la joie des villégiatu- rants, a 530 m. de longueur, 340 de lar- geur et 5 m. de profondeur; il est très poissonneux et la pêche v constitue un des délassements favoris de l'étranger, avec le canotage.

Champex possède télégraphe, télépho.

ne, un bureau de poste, des bazars, des pâtisseries, boulangeries et magasins de

BEL-ALP ET LE GLACIER D'ALETSCH

voici au col du vallon, à 1404 m. d'al- titude.

Devant nos veux fascinés, un lac mi- nuscule étincelle comme un bijou dans sa gaine, en face d'un géant alpin de 4317 mètres, le Grand-Combin.

Cette miniature de lac avec son ca- dre de forêts noirs, fait songer à celui de Lamartine:

O! lac, rocher muet, Qrotte, forêt obscure....

Que vous dirai-je de Champex?.... Il y a cinquante ans, ce n'était qu'un pâ- turage, avec quelques chalets de mon- tagnards, où les promeneurs de Marti- gny et d'Orsières allaient volontiers se

reposer le dimanche, pendant la belle saison.

Aujourd'hui, c'est, avec Champéry, dont le nom semble en être le dérivé,

tout ce qui peut être utile ou simple ment agréable à la montagne.

Le soleil s'v lève tôt et s'v couche tard; la température y est adoucie par le voisinage des forêts et la proximité du Catogne qui l'abrite des vents du Nord.

C'est pourquoi Champex ne tardera pas à devenir, comme Montana, Cham- péry, Morgins et Loècheles-Bains, une station d'hiver qui n'aura rien à envier à Davos ni à Château-d'Œx.

Les excursions à faire de Champex sont nombreuses; ce sont les Chalets d'Arpette (1647 m.); les Orands-Plans 2000 m.) ; Chez les Reuse; le Signal, vue magnifique sur le val de Ferret, les Chalets d'En-haut, etc.

Les ascensions dont Champex est le point de départ, sont: le Col de la Bréyaz (2479 m), qui se fait en trois

heures par le val d'Arpetta; la Pointe des Ecandies (2873 m), en cinq heures, de la cabane d'Orny; la Pointe d'Ornv (3278 m.) en sept heures par le val d'Arpetta, et la Fenêtre du Chamois, ou en 2 l/2 heures, de la cabane d'Or- ny; la Cabane de Saleinaz (2691 m), en six heures, par Praz-de-Fort et le glacier de Saleinaz. Enfin, le Catogne (2579 m), en quatre heures, par le Col du Bonhomme, une des vues les plus étendues des Alpes suisses.

On va de Champex à Chamonix par Ferret, le glacier de la Neuvaz, le Col d'Argentières (3520 m.) et le glacier du même nom (19 à 20 heures), ou par Praz-de-Fort, le glacier de Saleinaz et le col du Chardonnet (3346 m), en 12 heures, enfin, par la Combe d'Orny, le glacier d'Orny, celui du Trient, le Col du Tour (3350 m.) et le glacier du Tour, en 11 heures; ce dernier itinérai- re est le plus facile et le plus fréquenté.

Du Col du Tour, on peut gagner le col de Balme (2204 m.), d'où l'on jouit d'une vue magnifique sur la chaîne du Mont-Blanc, la Vallée du Rhône et les Alpes bernoises, jusqu'à la Furka.

Il est difficile, comme on le voit, de trouver dans le monde du tourisme al- pestre une station mieux dotée que

Champex. A. DUBUZ.

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La Vallée de Gonches

Hill ⁰

sr se rend de Naters à Bel- Alp (2137 m.), en quatre heures, en passant pas les les jolis villages de Gei- men et de Platten, restés très primitifs, dans leur heureuse soli- tude.

De l'esplanade de l'hôtel Bel-Alp, la vue est des plus étendues et de toute beauté. Elle découvre toute la partie su- périeure du glacier d'Aletsch et la par- tie méridionale des Alpes valaisannes, du Monte-Leone au Cervin.

Un peu plus loin, de l'autre côté de la moraine, on rencontre l'excellent hô- tel de Rieder-Furka, sur le chemin de Bel-Alp à l'Eggishorn, qu'on atteint en cinq heures et demie. . '•'.,.

C'est de la gentille station de Bel- Alp qu'on fait l'ascension du Sparr- horn (3026 m) et qu'on se rend dans la vallée de Lcetschen par le Beich- pass (3136 m.) en neuf heures.

JOURNAL ILLUSTRE DES STATIONS DU VALAIS 31

Fiesch Fiesch

A trois heures de l'hôtel se trouve la cabane d'Oberaletsch (2670 m.), d'où l'on fait l'ascension du Nesthorn (3820 m.).

Fiesch est une iolie station sur la route de Brigue à Oletsch.

L'excellent hôtel et pension Glacier et Poste se trouve situé à l'altitude de 1070 m. C'est une paisible station cli- matérique située au pied de l'Eggis- horn, à l'entrée du glacier de Fiesch et de la sauvage vallée qui v mène, et où se trouve le beau pâturage de la Stock- alpe. On va aussi de Fiesch à Binn par

Ernen et le fameux défilé des Twingen.

On monte de Fiesch à l'Eggishorn en quatre heures et demie, à travers les fo- rêts et les pâturags.

A l'altitude de 2193 m., on rencontre le bel hôtel Jungfrau^ un modèle du genre, et l'on atteint le sommet (2934 m.) en deux heures, par un sentier fa- cile.

Soudain, devant vos yeux dilatés par l'admiration et la surprise, se déroule le plus fastueux panorama glaciaire qu'on puisse imaginer.

C'est d'abord le glacier d'Aletsch, avec le lac de Merjelen, le Rothorn et le Sattelhorn, vers l'Orient, la Jung- frau, le Mœnch et l'Eiger, le Finster- aarhom, les Straalhôrner, le Schreck- horn, au midi le Mont-Rose, l'Alphu- bel, F Alla) in, les Mischabel, le Cervin, le Weissmies, au dernier plan, dans le tout lointain, le Mont-Blanc.

Sur un rocher dominant la partie su- périeure du glacier d'Aletsch, situé à

2844 mètres, M. Cathrein, le proprié- taire de l'Hôtel lungfrau à l'Eggis-

horn, a construit l'hôtel Concordia, dans un centre où convergent les qua- tre plus hauts glaciers du massif et d'où l'on fait toutes les ascensions de la région.

De l'Hôtel lungfrau, on peut aller à Bel-Ain en cinq heures et demie par un chemin muletier qui traverse les pâtu- rags de Betten, l'alpe de Goppisberg et Rideralp. (1925 m. — Hôtel Cathrein.) Après avoir repris, à Fiesch, la route de la vallée de Conches et franchi Ober- wald, le dernier village avant d'arriver au glacier du Rhône, par un paysage austère et pauvre de -végétationy**OH-' arrive à Gletsch, formidable vague de

glace se fravant un passage entre ïçs flancs du Galenstock et du Gersten- horn.

C'est ici la célèbre station qui a porté le nom de son fondateur, Joseph Seiler, aux quatre vents de la renommée.

La station de Gletsch est une des plus belles et des plus fréquentées de la Suisse alpestre.

Le Grand Hôtel du Glacier du Rhô- ne, un des plus renommés de la Suisse, se trouve situé à la bifurcation des rou- tes de la Furka et du Grimsel, distantes de Gœschenen de 40 km et de Mei- ringen de 37.

Plus haut que Gletsch, surplombant le glacier, et à l'altitude de 2300 mè- tres, on rencontre la station et l'hôtel Belvédère, point culminant de la vallée de Conches, d'où le regard se perd, de toutes parts, sur les merveilles de ce pe-

tit empire glaciaire. D.

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32 JOURNAL ILLUSTRE DES STATIONS DU VALAIS

C A B A N E D E S M I S C H A B E L

Les Mischabel

E superbe massif des Mi- chabel sépare la vallée de Saas de celle de St-Nico- las.

Il s'étend du Balfrin au Strahlhorn, et son Dom s'élève à l'alti- tude de 4544 mètres, la plus haute de nos Alpes qui se trouve entièrement sur territoire suisse.

C'est sur les flancs abrupts de ce co- losse de pierre que se dresse le toit hos- pitalier de la cabane des Mischabel, à l'altitude de 2890 mètres.

On peut s'v rendre de Randa en qua tre heures, et de là atteindre le Dom

en huit heures; l'ascension se fait avec guides et porteur.

Peu de cimes ont une célébrité plus grande et plus méritée que celles des Mischabel, entourées, de trois côtés, d'autres gréants alpins qui s'appellent le Weisshorn (4512 m), le Rothorn de

Zinal (4223 m), le Gabelhorn (3135 m.), le Strahlhorn (4191 m ) , l'Allalin

(4034 m.), le Pontjengrat (3660 m.), le Weissmies (4031 m.), le Fletschhorn (4001 m.), enfin le Balfrin, qui élève sa croupe neigeuse à 3802 mètres, com- me une sentinelle placée à l'avant gar- de de cette armée de titans.

#

Chronique des Stations

Premières ascensions La première ascension du Mont- Blanc de cette saison a été faite le 15

luin par M. Georges Lemaître, ingé- nieur à Genève, accompagné du guide

Paul Cachât et du porteur Ed. Cachât.

Le 17, le capitaine Lavcock quittait le Savov-Palace à Chamonix pour faire l'ascension du Mont-Blanc en compa- gnie des guides Paul Cachât et Fran- çois Lechat et des porteurs Ed. Cachât et Edouard Charlet.

Après avoir passé la nuit à la ca- bane des Grands-Mulets, les touristes atteignaient la cime le 18, à 9 heures du matin.

L'ascension de l'Aiguille des Grands- Charmoz a été faite le 17 iuin par 4 touristes accompagnés des guides Jo- seph Ravanel et Camille Simone!, d'Ar- gentière.

Grâce au temps merveilleusement beau qui a favorisé les excursionistes, ces courses ont été faites dans de très bonnes conditions.

('oiiimiiiiiqué imr le Si/ndhiil d iiiithilire de kl Vallée de Cltiiiiiniti.r.

* a

Le roi des Belges, accompagné d'un officier d'ordonnance, le baron Buff h, a effectué du 10 au 14 juin, depuis l'hô- tel Bellevue au Simplon-Kulm, dans le plus strict incognito, sous la conduite

de deux guides, Benoit et Albert Sup?r- saxo, l'ascension du Spizhorn, 2731 mètres, du Hübschhorn, 3196 m., de là, par la crête est, le 14, celle du Flets:h- horn, 4011 m. Depuis cette cime, la co- lonne descendit sur Saas-Fée. Le roi a entrepris encore lundi matin l'ascension de la Langefluh, 2849 m. Il est reparti lundi soir pour son pays.

La première ascension du Cervin a été faite mardi par M. Levsnger, de Zurich, avec les guides Hermann et Mans-Peter Perren, de Zermatt. Partie à 1 h. 1/2 de la cabane, la caravane a

atteint le sommet à 9 h. 50; elle était de detour à la cabane à 5 h. 30.

L'ascension a été faite avec crampons à glace ; par places, le neige était moins mauvaise qu'on ne le craignait.

Le temns, légèrement brumeux, à con- trarié l'ascension.

—o—

Circulation des automobiles La route des Bains de Loèche est ouverte à la circulation des automobi- les tous les samedis, à partir de 4 h. du soir, iusqu'au lundi matin, à 9 h.

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Champéry est situé dans le Val d'illiez, au pied de l'imposant massif de la S e n t du Midi; son climat tempéré, le nombre infini des excursions dont il est le point de départ, la richesse de sa flore, en font un des séjours préférés des familles, des touristes et des convalescents.

Champéry est un beau village où l'on trouve tous les perfectionnements et toutes les facilités désirables, télégraphe et téléphone, lumière et chauffage électriques, sources abondantes sous haute pression, système du tout à l'égout, établissements de bains, salons de coiffure, beaux magasins. Un docteur et un pharmacien y sont en résidence et les malades ont, en outre, à leur disposition, une source d'eau minérale sulfureuse, alcaline et lithinée d'une grande efficacité. Pendant toute la saison, de nombreuses distractions sont réservées aux séjournants, tels que concerts, bals, fêtes alpestres, feux d'artifice, jeux de lawn-tennis et croquet, pêche, etc. Beaucoup de conva- lescents font avec succès des cures de lait et de raisin ; les familles trouvent, en outre, à Champéry, le grand avantage de pouvoir pren- dre des leçons de français, allemand et anglais, données par des professeurs résidant à la station ; les étrangers peuvent également suivre les cultes catholique, protestant évangélique et anglican.

La Société d'embellissement et d'utilité publique fait chaque année de grands frais pour rendre le séjour de Champéry de plus en plus agréable aux nombreux touristes qui le fréquentent pendant la saison.

Le Val d'illiez a une flore superbe qui renferme des espèces très rares ; elle est en plein épanouissement dès le mois de juin et transforme toute la région en un merveilleux parterre fleuri ; en automne, les belles forêts présentent l'agréable spectacle de leurs solitudes empourprées.

Grâce à sa position abritée et à son chemin de fer ouvert toute l'année, Champéry constitue à la fois une station estivale et hivernale

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