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Submitted on 1 Jan 1972
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Spectre d’absorption infrarouge du monocristal de thiourée dans les phases para- et ferroélectriques
A. Delahaigue, B. Khelifa, P. Jouve
To cite this version:
A. Delahaigue, B. Khelifa, P. Jouve. Spectre d’absorption infrarouge du monocristal de thiourée dans les phases para- et ferroélectriques. Journal de Physique, 1972, 33 (5-6), pp.507-512.
�10.1051/jphys:01972003305-6050700�. �jpa-00207277�
SPECTRE D’ABSORPTION INFRAROUGE
DU MONOCRISTAL DE THIOURÉE
DANS LES PHASES PARA- ET FERROÉLECTRIQUE S (1)
A.
DELAHAIGUE,
B. KHELIFA et P. JOUVE Faculté des Sciences de ReimsLaboratoire de
Physique Moléculaire,
BP347, 51-Reims,
France(Reçu
le 6 décembre1971)
Résumé. 2014 Nous avons obtenu les spectres d’absorption infra rouge de 500 à 4 000 cm-1 en
lumière polarisée, de monocristaux de Thiourée (taillés parallèlement aux axes cristallographiques)
dans la phase paraélectrique (300 °K) et dans une des phases ferroélectriques (77 °K). Nous avons
observé le changement de phase et de nouvelles bandes ont été interprétées.
Abstract. 2014 Infra-red absorption spectra from 500 to 4 000 cm-1 with polarized radiation (oriented parallel to the crystallographic axes), of monocrystalline Thiourea have been measured in the paraelectric phase (300 °K) and in one of the two ferroelectric phases (77 °K). A phase
transition has been observed and new bands have been assigned.
Classification Physics Abstracts
18.00 - 18.30
I. Introduction. - Le monocristal de Thiourée est actuellement le seul cristal moléculaire
présentant
lephénomène
de la ferroélectricité. En fonction de latempérature
les études de la constantediélectrique [1], [2],
ont montré que le cristal de Thiouréeprésente cinq phases
dont deux sontferroélectriques.
Seules les
phases
1 et V ont été étudiées par spectro-scopie
en rayons X[1 ], [3], [4].
Ce sont donc les seulesphases
dont la structure cristalline soit connue. La structure cristalline de laphase paraélectrique
V estdécrite par le groupe
d’espace D2h (P
n ma),
dans laphase ferroélectrique
I, la structureappartient
augroupe
d’espace C2@ (P21 m a).
Nous nous sommes
proposés
d’étudier le spectre de vibrations moléculaires du monocristal de Thiourée dans lesphases
1 et V.Depuis
lespremiers
travaux deLecomte et
Freymann [6],
la Thiourée à l’état depoudre,
oudispersée
dans duNujol,
oudéposée
surun support par
évaporation
dusolvant,
a été étudiéepar de nombreux auteurs en
infrarouge proche
etmoyen
[11], [12], [13], [14], [15], [16]
et par diffusion Raman[7], [8].
Récemment Mc Kenzie[9]
et surtoutBrehat et Hadni
[10]
ont obtenu les spectresd’absorp-
tion
infrarouge
lointain du monocristal de Thiouréeentre 300 OK et 80
OK,
obtenant toutes lesfréquences
externes. Le spectre
d’absorption infrarouge
desfréquences
internes du monocristal de Thiourée n’est donc pas connu. Notre but est d’obtenir ce spectre et d’attribuer les bandesd’absorption
observées.II. Conditions
expérimentales.
- Nous avonsobtenu des monocristaux de Thiourée par
évaporation
et refroidissement lents d’une solution saturée dans le méthanol. Nous avons déterminé les trois axes
cristallographiques
du cristal à latempérature
ordi-naire à l’aide d’un
microscope polarisant
et par dif- fraction des rayons X. Leplan
declivage (100)
estperpendiculaire
à l’axeferroélectrique [100].
Les axesdu cristal restant
inchangés
entre lesphases paraélec- trique
V etferroélectrique
I, nous avons taillé trois lames cristallines(100), (010), (001), qui
ont été amin-cies à l’aide d’abrasifs
jusqu’à
uneépaisseur
de 10 g.Le caractère monocristallin des lames ainsi taillées est vérifié par les
figures caractéristiques
d’interfé-rence, au
microscope polarisant.
Les lames cristallines sont alorsplacées
dans un cryostat permettant de travailler à latempérature
ambiante(phase V)
et àla
température
de l’azoteliquide (phase
ferroélec-trique I).
Les spectres ont étéenregistrés
sur un spec-tromètre Beckman IR 12, dont le faisceau lumineux
a été focalisé sur le cristal. La
polarisation
de la lumièreinfrarouge
est obtenuegrâce
à unpolariseur
àgrille
d’or.
III. Vibrations moléculaires dans le cristal. - Dans la
phase paraélectrique
V la structure cristalline appar- tient au grouped’espace D 16
avec 4 molécules parmaille,
lasymétrie
du site estCs.
Lasymétrie
molécu-Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003305-6050700
508
laire pose un
problème.
La molécule de Thiourée à l’état libre estplane,
donc desymétrie C2,,
mais en1968 Elcombe et
Taylor [5]
ont montré en étudiant la diffraction des neutrons que dans lecristal,
la molécule n’estplus plane,
deux atomesd’hydrogène
sont situésà
(0,067
±0,006) Á
duplan
moyen de lamolécule,
la molécule
possède
donc lasymétrie C,,.
Dans laphase ferroélectrique
1 le grouped’espace
du cristalest
C2
avec 4 molécules par maille. Lasymétrie
dusite est
toujours C..
Pour lasymétrie
de lamolécule,
l’étude par diffraction des neutrons
[5]
a montré que les 4 molécules de la maille forment deuxpaires
nonéquivalentes.
Les deux molécules de l’une despaires
sont presque
planes,
les deux atomesd’hydrogène
étant à
(0,037
±0,013) Á
duplan
de la molécule. Les deux molécules de l’autrepaire possèdent
deux atomesd’hydrogène
situés à(0,09
±0,01) A
duplan
molé-culaire. En toute
rigueur,
lasymétrie
moléculaire estCs.
Notre étude ne peut pas trancher entre les
symé-
tries
C2,
etCg
pour lamolécule,
car comme le montre le tableau de corrélation(tableau I)
lasymétrie
et leTABLEAU 1
nombre des vibrations fondamentales sont
identiques,
que l’on admette l’une ou l’autre des
symétries
pour la molécule.En supposant la molécule isolée de
symétrie C2,,
nous obtenons pour les 18 vibrations internes : 7
Ai
+ 2A2
+ 6B1
+ 3B2.
Les 2A2
inactives eninfrarouge
pour la molécule isolée deviennent actives dans le cristal(tableau I).
En supposant la molécule isolée de typeCs,
les 18 vibrations internes sont 10 A’ + 8A",
toutes actives eninfrarouge.
Nous avons établi le tableau de corrélation
(tableau I).
Dans laphase paraélectrique V,
le tableau de corrélation permetde prévoir
72 vibrationsinternes,
dont 28 sont actives en
infrarouge :
Dans la
phase ferroélectrique
1 sur les 72 vibrationsinternes
prévisibles,
56 sont actives eninfrarouge :
Le spectre
d’absorption
entre 4 000 et 400 cm-’est donc
complexe.
Pour nous aider dans nos attribu-tions,
nous avonspolarisé
la lumière incidente. La table de caractère des groupesD2h
etC2y (tableau II)
nous
indique
les bandes observables enabsorption infrarouge
suivant la direction du vecteurchamp électrique
de la lumière incidente dans lesphases
1 et V.IV. Résultats. - Nous avons
reporté
dans lestableaux III et IV les
fréquences
observées.Les fondamentales sont attribuées de
façon
certaine(sauf
dans larégion
de 3g) grâce
aux spectres en lumièrepolarisée,
dont nousdonnons
un aperçuglobal
de 500 à 4 000 cm -1(Fig.
1 et2).
Enparticu-
lier la bande fondamentale
w(N-H) qui
a été donnépar divers auteurs
[11], [13], [14]
sur des échantillonspolycristallins
à desfréquences
allant de 460 à 750cm -1
est en fait à 776
cm -1
à 300 OK(phase V)
et se décom-pose en
Ai
+ 2B2
à 77 OK(phase I)
comme leprévoit
le tableau de
corrélation,
lasymétrie
des bandes nouspermettant d’être certains de l’attribution. Dans la
région
de 500 à 640cm -1
il ne nous a pas étépossible d’exploiter
le spectre à 77OK, l’absorption
étanttrop intense. Nous étudierons dans l’avenir cette
région
avec une autretechnique.
Dans la
région
de 3 g,l’absorption
est trèsintense,
mais il nous estpossible
de mesurer lesfréquences
dans les
phases
1 et V. Les attributions sont par contre hasardeuses. Nous avonsreporté
dans letableau IV les
fréquences
de diffusion Raman obte-nues par W. Meier dans un travail non
publié.
Apartir
de ces résultats et des nôtres, nous avons attribué les
fréquences
de valence des vibrateurs N-H.Dans cette
région,
nous devons attribuer 4 fonda- mentalesparmi
les bandes observées dans les deuxphases.
Si nous sommes certains despolarisations,
ilnous est par contre,
plus
difficile depréciser
si unebande est
fondamentale, harmonique
ou combinaison.Nous avons
placé
les fondamentales dans lespositions qui
nous semblent lesplus probables.
Dans laphase
1TABLEAU II
Bandes observables en
absorption
infra rougeTABLEAU ,III
510
TABLEAU 111
(.suite)
Les bandes de la
région
de3 }l
sontprésentées
dans le tableau IVTABLEAU IV
FIG. la.
FIG. 1 b.
FIG. 1 C.
Fig. 1. - Spectre d’absorption infrarouge du monocristal de Thiourée en lumière polarisée dans la phase paraélectrique V.
FIG. 2a.
FIG. 2b.
FIG. 2c.
Fm. 2. - Spectre d’absorption infrarouge du monocristal de Thiourée en lumière polarisée dans la phase ferroélectrique I.
512
les bandes
Ai
etB2
à 3 348cm -1
peuvent être ratta- chées àplusieurs
bandes. Nous avonssupposé qu’elles provenaient
de ladécomposition
de la fondamentale deplus
hautefréquence.
Les attributions du tableau IV sont une base de travail. Nous travaillerons ultérieurement sur des cristaux
isotopiques
mixtes pour vérifier oucompléter
les résultats dans la
région
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