PSI* — 2019/2020 — Corrigé partiel du T.D. 07 Page 1
13. Solution
a)Rappelons que, pour tout x réel,
1−2xcost+x2= x−eit x−e−it = x−eit 2.
Si |x|= 1, cette expression est strictement positive pour tout t, alors I(x) est une banale intégrale d’une fonction continue sur le segment [0, π](théorèmes opératoires classiques).
Pourx= 1, la fonction t→ln (1−cost)2 est continue sur ]0, π]et (1−cost)2 ∼
t→0
t4
4 d’où ln (1−cost)2 ∼
t→0lnt4 4 ∼
t→04 lnt
(les ln des fonctions équivalentes sont encore équivalents car la limite est nulle, donc différente de 1. . . ). Comme la fonctionlnest intégrable sur]0, π](voir par exemple une primitive. . . ), j’en déduis que I(1) est bien définie.
Par ailleurs, le changement de variable C1 bijectif u=π−tmontre que I(x) =
0
π
ln 1−2xcos (π−u) +x2 (−du) =
π
0
ln 1 + 2xcosu+x2 du=I(−x).
Avec x= 1, ce résultat montre la convergence deI(−1). De plus on constate queI est une fonction paire.
Pourx= 0, j’écris I 1
x =
π
0
ln 1
x2 x2−2xcost+ 1 dt=−πlnx2+I(x), autrement dit
I 1
x =I(x)−2πln|x|.
b)Nous avons vu au a) que I est définie sur R et paire. Pour montrer qu’elle est continue sur R, il suffit d’après la relation précédente de montrer qu’elle est continue sur[−1,1], puisqueI coïncide sur R\[−1,1] avecx →I(1/x) + 2πln|x|, qui sera alors bien continue sur ]−∞,−1] et sur [1,+∞[ en vertu des théorèmes opératoires classiques (et limites à gauche et à droite en±1sont bien identiques puisqueln 1 = 0!!).
Je vais donc chercher à dominer f : (x, t)→ln 1−2xcost+x2 pour (x, t)∈[−1,1]×]0, π[.
∗ pour t fixé dans ]0, π[, la fonction x →f(x, t) = ln x−eit 2 est continue sur [−1,1] (théorèmes opératoires classiques, puisque eit n’est pas réel)
∗ pourxfixé dans[−1,1], la fonctiont→f(x, t) = ln x−eit 2 est continue par morceaux sur]0, π[
pour les mêmes raisons
∗ domination : avec l’inégalité triangulaire, j’obtiens immédiatement, pour(x, t)∈[−1,1]×]0, π[
0<1−2xcost+x2 = x−eit 2≤4,
mais il faut faire attention aux valeurs négatives def ! Je minore donc : 1−2xcost+x2= sin2t+ (x−cost)2 ≥sin2t.
par conséquent :
· soit0<1−2xcost+x2 <1, auquel casln sin2t≤f(x, t)<0
· soit1−2xcost+x2 ≥1, auquel cas 0≤f(x, t)≤ln 4 d’où dans tous les cas
|f(x, t)| ≤2 |ln sint|+ ln 2
et la fonctiont→2 |ln sint|+ ln 2 est bien continue par morceaux et intégrable sur ]0, π[(car ln sint ∼
t→0lntcomme au a)).
En conclusion, I est bien continue sur [−1,1], donc sur Rd’après les remarques précédentes.
I est paire et continue surR.
PSI* — 2019/2020 — Corrigé partiel du T.D. 07 Page 2 c)Pour la dérivation sous le signe somme, je travaille plutôt sur [a, M], avec a, M fixés tels que
1< a < M. D’après l’inégalité triangulaire bis, j’ai
∀(x, t)∈[a,+∞[×[0, π] x−eit ≥x−1≥a−1, (1) donc
∗ pour tfixé dans ]0, π[, la fonction x→f(x, t) = ln x−eit 2 est C1 sur [a, M](théorèmes opéra- toires classiques d’après(1))
∗ pourxfixé dans[a, M], la fonctiont→f(x, t) = ln x−eit 2 est continue par morceaux sur[0, π]
pour les mêmes raisons
∗ pour x fixé dans [a, M], la fonction t→ ∂f
∂x(x, t) = 2 (x−cost)
1−2xcost+x2 est continue par morceaux sur[0, π], toujours pour les mêmes raisons
∗ domination : grâce à(1), j’ai, pour(x, t)∈[a, M]×[0, π]
∂f
∂x(x, t) ≤ 2 (M+ 1) (a−1)2 ,
et cette dernière fonction (constante) est bien continue par morceaux et intégrable sur le segment [0, π]!
Ainsi, le théorème de dérivation sous le signe s’applique : I estC1 sur [a, M], cela pour tous a, M tels que 1< a < M, donc I estC1 sur ]1,+∞[et, d’après la formule de Leibniz, pourx >1fixé,
I′(x) =
π
0
2 (x−cost) 1−2xcost+x2dt.
Pas mieux que le changement de variable C1 bijectif u= tan (t/2), en considérant que l’intégrale est calculée sur [0, π[:
I′(x) = 2
+∞
0
1 +u2 x− 1−u2 (1 +x2) (1 +u2)−2x(1−u2)
2du 1 +u2
= 2
x
+∞
0
2x2 1 +u2 −2x 1−u2
[(1 +x2) (1 +u2)−2x(1−u2)] (1 +u2)du
soit, en écrivant (habilement) 2x2 = 1 +x2+x2−1 et en réécrivant le dernier dénominateur I′(x) = 2
x
+∞
0
1
1 +u2 + x2−1
(x+ 1)2u2+ (x−1)2 du qui se coupe en deux intégrales convergentes :
I′(x) = 2 x
π
2 + x2−1 (x−1)2
x−1
x+ 1arctan x+ 1 x−1u
+∞
0
soit après simplifications (!!) :
∀x >1 I′(x) = 2π x . d)Je dispose donc d’une constante C telle que
∀x >1 I(x) = 2πlnx+C et alors d’après a)
∀x∈]0,1[ I(x) =I 1
x + 2πlnx=C.
OrI est continue en 0 etI(0)vaut trivialement 0, doncC = 0. Finalement, par continuité et parité : I est nulle sur [−1,1] et, pour|x|>1,I(x) = 2πln|x|.