Lycée Fénelon Sainte-Marie Classe de MP
Année 2017-2018 Mathématiques
Devoir maison n ◦ 09 – durée du premier jet : 2 heures
À rendre le lundi 27 novembre
On noteAune matrice carrée d’ordren >0à coefficients complexes,In est la matrice identité carrée d’ordren >0 ayant des1 sur la diagonale et des zéros ailleurs.
Le noyau et l’image d’une matrice désignent respectivement le noyau et l’image de l’application linéaire canoni- quement associée à cette matrice.
On considère la matrice MA carrée d’ordre2nà coefficients complexes définie par blocs de la façon suivante : MA =
0 In
A 0
.
1. Soitφl’application qui à tout vecteurX deCn associe le vecteur X
0
deC2n. (a) Montrer queφest une application linéaire.
(b) Montrer queφ est bijective du noyau de la matriceA vers le noyau de la matrice MA. Quelle relation en déduit-on entre les dimensions deKer (MA)et deKer (A)?
(c) En déduire le rang de la matriceMAen fonction du rang de la matriceA. Citer le théorème utilisé.
2. On suppose, dans cette question, que la matriceAest diagonalisable et inversible.
(a) Exprimer la matriceMA2 en fonction deA.
(b) Démontrer que la matriceMA2 est diagonalisable.
(c) Montrer que la matrice MA2 est inversible.
(d) En déduire, en citant le théorème du cours utilisé, que la matriceMA est diagonalisable.
3. On suppose, dans cette question, que la matriceMA est diagonalisable.
(a) Démontrer queIm (MA) = Im (MA2).
(b) En déduireKer (MA) = Ker (MA2).
(c) Montrer que la matrice A est inversible (indication : pour X ∈ KerA, on pourra considérer le vecteur 0
X
).
(d) Démontrer que la matriceA est diagonalisable.
4. Que peut-on déduire des questions 2. et 3. ?
Lycée Fénelon Sainte-Marie Classe de MP
Année 2017-2018 Mathématiques
Devoir maison n ◦ 09 – correction
d’après E3A 2013 MP maths B
1. a) C’est immédiat.
b) Il est clair que Kerϕne contient que la colonne nulle, donc ϕ est injective. Par conséquent l’applicationϕ réalise une bijection deKerAdansϕ(KerA).
D’autre part, soitZ = X
Y
∈C2n, avecX etY dansCn. Alors :
Z∈KerMA⇐⇒
0 In
A 0 X Y
= 0⇐⇒Y = 0etAX= 0⇐⇒X ∈KerAetZ =ϕ(X), et donc KerMA=ϕ(KerA) ce qui achève la démonstration.
c) Si B ∈ Mp(C), alors la formule du rang appliquée à l’endomorphisme canoniquement associé à B donne dim KerB+ rgB =p.
Les deux questions précédentes montrent que les sous-espaces KerA et KerMA sont isomorphes, donc ont même dimension.
Compte tenu des dimensions de ces matrices, on en déduitn−rgA= 2n−rgMA, soit rgMA=n+ rgA. 2. SupposonsAdiagonalisable.
(a) On obtient immédiatement MA2= A 0
0 A
.
(b) On choisit, dans Mn(C), P inversible et D diagonale telles que A = P DP−1. Posons Q =
P 0 0 P
et E =
D 0 0 D
. On vérifie immédiatement que Q
P−1 0 0 P−1
=
In 0 0 In
= I2n, donc que Q est inversible, d’inverse
P−1 0 0 P−1
; et que QEQ−1= A 0
0 A
=MA2 . Puisque E est diagonale, MA2 est bien diagonalisable .
(c) On vérifie immédiatement que l’inverse deMA2est
A−1 0 0 A−1
. (d) Notonsλ1, . . . ,λp les valeurs propres deux à deux distinctes deMA2
. Puisque MA2
est diagonalisable, le polynôme scindé à racines simples
p
Y
k=1
(X−λk)annuleMA2
. Par conséquentR(X2) =
p
Y
k=1
(X2−λk)annule MA.
Puisque MA2 est inversible, ses valeurs propres sont non nulles. Ainsi chaque λk a deux racines carrées distinctesµk et−µk; de plus, lesλk étant distincts, les2pnombresµ1,−µ1, . . . ,µp,−µpsont deux à deux distincts.
On a alorsR=
p
Y
k=1
(X−µk)(X+µk), ce qui montre queRest également scindé à racines simples. Puisque MAadmet un polynôme annulateur scindé à racines simples, on sait alors que MA est diagonalisable .
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3. SupposonsMA diagonalisable.
(a) Soit(X1, . . . , X2n)une base deC2n constituée de colonnes propres pourMA, associées aux valeurs propres λ1, . . . , λ2n. Pour simplifier les écritures, on suppose qu’il existeptel queλk 6= 0sik≤p, etλk= 0 pour k > p.
L’espace ImMA est alors engendré par les colonnes (AX1, . . . , AX2n) = (λ1X1, . . . , λ2nX2n). Il est clair qu’on peut supprimer dans cette famille les vecteurs nuls, et diviser chacun des vecteurs restants par leλk
associé, sans modifier le sous-espace engendré. On a donc ImMA= Vect(X1, . . . , Xp). Les vecteursXk forment aussi une base de vecteurs propres pourMA2
, associés aux valeurs propresλk2
. Le même raisonnement montre que l’image deMA2est engendrée par ceux de ces vecteurs qui sont associés à une valeur propre non nulle ; on en déduit ImMA2 = Vect(X1, . . . , Xp) = ImMA .
(b) La question précédente montre, grâce à la formule du rang, queKerMAet KerMA2 ont même dimension.
De plus, siX ∈KerMA alorsMA2
X =MA(MAX) = 0. Il s’ensuit queKerMA⊂KerMA2. On en déduit que KerMA= KerMA2 .
(c) Soit X ∈ KerA. Un calcul immédiat montre que 0
X
est dans KerMA2, donc dansKerMA d’après la question précédente.
Mais on a vu en 1. que les éléments deKerMAsont de la forme Y
0
, doncX = 0. Par suiteKerA={0}, ce qui suffit à prouver que Aest inversible .
(d) Notonsul’endomorphisme deC2ncanoniquement associé àMA2
. PuisqueMAest diagonalisable, la matrice MA2 l’est aussi et donc aussiu.
D’autre part, la forme de la matriceMA2
montre que le sous-espaceF deC2n engendré par lesnpremiers vecteurs de la base canonique est stable paru; puisqueuest diagonalisable, on sait qu’alors l’endomorphisme
˜
u=u|F induit parusurF l’est aussi. Mais la matrice de u˜estA, et donc Aest diagonalisable .
4. On a démontré : MA est diagonalisable si et seulement siAest diagonalisable et inversible .
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