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Recherches sur les phénomènes magnéto-optiques dans les cristaux
Jean Becquerel
To cite this version:
Jean Becquerel. Recherches sur les phénomènes magnéto-optiques dans les cristaux. Radium (Paris), 1907, 4 (2), pp.49-57. �10.1051/radium:019070040204900�. �jpa-00242221�
Recherches
surles phénomènes
magnéto-optiques dans les cristaux
Par Jean BECQUEREL,
Ingénieur des ponts et chaussées. Assistant au Muséum de Paris.
LES théories électronique conduisant à considé-
rer la matière commc formée par des groupe- ments de
corpuscules
électrisés, il étaitimpor-
tant de rechercher expérimentalement, aussi hien dans les corps solides que dans les gaz, la nature des
particules dont les vibrations produisent l’élliission et
l’absorption
de la lumière. l,a théorie donnée par M. Lorentz pour expliquer le phénomène de Zeeman aétabli que les atomes des vapeurs peuvent être regar- dés comme renfermant des électrons
négatifs,
tout att’ait analogues et peut-être même identiques aux cor-
puscules
cathodiques. Je nie suis proposé de recher- cher si une semblable conclusion pouvait être étendueaux corps à 1 état solide, et ,je suis parvenu u mettre
en évidence, dans certains cristaux naturels, une action d’un champ magnétique sur le mouvement des élec-
trons 1. Les résultats, notablement différents de ceux
qui ont été obtenus avec les corps gazeux soulèvent des
problèmes
importants et apportent une contribu-Lion nom elle a l’étude de la constitution de la nlatière,
en
particulier
des corps cristallisés.Le phénomène de la polarisation rotatoire magné- tique a,
depuis longtemps
révélé une action du magné-iisine sur la propagation de la lumière dans un corps solide, liquide, ou gazeux. Ur, depuis la découverte de M. Zeeman, les expéricnces relative au pouvoir rota-
tatoirc de la vapeur de sodium, pour les longueurs
d’onde voisines de celles des raies D, ont montré com-
ment la polarisatiun rotatoire magnétique est liée a
l’clicl- simultané du phénomène de Zeeman et de la
dispersion
anomale. Il était donc naturel de penser que dans les corps solides et liquides une semblableliaisoll pouvait exister, c’est-à-dire que le phénomène
de Faraday pouvait être corrélatif d’un changement
de période du mouvement des électrons.
Pour observe un effet du magnétisme sur les
bandes d’absorption, je lnc suis adressé aux corps solides qui possèdent des bandes fines, e’ est-à-dire aux
cristaux naturels contenant des terres rares. Deux corps, le xénotime et la tysonite ont donné des résul- tats très nets.
1..Jean BECQUEREL. Comptes rendus de l’Académie des sciences.
1906, 26 mars, 9 avril, 21 mai. 19 novembre, 5 décembre, 10 décembre, 24 décembre ; 1907, 21 janvier.
Le xénotime ou hussakite,
phosphate d’yttrium
etd’erbium, est l’un des cristaux présentant les bandes lcs
plus
liflcs; ces bandes solt pour la plupart dues àl’ crbiul11. Les cristaux dont je mc suis serv i proviennent
de nattas (llinas Geraës). La tysonite, nuorure de cérium, lanthane, didvme, qui donne principalement
le spectre du didy111e, provient de Pike’s Peak (Colo- rado)’ .
Les cristaux possèdent, comme on le sait,
plusie1rs
spectres
d’absorption 2;
le xénotime et la td sonite étantuniaxes ont seulement deux spectres principaux : un spectre ordinaire
correspondant
à des vibrations de Fresnel normales tl l’axe optique et un spectre extraordinaire correspondant à des vibrationsparal-
lules à l’axe.
Dispositif. - Ces spectres sont observés au moyen d’un spectroscope à réseau plan de Rowland (8 centi-
mètres de largeur, 568 traits au milli1ètre). Un
même objectif de 1m,30 de distance focale est traverse ii la fois par les rayons incidents et par les rayons dif- fractés. Le spectre est observé ou
photographié
dansle plan focal de l’objectif. l,a lame cristalline, placée
entre les poles d’un électro-aimant iiveiss, dans une
monture permettant de l’orienter, est vivement éclai-
rée par un faisceau émané d’une
lampe
Nernst, et son image est projetée sur la fente du spectroscope. Un rhomboèdre de spath permet d obtenir deux image contiguës et d observer simultanément les spectres correspondant à deux vibrations rectangulaires.1. - Propagation de la lumière normalement
aux lignes de force du champ magnétique.
Trois cas se présentent suivant que l’axe optique
est parallèle au champ magnétique, parallèle au fais-
ceau lumineux, ou normal à la fois au champ et au
faisceau.
1° Axe optique parallèle au champ magnétique.
- Un observe simultanément les dcux spectres ordi-
naire et extraordinaire.
1. Les cristaux de tnsonite mont été aimablement cédés par M. Werlein.
2. Henri BECQUEREL. Ann. de Chimie et de Phys., 6 scric.
t. XIV, 1888, page 170.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:019070040204900
50
a) Le spectre ordinaire, formé par les vibrations normales au champ, présente des modifications tout à lait analogues au
phénomène
de Zeeman dans te casle plus simple, c’est-a-dirc que les bandes donnent des doublets on des élargissements symétriques. Avec
le xéllotilnc, l’ordre de grandeur du phénomène est
pour beaucoup de bandes notablement plus
grand
que renet Zeeman : il exislc plusieurs bandes pour
lesquelles les composantes du doublet soiii dans un
champ de 50 000 unités G. G. S.
plus
écartées tluc l’intervalle qui sépare les raies D. Ainsi deux bandes delongueurs
d’onde642uu,27
et643uu,43
ont donnédans nll
champ
évalué a 26850 unités C. G. S. des écartements d’environ 0uu,94 et0uu,81,
entre leurscomposantes, et la bande 522,15 un écartement de
0uu,62. Cette dernière bande
322uu,15, particulière-
ment fille et nette, est représentée sur la figure 1 qui
Fig. 1.
est la
reproduction agrandie
de laphotographie
d’ungroupe de Landes situées dans le vcrt, obtenue avec
une lame de xénotime taillée
parallèlement
a l’axe,de
0mm,8 d épaisseur.
Dans le même groupe une bande’)6 à peine
perceptilile
donne un doublet presque aussi écarté que le précédent. La bande 520,65 sedédouble également; les autres bandes s’élargissent
et la bande 525,1 s’étale tellement qu’elle disparaît.
Il est à remarquer que les élargissements ne peuvent guère être étudiés sur un cliché ou la largeur de
l’image dépend
de la quantité de lumière qui tombesur le cristal et de la durée de pose, mais on observe très aisément le phénomène aBcc un oculaire.
Une bande
657uu,
16, sur laquelle nous reviendronsplus loin, fait exception il la loi de sBmétrie présentée
par toutes les autres bandes. Cette bande se déplace
vers le rouge, quel que soit le sens du champ.
Les bandes
d’absorption
de latysonite
sont beau-coup plus larges que celles du xénotime; quelques-
unes présentent un léger élargissement ou plutôt de-
viennent un peu plus uoues : ces Bariations sont très difficiles à observer.
1» Alors que le spectre des vibrations normales
au champ donne un
phénomène
de même nature,quoique l’Il général d’un autre ordre de grandeur que l’effet il JI’(’ll (’sL
plus
de même dtl spectre des vibrations extraordinaires (iiiNous observons eit ell’el, non plus seulement des
modifications symétriques, mais encore toutes les formes de dissymétrie : élargissements et doublets
dissymétriques, déplacement
du maximumd’absorp-
tion d’un sent côté aBee déformation de lat bande, affaiblissement de l’intensité sans
déplacement
vi-silllc. Le sens des
dissymétries
esiindépendant
dusens du champ.
Dans la
tysonite,
une bande du spectre extraor- dinaire625uu,
la vibration étantparallèle
au champ,donne un doublet
dissymétrique
d’écartement consi- dérable (0uu,5 pour un champ de 28 000).2° Axe otc cristal parallèle au faisceau lumi-
neux.
Le spectre ordinaire cst scul visible.
c) Considérons dabord le spectre des vibrations ordinaircs normales au champ ; nous observons un phé-
nomenc très ilportalit : bien quc les vibrations ordi- naires aient par rapport au
champ
la même orientation que dans le cas précédeiniiient étudié (a), les bandesse comportent d’une façon toute différente et leurs variations en général dissymétriques, n’ont absolu- ment aucun rapport aucc le, modifications symé- triques obtenues dans le premier t-as. - La figure 2 représente le même groupe que la figure 1 et l’on peut Boir en
particulier
que la bande 522, 15) qui pré-cédemment donnait un doublet symétrique aussi écarté q ne les raies D, se déplace très
légèrement
vers leviolet et se défurll1e en même temps.
Nous verrons dans l’c;posé, de la théorie de ces
phénomènes duc la variabilité des modifications pré-
sentécs par le spectre des vibrations ordinaires nor- males alll champ, suivant l’orientation délace du
cristal, est une conséquence du dichrotsme el de
l’existence à l’intérieur du cristat, lorsque te champ
est excité, d’une composante de la force électrique nor-
male au champ, c’t
longitudinale
par rapport au faisceau lumineux.Il est clair que dans ces conditions les modifications des Jwndl’s devront dépendre non seulement du
Fig. 2.
1. Spectre ordinaire vibration parallèle au champ.
2. - - - normale 3. - en dehors du champ.
1. Biréfringence magnétique.
a :520,63: b. 522,15: c: 524,58.
2. spectre réseau Rowland. 1, 2, 3, champ 24600: 1, champ 27200
unités C. G. S.
spectre que Ion observe, mais aussi du spectre lon-
gitudinal
(correspondant u des vibrationsparallèles
u la direction du iaisceau). Snivant l’orientation de J’axe
optique, ce specvru longitudinal sera le spectre ordi-
naire c’est-à-dire le même spectre que celui que ron obserBe, ou sera le spectre extraordinaire. Dans le
premier cas (a) les modifications sont
symétriques
comme dans les corps isotropes ; dans le second cas (c)
des
dissymétries apparaissent
des que les bandes pro-venant des mêmes électrons n’occupent pas exactement la même
position
dans les deux spectres.el) Le spectre des vibrations ordinaires parallèles
ail champ présente également toutes les formes de modifications symétriques et
dissymétriques.
LesFig. 3.
1. Spectre ordinaire en dehors du champ
2. - - vibration parallèle au champ.
3. - - normale -
a: 630pp.36: b: 638uu.10.
1er spectre réseau Rowland. champ magnétique 28760 unités C. G. S.
écartements de certains doublets sont considérables.
Les figures 2, 5, 4 représentent pour trois des principaux groupes du xénotime les modifications subies par les spectres des vibrations ordinaires nor-
males et parallèles au champs l’axe optique étant di- rigé suivant le faisceau lumineux.
Biréfringence
magnétique.
- L axe étant paraï-ieie au faisceau, le cristal sc cumpurlu en dehors du champ magnétique comme un corps isotrope et pro-
page sans altération une vibration
rectiligne
d’orien-Fig. 4.
1. Spectre ordinaire en dehors du champ.
2. - vibration parallèle au champ.
3. - - - normale -
a: 486pp,7: b: 188uu.9.
2e spectre réseau Rowland. champ magnétique 28 760 unités C. G. S.
tation quelconque, Il n’en est plus de même dans le champ magnétique ; une vibration rectiligne est
transformée en une vibration
elliptique.
Cette Û2?’c- fringence magnétique peut se mettre en évidence par une expérience identique à celle qui a été réaliséepar
MM. Voigt
et Wiechert 1 avec la vapeur de sodium.On
place
la lame cristalline entre deux niçois parallèlesou croisés à 45° de l’horizontale, et on
projette
sur lafente du spectroscope l’image d’un compensateur de Babinet placé entre les deux nicols et orienté de 111a- iiière que la frange centrale soit horizontale, c’est-a- dire normale ii la fente : on voit alors dans toute
l’étendue du spectre une ligne noire correspondant au point oit la frange coupe la fente. Aux envi-
rons des bandes on constate que, lorsque le
champ
est
produit,
la ligne noire sc disloque, et que par cull-séquciii ulle différence de marche s’est
produite
entrela vibration
parallèle
et la vibration normale au champ.Comme dans le cas de la sapeur de sodium, le phé-
nomène
s’explique
dans ses moindres détails par l’effet simultané de ladispersion
anomale et de l’iné- galité des modifications produites par le champ surles bandes, suivant que les vibrations sont parallèles
uu normales au champ.
La ugure 2 représente le phénomène pour le groupe de bandes situé dais le vert dans un champ évalué à
27 200 gauss. Malgré la faible épaisseur de la lame
cristalline
(0mm,8) la
différence de marche atteint1/3
h àl’intérieur de certaines bandes.
51 J.re optique normal 1 au champ magnétique et
au Faisceau lumineux.
e) Le spectre extraordinaire formé par les vibra- tioiib normales au champ présente des modifications
1. W. VOIGT. Wied. Ann., 67. 1899, p. 545.
52
plus ou moins
dissymétriques,
pour la même raison que le spectre ordinaire dans le cas (2, c)./’) Les bandes du spectre ordinaire, la vibration
étant parallèle au champ, se comportent exactement
comme dans le cas (2,rl).
Le tableau ci-dessus résume les modifications ob- servées pour deux des principaux groupes du xéno- Lime et pour la tysonite dans nn champ magnétique
évalue à 26440 unités C. G. S.
Le
champ
a été obtenu en mesurant le flux magné- tique qui travcrse une petite bobine placée entre les pules, lorsque l’on renverse le courant dans les bo-bines de l’électro-aimant.
Les longueurs d’onde ont été mesurées par conlpa- raison avec le spectre du fer.
II. - Propagation de la lumière parallèlement
aux lignes de force du champ magnétique.
Deux cas sont à distinguer suivant que l’axe optique
du cristal est normal ou parallèle au champ magné- tique.
10 Aae optique perpendiculaire ail champ ma- gnétique.
g) Le spectre des vibrations ordinaires normales au
champ se comporte comme dans le cas (1, 2, c) et
donne les mêmes modifications.
h) Le spectre extraordinaire, les vibrations étant normales au champ, présente les mêmes variations que dans le cas
précèdent
(I, 5, e).2° Axe optique parallèle au.T lignes de foï-ce.
Le cristal étant dans la
position
ou la biréfringence disl)araît, on pouvait s’attendre à trouver unphéno-
F 1 g. ).
Vibrations circulaires inverses. - a : 486 uu,7; b: 488 uu,9.
2e spectre réseau Rowland. champ 14100 unités C. G. S.
mené analogue à l’effet Zecman qui consiste, comme
on le sait, en un dédoublement de chaque bande d’absorption en deux parties correspondant, à l’absor- ption de vibrations circulaires inverse. On observe en
effet avec toutes les bandes du xénotime, et certaines
bandes de la tysonite, le même phénomène. Lorsqu’on
excite le champ, les bandes se comportent comme
dans le cas où le faisceau est normal et l’axe parallèle
au champ (1, 1, a), chaque bande donne un élargisse-
ment ou un doublet symétrique dont l’écartement est le même que dans le cas (a) pour la même valeur du
champ ; chaque composante est plus faible que la bande primitive.
Analysons
la lumière en disposant entre le cristal el la fcnte une lame quart d’onde suivie d’un rhomboèdre de spath permettant d’obtenir dans l’oculaire deuxplages
continues et d’analyser à la fois deux vibra- tions circulaires Inverses. En excitant le champ ma-Vibrations circulaires inverses. - a : 520,65; b : 522,15; c : 524,38.
’2e spectre réseau Rowland, champ 11.100 unités C. G. S.
gnétique, on voit en général chacune des bandes se
déplacer
dans des sens opposes dans les deux plages enconservant la même
largeur
et la même intensité, la variation de longueurs d’onde étant proportionnelle il’intensité du champ. Les deux composantes décalées
Fjg. 7.
Vibrations circulaires inverses. - a : 650,56; b : 638,10.
1er spectre réseau Rowland, champ 14100 unités C. G. S.
l’une par rapporta l’autre
correspondent
àl’absorption
de deux vibrations circulaires de sens opposés.
Les figures 5, 6 et 7 représentent lc phénomène
pour trois groupes du xénotime dans un champ évalue
a 14100 unités.
contrairement à la loi générale observée dans les spectres des gaz et des vapeurs, les bandes d’une même plage, correspondant à des vibrations de même sens, ne sont pas toutes déplacées du même c.ôté. (ln
sait que, dans toutes les manifestations connues du
phénomène de Zeeman, celle des deux vibrations cir- culaires qui a le même sens que le courant magnéti-
salit s’est toujours
déplacée
du coté du violet ; nna pu conclure de ce fait que les spectres de raies
des vapeurs
sont produits par des électrons néga-tifs.
Dans les cristaux les bandes qui correspondent aux
vibrations avant le sens du c ourant qui circule dans les bobines de l’électro-aimant sont aussi souvent
déplacées vers le rouge que vers le violet. Cette varia- hilité du sens, dans lequel le chanlp magnétique dé- place des vibrations circulaires de même sels, est un des résultats les plus importants de ces recherches. Ce
phénomène observé avec le xénotime et avec la tyso-
Bite soulève un problèllle d’un intérêt considérable relativement à la constitution de la matière.
14
Deux
explications
peuvent rendre compte do ce phénomène.1° Le champ magnétique pourrait à l’intérieur de certaines relions
atomiques prendre
des valeurs très diverses et même changer de sens. Non seulement onrendrait compll’ ainsi de la variabilité du sens des
déplacements, mais si l’on admet, comme te veulent certaines théories, que les électrons sont tous iden-
tiques aux
corpuscules
cathodiques, la variabilité observée dans les changements de fréquence serait également expliquée.D’après
lagrandeur
des chan-gements de longueur d’onde obtenus avec le xénotime,
qui doivent être
proportionnels
au champ magne- tique, au carré de la période et au rapport de la charge il la masse des électrons, il faudrait admettre, si l’nnprend pour e m
la valeur 1,8ü 107,que le champ peut varier dans le xénotimc de 200000 unités dans 1n sens, ii 200000 unités en sens
contraire,
lorsque
lechamp
extérieur est seulement de 25000 unités.2" t ne autre
hypothèse,
à mon avisplus
vraisem-hlablc, est la suivante : les
corpuscules
absorbant lalumière seraient très différents les uns des autres. Il existerait des électrons positif,,; et des électrons négatifs, pour lesrrluels le rapport de la charge il la
masse atteindrait dans le xénotime Ire valeur de 1,5
à 1,6 108, valeur huit ou neuf fois supérieure au rapport de la
charge
à la 111aSSe descorpuscules
cathodiques. Dans latysonite
les électrons correspon- dans aux bandes sensibles situées dans la partie visibledu spectre seraient du même ordre de grandeur que les
corpuscules
cathodiques.Si cette
hypothèse
était reconnue exacte, il faudrait alors adnlettre non seulement qu’il existe dans cescristaux des électrons positifs
capahl(.s
de yibrer,mais qu’il existe aussi des électrons négatifs fort différents des corpuscules cathodiques, et il faudrait renoncer à considérer ces derniers comme l’atome d’électricité.
Ce sont ces dernières conclusions que je crois
devoir admettre, jusqu’à preuve du contraire.
Nous avons dit
précédemment
que, dans les deuxplages
obtenues avec un rhomboèdre de spathprécédé
d’un quart d’onde, la plupart des bandes sc déplacent
en des sens opposés, en gardant leur intensité et leur largeur. Il existe plusieurs bandes qui se comportent
d’une façon anormale et dont l’étude m’a paru inté- ressante.
Sansinsister sur quelques dissymétries provenant de
la proximité de bandes irès voisines qui. lorsque le champ est excité, empiètent plus ou nloins les unes sur
les autres, je signalerai les modifications suivantes : 1° Plusieurs bandes (485,5uu, 487,5uu, 545, 8uu),
donnent dans l’une des deux plages un doublet symé- trique aii lieu d’un simple déplacement : dans l’autre
plage on observe un rétrécissement de la bande dont le milieu devient plus intense; l’effet change de sens
en même temps que le champ. On peut interpréter
très simplement ce
phénomène
en admettant que la bande est constituée par deux parties accolées qui correspondent a des électrons de signes contraires,pour lesquels la valeur absolue dit rapport delà charge
à la masse est la même. Ces électrons qui ne différe-
raient que par le signe delà charg(’ el auraient des
périodes
très voisines feraient partie d’un même grou- pement. L explication de ces apparences nie paraittrès difficile si l’on n’admet pas l’existence d’électrons de
signes
différents.2° Une bande
657, 16uu.
subit une modification d’un nouveau type. Cette bande, peu intense, sedéplace
du côté du rouge dans chacune (les deuxplages de 0,1uu dans un champ de
15 000 unités.Celle des composantes qui correspond à des vibrations
de même sens que le courant
magnétisant, augmente
d’intensité aux
dépens
de l’autre composante qui s’affaiblitjusqu a
devenir presqueimperceptible ; je
n’ai pu observer d’une manière certaine un décalage
entre les deux composantes.
Nous avons vu
précédemment
que, lorsque le fais-ceau est normal et l’axe
optique parallèle
ait champ (1, 1 , a) cette même bande se comporte égalementd’une manière différente des autres et se
déplace vers
le rouge, au lieu de donner un élargissement ou un
doublet symétrique ayant son milieu a la même
place
que la bande primitive.
Il ne ln ’a pas sen1blé
possible
de rendre compte deces modifications en admettant que la bande provienne
de
plusieurs
espèces d’électrons etje
pense que l’on observe un phénomène intimement lié au magnétismemoléculaire.
Décomposons
en effet en deux vibrationscirculaires inverses la
projection
du mouvement de) chaque électron sur un plan normal il l’axe. Si nous supposons que les orbites des électrons oit que certains groupements de ces électrons puissent s’orien-ter sous l’action du champ, et que la somme des
amplitudes
des mouvements circulaires d’un sens devienne notablement différente de la somme desamplitudes des mouvements contraires, l’une des composantes deviendra plus forte aux dipens de
l’autre et l’on observera une dissymétrie d’intensité, variable avec lé sens du champ. Cette conclusion est
absolument conforme aux observations faites avec la bande 657,16 pour laquelle le sens de la
dissymétrie
correspondrait il une orientation de mouvements d’élec-trons positifs. D autre part, l’ensemble des électrons
sera équivalent à un ainlan orienté suivant les lignes de force, or les cristaux de xénotime sont magnétiques
et un cube s’oriente de manière que l’axe soit parallèle
au champ; ce fait est encore conforme aux hypothèses précédentes.
Le talbeau suivant donne les valeurs des décalages
observés entre les composantes correspondant à des
vibrations circulaires inverses, pour deux des groupes
principanx du xénotime et pour la tysonite. Les déca-
!ages des bandes fines ont pu être mesures avec preci-
sion au moyen d’un oculaire i micromètre, mais pour les bandes larges, les valeurs ne sont qu’approximatives.
Si l’on évalue comme
précédemment
le champ magnétique en mesurant le flux qui traverse unebobine placée entre les pôles, on obtient vraisembla-
ment une valeur trop grande le champ n’étant pas nnilôrnle enl re les pôles percés et le cristal sc trouvant
dans la région oit le
champ
est minimum. Si l’on remarque, comme nous le montrerons d’ailleurs dansl’expose de la théorie, que pour les bandes fines le décalage doit être pour une même valeur du champ égal u l’écartement du doublet obtenu quand le
faisceau est normal et l’axe optique
parallèle
auchamp,
et que de plus cet écartement est
proportionnel
au champion peut en mesurant avec précision le décalagedes composantes de la bande fine 522,15 et compa- raiii ce décalage i l’écartelnent du doublet
précédenl-
ment observé (1 1a), obtenir une valeur plus exacte du champ magnétique à 1 endroit oil se trouve je cristal.
Pour les nombres renfermés dans le tableau ci-dessus, la valeur
du champ
évaluée avec la bobine a été lrnn-vée égaie à 16 5’20, tandis
qu’évaluée
par ledéplace-
ment de la bande 522,15 elle serait seulement de
14500; cette dernière valeur est
probablement plus
exacte. J’ai indique dans le tableau les valeurs appro- cliées du rapport de la charge a la masse des électrons
en prenant pour 1!’ champ la valeur 14500.
111. - Polarisation rotatoire magnétique.
Les phénomènes de
polarisation
rotatoire magné- tique dans le xénotime sont intimement lies aux varia- tions que les bandes d’absorption subissent dans 1111 champ magnétique.L’expérience suivante met el1 évidence la polarisai ion
rotatoire magnétique dans unc lame normale u l’axe.
On fait tomber sur une lame, d’environ 1 millimètre d’épaisseur, un faisceau de lumière blanche polarisée rectilignement. Un rhomboèdre dc spath
placé
devantla fente du spectroscope donne dans l’oculaire deux
plages
contiguës, polarisées dans deux directions rectan-yllaires,
qui
ont même intensité si le polariseur estconvenablenlent orienté. En
produisant
unchamp
ma- gnétiquc d’environ 15 000 unités, dont leslignes
deforce sont
parallèles
au faisceau incident et à l’axroptique de la lame cristalline, on voit les bandes du spectre nrdinaire d’absorption changer d’aspect. Dans
Polarisation rotatoire magnétique.-a: 630,36; b: 638,10.
1er spectre réseau Rowland. champ 13 200 unités C. G. S.
l’une des plages de l’oculaire, toutes les bandes cor-
respondant
à des électrons négatifs deviennent phisnoires en leur milieu, plus étroites et plus la
luminosité augmentant sur les bords ; ail contraire, les bandes d’électrons positifs deviennent plus pales et paraissent s’étaler. L’inverse a lieu dans l’autre plage
et l’effet change de sens en même temps que le champ magnétique.
Les figures 8 et 9 représentent ce phénomène. ()ii
observe ainsi que de part et d’autre de chacune des bandes qui donnent un décalage entre les ’2 compo- santes correspondant à des vibrations circulaires in-
verses, le pouvoir rotatoire est positif (dans le sens
du courant magnétisant) si la bande correspond à des
électrons négatifs, et négatif si la bande correspond
à des électrons positifs. J Il milieu de chaque