HAL Id: jpa-00208625
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Submitted on 1 Jan 1977
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Caractéristiques d’un plasma d’argon fortement ionisé dans une décharge pulsée à basse pression
J. Jolly
To cite this version:
J. Jolly. Caractéristiques d’un plasma d’argon fortement ionisé dans une décharge pulsée à basse
pression. Journal de Physique, 1977, 38 (6), pp.659-667. �10.1051/jphys:01977003806065900�. �jpa-
00208625�
CARACTÉRISTIQUES D’UN PLASMA D’ARGON FORTEMENT IONISÉ
DANS UNE DÉCHARGE PULSÉE A BASSE PRESSION
J. JOLLY
Laboratoire de
Physique
des Plasmas(*),
Université ParisXI,
Bâtiment212,
91405Orsay,
France(Reçu
le 30 décembre1976, accepté
le25 fevrier 1977)
Résumé. 2014 On
développe
un modèle théorique de la colonne positive d’une décharge permettant de calculer la température électronique, la densité électronique et le champ électrique en fonctiondes paramètres de la décharge : densité de courant, pression de remplissage et rayon du tube. Ce modèle s’applique aux décharges pulsées fonctionnant à basse
pression (10-2-10-1
torr) et pour de fortes densités de courant (100 à 1 500A/cm2).
Les valeurs calculées sont en bon accord avec de nombreux résultats expérimentaux.Abstract. 2014 A
theoretical, model
of thepositive
column is used to calculate electron temperature electron density and electric field as a function of the discharge parameters : currentdensity,
fillingpressure and tube radius. This model is applicable to pulsed discharges in the low pressure range
(10-2-10-1
torr) and high current density (100 to 1 500A/cm2).
The calculated values are in good agreement with a number of expérimental results.Classification Physics Abstracts
6.700
1. Introduction. - Les
d6charges electriques
dansdes tubes de faibles diam6tres
(1
a 10mm)
permettent d’obtenir desplasmas
fortement ionises et sont utili-sees,
notamment, pour la realisation de lasers ioni- ques. La mesure descaractéristiques
de cesplasmas pr6sente
degrandes
difficultesprincipalement
en cequi
concerne latemperature electronique.
11 est doncint6ressant de
pouvoir
calculer lesgrandeurs
fonda-mentales de tels
plasmas
etplus particulierement
ladensite
electronique,
Jatemperature electronique
etle
champ electrique,
apartir
desparam6tres
ext6rieursde la
d6charge facilement
accessibles a la mesure tels que la densite de courant, lapression
deremplis-
sage et le rayon du tube. Le modele
theorique
de lacolonne
positive d6velopp6
dans cette etudes’applique
a une
d6charge
fonctionnant enregime pulse
avec desdensit6s de courant
importantes.
La duree del’impul-
sion doit etre suffisante pour que s’6tablisse un
regime quasi-stationnaire.
Lesequations
de base sont1’6qua-
tion de conservation des
particules chargees. 1’6qua-
tion de conservation de
1’energie
et la loi d’Ohm.On fait de
plus 1’hypothese
de la neutralite en volume duplasma.
Les calculs semblables
publi6s pr6c6demment [1-5]
ne sont pas
toujours
en accord avec les resultatsexp6rimentaux, principalement
pour les fortes densi-(*) Laboratoire associ6 au C.N.R.S.
tes de courant. Ces d6saccords
proviennent d’hypo-
th6ses pas
toujours bien justifiees.
Certains auteurs[1]
ont
n6glig6
les collisions electrons-ions dans le terme de mobilite de la loid’Ohm,
alors que ce terme estpreponderant
devant les collisions électrons-neutresaux fortes densit6s de courant. Dans de nombreux calculs
[1-4],
il n’a pas ete tenu compte de la diminu- tion de la densite du gaz neutre due aux ionisations.Enfin dans toutes les theories
existantes,
les auteursne consid6rent que l’ionisation en une seule
6tape
alors que l’ionisation par l’interm6diaire d"6tats excites
joue
un role au moins6gal
dans ce type deplasma.
Sobolev et al.[7]
ont attire I’attention surl’importance
de cet effet.2. Modèle
th6orique.
- 2. .1 EQUATIONS DE BASE. -Pour une
pression
deremplissage
donn6e on a, àla
temperature ambiante,
la densite de gaz ng. On suppose que la densite se conservependant l’impul-
sion c’est-a-dire que meme si des effets
thermiques importants
interviennent(chauffage
des atomes etdes
ions)
le gaz n’a pas le temps dequitter
le tube.On peut donc
ecrire,
ou no, ni et ne sont
respectivement
les densitesmoyenn6es
radialement d’atomes neutres, d’ions etArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01977003806065900
660
d’électrons
pendant l’impulsion.
Onn6glige
danscette
equation
la densite des ionsmultichargés.
Les ions sont cr66s par ionisation en volume et sont d6truits par recombinaison sur les
parois.
L’6quation
de conservation s’6crit sous forme int6-gr6e,
R est le rayon du
tube, Ci = Q; we ) le
coefficient d’ionisation par collisions6lectroniques englobant
tous les m6canismes d’ionisation et
ip
la densite de courantionique
sur lesparois
du tube.Dans la colonne
positive
le courant est essentielle- mentelectronique
et la loi d’Ohms’6crit,
ou E est le
champ 6lectrique longitudinal
et Jle la mobilite6lectronique
donn6e pare et me sont
respectivement
lacharge
et la masse de1’electron, Ceo
=Qeo we )
etCei = Q,i we )
lescoefficients de transfert de
quantite
de mouvementpour les collisions électron-neutre et electron-ion.
L’6nergie 6lectrique
foumie auplasma
estdissip6e
sur les
parois
et sous forme de rayonnement. Leterme de
perte
parrayonnement
est tres difficile à 6valuer car ildepend
despopulations
de tous les6tats excites
atomiques
etioniques. Cependant
onconsidere
g6n6ralement [1-6]
que ce terme restepetit
devant
1’6nergie perdue
sur lesparois.
Dans cettehypothese
le biland’énergie s’66rit,
ou
Vp
est lepotentiel paroi
par rapport a 1’axe dutube, V >
lepotentiel
moyen dans leplasma
etV;
1’energie
d’ionisation.Vp - ( V >
et 2kTele repr6-
sentent
respectivement l’énergie perdue
par un ion et par un electronatteignant
laparoi.
Ces
equations
permettent de determiner les gran- deurs caract6risant leplasma,
no, ne,Te, E
en fonc-tion des
param6tres
de lad6charge ng, j,
R si on saitexprimer :
le coefficient d’ionisationC;,
les coeffi- cients de transfert dequantite
de mouvementCeo
et
Ce;,
la densite de courantionique
sur lesparois jp
et les
potentiels Vp
etV >.
2.2 CALCUL DU COEFFICIENT D’IONISATION. - Nous allons montrer que l’ionisation en
plusieurs etapes
contribue sensiblement a la
production
d’ions dansun
plasma
suffisamment ionis6. Les ions sont cr66s par collisions entre les electrons et les atomes. Le taux d’ionisation s’6critou
Co représente
l’ionisation directe apartir
duniveau fondamental et
Cj’
l’ionisation des niveauxj
excites. C’est ce terme que nous allons calculer main- tenant.
On peut écrire que le nombre total d’6tats excites
produits
apartir
du niveau fondamental doit 8tre6gal
au nombre total d’ionisations d’6tats excitesplus
le nombre de d6sexcitations vers 1’6tat fondamen-tal,
car les transitions entre 6tats excites ne modifient pas lapopulation globale
et les fuites ne se r6alisent que par l’ionisation et par le fondamental. Si onnéglige
les collisions entreparticules lourdes,
on aAu
premier
membrefigurent
les termes de creation et au second membre les termes de destruction. A et grepr6sentent respectivement
lesprobabilités
de tran-sition d’Einstein et les coefficients de
pi6geage
durayonnement. A doit 8tre
pris 6gal
a zero pour les transitionsoptiquement
interdites. Pourchaque
coeffi-cient l’indice inferieur et
sup6rieur repr6sente
respec- tivement 1’etat initial et 1’etat final.Les sections efficaces n’6tant pas connues pour l’ensemble des niveaux de
1’argon
il n’est paspossible
de calculer la contribution a l’ionisation de tous les niveaux excites. On choisit un modele
simplifi6
de1’atome
d’argon
en se limitant auxpremiers
niveaux3p5
4s(2
metastables et 2resonnants)
et3p5 4p (10
niveauxradiatifs)
en faisantI’hypoth6se
que la contribution des niveauxd’énergie superieurs
estn6gligeable. L’expression précédente s’6crit,
Les indices s et p identifient les coefficients relatifs
aux niveaux 4s et
4p.
Dans le terme radiatif du second membre nefigurent
que les niveaux resonnants4s,
les autres n’6tant pas relies
optiquement
au fonda-mental.
On peut montrer
(voir appendice A), apres
avoircalcule les diff6rents
coefficients,
que les ionisations sontlargement
dominantes. Les coefficients de colli- sionssuper6lastiques
sontbeaucoup plus
faibles que les coefficientsd’ionisation, (Cs° Cg
etCo Cp )
et la désexcitation radiative des niveaux resonnants devient
n6gligeable
du fait dupiégeage
du rayonne- ment(voir appendice B)
des queDans les
plasmas
ou cette condition est satisfaitela relation
(8)
s’ecritet le taux d’ionisation d6fini par la relation
(6) devient,
On a
repr6sent6 figure
1C;
etct
en fonction de1’energie
des electronskTe.
On constate que les taux d’ionisation apartir
du fondamental et par l’inter- médiaire d’6tats excites sont du meme ordre degrandeur.
,Dans
lesd6charges
faisantl’objet
de cette etude[8],
la condition
(9)
est leplus généralement satisfaite,
avec de
plus
no1017 cm- 3,
limite au-dela delaquelle
les collisions atome-atome ne sontplus n6gligeables.
FIG. 1. - Coefficients d’ionisation par collisions electroniques :
C’
ionisation en une seule 6tape a partir du niveau fondamentalet C¡ ionisation totale.
[Coefficient of ionization by electronic collisions : C’ one step ionization from fondamental level and C total ionization rate.]
2.3 RESOLUTION DES
EQUATIONS.
- Pour lesd6charges
a bassepression
danslesquelles
fonction-nent les lasers
ioniques
enregime pulse
on utilise leplus
souvent[1-5]
la th6orie de la chute libre de Tonks etLangmuir [6]
pour determiner la distribution depotentiel
et les densit6s de courant departicules chargées
sur lesparois.
On a, en unite M.K.S.ou ne
est la densiteelectronique moyennée
radiale-ment et mi la masse des ions. Le
potentiel paroi
par rapport a 1’axes’6crit,
et le
potentiel
moyen duplasma
11 reste a
exprimer
les coefficients de transfert dequantite
de mouvement. Pour les collisions 6lec- trons-neutres on a,Cette
expression approxime
a mieux que 5%,
dans la gamme
d’6nergie utilis6e,
la formuleanalytique
calcul6e par
Popovic
et al.[9].
Pour les collisionsélectrons-ions,
le coefficient de diffusion coulom- bienne s’6crit[10],
avec
On peut maintenant r6soudre les
equations
etdeterminer les
caractéristiques
duplasma. L’6qua-
tion
(2)
compte tenu de(12)
peut s’6crire pourl’argon,
Nous avons
repr6sent6 figure
2 la variation de1’energie
des electrons en fonction de noR,
pour le taux d’ionisationC;
calcul6pr6c6demment
et6gale-
ment en ne consid6rant que les ionisations en une
seule
6tape.
En ne consid6rant que les ionisationsFIG. 2. - Variation de la temperature électronique en fonction
du produit no R. Courbe en trait plein pour le coefficient d’ioni- sation C; et en pointiII6 pour
Co .
[Plot of electron temperature as a function of the product no R.
Solid line for the ionization coefficient Ci and dashed line for
Co .]
662
directes on surestime la
temperature electronique
del’ordre de 25 à 30
%.
L’6quation (18)
compte tenu de(1)
permet de determiner la densiteelectronique
en fonction dekTe/e
pour ng fixe. En eliminant E entre les relations(3)
et
(5),
on obtientA(B)
etB(fl)
nedependent
que deTe
si onn6glige
lalente variation de Ln A en fonction de ne. En realite
nous avons
opere
par iterations en calculant unepremiere
fois ne etTe
en fonctionde j
pour une valeur de Adonn6e, puis
en calculant A avec les valeurs trouv6es on determine a nouveau ne etTe.
La conver-gence est tres
rapide
et deux iterations suffisent.Enfin a
partir
des resultatsprecedents
on peut d6ter- miner E en utilisant lesexpressions (3)
ou(5).
On a alors determine ne,
Te et
E en fonction de la densite decourant j lorsque
les valeurs desparametres
ng et R sont fixées.
Les resultats sont
pr6sent6s
sur lesfigures 3a,
b et cpour différentes
pressions
deremplissage
et R = 3 mmet
figure
4 pour différentes valeurs de R etFIG. 3. - Variation en fonction de la densit6 du courant pour plu-
sieurs pressions de remplissage, a) de la densite 6lectronique, b) de la temperature electronique, c) du champ electrique.
[Variation as a function of current density for various filling
pressures, of : a) the electron density, b) the electron temperature,
- c) the electric field.]
3.
Comparaison
avec les resultatsexperimentaux.
-3.1 RESULTATS PRtSENTtS DANS LA LITTTRATURE. - Il existe assez peu de resultats
experimentaux publi6s
concernant les
caractéristiques
duplasma
des lasersFIG. 4. - Densite electronique en fonction de la densite du courant pour plusieurs diam6tres de tube.
[Electron concentration as a function of current density for various tube radii.]
ioniques
enregime pulse [11].
Lagrandeur
laplus g6n6ralement
mesuree est la densiteelectronique
obtenue au moyen de
plusieurs
m6thodes telles que les doubles sondes[12],
l’interf6rom&trie laser[13],
les cavites
hyperfréquences [14]
etl’élargissement
Stark des raies
H
etHp
del’hydrogene
a 1’6tat detrace
[ 15].
Seules les mesures faitespendant
desimpul-
sions assez courtes
(5
a 100ps)
etcorrespondant
àune
pression
deremplissage
inferieure a 2 x10-1
torrpeuvent 8tre
compar6es
aux valeurs calcul6esprece-
demment. Les resultats sont
pr6sent6s
dans le tableau I.On constate que les valeurs calcul6es sont en assez
bon accord avec les resultats
experimentaux
de Raffet
George
et de Hattori et Goto mais diff6rents nota- blement de ceux deFujimoto et
al.qui emploient
une
impulsion plus longue (200
ps ami-hauteur)
etmesurent la densit6
electronique pendant
le temps de descente du courant.Pour la
temperature electronique
les resultatsexperimentaux
sont moins abondants car les mesuresdirectes sont tres difficiles a mettre en 0153uvre. Dans les lasers
ioniques
enregime pulse
deux m6thodes ont ete utilis6es :(1)
Les doubles sondes[12]
dont l’utili-sation
peutpresenter
desdifficultes,
d’une part car les sondes deviennent incandescentes et d’autre partcar elles
perturbent
leplasma
de lad6charge princi- palement
dans les tubes de faibles diam6tres.(2)
Unem6thode d6riv6e de la th6orie de
Kagan
et Perel[16]
qui
relie latemperature
des atomes et latemperature
transverse des
ions,
d6termin6esexp6rimentalement,
a celle des electrons. Les valeurs de
Te
obtenues par cette m6thode ne peuvent etre d’unegrande fiabilite,
d’une part car leplasma
neremplit
pas exactement les conditionsimpos6es
par la theorie et d’autre part àTABLEAU I
Comparaison
entre les rgsultatsthgoriques (cette étude)
et
expérimentaux
obtenus pour la densitéélectronique
avec diverses valeurs desparamètres
de ladécharge [Comparison
between theoretical results(this work)
and
experimental
resultsof
the electrondensity
obtainedfor
various valuesof
thedischarge parameters]
664
cause des faiblesses de la th6orie elle-meme
(voir
parexemple
Sze et Bennett[17]).
Les resultats obtenusavec cette m6thode par Klein
[18]
fontapparaitre
un accroissement de la
temperature 6lectronique pendant l’impulsion,
a courant constant, cequi
esten contradiction avec les resultats de Hattori et Goto
[12]
obtenus par la m6thode des doubles sondes.Les valeurs
théoriques
deT,
d6terinin6es a 1’aide de notre mod6le sont en bon accord avec les resultats de Hattori et Goto pour cequi
est de lad6pendance
de la
temperature electronique
en fonction de ladensit6 de courant mais elles sont
systématiquement
inferieures de 15 a 20
%.
3.2 Nos PTSULTATS EXPÉRIMENTAUX. - Nous avons
6galement
effectu6 une etudeexp6rimentale
de cetype de
plasma [8].
Leplasma
est obtenu dans uned6charge 6lectrique puls6e
pour despressions d’argon comprises
entre 2 x10-2
et 2 x10-1
torr. Lesimpulsions
de courant de formerectangulaire
durent25 ps et leur intensit6
peut
etrer6gl6e
entre 50 et 300 A(175
a 1 050A/CM2
dans un tube de diametre 6mm).
Nous avons
determine ne a partir
de la mesure del’élargissement
par effet Stark de la raieHp,
En toute
rigueur
les valeursth6oriques
doivent etrecorrig6es
avant d’etrecomparées
aux resultatsexp6ri-
mentaux car nous avons
suppose
dans le modeletheorique qu’entre
deuximpulsions
le gaz est a latemperature
ambiante. Ceci n’est vrai que pour des taux derepetition
tres faibles. Pour ledispositif experimental
utilise le taux derepetition
est de10 Hz et le gaz n’a pas le temps de revenir a la
temp6ra-
ture ambiante entre deux
impulsions.
On a mesureavec un
thermocouple
latemperature
du tube enfonctionnement pour
chaque
valeur du courant ded6charge
et on a calcule les densit6s de gaz corres-pondantes.
Les resultats sontpresentes
sur lafigure
5a.On a
represente
pourchaque pression
deremplissage
la courbe
theorique corrigée
des effetsthermiques
etles
points experimentaux.
Nous avons aussi determine
experimentalement
lechamp electrique longitudinal
en mesurant la diffe-rence de
potentiel
aux bornes de lad6charge
en fonc-tion du courant pour deux tubes de même diam6tre interieur et de
longueur l1
et12.
On s’affranchit ainsi des chutes depotentiel
au niveau des electrodes.On a pour le
champ electrique,
A V1
et AV2
sont les differences depotentiel
aux bornesdes tubes de
longueur l1
et12.
Les valeurs obtenues pour lechamp 6lectrique
sont en bon accord aveccelles mesur6es par Hattori et Goto
[12],
avec dessondes,
dans un tube de meme diametre. Lafigure
5bpresente
les courbesth6oriques corrig6es
des effetsthermiques
et lespoints experimentaux.
FIG. 5. - Courbe th6orique et point experimentaux pour la varia- tion en fonction de la densite du courant, a) de la densite 6lectro-
nique, b) du champ electrique.
[Theoretical
curve and experimental points showing the variationas a function of current density of, a) the electron density, b) the
electric field.]
4. Discussion. Domaine
d’application
du mod6le. -L’utilisation de la th6orie de la chute libre de Tonks et
Langmuir
pour determiner la distribution radiale depotentiel
ainsi que la densite de courant d’ions surles
parois
restreint le domained’application
de notremodèle aux basses
pressions.
Webb[19]
a montre que.la th6orie de la chute libre
s’applique
dans tout ledomaine ou
À¡
it0,3 R
avecAi
=Ilno
cio.Ai
6tantle libre parcours moyen des ions et cio est la section
efficace de transfert de
quantite
de mouvement pour les collisions ion-neutre. Dansl’argon
ce
qui
donneno R _
3 x1014 cm-2.
La th6orie de Tonks et
Langmuir impose
un tauxde creation d’ion
proportionnel
a la densit6 6lectro-nique.
Ceci n’est pas en contradiction avec le fait de tenircompte
des ionisations intervenant par l’inter- médiaire despremiers
niveaux excites del’argon.
En effet
1’exp6rience
montrequ’en augmentant
lecourant dans une
d6charge
lapopulation
des niveaux 4s et4p
del’argon
atteint une saturation et devientindépendante
de la densite6lectronique.
C’est ce que1’on
appelle
leregime
de saturation6lectronique,
caract6ris6 par le fait que la destruction par collisions
6lectroniques
est dominante devant les autres m6ca- nismes deperte.
Le seuil de saturation6lectronique
se situe entre 30 et 50
A/CM2
c’est-A-dire pour des courants inferieurs a ceux utilises dans cette etude.Une autre limitation est
impos6e
par1’hypothese
que nous avons faite de
negliger
la densit6 des ionsmulticharg6s.
Il est evidentqu’aux
fortes densit6s de courant la concentration des ionsAr2 + peut
devenirimportante.
Si on compare lesfr6quences
d’ionisa-tion
no U+, We)
etne a, +, We > en
supposantgrossi6rement
que no = ne les sections efficaces cal- cul6es par Lotz[21] donnent
a 4 eVCependant
les sections efficaces 6+ et Q+ + ne concernent que les ionisations apartir
des niveauxfondamentaux
respectivement
de ArI et ArII et netiennent pas compte des ions cr66s par l’interm6diaire d’6tats excites. Le
rapport
desfr6quences
d’ionisation est surementplus
faible car le seuil de la reaction ArII -+ ArIIIplus
6lev6 que celui de ArI -+ ArII laisse penser que l’ionisation par6tapes joue
un roleplus important
pour la creation des ionsAr2 +
quepour Ar+.
Compte
tenu du manque de section efficace il n’est paspossible
de calculer la limitesuperieure
de densitede courant pour
laquelle I’hypoth6se n:’ >> n; +
reste v6rifi6e.
Cependant
le bon accord entre les valeurs calculées et les resultatsexp6rimentaux
permet de supposer que cettehypoth6se s’applique
avec uneassez bonne
precision jusqu’A
1 500A/cm2.
Remerciements. - Nous remercions le Professeur J. L. Delcroix pour ses encouragements et ses sugges- tions a la lecture du manuscrit.
Appendice
A : Calcul des coefficients d’excitation et d’ionisation des niveaux 4s et4p
de ArI. - Lescoefficients de reaction ont ete
calcul6s,
en supposantune fonction de distribution maxwellienne des vitesses des
electrons,
au moyen de1’expression [22],
Les ai
sont définis apartir
de la relationou axe et
Bi
sontrespectivement
les abscisses et ordon- n6es d’ungrand
nombre depoints
de la courbe6(E) repr6sentant
la variation de la section efficace enfonction de
1’energie,
ai 6tant le seuil enenergie
de lareaction.
- On a calcule les coefficients d’excitation par collisions
électroniques,
apartir
du niveau fonda-mental,
despremiers
niveaux excites del’argon.
Pour le niveau
3p’
4s on a considere d’une part les deux niveaux m6tastables3Po
+3P2
et on a utilisela section efficace mesur6e par W. L. Borst
[23]
qui
est en bon accord avec les mesures relatives effec- tuées parLloyd
et al.[24]
et d’autre part les niveaux resonnants1 P1
et3P1
en utilisant les sections efficacessemi-empiriques
de Peterson et Allen[25] qui
concor-dent avec les r6sultats de
McConkey
et Donaldson[26].
Pour le niveau
3p’ 4p
les sections efficaces d’excita- tion des dix niveaux ont ete mesurées parZapeso- chynyi
et Feltsan[27],
mais des travauxplus
r6centssemblent
indiquer
que les valeurs absolues donnees par ces auteurs sonttrop
6lev6es. Nous avonspr6f6r6
utiliser la section efficace
globale
pour 1’excitation des dix niveaux donn6e dans la reference[25].
- Pour calculer les coefficients d’ionisation par collisions
électroniques
nous avons utilise d’unepart
la section efficace de Lotz[28]
pour l’ionisation apartir
du niveau fondamental et d’autrepart
les sections efficaces mesurées par Dixon et al.[29]
etcelles calcul6es par Vriens
[30]
pour l’ionisation àpartir
des niveaux m6tastables.A
partir
des coefficientsCos pr6sent6s pr6c6demment
on
peut
calculer les coefficientsCfl
apartir
duprin- cipe
demicroréversibilité,
Les coefficients de reaction ont ete calcul6s entre 1 et 10 electrons-volts. Les resultats sont
repr6sent6s
sur les
figures
A. .1 et A. 2.On constate que la désexcitation vers le fondamental par collisions
superélastiques
estn6gligeable
devantl’ionisation d6s que la
temperature electronique
est666
FIG. A .1. - Coefficients d’excitation par collisions electroniques
en fonction de 1’energie kTe.
[Coefficients of excitation by electronic collisions as a function of energy kTe.] ]
FIG. A. 2. - Coefficients d’ionisation et de destruction par collisions
superélastiques en fonction de 1’energie kTe.
[Ionization and superelastic collisions coefficients as a function of energy kTe.) ]
superieure
a 2 eV. On ale coefficient
Cp
n’a pas ete calculepr6c6demment,
faute de sections efficaces connues, mais il a 6t6 evalue a
partir
des donnees de Drawin[31].
Appendice
B :Piigeage
durayonnement
- La d6sexcitation radiative des niveaux resonnants est fortement ralentie par lepi6geage
du rayonnement.Les
photons
resonnants peuvent etre absorb6s et r66mis ungrand
nombre de fois avant de sortir du milieu. Holstein[32]
a montre que cephenomene
peut etre decrit par l’interm6diaire d’un coefficient fjappel6
facteur de fuite.
Dans une
géométrie cylindrique
de rayon R, laprobabilite
pour que le rayonnement traverse la distance R sans etre absorbe s’6crit pour une raiepr6sentant
unprofil Doppler,
ko
est le coefficientd’absorption
au centre de la raied6fini par la relation
ou
f est
la force d’oscillateur de la raie etðC1D la largeur Doppler.
Pour
ko R > I 1’expression
deT(R )
est donn6epar la relation
asymptotique,
et le facteur de fuite vaut g =
1,6 T(R).
En
n6gligeant
la variation du terme enLog
sous leradical dans la formule
(A. 6), g
varie commel/no.
Pour le niveau r6sonnant
1 PI, f =0,254,
A= 1048A
etOn a
alors g ~ 1012 Ino.
Si on compare les termesgo A °
et neCs+
de1’6quation (8)
on constate que la destruction des niveaux resonnants se faitprincipale-
ment par ionisation des que le
produit
des densit6s ne no estsup6rieur
à1028 cm-6.
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