MPSI B DS 7 le 14/03/14 29 juin 2019
Les deux problèmes sont indépendants mais présentent certaines analogies.
Problème 1.
L'objet de ce problème est de présenter quelques résultats liés au théorème de Perron- Frobenius.
On désigne parE leR-espace vectorielRp (avecp≥2 xé). On note(e1,· · · , ep) la base canonique deE
e1= (1,0,· · ·,0), e2= (0,1,0,· · ·,0), · · ·, ep= (0,· · · ,0,1) etu= (1,1,· · ·,1) =e1+· · ·+ep.
On dénit des partiesQ,Q+,N et BdeE.
Q={(x1,· · ·, xp)∈Etq∀i∈J1, pK, xi≥0}
Q+={(x1,· · ·, xp)∈Etq∀i∈J1, pK, xi>0}
N ={(x1,· · ·, xp)∈ Qtq max(x1,· · · , xp) = 1}
B={(x1,· · ·, xp)∈Etq max(|x1|,· · · ,|xp|)≤1}.
On dira que les vecteurs deQsont positifs et que ceux deQ+sont strictement positifs. On se donne un endomorphismef ∈ L(E)tel que
f(u) =uet ∀i∈J1, pK, f(ei)∈ Q+.
Un tel endomorphismef est dit stochastique. Les images (positives) des vecteurs de la base canonique sont notées de la manière suivante :
f(e1) = (a11, a12,· · ·, a1p) f(e2) = (a21, a22,· · ·, a2p)
...
f(ep) = (ap1, ap2,· · ·, app)
Partie I. Positivité.
1. Soitλun nombre complexe de module strictement plus petit que1 etkentier entre0 etp−1 xé. La suite de nombres complexes nk
λn
n≥pest-elle convergente ? Quelle est sa limite ?
2. Soitλ1,· · ·, λp des réels strictement positifs tels que λ1+· · ·+λp= 1. a. Soitµ1,· · ·, µp réels. Montrer que
(∀i∈J1, pK, µi≥0 etλ1µ1+· · ·+λpµp= 0)⇒µ1=· · ·=µp= 0 (∀i∈J1, pK, µi≤1 etλ1µ1+· · ·+λpµp= 1)⇒µ1=· · ·=µp= 1.
b. Soitu1,· · · , up des nombres complexes de module 1. Montrer que λ1u1+· · ·+λpup= 1⇒u1=· · ·=up= 1.
3. Comment les propriétés def se traduisent-elles sur lesaij? 4. Montrer queBest stable parf.
5. a. Siv∈ N, que dire deu−v?
b. Soitv∈ N tel quef(v) =v. Montrer quev=u. c. Montrer que ker(f −IdE) = Vect(u).
Partie II. Hyperplan supplémentaire stable.
1. Soitg∈ L(E).
a. Montrer1 quedim(kerg)≤dim(kerg2)≤2 dim(kerg).
b. Montrer queImg⊕kerg=E⇔Img= Img2⇔kerg= kerg2. 2. Montrer que sidim ker(f−IdE)2
≥2, il existev∈ Btel que f(v)6=v et
∀n∈N, fn(v) =v+n(f(v)−v)
3. Montrer queIm(f−IdE)est un hyperplan supplémentaire deVect(u). On le noteH. Montrer queH est stable par f.
4. a. Soitϕ et ψ deux formes linéaires non nulles sur E et de même noyau. Montrer qu'il existe un réelλtel queψ=λϕ.
b. Montrer qu'il existe une forme linéaire γ telle que H = kerγ avec γ(u) = 1. Montrer queγ◦f =γ.
1La partie droite de cet encadrement ne servira pas dans le reste du problème.
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
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Partie III. Valeurs propres complexes.
Dans cette partie, on étendf en une fonctionΦdénie surF =Cpen posant :
∀(z1,· · ·, zp)∈Cp, Φ((z1,· · ·, zp)) =z1f(e1) +· · ·+zpf(ep)
La fonction Φest un endomorphisme du C-espace vectorielF =Cp. On ne demande pas de le vérier.
On dénit des sous-ensembles deF =Cp analogues àN et Bà partir des modules au lieu des valeurs absolues.
N0 ={(z1,· · ·, zp)∈F tq max(|z1|,· · ·,|zp|) = 1}
B0 ={(z1,· · ·, zp)∈F tq max(|z1|,· · ·,|zp|)≤1}.
Dans cette partie,λdésigne une valeur propre deΦc'est à dire un nombre complexe pour lequel il existe un vecteur propre w∈F non nul tel queΦ(w) =λw.
1. Montrer qu'il existe un vecteurw1∈ N0 tel queΦ(w1) =λw1. Dans toute la suite de cette partie, on supposera quew∈ N0. 2. Montrer queB0 est stable par Φ. En déduire|λ| ≤1.
3. On notew= (z1,· · · , zp)et on supposeλde module1. a. Montrer que tous leszi sont de module1.
b. Montrer que λ = 1 et que tous les zi sont égaux entre eux. En déduire que ker(Φ−IdE)est la droite vectorielle complexe engendrée paru.
4. Que peut-on conclure quant aux valeurs propres deΦ?
Partie IV. Convergence.
Pour un vecteur v deF, on considère la suite de vecteurs (Φn(v))n∈
N. L'objet de cette partie est d'établir une propriété de cette suite.
On note :
Φn(v) = v1n, v2n,· · · , vpn
Il faut bien garder à l'esprit que dans la notation vkn, l'exposantk ne représente pas une puissance mais un numéro de coordonnée.
La forme linéaireγsur leR-espace vectorielE=Rpa été dénie dans la partie II (question 4.b.). On note :
g1=γ(e1), g2=γ(e2), · · · , gp=γ(ep)
Ces réels permettent de dénir une forme linéaireΓsur leC-espace vectorielF =Cp :
∀(z1,· · · , zp)∈F, Γ((z1,· · · , zp)) =g1z1+· · ·+gpzp.
On noteH0= ker Γ.
1. Montrer queH0est un supplémentaire de la droite vectorielle complexe engendrée par u. Montrer queΓ◦Φ = Γ, en déduire queH0 est stable parΦ.
2. Soitλ6= 1une valeur propre etv∈ker(Φ−λIdE)p. Montrer que, pour tout entier k entre1etp, la suite de nombres complexes vnk
n∈N converge vers0.
3. Soitλune valeur propre telle queker(Φ−λIdE)p⊂H0. Montrer queλ6= 1. 4. On admet2 qu'il existe un ensemble de valeurs propres{λ1,· · ·, λr} tel que
H0= ker(Φ−λ1IdF)p+· · ·+ ker(Φ−λrIdF)p Montrer que, pour toutv∈F et toutk∈J1, pK, la suite vkn
n∈N converge versΓ(v).
Problème 2.
On note C = C0([0,+∞[,C). On dira qu'une fonction f ∈ C est strictement positive lorsquef(t)∈Ret f(t)>0 pour tous lest∈[0,+∞[. On noteu∈ Cla fonction constante de valeur1. Pour toute fonctionf ∈ C on dénit une fonction (notéeT(f))
T(f) :
[0,+∞[→C
x7→
f(0) six= 0
1 x
Z x 0
f(t)dt six6= 0
On notera simplementT(f)(x)la valeur enxde la fonctionT(f). Pour tout réelcstricte- ment positif, on dénit une fonctionNc par
∀f ∈ C, Nc(f) = max
[0,c] |f|.
1. a. Soitf ∈ C, montrer queT(f)∈ C et queT dénit un endomorphisme3 deC. b. Montrer queT(u) =uet que l'ensemble des fonctions strictement positives deC
est stable parT. On dira queT est stochastique.
c. Montrer que T(f) est dérivable dans l'ouvert ]0,+∞[. Pour x > 0, préciser x(T(f))0(x)en fonction def(x)et deT(f)(x).
d. Montrer queT est injective mais pas surjective.
2c'est une conséquence simple d'un théorème du cours de deuxième année.
3Dans un contexte d'analyse comme ici, on utilisera plutôt le mot opérateur que le mot endomorphisme.
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2. Soitf ∈ Cà valeurs réelles et a,b deux réels tels que0< a < b. Dans cette question seulement, on noteraf =T(f)etF la primitive def nulle en0.
a. Montrer à l'aide d'une intégration par parties faisant intervenirf f= (xf)0f que Z b
a
f2(t)dt≤ F2(a) a + 2
Z b a
f(t)f(t)dt.
b. En utilisantF2(a) =a2f2(a), montrer que Z b
0
f2(t)dt≤4 Z b
0
f2(t)dt.
3. Soitc >0xé.
a. Justier la dénition deNc. Montrer que
∀f ∈ C, Nc(T(f))≤Nc(f).
b. Soit0< x < y≤c. Montrer que
∀f ∈ C, |T(f)(y)−T(f)(x)| ≤ 2Nc(f)
y (y−x).
c. Soit0< x, montrer que|T(f)(x)−T(f)(0)| ≤max[0,x]|f−f(0)|. 4. Étude des valeurs propres.
Une valeur propre deT est un nombre complexe λ pour lequel il existe une fonction v∈ Cnon identiquement nulle telle queT(v) =λv. L'ensemble des valeurs propres est appelé le spectre de l'opérateur.
a. Pour tout nombre complexeµ, on dénit la fonctionpµdans l'ouvert]0,+∞[par pµ(x) =xµ. Pour quelsµ la fonctionpµ se prolonge-t-elle à une fonction de C? Calculer alorsT(pµ).
b. En utilisant la question3a, montrer que le module d'une valeur propre est inférieur ou égal à1.
c. En formant une équation diérentielle, déterminer le spectre deT. Bien vérier qu'il est inclus dans le disque unité. Quelles sont les fonctionsv ∈ C telles que T(v) =v?
5. On considère ici une fonction f ∈ C croissante. On note fn =Tn(f) et xn =fn(x) pourx≥0. On étudie la suite(xn)n∈
N.
a. Soitx≥0, montrer queT(f)(x)≤f(x)et queT(f)est croissante.
b. Montrer que, pour toutx≥0, la suite(xn)n∈
N converge. On notel(x)sa limite ce qui dénit une fonctionldans[0,+∞[.
c. Montrer quel est continue. On admet queT(l) =l, en déduire la fonctionl.
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