HAL Id: jpa-00206344
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Submitted on 1 Jan 1965
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Sur la théorie de l’effet Raman de résonance dans les cristaux présentant des défauts
E.D. Trifonov, K. Peuker
To cite this version:
E.D. Trifonov, K. Peuker. Sur la théorie de l’effet Raman de résonance dans les cristaux présentant des défauts. Journal de Physique, 1965, 26 (11), pp.738-741. �10.1051/jphys:019650026011073800�.
�jpa-00206344�
SUR LA
THÉORIE
DE L’EFFET RAMAN DERÉSONANCE
DANS LES CRISTAUX
PRÉSENTANT
DESDÉFAUTS
Par E. D. TRIFONOV et K.
PEUKER,
Université d’État de Leningrad, Chaire de
Physique
ThéoriqueRésumé. - On étudie le spectre de vibration dû à l’effet Raman de résonance dans des cristaux réels. On considère différents modèles de l’interaction des défauts avec les oscillations du réseau.
On en
tire des résultats numériques sur les intensités des répétitions des phonons par interactiondes défauts
avec une oscillation isolée au zéro absolu. Par effet de l’interaction avec une branchedes vibrations
du réseau, le spectre Raman consiste en une bande avec un pic deRayleigh,
qui présente une analogieoptique
avec l’effet Mossbauer. On compare la structure du spectre Ramanavec celles des spectres d’émission et d’absorption infrarouges. Les
particularités
des règles desélection de la théorie des groupes dans le cas de la résonance sont brièvement
indiquées.
Abstract. - The vibrational structure of the Raman resonance spectrum in the impure
crystal
is investigated. The following models of electron-phonon interaction are considered : the inter- action with a single local mode, the interaction with two modes, the interaction with the
crystal
vibrational branch, the interaction with a single local mode and
simultaneously
with thecrystal
branch. It is shown that qualitatively Raman spectra resemble the luminescence spectra. In
the case of the interaction with the vibrational branch there is a narrow Rayleigh peak on the conti-
nuous Raman background. Quantitatively the Raman spectra are more
complicated
than theluminescence spectra. In the case of the interaction with a single frequency the
intensity
of themultiphonon
lines is not a monotonic function of the line order. In the case of the interaction with several modes themultiplication
rule for the intensities, associated with the luminescencespectra, no longer holds.
The selection rules for Raman scattering intensities, obtained
by
thegroup-theoretical
methods,are discussed.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE 26, 1965,
Contrairement au cas ou il
n’y
a pasresonance, completement
dccrit par Placzek[I, 21,
la th4oricde 1’effet Raman de resonance n’a ete serieusement 6tudi6e que rccemment. Elle a pu se constituer
grace,
d’unepart,
au succès des theories de1’absorp-
tion et de
1?emission,
et d’autrepart,
augrand developpement
destheories,
f ormellement ana-logues,
de la diffraction des rayons gamma et de l’irradiation par neutrons. Des donn6es int6res-santes,
relatives a la diffusion Raman par reso-nance
dans
les cristauxreels,
ont ete obtenues par Lubtshenko et Pavlik[3].
Dans leurstravaux, Preem,
K. Rebane et Chishniakov[4], Kristoffel [5]
ainsi que K. Rebane et Techwer
[6] donnent,
sanstraitement
lllathématique dótaillp,
unedescription qualitative
duspectre.
Le but du
present
travail estd’appliquer
]a for-mule
générale
de la diffusion Raman de la lumi6remonochromatique
au cas d’un cristal r6elpres
de iaresonance,
et de rechercher la structure duspectre
6mis.P,nonc6
duprobl6me
etapproximations
admises.- Considerons un cristal contenant des
d6fauts,
dont la concentration est assez faible pour que 1’on
puisse négliger
leurs interactions mutuelles. Nouspouvons alors nous borner a considerer un seul d6faut. Nous traiterons le mouvement du noyau à
l’ approximation adiabatique-harmonique.
L’énergie
d’un telsysteme s’exprime
parof Ei est le minimum du
potentiel adiabatique
dans le 1 ième 6tat
6lectronique ;
les (ùs sont les fr6-quences des oscillations norniales
(aussi
bien localesque du reseau, (vs
les nombresquantiques
dis oscil-lateurs
correspondants.
Nous admettons qoe les coordonnees normales pour les différents niveaux6lectroniques
ne ditfè!’ellt que par undéplacement
de 1’etat
d’ équilibre.
L’intensit6 du flux
d’6nergie
diffusee par united’angle solide,
lors de 1’irradiation du cristal parune onde
monochromatique
avec l’intensit6 duchamp
efficace :et par passage du
systeme
d’un 6tat initial d6ter-minée lv a un etat final l’ U’
s’exprimera,
dans laArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019650026011073800
739
theorie des
perturbations
du deuxiemeordre, par [2] (1)
.ofi :
Les ni
repr6sentent
les vecteurs unites ortho- gonaux de lapolarisation,
de la radiation diffus6e.Comme seule nous int6resse la diffusion
produite
par le
changement
de 1’6tat de vibration ducristal,
nous
posons 1
= l’. Deplus :
M est
l’op6rateur
du inomentdipolaire
du d6faut.Nous admettons que les elements de matrice rem-
plissent
la condition(approximation
deCondon).
(5)Le
premier
£tat,électronique
excite(l" - 2)
estsuppose
nondégénéré,
et assez6]oign6
des autres.Nous attribuerons a l’etat
électronique
fonda-meiital du def aut le nombre
quantique 1
= 0.Nous voulons 6tudier 1’effet Raman de r6so- nance, c’est-a-dire le cas ou la
frequence
de laradiation
incidente,
coo, est voisine deC’est
pourquoi
nous neprendrons
enconsideration, parmi les
termes de(3),
que ceuxqui
contiennentau d6noininateiir la difference 6)117’.017 - co 0
(2).
Nous tenons
compte
des processus d’amortis-sement, importants
daiis le domaine de 1a: reso- nance, enreprésentant l’él1ergie
de 1’etat excite parun nombre
complexe El --> -E, - ih]Pl /2.
IJa gran- deur1/]Pl designe la’dur6e
de vie du niveau 6lee-tronique
excite. En tenantcompte
de ce quemo » I (ùvQ’1
nous pouvonsecrire,
pour 1’intellsité de la diffusion Raman(1) Cette expression tient compte 6galement des termes qui r6sultent ; dans la theorie des
perturbations
du premier ordre, des interactionsproportionnelles
au carr6 du poten- tiel vecteur [7].(2) Dans le travail cite en [3], on consid6re le processus de diffusion dans lequel un photon est d’abord absorb6, et
un autre, ensuite, rayonn6, le processus inverse 6tant n6gli- geable. D’autre part, les auteurs n’envisagent qu’un seul
niveau 6lectronique. En consequence, la formule obtenue pour la
probabilite
de la diffusion Raman n’est valable que pour la resonance.’
oil :
On obtient l’intensit6 observable de la radiation diffusée de
frequence comprise
dans l’intervalleQ,
Q + AQ en sommant, sur les 6tats finals corres-
pondants
et enprenant
la moyenne relative auxetat s initiaux :
où Zest la somme
statistique
desphonons.
Lafonction sous le
signe
somme1(0.)
doit ainsi etreregardee
coinme la densite d’intensit6 de la lumi6rerayonn6e,
relativement a lafrequence
Q. Onpeut,
comme il est
indique
dans le travail[8],
trouverpour
I(S2) 1’expression suivante, qui permet
depoursuivre
le calcul(3)
ou
Les
positions d’equilibre
des noyaux dans 1’etat fondamental et dans 1’6tat excite sont donnees enportant
2. Le
spectre
Raman de vibration. - Nous allons maintenant rechercher la forme duspectre
Raman de resonance en arlmettant des modeles concrets pour l’interaction entre les transitions
6lectroniques
et les oscillations du cristal. Nousintroduisons,
a cettefin,
unefunction f(w)
d6finiepar
la relation(3) La formule (8) s’obtient aussi par la methode .
employee dans [9] pour le calcul des spectres d’6mission et
d’absorption infrarouges.
La sommation s’6teiid a toutes les oscillations normales de
f requence comprise
dans 1’intervalle (ù, (ù + d 6). Cette fonction sera consid6r6e commecontinue si le def aut est en interaction avec une
branche des oscillations du reseau. Dans le cas
d’interaction avec une vibration
locale,
ou avecune branche des vibrations du reseau dont. la dis-
persion
est ip-finimentpetite,
on aLes coefficients sont
S, = V,
dans lepremier
cas,S 1 = e
dans le second.«
I,es fonctions
g(a)
etK(t ;
oc,P) qui apparaissent
dans
(8) prennent., grace
a/(()) 1’aspect
suivant :Envisa.geons
d’abord Ie cas ou le d6faut est entres forte interaction avec une oscillation isol6e.
En substituan
f { w)
=S 1 8(0 2013 w3.)
dans(8),
ilvient
[11] :
0U
ou
I,
est une fonction de Besseld’argument imagi-
naire.
Cela montre
qu’en
dehors de la raie deRayleigh,
le
spectre
consiste en une serie de raiesequidis- tantes, qui
se trouvent auxfr6quences
La p ième raie a Pintellsité totale
co3 BC,.
Les raiesde p > 0 sont ( a
gauche o
de coo(raies Stokes),
celles de
p
0 « a droite o(raies anti-Stokes).
Lescoefficients
Cp (6q. (10a)
sesimplifient
dans le caslimite des basses
temperatures.
Pour T =
0, VI
= 0Le calcul de
l’int6grale J,
donne finalementoil
et
A fi =
0,
les raies se trouventainsi
du cote desgrandes longueurs
d’onde parrapport
a w0, et leurs intensities totales sontproportionnelles
àCp (i2).
Les calculs montrent que,
jusqu’a S1 1,
dansle cas ou coo Cù10, l’iritensit6 des raies d6crolt
rpgulierement quand
p croit tandis que, pourCJ)0 > Cù10, la repartition
de l’intensit6.presente
dans le domaine de la resonance des
irr6gularit6s caracteristiques, qui,
enoutre, dependent
encoresensiblement de valeurs
de S1 et
1)1.Quand Si
>1,
des 6carts A la diminution
r6guli6re
sontparfois possible
pour coo Cùl0. Ces resultats sont enaccord
qualitatif
avec les ohservationsexperi-
mentales sur les molecules
[10].
On trouve faci-lement que
Cp
satisfait al’in6auation
Occupons
nous maintenant de l’interaction avecplusieurs frequences
distinctes. Poursimplifier,
nous nous lirniterons a deux. La fonction
/(co)
devient :
En dehors de la raie de
Rayleigh,
lespectre
contient des oscillations
fondamentales,
des har-moniques
et descombinaisons, qui correspondent
àQ = 6)0 - pl Wl r P2 W-1
où PI
et P2 compren- nent toutes les valenrsentieres positives
oun6ga- tives, independant,es
l’une de 1’autre. L’intensite des raies est donneepar C04 0 BC(p 1 p2)
avec :Cela
indique
que1’-aspect
duspectre
Rainanrappelle
celui desspectres
d’emission etd’absory-
tion
infrarouges, malgre
des differencesqualita-
tives
importantes. Ainsi,
]a loisimple
relative auxintensites, IpIP2
=IpI. Ip2,
d6duite de la th6oriedes
absorption
et emissioninfrarouges,
n’estplus
valable
[9].
Nous allons, maintenant,
examiner le cas ouapparait
une interaction avec une branche con tinue de l’oscillation du reseau.f(co)
est alors unefonction continue. La fonction
G(t), (8), possede
une valeur limite si t -
±
oo, que nousd6signe-
rons par C. Nous pouvons alors 6crire :
741
Une 6tude
plus precise
montre queG(t)
-- Cdiminue au moins comme
I it
si t->
oo. Parsuite, l’int6grale
de(16)
est une fonction continue de Q. Lespectre
de la radiation diffus6e consisteen une
partie continue,
avec unpic
deRaileygh
pour coo. Cet
aspect repr6sente l’analogue optique
de 1’effet Mossbauer. L’intensit6
des
raies « sansphOJ10nS» depend
de latemperature
de w0 et deçs.
Une evaluation montre que C diminue exponen- tiellement
quant
T -> o00i
S
est,
a hautetemperature,
une fonction lineairede T.
Sans entrer dans les details du
calcul,
men-tionnons seulement que, lors de l’interaction entre
une branche des oscillations du reseau et une fr6- quence
particuliere,
on a despointes
d’intensit6pour
= coo - PI mi,accompagnees
d’unspectre
continue.
3.
R6gles
de s6lection dans le cas de la rdso-nance. - Les
regles
de selection souventappliqu6es
en ce
qui
concerne 1’effet Raman dans les mol6cule et les cristauxpermettent
deprevoir quels types
devibrations
pourront
etre actifs dans1’effet
Raman.Dans le domaine
d’application
de la t,heorie depolarisabilite
dePlaczek,
les transitionspermises
entre de tels 6tats de vibration. sont celles dont le
produit possede
descomposantes irreductibles, qui apparaissent
aussi dans la reduction de larepre-
sPntation tensorielle.
(Ces representations s’appli- quent
aussi aGO,
groupe desymétrie
de 1’6tatfondamental.)
Ce crit6re iie tient pascompte
desdiminutions de
sym6tric possible
des etats electro-niques excites, qui peuvent jouer
un rolepr6do-
minant dans le cas de la diffusion de r6sonance.
Le tenseur
Pm3( uo),
dans le cas de larésonance, peut
se mettre sous une forme propre a 1’etablis- sement desr6gles
de s6lection0 l’i
et
L’hamiltonien Hi n’est en
general
pas invariant parrapport
aG°,
mais seulementpar rapport
aGl,
groupe de
sym6trie
dusystème
dans1’4tat
6leetro-nique excite (Gl
est un sous-groupe deG°).
Il fautdone d6duire les
r6gles
de selection a 1’aide de Gl.Les « interdictions» se montrent par suite évidem- ment moins s6v6res.
L’emploi
deI’approximation
de Condonimpose
des restrictions
supplementaires
pour les transi- tions. Dans cesconditions,
un passage entre deux etats vibratoires n’est actif que si leproduit
de sesfonctions de
Schr6dinger
constitue unerepresent-
tation du groupe
G, qui
contient larepresentation identique.
Si,
comme nous I’avois fait dans lesparties
1 et 2de ce
travail,
on ne tientcompte
que des termes lin6aires dans la difference despotentiels
ad’aba-tiques,
soitIe groupe Gl est evidernment constitue par les
operations
desymetrie
du groupeG°,
vis-a-visdesquelles
les coordoiin6es normalescorrespondant
a as # 0 se
comportent
defaqon
totalementsyme- trique.
Parsuite,
lesr6gles
de selection donnent dans ce cas le resultatindique
dans la deuxi6mepartie (12) ;
a savoir : ont une activite Raman les vibrationsqui correspondent
a des transitions nonnuller du niveau
d’6qLillibre
dans 1’6tatelectronique
excite.
Les auteurs reinercient M. I. Petroschen pour d’utiles discus,,Ions lors de leur 6tude du
sujet.
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