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A propos d'expositions

Au commencement de décembre 1898, le secrétaire général de la Chambre can- tonale du commerce adressait, à une trentaine de fabricants du canton, clas- sés au nombre des meilleurs, une lettre développant, d'une façon pressante, les arguments qui militent en faveur d'une forte participation de noire horlogerie à l'Exposition de Paris, en 1900.

An nombre des réponses reçues, il en est une que nous jugeons utile de publier, parce qu'elle exprime l'opinion de nom- breux industriels, fatigués des exposi- tions au point de mettre en doute leur utilité même.

Voici cette IeIIre :

Ln Clmux-de-Fonds, le Io décembre 1898.

Monsieur Frit/. Huguenin, secret, général de la C. e. du. c.

En ville.

Honoré Monsieur,

Les occupations de lin d'année nous ont, empêché de répondre plus vite à votre hono- rée du .'! courant. Nous vous en demandons toutes nos excuses.

Voire aimable insistance à nous engager à participer à ΓKxposition de Paris en IiR)O, nous autorise a vous expliquer les motifs de noire non-participation. Ce sont les mémos (pie ceux qui nous ont fait nous abstenir dans les expositions précédentes.

Ces raisons sont de deux ordres :

Nous estimons en premier lieu, que les ré- compenses sont décernées sur une fausse base, les produits exposés élant rarement l'expres- sion de la fabrication habituelle ou journa- lière du fabricant. Il n'est même pas rare, qu'en toutou partie, certains fabricants expo- sent des articles qu'ils n'ont pus faits et qu'ils n'auraient pu faire dans leurs ateliers. Il arri- vera donc qu'une maison ayant une réputation de fabrication courante et même mauvaise, exposera des produits qui. bien que n'étant pas les siens, lui vaudront néanmoins une mé- daille quelconque,alors qu'eue autre maison, dont les produits sont consciencieux mais qui ne fera pas les genres ullru-soignés ou com- pliqués, ne se verra rien décerner du tout.

Nous convenons d'ailleurs, que le jury ne

peut se baser que sur ce qui lui est présenté:

mais pourquoi ne pas tenir compte des prix (écots), des procédés de fabrication et de la fabrication habituelle du fabricant '. Les Chambres de commerce qui sont répandues un peu partout pourraient guider le jury et lui donner des renseignements utiles sur ces divers points.

Les vrais concours, ce sont les affaires et non pas des exhibitions ou chacun fait de son mieux pour donner la plus belle, mais aussi souvent la plus fausse idée de sa fabrication.

Encore admettons-nous comme! utiles, les récompenses obtenues aux concours d'obser- vatoire, aux fournitures obtenues i a r soumis- sion, etc.; parce que le fournissent· donnera alors la véritable mesure de ce qu'il sait faire et peut faire.

Quant au second point, Monsieur le secré- laire, il est d'ordre commercial. Vous nous permettre/, bien de contester à ce point de vue, la valeur d'une récompense d'exposition pour un fabricant qui ne recherchera pas Ia clientèle du grand publie. Nos prédécesseurs en ont obtenu l· ou ô. Nous ne voyons pas qu'elles nous aient fait, vendre une seule montre et nous n'avons pas même trouvé nécessaire de.

les faire imprimer sur noire papier à lettre.

Vous nous permettre/, bien aussi de contes- ter le point de vue d'intérêt général, sur lequel vous vous place/. Nous ne croyons pas du tout que l'avenir économique du pays dé- pende, même dans une faible proportion, d'une participation plus ou moins nombreuse à une exposition quelconque.

Les expositions sonl des foires à plaisir et à récréations, et leur coté utilitaire est si con- testé, qu'un peu partout et notamment à Paris on en demande la suppression, comme, préju- diciables aux affaires, à l'économie domestique et politique du pays tout entier.

Dans d'autres domaines, et dans la mesure de nos moyens, nous serons toujours heureux de répondre à votre appel, soyez-en persuadé, Monsieur le Secrétaire général.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur Hu- guenin, l'expression sincère de nos sentiments respectueusement dévoués et nos salutations bien cordiales. X. & X,

Nos correspondants nous permettront quelques brèves remarques.

P r e n o n s tout d'abord la manière en laquelle les récompenses sont décernées.

Il va sans dire «pie, théoriquement, le

jury pourrait se borner à apprécier les produits contenus dans les vitrines, en tenant simplement comple de leur qua- lité et de leur prix. Pratiquement, il n'en est pas ainsi : un certain nombre de lac- leurs interviennent : ancienneté de la maison : sa force de production : sa puis- sance commerciale : les récompenses antérieurement o b t e n u e s : et, par dessus tout, la conviction que se fait le j u r y , que l'exposilion d'un fabricant quelcon- que, est ou n'est pas la représentation de ce qu'il fabrique habituellement.

Sur ce dernier point, le j u r y de Ge- nève, en 1890, a été particulièrement sévère et nous pourrions citer lelles maisons dont la récompense correspon- dait bien plus à leur production journa- lière qu'aux produits meilleurs et plus variés qu'elles exposaient: elles n'élaient donc pas récompensées p o u r un effort momentané el sans lendemain probable.

Arrivons au second point, Ia valeur d'une exposition au point de vue com- mercial.

Ici, les avis sonl très partagés. Ques- tionnez les fabricants qui exposent de- puis dix ou vingt ans : les uns vous di- ront qu'ils seraient fort embarrassés de chiffrer ce qu'a pu leur rapporter ou leur coûter leurs nombreuses récompenses : les autres, les moins nombreux il est vrai, reconnaîtront que certaine exposi- tion a marqué une étape dans leur déve- loppement commercial el industriel. Mais tous déclareront q u ' u n e fois sur la route des expositions, on est obligé de mar- cher jusqu'au boni.

Les nouveaux venus dans la carrière, y vont avec une espérance: les anciens se résignent, sans grand zèle, à la continuité forcée de leur participation.

Quant à la question d'intérêt général, c'est une autre affaire.

Sans doute, la prospérité de l'horloge- rie suisse n'est pas liée à sa participation

V l

36 LA F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E

à l'Exposition de Paris. Mais l'horloge- rie des autres pays de production y sera : nous devons donc y être. Il en est des pays comme des exposants : c'est la carte forcée.

Et, parce qu'il faut y aller, le devoir est de s'y manifester de manière à don- ner, aux millions de visiteurs qui aillue- ront à Paris, en 1900, une idée complète

— et, par conséquent, grandiose si elle est complète — de noire puissance de production, de la valeur technique et artistique de nos produits, de notre horlogerie compliquée et de précision, comme aussi de notre horlogerie civile.

Car on comparera l'horlogerie suisse à celle des autres pays. La comparaison doit être à noire avantage : autrement, il vaudrait mieux renoncer à toule par-

ticipation.

Mais pour obtenir ce résultat néces- saire, il tant que toutes les maisons clas- sées parmi les meilleures, consentent à l'effort, pas si considérable, qui consiste à immobiliser à Paris, durant G ou 7 mois, une certaine quantité de montres parfaites.

Nos correspondants sont au n o m b r e de ces maisons el l'intérêt général, qui se confond toujours avec l'intérêt parti- culier, avec le leur, par conséquent, ne leur dit-il pas, malgré tout, qu'ils doivent grossir la phalange de ceux qui iront porter, à Paris, le drapeau de l'horloge- rie suisse et neuchàleloise ?

Nous l'espérons encore.

L ' u n de nos amis, vieux routier d'ex- positions, avec lequel nous nous entrete- nions de ce sujet de brûlante actualité, n o u s disait :

« L e s expositions, s'il n'en tenait qu'à moi, on n'en ferait plus. Mais, puisqu'on en fait, el que les concurrents y vont, nous devons y aller aussi, et dans des conditions qui nous assurent un succès indiscutable. »

On ne saurait mieux dire.

Allons donc à Paris, en IS)OO, sans enthousiasme, ce n'esl pas nécessaire et en faisant même mille réserves sur la raison d'être des expositions, si cela peut nous mettre la conscience à l'aise. Mais allons-y quand même, comme on va à un devoir inéluctable el avec la ferme volonté de vaincre.

La Fédération des sociétés de secours mutuels

et les projets fédéraux d'assurances L'assemblée des délégués de la Fédé- ration des sociétés de secours mutuels de la Suisse romande s'est réunie di- manche malin, à l'Hôtel do Aille de Lausanne, sous la présidence de M.

Latour., inspecteur scolaire à Corcelle (Neuchalel), président du comité central.

Une soixantaine de délégués sont pré-

sents, représentant environ 30,000 mu- tualistes.

M. Latour rappelle d'abord le souve- nir de M. A. Gavard, m e m b r e du comité central. Il constate ensuite que les sociétés de secours mutuels seront probablement appelées à jouer longtemps encore un rôle, car les projets fédéraux d'assurance ne paraissent pas près d'aboutir.

Il annonce que la fédération a été in- vitée à participer à l'organisation d'un congrès international des sociétés de se- cours mutuels à Paris, en 1900.

11 a ajouté (pie le comité fera le néces- saire.

En remplacement de M. Gavard, l'as- semblée a élu membre du comité central M. Eugène Weber, négociant à Genève, ancien président de la Sociélé des voya- geurs de commerce, el comme suppléant M. Georges Sehwarz, également à Ge- nève.

MM. Latour el Gustave Correvon, juge cantonal, exposent ensuite la situation faite aux sociétés de secours mutuels par les projets fédéraux d'assurance, tels qu'ils sonl sortis des dernières délibéra- tions. Ils constatent que la plupart des revendications des sociétés de secours mutuels ont élé admises. Ils constatent égalemenl avec tristesse l'opposition in- juste et violente que l'ail aux mutualistes

romands l'Union ouvrière de la Suisse allemande. Ils exprimenl l'espoir q u ' u n e entente pourra cependant intervenir.

Pour cela, le comité central examinera s'il y a lieu de convoquer un congrès suisse des caisses d'assurance el des so- ciétés de secours mutuels, pour s'expli- quer el dissiper les malentendus.

Le comité estime que l'article :]9,'ί des projets d'assurances, suivant lequel le Conseil fédéral peut auloriser les caisses libres à accorder des secours pécuniai- res, doit être niodilié dans ce sens qu'il ne devraiI pas prévoir une faculté dé- pendant du bon vouloir du Conseil fé- déral, mais une obligation pour le Con- seil fédéral de reconnaître les caisses libres.

Observatoire de Neuchâtel

Nous avons d o n n é , dans noire dernier n u m é r o , la lisle des premiers prix du concours de 1898.

Voici les résultais complets, tels que les publie le Conseil d'Etal de Neuchalel :

Le Conseil d'Etat de la république et canton de Xeuchàtel.

Vu le règlement du 15 janvier 1895 con- cernant l'observation dey chronomètres à l'Observatoire cantonal et la distribution des prix aux meilleurs chronomètres présentés aux concours annuels :

Vu le rapport du directeur de l'Observatoire cantonal, accompagné des tableaux et des bulletins de marche des chronomètres obser- vés durant l'année 1898 :

Entendu le département de l'Industrie et de l'oiiriculture.

ARRKTK:

Qu'il décerne comme suit, pour l'exercice de 1898, les prix institués par le règlement :

1. Prix général, de fr. 200. à M. Paul DiUs- heim, a la Cliaux-de-Fonds.

Clause A. Chronomètres de marine.

•2. Prix defr. 200 nu n" 57/8557. de M. Paul D. Nardin, au Locle.

3. Prix de fr. 150 au n" 55/8555, de M.

Paul-I). Nardin, au Locle.

Classe B. Chronomètres de poche.

4. Prix de 130 fr. au n" 13199, de .M. Paul Dilislieim. à La Ghaux-de-Fonds.

5. Prix de 120 Ir. au W 11102, de M. Paul Dilislieim, à La Gbaux-de-Fonds.

Exa>quo. Oa. Prix de fr. 110 au n" 3, de M.

Bernhard Wieden, de l'Ecole d'horlogerie à La Ghaux-dc- Fonds.

» Ob. Prix de fr. 110 au n» 9'Mil. de i l . Paul D.-Nardin, au Locle.

» tic. Prix de fr. 110 au ne 11052, de Paul Ditisheim, à La Ghaux-de- Fonds.

Classe C. Chronomètres de poche.

Kxoquo. 7a. Prix de Ir. 100 au n" 22042, de l'Association ouvrière, au Locle.

» 7b. Prix de fr. 100 au n" 9417. de M. Paul-D. Nardin. au Locle.

8. Prix de fr. 80 au n" 0048. de M. F. Wen- ger-Jaccard, au ijocle,

9. Prix de fr. 50 au n' 13780. de M. Paul Dilislieim, à La Chaux-de-Konds.

Prix décernés au rég-leurs.

Pour le réglage des chronomètres couronnés.

Λ 2. Fr. 30 à MM. Henri IW.atel A. Bour- quin, au Locle.

A 3. Fr. 25 à MM. Henri Hozalet A. Bour- quin, au Locle.

B 4. Fr. 20 à M. U. Welirli, à La Ghaux- de-Fonds.

B 5. Fr. 18 à M. U. Welirli, à La Gliaux- de-Fonds.

B 0a. Fr. 18 à M. Bernhard Wieden, à La Ghaux-de-Fonds.

BOb. Fr. 18 à MM. Henri Ro/al et A. Bour- quin, au Locle.

B (Se. Fr. 18 à M. L". Welirli. à La Gliaux- de-Fonds.

G 7a. Fr. 15 à M. Glmrles Ro/.nl. au Locle.

G 7. Fr. 15 à MM. Henri Ro/al et A. Bour- quin, au Locle.

G 8. Fr. 10 à M. Auguste Laberly, au Lo- cle.

C 9. Fr. 8 à M. I". Welirli, a la Ghaux-de- Fonds.

Neuchâtel, 10 janvier 1899.

Au nom du Conseil d'Etat : Le président, GGMTKSSK.

Le chancelier, Βοχιιοτκ.

Les assurances en Suisse Nous empruntons à un article sur les assurances, publié dans le n u m é r o d u

! " d é c e m b r e 1898 de la Feuille officielle suisse du Commerce, les renseignements suivants :

Au 31 décembre 1890. les capitaux assurés en Suisse son! pour l'assurance

vie Er. 580.000,000 incendie » ΙΟ.ΟΟΟ.ΟΟΟ,ΟΟϋ Quant aux primes payées en Suisse, elles peuvent s'établir, en chiffres ronds,

1 f .

LA FÉDÉRATION HORLOGERE SUISSE 37

c o m m e s u i t , p o u r l ' a s s u r a n c e

F r . U3,;i00,000 13.300,000

8,000,000 1,300,000

(.)2o,000

»

» v i e

i n c e n d i e a c c i d e n t s

t r a n s p o r t s

b e s t i a u x et g r ê l e b r i s d e s g l a c e s ,

c o n d u i t e s d ' e a u » KiG.000 soil u n total d e p l u s d e $j millions p a y é s r i e n q u ' e n p r i m e s p a r a n n é e .

C'est là u n e d é m o n s t r a t i o n p r a t i q u e d e l ' e s p r i t d e p r é v o y a n c e d e n o i r e p e u p l e .

Exposition universelle de Paris, en 1900

l u e r é u n i o n d e l'abricanls d ' h o r l o g e - r i e a y a n t déjà a d h é r é à l ' E x p o s i t i o n o u d o n t l ' a d h é s i o n serait d é s i r a b l e , a é t é c o n v o q u é e , s o u s les a u s p i c e s d e la S o - c i é t é îles l'abricanls d ' h o r l o g e r i e d e L a G h a u x - d e - F o n d s , d a n s les l o c a u x d e la C h a m b r e c a n t o n a l e d u c o m m e r c e . U n e v i n g t a i n e d e l'abricanls d ' h o r l o g e r i e d e L a U h a u x - d e - F o n d s el d u L o c l e é t a i e n t p r é s e n t s .

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