L.E.G.T.A. Le Chesnoy TB1−2010-2011
D. Blotti`ere Math´ematiques
Correction du devoir maison n˚2
Exercice 1 :Etudier l’injectivit´´ e et la surjectivit´e de l’application : f:R2→R, (x, y)7→2x−3y+ 7.
Correction
L’applicationf est injective si et seulement si pour toutz∈R, l’´equation (Ez) : f(x, y) =z
de param`etre z et d’inconnue (x, y) ∈ R2 a au plus une solution (i.e. 0 ou 1 solution). L’application f est surjective si et seulement si pour toutz∈R, l’´equation (Ez) a au moins une solution. ´Etudier l’injectivit´e et la surjectivit´e def revient donc `a ´etudier le nombre de solution(s) de l’´equation (Ez) pour tous les r´eels z.
Soitzun r´eel fix´e. On r´esout l’´equation (Ez), i.e. l’´equation : 2x−3y+ 7 =z.
Remarque : C’est une ´equation lin´eaire (syst`eme lin´eaire `a 1 ´equation), de rang 1, `a deux inconnues (xet y). On sait, d’apr`es le cours sur les syt`emes lin´eaires, que l’´equation (Ez)poss`ede soit 0, soit une infinit´e de solution(s).
f(x, y) =z ⇐⇒ 2x−3y+ 7 =z
⇐⇒ 2x=z+ 3y−7
⇐⇒ x=z+ 3y−7
2 .
L’ensemble solution de l’´equation (Ez) de param`etrezet d’inconnue (x, y)∈R2est donc : S(Ez)=
z+ 3y−7 2 , y
: y∈R
.
Quel que soit le r´eelz, l’´equation (Ez) poss`ede donc une infinit´e de solutions. On en d´eduit que l’applicationf est surjective et non injective.
Exercice 2 :Soita∈R. R´esoudre dansRl’in´equation :
(Ia) x
x−a− x
x+a < 2a2 x2−a2. Correction
• Domaine de d´efinition de l’in´equation (Ia) On a :
• x−a= 0 ⇐⇒ x=a
• x+a= 0 ⇐⇒ x=−a
• x2−a2= 0 ⇐⇒ (x+a)(x−a) = 0
⇐⇒ x=−aoux=a.
Pour a= 0, on a a=−aet il n’y a qu’une seule valeur (0) qui pose probl`eme. Sia6= 0, alorsa6=−aet il faut ˆoter deux nombres (aet−a) `aRpour obtenir le domaine de d´efinition de (Ia).
Le domaine de d´efinition de l’in´equation (Ia) est donc : D(Ia)=
R\ {−a, a} sia6= 0 R∗ sia= 0 .
• R´esolution de l’in´equation(Ia) Soitx∈ D(Ia).
(Ia) ⇐⇒ x
x−a− x
x+a− 2a2 x2−a2 <0
⇐⇒ x(x+a)
(x−a)(x+a)− x(x−a)
(x+a)(x−a)− 2a2 x2−a2 <0
mise au d´enominateur commun x2−a2= (x+a)(x−a)
⇐⇒ x2+ax
(x+a)(x−a)− x2−ax
(x+a)(x−a)− 2a2 x2−a2 <0
⇐⇒ x2+ax−(x2−ax)−2a2 (x+a)(x−a) <0
on choisit plutˆot la forme factoris´ee (x+a)(x−a) de x2−a2 car elle est plus adapt´ee `a une ´etude de signe
⇐⇒ 2ax−2a2 (x+a)(x−a) <0
⇐⇒ 2a (x−a) (x+a)
(x−a)<0 (factorisation du num´erateur par 2a)
⇐⇒ 2a x+a <0
On est ainsi ramen´e `a r´esoudre l’in´equation 2a
x+a <0 surD(Ia). L’´etude se scinde alors en trois parties, suivant que aest nul, strictement n´egatif ou strictement positif.
? Cas o`ua= 0
Sia= 0, alors l’in´equation 2a
x+a <0 n’a aucune solution. Par suite, (I0) n’admet aucune solution. (En effet les deux in´equations sont ´equivalentes surD(I0).) On a donc :
S(I0)=∅.
? Cas o`ua <0
On fait un tableau de signes. Pour placer −aet a, on remarque que sia <0, alorsa <−a (multiplier chacun des membres de l’in´egalit´e−1<1 para <0).
x −∞ a −a +∞
|| ||
Signe de 2a −
||
−||
−|| ||
|| ||
Signe dex+a −
||
−||
+|| ||
|| ||
Signe de x+a2a +
||
+||
−|| ||
On en d´eduit que l’ensemble solution de l’in´equation (Ia), qui est ´equivalente `a l’in´equation 2a x+a <0 surD(Ia), est :
S(Ia)= ]−a,+∞[.
? Cas o`ua >0
On fait un tableau de signes. Pour placer −aet a, on remarque que sia >0, alors−a < a (multiplier chacun des membres de l’in´egalit´e−1<1 para >0).
x −∞ −a a +∞
|| ||
Signe de 2a +
||
+||
+|| ||
|| ||
Signe dex+a −
||
+||
+|| ||
|| ||
Signe de x+a2a −
||
+||
+|| ||
On en d´eduit que l’ensemble solution de l’in´equation (Ia), qui est ´equivalente `a l’in´equation 2a x+a <0 surD(Ia), est :
S(Ia)= ]−∞,−a[.
• Conclusion
L’ensemble solution de l’in´equation (Ia) est :
S(Ia)=
∅ sia= 0 ]−a,+∞[ sia <0 ]−∞,−a[ sia >0
.
Exercice 3 :R´esoudre dansRl’´equation :
(E) x4−4x2−x+ 2 = 0.
Correction
• Recherche de racines ´evidentes On note P le polynˆome d´efini par :
P =X4−4X2−X+ 2.
On remarque que−1 et 2 sont deux racines deP. En effet :
P(−1) = (−1)4−4×(−1)2−(−1) + 2 = 1−4 + 1 + 2 = 0 P(2) = 24−4×22−2 + 2 = 16−4×4−2 + 2 = 0.
Remarque : Pour conjecturer les racines enti`eres du polynˆome P, on peut tracer la courbe repr´esentative deP, `a l’aide de la calculatrice ou deGeogebra.
• Factorisation de P par(X−(−1))(X−2) = (X+ 1)(X−2)
? Factorisation deP parX−(−1) =X+ 1
Le polynˆomeP est de degr´e 4 et−1 est une racine deP. Il existe donc un unique polynˆomeQde degr´e 3 tel que :
(∗) P = (X−(−1))Q= (X+ 1)Q.
? V´erification de l’assertion 2 est racine deQ
D’apr`es (∗),P(2) = 3Q(2).D’autre partP(2) = 0, car on a d´ej`a remarqu´e que 2 est racine deP. Ainsi a-t-on 3Q(2) = 0 et par suiteQ(2) = 0. Le polynˆomeQadmet donc 2 comme racine.
? Factorisation deQ parX−2
Le polynˆomeQest de degr´e 3 et 2 est une racine deQ. Il existe donc un unique polynˆomeRde degr´e 2 tel que :
(∗∗) Q= (X−2)R.
? D´etermination deR
De (∗) et (∗∗), on d´eduit que :
P = (X+ 1)(X−2)R.
Le polynˆomeR´etant de degr´e 2, il existea, b, c∈Rtels que : R=aX2+bX+c.
P = (X+ 1)(X−2)
| {z }
X2−X−2
R ⇐⇒ X4−4X2−X+ 2 = (X2−X−2)(aX2+bX+c)
⇐⇒ X4−4X2−X+ 2 =aX4+ (b−a)X3+ (c−2a−b)X2+ (−2b−c)X−2c
⇐⇒
1 = a
0 = b−a
−4 = c−2a−b
−1 = −2b−c
2 = −2c
(unicit´e des coefficients d’un polynˆome)
⇐⇒ a= 1, b= 1 etc=−1.
On a doncR=X2+X−1 et par suite :
P = (X+ 1)(X−2)(X2+X−1).
• R´esolution dans Rde l’´equation (E)
(E) ⇐⇒ x4−4x2−x+ 2
| {z }
P(x)
= 0
⇐⇒ (x+ 1)(x−2)(x2+x−1) = 0 (d’apr`es la factorisation deP obtenue ci-dessus)
⇐⇒
x=−1 ou
x= 2 ou
x2+x−1 = 0
(un produit de facteurs est nul ssi au moins un des facteurs est nul)
Il reste alors `a r´esoudre l’´equationx2+x−1 = 0, i.e. `a d´eterminer les racines du trinˆome du second degr´e R=X2+X−1
d´ej`a rencontr´e lors de la factorisation deP. Le discriminant deRest ∆ = 5>0. L’´equationx2+x−1 = 0 admet donc deux racines distinctes :
x1= −1−√ 5
2 et x2=−1 +√ 5
2 .
D’apr`es l’´etude pr´ec´edente, l’ensemble solution de l’´equation (E) est donc : (
−1,2,−1−√ 5
2 ,−1 +√ 5 2
) .
Exercice 4 :Soient a, b, c 6= 0, d quatre nombres r´eels fix´es. On pose ∆ =ad−bc. Soitf la fonction d´efinie par :
f:R\
−d c
→R, x7→ ax+b cx+d. 1. Montrer que :
∀x, y∈R\
−d c
f(x)−f(y) = ∆× x−y (cx+d)(cy+d). 2. On note respectivement I− etI+ les intervalles
−∞,−d c
et
−d c,+∞
. D´eduire de la question 1 que :
(a) si ∆ = 0, alorsf est constante surR\
−d c
;
(b) si ∆>0, alorsf est strictement croissante surI− et f est strictement croissante surI+; (c) si ∆<0, alorsf est strictement d´ecroissante sur I− et f est strictement d´ecroissante surI+.
Correction
1. Soient x, y∈R\
−d c
. f(x)−f(y) = ax+b
cx+d−ay+b cy+d
= (ax+b)(cy+d)
(cx+d)(cy+d)−(ay+b)(cx+d)
(cy+d)(cx+d) (mise au d´enominateur commun (cx+d)(cy+d))
= acxy+adx+bcy+bd
(cx+d)(cy+d) −acxy+ady+bcx+bd (cy+d)(cx+d)
= acxy+adx+bcy+bd−(acxy+ady+bcx+bd) (cx+d)(cy+d)
= adx+bcy−ady−bcx (cx+d)(cy+d)
= (ad−bc)x+
−∆
z }| { (bc−ad)y
(cx+d)(cy+d) (on regroupe les termes enx (resp.eny) ensemble)
= ∆x−∆y
(cx+d)(cy+d) (∆ =ad−bc)
= ∆(x−y)
(cx+d)(cy+d) (on factorise par ∆)
= ∆× x−y
(cx+d)(cy+d)
2. (a) On suppose que ∆ = 0.
Montrons quef est constante, c’est-`a-dire que tous les ´el´ements deR\
−d c
ont mˆeme image parf. D’apr`es la question 1, on a :
∀x, y∈R\
−d c
f(x)−f(y) = ∆
|{z}
0
× x−y
(cx+d)(cy+d) = 0 c’est-`a-dire :
∀x, y∈R\
−d c
f(x) =f(y).
La fonctionf est donc constante surR\
−d c
. Remarque : On peut en fait montrer que :
∀x∈R\
−d c
f(x) = a c.
(b) On suppose que ∆>0.
• Preuve de f est strictement croissante sur I−
Soientx, y∈I− =
−∞,−d c
tel quex < y. On doit montrer quef(x)< f(y), i.e.f(x)−f(y)<0.
D’apr`es la question 1, on a :
(∗) f(x)−f(y) = ∆
|{z}
>0
×
<0
z }| { x−y (cx+d)(cy+d).
On remarque que ∆>0 (par hypoth`ese) et que x−y <0 (carx < y). Il reste donc `a montrer : (cx+d)(cy+d)>0
pour voir quef(x)−f(y)<0.
On rappelle le r´esultat vu en cours pour le signe d’une fonction affine.
t −∞ −d
c +∞
Signe dect+d, dans le cas o`uc <0 + 0 −
Signe dect+d, dans le cas o`uc >0 − 0 +
Commex, y∈I−=
−∞,−d c
, on a les r´esultats suivants.
Sic <0, alorscx+d >0 etcy+d >0 Sic >0, alorscx+d <0 etcy+d <0.
Dans les deux cas (c <0 etc >0), les deux termes cx+detcy+dont mˆeme signe ; leur produit est donc positif, i.e. :
(∗∗) (cx+d)(cy+d)>0.
On rassemble les r´esultats obtenus. De (∗) et (∗∗), on d´eduit que f(x)−f(y) < 0 et donc que f(x)< f(y).
On a d´emontr´e que :
∀x∈I− ∀y∈I− x < y=⇒f(x)< f(y).
La fonctionf est donc strictement croissante surI−.
• Preuve de f est strictement croissante sur I+
Soientx, y∈I+=
−d c,+∞
tel quex < y. On doit montrer quef(x)< f(y), i.e.f(x)−f(y)<0.
La preuve est analogue `a celle qui pr´ec`ede. D’apr`es la question 1, on a :
(∗) f(x)−f(y) = ∆
|{z}
>0
×
<0
z }| { x−y (cx+d)(cy+d).
On remarque que ∆>0 (par hypoth`ese) et que x−y <0 (carx < y). Il reste donc `a montrer : (cx+d)(cy+d)>0
pour voir quef(x)−f(y)<0.
D’apr`es le tableau de signes donn´e dans la preuve pr´ec´edente (page 6), comme x, y ∈ I+ =
−d c,+∞
, on a les r´esultats suivants.
Sic <0, alorscx+d <0 etcy+d <0.
Sic >0, alorscx+d >0 etcy+d >0.
Dans les deux cas (c <0 etc >0), les deux termes cx+detcy+dont mˆeme signe ; leur produit est donc positif, i.e. :
(∗∗) (cx+d)(cy+d)>0.
On rassemble les r´esultats obtenus. De (∗) et (∗∗), on d´eduit que f(x)−f(y) < 0 et donc que f(x)< f(y).
On a d´emontr´e que :
∀x∈I+ ∀y∈I+ x < y=⇒f(x)< f(y).
La fonctionf est donc strictement croissante surI+. (c) Si ∆<0, alors on d´emontre que :
• f est strictement d´ecroissante sur I−;
• f est strictement d´ecroissante sur I+
en suivant la mˆeme m´ethode que celle expos´ee `a la question pr´ec´edente. Les preuves sont analogues
`
a celles donn´ees en 2.(b). La seule diff´erence vient du signe de ∆.