É D I T O R I A L
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uelle ne fut pas la surprise de Jean-Henri Fabre, naturaliste français du XIXesiècle, lorsque, ayant oublié de fermer la fenêtre après avoir recueilli un beau spécimen femelle de grand paon de nuit, il trouva au matin son bureau envahi d’une multitude de papillons mâles de la même espèce, virevoltant autour de la cage de la femelle. Il avait découvert les phéromones.S
ubtils messagers, les phéromones jouent un rôle primordial dans la vie des animaux, du plus petit insecte aux grands mammifères. Elles interviennent par exemple lors des périodes d’accouplement, mais assurent aussi le bon fonctionnement d’une ruche ou d’une fourmilière.C
es substances biologiques peuvent être volatiles, détectées alors par le système olfactif, ou agir par contact, par l’intermédiaire du système gustatif. La découverte des récepteurs phéromonaux, d’abord chez les vertébrés puis très récemment chez les insectes, nous offre aujourd’hui la possibilité de décrypter les mécanismes de la reconnaissance phéromonale et de mieux comprendre cette communication silencieuse.GEmmanuelle Jacquin-Joly
Directrice de recherche à l’Inra
Les molécules
du langage
BIOFUTUR 286 • MARS 2008 1
JH FABRE PAR NADAR – © DR
Le décès d'André Menez le 2 février a été une grande perte pour beaucoup de personnes en France, ainsi qu'à l'étranger.
Ses travaux sur les toxines protéiques de diverses espèces (serpents, scorpions, cônes et anémones de mer) l'ont amené à explorer de nombreux domaines scientifiques et il a su utiliser l'ingénierie moléculaire pour modifier des toxines à des fins originales. Membre de longue date de notre comité scientifique, toujours apprécié pour son enthousiasme et sa géné- rosité, il nous a fortement encouragés avant l'heure à nous intéresser davantage aux enjeux climat/énergie. Nous sommes tous très marqués par sa disparition et il restera pour nous une référence. Ce numéro lui est dédié.
L'équipe de Biofutur 00-Edito286 25/02/08 13:24 Page 1