T ÉDENAT
Questions résolues. Solutions du problème de probabilité proposé à la page 324 du second volume des Annales
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 3 (1812-1813), p. 59-76
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QUESTIONS RÉSOLUES. 59
J’apprends,
al’instant y
que le mêmegéomètre
vient depublier
le
Prospectus
d’une RÉFUTATION de la Thèorie desfonctions analitiques
de M. LAGRANGE.J’inore
ce quepeut signifier
le motréfutation,
dans lalangue
de M.Wronski, laquelle,
comme l’onsait,
n’est pas celle de tout le monde.Mais,
suivantl’acception
commune , pour
qu’un
ouvrage soitsusceptible
d’êtreréfuté,
il fautnon seulement que cet ouvrage renferme des erreurs, mais que, de
plus ,
ces erreurs y soientprédominantes
etqu’elles
enconstituent,
pour ainsi
dire,
l’essence et lefondement;
or,je
ne saclie pas que rien depareil
existe dans le livre des Fonctions.Que
M. Wronskiconsacre un ouvrage à défendre la méthode de Leibnitz contre celle de M.
Lagrange,
à luipermis,
sans doute. Il pourra même trouverbeaucoup
de gens de sonparti, aujourd’hui
sur-toutoù
l’on aimetant à
rétrograder
en toutes choses. Mais un tel ouvrage ne serapoint proprement
une réfutation du livre des Fonctions. Son illustreet modeste auteur a moins
cherché ,
eneffet ,
dans celivre ,
à faireprévaloir
ses idéesqu’à
montrersimplement qu’à
lamétaphysique
obscure ,
et souventtrompeuse ,
surlaquelle
on avait établijusqu’ici
le calcul
différentiel ,
il étaitpossible
de substituer des idées très-exactes et
très-lumineuses ,
etj’ai peine à
croire que l’onpuisse jamais parvenir
à nous prouverqu’il n’y
a pascomplètement
réussi.QUESTIONS RÉSOLUES.
Solutions du problème de probabilité proposé à la
page 324 du second volume des Annales ;
Par MM. TÉDENAT , correspondant de la première classe de
l’Institut, recteur de l’académie de Nismes; D.ENCONTRE,
professeur, doyen de la faculté des sciences
del’acdémie
de Montpellier ; LHUILIER, professeur
demathématiques
à
l’académie impériale
deGenève; LE
GRANDet ROCHAT,
professeurs
demathématiques à Saint-Brieux.
ENONCÉ.
Une loterre étantcomposée
de m numèros I, 2,3,
... m,dont il en sort n à
chaque tirage ; quelle
est laprobabilité
queparmi
les n numéros d’un mêmetirage,
il ne setrouvera
pas deuxnombres
consecutifs
de la suite naturelle?Je vais rendre un
compte
sommaire des diverses solutionsqui
ontété données de ce
problème,
en insistantprincipalement
sur lesdifférences essentielles
qu’elles pourront
offrir.Je cominencerai par la démonstratioll d’un
principe
surleqllel
reposent
toutes ces solutions. Ceprincipe
estgénéralement
connumaix,
la démonstration.qu’en
ont fourni MM. Le Grand et Rochat étanttrès-courte,
on mepardonnera
de larapporter
ici.Soient
Il
s’agit
de prouverqu’on
doit avoirPour y
parvenir ,
supposons que cette loi se soit vérifiée pour lesm-I
premiers
termes de la dernièresuite,
de manicrcqu’on
aitRÉSOLUES, 6I
on aura alors
Il est donc
prouvé
par là que cette formule serait vraie pour les7n
premiers
termes de lasuite ,’si
elle était vraie pour ses m-Ipremiers
termes ; or, il est aisé de se convaincrequ’elle
est vraie apour les deux
premiers ;
car on aainsi
l’expression
deSp
est exacte ’ et il en doit être de même decelles de
SI, S2, S3 .... qui
n’en sont que des casparticuliers.
Il résulte aussi de là
qu’on
doit avoirJe passe
présentement
à laquestion proposée.
Comme il est connuque,
lorsqu’un
événementdépend
dequelques chances, comprises parmi plusieurs
autres , touteségalement possibles,
laprobabilité
decet événement est
exprimée
par une fraction dont le numérateur est1% le nombre des chances de l’arrivée
desquelles
cet événementdépend,
et dont le dénominateur est le nombre total des
chances ;
et comme, d’un autrecôté,
on sait de combien de manières n numéros peu- vent êtrechoisis
entre m; on voit que laquestion
se réduit àdéterminer
-de
combien de manières les n2 nombres I.2.3....mpeuvent
êtrepris
12 à n sans que , dans aucunecombinaison
il se trouvedeux
ou un
plus grand
nombre de numéros consécutifs.On
peut
chercher directement le nombre des combinaisons de cette sorte ; ou bien onpeut,
aucontraire ,
chercher le nombre de cellesqui
renferment des numérosconsécutifs ; puisque
ce derniernombre,
retranche du nombre total des combinaisons n à n, donnera pour
reste le nombre des combinaisons dont il est
question
dans l’énoncédu problème.
C’est ce dernierparti qu’a pris M.
Lhuilier. Pourabréger
lediscours , il. appelle
Ambesuccessif l’assemblage
de deuxnuméros se succédant consécutivement dans la suite des nombres
naturels ;
soit que ces numéros soientseuls ,
soitqu’ils
fassentpartie
d’une combinaison d’un
plus grand
nombre de numéros. Cette défi- nitionposée ,
M. Lhuilierparvient
à la formulegénérale
par la considération des casparticuliers y
enprocédant
à peuprès
commeil suit.
i.° Dans le cas de n=I, le nombre des
tirages qui donnent
desambes successifs
est
évidemmento
2.0 Dans le cas de n=2, le nombre des
tirages qui
donnent desambes
successifs est évidemment3.° Dans le cas de
n=3;
si i et 2 font tous deuxparties
d’untirage ,
on pourra leuradjoindre
l’unquelconque
des m-2 numérosrestans ;
si,
aucontraire ,
i doit fairepartie
d’untirage,
sans que 2 doives’-y
trouver, il faudra luiadjoindre
toutes les combinaisons deux à deux des m-2 numéros restansqui peuvent
fournir des ambesconsécutifs ,
et dont le nombre est, par cequi précède ,
m-3.Ainsi le nombre des
tirages ayant
i pour leurplus petit numéro
et
présentant
des ambessuccessifs ,
sera(m-2)+(m-3); pareille-
. ment le nombre de ceux d’entre eux
(lui
auront 2 pour leurplus
petit numéro ,
sera(m-3)+(m-4);
le nombre de ceuxqui
-auront 3RÉSOLUES.
63pour leur
plus petit numéro,
sera(m-4)+(m-5),
et ainsi de suite.On
voit, d’après cela,
que le nombretotal des tirages
de troisnuméros
présentant
des ambessuccessifs
sera4.0
Dans le cas den=4; I
et 2 devant faire a la foispartie
d’un même
tirage,
on pourra leuradjoindre
chacune desm-2 I m-3 2
combinaisons deux à deux fournies par les m-2 numéros restans.
Si au contraire i doit faire
partie
d’untirage ,
sans que 2 doives’y
trouver ; il faudra
adjoindre
à ce numéro i toutes celles des com-binaisons trois à trois des m -2 numéros restans
qui présenteront
des ambes successifs et dont le nombre est, par ce
qui précède,
Ainsi le nombre des
tirages
dequatre
numérosqui , présentant
des-ambes successifs ,
auront i pour leurplus petit numéro ?
seram-2 1 m-3 2+m-3 1 m-4 2 +m-4 1 m-5 2;
le nombre destirages
decette sorte
qui
auront 2 pour leurplus petit numéro ,
devra donc êtrem-3 1 m-4 2 + m-4 1 m-5 2 + m-5 1 m-6 2 ;
le nombre de ceuxqui
auront3
pour
leurplus petit numéro
serasemblablement m-4 1 m-5 2 +
m- 1 m-6 2+m-6 1 m-7 2, et
ainsi de suite.On
voit, d’après cela,
que le nombre total destirages
dequatre
numéros
présentant
des ambessuccessifs ,
seraM. Lhuilier
applique
encore ce raisonnement au cas où n=5 et, à raison de la marche uniforme duprocedé,
il est conduit à con- sidérer le nombre destirages
de n numérosqui présentent
des ambesconsécutifs comme étant la
différeiice
entre le(m-n+1)me
et le(m-2n+2)me
nombresfigurés
dunme
ordre.Or,
comme lepremier
de ces deux nombres
figurés exprime
le nombre total destirages
de n numéros, il en résulte que le dernier
représente
le nombre deceux d’entre eux
qui
n’ontpoint
d’ambes successifs.IVI. Lhuilier
observe,
ausurplus,
que l’onpourrait
s’assurer d’une manièrerigoureuse
de l’exactitude de cerésultat,
par le raisonne-ment connu
qui
consiste à prouver que, si ce résultat est exact pour destirages
de n-inuméros,
il doit l’être aussi pour destirages
de n numéros.MM.
Tédenat, Encontre
1, le Grand et Rochat ont au contrairecherché à
calculer directement le nombre des chances favorables.Pour
parvenir
à leurbut,
ilssupposent qu’on
a fait des chancesde cette sorte
divers
groupes , enplaçant dans
lepremier
groupetoutes
RÉSOLUES.
65toutes celles dont le
plus petit
numéro est 1 , dans le second toutes celles dont leplus petit
numéro est 2 , dans le troisième toutescelles dont le
plus petit
numéro est3 ,
et ainsi de suite. Les choses ainsientendues ,
voici comment ilsprocèdent.
i.° Il est d’abord évident que , s’il ne doit sortir
qu’un
seulnuméro à
chaque tirage,
le nombre des chances favorables serale nombre total des
chances , c’est-à-dire p
mou m I.
2.0 S’il doit sortir deux numéros à
chaque tirage,
celles deschances favorables dont le
plus petit
numéro sera i , nepourront
être
complétées
que parquelqu’un
des m-2 numéros3, 4, 5,... m ;
le nombre de ces chances sera donc m-2.
Celles des chances favorables dont le
plus petit
numéro sera 2,ne
pourront
êtrecomplétées
que parquelqu’un
des m-3 numéros4-, 5, 6, .... m;
le nombre de ces chances sera donc m-3.Celles des chances favorables dont le
plus petit
numéro sera3, ne pourront
êtrecomplétées
que parquelqu’un
desm-4
numéros5, 6,
7 m ; le nombre de ces chances sera doncm-4.
Et ainsi de
suite, jusque
la chancefavorable
dont leplus petit
numéro sera m-2,
laquelle
seraunique :
attenduqu’elle
ne pourra êtrecomplétée
que par le seul numéro m.Ainsi,
dans le cas de n=2, le nombre total des chances favo- rables serac’est-à-dire,
le(m-2)me
nombretriangulaire.
3.° S’il doit sortir trois numéros à
ehaque tirage ,
celles deschances favorables dont le
plus petit
numéro sera I, nepourront
être
complétées
que par celles des combinaisons deux à deux desm-2
numéros 3, 4, 5, ....
mqui
neprésentent point
de nom-bres
consécuifis,
et dont le nombre est , par cequi précède ,
Tom. III. 9
Celles des chances favorables dont le
plus petit
numéro sera 2.,ne
pourront
êtrecomplétées
que par celles des combinaisons deux à deux des m-3numéros 4, 5, 6, ....
mqui
neprésentent point
de nombres
consécutifs ,
et dont le nombre est, par cequi précède ,
Celles des chances favorables dont le
plus petit
numéro sera3 ,
ne
pourront
êtrecomplétées
que par celles des combinaisons deux.à deux des
m-4 numéros 5, 6 ,
7,....mqui
neprésentent point
de nombres
consécutifs,
et dont le nombre est, par cequi précède,
Et ainsi de
suite, jusqu’à
la chancefavorable
dont leplus petit
numéro sera
m-4, laquelle
seraunique :
attenduqu’elle
ne pourra êtrecomplétée
que par les deux seuls numéros m-2 et 7n.Ainsi:)
dans le cas den = 3 ,
le nombre total deschances
favorables
estc’est-à-dire,
le(m-4)me
nombrepyramidal.
4.°
S’il doit sortirquatre
numéros àchaque tirage ;
celles des chancesfavorables
dont leplus petit
numéro sera I, nepourront
être
complétées
que par celles des combinaisons trois à trois desm-2 numéros
3 , 4 , 5,....
mqui
neprésentent point
de nom-bres consécutifs,
et dont lenombre
est ’ par cequi précède,
Celles des chances
favorables
dont leplus petit
numéro sera 2,ne
pourront
êtrecomplétées
que par celles descombinaisons
troisRÉSOLUES. 67
a trois des m-3 numéros
4 , 5, 6,...m qUi
neprésen
tentpoint
de nombres
consécutifs,
et dont le nombre est par cequi précède,
Celles des chances favorables dont le
plus petit
numéro sera3,
ne
pourront
êtrecomplétées
que par celles des combinaisons trois à trois desm-4 numéros 5, 6, 7,....m qui
neptésenten
tpoint
de nombres
consécutifs,
et dont le nombre est, par cequi précède
Et ainsi de
suite, jusque
la chance favorableayant
m-6 pourson
plus petit numéro , laquelle
seraunique ; attendu quelle
ne pourraêtre complétée
que par les trois seuls numérosm-4,
m-2, m.Ainsi,
dans le cas den = 4 ,
le nombre total des chances favo- rables estc’est-’à-dire,
le(m-6)me
nombrefiguré
du4.e
ordre.La marche
parfaitement
uniforme de ceprocédé eonduit à
con-clure,
sansqu’il
soitnécessaire
de pousser l’Inductionplus
avant,qu’en général, n désignant
le nombre des numérosqui
sortent achaque tirage,
le nombre destirages
différensqui
neprésentent point
de numérosconsécutifs,
est le(m-2n+2)me
nombrefiguré,
du nme
ordre ; c’est-à-dire,
ce
qu’il
serait d’ailleurs facile d’établir par un rayonnementrigoureux,
Si
présentement
on considère que le nombre total destirages possibles
de n numéros
parmi
m eston
en
conclura que laprobabilité
demandée par l’énoncé de laquestion
estM. Encontre remarque que,
si
l’on avaitégard
à l’ordre de sortie desnuméros,
danschaque tirage,
le nombre destirages
danslesquels
il ne se trouverait pas deux numéros voisins dans la suite des nom-
. bres
naturels,
seraitsimplement
et comme alors le nombre total des
tirages possibles
seraitil s’ensuit que la
probabilité
cherchée serait encore la même que dans lepremier
cas.M. Tédenat
observe
que,lorsque n=1 2 (m+I),
le nombre destirages
sans numéros consécutifs se réduit àl’unité,
etqu’il
devientnul,
si l’on a N >1 2 (M+I).
On
peut
encoreparvenir
au but par une autre méthodequi peut
paraître
un peu moinssimple
que lesprécédentes .
maisqui
a surelles
l’avantage
derésoudre ,
outre laquestion proposée ,
une autrequestion
non moinsintéressante ,
etqui
a avec elle unetrès-grande analogie.
Je vaisl’exposer
brièvement.Pour être
plus
court etplus clair, j’adopterai
lesdénominations
suivantes :
J’appellerai
Combinaison totalementcontinue,
toute combinaison dont lesnuméros,
duplus petit
auplus grande
se trouveront êtreRÉSOLUES 69
des
nombres
consécutifs de la suite naturelle,J’appellerai
Combinaison totalementdiscontinue,
toute combinaison danslaquelle
il seraimpossible
de rencontrer deux nombres consécutifs de la même suite.Quant
aux combinaisons formées enpartie
de nombres consécutifset en
partie
de nombres nonconsécutifs,
elles pourront être indif-féremment
appelées
Combinaisonspartiellement
continues ou Com-binaisons
partiellement
discontinues.J’observe
présentement
que chacune de ces diverses sortes de combinaisonspeut
être considérée sous deuxpoints
de vue très-distincts. On
peut
supposer tous les numéros à combinerdisposés
les uns à côté des
autres ,
dupremier
audernier ,
suivant l’ordre de leurgrandeur,
sur uneligne droite ,
sur une branche de courbeou sur une
portion
depolygone ;
ou bien onpeut
les supposerrangés,
suivant le mêmeordre ,
soit sur la circonférence d’uncercle ,
soit sur toute autre courbe
fermée,
soit enfin sur lepérimètre
d’unpolygone ;
et les deux numéros extrêmesqui,
dans lepremier
cas,ne seront
point consécutifs,
devront êtreréputés
tels dans le second.J’appellerai
Combinaisonsrectilignes
les combinaisons faitesavec’
les numéros
disposés
de lapremière
de cesdeux manières,
etCombinaisons circulaires celles
qui
seront faites avec les numérosrangés
conformément à la secondehypothèse.
Les unes et les autrespourront
être d’ailleurs totalement oupartiellement
continues oudiscontinues.
Il est d’abord clair que m
numéros , pris n à n,
doivent fournirm combinaisons circulaires et
m-n+I
combinaisonsrectilignes
totalement
continues ;
mais le nombre de leurscombinaisons,
soitrectilignes
soitcirculaires ,
totalementdiscontinues ,
n’estpoint
aussifacile à déterminer.
La question
où l’on propose de déterminer combien mnuméros, pris n
à n, peuvent fournir de combinaisons circulaires totalementdiscontinues ,
revient a celle-ci : Unpolygone
de m côtés étantdonné ,
combienpeut-on
construire depolygones
de n côtés donttous les sommets soient des sommets du
polygone
donné sansqu’au-
70 cun
de leurs côtès soit côté de cepolygone ?
Surquoi il
fautremarquer
qu’ici
toutediagonale
isolée doit être considérée comme unpolygone
de deux côtés dont les côtés seconfondent ;
et que toutsommet doit être considéré comme un
polygone
d’un seul côté.La
question
où l’on propose de déterminer combien mnuméros,
pris
n à n,peuvent
fournir de combinaisonsrectilignes,
totalementdiscontinues,
revient à celle-ci : lJneportion
depolygone
de msommets, ou de
m-Icôtès,
étantdonnée;
combienpeut-on
cons-truire de
portions
depolygones
de n sommets , ou de n-icôtés,
dont les sommets soient tous des sommets de laportion
depolygone donnée ,
sansqu’aucun
de leurs côtés soient côtés de cetteportion
de
polygone ?
C’estproprement
là laquestion qui
a étéproposée.
Je vais mener de front ces deux
questions ;
maisje
dois observerauparavant
que, comme ici ladisposition respective
desnuméros
dans
chaque combinaison ,
n’est de nulleconsidération ;
onpeut
supposer
qu’ils
sontrangés,
dans toutes, par ordre degrandeur
et
qu’ainsi
lespolygones
etportions
depolygone
dont ils’agit d’assigner
lenombre,
doivent être convexes, si lespolygones
ouportions
de
polygones
donnés sontsupposés
tels.I.° Il est d’abord
évident
que lenombre
desextraits,
soit circu- laires soitrectilignes,
totalementdiscontinus ,
n’est autre que lenombre total des
extraits, c’est-à-dire,
m I.2.°
L’adoption
d’un numéroquelconque ,
pour fairepartie
d’unambe
circulaire totalementdiscontinu ,
donnant l’exclusion a sesdeux
voisins ,
à droite et àgauche ,
on ne pourra luiadjoindre
que les extraitsrectilignes 3
totalementdiscontinus ,
quepourront
fournirles m-3 numéros restans , et dont le nombre est par ce
qui précède
m-3 I.
Si l’on en fait de mêmesuccessivement ,
pour chacun des mnuméros,
le nombre des ambesqu’on
aura forcés sera m. m-3 1;mais,
chaque
ambe se trouvantainsi répété
deuxfois ,
il s’ensuit que leRÉSOLUES.
7Inombre
desambes circulaires , totalement discontinua que m numéros peuvent fournir ,
est seulementPour passer de là aux ambes
rectilignes ,
on remarquera que le seul de ces ambesqui
ait été exclu du nombre de ceuxqui
viennentd’être
formés ,
est celuiqui résulte
del’assemblage
des deux numérosextrêmes. Ainsi,
le nombre des ambesrectilignes,
totalement dis-continus,
que m numérospeuvent
fournir est3.°
IPadoptIon
d’un numéroquelconque,
pour fairepartie
d’unterne
circulaire , totalement discontinu,
donnant l’exclusion a ses deuxvoisins ,
a droite et àgauche ;
on ne pourra luiadjoindre
que les ambes
rectilignes ,
totalementdiscontinus,
quepourront
four-nir’ les m-3 numéros restans , et dont le nombre est , par ce
qui précède, (m-3)-I I . (m-3)-2 2
oum-4 1 m-5 2.
Si l’on en fait demême
successivement ,
pour chacun des 772numéros ,
lenombre
des ternes
qu’on
aura formés sera m.m-4 1 ·m-5 2; mais, chaque
ternese trouvant ainsi
évidemment répété
troisfois,
il s’ensuit que le nombre des ternescirculaires,
totalementdiscontinus
que m numérospeuvent
fournir est seulementPour
passer
dela
aux ternesrectilignes ,
il faudrajoindre a
cerésultat le nombre des ternes circulaires dont les numéros extrêmes font
partie,
sans renfermer d’autres numérosconsécutifs ,
et dontle second et le
pénultième
se trouventconséquemment exclus ;
or,ce
nombre
de ternes est évidemmentégal
au nombre des extraitsrectilignes ,
totalement discontinus quepeuvent
fournir lesm-4
numéros restans.
c’est-à-dire, par
cequi précède , m-4. I Ainsi,
lenombre des ternes
rectilignes ,
totalementdiscontinus ,
que m numérospeuvent
fournir est4.° L’adoption
d’un numéroquelconque,
pour fairepartie
d’unquaterne circulaire,
totalementdiscontinu,
donnant 1-’exclusion à sesdeux
voisins,
à droite et àgauche ;
on ne pourra luiadjoindre
que les ternesrectilignes ,
totalementdiscontinus,
quepourront
fournirles m-3 numéros restans , et dont le nombre est, par ce
qui précède,
(m-3)-2 1·(M-3)-3 2·(m-3)-4 3 ou m-5 m-6 m-7
Si l’on en fait de mêmesuccessivement ,
pour chacun des mnuméros ,
le nombredes
quaternes qu on
aura formes sera m.m-5 I·m-6 2· m-7 3; mais.
chaque quaterne
se trouvant ainsi évidemmentrépété quatre fois,
il s’ensuit que le nombre des
quaternes circulaires totalement
dis-continus ,
que m numérospeuvent
fournir est seulementPour passer de là aux
quaternes rectilignes ,
il faudrajoindre a
ce résultat le nombre des
quaternes circulaires ,
dont les deux numéros extrêmes fontpartie ,
et dont le second et’lepénultième
se trouventconséquemment exclus ;
or, ce nombre dequaternes
est évidemmentégal
au nombre des ambesrectilignes ,
totalementdiscontinus ,
quepeuvent
fournir lesm-4
numéros restans,c’est-à-dire,
par cequî precede (m-4)-I I· (m-4)-2 2
oum-5 1·m-6 2. Ainsi .
le nombre desquaternes
RÉSOLUES. 73
quaternes rectilignes ,
totalementdiscontinus
que m numéros peu-vent
fournir
estComme on
aperçoit déjà facilement ,
sans pousser l’inductionplus loin,
la loi de ces diversrésultats , je
vais de suite en prouverl’exactitude,
pour le casgénéral
où les m numérosdoivent
êtrepris
n à n.Soient
respectivement désignés
parCm,it
etRm,11
le nombre des combinaisons circulaires et le nombre des combinaisonsrectilignes,
totalement discontinues que
peuvent
fournir mnuméros, pris n
à n.L’adoption
d’un numéroquelconque ,
pour fairepartie
de l’unedes cornbinaisons
circulaires ,
n à n, totalementdiscontinues,
donnantl’exclusion à ses deux
voisins ,
a droite et àgauche,
on ne pourra luiadjoindre
que les combinaisonsrectilignes ,
n-I à n-I, totale-ment
discontinues,
quepourront
fournir les m-3 numéros restans , et dont le nombre devra êtrereprésenté
parRm-3
, n-I. Si l’on en fait de mêmesuccessivement ,
pour chacun des mnuméros,
le nombre des combinai-sons n à n
qu’on
auraformées,
seramRm-3,n-1; mais, chaque
combinai-son, n à n, se trouvant ainsi évidernment
répétée n fois,
il s’ensuitqu’on
doitavoir
seulementPour passer de là aux combinaisons
rectilignes ,
il faudrajoindre
à ce résultat le nombre des combinaisons
circulaires ,
n à n, dont les deux numéros extrêmes fontparties ,
sans renfermer d’auftresnuméros
consécutifs,
et dont le second et lepénultième
setrouvent
conséquemment exclus ;
or , ce nombre de combinaisonsest évidemment
égal
au nombre des combinaisonsrectilignes ,
n-2Tom. III 10
74
à 12-2 , totalement
discontinues ,
quepeuvent
fournir lesm-4
numéros restans ,
c’est-à-dire, Rm-4,n-2.
On a doncd’après
celaTelles sont les
équations générales
de relation entre le nombredes combinaisons
rectilignes
et le nombre des combinaisons circu-laires ,
et dontF intégration
résoudraitcomplètement
les deuxproblèmes.
De ces deux
équations
on enpeut
facilement déduire deux autresdans
lesquelles
R et Csoient séparés. Si,
eneffet,
on élimineCm,12
entreelles,
on aura d’abordSi, ensuite ,
onchange
m et nrespectivement
enm-4
et n-2,dans la
première ,
et en m-3 et n-i , dans laseconde ,
ilviendra
d’oii on
conclura,
par l’élimination deRm-7,n-3
et la substitution de la valeur deRm-3,n-1,
donnée parl’équation (1)
Si
mainttrnant ,
en suivantl’analogie indiquée
par les résultatsprécédemment obtenus,
on poseRESOLUES. 75
il sera facile de se convaincre que ces ’valeurs satisfont aux
équations (r)
et(c),
etconséquemment
auxéquations (I)
et(II),
etqu’ainsi
elles en sont les
intégrales ;
cequi garantit
l’exactitude de cesdeux formules.
D’après l’inspection
des mêmesformules,
on voit aisémentqa’on
peut
écrireéquations qui conséquemment peuvent remplacer ,
soit leséquations (r)
et(c),
soit leséquations (1)
et(II).
Les valeurs successives de
Cm,11 qui répondent
àn=I, 2, 3,...n, c’est-à-dire,
sont
très-remarquables,
parcequelles
entrent , commecoefficiens ,
dans un
grand
nombrede développemens.
Ce sont, enparticulier,
les coefficiens des termes du
développement
de2Cos.mx,
ordonnésuivant les
puissances
descendantes de 2Cos.x. Ces sortes de nom-bres, qui
sereprésentent fréquemment
dansl’analise , reçoivent donc,
par ce
qui précède,
uneinterprétation
à la fois conlbinatoire etgéométrique.
76 QUESTIONS
QUESTIONS PROPOSÉES.
Théorèmes de Statique.
I.
SI
l’onjoint, par
desdroites,
le milieu de chacune desdiago-
nales d’un
quadrilatère
à unpoint
de l’autrediagonale , qui
soit autantéloigné
de F une de sesextrémités,
que lepoint
d’intersection des deux.diagonales
estéloig-né
de son autreextrémité ; l’intersection
de ces deux droites sera le centre degravité
de l’aire du qua-drilatère
II. Soit
déterminé,
sur chacune desdeux diagonales
de la based’une
pyramide quadrangulaire,
unpoint qui
soit autantéloigné
del’une
de sesextrémités,
que lepoynt
d’intersection des deuxdiagonales
estéloigné
de son autre extrémité.Si , du point
ainsidéterminé,
surchaque diagonale,
on mène unedroite au centre de
gravité
de l’aire dutriangle qui , ayant
pour basel’autre
diagonale y
a son sommet au sommet de lapyramide ;
les deuxdroites ainsi menées se
couperont
en unpoint,
et cepoint
sera lecentre de