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Les écoulements gazeux cylindriques
Jean Villey
To cite this version:
NOTE.
M. Langevin nous fait remarquer que, si des observateurs liés à un point quelconque 0 du disque tournant peuvent se
considérer comme immobiles lorsqu’il s’agit d’expériences du premier ordre en fonction de la vitesse angulaire de rota-tion 0~ et c’est le point de vue auquel il s’est placé dans ses
Notes de 1921 1 est de 1937, ils doivent au contraire, en théorie classique comme en relativité, tenir compte de leur distance r
à l’axe de rotation C lorsqu’il s’agit d’expériences du
second ordre, ou lorsque, comme dans les expériences dont il s’agit ici, le dispositif expérimental n’est qu’en partie lié
au disque tournant. Si l’on veut, en théorie relativiste, se placer au point de vue des observateurs 0, il est nécessaire de considérer la partie du dispositif extérieure au disque, comme étant, au premier ordre, animée d’un mouvement de transla-tion de vitesse w r. Le raisonnement qui suppose cette partie immobile exige que les observateurs soient liés au centre C.
LES
ÉCOULEMENTS
GAZEUXCYLINDRIQUES
Par M. JEAN VILLEY,Professeur à la Faculté des Sciences de Paris.
Sommaire. 2014 L’auteur a
donné, dans une Note antérieure (1), les expressions générales des différentielles logarithmiques des caractéristiques thermodynamiques (p, v, T) et de la vitesse (u) d’un gaz parfait en écoulement linéaire, en fonction des variations de section ds, de l’apport de chaleur 03B4q par unité de masse, et de l’énergie 03B403C9 décoordonnée par unité de masse, dans le parcours élémentaire, dx.
Ces équations sont utilisées ici pour étudier le cas particulier des écoulements dans une canalisation cylindrique (ds = o).
Le cas particulier de l’adiabaticité (03B4q = o) donne lieu à des observations intéressantes relatives à la
vitesse sonique limite.
Les échanges de chaleur 03B4q sont ensuite envisagés, soit qu’ils soient réglés en fonction de 03B403C9 pour obtenir une évolution thermodynamique déterminée, soit qu’ils se produisent spontanément en fonction de l’écart de température (T - T0) entre le gaz et le milieu extérieur.
03B4
Dans tous les cas, les diverses variations logarithmiques s’expriment en fonction de $$
03B403C9/u2,
déterminée elle-même en fonction du déplacement dx par la loi de Blasius qui résume les résultats de l’étudeexpéri-mentale des écoulements cylindriques turbulents. On peut alors traiter les divers problèmes pratiques par des calculs menés de proche en proche pour de petits déplacements finis successifs dx.
1.
Ecoulements
cylindriques adiabatiques.
-Les
équations générales
(5), (6), (7),
(8)
de l’écoule-ment linéaire d’un gazparfait,
données dans une Note antérieure(2), s’appliqueront
au cas des écoulementscylindriques adiabatiques
en y faisant ds = = o. Onpeut
d’ailleurs les réduire àtrois,
carl’équation
(1) J. de Physique, x g4 ~, 3, p. 79.
(2) Précisons ici le calcul, effectué à partir des équations de base (1), (2), (3), (4) et dont on a seulement donné les résultats.
On a
et l’on peut écrire (3) sous la forme
Or
d’où
et (3) devient
de continuité
donne,
pour une canalisationcylin-t d’" M p
drique
p. u = const,ou -
= const, -ü
>p u v
et il est inutile de conserver
l’équation
(6)
qui
devient
identique
àl’équation (5) lorsque
les termesen ds ont
disparu.
De même, (4) peut s’écrire
mais
et (4) devient
En portant dans (1) les résultats de (2), (3’) et (4’), on
obtient
ou
qui donne (5), et, de là (6), (7) et (8).
On obtient alors les trois
équations
Comme du~ est
toujours positif,
ellesindiquent
immédiatement le sens des variations des diversesgrandeurs
étudiées.Elles
distinguent
deux domaines suivant lesigne
de(i - k) ;
et nous trouvonstoujours,
comme fron-’tière,
la vitessesonique (3) (k
= ~).
Pour les vitessessubsoniques (1
- k >o),
la vitesse u va en crois-sant(donc
aussi levolume
spécifique
v ; autrementdit, la
densité p = §
va endécroissant),
la pres-(.’sion p et la
température
T vont en décroissant. Pour les vitessessupersoniques (i
-- I~o),
on a les.résultats
opposés.
’
Dans les deux cas, on aboutit à la conclusion que la vitesse
sonique
constitue une limiteinfran-chissable.
Il y a intérêt à vérifier cette conclusion par un
calcul
dînèrent,
basé surl’équation
de l’évolutionthermodynamique.
’
2.
Évolution
thermodynamique
au cours de l’écoulement. - Pour obtenir cetteéquation,
il suffit d’éliminer la vitesse d’écoulement u entre deux deséquations
du mouvement. Cela est facile dans le cas del’adiabaticité,
où la conservation del’énergie
se traduit parl’équation
del’enthalpie
(~ = CT)
Jointe à
l’équation
de continuitéelle
donne,
avec pv =RT,
l’équation
d’une
hyperbole qui représente
l’évolution dans lediagramme
deClapeyron (coordonnées
p,v).
Il est facile de la situer par
rapport
aux réseaux des isothermes et desisentropiques
encomparant
leurs
pentes.
(3) Réservant les noms de vitesse pour les déplacements de
matière et de célérité pour les propagations de pertur-bations, nous app°lons vitesse sonique une vitesse d’écou-lem9nt égale à la célérité du son (pour la température réalisée à l’endroit considéré).
1,’équation (16)
donneou
ou
Cette
pente
estnégative,
cequi
signifie
que lessens de variation de la
pression p
et du volumespécifique v
sonttoujours
opposés (autrement
ditceux de
p et
de la densité p_ ~î
sonttoujours
lesmêmes).
Elle estplus grande
en valeur absolue quela
pente
- E
del’isotherme,
cequi
signifie
queles sens de variation de p et de la
température
T sonttoujours
les mêmes.Enfin,
l’équation (14)
indique
que les sens de variation de T et de lavitesse u sont
toujours
opposés.
Pour déterminer dans
quel
sens seproduit
l’évolu-tion définie parl’équation (16),
on a lacondi-tion dS > o,
imposée
aux évolutionsadiabatiques
irréversibles
(frottements).
Ellesignifie
que lepoint
représentatif
doittoujours
avancer, dans le réseau desisentropiques,
dans le sens del’entropie
crois-sante.
Or,
la courbe(16)
devienttangente
àl’isentropique
en un
point
A défini par la conditionou
ou
la vitesse
correspondant à
l’état A est doncsonique.
Cetteisentropique
définitl’entropie
maximum Saréalisable dans l’évolution.
L’hyperbole
(16)
représente
parconséquent
deux évolutions absolumentindépendantes,
l’unesub-sonique,
l’autresupersonique,
correspondant
auxdeux arcs
séparés
par lepoint
A. Elles tendent l’uneet l’autre vers le
point
A. Nous retrouvons bien la - même conclusionqu’à partir
deséquations
(11), (12),
(13)
où 8w n’est pas autre chose que T d S(puisque
la décoordination QW
produit
exactement la même modificationqu’un
apport
égal
dechaleur).
3. La limite
sonique
de la vitesse. -Lorsque
l’on
envisage,
enpratique,
le cas des écoulementssubsoniques provoqués
par ungradient
négatif
depression,
cetteconclusion,
relative aux canalisationsque celle relative aux
convergents
isentropiques,
àlaquelle
nous a habituésl’expérience
journalière,
etqui
s’énonce comme elle : la vitesse d’écoulement vaen
croissant,
sanspouvoir dépasser
la vitessesonique.
Le cas des écoulements
supersoniques, auxquels
les
équations s’appliquent
aussibien,
a par contreun
aspect
plus paradoxal. Puisque
legradient
depression
estpositif,
l’écoulement du gaz estcom-mandé par
l’énergie cinétique qu’il
avaitpréalable-ment
acquise.
Il estimpossible
d’admettre que, dans une canalisation que nousallorgerons
progressi-vement, la vitesse
puisse
rester indéfinimentsuper-sonique, puisque, d’après
leséquations (11)
et(12),
où(
- k)
o, la vitesse décroît constamment et latempérature
T croît constamment, et deplus
enplus
vitequand k
tend vers 1.On
pourrait
chercher àéchapper
à la difficultéen incriminant la validité des
équations.
Elles sontbasées, dans l’un et l’autre mode de
calcul,
surl’hypothèse
que l’on a uneapproximation légitime
en considérant la vitesse comme uniforme dars
chaque
section s. Bien que leséquations
( 1 I ), ( 12) (13),
écrites pour un écoulement entreparois
immobiles,
ne
s’appliquent
pas à une nappecylindrique
élémen-taire
(4),
elles donnent à penser, à titred’approxima-tion,
que, auvoisinage
de k =i, les différences de vitesse entre les divers filets doivent
s’exagérer
beaucoup.
Il faudrait donc étudierséparément
les mouvements des diverses nappescylindriques;
celase
compliquerait
encore du fait quel’adiabaticité
globale
réalisée par desparois
isolantesn’empêche
nullement desécharges
de chaleur entre les diverses nappes, si des différencesimportantes
s’établissent entre leurstempératures
du fait de leurs mouvements différents.Mais cela ne met en doute l’utilisation des
équa-tions
qu’au voisinage
immédiat de la vitessesonique,
et si k s’écarte defaçon
sersible de la valeur i, lessignes
de du et d T donnés par(11)
et(12)
luiimposent
de tendre vers cette valeur.Il reste, pour
échapper
à lacontradiction,
l’hypo-thèse d’un passage discontinu d’une vitessesuper-sorique
à une vitessesubsorique
(sans
traverser la vitessesorique)
par une onde de chocanalogue
à cellequi
seproduits
dans ledivergent
d’unetuyère
de Lavallorsque
lapression
d’aval devienttrop
forte.On
peut
analyser
la naissance d’une telle onde de choc enimaginant l’expérience
suivante.Utilisons une
tuyère
de Laval que nousprolon-geons,
après
un raccord continuconvenable,
parune canalisation
cylindrique
constituée de sectionsidentiques
entre ellessusceptibles
d’êtreajoutées
indéfiniment les unes au bout des autres.Le
jet supersonique
(k
>i)
fourni par latuyère
de Laval avance,grâce
à soninertie,
dans les(1) Il faudrait, d ms l’équation de conservation de l’énergie, introduire le travail des forces de frottement des filets voisins.
premières
sections,
à la sortiedesquelles
on obtient despressions
progressivement
croissanteset des vitesses
progressivement
décroissantesAprès chaque adjonction
d’une nouvelle section m, maintenons lapression
d’aval à la valeur pmqui
aété ainsi atteinte.
Il arrivera forcément que,
après
la pose d’unesection,
l’énergie cinétique
restante T
un
ne2 sera
plus
suffisante pour assurer la continuation de l’écoulement dans la(n +
1) rme
section par le même mécanisme d’inertie.Lorsque
nous mettronsen
place
cette(n
+1)
èmesection,
l’évacuation nepourra
plus
être assuréequ’avec
l’aide d’ungradient
négatif
depression :
il faut que lapression
augmente
en un
point
convenablement situé dans cette section ou en amontd’elle,
et cela nepeut
être réalisé que parl’apparition
d’une onde de choc.Maintenons dorénavant la
pression
d’aval à la valeur invariable p,,, enajoutant
de nouvellessections,
numérotées(n +
i),
(n +
2),
...,(n + i).
Le débit de la
tuyère
restantconstant,
la force de frottement dans cette canalisationsupplémentaire
augmente
progressivement
avec salongueur
i;
l’écoulement ne
peut
être maintenu quegrâce
àune
augmentation
parallèle
de lapression
[pn
+ 1
(i)]
à l’entrée de la(n
+1)
emesection,
au-dessus de lapression
constante d’aval p,,. Cetteaugmentation
de
pression i (i)
nepeut
être réalisée que par undéplacement
de l’onde de choc versl’amont,
d’abordjusqu’à
l’entrée de lacanalisation,
puis
dans ledivergent
de latuyère
de Laval.Lorsqu’elle
auraatteint le col de la
tuyère
(où
elles’évanouit),
le débit cessera d’être constant;l’adjonction
des sections suivantes le feraprogressivement
diminuer. Mais il ne semble pas douteux que nous aurions pu,en
ajoutant
la(n + 1)
én’esection,
y assurerl’évacua-tion, sans faire naître l’onde de choc ni rien modifier
dans les
premières
sections,
en abaissant lapression
d’aval au-dessous de pn(5)
à une valeurconve-nable Des
opérations analogues
peuvent
êtrerépétées
sur unnombre j
de sectionssupplémen-taires d’autant
plus
élevé que lapression
pn estplus
élevée et laisse une margeplus
grande
pourréaliser des
gradients
depression
négatifs
jusqu’à
la valeur laplus
basse pn t-i que nouspuissions
maintenir. Nous aurons alors
obtenu,
dans cesj
sections,
un écoulementincompatible
avec leséquations
(11),
(12), (13),
aussi bien d’ ailleursqu’avec
leséquations
(14),
(15), (16).
Il y a là un
paradoxe
si nous admettons que ceséquations
sont valablesjusqu’à
la vitessesonique.
~~1réalité,
cette contradiction confirmesimplement
les doutes que nous avons été amenés à émettreplus
haut sur lavalidité,
auvoisinage
de la vitessesonique,
del’approximation qui
traite l’écoulementcomme s’il était uniforme dans
chaque
section.4. Interventions
thermiques
diverses.-Lorsque
l’écoulement n’est pasadiabatique,
le facteur d’actionaq
intervient,
en mêmetemps
quele facteur
8w,
dans les variations alors définies par leséquations
Ces
équations n’indiquent
le sens des variations que si l’on connaît la relation entreôq
et 8w.On doit noter
qu’il
est difficile deréaliser,
avec un courant gazeuxrapide,
deséchanges
de chaleurèq
importants, malgré
la turbulencequi
élimine l’obstacle dû à la faible conductibilitéthermique
dcsgaz. La résistance
thermique
au contact d’un gaz sec et d’uneparoi
- fût-elle d’un métal trèsconduc-teur -
est en effet très élevée. Il est, par contre,
assez facile de créer dans le gaz
même,
par des réactionschimiques
(6),
desquantités
d’énergie
thermique importantes,
cequi
estéquivalent,
aupoint
de vuethermodynamique,
à unapport
de chaleur de même valeuraq
> o.Réaliser les
échanges
ôq qui
fourniront telle outelle évolution
thermodynamique -
cequi
exige
que le
rapport G, soit
convenablementréglé
enfonction de l’état et de la vitesse du gaz -
apparaît
donc comme fort difficile. Mais si l’on suppose
qu’on
sache le
faire,
enremplaçant ~q
en fonction de aw conformément à cette relation connue, on ramèneles
équations
(18),
(19), (20) à
une formesimple
analogue
à celle deséquations
(11), (12), (13).
Le cas leplus
intéressant enpratique
est celui del’isothermie,
car il constitue le cas limite pourl’étude des canalisations très peu isolées
thermi-quement,
de même que l’adiabaticité est le caslimite pour l’étude des canalisations à isolement
thermique
très élevé.On aura, en annulant
(19).
la conditionou
On
pourrait envisager
aussil’hypothèse
del’isen-tropie
réalisée parcompensation,
en faisantL’écoulement isobare serait obtenu en
annu-lant
(20),
cequi
donneou
Enfin, l’écoulement à vitesse constante,
qui
serait aussi à densité constante(et
volumespécifique
constant)
est défini en annulant(18),
soitou
En
portant
ces diversesexpressions
deôq
dans leséquations (18), ( 19), (20),
on obtient le tableau(25),
dans
lequel
nous feronsfigurer également
lesrésul-tats relatifs à l’écoulement
adiabatique (lq = o),
antérieurement étudié.Avec ce
tableau,
onpeut,
pour lesquatre
derniers cas, écrire deséquations analogues
auxéqua-tions
(11),
(12), (13)
du casadiabatique.
5. L’anomalie
thermique. -
L’équation (19)
met en évidence uneparticularité
intéressante(?) :
c’est l’inversion de l’effetthermique
d’unapport
de chaleurlorsque
la vitesse d’écoulement estcomprise
entrelu
et On voit en effet quev y
pour 1
l i, unapport
de chaleur(dq
o)
Ydonne une contribution
négative
à la variation detempérature.
Autrement
dit,
aux vitesses de cedomaine,
il faut enlever de la chaleur pour obtenir unetempérature
croissante
(c’est-à-dire
aussi uneénergie
internecroissante).
Il
n’y
a paslà,
enréalité,
un. résultatparadoxal.
Il ne faut pasperdre
de vue, eneffet,
que leséchanges
dechaleur 6q
- comme d’ailleurs aussiles décoordinations interviennent dans
l’écou-lement,
non seulement par leur action directe surl’énergie
interne,
mais indirectement par les modi-fications de volumequ’ils
contribuent àimposer.
Nous sommeshabitués,
dans l’étude des évolutionsstatiques,
à ne pas nous étonner des chaleursspéci-fiques
négatives
réaliséeslorsque
le fluide fournit un travail de dilatation p dvplus
grand
que la chaleurôq
qu’il
reçoit.
Il en est de même icilorsque
l’apport
os’accompagne
d’un travail p dvplus
grand
que lui. Si nous considérons le cas limite où les termes en 8w seraientnégligeables
devant les termes en8q,
la condition pourqu’il
en soit ainsis’écrira,
d’après (18) (8),
ou,
puisque
nous supposonsdq
> o,mais pv =
’-lit 2;
d’où la conditionqui exige
d’abord 1 - k > o, ou k i, etqui
permet
alors d’écrireou
() Elle a été signalée par ÀÎ..JOUGUET, C. R. )tcad. Sc,, i94, 1932, p. 2i3.
(8) Puisque
d
(8) Puisque
ou
ou
Nous retrouvons bien les deux limites du domaine de l’anomalie
thermique.
L’influence de la décoordination aw
(qui
esttoujours positive)
sur latempérature présente
elle aussi le mêmeaspect
paradoxal
àpremière
vue,puisque,
dans une canalisationcylindrique
adiaba-tique (ds
=ôq
=o), l’équation (12)
nous donne unetempérature
décroissante tant que k estplus
petit
que i(vitesses subsoniques).
L’équation
de définition del’énergie
internedevient,
lorsqu’il
y adécoordination,
et
s’il y
a adiabaticitéLa condition pour que la
température
T ==!!.
soit edécroissante,
c’est que l’action indirecte de dw pour accroître le travail p dvl’emporte
surl’apport
direct
d’énergie thermique qu’il
constitue. Elle s’écrit donc p dv >ôw,
ou,d’après
(11),
ou,
puisque
ôw > o,ou
ce
qui exige simplement
ou
6. Variations de
l’énergie
cinétique.
-Si,
après
les variations del’énergie
interne,
nousexami-nons celles de
l’énergie
cinétique -
u2, nous auronsà faire des observations
analogues.
La décoordination 8w est une destruction
d’énergie
cinétique;
elleagit
donc directement pour diminuercelle-ci. Mais cette action directe
peut
être effacée par une action indirectequi
sera uneaugmentation
du
terme(- v
dp), puisque
L’équation
(11)
nous en donne unexemple
frappant.
Lesigne
ded - 1 U2
= udu,
est en effetcelui de
du,
oude dit -
Nous constatons que, dansu
un écoulement
cylindrique
adiabatique (ds
=dq:=
o),
une
augmentation
del’énergie cinétique
tant que(1 - k)
restepositif,
c’est-à-dire aux vitessessubsoniques.
C’est parcequ’elle exige
ungradient
de
pression
négatif
de valeur telle que la résultante despressions
(d’amont
etd’aval) l’emporte
sur la résultante des résistances de frottement de laparoi,
et donne uneaugmentation
dequantité
demou-vement.
La condition
(--- v dp)
> ow nous donne d’ailleursd’après l’équation (13),
ou
qui exige
seulement - k > o.Les
échanges
de chaleur~q,
eux, n’interviennentqu’indirectement
dans la valeur del’énergie
ciné-tique,
par leur action sur(--- v dp).
On constatepar
exemple
surl’équation (18)
que, dans unecana-lisation
cylindrique
où la décoordination seraitnégli-geable auprès
deséchanges
de chaleur(ds =
dW =o),
unapport
de chaleuro)
s’accompagne,
auxvitesses
subsoniques tr - k > o),
d’une augmen-tation del’énergie cinétique.
Celacorrespond
simple-ment à la condition(- v dp) >
o,qui
donne,
d’après
(20),
’
ou
elle est satisfaite pour 1- k > o.
7.
Écoulement
isotherme. - Dans le cas del’écoulement
isotherme,
le tableau(25) indique
comme limite infranchissable k ==
,
c’est-à-dire 1En
réalité,
tandis que la limite étaiten fait infranchissable dans une canalisation
parfai-tement
isolante,
ils’agit
ici d’une vitesse que l’onne
peut
pas traverserisothermiquement,
mais que l’on pourra traverser enfait,
même dans une canali-sation dont onsupposerait
lesparois parfaitement
conductrices.
L’équation (19)
montre en effet que,lorsque k
devientégal
à
l’isothermieexigerait
,
Y
des
échanges
de chaleuraq
infinimentgrands,
pour que le terme en~q puisse
continuer à compenser le terme en 6w.La très
grande
résistancethermique
localisée aucontact entre un gaz sec et une
paroi métallique
s’oppose
à deséchanges
aq
très élevés. On pourra alors traverser la valeur k== ~
en s’écartantlocale-,
ment de l’isothermie. Les
expressions
du tableau(25)
indiquent
que si,après
cefranchissement,
l’iso-thermie est à nouveauassurée,
lapression
seracroissante,
après
avoir été décroissante avant la limite.Dans la
pratique,
on a engénéral
à étudier desécoulements pour
lesquels k
reste loin au-dessous de,
et danslesquels
l’isothermie estpossible.
,
L’évolution est alors
représentée,
dans lediagramme
entropique,
par l’horizontale T =T 0’
et dans lediagramme
deClapeyron
parl’hyperbole
pv = Povo,sur
lesquelles
il est facile de suivre lesdéplacements
dupoint qui représente
les états successifs du gaz lelong
de l’écoulement.8.
Échanges
thermiques spontanés.
- Engénéral,
plutôt
que des interventionsthermiques
réglées
en vue de réaliser une relation déterminée entre8q
etdtu,
on aura deséchanges
spontanés
de chaleurréglés
par l’écart entre latempérature
T du gaz et latempérature
extérieureT o.
A titre de
première
approximation
(d’autant
meilleure que l’écart destempératures
estplus
faible),
le flux de chaleur à travers l’unité de surface de laparoi
pendant
l’unité detemps
sera de laforme
(9)
On pourra alors écrire
d’où
Lorsque
l’on veut faire circuler un fluidequ’il
n’y
a pas intérêt à maintenir à unetempérature
différente de la
température
extérieure,
on ne sepréoccupe
pas engénéral
d’isolerthermiquement
lacanalisation. Le coefficient de
conductibilité i
seraalors très
grand,
et leséchanges
~q
modérés que réclame l’isothermieapproximative
pourront
être effectivement obtenus sous des différences detempé-rature
T)
trèspetites.
Au
contraire,
si la canalisationcomporte
unisolement
thermique
trèsefficace, j
devient trèspetit.
Si(To - T)
restemodéré,
dq
restera trèspetit
et l’écoulement sera voisin de l’écoulementadiabatique.
Si
TQ -
T est trèsgrand,
quelque
soin que l’on aitpris
àcalorifuger
letube,
leséchanges dq
deviendront notables. On devra dans leséqua-tions
(18),
(19),
(20) remplacer
ôq
par sonexpres-sion
(26).
168
9. Détermination de owen fonction de dx.
--Il nous reste alors, dans les
équations
(18),
(19), (20)
et dans leurs divers casparticuliers,
leparamètre
de variation
..
Pour lesutiliser,
il faut savoir U2expliciter
ceparamètre
en fonction dudéplacement
dxcompté
lelorg
de l’axe dutuyau.
En
chaque
endroit,
les calculs menés deproche
enproche
nous font connaître la vitesse d’écoulement u(confondue
avec la vitesse moyenne dans lasection),
la
densité p
= 1
par
p
du gaz, et sa1 d .t ’
1
(do
u
dv p u ,
température
T,
qui
défirit sa viscosité p.. Onpeut
alors évaluer ôw = w. dxd’après
les résultats desétudes
expérimentales
du débit dans des écoule-mentscylindriques
courts(où
la vitesse moyenne du gaz et son étatthermodynamique
peuvent
être considérés comme invariables en fonction dex).
Dans le cas des écoulements turbulents
( ~
>2000)
qui
est celui des écoulcmentsrapides
industrielle-mentintéressants,
les résultatsexpérimentaux
sontreprésentés
avec une très bonneprécision
par la loiinvariante de Blasius
où les deux
grandeurs
sans dimensions ~ et 8 sont définies paret
De ces trois
équations,
on tireou
Or,
nous pouvonsrelier ££ à
la force de frotte-d zment
par
unité de surface de laparoi,
et, delà,
àl’énergie dissipée
ow.En
effet,
dans les écoulements sans accélérationappréciable
réalisés pour l’étudeexpérimentale
desdébits,
il y aéquilibre
entre lespressions
et les forces defrottement; d’où,
pour la masse gazeusecomprise
entre deuxsections si
et s2,l’équation
Mais,
si nous étudions le mouvement relatif parrapport
à des axes entraînés avec lefluide,
nousécrirons que le travail de la force de frottement dans le
déplacement
~--~ dx)
desparois
fournitl’énergie
dissipée
(8w
par unité demasse).
Cela donneou
d’où,
en utilisant(30),
-et
en introduisant la viscosité
cinématique -j
== .
1-10. Exécution des calculs. --- Cette
équa-tion
(31), jointe
àl’équation (26)
que nous écrironssous la forme
nous
permet
d’expliciter
leséquations (18), (19), (20)
en fonction du
déplacement
dx lelong
de lacana-lisation.
Elles
permettent
alors de calculer toutl’écoule-ment de
proche
enproche
si l’on connaît unpoint
de
départ
(po,
T 0’ uoj.
On traitera ainsi le
problème
leplus simple
où,ayant
défini l’état d’amont(po,
T 0)’
on cherche àdéterminer
quelle pression
p, subsistera à la sortie aval pour un débit Ddonné;
la vitesse initiale uoest alors déterminée par D = s p, u, ou uo =
DR TO
Les calculs se
présentent
de la même manière si l’on cherche l’étatqu il
faut entretenir en amont pour obtenir en aval un état p TI donné avec undébit D
donné;
ils sont conduits alors pardéplace-ments dx
négatifs
àpartir
de la sortie 1.Si les données ne définissent pas
complètement
un
point
dedépart,
leproblème
devientplus
com-pliqué. Supposons
parexemple
que. connaissant l’état d’amontPo T 0
et lapression
piqui règne
enaval,
on cherche à calculer le débit D obtenu. Onne connaît pas u,, dont on a besoin au
départ
pourappliquer
les formules. On devra alors calculer enattribuant à Uo diverses valeurs
hypothétiques.
On pourra ensuite déterminer parinterpolation
celle
qui
donne lapression
piimposée.
On auraalors
Le
problème
est encoreplus
complexe,
du moins en apparencesi,
lapression
Po étantdonnée,
nouscherchons
quelle température
initialeTj
est néces-saire pour obtenir à la sortie unetempérature
Ti
cette valeur soit
possible,
cequi correspond
à la condition nécessaireo).
Nousdevons,
eneffet,
donner des valeurs
hypothétiques
à deuxincon-nues
T 0
et uo. Mais elles sont liées l’une à l’autre par la relationnous sommes
donc,
enréalité,
ramenés à unproblème
analogue
auprécédent,
qui
consiste à chercher parinterpolation
quelle
est la valeur deT 0 qui
conduit à latempérature
TI désirée.10. Cas de la vapeur d’eau. - Le cas de la
vapeur d’eau est
beaucoup plus important
indus-triellement que celui des gazparfaits.
Malheureusement,
auvoisinage
de la courbe de saturation où l’on se trouvera, engénéral, l’équation
d’état des gaz
parfaits
ne constituequ’une
assezmédiocre
approximation
pour la vapeur d’eau surchauffée. C’est dire que leséquations
(18),
(19), (~0)
qu’elle
contribue à former définissentimparfaite-ment l’écoulement.
Si l’on vient à
pénétrer
dans le domaine desatu-ration,
elle n’aplus
rien à voir avec laquestion.
Ilfaudrait la
remplacer
par la relationla fonction
1’(T)
n’a pasd’expression algébrique
simple,
mais ses valeurs sont données par les tablesd’usage
courant. ’’
Toutefois,
cette relation supposel’équilibre
ther-mique
réalisé entre laphase liquide
et laphase
gazeuse, ce
qui
pourra être assezéloigné
de la réalité dans un écoulementrapide.
Une autre difficulté encoreplus
sérieuse est liée auf a~t
quel’on ne sait pas
quelle
fraction de laphase liquide
ruisselle sur les
parois
et se trouve de ce fait horsde
compte
pour l’évaluation de ladensité p
et del’énergie cinétique
de laphase
gazeuse(où
seules interviennent lesgouttelettes
trèsfines,
qui
sont entraînées avecelle).
Si,
malgré
cesdifficultés,
et en faisantl’approxima-tion de les
négliger,
nous voulons traiter leproblème
de lafaçon
dont nous l’avons traité pour les gazparfaits,
la relation(33)
nouspermet
d’éliminerimmédiatement l’inconnue
dp.
Il reste alors, ennégligeant
leruissellement,
leséquations
Dans le domaine de
saturation,
il est commode d’utiliser les deux variables T et 8(titre
envapeur).
Les tables usuelles donnent les valeurs de la tension maxima
f (7J,
du volumespécifique
.1’(T)
de la vapeur saturante, de la chaleur de
vaporisa-tion
n (T) (1°)
etpermettent
d’évaluer leurs dérivées.Soit m la chaleur
spécifique (1°)
de l’eau. On a alors(Fou
et
D’autre
part
et
Les
équations
deviennent doncd’où
et
Ces deux derniers résultats
portés
dans(37)
donnent, en
posant
et
qui, reporté
dans(38’)
et(39’),
donne d6 et d T. Ces calculs seraient assez laborieux pour unrésultat bien
aléatoire,
car il est difficile de savoir dansquelle
mesure le ruissellement altère cesprévisions.
Nous noterons d’autre
part
que, du fait de la condensation au contact de laparoi,
le coefficientd’échange
thermique
entre la vapeur et laparoi
estbeaucoup plus
grand
que dans le cas d’un gazsec
(donc
de la vapeursurchauffée).
12.
Écoulement
adiabatique
de la vapeur d’eau. - Dans lecas de l’écoulement
adiabatique,
quel
que soit le fluide gazeux, onpeut
définirdiatement l’évolution
thermodynamique
au cours de l’écoulement en éliminant la vitesse u entrel’équa-tion de continuité o u =
p u et
l’équation
deconser-vation de
l’énergie, qui
s’écrit alorsen
désignant
par Al’enthalpie U
+ pv. On obtient ainsil’équation
Elle définit une courbe que l’on
peut
représenter
sur l’unquelconque
desdiagrammes
thermodyna-miques,
et enparticulier
sur lediagramme
entro-pique (T, S).
Pour la vapeur
d’eau,
la construction de cette courbe est très facile en utilisant lesgraphiques
d’usage
courantqui représentent,
sur lediagramme
de Mollier
(coordonnées
À etS),
les réseaux chiffrésd’isothermes,
d’isobares et d’isochores.Pour
chaque
valeur de p,l’équation (40)
donne l’horizontale A surlaquelle
est situé lepoint
corres-pondant
de l’évolution. Son abscisse donneS,
eton lit T par
interpolation
dans le réseau des isothermes. La vitesse d’écoulement uqui
correspond
àchaque
état est immédiatement donnée par tx
- Po
uo. pCette courbe
(T, S)
permet
de déterminer deproche
enproche
les parcours dxcorrespondant
àchaque
transformation élémentaireM, IIl2,
car lasurface T d S est
égale,
dans le cas del’adiabaticité,
à