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2 Projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel de dimension finie

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Academic year: 2022

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(1)

1 Supplémentaire orthogonal 2 1.1 Définition . . . 2 1.2 Supplémentaire orthogonal . . . 4 2 Projection orthogonale sur un sous-espace

vectoriel de dimension finie 5 2.1 Projeté orthogonal . . . 5 2.2 Expression dans une base orthonormée de F . 6 2.3 Distance d’un vecteur à un sous-espace . . . . 9 2.4 Pseudo-solutions d’un système linéaire . . . . 11

Compétences attendues.

3 Déterminer l’orthogonal d’un sous-espace.

3 Déterminer le projeté orthogonal d’un vecteur sur un sous-espace vectoriel.

3 Utiliser une projection orthogonale pour minimiser une quantité.

Mathieu Mansuy

Professeur de Mathématiques en deuxième année de CPGE filière ECS au Lycée Louis Pergaud (Besançon) Page personnelle : http://mathieu-mansuy.fr/

E-mail : mansuy.mathieu@hotmail.fr

(2)

1 Supplémentaire orthogonal

Dans tout ce chapitre,E désigne un espace euclidien de dimensionn≥1, dont on noteh·,·ile produit scalaire, et k·kla norme euclidienne associée.

1.1 Définition Définition.

Soit F un sous-espace vectoriel de E. On appelleorthogonal de F, et on note F, l’ensemble des vecteurs orthogonaux à F, c’est-à-dire :

F={x∈E, ∀y ∈F, hx, yi= 0}.

Ainsi on a : xF ⇔ ∀y∈F, hx, yi= 0.

F est un sous-espace vectoriel deE orthogonal àF. Propriété 1

Preuve.

Exemple. {0E}=E etE={0E}.

Soient F etGdes sous-espaces vectoriels de E.

(1) SiG est orthogonal àF, alorsGF. (2) F ⊂(F). Propriété 2

Preuve.

(3)

Soit F = Vect(e1, . . . , ek) un sous-espace vectoriel deE. On a : xF ⇔ ∀i∈J1, kK, hx, eii= 0. Propriété 3

Preuve.

Exercice. Soit F = {(x, y, z), x+y+z = 0} sous-espace vectoriel deR3 muni du produit scalaire canonique. DéterminerF.

Représentation deF et F.

(4)

1.2 Supplémentaire orthogonal

Soit F un sous-espace vectoriel de E. Alors dim(F) = dim(E)−dim(F), et on a : E=FF.

On dit queF est lesupplémentaire orthogonal de F. Théorème 4

Preuve.

(1) F=F.

(2) La concaténation d’une base orthonormée (e1, . . . , ep) de F et d’une base orthonormée (ep+1, . . . , en) de F est une base orthonormée deE.

Corollaire 5

Preuve.

Remarque. On peut définir de même l’orthogonal d’un sous-espace vectoriel F en dimension in- finie. Cependant les propriétés énoncées dans ce paragraphe ne sont alors plus vraies : on n’a pas nécessairement E=FF ou encore F =F lorsqueE est de dimension infinie.

(5)

2 Projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel de dimension finie

2.1 Projeté orthogonal

Soit F un sous-espace vectoriel de E. On vient de voir queE=FF. Définition.

On appelle projection orthogonale surF, notée pF, la projection surF dans la direction deF. Pour tout xE,pF(x) est appeléle projeté orthogonal de x sur F.

0E F F

x

pF(x) xpF(x)

Projeté orthogonal de x sur F.

Remarques.

• Soit pun projecteur de E. p est un projecteur orthogonal si et seulement si Im(p)⊥Ker(p).

• Le projeté orthogonalpF(x) d’un vecteurxE surF est caractérisé par

(pF(x)∈F

xpF(x)∈F .

Pour déterminer le projeté orthogonal de xE sur F, on peut procéder ainsi : (i) on détermine une base (u1, . . . , up) de F ;

(ii) puisque pF(x)∈F, il existe donc λ1, . . . , λp ∈R tels quepF(x) =

p

X

i=1

λiui ;

(iii) puisque xpF(x)∈F, on a donc

hx−pF(x), u1i= 0 ...

hx−pF(x), upi= 0

;

(iv) on résout alors ce système linéaire pour obtenir λ1, . . . , λp, et donc pF(x). Méthode. Calcul du projeté orthogonal à partir d’une base de F.

(6)

Exercice. Dans R3 muni du produit scalaire canonique, déterminer le projeté orthogonal de x= (2,2,2) sur le sous-espace vectoriel F =(x, y, z)∈R3, xy

2 +z= 0.

2.2 Expression dans une base orthonormée de F

Soit (e1, . . . , ep) une base orthonorméede F. Alors on a :

∀x∈E, pF(x) =

p

X

k=1

hx, ekiek. Propriété 6

Preuve.

Lorsqu’on dispose d’une base orthonormée (e1, . . . , ep) de F (et uniquement dans ce cas), on utilisera la formule précédente pour obtenir le projeté orthogonal de x sur F :

pF(x) =

p

X

i=1

hx, eiiei.

Méthode. Calcul du projeté orthogonal lorsqu’on dispose d’une B.O.N. de F.

(7)

Remarque. Si on ne dispose pas d’une base orthonormée deF, on pourrait procéder ainsi : (i) on détermine une base (x1, . . . , xp) deF ;

(ii) on l’orthonormalise par Gram-Schmidt : on obtient une base orthonormée (e1, . . . , ep) deF ; (iii) on utilise la formule précédente : pF(x) =

p

X

i=1

hx, eiiei.

Cependant, cette méthode est en général plus longue que la méthode décrite à la section 2.1. On utilisera donc la propriété précédente uniquementsi on dispose déjà d’une base orthonormée deF. Exercice. Obtenir le projeté orthogonal dex= (2,2,2) sur le sous-espaceF = Vect((1,1,−1),(0,1,1)).

Exercice. Soit F une droite vectorielle dirigée par a 6= 0E. Exprimer le projeté orthogonal d’un vecteurx de E sur F, puis celui dex sur F.

0E

F

x F

a

a kak

pF(x) xpF(x)

Remarque. Retour sur le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt.

Soit (x1, . . . , xn) une famille libre de vecteurs deE, et notonsFk = Vect(x1, . . . , xk) pour 1≤kn−1.

On peut réécrire le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt de la manière suivante :

• posere1 = x1

||x1|| ;

• une fois les vecteurs e1, . . . , ek construits,

poservk+1 =xk+1pFk(xk+1) ; poser ek+1 = vk+1

||vk+1||.

Pour « redresser » xk+1 en un vecteur vk+1 orthogonal à Fk, on lui soustrait donc sa projection orthogonale sur Fk. Reste ensuite à le normaliser pour obtenirek+1.

(8)

Fk

FkFk+1

xk+1

pFk(xk+1) vk+1

x1

x2

xk

ek+1

Algorithme de Gram-Schmidt.

Soit B une base orthonormée de E, et soit (u1, . . . , up) une base orthonormée de F. Soient U1, . . . , Up les vecteurs colonnes des coordonnées de u1, . . . , up dans la base B.

La matrice de pF dans la base B est donnée par : MB(pF) =

p

X

k=1

Uk tUk. Propriété 7

Preuve. NotonsB = (e1, . . . , en). Pour tout j ∈ J1, nK, notons Cj =MB(pF(ej)) la j-ème colonne de la matriceMB(pF). On a :

Cj =MB(pF(ej)) =

Prop. 6MB

p

X

k=1

huk, ejiuk

!

=

p

X

k=1

huk, ejiMB(uk)

en utilisant la linéarité de ΦB: E → Mn,1(R)

x 7→ MB(x) . De plus, on aMB(uk) =Ukpour tout 1≤kp,

MB(ej) =

0...

1...

0

← j-ème ligne , et puisqueB est une base orthonormée : huk, eji= tUk×

0...

1...

0

.On

obtient donc en substituant :

Cj =

p

X

k=1

MB(uk)huk, eji=

p

X

k=1

UktUk×

0...

1...

0

=

p

X

k=1

UktUk

!

0...

1...

0

← j-ème ligne

qui n’est autre que laj-ème colonne de la matrice

p

X

k=1

UktUk. D’où le résultat.

(9)

Exercice. Soit E = R3 muni du produit scalaire canonique, et soit F = Vect((1,0,0),(0,1,1)).

Déterminer la matrice depF dans la base canonique deR3.

2.3 Distance d’un vecteur à un sous-espace

Soit F un sous-espace vectoriel de E, etxE.

L’ensemble {kx−yk, yF} admet un minimum, et ce minimum est atteint en un unique vecteur vF qui est v=pF(x) la projection orthogonale de xsur F.

Théorème 8

Preuve.

Définition.

On dit que pF(x) est lameilleur approximation de x dansF au sens des moindres carrés, c’est-à- dire pour la norme euclidienne, et on appelle distance de x à F le réel :

d(x, F) = min{kx−yk, yF}=kx−pF(x)k.

0E

x F

pF(x) d(x, F)

F 0E

F

x

pF(x) d(x, F)

Distance de x à une droite ou un plan.

(10)

Afin de minimiser une quantité à l’aide d’un projeté orthogonal, on procèdera comme suit : (i) s’il n’est pas donné dans l’énoncé, on identifie l’espace euclidienE et la norme euclidienne

k · k en jeu ;

(ii) on écrit la quantité à minimiser sous la forme kx−uk2 en identifiant x un vecteur de E fixé et u un vecteur de E qui varie dans un sous-espace F de E ;

(iii) on sait qu’un tel minimum existe, et est atteint en un unique point u=pF(x). On calcule donc le projeté orthogonal pF(x) de x sur F ;

(iv) on calcule kx−pF(x)k2

=

Pythagorekxk2− kpF(x)k2

qui minimise cette quantité.

Méthode. Minimisation d’une quantité à l’aide du projeté orthogonal.

Exercice. Montrer que inf

(a,b)∈R2

Z 1

−1(t2atb)2dtexiste et le calculer.

(11)

2.4 Pseudo-solutions d’un système linéaire

Considérons l’espace vectoriel Mn,1(R) muni du produit scalaire canonique :

∀X, Y ∈Mn,1(R), hX, Yi= tXY.

Soit 1≤pn. On considère le système linéaire suivant :

AX =B (S)

A ∈ Mn,p(R) est la matrice du système qu’on supposera de rang p, B ∈ Mn,1(R) est le second membre etX ∈Mp,1(R) le vecteur-colonne des inconnues.

On cherche à trouver l’ensemble des solutions de (S). Or ce système a plus d’équations que d’inconnues (np), et cet ensemble de solutions est possiblement vide lorsque B /∈Im(A).

Dans le cas où (S) n’admet pas de solution, on souhaite trouver un vecteur X0 ∈ Mp,1(R) qui s’en

« approche le plus », c’est-à-dire tel que AX0B soit « le plus proche possible » de 0n,1. On cherche ainsiX0 satisfaisant :

kAX0Bk= min

XMp,1(R)

kAX−Bk.

Soient 1≤pnet soitA∈Mn,p(R) de rang p, etB ∈Mn,1(R).

Il existe un unique vecteurX0∈Mp,1(R) minimisant {kAX−Bk, X ∈Mp,1(R)}. Propriété 9

Preuve. Soit f :

(Mp,1(R) →Mn,1(R)

X 7→AX l’application canoniquement associée à A, et soit F = Im(f). Alors l’ensemble

{kY −Bk, YF}

possède un minimum atteint en un unique point Y0 ∈ Im(f) qui est le projeté orthogonal de B sur Im(f).

Par le théorème du rang, on a dim(Ker(f)) = dim(Mp,1(R))−rg(f) =p−rg(A) =pp= 0. Donc f est injective, et il existe un unique X0 ∈Mp,1(R) tel que Y0=AX0. Remarques.

• Le vecteur X0 du théorème précédent est ce qui « se rapproche le plus » d’une solution de AX =B au sens des moindres carrés (i.e. de la norme euclidienne). On parle depseudo-solution du système linéaire. Pour en apprendre plus à ce sujet, on pourra consulter l’épreuve d’ESSEC 2012.

• On peut montrer queX0= (tAA)−1AB (formule non exigible qu’on démontrera en TP). Entre autres, ces résultats nous permettront en TP d’approximer un nuage de points par une droite

« s’en approchant le plus », appelée droite des moindres carrés.

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