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DECLARATION SNES – FSU CAPN d’affectation en Nouvelle Calédonie - 5 octobre 2011-

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DECLARATION SNES – FSU CAPN d’affectation en Nouvelle Calédonie

- 5 octobre 2011-

Le projet ministériel d’affectation des Conseillers principaux en Nouvelle Calédonie nous présente cette année un élément nouveau et inadmissible. Il affiche des postes avec le « profil Homme » dans des collèges et lycées. Ce critère sexué rompt le principe d’égalité de traitement des candidats à ces postes. Il instaure une discrimination illégale car injustifiable objectivement. L’efficacité des missions éducatives n’est en rien liée au genre du CPE.

Le projet de budget 2012 de l'Education Nationale prévoyant 14 500 suppressions de postes dont 4 500 dans le secondaire fait encore preuve d'une obstination destructrice. Il place les lycées et les collèges dans une situation intenable. En effet, un tel budget, dans la poursuite de la saignée organisée depuis 2003 et amplifiée depuis 2007, est d'autant plus irresponsable qu'une nouvelle augmentation des effectifs de près de 80000 élèves est annoncée dans le second degré.

Ces suppressions toucheront au cœur même des enseignements puisqu'elles porteront dans leur intégrali- té sur des postes devant élèves, ce qui entraînera une nouvelle dégradation du service public.

Plus globalement, le Snes est opposé à «la mise en marché » du système éducatif qui ravale le statut de la connaissance à une valeur purement économique et confond orientation et employabili- té. Cette nouvelle école fonctionnerait comme une entreprise niant la spécificité du champ éducatif.

L’exemple le plus concret reste l’assouplissement de la carte scolaire qui instaure une concurrence effrénée entre les établissements et conduit à une polarisation sociale et ethnique. Facteur supplé- mentaire de reproduction sociale, ces orientations accroissent les inégalités scolaires et sociales, aux antipodes d’une véritable démocratisation à laquelle le Snes aspire.

Par ailleurs, cette nouvelle doxa intègre également la logique d’apprentissage par «compéten- ces » où le fameux «socle commun » n’est que le seuil minimal requis pour intégrer l’emploi à rebours de considérations pédagogiques et éducatives progressistes. C’est dans ce cadre que doit être lue l’insistance forte de la hiérarchie à voir s’impliquer les CPE dans la mise en place de ces réformes comme de véritables «cadres intermédiaires loyaux » vis-à-vis de l’institution scolaire.

Ce budget est une véritable provocation. Les personnels ont déjà exprimé largement le 27 septembre leur rejet d’une telle politique avec une mobilisation importante. Ils le feront à nouveau lors de la journée inter- professionnelle d'action contre l’austérité le 11 octobre.

L’an dernier, le ministre de l’éducation avait annoncé une série de mesures destinées à combattre la vio- lence au sein des établissements scolaires ; parmi elles, la création de préfets des études dans les établisse- ments classés «clair » et dont une grande partie des missions recouvre celles de CPE. Dans ces établisse- ments pas plus qu’ailleurs, les CPE n’ont pas attendu que cette nouvelle fonction existe pour établir un lien entre les champs éducatifs et pédagogiques. Nul n’est besoin d'intermédiaire hiérarchique comme le sous- tend la mission de préfet des études. La dotation d’un CPE par niveau répondrait d’ailleurs à cette exigence mais il faudrait pour cela rompre avec le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Le trans- fert de missions éducatives à des équipes mobiles de sécurité, à des policiers référents et la création des établissements de réinsertion scolaire sont autant de leurres sécuritaires. C'est au quotidien de la vie scolaire des établissements que le long et constant travail éducatif doit se concrétiser : pour cela il faut un véritable suivi des élèves avec des équipes pluri-professionnelles stables et en nombre suffisant.

Cet arsenal de mesures pour la sécurité à l'école a fait long feu. Les textes sur les nouvelles procédures disciplinaires sont mis en place à peu de frais et ne répondent pas plus aux besoins des établissements. La qualité de l'encadrement et de l'accueil, la mise en œuvre d’une vraie politique de prévention de la violence requièrent aussi des moyens pérennes en surveillants et en CPE. Ce n'est pas en supprimant des postes de CPE, en précarisant les personnels de surveillance et en rognant sur les crédits de fonctionnement que se mène une politique ambitieuse de réduction des inégalités scolaires et d'amélioration du climat scolaire.

L'accueil en internat doit être amélioré, les demandes des familles dépassent souvent les capacités d'héber- gement et d'encadrement. C'est un plan global concernant l'internat qui est nécessaire à contrario des mesures

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de distinction valorisant à outrance l'affichage et les moyens alloués aux internats d'excellence.

C’est en dotant les établissements en nombre suffisant de CPE, aux qualifications validées par un concours de haut niveau et une formation professionnelle de qualité, que le nécessaire travail de suivi des élèves au sein des équipes pédagogiques et éducatives se réalisera.

Le rôle de l’inspection dans l’évaluation des CPE doit être clarifié rapidement. L’évaluation ne doit pas être un nouvel outil de pilotage au service des multiples injonctions contradictoires qui traversent notre système éducatif mais un moment de conseil, en lien avec la formation continue, par des inspecteurs issus du corps. Dans un contexte où la formation initiale est sinistrée, la formation continue exsangue, l’évaluation n’est ressentie que comme un moyen de pression supplémentaire.

Le SNES refuse que le métier de CPE se redéfinisse au gré des nouveaux concours et du protocole d'ins- pection. Les textes statutaires qui régissent la fonction en sont les boussoles incontournables. Les CPE sont les conseillers des élèves et de leur famille avant d'être ceux des chefs d'établissement. Si leur action s'inscrit dans une action éducative globale au sein du service public d'éducation et de l'établissement, en lien étroit avec les équipes pédagogiques, leur expertise éducative n'est légitime que dans le travail de suivi individuel et collectif des élèves.

Nous avons obtenu du Ministère que l’affectation sur critère «profil homme» prévue dans les docu- ments préparatoires soit supprimée. Le mouvement a donc été revu en CAPN et toutes les affecta-

tions proposées l’ont été uniquement en fonction du barème.

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