Universit´e Paris 13 Ann´ee scolaire 2018-2019 Master Math´ematiques 1
Distributions temp´er´ees et espaces de Sobolev
H. Boumaza
Le 5 novembre 2018
Bibliographie
[1] J.M. Bony,Cours d’analyse, Th´eorie des distributions et analyse de Fourier, Les ´editions de l’Ecole Polytechnique, Ellipses.
[2] G. Carlier, Notes de cours : Analyse fonctionnelle,
https ://www.ceremade.dauphine.fr/∼carlier/poly2010.pdf
[3] F. Golse, Notes de cours : Distributions, analyse de Fourier, ´equations aux d´eriv´ees par- tielles, http ://www.cmls.polytechnique.fr/perso/golse/MAT431-10/POLY431.pdf [4] F. Nier, Rappels et formulaires : Distributions, https ://www.math.univ-
paris13.fr/∼nier/ensP13/enseignement/M2spmic2013/rappeldist.pdf
[5] C. Zuily, El´ements de distributions et d’´equations aux d´eriv´ees partielles, Sciences Sup,´ Dunod.
iii
Table des mati`eres
0.1 Notations multi-indicielles . . . 1
0.2 Formule de Taylor avec reste int´egral . . . 1
1 Espaces de Fr´echet 3 1.1 Definitions . . . 3
1.2 Fonctions localement int´egrables . . . 5
1.3 Fonctions de classeC∞ `a support compact . . . 5
2 La transformation de Fourier dansS(Rd) 7 2.1 L’espace de SchwartzS(Rd) . . . 8
2.2 Transformation de Fourier dansS(Rd). . . 9
2.3 Propri´et´es de la transform´ee de Fourier dansS(Rd) . . . 13
2.4 Transform´ee de Fourier et convolution . . . 15
2.5 Transform´ee de Fourier des fonctions `a support compact . . . 15
3 L’espaceS0(Rd)des distributions temp´er´ees 19 3.1 D´efinition . . . 19
3.2 Exemples . . . 19
3.2.1 Espaces de fonctions classiques . . . 19
3.2.2 Distributions de Dirac . . . 21
3.2.3 Valeur principale de1x . . . 22
3.3 Op´erations dansS0(Rd) . . . 22
3.3.1 Produit par une fonction de classeC∞temp´er´ee . . . 22
3.3.2 D´erivation dansS0(Rd) . . . 23
3.4 Convergence dansS0(Rd) . . . 25
4 La transform´ee de Fourier dansS0(Rd) 27 4.1 D´efinition et propri´et´es . . . 27
4.2 La transform´ee de Fourier dansL1(Rd) . . . 28
4.3 La transform´ee de Fourier dansL2(Rd) . . . 29
4.4 Transform´ee de Fourier partielle et applications . . . 30
5 Espaces de SobolevHs(Rd) 33 5.1 Les espaces de SobolevHs(Rd) . . . 33
5.1.1 D´efinitions et premiers exemples . . . 33
5.1.2 Densit´e des fonctions r´eguli`eres . . . 35
5.1.3 Op´erations surHs(Rd). . . 35
5.2 Th´eor`eme d’injection de Sobolev . . . 37
5.3 Dualit´e . . . 38
5.4 Th´eor`eme de trace dansHs(Rd+1) . . . 39
v
Notations
Dans tout ce cours,Ωd´esigne un ouvert deRd,kest un entier naturel ou le symbole∞(sauf pr´ecision). On d´esigne parC0(Ω)l’espace des fonctions continues surΩet parCk(Ω)l’espace des fonctionskfois d´erivables et dont les d´eriv´eesk-i`emes sont continues surΩ.
0.1 Notations multi-indicielles
Un multi-indice αest und-uplet d’entiers,α = (α1, . . . ,αd) ∈ Nd. On appelle longueur deα l’entier
|α|=α1+· · ·+αd.
On d´efinit la factorielle deαparα!=α1!· · ·αd!. Six ∈Rdon pose aussixα = xα11· · ·xαdd. Siαet βsont deux multi-indices, on dit queα≤ βlorsqueαi ≤ βi pour touti∈ {1, . . .d}. On pose aussi
α β
= α!
β!(α−β)!. Enfin, on pose :
∂α = ∂
∂x1 α1
· · · ∂
∂xd αd
.
Alors, une fonction ϕ ∈ Ck(Ω)si pour toutα ∈ Nd tel que |α| ≤ k, la fonction ∂αϕest dans C0(Ω).
Une formule importante est celle de Leibniz. Soient k ≥ 1, ϕ,ψ ∈ Ck(Ω). Alors, pour tout multi-indiceαde longueur inf´erieure ou ´egale `ak,
∂α(ϕ·ψ) =
∑
β≤α
α β
∂βϕ·∂α−βψ.
Pour s’en souvenir, pensez `a la formule du bin ˆome de Newton.
0.2 Formule de Taylor avec reste int´egral
Voici une formule qui nous sera souvent utile dans la suite. Il faut la connaˆıtre au moins `a l’ordre 1 ou 2 et `a tout ordre pourd=1.
Proposition 0.2.1. SoitΩun ouvert de Rd, n ≥ 1un entier et ϕune fonction de classe Cn surΩ. Soient x et y deux points deΩtels que le segment[x,y]soit contenu dansΩ. Alors :
ϕ(x) =
∑
|α|≤n−1
1
α!∂αϕ(y)(x−y)α+
∑
|α|=n
n
α!(x−y)α
Z 1
0
(1−t)n−1∂αϕ(tx+ (1−t)y)dt.
1
TABLE DES MATI `ERES
Dans le cas de la dimension 1 on obtient la formule suivante : ϕ(x) =
n−1 k
∑
=01
k!(x−y)kϕ(k)(y) + (x−y)n
Z 1
0
(1−t)n−1
(n−1)! ϕ(n)(tx+ (1−t)y)dt.
En dimensiond≥1 et `a l’ordren=1 on obtient ϕ(x) = ϕ(y) +
∑
d i=1(xi−yi)
Z 1
0
∂ϕ
∂xi(tx+ (1−t)y)dt.
Ce sont ces deux derni`eres formules que l’on utilisera le plus souvent dans la suite.
Chapitre 1
Espaces de Fr´echet
1.1 Definitions
Commenc¸ons par donner la d´efinition d’une semi-norme. Dans toute la suite,Kd´esigneR ouC.
D´efinition 1.1.1. Soit E unK-espace vectoriel. Une application p : E→R+est une semi-norme sur E lorsque :
1. p(0E) =0,
2. ∀x ∈E, ∀λ∈K, p(λx) =|λ|p(x), 3. ∀x,y∈ E, p(x+y)≤ p(x) +p(y).
Une famille(pi)i∈I de semi-normes sur un espace vectorielEest dites´eparantelorsque
∀x∈E, (∀i∈ I, pi(x) =0) ⇒ (x=0).
La topologie induite sur Epar une famille s´eparante de semi-normes est localement convexe.
On peut en donner une base de voisinages convexes : pourx∈ E,ε>0 eti∈ I, on pose Vi,ε(x) ={y∈ E, |pi(x−y)<ε}.
Un voisinage dexdans(E,(pi)i∈I)sera alors un sous-ensemble deEqui contient unVi,ε pour un certain couple (i,ε). On d´efinit alors les ouverts de(E,(pi)i∈I)comme les sous-ensembles deEqui sont voisinage de chacun de leur points et l’ensemble des ouverts ainsi d´efinis forme bien une topologieT surE.
On peut alors d´efinir la notion d’espace de Fr´echet.
D´efinition 1.1.2. Un espace de Fr´echet est unK-espace vectoriel E muni d’une famille d´enombrable et s´eparante de semi-normes(pi)i∈Ntelle qu’avec la distance
∀x,y∈E, d(x,y) =
∑
i∈N
1 2i
pi(x−y) 1+pi(x−y), (E,d)est un espace m´etrique complet.
On remarque que les espaces topologiques(E,T)et(E,d)co¨ıncident.
Quitte `a remplacerpipar maxk≤ipk, on peut toujours supposer la famille d´enombrable de semi- normes croissante. On a alors la proposition suivante.
3
Chapitre 1. Espaces de Fr´echet
Proposition 1.1.3. Soient(E,(pm)m∈N)et(F,(qn)n∈N)deux espaces de Fr´echet avec des suites crois- santes de semi-normes. Une application lin´eaire L : E→F est continue si et seulement si
∀n∈N, ∃mn∈N, ∃Cmn >0, ∀x ∈E, qn(L(x))≤Cmnpmn(x). (1.1) D´emonstration : Pour le sens direct, on raisonne par contrapos´ee. Supposons (1.1) fausse et
montrons queLn’est pas continue en 0. On part de
∃n∈N, ∀m∈ N,∀C>0,∃x∈ E, qn(L(x))>Cpm(x).
Prenons, pour toutm∈ N, C= m. Il existe alorsxm ∈ E,qn(L(xm))> mpm(xm). Posons
˜
xm = q xm
n(L(xm)). Alors,qn(L(x˜m)) =1. De plus, pm(x˜m) = pm(xm)
qn(L(xm)) < 1
m −−−→
m→∞ 0.
Soitk ∈ N. Alors, ∀m ≥ k, pk(x˜m) ≤ pm(x˜m) −−−→
m→∞ 0. Cela signifie exactement que la suite(x˜m)tend vers 0 dans (E,(pm)m∈N). Or,qn(L(x˜m)) = 1 ne tend pas vers 0 ce qui contredit la continuit´e deL.
R´eciproquement, soit une application lin´eaire L : E → F qui v´erifie (1.1). Alors, pour toutn∈N, il existemn∈ NetCmn >0 tels que
qn(L(x))≤Cmnpmn(x).
On peut toujours supposer queCmn ≥1. Soitε >0 et soitn0∈Ntel que
+∞ n=
∑
n0+11 2n ≤ε.
Soitx∈ Etel quex∈Vmn
0,Cε
mn0
pour la famille(pm)m∈N. Alors, en utilisant la croissance de la famille(qn)n∈N,
d(L(x),L(0)) =
n0 n
∑
=01 2n
qn(L(x)) 1+qn(L(x))+
+∞ n=
∑
n0+11 2n
qn(L(x)) 1+qn(L(x))
≤
n0
n
∑
=01
2nqn(L(x)) +
+∞ n=
∑
n0+11 2n
≤qn0(L(x))
n0
n
∑
=01 2n +
+∞ n=
∑
n0+11 2n
≤Cmn0pmn0(x)
+∞ n
∑
=01 2n+ε
≤ε+ε=2ε.
D’o `u la continuit´e deLen 0 donc en tout point.
2
1.2 Fonctions localement int´egrables
1.2 Fonctions localement int´egrables
Commenc¸ons par montrer que l’ouvertΩpeut s’´ecrire comme une r´eunion croissante d´enombrable de compacts.
Lemme 1.2.1. Il existe une famille(Ki)i≥1de compacts deΩtelle que 1. pour tout i ≥1, Ki ⊂K◦i+1,
2. Ω=Si+=∞1Ki =Si+=∞2K◦i,
3. pour tout compact K deΩ, il existe i0≥1tel que K⊂Ki0.
D´emonstration : (Heuristique.) En effet, pour|| · ||la norme euclidienne surRd, on pose : Ki ={x ∈Rd : ||x|| ≤i} ∩ {x∈Ω : d(x,Ωc)≥ 1
i}. Pour les d´etails, voir [5, Lemme 1.1, p2].
2 Une telle famille est appel´ee une exhaustion deΩpar des compacts.
D´efinition 1.2.2. Une fonction f : Ω→Kest dite localement int´egrable pour la mesure de Lebesgue lorsqu’elle est int´egrable sur tout compact deΩ.
On note L1loc(Ω)l’espace des fonctions localement int´egrables surΩ.
A l’aide d’une exhaustion(Ki)i≥1deΩpar des compacts, on peut d´efinir les semi-normes suivantes surL1loc(Ω):
∀f ∈ L1loc(Ω), pi(f) =
Z
Ki
|f(x)|dx.
Muni de cette famille de semi-normes,(L1loc(Ω),(pi)i≥1)est un espace de Fr´echet.
1.3 Fonctions de classe C
∞`a support compact
D´efinition 1.3.1. Le support d’une fonctionϕ∈ C0(Ω)est le sous-ensemble ferm´e deRdnot´esupp ϕ et d´efini par l’une des assertions ´equivalentes suivantes :
1. supp ϕ={x∈ Ω|ϕ(x)6=0}.
2. (supp ϕ)cest le plus grand ouvert o `u la fonctionϕest nulle.
3. x0∈/supp ϕsi et seulement s’il existe un voisinage Vx0 de x0tel que :∀x∈Vx0, ϕ(x) =0.
On a alors :
1. (supp ϕ=∅) ⇔ (ϕ≡0 dansΩ), 2. supp(ϕ·ψ)⊂supp ϕ∩suppψ,
3. si ϕ∈ Ck(Ω), alors, pour toutα∈Ndtel que|α| ≤k, supp∂αϕ⊂supp ϕ.
Soit K ⊂ Ω un compact fix´e. On noteraCK∞(Ω) l’ensemble des fonctions ϕde classe C∞ telles que supp ϕ⊂K.
D´efinition 1.3.2. Une suite (ϕn)n∈N d’´el´ements de CK∞(Ω)tend vers ϕdans CK∞(Ω)lorsque, pour toutα∈Ndla suite(ϕn)n∈Net toutes les suites(∂αϕn)n∈Nconvergent uniform´ement respectivement versϕet∂αϕsur K.
Th´eorie des Distributions page 5
Chapitre 1. Espaces de Fr´echet
PourKun compact fix´e deΩ, les espacesCkK(Ω)et l’espaceC∞K(Ω)sont des espaces de Fr´echet.
En effet, soit une exhaustion(Ki)i≥1deΩpar des compacts. On peut alors d´efinir, pouri≥1, ( pi(ϕ) =max|α|≤ksupx∈K
i|∂αϕ(x)|, si ϕ∈ Ck(Ω), k∈N,
pi(ϕ) =max|α|≤isupx∈K
i|∂αϕ(x)|, si ϕ∈ C∞(Ω).
Chaque pi est une semi-norme sur Ck(Ω), k ∈ N∪ {∞}. Elles induisent par restriction des semi-normes surCkK(Ω)etC∞K(Ω). On peut alors d´efinir surCk(Ω),k ∈ N∪ {∞}la distance suivante :
d(ϕ,ψ) =
+∞ i
∑
=01 2i
pi(ϕ−ψ) 1+pi(ϕ−ψ)
qui par restriction induit une distance sur CkK(Ω),k ∈ N∪ {∞}. Les espaces(Ck(Ω),d)sont complets. De plus, siK⊂Ωest un compact,(CK∞(Ω),d)est complet comme sous-espace ferm´e de(C∞(Ω),d).
Finalement,(C∞K(Ω),(pi)i≥1)est bien un espace de Fr´echet.
D´efinition 1.3.3. L’espace C0∞(Ω), est l’ensemble des fonctions ϕ de classe C∞ telles qu’il existe un compact K ⊂Ω, K=suppϕ.
Pour d´efinir la topologie de l’espaceC0∞(Ω)nous allons d´efinir la notion de convergence des suites d’´el´ements de cet espace.
D´efinition 1.3.4. Une suite(ϕn)n∈Nd’´el´ements de C0∞(Ω)tend vers ϕdans C0∞(Ω)lorsque : 1. il existe un compact fixe K ⊂Ωtel que :∀n∈N,supp ϕn⊂ K,
2. la suite(ϕn)n∈Net toutes les suites(∂αϕn)n∈Nconvergent uniform´ement respectivement vers ϕet∂αϕsur K.
La distancedd´efinie plus haut ne rend pas l’espace(C0∞(Ω),d)complet. La distancedca- ract´erise la convergence dans (CK∞(Ω),d), mais pas dans(C∞0 (Ω),d). En effet, il peut y avoir des probl`emes aux bords pour les supports. La distance dne “contient” pas le point (i) de la d´efinition de la convergence dansC0∞(Ω).
Comme on peut ´ecrire queC∞0 (Ω) = Si≥1CK∞
i(Ω), la topologie que l’on a d´efinie surC0∞(Ω) n’est autre que la limite inductive stricte des topologies d´efinies par la distance ci-dessus sur chaqueCK∞i(Ω). Toutefois, C∞0 (Ω)n’est pas m´etrisable, seul chacun desC∞Ki(Ω)l’est (voir [2], Proposition 1.5).
Rappelons que la limite inductive des topologies est la topologie la plus fine surC0∞(Ω)qui rende toutes les injectionsiK→Ω : C∞K(Ω) → C0∞(Ω)continues. De mani`ere ´equivalente, pour tout espace topologique(X,T), une application f :C0∞(Ω)→Xest continue si et seulement si pour tout compactK⊂ Ω, f◦iKest continue.
Chapitre 2
La transformation de Fourier dans S ( R d )
La th´eorie de Fourier classique nous enseigne que, lorsqu’une fonction f, d´efinie surR, est de classeC1et p´eriodique de p´eriodeT, on peut ´ecrire
∀x ∈R, f(x) =
∑
n∈Z
cneinx2πT (2.1)
avec
∀n∈Z, cn= 1 T
Z T
2
−T2 f(t)e−int2πT dt.
Lorsque f est quelconque, on ne peut pas, en g´en´eral, la repr´esenter comme une s´erie de Fou- rier. Il faut qu’elle soit p´eriodique. On cherche alors une repr´esentation de type int´egral. C’est ce que nous allons faire heuristiquement. Pour cela on remplacecnpar son expression int´egrale dans (2.1) :
∀x ∈R, f(x) = 1
T
∑
n∈Z Z T
2
−T2 f(t)ein(x−t)2πT dt.
Or, la vitesse de convergence vers 0 `a l’infini des coefficients de Fourier est contr ˆol´ee par la r´egularit´e de f. Ainsi, si f est suffisamment r´eguli`ere, par exemple de classeC∞,cn= O(|n|−p) pour tout p ≥ 0. Cela nous am`ene `a n´egliger, pourT assez grand, les termes dans la somme infinie tels que|n|> T22 :
∀x∈R, f(x)' 1
T
∑
|n|≤T22 Z T2
−T2 f(t)ein(x−t)2πT dt.
Cette somme finie est une somme de Riemann et on obtient, lorsqueTtend vers+∞,
∀x∈R, f(x) =
Z ∞
−∞ Z ∞
−∞ f(t)ei2πξ(x−t)dtdξ ce qui s’´ecrit encore
∀x ∈R, f(x) =
Z ∞
−∞
fˆ(ξ)ei2πξxdξ, avec ∀ξ ∈ R, ˆf(ξ) =
Z ∞
−∞ f(t)e−i2πξtdt.
On retrouve ainsi heuristiquement l’analogue pour des fonctions non p´eriodiques de la for- mule de reconstitution du signal pour les fonctions p´eriodiques, une int´egrale remplac¸ant la somme discr`ete dans (2.1). Cette formule est appel´ee formule d’inversion de Fourier et l’un des principaux objectifs de ce cours sera de d´emontrer une telle formule pour une classe de fonctions adapt´ee, puis de l’´etendre par dualit´e `a une large classe de distributions.
7
Chapitre 2. La transformation de Fourier dansS(Rd)
2.1 L’espace de Schwartz S( R
d)
La transform´ee de Fourier est d´efinie surL1(Rd)par la formule
∀ξ ∈Rd, ˆf(ξ) =F(f)(ξ) =
Z
Rd f(x)e−ix·ξdx
o `ux·ξ d´esigne le produit scalaire usuel dansRd. Toutefois, l’espace des fonctions int´egrables n’est pas invariant par transform´ee de Fourier. De mˆeme,C0∞(Rd)n’est pas invariant par trans- form´ee de Fourier, la transform´ee de Fourier d’une fonction non identiquement nulle `a support compact n’´etant jamais `a support compact.
Nous allons donc chercher un espace interm´ediaire entre C0∞(Rd) (l’espace des fonctions de classeC∞ `a support compact) etL1(Rd)qui soit invariant parF.
Pour obtenir ensuite par dualit´e l’espace le plus grand possible, on va essayer de trouver un espace invariant qui soit le plus petit possible. On commence donc par se restreindre `aC∞(Rd). Dans L1(Rd), une condition suffisante pour que ˆf soit d´erivable est que f et x 7→ x f(x) soient toutes deux int´egrables. Plus g´en´eralement, pour avoir ˆf de classeC∞, il suffit d’avoir x 7→ xpf(x)int´egrable pour toutp ≥ 0. On veut aussi avoir le mˆeme contr ˆole pour toutes les d´eriv´ees de f. Cela conduit `a introduire l’espace de Schwartz.
D´efinition 2.1.1. L’espaceS(Rd), appel´e espace de Schwartz, est constitu´e des fonctions f ∈C∞(Rd) telles que
∀α,β∈Nd, ∃Cα,β >0, ∀x∈Rd, |xα∂βf(x)| ≤Cα,β. (2.2) Remarque 2.1.2. Dans la d´efinition 2.1.1, nous aurions pu remplacer (2.2) par la condition
∀α,β∈Nd, lim
|x|→+∞|xα∂βf(x)|=0.
L’espaceS(Rd)est naturellement muni d’une structure deC-espace vectoriel (on consid`ere ici des fonctions `a valeurs complexes).
Exemple 2.1.3. 1. Pour tout compact K ⊂Rd, CK∞(Rd)⊂ S(Rd). 2. Pour z∈CavecRez >0, la fonction x7→e−z|x|2 est dansS(Rd).
3. Toutes les fonctions de la forme x 7→ P(x)e−z|x|2 avec z ∈ C, Re z > 0 et P une fonction polynˆomiale, sont dansS(Rd).
Avant de d´efinir la transform´ee de Fourier surS(Rd)nous donnons encore quelques propri´et´es de cet espace. Commenc¸ons par le munir d’une topologie. Pour cela on d´efini les semi-normes
∀α,β∈Nd, ∀f ∈ S(Rd), pα,β(f) = sup
x∈Rd
|xα∂βf(x)|. (2.3) Muni de cette famille de semi-normes,S(Rd)est un espace de Fr´echet.
On a alors les propri´et´es suivantes.
Proposition 2.1.4. 1. Pour toutα∈Nd, les applications f 7→ xαf et f 7→∂αf sont continues de S(Rd)dansS(Rd).
2. Le produit de deux ´el´ements deS(Rd)est un ´el´ement deS(Rd). 3. Pour tout1≤ p≤ +∞,S(Rd)⊂Lp(Rd).
2.2 Transformation de Fourier dansS(Rd)
D´emonstration : Pour le premier point, les deux applications sont lin´eaires en fet laissent stables f. La continuit´e est imm´ediate puisque ces deux op´erations ne font qu’op´erer un d´ecalage deαdans respectivement les premier et second indices de la famille de semi-norme que l’on s’est donn´ee.
Le second point est une cons´equence de la formule de Leibniz.
Le dernier point est clair puisque l’on peut choisirα quelconque etβnul donc on peut majorer par une fonction de la forme x−α/p pour x suffisamment loin de 0 et obtenir l’int´egrabilit´e de ce majorant par le crit`ere de Riemann.
2
2.2 Transformation de Fourier dans S ( R
d)
On remarque que, pour f ∈ S(Rd), la fonctionx 7→ e−ix·ξf(x)est dansL1(Rd)pour tout ξ ∈Rd. La d´efinition qui suit a donc bien un sens.
D´efinition 2.2.1. Pour f ∈ S(Rd), la transform´ee de Fourier de f , que l’on note f ouˆ F(f)est la fonction d´efinie par
∀ξ ∈Rd, ˆf(ξ) =F(f)(ξ) =
Z
Rd f(x)e−ix·ξdx o `u pour x= (x1, . . . ,xd)etξ = (ξ1, . . . ,ξd), x·ξ =x1ξ1+· · ·xdξd.
Commenc¸ons par calculer la transform´ee de Fourier de la Gaussienne. Cet exemple est essentiel non seulement dans un cadre th´eorique pour obtenir la formule d’inversion de Fourier, mais aussi dans diverses applications, comme dans le calcul des probabilit´es (voir th´eor`eme de L´evy ou le Th´eor`eme Central Limite).
Exemple 2.2.2. Soit z∈Ctel queRez>0. Soit f : x7→e−z|x|2. Alors f ∈ S(Rd)et
∀ξ ∈Rd, ˆf(ξ) =π z
d2 e−|ξ|
2
4z . (2.4)
Etape 1.On commence par effectuer le calcul dans le cas o `u d = 1et z = λ >0est r´eel. Le th´eor`eme de d´erivation sous le signe int´egral montre que f est de classe Cˆ 1surRet
d ˆf dξ(ξ) =
Z
R−ixe−ixξe−λx2dx.
L’usage du th´eor`eme est justifi´e par domination `a l’aide de la fonction x 7→e−λx2 qui d´ecroˆıt plus vite `a l’infini que n’importe quel polynˆome et en particulier xe−λx2 ∈ L1(R).
Comme xe−λx2 =−2λ1 dxde−λx2, on a d ˆf
dξ(ξ) = i 2λ
Z
Re−ixξ d
dxe−λx2dx et une int´egration par parties montre que
d ˆf
dξ(ξ) =− ξ 2λ
Z
Re−ixξe−λx2dx.
Th´eorie des Distributions page 9
Chapitre 2. La transformation de Fourier dansS(Rd)
Ainsi f est solution de l’´equation diff´erentielleˆ d ˆdξf = −2λξ f avec comme condition initialeˆ fˆ(0) = R
Re−λx2dx=
√
√π
λ. L’unique solution de ce probl`eme de Cauchy est bien fˆ(ξ) =
√
√π λ
e−ξ
2 4λ.
Etape 2.On passe au cas o `u d≥ 1et z= λ >0est r´eel. Le r´esultat est alors une cons´equence directe du th´eor`eme de Fubini :
Z
Rde−ix·ξe−λ|x|2dx= Z
Re−ix1ξ1e−λx21dx1
· · · Z
Re−ixdξde−λx2ddxd
, ce qui donne, par propri´et´e de morphisme de l’exponentielle, la formule voulue.
Etape 3.La formule s’´etend `a l’ouvertΩ={z ∈C, Rez>0}par prolongement analytique. En effet, pourξ ∈Rdfix´e, on noteΦ : Ω→Cla fonction d´efinie par
Φ(z) =
Z
Rde−ix·ξe−z|x|2dx.
Alors, pour tout x∈Rd, z7→e−ix·ξe−z|x|2 est holomorphe surΩet si K ⊂ Ωest un compact, il existe ε>0tel que pour tout z∈K,Rez >εet
|e−ix·ξe−z|x|2| ≤e−ε|x|2 ∈ L1(Rd).
Ainsi, le th´eor`eme d’holomorphie sous le signe int´egral s’appliqueΦest holomorphe surΩ. Or, on sait que pour z∈]0,+∞[,
Φ(z) =π z
d2 e−|ξ|
2 4z .
Comme le membre de droite de cette ´egalit´e est ´egalement holomorphe surΩ, cette ´egalit´e reste vraie pour tout z∈Ω.
La formule donn´ee dans cet exemple se g´en´eralise ainsi : soit une matrice r´eelle sym´etrique A∈Sd(R)d´efinie positive. Si on consid`ere la densit´e Gaussienne centr´ee
∀x∈Rd, GA(x) = p 1
(2π)ddet(A)e
−12(A−1x|x), alorsGA∈ S(Rd)et
∀ξ ∈Rd, F(GA)(ξ) =e−12(Aξ|ξ).
Cela s’obtient `a partir de la formule que l’on a d´emontr´e en diagonalisant A en base ortho- norm´ee.
A l’aide de la transform´ee de Fourier de la Gaussienne, nous pouvons `a pr´esent d´emontrer le` th´eor`eme d’inversion de Fourier dans le cadre de la classe de Schwartz.
Th´eor`eme 2.2.3. La transformation de Fourier F : S(Rd) → S(Rd) est une application lin´eaire bijective, continue et d’inverse continu. Son inverseF est donn´ee par
∀g ∈ S(Rd), ∀x ∈Rd, F(g)(x) = 1 (2π)d
Z
Rdeix·ξg(ξ)dξ. (2.5)
2.2 Transformation de Fourier dansS(Rd)
Remarque 2.2.4. La formule (2.5) peut s’´ecrire :
∀g∈ S(Rd), ∀x ∈Rd, F(g)(x) = 1
(2π)dF(g)(−x).
Remarque 2.2.5. Ce th´eor`eme montre en particulier queS(Rd)est bien invariant par transform´ee de Fourier, comme nous l’avons souhait´e lors de sa construction.
D´emonstration : Montrons tout d’abord queF etF envoientS(Rd)dansS(Rd). Comme pour toutg∈ S(Rd)et toutx∈Rd,F(g)(x) = ( 1
2π)dF(g)(−x), il suffit de le montrer pourF. Tout d’abord,F(g)∈ C∞ sig ∈ S(Rd). En effet, pourx fix´e, la fonctionξ 7→ e−ix·ξg(x) est de classeC∞et pour toutβ∈Nd,
|∂ξβ(e−ix·ξg(x))|= |(−ix)βe−ix·ξg(x)|= |xβg(x)| ∈L1(Rd).
On peut donc appliquer le th´eor`eme de d´erivation sous le signe int´egral de mani`ere r´ecurrente. De plus :
∀β∈Nd, ∀g∈ S(Rd), ∀ξ ∈Rd, ∂ξβF(g)(ξ) =
Z
Rde−ix·ξ(−ix)βg(x)dx.
On montre ensuite, par int´egrations par parties successives, que pourα,β∈Nd, ξα∂βξF(g)(ξ) =
Z
Rd((−Dx)αe−ix·ξ)((−ix)βg(x))dx=
Z
Rde−ix·ξDαx((−ix)βg(x))dx o `u l’on a utilis´e la notationDj = 1i∂xj etDαx =D1α1· · ·Dαdd. On en d´eduit que :
∀ξ ∈ Rd, |ξα∂ξβF(g)(ξ)| ≤
Z
Rd|Dαx(xβg(x))|dx<+∞.
Ceci prouve queF(g) ∈ S(Rd) et que l’application g 7→ F(g)est continue de S(Rd) dansS(Rd)par la formule de Leibniz.
Il nous reste `a prouver queF Fg = gpour toutg∈ S(Rd). Pour cela il faudrait pouvoir consid´erer l’int´egraleR
Rdeix·ξ R
Rde−iy·ξg(y)dy
dξ. Mais, la fonction(y,ξ)7→eix·ξe−iy·ξg(y) n’appartient pas `aL1(Rdy×Rdξ)et on ne peut donc pas intervertir les int´egrales par Fubini.
On va proc´eder par approximation. On remarque que, d’apr`es le th´eor`eme de conver- gence domin´ee,
lim
ε→0,ε>0
Z
Rdeix·ξe−ε|ξ|2gˆ(ξ)dξ =lim
ε→0Iε =
Z
Rdeix·ξgˆ(ξ)dξ.
Or, la fonction(y,ξ)7→ eix·ξe−ε|ξ|2e−iy·ξg(y)appartient `aL1(Rdy×Rdξ)pour toutε>0. On peut donc lui appliquer le th´eor`eme de Fubini et obtenir :
Iε =
Z
Rd
Z
Rdei(x−y)·ξe−ε|ξ|2dξ
g(y)dy.
D’apr`es la formule (2.4), on a Iε =
√
√π ε
dZ
Rde−|x−y|
2
4ε g(y)dy= π
d22d Z
Rde−|z|2g(x−2√ εz)dz.
D’apr`es le th´eor`eme de convergence domin´ee, lim
ε→0Iε =π
d 22dg(x)
Z
Rde−|z|2dz= (2π)dg(x). D’o `u, R
Rdeix·ξgˆ(ξ)dξ = (2π)dg(x)et F F = IdS(Rd). On montre de mˆeme queF F = IdS(Rd).
Th´eorie des Distributions page 11
Chapitre 2. La transformation de Fourier dansS(Rd)
2 Il est courant de noter ˇgla fonctionx 7→ g(−x). Avec cette notation, la relation d’inversion de Fourier s’´ecrit :
F Fg= (2π)dg.ˇ
Nous terminons cette section par un r´esultat important de densit´e.
Th´eor`eme 2.2.6. L’espace de SchwartzS(Rd)est dense dans L2(Rd)pour la norme L2.
D´emonstration : On consid`ere la famille des fonctions polyn ˆomiales de Hermite(Hn)n∈Nd´efinie par
∀n∈N, ∀x∈R, Hn(x) = (−1)nex
2 2 (e−x
2 2 )(n).
Cette famille forme une base deR[X]car c’est une famille ´echelonn´ee en degr´e. De plus, elle est orthogonale dansL2(µ)o `uµest la mesure absolument continue par rapport `a la mesure de Lebesgue de d´eriv´ee de Radon-Nikodymx 7→ e−
x2
√ 2
2π, et pour le produit scalaire (f,g)7→ (f|g)L2(µ) :=
Z
Rf(x)g(x)e
−x22
√2πdx=
Z
Rf(x)g(x)dµ.
On note alors V le R-sous-espace vectoriel de L2(µ) engendr´e par la famille (Hn)n∈N. Montrons queVest dense dans L2(µ)pour la norme hilbertienne induite par le produit scalaire ci-dessus. Pour cela, on montre que l’orthogonalV⊥est r´eduit au singleton{0}. Soit donc f ∈ V⊥. Alors f ∈ L2(µ) et pour toute h ∈ V, (f|h)L2(µ) = 0. Par ailleurs, consid´erons la transform´ee de Fourier deg : x7→ f(x)e−x22 :
ˆ
g: R → C
ξ 7→ R
Rf(x)e−x22e−ixξdx .
On montre par le th´eor`eme d’holomorphie sous le signe int´egral que ˆg s’´etend en une fonction holomorphe surC. De plus :
∀n∈N, ∀ξ ∈ C, ˆg(n)(ξ) =
Z
R f(x)(−i)nxne−x22e−ixξdx et enξ =0,
ˆ
g(n)(0) = (−i)n
Z
R f(x)xne−x22dx=0
carx7→ xn∈V, puisque(Hn)n∈Nest une base deR[X]. Donc ˆgest holomorphe au voisi- nage de 0 de s´erie enti`ere nulle (puisque toutes ses d´eriv´ees successives sont nulles en 0), donc elle est nulle au voisinage de 0. Par prolongement analytique, ˆgest identiquement nulle surC. En particulier elle est aussi nulle surR. On en d´eduit par inversion de Fourier queg est identiquement nulle, donc f aussi. Ainsi,Vest dense dans L2(µ). Puis e−x22V est dense dansL2(R, dx). Or, e−x22V⊂ S(R)⊂ L2(R), doncS(R)est dense dansL2(R). On obtient alors le r´esultat en dimensiond≥1 quelconque par produit tensoriel.
2
2.3 Propri´et´es de la transform´ee de Fourier dansS(Rd)
2.3 Propri´et´es de la transform´ee de Fourier dans S ( R
d)
Nous commenc¸ons par pr´esenter la propri´et´e fondamentale de la transform´ee de Fourier : elle ´echange la d´erivation et la multiplication alg´ebrique. C’est cette propri´et´e qui justifie le r ˆole central de la transform´ee de Fourier dans l’´etude des EDPs `a coefficients constants.
Th´eor`eme 2.3.1. Soit f ∈ S(Rd). Alors,
1. la fonctionF(f)est de classe C1surRdet, pour tout j∈ {1, . . . ,d},
∀ξ ∈Rd, ∂ξjF(f)(ξ) =F(−ixjf)(ξ). (2.6) 2. Pour tout j∈ {1, . . . ,d},
∀ξ ∈Rd, F(∂xif)(ξ) =iξjF(f)(ξ). (2.7) D´emonstration : La fonction (x,ξ) 7→ e−ix·ξf(x)est de classeC1sur Rd×Rd et pour tout j ∈
{1, . . . ,d},
|∂ξj(e−ix·ξf(x))|=| −ixje−ix·ξf(x)|=|xjf(x)|
et x 7→ xjf(x)est dansL1(Rd)car f ∈ S(Rd). On peut donc appliquer le th´eor`eme de d´erivation sous le signe int´egral pour obtenir
∂ξjF(f)(ξ) =
Z
Rd∂ξj(e−ix·ξf(x))dx=
Z
Rd−ixje−ix·ξf(x)dx ce qui ´etablit le premier point.
Pour montrer le second point, int´egrons pas parties par rapport `axj: Z
Re−ix·ξ∂xjf(x)dxj =he−ix·ξf(x)ixj=+∞
xj=−∞−
Z
R(∂xje−ix·ξ)f(x)dxj =iξj Z
Re−ix·ξf(x)dxj car xj 7→ f(x1, . . . ,xj, . . . ,xd)tend vers 0 lorsque |xj| → +∞puisque f ∈ S(Rd). Puis, comme|e−ix·ξ∂xjf(x)| = |∂xjf(x)|et que cette fonction est int´egrable sur Rd, de mˆeme quex 7→ e−ix·ξf(x), on peut int´egrer l’´egalit´e issue de l’int´egration par parties selon les variables autres quexj pour obtenir, via Fubini,
Z
Rde−ix·ξ∂xjf(x)dx=iξj
Z
Rde−ix·ξf(x)dx, ce qui prouve le second point.
2 La transform´ee de FourierF ´echange donc d´erivation et multiplication parx. Par cons´equent, F ´echange r´egularit´e et d´ecroissance `a l’infini : plus une fonction est d´erivable, plus vite sa transform´ee de Fourier d´ecroˆıt `a l’infini. On retrouve en particulier l’invariance de la classe de Schwartz parF.
Bien entendu, nous avons toujoursC0∞(R) ⊂ S(R). Nous pouvons donc voir ce que l’on ob- tient lorsque l’on applique la transform´ee de Fourier `a une fonction `a support compact. La d´ecroissance `a l’infini ´etant maximale pour une telle distribution, on s’attend `a obtenir une r´egularit´e maximale. Plus g´en´eralement, soit f ∈ L1(R)ouL2(R)et `a support compact. Alors sa transform´ee de Fourier d´efinit, par le th´eor`eme d’holomorphie sous le signe int´egral, une fonction analytique sur l’ouvert{z ∈C, Rez>0}qui s’´etend en une fonction holomorphe sur
Th´eorie des Distributions page 13