C H . S TURM
Géométrie transcendante. Recherches analitiques, sur une classe de problèmes de géométrie dépendant de la théorie des maxima et minima
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 14 (1823-1824), p. 108-116
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I08
GÉOMÉTRIE TRANSCENDANTE.
Recherches analitiques ,
sur uneclasse de problèmes
de géométrie dépendant de la theorie des maxima
et
minima ;
Par M. CH. S T U R M.
MAXIMA
SOIENT p, pl , p",
... les distances d’unpoint
cherché M à despoints fixes
, donnés dansl’espace ;
soient lf,q’, q",
... les dis-tances du même
point
à d’autrespoints qui
doivent être trouvéssur autant de courbes fixes
données , planes
ou à doublecourbure ;
soient enfin r ,
r’ ,
r" , ... les distances de cepoint
à despoints qui
sont
assujettis à
se trouver sur autant de surfacesdonnées ;
etl’équation
dans
laquelle
Fdésigne
une fonction connuequelconque,
étantdonnée ,
proposons-nousd’assigner
les conditions nécessaires pour que la fonction u soit maximum ou minimum.Rapportons l’espace
à troisplans rectangulaires quelconques.
Soienta,
b , c , a’ , b’ , c’ , a" , b" , c" , ... respectivement
, les coor-données des
points
d’oùpartent
lesdroites p’, p",....,
pour sediriger
versM ; soient d , e , f , d’ , e’ , f’ , d" , e" , f" ,
... res-pectivement
les coordonnées despoints
d’oùpartent
les droitesq,
q’ , q" ,
... pour sediriger
vers cepoint ;
et soientenfin
ET
MINIMA.
I09h , k , g’ , h’ , k’ , g" , h" , k" ,
...respectivement ,
lespoints
d’oùpartent
lesdroites T ? r’ , r", ... ,
pour sediriger
vers le mêmepoint.
Convenons encore (le
designer
par( p , x) , (p, y) , (p, z) , (p’ , x), (p, , y), (p’ , z) ,
... lesangles
que font les droites p,p’ ,
... avec les trois axes ; par(q , x) , (q , y), (1 , z), (q’ , x) , (q’ , y), (q’ , z),
... lesangles
que font les droites q,q’ ,
... avecces axes ; et ennn par
(r, x), (r, y), (r, z), (r’ , x), (r’ , y) , (r’ , z) ,
... lesangles
que font les droitesr , r’ ,
... avec les mêmesaxes ; et soient x, y , z , les coordonnées du
point
M.La condition commune au maximum et au minimum de la fonc- tion u, est, comme l’on
sait,
que sa différentielle totale dupremier
ordre soit
égale
à zéro. Il est connu d’ailleurs que cettecondition,
toujours
nécessaire pourqu’il
y aitmaximum
ouminimum ,
nesuffit pas
néanmoins ,
dans tous les cas, pour en assurer l’existence.En
posant donc
. pourabréger ,
l’équation
commune au maximum et au minimum seraOr,
nous avonsII0
MAXIMA
d’où
mais on a
donc
et l’on aura des valeurs
analogues pour dp’ , dq’ , dr’ , dp" , dq" ,
dr" ,
...ET
iMINIMA.
IIISoient
désignées
par t la tangente aupoint (d , e , y)
à la courbesur
laquelle
cepoint
doit se trouver , et par s l’arc de cettecourbe y
ou aurasubstituant ces valeurs dans celle de
d9,
enobservant
queelle deviendra
Soit ensuite
désignée
par n la normale aupoint (g , h ,
k) à lasurface sur
laquelle
cepoint
doit se trouver ;l’équation
dif’érentielle de cette surface pourra, comme l’onsait,
être mise sous la formed’on
valeur
qui ,
substituée dans celle dedr,
donneraet les valeurs de
dq’, dr’ , dq" , dr" ,...
serontsusceptibles
detransformations
analogues.
II2
MAXIM À
En substituant
donc
cesdiverses
valeurs dansl’équation
que nous avons vu
ci-dessus exprimer
la condition commune aumaximum et au
minimum ,
elledeviendra ,
enemployant
lesigne 03A3 ,
par formed’abréviation ,
Or, présentement
que les différentiellesds, dg, dh, ds’, dg’ , dh’, ...
sont tout-à-faitindépendantes ,
ilfaudra,
dansl’équation (1) , égaler
leurs coefficiens àzéro ;
et comme d’ailleurs aucune des fonc-tions Q , R , Q’, R’ ,...
ne doit êtrenulle ,
cela donnera d’abordce
qui
nousapprend,
enpremier lieu ,
que les droites q,q’ , q" ,....
doivent être
respectivement perpendiculaires
auxtangentes t, t’, t",....
et par
conséquent
normales aux courbesauxquelles
elles se terminent.On aura
ensuite
Cos.
ET
MINIMA.
II3et les autres
équations analogues ,
d’ollce
qui
montre que les droites r,r’, rll , ...
doivent aussi êtrerespectivement
normales aux surfacesauxquelles
elles se terminent.Concevons
présentement
qne le’point
M soit sollicité par des forcesproportionnelles
àP , Q , R , P’ , Q’ , R’,
...,.. etdirigé
suivant les
droites p ,
q , r,p’ , q’, r’ ,
...respectivement.
Soit V la résultante de toutes ces
forces ,
et soient03B1 , 03B2 ,
y lesangles qu’elle
fait avec les axes. Lesquantités qui multiplient dx , dy, dz,
dansl’équation (I)
reviennent visiblement àVCos.03B1 VCos.03B2, VCos.03B3 ;
de sorte que cetteéquation ,
delaquelle
nous avonsdéjà
fait
disparaître
les derniers termes, se réduit àCelle-ci sera
toujours satisfaite y lorsqu’on
auraV=o , c’est-à-dire, lorsque
les forcesproportionnelles
àP , Q , R, P’, Q’, R’ ,
... seferont
équilibre , à quelque
conditions que lepoint
Mpuisse
êtred’ailleurs
assujetti.
Si ce
point
estparfaitement
libre dansl’espace,
les différen-tielles
dx , dy,
dz serontindépendantes ,
et il faudra encoie queV=o;
parce queCos.03B1, Cos.03B2, COS.03B3
ne sauraient être nuls àla fois.
Tom. XIV. I6
II4 MAXIMA
Si le
point
Mdoit
êtrepris
sur une surfacedonnée ;
enrepré-
sentant
par 03B4 , 03B5 , 03B6
lesangles
que fait avec les axes la normale à cette surface en cepoint ,
sonéquation
différentielle seraen tirant de cette
équation
lavaleur
dedz , pour
la substituerdans l’équation (II), celle-ci deviendra ,
en divisantpar V,
d’où ,
à cause del’indépendance
de dx etdy,
ou bien
c’est-à-dire que la résultante des forces
qui
sollicitent lepoint
Mdoit, lorsqu’elle
n’est pasnulle ,
être normale à la surface surlaquelle
cepoint doit
êtresitué ;
de sortequ’on
peut laregarder
comme
détruite
par la résistance de cette surface.Si le
point
M doit êtrepris
sur uneligne donnée,
droite oticourbe, plane
ou - à doublecourbure ;
enreprésentant
par ds l’élément de cetteligne ,
aupoint
dont ils’agit
etpar 03B4 , 03B5 , 03B6 les angles
que fait cet élément avec les axes y on auraces valeurs étant substituées dans
l’équation (II),
elledeviendra,
en
divisant
parVds,
ET MINIMA. II5
d’où l’on voit que , dans ce cas, si la résultante V n’est pas
nulle,
sa direction devra être normale à la
ligne
surlaquelle
lepoint
M doit être
situé;
de sortequ’elle
sera enéquilibre
sur cetteligne ,
considérée comme obstacle à l’action
qu’elle
tend àproduire.
On peut
donc ,
enrésumé,
établir le théorèmegénéral
que voici :Soient p,
p’ , p" ,...,.
les distances d’unpoint M
à despoints fixes
dansl’espace.
Soient q,q/, q" ,
... les distances du mêmepoint à
despoints
mobiles sur deslignes fixes.
Soientenfin
r ,r’ , r" , ... les distances de ce
point
à despoints
mobiles surdes
surfaces fixes.
Supposons
que cepoint M
soit tellement choisi dansl’espace qu’une fonction
déterminée u des distances p,p’ , p",....
q,q’, q",
.... r ,r’, r",
.... soit un maximum ou unminimum ;
et concevonsce même
point sollicité,
suivant les directions de cesdistances, par
des
forces proportionnelles
aux valeurs actuelles des dérivées par- tielles de u ,prises
parrapport
à ces mêmesdistances ; alors,
I.° Les droites q,
q’ , q" ,
r ,r’, r",
.... serontrespectivement
normales aux
lignes
etsurfaces auxquelles
elles se termineront.2.° Si le
point
M estparfaitement
libre dansl’espace,
il devrase trouver en
équilibre
sous l’action desforces
que nous avonssupposé
le solliciter ; et s’il estassujetti
à se trouver sur une sur-face
ou sur uneligne donnée,
la résultante de cesmêmes forces, lorsqu’elle
ne sera pasnulle ,
devra étre normale à cettesurface
ou à cette
ligne ;
de sortequ’on
pourradire,
dans tous les cas, que lepoint
M est enéqulibre.
L’inperse de ce théorème n’est pas
généralement vrai ,
c’est-à-dire que toutes ces diverses conditions
peuvent fort
bien être rem-plies ,
sans que, pourcela,
il y ait nécessairementmaximum
ouminimum.
Dans le cas
particulier
où la fonction u serasimplement
la sommedes distances p,
p’ , p",
...., q,q’ , q" ,
.... , r, r’ , r" ,...., ou la somme desproduits respectifs
de ces mêmes distances par desII6
QUESTIONS
multiplicateurs a , a’, a" , ...., b , b’ , b" ,...., c , c’ , c" ,...., les
forces sollicitant le
point
M devront êtreégales
entre elles oupro-
portionnelles à
cesmultiplicateurs (*).
QUESTIONS RÉSOLUES.
Solutions du premier des deux problèmes de géométrie
enoncés à
la page 360 du XIII.e volume des Annales;
Première solution ;
Par M. STEIN , ancien élève de l’école polytechnique , professeur de mathématiques
augymnase de Trêves.
PROBLÈME.
Déterminer lasurface
convexe et le volume del’onglet conique
détaché d’un cônedroit ,
du côté de sabase,
paru
plan passant
par le centre de cette base ?Soient
S ( fig. i o )
le sommet ducône , C
le centre desa
base ,
DE le diamètre suivantlequel
leplan
coupant rencontrecette
base ,
AB un diamètreperpendiculaire à celui - là ,
et CGla droite suivant
laquelle
leplan
dutriangle
ASB rencontre leplan
coupant ; letriangle
GCAdivisera
en deuxparties parfai-
tement
symétriques
tant lasurface
que le volumedemandés ;
de(*) A cette théorie
générale
se rattachent un grand nombre deproblèmes
traités dans le
présent recueil,
notammenttom.I,
pag. 285. 297, 373 et375.
J. D. G.