B OBILLIER
Géométrie transcendante. Recherches sur les courbes à double courbure dont les développantes sont sphériques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 57-67
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57
GÉOMÉTRIE TRANSCENDANTE.
Recherches
surles courbes à double courbure dont les développantes sont sphériques;
Par M. BOBILLIER, professeur de Mathématiques à l’Ecole royale des
arts etmétiers de Châlons-sur-Marne.
DEVELOPPANTES SPHERIQUES.
SOIENT ~ y~,
Zl lescoordonnées
courantes d’une courbe à dou- blecourbure,
X, , ~x ~ z, celles de 1’extrémité d’un filtangent
à ia courbe aupoint ( xl , y~ , z~ ~
et s lalongueur
de cefil ,
comp- tée dupoint
de contact , ou, cequi
revient aumême,,
]alongueur
de l’arc de cette courbe
compris depuis
lepoint
decontact jus- qu’à l’origine
dudéveloppement.
Lesprojections
du fil sur les troisaxes,
supposés rectangutaires ~
seront~r~2013~, ~ Y,-)-. , zl-z,
1 et con-séquetl1mpot
ces mêmesqrlarltités ,
divisées par s, donneront les co- sinus tabulaires desangles
formés par la direction de ce, mêmefil
avec les trois axes ; en sorte que l’on aura
et,
par suite,
Différentiant ces trois
équations
enregardant s
comme la varia-ble
ir~~~pen~arlte, et co~ls~c~nemnlNr~t
ds coaune c~r~s~at~te , cequi
permet
de poser~ûm..~~IL~,
> n.°III,
I.erseptembre 1827,
958 D E V E L
0,’-P-P’A
N TESil
viendra y
eusupprimant
les tèrmesqui
sedétruisent
prenant
la sdmme desproduits respectifs
de ces troiséquations
parLv’, dy~~ ,s dz~,
enreinarquant (2)
qne lesecoiid
nlenlbre de l’é-quation
résaitante estnul .
on trouveraéquation qui exprime
évidemment que ladéveloppante
est constam- mentperpendiculaire à
la direction du fil.Soit
actuellement ~ -l’équation
de lasphère
surlaquelle
doit se trouver ladéveloppante;
on en
tirera ,
pardINcrentIation ~
or, comme le
point (
Xi > YI ,z3 ~ s’y
trouvesitué,
ondoit avoir
d’où
Mettant dans l’avant dernière
équation
les valeurs(i),
etdans
ladernière les valeurs
(.2) ,
il vientS P H E R 1 Q U E S. 59
L’équation (6)
établit un relation entre l’arc de la courbecherchée
ses coordonnées courantes et leurs
différentielles ;
en ladévelop-
pant,
elleprend
la formeEn
intégrant l’équation (7)
etremarquant
queon trouve
ou ~ parce
qu’en
vertu del’équation (4)
laquantité
" soumise ausigne d’intégration
estnulle ,
Si l’on
désigne
par ?l’angle
que fait la direction du fil aveccelle de la
normale,
aupoint (
~.~I , yI ,zi ~
de lasphère
où il setermine ,
onaura)
eu vertu d’une formule connue , et parce que60
DEVELOPPANTES
-~
a y4 ,
a-r
a sont les cosinus desangles
queforme
cette normaleavec les axes
ou ~ en vertu de
l’équation (g)
d’où il suit
q~~e le ,~‘l es~ touj~rlrs égaletnent
lnclin~ sur ~~ sur-~f~ce de
lasphère.
L’équation ~Cos~==~ signifie que c
est laprojection ,
sur la di-rection du
fil,
du rayonqui
passe par sonextrér~lité ,
et que parconséquent
lasphère intercepte
sur tous les élemens de la courbe cherchée des cordes constantes :c. Soit r laperpendiculaire
abais-sée
de rorigine
sur Fun de cesélénlens,
on auravisiblement
ainsi,
les élémens d’une courbe à doublecourbure
dont la déve-~loppante
se trouve sur unesphère donnée ;
sont toustangens
àune même
sphère concentrique
à laprernz’ère.
Si
l’on
substitue dansl’équation (g)
lesvaleurs ((),
on obtientou eu
développant
et réduisantquarrant
les deux membres decelle-ci,
et retranchant ensuite l’é-quadon (8),
il vientSPHE1UQUES.
6IEt)
rernplaçant a2-ci
parr2 ,
ds2 pard~’+dy~-~-d~~~ cette équa-
tion
deviendra.
qu’on
pourra encore mettre sous cette autre formeC’est là
conséquemment
une deséquations différentielles
du pre- mier ordre des courbes à double courburecherchées.
Mettons
présentement
dansl’équation (5)
les valeurs(i) ;
nousaurons
°
qui) à
causede
la relation(4),
seréduit simplement
àLes
équations (5)
et(i i) prouvent
que leplan
contient les deux
points ~ u~~ ,
YI’zt ~
et( ,~~’ ~’, z~ 3 , e~
con-séquemment
le fildescripteur ;
ceplan
passe d’ailleurs parl’origine ;
donc il n’est autre que le
plan tangent
à la surfaceconique ayant
son sommet à
l’origine
et pour directrice ladéveloppée.
En ou-tre, ce
plan
est normal à ladéveloppante ,
comme il résulte im- médiatement de lacomparaison
de sonéquation
avec celles de latangente
à ladéveloppante qui
sont62
DEVELOPPANTES
il existe
conséquemment
entre le cône dont ils’agit
et la déve-loppante
une relation telle que toutplan tangent
au cône estnormal à la
développante
etréciproquement,
Pour énoncer ce résultat d’une manière
simple ,
supposons que l’onenveloppe
un fil sur lepérimètre
d"une courbe tracée sur unesphère
etqu’on
ledéveloppe
ensuite de manièrequ’il
ne sortepoint
de la surface
sphérique
etqu’il
soit constammenttendu, auquel
cas il se
dirigera
constamment suivant un arc degrand
cercle tan-gent
à cette courbe. L extrémité du fil décrira visiblement une au- tre courbe située sur lasphère,
etpartout perpendiculaire
à la di-rection du fil. On
peut
donner à cette dernière courbe le nomde
dévcloppante s,ohéri~u~
dela première.
Cela
posé ,
on voit quelorsque
ladéveloppante
d’unecour~~
est
sitr~~e sur unesphère,
elle est en mêmetemps
lade,feloppante
spbérique
de ~laligne
depéné~ratlô~a
de lasurface
de lasphère
par le cône
ayant
son centre pour somnîet et ladé~~el~?pp~e
nonsphérique
pour directrice.La
développée jouit ,
sur le cône dont ilvient
d’êtrequestion
d’une
propriété remarquable :
elle est , sur cettesurface,
laplus
courte
ligne
entre deux de sespoints ,
Oll, en d’antres termes, elle setransforme
en uneligne
droitelorsqu’on développe
ce cône sur unplan.
Eneffet ,
on faitvoir,
dans le calcul desvariations (~) ~
que si une surface a pouréquation
(iifréreiltielleles
équations
de laligne
laplus
courte sur cette surface seront("") Voy.
tom.XIIï , pag. 87.
J.O.C.
S P H E fi 1 Q TI E S. 63
dont le
système
sadsfdit àl’pql1ation
différentielle de lasurface dont
ils’agit.
Si cette surface est un cône ayant son sommet àl’origine,
il
existera,
comme l’onsait,
entre les coefficiensdifféreiittels p
et ~ ~
la relationéliminant
pet y
entre ces troiséquation-s-,
on trouveor, il est facile de voir que les courbes de
développement sphé- nqae
satisfont à cetteéquation ;
car’ en substituantdans l’éclua-
tion
(1 1)
les formules(2) ,
il vientSi l’on suppose que le centre de la
sphère
soit situé àl’infini ,
cette surface
dégénérera
en unplan
et le cône en uncylindre qui
lui sera
perpendiculaire ;
on aura ainsi les deuxpremiers
résultatsénoncés à la pag.
254
duprésent
volume. ’S’il s’agissait
de trouver , sur une surfacedonnée
les courbes à
développantes sphëriques p
il faudraitjoindre
à cetteéquation
sonéquation
différentielleet
l’équation
de condition64
DEVELOPPANTESéliminant
une des variables et sa différentie]le entre cestrois équa-
tions,
on aural’équation différentielle
dupremier
ordrede la’pro- jection
deslignes
cherchées sur l’un desplans
coordonnés.Appliquons
ceprocédé
aucylindre
droit à base circulaire dontl’équation
estet, pour
sîmpMer ~
posons a-r , cequi correspond
au cas où ladirection du fil est
tangente
à lasphère
lieu dudéveloppement.
En
retranchant
cetteéquation,
de celle de lasphère
on trouve
ces valeurs de z sont les distances des
plans
des cercles depéné-
tration des deux surfaces au
plan
des xY, Soit fait r~20137T:=~B Si l’on différentieinéquation
ducylindre,
on trouvesubstituant
dansl’équation (12) ,
ilvient,
enremplaçant y~2013jR*
par
b2 -- ,puis ,
enséparant
lesvariables,
SPHERIQUES.
65ou bien en
extrayant
la racinequarrée
etsupposant
que les va- ri~~ies Y~e~ z
ne croissent pas en mêmetemps.
équation
dontl’intégrale
estPour déterminer la constante , supposons que
le-développement
com-mence au
point x=R , ~° ~ o , ~ = b ;
cequi
donneet en
retranchant,
d’où
l’on tireaisément
cette
équation peut
setransformer
en celle-cid’où en
ajoutant,
To~.~7/7.
1066 DEVELOPPANTES
,c’est
Féquatton
de laprojection
de la courbecherchée
sur leplan
des ~°z.
On reconnaît
facilement
la nature de cette courbe endévelop-
pant
lecylindre
sur unplan. Supposons
que ceplan
ait pouréquation
x=R et que ledéveloppement
s’effectue àpartir
de l’a-rête
opposée
à celle de contact ; soientpris pour
axes cette dernière arête et la trace duplan tangent
sur celui des xy; soient u et t les coordonnéesrespectivement
relatives à ces axes, on aurad’où,
en substituant dansl’équation précédente y
c’est
l’équation
de la courbedéveloppée.
On voitqu’elle appartient
à une chaînette formée par un fil uniformément
pesant, parfaitement
flexible et
inextensible,
dont le rayon decourbure,
aupoint le plus bas ,
estégal
à b(*).
De là résulte ce curieux théorème: Si l’on
fixe à
deuxdes points
de la
sr.~rface
d’unr,y~h;ndre droit ,
dont l’axe estvertical ,
les deuxextrémités d’un
fil rsni~’orniément pesant, parfc~iternent flexible
etinextensible, qui -n’éprouve
aucun,frottement
de lapart
de la sùr-,~r~ce
ducylindre ,
cefil
abandonné ainsi à l’action de la pesan- teur, sepliera
sur cecylindre
suivant une courbe à double cour-bure dont les
dé,,eloppantes appartiendront â ~
dessurfaces sphéri--
ques.
(*)
V 01..Annales,
tom.l,
pag. 58.. J. D. G.
SPHERIOUES. 67
P. S. Tous les
plans tangens
aucylindre
dont il vient d’être ques- tioncoupent
lasphère
surlaquelle
est située unequelconque
desdéveloppantes
suivant des cercleségaux auxquels
sonttangens
lesdivers élémens de la chaînette
cylindrique ;
et il est clairqu’il
de-vra encore en être de même
après
ledéveloppement
ducylindre
sur le
plan tangent
conduit par un despoints
de cette courbe.Or ,
de là résulte un moyen fortsimple
de mener unetangente
à la chaînette
cylindrique développée.
Soient AM cettecourbe y ( fig. i A
sonpoint
leplus bas ,
AD satangente
en cepoint ,
BC une
parallèle
à cettetangente qui
en soit distante d’une quan- titéAB, égale
au rayon de courbure de la courbe en cepoint A ;
et soit M le
point
parlequel
on se propose de mener une tan-gente.
Par cepoint
on abaissera uneperpendiculaire
sur les deux,parallèles
AD etBC,
lescoupant
en D et C. Dupoint
C commecentre, et avec CD pour rayon, on décrira un
cercle ;
et la tan-gente
MN à ce cercle sera aussitangente
à la courbe.On
peut
remarquer que l’arc AM estégal
à latangente 1’.1N’~
Il résulte de cette construction que la chamette
cylindrique
dé-veloppée
est ladéveloppée
d’une courbe dont lestangentes CN
terminées à
BC,
sont constantes. ,On
peut
aussidériiontrer ,
par lecalcul,
que l’aire ABC1BI a pourmesure AB x AiBI==AB X
;B1N ,
et quecoiiséquiemn-ient
cette aire estdouble de celle du
triangle rectangle
MCN. On s’assurera aussi que, si l’onprolonge
les normales au-dessous de la chaînette de quan- tités,égales
aux rayons de courburecorrespondant
les extrémitésdes
prolongemens
se trouveront toutes situées sur l’horizontale BC.On trouvera enfin que la tension. absolue du
fil,
en l’unquelcon-
que de ses