G ERGONNE
Géométrie transcendante. De la courbure des courbes planes
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 21 (1830-1831), p. 1-40
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I
GÉOMÉTRIE TRANSCENDANTE.
De la courbure des courbes planes ;
Par M. G E R G O N N E.
ANALES
DE MATHÉMATIQUES
PURES ET APPLIQUÉES.
C’EST principalement
dans les recherches relatives à la courbure soit des courbesplanes ,
soit des surfacescourbes,
soit des cour- bes à doublecourbure ,
que se montre dans tout sonjour
l’uti-lité des notations
différentielles,
et ilsuffirait ,
pour s’en convain-cre, de comparer ce que nous allons dire ici sur ce
sujet
avecce que nous en avons dit à la pag. I27 de notre IX.me
volume ,
où nous nous étions
imposés
la loi de ne faire usage que des no- tations de1 analyse
élémentaire. Nous n aurions donc pashésité
Tom.
XXI,
n.° I,I.er juillet
I830. 1à débuter par ce genre
d’application,
si nous n’eussionspensé qu’en
nous en occupant , nouspourrions
avoirquelquefois
besoinde nous appuyer sur la théorie des maxima et
minima,
et si nousn’avions désiré de n avoir alors
qu à
renvoyer à desprincipes déjà
établis.
Nous devons
rappeler
ici ce que nous avonsdéjà
ditailleurs ,
savoir ,
que nous ne saurions avoir le dessein d’écrire un traitécomplet sur
lamatière ,
mais seulement de montrer àquel point l’emploi
des notations différentielles facilite les recherches de hautegéométrie
et engénéralise
les résultats. Il ne seraquestion ,
ausurplus ,
dans leprésent article ,
que des courbesplanes ;
d’autresarticles seront consacrés aux surfaces courbes et aux courbes à double courbure.
I. Soit
une
équation
en xet y exprimant
unecourbe plane quelcon-
que,
rapportée
à deux axes de directionarbitraire;
et soit(x’,y’)
un
quelconque
despoints
dupérimètre
de cettecourbe ;
de tellesorte
qu’on
aitPour
transporter
en cepoint 1 origine
descoordonnées ,
sans chan-ger la direction des axes , il faudra
faire,
comme l’onsait,
f et u étant les
symboles
des nouvelles coordonnées.Or ,
celarevient évidemment it supposer que ; dans
(2) ,
x’ etyI
se chan-gent respectivement
enx’+t
ety’+u,
cequi
donnera(
tom.XX ,
pag.258);
enayant égaid à
cette mêmeéquation (2),
DES COURBES
PLACES.
3et telle sera
conséquemment l’équation
de la courbe(I),
rappor-tée aux nouveaux axes ;
équation
danslaquelle x’ et y’
sont deuxconstantes
indéterminées, équivalentes
à uneseule ,
attenduqu’elles
sont liées par la relation
(2).
On repassera ,d’ailleurs,
au sys- tèmeprimitif
au moyen deséquations (3) qui
donnentL’équation (4) peut
êtreregardée
comme fondamentale dans toutela théorie
qui
va nous occuper.II. Si l’on ne veut considérer
qu’un très-petit
arc de lacourbe,
s’étendant fort peu de part et d autre de
l’origine
des t et. il ; pourtous les
points
de cet arc, t et u seront de fortpetites quantités ;
de sorte
qu on
pourra , sans erreursensible, négliger,
dans l’é-quation (4),
les termes deplus
d’unedimension ,
par rapport àces
variables ;
lasuppression
de ces termes aura , ausurplus ,
d au-tant moins d Influence que l’arc considéré sera
plus petit. Ainsi ,
plus
il serapetit
etplus
il tendra à avoir pouréquation
4
cette
équation représentera
doncrigoureusement
lare dont ils’agit, lorsque
cet arc se réduira àl’origine
des t et u. On peut donc dire quel’équation (6)
est celle’de la droitequi.
àl’origine
des t etu, a exactement la même direction que la courbe en ce
point.
Une telle droite est dite une
tangente
à la courbe(I)
aupoint (x’,y’), qui
est dit sonpoint
de contact avec elle.La droite
(I)
tantqu’elle
ne seconfond
pas avec 1 un des axes , passe nécessairement dans deux des quatreangles
des coordon- néesopposés
par le sommet ;puis
doncqu elle
tend d autantplus
à se confondre avec un arc de la
courbe,
que ce arc s étend moinsde
part
et d autre del’origine
des t et u, il en faut conclureque ,
quand
aucun des deux axes n’esttangent
à lacourbe,
onpeut toujours
concevoir un arc s’étendant assez peu , depart
etd"auire ,
del’origine
des t et u, pour que les deuxparties
de cetarc,
déterminées
par cepoint,
soieut situées dans deuxangles
descoordonnées
opposés
par le sommet, etconséquemment
pour que t et Mchangent
designes,
à lafois,
enpasssant
dun côté àl’autre de
l’origine.
III. Pour mieux connaître la nature de cette droite que nous avons nommée
tangente, conduisons,
parl’origine
des t et u,une droite arbitraire
ayant
pouréquation
où M est une indéterminée. Pour avoir les intersections de cette
droite avec la
courbe ,
ilfaudra,
dans leséquations (4)
et(7),
considérer t et u comme les deux inconnues d’un même
problème
déterminé.
Or,
la substitution de la valeur(y)
de u, dans l’é-quation (4),
donne5
DES COURBES PLANES.
telle est donc
l’équation qui
donnera les valeurs de tqui répon-
t. dent aux intersections de la droite
(7)
avec la courbe(4) ;
va-leurs
qui ,
substituées dans1 équation (7) ,
feront connaître les va- leurscorrespondantes
de u.Or, l’équation (8)
est d’abord satisfaite en posant t=0, d’où résulte aussi u=0 ; et c’est là cequ’on pouvait
fort bienprévoir
à
l’avance , puisque l’origine
des t et ii est , parconstruction ,
unpoint
commun à la droite et à la courbe.L’équation (8) ,
délivréede cette
racine ,
devientet doit donner les valeurs de t
qui répondent
auxintersections,
autres que
l’origine
des t et u, de la droite(7)
avec la courbe(4) ;
intersectionsqui
pourront êtreplus
ou moinsnombreuses ,
et dont la
situation ,
sur cettecourbe ,
varieraavec M, c’est-à-dire,
avec la direction de la droite
(7).
Si l’on veut
profiter
de l’indétermination deM,
pour faireen sorte
qu’un
nouveaupoint
d’intersection vienne se confon- dre avec lepremier ,
à1 origine
des / et u, il faudra faire ensorle que
l’équation (9) soit,
commel’équation (8) ,
satisfaite enposant
t=0 ; cequi exigera qu on
aitéquation qui
déterminera la valeur deM qui
satisfait à cette con-dition.
Or ,
cettevaleur , substituée
dansl’équation (7).
fait re-tomber de nouveau sur
l’équation (6)
de latangente
àl’origine
des t et u ; donc la
tangente
à unecourhe,
en l’un de sespoints,
n’est autre chose que ce que deviendrait une corde
qui,
passant par cepoint ,
tournerait sur lui,jusqu’à
ce que saSe-
rait devenue tout à fait
nulle;
d’où il suitqu’une tangente aune
courbe
peut
être considérée comme ayant, avec cettecourbe ,
deuxpoints
communsqui
se confondent en un seul.Puisque
latangente
à une courbe a, en sonpoint
de contact,même direction que la courbe en ce
point ,
il s ensuit que , par lepoint
de contact d’unetangente ,
il estimpossible
de menerune droite
qui ,
àpartir
de cepoint,
passe entre elle et lacourbe ;
car la direction d’une telle droite
s’approchant plus
alors de cellede la courbe que ne le ferait la direction de la
tangente ,
il neserait
plus
vrai de dire que cette dernière direction est , aupoint
de contact , celle de la courbe même.
IV.
Si ,
continuant àreprésenter par t
et u les deux coordon- nées d un mêmepoint quelconque
de lacourbe ,
onreprésente
par uI la coordonnée de la
tangente qui répond à t,
on aura(6)
En retranchant cette
équation
del’équation (4),
ilviendra
Or ,
on peuttoujours supposer t
et u assezpetits ,
sans êtrenul,s ,
pour ne faire
dépendre
lesigne
du second membre que dusigne,
de l’ensemble de ses termes de deux
dimensions, lequel
reste in-variablement le même si t et ll
changent
designes
à lafois,
comine il arrive en
passant
d’un côté à l’autre del’origine ,
d’a-près
la remarquequi
a été faiteci-dessus ;
donc aussi on peut tou-jours
concevoir un arc s’étendant assez peu de part et d autre de1 origine
des t et u, pour que , dans toute sonétendue ,
u-uIconserve invariablement le même
signe ;
cequi
revient à direqu on peut toujours
concevoir un arc de courbe s’étendant assezpeu de
part
et d’autre de sonpoint
de contact avec unetangente ,
DES COURBES PLANES. 7
pour
que cet arc soit entièrement situé d’un même côté de cettetangente.
Latangente
à unecourbe ,
en unquelconque
de sespoints ,
touche donc la courbe sans la couper en cepoint.
Nous disons en un
quelconque
de sespoints ,
car , sil’origine
des t et u ou le
point (x’,y’),
était tellement choisi sur lacourbe,
qu’on eùt
à lafois ,
ce
qui
nesaurait ,
ausurplus ,
avoirgénéralement lieu , puisque
ces trois
cquadons
sontdéjà généralement incompatibles ,
etqu’il faut y joindre
encorel’équation (2) S’=0 ; l’équation (12)
deve-nan t alors
comme on
pourrait toujours prendre t
et u assezpetits ,
sans êtrenuls ,
pour ne fairedépendre
lesigne
de tout le second membre que dusigne
de l’ensemble de ses termes de troisdimensions ,
le-quel change ,
enpassant
d’un côté à l’autre del’origine
des t etu , il s’ensuit
qu’alors
onpourrait toujours prendre
un arc de lacourbe s’étendant assez peu
de part
et d’autre dupoint
de contactde la
tangente ,
pourqu’en
passant d’un côté à l’autre de cepoint ,
u2013u,
changeât
designe ;
cequi
revient à dire que les deux par- ties de cet arc,déterminées
par lepoint
de contact , se trouveraient alors situées de différens côtés de latangente qui ,
de la sorte , toucherait etcouperait
la courbe en cepoint.
Un telpoint
d’unecourbe est ce
qu on appelle
unpoint d’inflexion.
Dans la même
hypothèse ,
enposant l’équation (I0), l’équa-
tion
(9)
deviendrait divisiblepar t’ ;
il y aurait donc alors , ou-tre
l’origine
des t et u, deux autrespoints
communs à la droite(6)
et à la courbe(4) qui
viendraient se confondre aveccelui-là;
ce
qui
revient à dire que latangente
à unpoint
d’inflexion d’une courbe peut être considérée comme ayant ,avec cette courbe ,
troispoints
communsqui
se confondent en un seul.Veut-en savoir si une courbe
proposée
a despoints
d’inflexionet en
assigner
lasituation,
sur la courbe PU nes’agira,
pour cela, que d’éliminer x’et
leséquations (13)
etl’équa-
tion
(2) ;
on obtiendra ainsi deuxéquations entre quantités
con-nues,
lesquelles
ne pourront êtrequ identiques
ouabsurdes ;
si elles sont toutes deuxidentiques ,
la courbe aura un ouplusieurs points d’inflexion,
dont la situation sera fixée par lessystèmes
devaleurs de xl
et y’
tirées de deuxquelconques
de ces quatreéqua- tions ;
mais si une seule deséquations
entrequantités
connuesest
absurde,
et , àplus
forteraison ,
si elles le sont toutesdeux,
on devra en conclure que la courbe n’a aucun
point
d’inflexion.On se
comporterait
exactement de la même manièresi , l’équa-
tion d une courbe contenant des coefficiens
indéterminés,
au nom-bre de deux au
moins ,
on voulaitprofiter
de leur indétermina- tion pour faireacquérir
à la courbe un ouplusieurs points
d’in-flexion. Seulement les deux
équations auxquelles
onparviendrait
ne seraient
proprement
niidentiques
niabsurdes ;
ce serait deséquations
decondition , exprimant
les relations que devraient avoirentre eux les coefficiens indéterminés pour que de tels
points
exis-tassent. Ces relations ainsi
admises ,
la situation despoints
d’in-flexion se déterminerait comme il vient d’être dit ci-dessus.
En raisonnant dune manière
analogue,
onparviendra
facilementà démontrer que
si
pour l’un(x’,y’)
despoints
dunecourbe
outre les
équations (13),
on a encorela courbe sera toute située d’un même côté de sa
tangente
ence
point, laquelle conséquemment
la touchera en ce mêmeDES COURBES PLANES. 9
point ,
sans la couper , et pourra être considérée comme ayant ,avec la
courbe ,
quatrepoints
communs se confondant en unseul ;
que si l’on a , en outre , pour ce
point ,
la
tangente
touchera et coupera alors lacourbe,
et sonpoint
decontact pourra être considéré comme
cinq points
communs à l’uneet à
l’autre,
se confondant en unseul,
et ainsi de suite. La re-cherche de ces
points
s’exécutera d’ailleurs comme celle des sim-ples points d inflexion ;
mais la chance d’en obtenir ira sans cesse endiminuant ,
à raison du nombretoujours
croissant deséquations
de conditions
auxquelles
on aura à satisfaire.V. En retournant aux coordonnées
primitives ,
au moyen des formules(5) , l’équation (6) .
de latangente
aupoint (x- y’) ,
de-viendra
équation
danslaquelle
les deux constantes xl ety’
sont liées en-tre elles par
l’équation (2),
et ne doivent ainsicompter
que pourune
seule.
Rien ne sera doncplus
facile que d’obtenirl’équation
de la
tangente
à unecourbe,
par unpoint
donné sur cette courbe.Si le
point (x’,y’)
n’est pasdonné ,
cetteéquation,
en y met- tant,pour x’, y’,
tous lessystèmes
de valeurscompatibles
avecla relation
(2) ,
pourra indistinctementexprimer
toutes les tan-gentes
à la courbe. On pourra donc ainsiprofiter
de l’indétermi- nation de x’et y’
pourassujettir
unetangente
demandée à unecondition donnée.
Si ,
parexemple,
on veutassujettir
latangente
à passer parun
point
donné(a, h) ,
il faudraexprimer
que les coordonnées dece
point
satisfont àl’équation (17) ,
cequi
donnera1
XXI.
I0
équation qui.
combinée avecl’équation (2),
fera connaître lespoints
de contact de toutes les
tangentes qui peuvent
être menées à la courbe par lepoint (a, b).
Au lieu de résoudre les
équations (2)
et(18) ,
parrapport
ax’
et y’ ,
onpeut
chercher les intersections des deux courbesqu’elles expriment,
oa , cequi
revient aumême,
chercher lesintersections de la courbe
(I)
avec la courbeexprimée
parl’équa-
lion
cette dernière est donc celle d’une courbe
qui
coupe laproposée
auxpoints
de contact de toutes lestangentes qui peuvent
lui être me-nées du
point (a , b).
Si l’on demandait de mener à la
courbe (I)
unetangente
pa- rallèle à une droite donnée parl’équaion
la condition de
parallélisme
de cette droite avec la droite(17)
se-rait
exprimée
par1 équation
d’où il
suit,
en raisonnant commeci-dessus,
quel’équation
est celle d’une courbe
qui
coupe laproposée
auxpoints
de con-DES COURBES PLANES. II
tact de toutes les
tangentes qui peuvent
lui être menéesparallè-
lement
à la droite(20).
On
peut
encore se demander de mener unetangente
commune à deux courbesdonnées ,
ou à deux branches dune même courbe.Supposons
d’abordqu’il
soitquestion
de deux courbes données par leséquations
soient
(x’,y’), (x", y")
lespoints
de contactrespectifs,
sur lesdeux
courbes ,
cequi
donnera dabordcette
tangente
communepouvant
être(17)
indistinctementexpri-
mée par tune ou 1 autre
équation
lesquelles
reviennent àil faudra écrire que ces deux
équations n’exprimcnt qu une
seuleet même
droite ,
ceclu’on
fera enpesant
la doubleéquation
telles seront donc les deux
équations qu’il
faudra combiner avecles
équations (24).
pour obtenir. les diverssystèmes
de valeurs des coordonnées des deuxpoints
de contact(x’, y’), (x", y").
S’il
s’agissait
destangentes
communes à deux branches d’une mêmecourbe ,
il faudraitremplacer S1
etS2 par S ;
de sortequ’en désignant simplement
par(x, y), (x’, y’)
les deuxpoints
de con-tact, les
quatre équations
à résoudre seraientVI. Si l’on suppose les coordonnées
rectangulaires, l’équation
de la
perpendiculaire
menée à latangente (I7),
par sonpoint
de contact ,
c’est-à-dire,
de la normale à la courbe en cepoint ,
sera
équation
danslaquelle ,
comme dans celle de latangente,
les deuxconstantes
x’ , y’
sont liées entre elles par la relation(2) ;
etqui couséquemment
pourra Indistinctementexprimer
toutes les norma-les à la
courbe ,
si ces deux constances ne sont liées l’une à l’au-tre par aucune autre condition.
SI donc on veut
particulariser
une de cesnormales,
il faudraétablir une second relation entre les constantes ,
y’.
On pourradonc ,
enparticulier , assujettir
la normale à toutes les conditionsauxquelles
nous venons tout à l’heured’assujettir
latangente.
Comme cela ne saurait oirir de
difficultés , d’après
cequi précède,
nous nous bornerons ici à donner les résultats.
L équation
DES
COURBES
PLANES. I3e.st celle- d’une courbe
qui
coupe la courbe(I)
auxpieds
de tou-tes les normales
qui peuvent
luiétre
menées dupoint (a, b).
L’équation
,est celle d’une courbe
qui
coupe laproposée
auxpieds
de tou-tes les
normalesqui
peuvent lui être menéesparallèlement
à ladroite (20).
Si l’on veut mener , aux deux courbes
(23) ,
une normale com-mune, les
points (x’,y’), (x",y"),
où se terminera la nor-male sur les deux
courbes ,
seront donnés par leséquations (24).
combinées avec la double
équation
mais s’il
s’agit
d’une normale commune à deux branches de lacourbe
(I),
les coordonnées des deux extrémités(x,y), (x’,y’)
de cette normale devront être déterminées par les quatre
équations
VIT. Dans tout ce
qui précède
nous avons tacitementsupposé
que le
pont (x’,y’)
étaitquelconque
sur la courbe(I) ;
mais cepoint pourrait
être choisi de telle sorte , sur cettecourbe ,
quedS’ dx e t
dS’ dy’
fussent tous deuxnuls ;
cequi,
ausurplus, n
sa u-rait avoir lieu
généralement , puisque
estdéjà nulle
et que les troiséquations
I4
sont, en
général ; incompatibles.
Alors
l’équation (4)
se réduit àOr,
si l’on veut ne considérerqu’un
fortpetit
arc s’étendant très- peu depart
et d autre del’origine
des t et u , pour tous lespoints
de cet are , t et u seront de tort
petites quanthés ;
de sortequ’on
pourra, sans erreur
sensible ,
faire abstraction des termes deplus
de deux dimensions en t et u, dans le second membre de
l’équa-
tion
(33).
Onpeut
donc dire que, pour tare dont ils’agit,
te-quation
sera sensiblement.et
représentera
d’autantplus approximativement
l’arc decourbe,
que cet arc sera
plus petit , puisqu’alors
les termesnégligés
enauront des valeurs d autant
moindres ;
elleexprimera
doncrigou-
rausement l’arc dont il
s’agit, lorsqu’il
se réduira àl’origine
des tet u , c’est-à-dire au
point (x’ , y’).
Or, l’équation (34) exprime
deux droitesqui
secoupent,
deuxDES
COURBES
PLANES. I3droites
qui
seconfondent , bu
unsimple point,
suivant que ia fonc-tion
est
positive,
nulle ounégative ; donc ,
dans les mêmes circonstan- ces, lacourbe,
àl’origine
des t et u, se réduirarigoureusement
à deux droites
qui
secouperont ,
à deux droitesqui
se confondrontou à un
simple point ;
c’est-à-direqu alors le point (x’,y’)
seraun
point
d intersection ou de contact de deux branches de la courbe(f) ,
ou unpoint isolé,
liéanalytiquement
avec cllc etcompris
dans sonéquation.
Dans les deuxpremiers
cas ,l’équa-
tion
(34),
oubien ,
enrepassant
ausystème primitif ,
au moyendes formules
(5) , l’équation
sera
l’équation
commune auxtangentes
aux deux branches de la courbe aupoint (x’, y’).
On
peut
remarquer que , dans le cas où leséquations (32)
sontsatisfaites , l’équation (8)
est immédiatement divisiblepar t2 ;
et ,qu’en
ôtant ce diviseur etsupposant
ensuite tnul ,
on a , pourdéterminer
M, l’équation
de laquelle
éliminant M, au moyen del’équation (7),
on retombeexactement sur
l’équation (34).
Enconséquence
lespoints d’une
courbe pour
lesquels
leséquations (32)
soi-itsatisfaites,
sont appe-lés (les
points
doubles de cette courbe.L’équation
S=o d’une courbe étantdonnée ;
si l’on veut sa-I6
voir si cette courbe a des
points doubles,
et en déterminer lasituation
on éliminera xet y
entre les troiséquations
l’équation résultante ,
entrequantités
connues , ne pourra êtrequ’absurde
ouIdentique.
Dans lepremier
cas, la courbe n’auraaucun
point double ;
dans. lesecond ,
elle en aura un ouplusieurs
dont les coordonnées seront données par deux
quelconques
deséquations (38).
Ces coordonnées étant mises ensuitetour à
tour à laplace
de x’ ety’ ,
dansl’équation (36),
on connaîtra ainsiles directions des deux
tangentes
en chacun de cespoints.
On se
comporterait
exactement de la même manièresi, l’équa-
tion S= o renfermant un ou
plusieurs
coefficiensarbitraires,
on voulaitprofiter
de leur- indétermination pour lui faireexprimer
u.necourbe
ayant
un ouplusieurs points doubles;.
il arriverait seule-ment
qu’en
éliminant x et r entre les troiséquations (38) ,
l’é-quation
àlaquelle
on serait conduit ne serait niIdentique
ni ab-surde ;
elleexprimerait
la condition àlaquelle
les constantes ar-bitranes devraient satisfaire pour que de tels
points existassent ;
et , en
supposant
cette conditionsatisfaite ,
le calculs achèverait
comme dans le
premier
cas.VIII. Des considérations
analogues
prouvent que , si lepoint (x’,y’)
était choisi sur la courbe(i)
de telle sorte que , outre leséquations (32),
on eùt encore celles-ci :ce
qui peut
encore moins avoir lieugénéralement ; l’équation
de la
courbe ,
réduire aupoint (x’,y’),
seraitDES
COURBES PLANES.
I7équation qui exprime
trois droitesqui
secoupent,
ou bien deux droitesqui
se confondent et une troisième droitequi
les coupe ,ou enfin une droite
unique
et unpoint
situé sur sadirection ,
suivant que la fonctionest
négative ,
nulle oupositive ;
etqui
, enparticulier, exprimera
trois
droitesqui
seconfondent ,
s si l’ona, à
lafois,
la courbe aura
donc ,
dans les mêmescirconstances,
en sonpoint (x’,y’),
ou trois branchesqui
secouperont ,
ou deux branchesqui
se tou-cheront et une troisièmequi
les coupera toutes deux à leurpoint
de contact , ou trois branchesqui
setoucheront ,
ou enfin une brancheunique
et unpoint
sur sadirection ,
lié ana-lytiquement
avecelle ;
et, comme alorsl’équation (8)
devient im-médiatement
divisible
paril,
on dit que lepoint (x’,y’)
est unpoint triple.
Lestangentes
aux diverses branches de la courbequi
passent
par cepoint
sont d’ailleurs données parl’équation (4o)..
Veut-on savoir si une courbe donnée par
l’équation
S=0 a despoints triples,
et en déterminer la situation? Oubien,
cetteéqua-
tion contenant des coefficiens
arbitraires ,
veut-onprofiter
de leurindétermination pour faire
acquérir
despoints triples
à la courbequ’elle exprime ?
Dans l’un comme dans l’autre cas il faudra d’abord éliminer xet y
entre les sixéquations
Tom. XXI.
3
I8
il en résultera
quatre équations,
soit entrequantités
connues , soitentre les
coefficiens
arbitraires. Dans lepremier
cas, iln’y
aurades
points triples qu’autant
que ceséquations
seront toutes qua-tre
identiques ;
dans lesecond ,
si les coefficiens arbitraires ne sont pas en moindre nombre que celles de ceséquations qui
neseront pas
identiques d’elles-mêmes,
ceséquations exprimeront
lesrelations cherchées. Dans tous les cas , deux
quelconques
deséqua-
tions (43)
ferontconnaîtra
lescoordonnées
despoints triples ;
etla substitution des valeurs de ces
coordonnées ,
à laplace
de x’et
y’,
dansl’équation (40),
fera connaître lestangentes
aux diver-ses branches de la courbe
qui
secouperont
en ces différenspoints.
On voit aisément par là ce
qu’il
y aurait à dire sur la recher- the despoints quadruples,
et,en général,
sur larecherche
despoints multiples ,
d’un ordre demultiplicité quelconquep
IX. Pour
qu’une
courbeSI=0
passe par lepoint (x’,y’),
il fautqu’on
aitS’I=0.
Si l’on veut en outre que cette courbeait ,
ence
point (x’,y’),
la mêmetangente
que la courbe(i)
en cepoint
on
voit (6) qu’il suffira
pour celaqu’on
aitétant une constante
quelconque.
Donc,
enparticulier, l’équation
DES COURBES PLANES. I9
est ,
quelle
que soit la constanteC , l’équation
d’un cerclequi
,.non seulement passe , comme la courbe
(i) ,
parl’origine
des tet u ,
c’est-à-dire ,
par lepoint (x’,y’),
maisqui
a , en outre,en ce
point ,
mêmetangente
que cettecourbe ;
etqui
a consé-quemment son centre sur la normale à cette même
courbe ,
ence
point.
Un tel cercle est dittangent
à la courbe(I)
aupoint (x’,y’);
d’où l’onvoit ,
à cause de l’indéterminationde C, qu’une
courbe a , en chacun de ses
points t
une infinité de cerclesqui
lui sont
tangens ,
etqui
ont tous leurs centres sur la normale en cepoint.
Il est d’ailleurs manifestequ’un
cercletangent
à unecourbe ,
en unquelconque
de sespoints , peut
être considéré commeayant
avec cette courbe deuxpoints
communsqui
se confondenten
un seul. Il peut avoir d’ailleurs avec la courbe unplus
ouun moins
grand
nombre d’autrespoints
communs.Ces derniers seront évidemment donnés par le
système
deséqua-
tions
(4)
et(45)
danslesquelles
il faudra considérer t et u commeles deux inconnues d’un même
problème
déterminé. On pourra , au.surplus ,
dans cetterecherche , remplacer l’équation (4)
parquelle
combinaison on voudra de l’une et de
l’autre ,
par leurdifférence
par
exemple, qui
estCherchons à déterminer la constante C de telle sorte
qu’un
troi-sième
point ,
commun aux deuxcourbes,
vienne se confondre avecles deux
premiers ,
àl’origine
des t et u.,c’est-à-dire,
en’)
20
Pour cela remarquons d’abord
qu’on
peuttoujours profiter
de l’in-détermination de C pour amener ce troisième
point
à être aussi voisin del’origine
des t et uqu’on
levoudra,
etqu’alors
onpourra
sensiblement ,
dans larechercha
de ce mêmepoint ,
né-gliger
les termesdp
dimensionsplus
élevées en t et u, vis-à-visdes termes de dimensions
moindres , e’est-à-dire , remplacer
leséquation s (45)
et(46)
par lesdeux
suivantes ;or, en eliminant ae la seconde, au moyen de m prmiere, une
quelconque
descoordonnées t
et u,l’autre disparaît d’elle-même,
et il vient
d’où
on tiredonc, plus
Capprochera
de cette valeur etplus
aussi le troisièmepoint
communapprochera
de se confondre avec les deux autres ;il se confondra donc
rigoureusement
avec eux ,lorsque
C aura exac-tement cette valeur.
Remarquons présentement
quel’équation (45) peut
êtreécrite
comme il i
DES COURBES
PLANES. 2Ide sorte que le
cercle qu’elle exprime
a,respectivement ,
pour les coordonnées de son centre et pour son rayon,en mettant donc pour C sa
valeur,
et repassant ausystème pri- mitif,
au moyen des formules(5),
le cercle dont troispoi-nts
seconfondent avec trois
points
de la courbeen (x’,y’),
aura,’pour les coordonnées de son centre ,
et pour son rayon
Ce
cercle
est cequ’on appelle
le cercle osculateur de la courbe aupoint (x’,y’);
son centre et son rayon sont dits le centre et lerayon de
courbure
de cette mêmecourbe,
en ce mêmepoint.
Nous allons
voir
tout à 1 heure la raison de ces dénominations.X. Pour
abréger , désignons par 03A9
le second membre de l’é-quation (4),
et par 03A9’ ce que devient ce secondmembre,
lors-22 DE LA
qu’on
ychange respectivement
t et u en t’ etu’;
si(t’, u’)
estun
point
de la courbe(4) ,
de sortequ’on
ait03A9’=0, l’équation
de la normale menée, par ce même
point,
à la courbe 03A9=0tera
(27)
les deux constantes- t’et u’ étant liées entre elles par
l’équation
03A9’=0, c’est-à-dire ,
parl’équation
ce
qui
d’onneau moyen
de quoi l’équation (51)
de la normale aupoint (t’,u’)
deviendra
DES COURBES PLACES.
23Si l’on Tout avoir l’intersection de cette normale avec celle
qui
passe
parl’origine
des t et u,c’est-à-dire,
par lepoint (x’,y’),
il faudra considérer t et u comme les deux inconnues d un même
problème déterminé,
tant dansl’équation (54)
que dansl’équa-
tion
de la normale àl’origine
des t et u,qui
est(2y)
mais,
si lepoint (t’,u’)
estsupposé
très-voisin del’origine des
l et u, on pourra , sans erreur
sensible, remplacer ,
dans cetterecherche, l’équation (54)
parl’équation plus simple
-et même
remplacer
cette dernière par tellecombinaison qu’on
envoudra faire avec
l’autre,
de manière à n’en pas élever ledegré ;
par leur
différence,
parexemple, qui
estSi l’on résout les deux
équations (55) et (57),
parrapport
à t etu, et que, dans les numérateurs des valeurs de ces deux Incon-
24
nues , on
néglige
les termes de deuxdimensions
en t’ etu’, vis-
à-vis de ceuxqui
n’en ontqu’une seule,.
il viendratelles seront
donc, approximativement ,
les coordonnées de l’in- tersection des deuxnormales ,
et d’autantplus approximativement
que le
point (t’, u’)
seraplus
voisin del’origine
des t et u; c’est-à-dire,
d’autantplus approximativement que tl
et ul serontplus petits.
Mais,
danscette hypothèse, l’équation (53)
se réduitsensible-
ment à
en
employant
donc cette dernièreéquation à
chasser des formu-les
(57)
l’unequelconque
des coordonnées t’ et u’ , l’autre dis-paraîtra d’elle-même,
e t l’on obtiendra ainsi desformules qui
con-viendront
rigoureusement
au cas où lepoint (t’,u’)
se confondavec
l’origine
des t et u,puisque
lescoordonnées
de cepoint (t’, u’) n’y. figureront plus. Or ,
on retombe ainsi de nouveau surles formules
(50) qui
donnent les coordonnées du centre de cour-bure ;
d’où résulte ce théorème :Si une normale mobile marche vers une normale