V ERNIER
Géométrie transcendante. Solution d’un problème de géométrie, dépendant des équations aux différences mêlées
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 13 (1822-1823), p. 258-266
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258
GÉOMÉTRIE TRANSCENDANTE.
Solution d’un problème de géométrie, dépendant des équations
auxdifférences mêlées ;
Par M. VERNIER, professeur de mathématiques
aucollége royal
deCaen, ancien élève de l’école normale.
DIFFÉRENCES
PROBLÈME.
Trouver la courbeplane sur laquelle
unpoint
lumincux , parvenant
d’unpoint
donné de sonplan ,
dansquel-
lue direction que ce
soit , après
avoir subi deuxréflexions,
retourne,Ou
point
même dedépart ? (*)
Solution. Soient 0 le
point donné, P,
p’ lespoints
de lacourbe où les deux réflexions consécutives doivent avoir
lieu ;
ilfaudra donc que ,
quelle
quepuisse
être la directionprimitive OM,
en menant les normalesPN, PINI,
on aitAng.,OPN = Ang
NOP’et
Ang.PP’N’=Ang
N’P’O.Soit
pris
lepoint 0
pourorigine
des coordonnéesrectangulaires.
Soient x, y les coordonnées du
point
P et soientx’, y’
celles dupoint Pl ;
et soient enfindésignées
parAx , 0394y , respectivement,
lesdifférences
x’-x , y’-y.
(*) Ce problème,
proposé
dans les Acta eruditorum (septembre
I745 ), aété traité pour la
première
fois par Euler ( mêmerecueil , I746).
M. Biot s’en-est aussi
occupé ( Mémoires présentés a l’Institut ,
tom. 1 ). Voyez le Trait;des
différences
et des séries de M.Lacroix,
pag. 588.J. D.
G.
MÊLÉES. 259
Concevons une
ellipse qui,
ayant lespoints
0 et P pourfoyers ,
passe par le
point P’;
par lapropriété fondamentale
de cette courbe les coordonnéesx’,y’
satisferont àl’équation
La différentielle de cette
équation, prise
en considérantx’,y’
commevariables et x, y comme constans, et en
remplaçant respective-
ment x’-x et
y’-y
parAx, 0394y
est _-Or,
par lespropriétés
connues del’ellipse,
les lois de la réflexionet la nature du
problème,
il est aisé de voirqu’au point (x’, rI)
l’ellipse
dont ils’agit
doit avoir un élément commun et par con-séquent
unetangente
commune avec la courbecherchée,
de sorteque , dans
l’équation ci.dessus,
le coefficient différentieldy’ dx’
del’ellipse peut être, remplacé
par celui de cette courbe.Désignant
donc ce dernier
par p’
etsubstituant,
notreéquation
pourra être mise sous la formece
qui donne,
enquarrant,
chassant les dénominateurs ettransposant
cette
équation
est dvidemment satisfaite enposant
mais c’est une valeur introduite par l’élévation au
quarré, puisqu’elle
ne satisfait pas à
l’équation
sous sapremière
forme.En faisant le
développement , l’équation peut
être mise souscette forme
et
donne conséquemment,
pour la véritable valeur de0394y 0394x
La considération d’une seconde
ellipse qui, ayant
pourfoyers
les
points
0 etpl, passerait par le point P,
donnerapareillement ,
en
désignant
par P le coefficient différentiel aupoint 0 ,
Les
équations
aux différencesmêlées (I, 2)
neparaissent
faci-lement
intégrales
que dans le cas où lepoint 0
est infiniment éloi.gné ; c’est-à-dire,
dans le cas où les rayons PO et P’O sont pa- rallèles. Alors x et xl sontrespectivement
infinis parrapport à y
et
y’,
cequi
réduit leséquations (I, 2)
aux suivantesce
qui
donned’où résultent ces
deux
valeursMÊLÉES. 26I
Occupons-nous
d’abord -del’équation
dans le cas où on
a p=p’ ; c’est-à-dire ,
dans le cas où lestangentes
à la courbe en P et P’ sont
parallèles. Soit y=f(x)
d’oùet soit
f’(x)
la dérivéede y
ouf(x),
de manièrequ’on air p=f’(x) :
nos
é-quations
seront alorsLa
première
revient àen la
différentiant,
la différentielle de sonpremier
membre seraen y mettant pour
f’(x+0394x)
sa valeurf’(x),
donnée par la secondeéquation,
cette différentielle se réduira àf’(x).d.0394x ;
de sortequ’on
aura
Cette
équation
différentielle entrefl(x)
et 0394xs’intègre facile-
ment et
donne 1
comme onpeut
le vérifier par ladifférentiation ,
D I F F É R E N C E S
en,
mettant
cette valeur dansl’équation (5), elle devient
où , pour plus
desimplicité ,
nous avons mis y ety’ pour f(x)
et
f’(x).
Posons
x=~(z), ~
étant une fonction de la variableindépen-
dante z de telle forme
qu’on
aitPosons encore
y=f(x)=f[~(z)]=03C8(z) ; puisque y’=dy dx ,
nousaurons aussi
y’=d.03C8(z) d.~(z) ;
au moyende quoi
leséquations (A
etB) deviendront,
enn’écrivant ,
pourplus
desicopllcité ,
que les ca-ractérietiques
desfonctions,
Cela
posé , l’équation f’(x)=f’(x+0394r) prouve
quedx dy ne change,
pas ,
lorsque x
sechange
enx+0394x ,
cequi
prouve qued~ d03C8
nedoit pas
changer
nonplus , lorsque -- devient z+I. Donc do
est
égal à
une fonction arbitraire g ,qui
nechange,
pas.,lorsque
z
devient z+I ;
de sortequ’on
aM É L É E S. 263
d’où l’on tire
g , m , n étant des fonctions arbitraires de z
dont
ladifférence
doit être
nulle,
maisqui
ne sont pasindépendantes
entreelles ;
-car, comme on a suppose g=
d~ d03C8
, il fautqu’on
aitg’, m’,
n’ étant les dérivéesrespectives de g, m,
n,prises
parrapport
à z. Cetteéquation
de condition se réduit àd’où
et les valeurs
de ~ et 03C8 ,
c’est-à-dire dP xet y
seront , enconséquence
Passons au second des deux cas pour
lesquels
onpeut
facile-ment
intégrer
leséquations
duproblème ,
c’est-à-dire au cas où l’on a264 D I F F É R E N C E S
et
où,
parconséquent ,
lestangentes
en(x , y)
et(x’, y’)
sont.
perpendiculaires
rune,a
Fautre.Posons encore
nos deux
équations deviendront
Posons ensuite
x=~(z) , ~
étant une fonction de la.variable
ii1:--dépendante z
de telle formequ’on
aitPosons enfin
y=f(x)= f[~(z)] =03C8(z);
nous aurons, commeci-dessus,
au moyen de
quoi
nos deuxéquations deviendront
Soit
d03C8 d~
= u ; ladeuxième équation deviendra
uuI=-I, et pourras’intégrer.
Eneffet , remplaçant
uI paru+0394u,
elledeviendra.
u2+u0394u=-I ,
d’oùu+0394u=-I I u ,
etpar
suiteOr ,
la différence du second membre estnulle ;
car, si z sechange
en
z+I ,
il devient-I uI+uI, qui
estla même chose
que-I u +u ,
puisque l’équation
uu1=-I donneu=
MELEES.
265on a donc
G étant une fonction de z dont la différence est
nulle r
d’oli l’ontire,
enintégrant,
par la méthode connue,Revenant ensuite à
l’équation
elle pourra être mise sous la forme
d’
puis
doncqu’on
ad03C8 d~
=u elle deviendradonc
k étant une fonction arbitraire de z dont la différence est nulle.
II reste donc à obtenir une seconde
intégrale.
Pourcela,
nousdonnerons à celle que nous venons d’obtenir la forme suivante
d’ou
mais on a, comme nous l’avons vu tout à
l’heure,
d’où
Tom. XIII.
3-
266
DIFFÉRENCES M Ê L É E S.
égalant
donc ces deux valeurs ded03C8 dz , on
auraPosons
alors la valeur
de ~ dépendra
del’équation
linéaire duprèmier
ordred’où on
tirera ,
enintégrant,
C étant une constante arbitraire. Cette
équation jointe
àl’équation
donnera ,
pour résoudre leproblème,
deuxéquations
en ~,03C8 , z
ou en x , y, z, renfermant deux fonctions arbitraires à différence
nulle,
et en outre une constante arbitraire.Par la difficulté
d’intégrer les équations
duproblème,
dans lesdeux cas
particuliers
que nous venons detraiter ,
et par la com-plication
desrésultats,
onpeut juger
des obstacles queprésenterait
l’intégration
dans le casgénéral.
Toutefois nous osons croire que Fessaiqui précède
sera reçu avecquelque indulgence
par lesgéo-
mètres