T ÉDENAT
Solutions du problème d’arithmétique proposé à la page 220 de ce volume. Première solution
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 5 (1814-1815), p. 309-321
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RESOLUES. 309
ou en
développant
réduisant etdécomposant
Telle est donc
l’expression
du rayon de lasphère qui
contient lescentres des
quatre sphères données.
Solutions du problème d’arithmétique proposé à la
page
220de
cevolume.
ÉNONCÉ. Quels
sont les nombres dont toutes lespuissances
ont, pour leurs n derniers
chiffres à droite, respectivement ,
les nderniers
chiffres à
droite de ces nombreseux-mêmes ?
Première solution ;
Par M. TÉDENAT
,correspondant de l’institut,
secteurde
i académie
deNismes.
ï. Soient
N, NI deux
facteurs de n chiffres aumoins,
et concevonsqu’on
les aitpartagés ,
l’un et l’autre en deux tranches dont ladernière à droite ait n chiffres. Soient alors
respectivement a, a’
les tranches de
gauche et b , bl
les tranches dedroite , considérées
les unes et tes autres comme des nombresisolés,
on aura ainsiTom.
Y.41
d’où on conclura
A cause du
facteur
i onqui
affecte lapremière partie
de ceproduit ,
elle n’aura aucune influence sur ses n derniers chiffres àdroite , lesquels
nedépendront
ainsi que de b etbl ;
c’est-à-dire que, pour quele produit
de deux nombres ait à sa droite n chiffresdonnés , disposés
daus un ordredonné ,
il est nécessaire et il suffit que la dernière tranche de nchiffres
de la droite dumultiplicande, multipliée
par la dernièretranche
de n chiffres de la droite dumultiplicateur
donne unproduit qui
ait ces mêmes n chiffres à sadroite , disposés
entre eux dans l’ordreassigné.
Il suit évidemment de là i.° que, pour que toutes les
puissances
d’un nombre aient à leur droite les mêmes n derniers
chiffres ,
il est nécessaire et il suffit que les n derniers chiffres de la droite de son
quarré
soientrespectivement
les mêmesquè
les n chiffresqui
le terminentlui-même ; 2.°
que pour que les n’derniers chiffres de ladroite
duquarré
d’un nombre soientrespectivement
les mêmesque les n
derniers
chiffres de la droite de cenombre,
il est néces..saire et il suffit que le
quarré
de sa dernière tranche de n chiffres à droite soit lui-même termine par ces mêmes chiffres.Voilà donc la
question proposée
réduite à celle-ci :Quels
sontles
nombres de nchiffres qui
terminent eux-mêmes leurquarré
?c’est sous ce
point
de vue que nous allonsl’envisager.
II. Il
suit ,
de cequi vient
d’être dit que tout nombre de n chiffrequi
termine lui-même sonquarré
doit avoir pour sa dernièretranche de p
chiffres à droite un nombrequi
termine aussi lui-mêmeson
quarré ,
p étant un nombrequelconque moindre
que n.Supposons que,
leproblème ayant déjà été résolu pour
lesnombres
RÈSOLUES. 3II
de n2013I
chiffres,
on veuille le résoudrepour
lesnombres
de nchiffres;
les nombres cherchés ne pourront être autres que les nombresdéjà trouvés, augmentés
d’unchiffre
sur leurgauche ;
et ils’agira désigner
ce chiffre.Soit a
l’un desnombres qui
résolvent leproblème
pour le cas den2013I chiffres,
et soit b la tranche de sonquarré qui
est àgauche
de ses n2013I dernierschiffres ,
en sortequ’on
aitSoit ensuite A le chiffre
qu’il
faut écrire à lagauche
de a pourparvenir
à un nombrecorrespondant
de nchiffres qui résolve
leproblème ;
ce nombre sera ainsidont le
quarré
seraou,
d’après
laprécédente
valeurde a’,
et il faudra que ce
quarré
soit termine parI0n-I.A+a,
c’est-à-dire, qu’il
soitégal
à ce nombreplus
unmultiple quelconque
de I0n.Mais comme- ,
excepté
le cas où l’on auraitn=I,
I02 n-2 est tou-jours
tout au moinségal
àI0n ;
ils’ensuit qu’on peut
n’avoir aucunégard
à lapartie
I02n-2.A2 de cequarré , laquelle
tomberatoujours,
au delà du n.me
chiffre à gauche,
et se contenter de- poserce
qui donne,
enréduisant ,
transposant etdivisant
parI0n-I,
QUESTIONS
équation
que l’onpourra simplifier , dans chaque
cas particulier
a raison de l’indétermination de x, en
rejetant
toutes les dixainesqui
se trouveront, dans 2a2013I et b.Nous voilà donc en état de résoudre le
problème ,
pour unevaleur
quelconque de n,
si nous savons le résoudre pour la va- leur de n immédiatement inférieure à celle-là. Nous pourrons donc le résoudre pour toutes les valeurs de n , si nous savons le résoudre pour la seule valeur n = 1.Or,
pour trouver les solutionsqui
conviennent à ce casparticulier,
il suffit de comparer tous les
nombres
d’un seulchiffre , y
com-pris o , à leurs
quarrés,
cequi donnera
Ce cas ainsi
résolu, rien
ne seraplus
facileque de s’élever
aux suivans.Pour n=2 ,
on aura5 6
0
2a2013I=9 , I , 9 ,
I ;d’où
onconclura
x=0 ; 0 I ;
A=0 , 0 , 2 , 7 .
Pour n=3,
on auraa=00 , 0I , 25 , 76 , b = 0 ,
06
7 2a-I = 9, I , 9 1d’oa
onconclura
RÈSOLUES, 3I3
x = 0 , 0, 6 , I ,
A=0 , 0 6
3 .Pour
n=4 ,
on auraa=000 , 00I ,
625 , 376 ,
b= o, 0 o, I ,
2a-I= 9,
I , 9 , I ,d’où
onconclura
x = 0 , 0 , 0 , 1
A=0 , 0 ,
0 , 9 .Pour n 5
on auraa=0000 , 000I ,
0625 , 9376 ;
b= 0 , o, 9 , o;
2a-I = 9 I , 9 , I ;
d’ou on conclura
x=0 ; 0 , 9 , 0 ,
A=0 , 0 , 9 . 0.
On
pourrait poursuivre ainsi indéfiniment ; mais
il estaise
de voir
I.°
Que
la série de valeurs 0 , oo , 000 ,... sepoursuivra toujours
indéfiniment suivant la mêmeloi,
sansqu’il
soitbesoin
d’en faire le calcul.
2.°
Qu’il
en sera exactement de même pour la série de valeursI , 0I , 00I ,...
3.°
Que ,
pour la série devaleurs 5 , 25 , 625 ,...,
2a2013I ;délivré de ses
dixaines,
seratoujours 9 ;’en
sorte quel’équation
à résoudre sera
9A=I0x2013b; mais,
parce que9A= I0A2013A,
et3I4 QUESTIONS
que x peut
êtrechangé
enA2013x,
onpourra à
cetteéquation
substituer
la suivanteA=I0x+b .
4.° Qu’enfin,
pour la série de valeurs6 76 , 376,....,
2a2013I ,délivré de ses
dixaines,
seratoujours
i en sorteque l’équation
àrésoudre
serasimplement
A=I0x2013b .
On voit donc que , pour
parvenir
auxsolutions y
autres que oet I ,
qui doivent répondre
auxdiverses
valeursde n,
on n’auraà résoudre que la double
équation A=I0x±b ;
le
signe supérieur
ou lesigne
inférieur devant êtrepris,
suivantqu’il s’agit
de valeursterminèespar 5
ou de valeurs terminéespar 6
;et b
ayant
une valeur propre à chacun de ces deux cas.Or,
comme,d’après
cequi précède,
b se réduittoujours à
unnombre d’un seul
chiffre,
etcomme l
doit aussi avoir un seulchiffre, il
faudrafaire,
pour lesigne supérieur,
x=o,et- pour
lesigne
inférieur x=I, cequi donnera
les deux formulesA=b , A=I02013b .
Si
donc
on serappelle que b ,
délivré de sesdixaines ,
n’estautre
chose que le n.me chiffre
dedroite à gauche
duquarré
de a.on verra que
la première
série de valeurspeut
se calculer direc-tement par
cette règle fort simple : Quarrez
le nombre d’unseul
chiffre, en rejetant
tous leschiffres de ce quarré
audelà du second; et
vous aurezainsi
le nombre de deuxchiffres. Quarrez celui-ci ,
enrejetant
tousles chiffres de
cequarré
au delà dutroisième ; et
vous aurez le nombre detrois chiffres.
Poursuivezainsi de la même
manière,
aussiloin que
vous le désirerez.Voici
letype
ducalcul:
RESOLUES. 3I5
Il
n’y
auraitpas grand changement
àfaire à
cetterègle, pour
la rendre propre au calcul de la seconde série de
valeurs ;
il nes’agirait
en effet pour cela que de substituer au dernier chiffre admis sur lagauche
dechaque produit
soncomplément à I0; ainsi qu’on
levoit
ici6, premier nombre.
6
76 deuxième nombre,
09376 , cinquième
nombre.Mais il
existe ,
entre les nombres des deuxséries,
unerelation qui peut
conduireplus rapidement au but
etqui
esttrop
curieuse pour la passersous silence. Remarquons ,
eneffet
qued’après
les
résultats déjà obtenus , on
a5+6=II ;
25+76=
I0I ,625+376= I00I , 0625+9376=
I000I ,ce
qui
nous conduit à soupçonner que, A est A’ étant deuxnombres
de nchiffres qui résolvent la problème,
onpourrait
bienavoir
en
général
pA+A’=I0n+I . (I)
Or ,
RESOLUES. 3I7
iOr, c’est
unechose
facile à vérifier.A
étant unnombre qui
résoutte
problème ,
on doit avoiror,
enéliminant
A entre ces deuxéquations,
il vientou, en
posant 2A’+x-I0n-I=x’ ,
ce
qui prouve
queAI ,
liée à A par larelation (I),
résoutégale-
ment le
problème.
Au moyen de cette remarque, on n’auraqu’une
seule série de valeurs à calculer.
nr. Au lieu de demander
que les
mêmes nderniers chiffres
sereproduisent
à la droite dechaque puissance ,
onpourrait exiger
seulement,
qu?ils
sereproduisissent
dedeux
en deuxpuissances,
ou de trois en
trois,
dequatre
enquatre
etgénéralement
de m en m ; et
d3abord
les nombres que nous venonsprécédemment
de trouver résoudraient le
problème ; puisque
toute suite de termeségaux peut.
être considérée. comme ;une suitepériodique
dont lespériodes
ont tant et si peu de termesqu’on
veut.-. Mais si l’onexigeait
que les mêmes n derniers chiffresreparussent
de- m en mpuissances
et. pasplutôt ,
leproblème deviendrait possible
ou im-possible
suivant la nature des nombres m et n, ainsiqu’on
vale voir.
Supposons ,
en,premier lieu ,
que les mêmes n derniers chiffres doivent sereproduire
de deux en deuxpuissances ;
laquestion
seréduira: évidemment à trouver un nombre de n chiffres dont les chiffres soient
respectivement
les n derniers chlores de la droite de son cube.Tom. V. .
42
QUESTIONS
Soit a
l’undes
nombres de n2013I chiffresqui résolvent
le pro-blême ;
soit b lapartie
de son cubequi
est agauche de ses
n2013I derniers
chiffres ,
considérée comme un nombreisolé ;
oaaura
Soit
ensuite A
lechiffre qu’il
faut écrire à lagauche
de apour
obtenir un
nombre de n. chines qui résolve
leproblème ;
ce nom-bre
seradont le cube sera
Les deux premiers
termesde
ce cuben’ayant
aucuneinfluence
sur ses n derniers
chiffres
àdroite,
serontde,
nulleconsidération ;
en les
supprimant donc ,
et remettantpour a3
savaleur I0n-I.b+a,
il- faudra
quele
nombrerésultant
soitterminé par I0n-I.A+a ;
on aura donc
ce
qui donnera ,
enréduisant, transposant
et divisantpar I0n-I ;
équation, qu’a cause
de l’indéterminationde x ,
onpourra simplifier
dans chaque.
casparticulier,
en neprenant
que le’ seul’ chiffre desunités
dans le& deux nombres 3a22013I et b..11 ne
s’agit
doncplus présentement que
de connaître toutes lessolutions pour-
la valeur n=I ; or, il suffit pourcela
decomparer
successivement tous les nombres d’un seul
chiffre,
ycompris 0
au
dernier chiffre
de leurscubes ;
cequi
donnesur-le-champ
A=0
, I , 4 , 5 , 6 , 9 .
On
passera de là auxautres
casainsi qu’il suit:
Pour n = 2 , on aura
RÉSOLUES. 3I9
a=0 , I , 4 , 5 , 6 , 9 , b=0 , 0 , 6 , 2 , I , 2 ,
3a2-I=9 , 2 , 7 , 4 ,
7 , 2 ;d’où on conclura
x = 0 , 0 ou I , 2 , i pu
3 5,
1 ou 2 ;A=0 , 0
ou5
2 ou 77 4
ou 9 .Pour n=3,
on auraa=00 , 0I , 5I , 24 , 25 , 75 , 76 , 49 , 99 ,
b= 0 ,
o,6, 8, 6, 8,
96,
2 3a22013I=9
2, 2 74 4
7 2 , 2 ; d’où on conclurax = 0, 0 ou 1, 1 ou 2,
5,
1 ou3, 2
ou4, 3,
I ou 2, 1 ou 2 ,A=0, 0
ou5, 2
ou 7,6,
Iou 6, 3 ou.8, 3,
2 ou 74
ou 9 ;et ainsi de suite.
Ainsi,
en nous bornantlà,
onvoit
que les seuls nombres dont les trois derniers chiffres sereproduisent perpétuellement
à la droitede leurs
puissances impaires,
sont lesnombres terminés
par000 , 00I ,
50I , 251 , 75I , 624 , I25 , 625 , 375 , 875 , 376 , 249 , 749 , 499 , 999 .
Si l’on demandait
que
la même terminaisonreparût
seulementde
trois en troispuissances,
laquestion
se réduirait à trouver unnombre
de n chiffres’qui
terminât lui-même saquatrième puissance.
En raisonnant comme nous l’avons fait
ci-dessus,
on trouverait’facilement
que , a
étant un des nombresqui
résout leproblème
pour le cas de n2013I
chiffres ,
et b étant le n.me chiffre de saquatrième puissance ;
si l’ondésigne par A
le nombre d’un seul,’chiffre qu’il
fautécrire
à lagauche de a,
pour obtenir unnombre
de n chiffresqui
résolventégale-m-ent
leproblème
on doit avoirl’équation
dans
laquelle 4a32013I peut
être réduit à ses seules unités.La
comparaison
desnombres
d’un seulchiffre
à leurquatrième puissance donné,
pour le cas de n=I ,A=0 , I , 5 , 6 .
On aurait
ensuite, pour
n=2,a=0 ,
I , 5 , 6 , 0
0 , 2 , 94a32013I=9 , 3, 9 , 3 ;
d’où on conclurait
x=0 , 0 , 2 , 3 ,
A=0 , 0 , 2 , 7 .
Ainsi,
iln’y
a que les seuls nombres terminés par oo , 0I ,25, 76
dont les deux derniers
chiffres
sereproduisent périodiquement
â ladroite de leurs
puissances
de trois en trois.En
suivant le même raisonnement pour les cassubséquents ,
ontrouvera
facilement
que , s’il faut que les mêmes n derniers chiffresse
reproduisent périodiquement de m
en mpuissances ;
endésignant
par a un des nombres de n2013I chiffres
qui
résolvent leproblème y
par A Je
nombre d’un
seulchiffre qu’il
fautécrire à
sagauche
pour obtenir un nombre de n
chiffres qui
le résolveégalement ;
et
enfinp;tr .b le
n.me chiffre deam+I ;
on doit -avoiret
les applications à des
casparticuliers se feront
commeil a été
enseigné ci-dessus.
RÉSOLUES.
32IIV.
Onpourrait compliquer
encore laquestion ;
en demandantque les terminaisons des
puissances
ne soient pas immédiatementpériodiques ;
de manière que les terminaisonspériodiques
soientprécédées
d’un nombre donné de terminaisonsqui
leur soient étran-gères ;
comme on en voit unexemple
dans les nombres terminés par15.
dont les
puissances
successives ont pour terminaisonsI5 , 25 , 75,
25, 75,...;
de manière que lespériodes, qui
ont deux termes, sontprécédées
du terme I5qui
leur estétranger ;
cequi
tient àce que la fraction
I5 I00
réduite à ses moindres termesest 3 I0 ,
dontle dénominateur 20 conserve un
facteur
5 commun avec la base I5.Mais nous n’insisterons pas
davantage
sur cesujet qui
se rattached’ailleurs à une théorie
déjà développée
dans lesAnnales
d’unemanière fort lumineuse
(*).
Deuxième solution;
Par M. J. F. FRANÇAIS, professeur à l’école impériale
de l’artillerie
etdu génie.
La
question proposée revient évidemment à
trouver unnombre
de nchiffres qui
sereproduise
lui-même à la droite de sonquarré (**).
Or, indépendamment
de n zéros et de l’unitéprécédée
de n2013Izéros , qui
résolvent évidemment leproblème,
ilpeut
encore êtrerésolu par l’un ou l’autre de
deux nombres
et ysatisfaisant à
ladouble condition
x=2np=5nq+I ; y=5nr=2ns+I ;
car on a , dans le
premier
cas,(*)
Voyez
un mémoire de M.Penjon ,
sur laTransformation
desfractions,
dans le IV.e volume des Annales , page 262.
(**)
Voyez
laprécédente
solution.J. D. G.