L ENTHÉRIC
A UGUSTE O LLIVE V ECTEN
Solution du problème d’arithmétique proposé à la page 96 de ce volume
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 11 (1820-1821), p. 337-343
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337
Solution du problème d’arithmétique proposé à la
page 96 de
cevolume ;
Par MM. LENTHÉRIC , docteur ès sciences , professeur
aucollége royal de Montpellier ,
AUGUSTE OLLIVE, licencié ès lettres,
Et VECTEN, licencié ès lettres.
PROBLÈME.
On a écrit desuite,
et sans aucuneséparation,
les nombres
consécutifs
de la suitenaturelle,
en cettemanière
I23456789I0III2I3I4I5I6I7I8I9202I2223...
En considérant
simplement
celle suite comme une suite dechiffres
posés à
côté les ans des autres ; on proposed’assigner le chiffre qui doit y
occuper un rangquelconque
n, sans étreobligé
d’écrireceux
qui
leprécèdent?
Solution. Les trois
géomètres qui
se sontoccupés
de cettequestion
l’ontégalement décomposée
dans les trois suivantes : I.°assigner
combiende
chiffres a le nombre naturel dont le chiffre.cherché fait
partie ;
2.°determiner,
enparticulier, quel
estce nombre
parmi
ceuxqui
ont autant de chiffres quelui; 3.°
trouver le rang
qu’occupe
dans ce même nombre le chiffre dont ils’agit.
Pour rendre Te
procédé général plus intelligible, voyons d’abord,
sur un
exemple particulier
, comment onpeut
résoudre successi-vement les trois
questions auxquelles
leproblème
se trouve ramené,Soit
n=6I92; c’est-à-dire,
supposonsqu’il
soitquestion
de dé-terminer le
6192.me
chiffre de la sérieproposée.
;r.0 On rencontre
d’abord dans
cettesuite ,
q nombres d’un seulchiffre,
cequi-
fait, 9chiffres ;
etpuisqu’on
a6I92>9,
il s’ensuit que le nombre dont le chiffre cherche fait,partie
a,plus
d’unchiffre.
Viennent ensuite Qo nombres de deux
chiffres, formant
en toutI80
chiffres ; or, 6I92-9=6I83>I80;
donc le nombre dont ie chiffre cherché faitpartie
aplus
de deux chiffres.A la suite des
nombres
dedeux
chiffres viennent goo nombres de troischiffres, formant ensemble 2700 chiffres;
or 6I83 - I80=6003>2700;
donc le nombre dont le chiffre cherche faitpartie
a
plus
de troischiffrer.
A la suite des nombres de trois chiffres viennent gooo nombres de
quatre chiffres ,
formant ensemble 36000chiffres ;
or 6003-2700=330336000;
donc le nombre dont le chiffre cherché faitpartie
n’a paspius
dequatre chiffres
et ,puisqu’il
en aplus
de
trois,
ce nombre aprécisément quatre
chiffres.2.* Le dernier reste 33o3. prouve de
plus que
le chiffre cherchéoccupe le
3303.me
rang, àpartir
dupremier chiffre
degauche
de I000,
premier
nombre dequatre chiffres;
d’où il suit que laquestion
est ramenée à chercherquel,
est lechiffre qui
occupe le3303.me
rang dans la suiteI000I00II002I0003I004I005...9999·
des
nombres naturels, à portir
de I000.Si 3303 était exactement divisible par
quatre,
il est évident que lequotient exprimerait
le rangqu’occupe ,
dans cette derniêresuite ,
le nombre dont le chiffre cherche faitpartie ,
et que mêmece chiffre y
occuperait
ledernier
rang àdroite
; mais si la division donne un reste , ce sera lequotient augmenté
d’une unitéqui
ex-primera
le rang de cenombre,
danslequel
le chiffre cherchén’occupera plus
alors la dernièreplace.
Or,
endivisant
3303par 4
, on obtient 825 pourquotient et 3
pour reste ; donc le nombre dont le chiffre cherché fait
partie
est le 826.me de notre dernière
suite ; et , puisque
cette suite com-mence à 1000, ce nombre est 1825.
3.° Enfin,
le reste 3indiquant
que le chiffre cherché est le troisième chiffre de cenombre ,
en allant degauche
àdroite , il
s’ensuit que ce chiffre est 2.
En
récapitulant donc,
on voit que leprocédé général péut se
réduire à ce
qui
suit : du nombreproposé
n, retranchez successi- vement les nombresI.9=9, 2.90=I80, 3.900=2700, 4.9000=36000,....
aussi
long-temps
que les soustrationspourront
êtrefaites ;
divisezle dernier reste par autant
d’unités, plus
deux que le dernier nombre retranché aura de zéros à sadroite ;
neprenez
que lequotient
entierle
plus approché,
et notez le reste ;augmentez
cequotient
d’uneunité de l’ordre
marqué
par lediviseur ; comptez,
dans cequotienf,
ainsi
augmenté
autant dechiffres,
en allant degauche
àdroite,
que le reste aura
d’unités ;
alors le dernierchiffre compté
decette
manière sera le chiffre demandé.On peut ,
pourplus
decommodité, disposer l’opération
commeon le
voit
iciLe chiffre cherché est 2.
Voilà sous
quelle
formeM.
Ollive aprésenté
leprocédé.
MM.Lenthéric
et Vecten ont cherché àl’abréger,
enremplaçant
cettesuite de soustractions par une soustraction
unique
de la somme detous les nombres à
retrancher ;
ils ont entrevu sans doute que ces nombres formant la suitetrès-régulière
la somme de cette
suite, à quelque
nombre de termesqu’on
lebornât,
devait affecter une formeégalement régulière ;
etl’examen
dans
lequel
ils se sontengagés à
cesujet
apleinement justifié
cesoupçon.
On a 1 en
effet,
I.9...:...=.:. 9;
I.9+2.90
...=..189 ,
I.9+2.90+3.900
...=..2889,
I.9
34I
de sorte
qu’an
est conduit à soupçonner que le nombreunique
1retrancher pourrait
bienètre,
engenéral,
un nombre terminé par 9,précédé
d’une suite de8 , précédés
eux-mêmes d’un nombre d’autant d’unitésqu’il
y a de 8 à sa droite.Pour
changer
ce soupçon encertitude , désignons généralement
par
Sm
la sommequ’on
obtient pour lasérie, lorsqu’on
y admetm termes , et supposons que la loi se soit soutenue pour toutes les
sommes de termes,
jusqu’à
la somme des m2013Ipremiers Incluse
vement ; nous aurons ainsi
or,
donc
or,
donc
enfinvaleur
qui
ne diffère de celle deSm-I qu’en
ce que m2013I y estchangé
en m. Il demeure donc établi que , si la loi semaintient jusqu’à
la série de m2013I termes , elle aura lieuégalement
pourune série de m termes;
puis
doncqu’elle
a lieu pour les sériesde I, 2, 3, 4, 5 termes,
ils’ensuit qu’elle
estgénérale.
Tom. XI. 45
Cette remarque conduit MM. Lenthéric et Vecten à réduire le
procédé
à cequi
suit : écrivez un 9 sous les unitésdu
nombren et une suite de 8 à la
gauche
de ce 9, en tel nombrequ’en
écrivant un
pareil
nombre d’unités à lagauche
dudernier,
vousn’excédiez pas le
nombre n;
faites alors lasoustraction,
et divisezle reste par autant
d’unités, plus
deux que vous aurez écrit de8 ; augmentez
lequotient
d’une unité de l’ordremarqué
par lediviseur ; comptez enfin,
dans cequotient,
ainsiaugmenté,
autantde
chiures,
degauche
àdroite,
que vous aurez d’unités au reste ; le dernier chiffre surlequel
vous vous serez arrêté sera le chiffre cherché.Exemple. Soit n=528276;
onopérera
comme on le voitici ;
ce
qui
montreque
le chiffre cherche est un 6.Remarque
1. Sile
reste de ladivision
étaitzéro,
le chiffre chercheserait
le dernier chiffre de la drote doquotient
diminued’une
unité,
à moinscependant
que celui-ci ne fût unzéro,
auquel
cas le chiffre cherché serait un g.Exemple
1. Soitn=3157.
se
qui
montre que le chiffre cherché est un 6.343 Exemple
Il.Soit n=59439.
ce
qui
montre que le chiffre cherché est un 9.Remarque
Il.Si,
pour former le nombre àretrancher ,
on estoblige
décrire lechiffre
8 neuf loisconsécutivement ,
on ne mettrarien à
gauche,
le dernier 8 tenant lieu du nombre des8 ;
maisce dernier 8 ne devra pas entrer en
compte
dans larecherche
du nombre des unités du diviseur.De même si l’on devait écrire dix-neuf
8,
on n’écriraitqu’un
1 à leur
gauche,
le 18exprimant
alors le nombre des8, lequel
ne devrait
compter
que pour dix-huit dans la recherche du divi-seur. On se
comportera
d’une manièreanalogue,
dans tous les cassemblables:
De
même, si
l’on devait écrire nonante8,
on ne mettraitrien
à leurgauche ,
et ils ne devraientcompter que
pourhuitante-huit,
les deux derniers
exprimant
seulement le nombre des 8 écris à droite. Sil’on
devait en écrire centnonante,
onn’écrirait qu’un I
à la
gauche
, et ainsi de suite.Exemple.
Soitn=8889754327.
Nombre proposé.... 8889754327.
Nombre à