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La fonction F est une primitive def sur I

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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MT242, Cours no 20, Mercredi 3 Mai 2000.

On va commencer par d´emontrer deux r´esultats qui ont ´et´e laiss´es en plan la derni`ere fois. Soitf une fonction r´eelle continue d´efinie sur un intervalle ouvert I ; soita un point fix´e de I et posons

F(x) = Z x

a

f(t)dt

pour tout x∈I (avec la convention habituelle lorsque x < a).

Th´eor`eme 5.2.3. La fonction F est une primitive def sur I.

D´emonstration. Montrons que pour tout x ∈ I, le nombre f(x) est la d´eriv´ee de F au pointx. On a

F(x+h)−F(x)

h −f(x)

= 1 h

Z x+h

x

(f(t)−f(x))dt ≤

1 h

Z x+h

x

|f(t)−f(x)|dt ≤ε si |h| est choisi assez petit pour que x+h∈ I et |f(t)−f(x)| < ε pour tout t entre les pointsx et x+h.

Proposition 5.2.2. Soient f1 et f2 deux fonctions Riemann-int´egrables sur [a, b] (ou bien sur un pav´e P) ; la fonction produit f1f2 est Riemann-int´egrable sur[a, b] (ou bien sur le pav´e P).

D´emonstration. Soit M une borne pour les fonctions |f1| et |f2|, et soit ϕ1 une approxi- mation en escalier def1, telle que |f1−ϕ1| ≤ψ1, avecψ1 en escalier etRb

a ψ1 < ε/(2M).

Puisque |f1| ≤ M, on peut supposer que |ϕ1| ≤ M (micro-exercice). Soit de mˆeme ϕ2

une approximation en escalier de f2, telle que |f2 −ϕ2| ≤ ψ2, avec ψ2 en escalier et Rb

a ψ2 < ε/(2M) ; on a alors

f1f2−ϕ1ϕ2 = (f1−ϕ1)f21(f2−ϕ2), donc

|f1f2−ϕ1ϕ2| ≤Mψ1+ Mψ2 =ψ, et on obtient Rb

a ψ < ε, ψ et ϕ=ϕ1ϕ2 en escalier.

5.3. Calcul des int´egrales doubles

Lemme 5.3.1. Soit ϕ une fonction en escalier sur le pav´e born´e P = [a, b]×[c, d], `a valeurs r´eelles ; pour tout x fix´e dans [a, b], la fonction y → ϕ(x, y) est en escalier sur [c, d], et la fonction x→Rd

c ϕ(x, y)dy est en escalier sur [a, b]. De plus, Z Z

P

ϕ= Z b

a

Z d

c

ϕ(x, y)dy

! dx.

D´emonstration. Puisque toute fonction en escalier est une combinaison lin´eaire de fonc- tions ´el´ementaires, il suffit de montrer le r´esultat pour une fonction ´el´ementaireψ(x, y) = ϕ1(x)ϕ2(y), o`u ϕ1 est ´egale `a une constante ξ1 sur ]α, β[⊂ [a, b] et ϕ2 est ´egale `a ξ2 sur ]γ, δ[⊂[c, d] ; alorsψest ´egale `aξ =ξ1ξ2 sur ]α, β[×]γ, δ[ et `a 0 en dehors de [α, β]×[γ, δ].

1

(2)

Pour tout x fix´e, la fonction y → ψ(x, y) est ´egale `a la fonction ϕ1(x)ϕ2, qui est une fonction en escalier sur [c, d]. De plus

Z d

c

ψ(x, y)dy =ϕ1(x) Z d

c

ϕ2 = (δ−γ)ξ2ϕ1(x) montre que x → Rd

c ψ(x, y)dy est un multiple de ϕ1, donc est en escalier sur [a, b].

Finalement, Z b

a

Z d

c

ψ(x, y)dy

dx= (δ−γ)ξ2 Z b

a

ϕ1 = (β−α)(δ−γ)ξ1ξ2 = Z Z

P

ψ.

Le r´esultat pr´ec´edent, g´en´eralis´e convenablement, est l’outil fondamental pour le calcul des int´egrales doubles.

Rappel : int´egrabilit´e par approximation. Si f est int´egrable sur le pav´e P, on trouve ϕ et ψ en escalier sur P telles que |f −ϕ| ≤ψ et RR

Pψ < ε. Alors

Z Z

P

f − Z Z

P

ϕ ≤

Z Z

P

|f−ϕ|<

Z Z

P

ψ < ε.

La mˆeme remarque s’applique `a l’int´egrale simple.

Th´eor`eme 5.3.1. (Calcul des int´egrales doubles) Soit f une fonction r´eelle Riemann- int´egrable sur le pav´e born´e P = [a, b] × [c, d] et telle que pour tout x ∈ [a, b], la fonction partielle y → f(x, y) soit Riemann-int´egrable sur [c, d]; alors la fonction x → Rd

c f(x, y)dy est Riemann-int´egrable sur [a, b] et on a Z Z

P

f = Z b

a

Z d

c

f(x, y)dy

! dx.

D´emonstration. Soit ε >0 donn´e ; il existe deux fonctions en escalier ϕet ψ sur le pav´e P telles que |f −ϕ| ≤ ψ sur P et RR

Pψ < ε. Il r´esulte de l’encadrement que pour tout x∈[a, b], on a en posant

Φ(x) = Z d

c

ϕ(x, y)dy, F(x) = Z d

c

f(x, y)dy l’in´egalit´e

|F(x)−Φ(x)| ≤ Z d

c

|f(x, y)−ϕ(x, y)|dy ≤Ψ(x) = Z d

c

ψ(x, y)dy.

On sait d’apr`es le lemme 5.3.1 que Φ et Ψ sont en escalier sur [a, b], et que Rb a Ψ = RR

Pψ < ε. On a donc |F−Φ| ≤ Ψ et Rb

aΨ < ε ce qui montre que F est int´egrable sur [a, b] (parce que ε >0 est arbitraire). On a aussi les relations

Z b

a

F− Z b

a

Φ ≤

Z b

a

Ψ< ε,

Z Z

P

f − Z Z

P

ϕ ≤

Z Z

P

ψ < ε et Rb

a Φ =RR

Pϕ qui entraˆınent |RR

Pf −Rb

a F|<2ε pour tout ε >0, donc RR

Pf =Rb a F.

2

(3)

Remarque.Bien entendu, il existe un th´eor`eme analogue obtenu en ´echangeant les rˆoles de x et y dans l’´enonc´e pr´ec´edent. Si la fonction f v´erifie les hypoth`eses dans les deux cas, on en d´eduit le th´eor`eme d’interversion des ordres d’int´egration,

Z b

a

Z d

c

f(x, y)dy dx=

Z d

c

Z b

a

f(x, y)dx dy.

Dans certains exemples, l’une des directions est calculable facilement (par calcul de primitive par exemple) alors que l’autre ne l’est pas.

Un cas particulier d’application du th´eor`eme pr´ec´edent est celui o`u la fonctionf est continue sur P = [a, b]×[c, d]. Dans ce cas, on sait que la fonction f est R-int´egrable sur P et toutes les fonctionsx→f(x, y) ou y→f(x, y) sont continues, donc R-int´egrables, donc la formule du th´eor`eme s’applique, dans les deux sens, `a toute fonction continue sur P. On a donc toujours dans ce cas la propri´et´e d’interversion des ordres d’int´egration : Corollaire 5.3.1. Soit f une fonction `a valeurs r´eelles, continue sur le pav´e born´e P = [a, b]×[c, d]; la fonction f est Riemann-int´egrable surP et on a

Z b

a

Z d

c

f(x, y)dy dx=

Z Z

P

f = Z d

c

Z b

a

f(x, y)dx dy.

Exercices trait´es.

1. Soitf une fonction de classe C2 sur un ouvert contenant le carr´e P = [0,1]×[0,1] ; on pose Ph = [0, h]×[0, h] ; calculer

Z Z

Ph

2f

∂x∂y(x, y)dxdy.

On trouvef(h, h)−f(h,0)−f(0, h) +f(0,0). On peut utiliser ce calcul pour d´emontrer le lemme de Schwarz. En effet, on voit ainsi que

Z Z

Ph

∂y

∂f

∂x(x, y)dxdy = Z Z

Ph

∂x

∂f

∂y(x, y)dxdy

qui sont respectivement ´equivalents `a h2 ∂y ∂f∂x(0,0) et h2 ∂x ∂f∂y(0,0) par continuit´e.

2. Calculer

IA,B = Z Z

PA,B

extsinx dxdt

sur le rectangle PA,B = [0,A]×[0,B] et en d´eduire la valeur de R+ 0

sinx

x dx en faisant tendre A et B vers +∞.

La fonction x→extsinx admet pour primitive

−ext cosx

1 +t2 + t sinx 1 +t2

.

Le calcul de IA,B en commen¸cant par l’int´egrale en x donne IA,B=

Z B

0

1

1 +t2 dt−JA,B 3

(4)

o`u

JA,B = Z B

0

eAtcos A

1 +t2 + tsin A 1 +t2

dt.

On montre ensuite que |JA,B| ≤1/A tend vers 0 quand A,B tendent vers l’infini, et

A,Blim+IA,B = Z +

0

1

1 +t2 dt= π 2. Le calcul de IA,B en commen¸cant par l’int´egrale en t donne

IA,B = Z A

0

sinx

x dx−KA,B

o`u

KA,B = Z A

0

eBxsinx x

dx.

On montre ensuite que |KA,B| ≤ 1/B tend vers 0 quand A,B tendent vers l’infini, et il en r´esulte que

Z + 0

sinx

x dx= π 2.

Cette int´egrale g´en´eralis´ee semi-convergente ne se calcule pas par calcul de primitive.

Ensembles quarrables

On appelle fonction indicatricede A, not´eeχA ou1A, la fonction ´egale `a 1 sur A et

`

a 0 en dehors de A.

D´efinition 5.3.1. On dit qu’un ensemble A ⊂ R2 est quarrable si A est un ensemble born´e et si la fonction indicatriceχAest R-int´egrable sur tout pav´e P deR2 qui contient A. Le r´esultat ne d´epend pas de P. On l’appelle l’aire de A.

Int´egrale sur un sous-ensemble

Soit A un ensemble quarrable et soitf une fonction d´efinie sur A, et nulle en dehors de A ; soit P un pav´e born´e contenant A ; d´esignons par f1 la fonction ´egale `a f sur A et `a 0 en dehors de A. On dira que f est int´egrable sur A si f1 est int´egrable sur P. Le r´esultat ne d´epend pas du pav´e P qui contient A. On posera

Z Z

A

f(x, y)dxdy = Z Z

P

f1(x, y)dxdy.

Changement de variable dans les int´egrales doubles.

Soient U et V deux ouverts quarrables de R2 et T une application bijective de U sur V, qui soit de classe C1 ainsi que la bijection inverse (il en r´esulte en particulier que la diff´erentielle dTx est inversible en tout point x ∈U). Si f est une fonction r´eelle R-int´egrable sur l’ensemble V, on a la formule de changement de variables

Z Z

V

f(v)dv1dv2 = Z Z

U

f(T(u))|det(dTu)|du1du2 o`u u= (u1, u2)∈U et v = (v1, v2)∈V.

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