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Comment, chez les personnes dépressives âgées de vingt-trois à soixante ans, le yoga du rire peut-il impacter sur les symptômes dépressifs et influencer ainsi leur qualité de vie subjective ?

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Academic year: 2021

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(1)HES-SO, HE-Arc santé Travail de Bachelor. Directeur du travail : SCHIRLIN Olivier BOILLAT Emilie, HALDEMANN Julie, SIEGENTHALER Marion. « Comment, chez les personnes dépressives âgées de vingt-trois à soixante ans, le yoga du rire peutil impacter sur les symptômes dépressifs et influencer ainsi leur qualité de vie subjective ? ». Travail rendu le 7 juillet 2017.

(2) Table des matières RESUME DU TRAVAIL. IV. INTRODUCTION PROBLEMATIQUE CONCEPTS ABORDES METHODE RESULTATS CONCLUSION MOTS-CLES. IV IV IV V V VI VI. REMERCIEMENTS. VII. 1. INTRODUCTION. 1. 1.1 NATURE DU TRAVAIL REALISE 1.2 PLAN DU TRAVAIL DE BACHELOR. 2 5. 2. PROBLEMATIQUE. 7. 2.1 QUESTION DE DEPART 2.2 LIENS ENTRE LA QUESTION DE DEPART, LE METAPARADIGME ET LES MODES DE. 8. 2.3.2 LE RIRE DANS LES SOINS 2.3.3 LA DEPRESSION 2.3.4 LA QUALITE DE VIE 2.4 PRINCIPAUX CONCEPTS 2.5 PERSPECTIVES/PROPOSITIONS POUR LA PRATIQUE. 11 11 14 17 19 21 28 38 40 42. 3. CONCEPTS ET CHAMPS INTERDISCIPLINAIRES INFIRMIERS. 43. SAVOIRS INFIRMIERS 2.2.1 LE METAPARADIGME INFIRMIER 2.2.2 LES MODES DE SAVOIRS INFIRMIERS 2.3 REVUE EXPLORATOIRE DE LA LITTERATURE 2.3.1 L’HUMOUR DANS LES SOINS. 3.1 DEFINIR LES CONCEPTS RETENUS 43 3.1.1 CONCEPT DE LA DEPRESSION 43 3.1.2 CONCEPT DU RIRE 46 3.1.3 CONCEPT DU YOGA DU RIRE 47 3.1.4 CONCEPT DE LA QUALITE DE VIE 49 3.2 THEORIE DE GESTION DES SYMPTOMES - HUMPHREYS, J. C., LEE, K. A., CARRIERI-KOHLMAN, V., PUNTILLO, K., FAUCETT, J., JANSON, S. (2008) – THEORY OF SYMPTOM MANAGEMENT 52 3.2.1 NOS CONCEPTS EN LIEN AVEC CEUX DE LA THEORIE DE GESTION DES SYMPTOMES 54.

(3) iii. 4. METHODE. 57. 4.1 METHODE PICOT 4.2 CRITERES DE SELECTION DES ARTICLES 4.3 STRATEGIE DES ARTICLES CHOISIS 4.4 ANALYSE DES ARTICLES. 58 60 60 61. 5. SYNTHESE DES RESULTATS/DISCUSSION. 62. 5.1 SYNTHESE DES RESULTATS DES ARTICLES 5.1.1 LA COMPARAISON 5.1.2 LA PERSPECTIVE DE L’UTILISATION DE LA THERAPIE PAR LE RIRE DANS LES DIVERS. 63 63. DOMAINES DE LA SANTE 5.1.3 LES EFFETS DES THERAPIES PAR LE RIRE 5.1.4 SYNTHESE 5.2 DEVELOPPEMENT DES RESULTATS EN LIEN AVEC LA QUESTION. 5.3 PERSPECTIVES/PROPOSITIONS POUR LA PRATIQUE. 68 71 73 74 76. 6. CONCLUSION. 78. 6.1 APPORT DU TRAVAIL 6.2 LIMITES 6.3 PERSPECTIVES POUR LA RECHERCHE. 79 81 83. 7. REFERENCES. 85. 8. APPENDICES. 89. PICOT. 8.1 APPENDICE A ; QUESTIONNAIRE YOGA DU RIRE 8.2 APPENDICE B ; QUESTIONNAIRE HUMORCARE© 8.3 APPENDICE C ; TABLEAU 4 INCLUSION ET EXCLUSION DES ARTICLES 8.4 APPENDICE D ; GRILLE ADAPTEE DE FORTIN. 89 92 94 102.

(4) Résumé du travail Introduction Nous remarquons dans la société actuelle une augmentation significative des troubles psychiques. Selon l'OMS (2017), la dépression est la pathologie mentale la plus fréquente. Notre hypothèse, au début de ce travail, repose sur l’impact positif ou non de l’humour, et de ses effets sur la qualité de vie des personnes dépressives.. Problématique Dans ce chapitre, nous ancrons notre questionnement dans la discipline infirmière grâce à nos concepts mis en lien avec le métaparadigme infirmier (Fawcett, 2005) et les savoirs infirmiers (Carper, 2004). Nous retrouvons dans ce chapitre une synthèse de la revue de littérature.. Concepts abordés Les concepts sont précisés et corrélés avec le rôle infirmier (symptômes de la dépression, yoga du rire et qualité de vie subjective). Ceux-ci sont mis en lien avec les concepts de la théorie de Gestion des Symptômes. Humphreys et al., (2008)..

(5) Méthode Au moyen de la méthode PICOT (Melnyk & Fineout-Overholt, 2015), notre question de départ est précisée et délimitée afin d’élaborer notre question de recherche qui s’est avérée être de type intervention : « Comment, chez les personnes dépressives âgées de vingt-trois à soixante ans, le yoga du rire peut-il impacter sur les symptômes dépressifs et influencer ainsi leur qualité de vie subjective ? ». Suite à la recherche d’articles scientifiques dans les bases de données (PubMed, Cinhal, PsycInfo, Cochrane), nous avons retenu quinze articles que nous avons analysés à l’aide de la Grille adaptée de Fortin (Fortin & Gagnon, 2016).. Résultats Dans ce chapitre, nous présentons les résultats en trois thématiques : la comparaison, la perspective de l’utilisation de la thérapie par le rire dans les divers domaines de la santé et les effets des thérapies par le rire. La thérapie par le rire peut être employée chez différentes populations, notamment dans le domaine de la gériatrie. Elle a un grand nombre d’effets positifs sur la santé physique, psychique, sur le réseau social et sur la qualité de vie des individus. De plus, cette alternative thérapeutique est accessible à toutes personnes désireuses de la pratiquer. Pour terminer, la thérapie par le rire tend à se développer comme une pratique supplémentaire dans la prise en charge holistique..

(6) Conclusion Dans ce chapitre, nous mettons en lumière les éléments facilitants et contraignants que nous avons rencontrés lors de ce travail, mais également les limites de cette étude ainsi que les perspectives pour les recherches futures.. Mots-clés Adulte dépressif, yoga du rire, qualité de vie, symptômes de la dépression. Depressive adult, laughter yoga, quality of life, depressive symptom.

(7) Remerciements Tout au long de la réalisation de notre travail de Bachelor, un grand nombre de personnes ont été à nos côtés afin de nous apporter conseils avisés, aide, courage, réconfort et soutien. En premier lieu, nous tenons à remercier tout particulièrement et sincèrement notre directeur de travail de Bachelor, Monsieur Olivier Schirlin, pour sa présence, sa disponibilité, son regard critique, sa rigueur et son engagement de chaque instant. En effet, il a su nous rassurer lors de moments de doutes, de questionnements et de remises en question. Il a également su nous aiguiller et nous guider afin de mener à bien notre travail de Bachelor. Notre gratitude va également à Madame Françoise Schwander-Maire ainsi qu’à Monsieur Pascal Comte, nos enseignants à la He-Arc, qui, durant les cours consacrés au travail de Bachelor, ont su nous guider afin que nous saisissions mieux le fonctionnement de la recherche en soins infirmiers. Nous les remercions également du temps qu’ils nous ont accordé pour répondre à nos nombreuses questions. Nous aimerions également avoir une pensée pour tous nos proches ayant contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail. En effet, chacun d’entre eux nous a apporté soutien, courage et motivation dans les moments de découragement. Nous remercions tout particulièrement et vivement nos.

(8) relectrices et relecteurs pour leurs corrections et le temps consacré à cet effet. Nous sommes également très reconnaissantes à Madame Marie-Laure Jallon, animatrice de yoga du rire, à Madame Dorit Djelid, porte-parole de la Journée Suisse des Malades, ainsi qu’à Madame Caroline Daetwyler, de la Fondation Théodora, pour leurs réponses éclairées à nos questionnaires. Afin de clore ces remerciements, chacune tient à souligner la bonne collaboration, l’entente et l’engagement total qui a toujours régné au sein du groupe de travail et adresse toute sa gratitude à ses chères collègues. Cela a permis de mener à bien ce travail de Bachelor. Pour terminer, nous présentons nos excuses à quiconque ayant participé à la réalisation de ce travail si, par mégarde, nous avons omis de le remercier..

(9) 1. Introduction.

(10) 1.1 Nature du Travail réalisé. Dans le cadre de nos études en sciences infirmières, nous sommes amenées à réaliser un Travail de Bachelor portant sur le thème général de la place de l’humour dans les soins. Celui-ci permet d’apporter de nouvelles connaissances dans l’actuelle pratique infirmière. Pour ce faire, nous allons rédiger celui-ci sous forme d’une revue de littérature émanant d’un intérêt professionnel qui, elle-même, résulte d’une réflexion clinique. L’élaboration de ce Travail de Bachelor consiste en une analyse approfondie des résultats issus de plusieurs recherches d’articles scientifiques. Suite à l’étude de ces derniers, nous en dégageons les bénéfices pour la pratique infirmière. La réalisation de ce travail contribue à un développement personnel sous différents aspects. Tout d’abord, les compétences développées durant cette recherche sont la collaboration et l’organisation au sein du groupe. En effet, il est nécessaire de concilier les diverses opinions de chacune afin d’atteindre les objectifs de ce travail. La répartition des différentes tâches, ainsi que leur planification dans un délai imparti, contribue également à une organisation optimale. Nous avons également aiguisé notre capacité d’analyse par le biais de la rédaction de notre recherche, la lecture des articles scientifiques et leurs interprétations. D’un point de vue professionnel, ce travail nous a permis d’acquérir de nouvelles connaissances du sujet traité qui participent à notre processus de.

(11) 3. professionnalisation. En effet, nous serons amenées à les mobiliser tout au long de notre pratique infirmière. Durant tout notre Travail de Bachelor, nous avons effectué une revue de littérature en vue d’une éventuelle application dans notre futur avenir professionnel et estudiantin, car il est en effet envisageable que nous poursuivions notre cursus en effectuant un Master. Dans le cadre de notre étude, nous devons répondre à une problématique sur un thème donné. Cette dernière pourrait donc apporter des pistes de réflexion pour d’autres situations similaires dans le domaine de la santé. Durant toute la recherche d’information pour notre travail, nous avons posé un regard critique sur les études déjà menées, les témoignages, les diverses pratiques présentes dans le domaine de la santé, ainsi que sur nos expériences professionnelles. Au niveau scientifique, ce travail nous permet de nous familiariser avec les différents outils que comporte une recherche scientifique comme, par exemple, l’analyse d’articles à l’aide de la grille de Fortin, les diverses échelles scientifiques, les multiples bases de données, les statistiques, les méthodes d’entretien, etc. En réalisant cette étude, nous sommes également à la recherche de reconnaissance du monde de la santé par le biais d’une éventuelle publication de ce travail sur la base de données Rero. Cette parution.

(12) 4. permettrait à d’autres scientifiques de se familiariser au thème général de la place de l’humour dans les soins. Durant l’écriture de notre travail, nous avons été amenées à mobiliser les métaparadigmes infirmiers (être humain, santé, environnement, soins infirmiers) (Fawcett, 2005), les paradigmes (catégorisation, intégration, transformation) (Newman, 1991), les écoles de pensées (des besoins, de l’interaction, des effets souhaités, du caring devenant) (Meleis, 2011) et les savoirs infirmiers (empirique, esthétique, éthique et personnel) (Carper, 2004). Nous nous sommes référées à la théorie de soins de Gestion des Symptômes de Humphreys J.C., Lee K.A., Carrieri-Kohlman V., Puntillo K., Faucett J., Janson S., et al., (2008), afin d’appuyer les liens entre les concepts de notre travail et les concepts des soins infirmiers. Comme mentionné précédemment, ce travail consiste avant tout à amener de nouvelles connaissances dans la pratique professionnelle. En effet, nous avons choisi un thème peu abordé en regard de la population choisie. L’étude de ce sujet permettrait donc d’appréhender de nouvelles possibilités de prise en soins au travers d’interventions, de thérapies alternatives telles que le yoga du rire, de créer une alliance thérapeutique, etc..

(13) 5. 1.2 Plan du Travail de Bachelor. Notre travail se constitue de plusieurs parties distinctes que nous présentons ci-dessous. Le chapitre qui suit l’introduction traite de la problématique qui marque le début de notre recherche. En effet, dans cette partie, nous exposons notre question de départ et argumentons, à l’aide de concepts en sciences infirmières, en quoi celle-ci est pertinente pour les soins infirmiers. Afin d’agrémenter notre problématique, nous effectuons une revue exploratoire de la littérature ainsi qu’un recueil d’informations permettant d’enrichir et de développer nos connaissances sur le thème général de la place de l’humour dans les soins. Par la suite, nous mettons en lumière les concepts-clés de notre travail qui nous permettront ensuite de sélectionner les articles dans les bases de données probantes. Nous terminons ce chapitre en exposant un élément phare de notre travail, à savoir les perspectives ainsi que les propositions que notre problématique apportera à la pratique. Dans le chapitre suivant, nous définissons les concepts retenus dans la partie précédente, ainsi que le champ disciplinaire infirmier. Afin d’éclairer et de répondre au sujet principal de notre travail, nous allons nous aider d’un cadre théorique prédéfini. Dans la quatrième partie, nous utiliserons la méthode PICOT permettant de délimiter et de préciser de quel type est notre question de recherche. Cet outil nous est utile pour la recherche d’articles scientifiques dans les bases de.

(14) 6. données probantes. Les articles retenus sont analysés à l’aide de la grille de Fortin. La synthèse contient les résultats de notre recherche. Ceux en lien avec la question PICOT y sont également présentés. Nous finissons ce chapitre en exposant les perspectives ainsi que les propositions que ces résultats amènent à la pratique. Nous terminons ce travail par la conclusion dans laquelle nous exposons l’apport de cette recherche, ses éléments facilitants et contraignants, ainsi que ses limites. Finalement, nous proposons des perspectives à approfondir afin de donner suite à cette étude..

(15) 2. Problématique.

(16) 2.1 Question de départ. Dans cette partie, nous exposons le processus par lequel notre question de départ est survenue à travers nos intérêts pour le thème choisi ainsi que nos expériences et nos impressions. L’humour dans les soins nous paraît être une thématique revêtant une importance primordiale dans le domaine de la santé. En effet, l’humour est connu comme étant une intervention de soins infirmiers dans la classification NIC (Nursing Interventions Classification) (Bulechek, Butcher, & Dochterman, 2008). De plus, l’humour tend à se développer comme étant une thérapie alternative. Selon le discours du Président de la Confédération suisse, Johann Schneider-Ammann, dans le cadre de la Journée des Malades le 6 mars 2016 : « L’effet thérapeutique de l’humour est désormais largement reconnu. Il y a trois ans, l’Université de Zürich a réalisé la première étude au monde au sujet de l’intervention des clowns dans les établissements médico-sociaux. Il en résulte que les personnes présentant une démence éprouvent une joie réelle à la vision de ces clowns » (Schneider-Ammann, 2016). On remarque, à travers cet exemple, que la thématique de ce travail de. Bachelor est au centre de l’actualité. Elle touche tant la société que le personnel soignant et, tout particulièrement, les personnes malades et leurs proches..

(17) 9. L’intérêt que nous portons à ce thème repose sur son originalité et ses possibilités d’investigation. En effet, il est peu abordé et peu présent dans la pratique infirmière. Durant nos divers stages professionnels, nous avons remarqué auprès des professionnels que l’humour est peu connu et peu employé. en. tant. qu’intervention. infirmière.. Il. est. plutôt. utilisé. inconsciemment comme une technique de communication. Au niveau personnel, l’humour fait partie intégrante de notre vie. Nous l’employons quotidiennement à des fins ludiques, récréatives, mais aussi comme mécanisme de défense. Il est également utilisé comme une manière d’entrer en relation avec l’autre. C’est pourquoi nous souhaitons réaliser ce travail afin d’approfondir nos connaissances à ce sujet et permettre d’apporter une nouvelle approche de l’humour dans la pratique. Notre principal questionnement à ce stade du travail repose sur l’impact positif ou non de l’humour, et de ses effets sur la qualité de vie des personnes. Le processus qui a permis de faire ressurgir notre question de départ a pris forme suite à la consultation de différentes sources d’informations traitant de ce thème. Nous nous sommes appuyées sur des émissions radio et radiotélévisées suisses, sur divers articles et sites internet se trouvant en références. Nous en avons dégagé les éléments principaux en lien avec notre thème afin de rédiger notre question de départ : « Quel est l’impact de l’humour sur la qualité de vie à travers les interventions de soins chez les personnes atteintes de dépression ? ». Les différents concepts.

(18) 10. présents dans cette question de départ seront développés dans le chapitre s’y référant. Dans ce travail de Bachelor, nous nous intéressons à la dépression, et ce, plus particulièrement, chez la personne adulte. Ce type de population nous interpelle au niveau personnel, professionnel et sociétal. En effet, nous rencontrons fréquemment au sein de nos stages et de notre entourage des personnes atteintes de cette maladie. La dépression est en effet une des pathologies mentales les plus fréquentes, et c’est la raison pour laquelle l’OMS organise la Journée mondiale de la santé mentale 2017 sur ce thème. Par ailleurs, le but étant d’amener un plus dans la pratique, nous estimons qu’il est judicieux de porter nos recherches sur une population encore peu étudiée malgré le nombre de cas présents dans notre société. C’est la raison pour laquelle nous excluons la population des personnes âgées ainsi que celle des enfants atteints dans leur santé où passablement d’études ont été effectuées..

(19) 11. 2.2 Liens entre la question de départ, le métaparadigme et les modes de savoirs infirmiers. 2.2.1 Le métaparadigme infirmier Le métaparadigme fait référence à la manière dont les phénomènes qui concernent les soins infirmiers sont structurés et organisés (Fawcett, 2005). La discipline infirmière s’intéresse au soin, dans ses diverses expressions, auprès des personnes, des familles, des communautés et des populations qui, en interaction, continue avec leur environnement, vivent des expériences de santé (Pepin, Ducharme, & Kérouac, 2010). Dans ce sous-chapitre, nous exposons les différents liens entre notre question de départ et le métaparadigme infirmier. Ceci nous permet de démontrer l’intérêt de notre question de départ pour la pratique infirmière.. Personne Selon Fawcett (2005), le concept de la personne se réfère à l’individu. Celui-ci est reconnu dans une culture, mais aussi dans une famille, une communauté ou d’autres groupes qui participent aux soins infirmiers. Pepin et al., (2010) expliquent que selon Orem, D. (1991), l’être humain fonctionne biologiquement et socialement, et présente des exigences d’auto-soins universels, de développement et des déviations de la santé..

(20) 12. Suite à la définition de Fawcett (2005) susmentionnée, notre question de départ s’inscrit dans le métaparadigme de la personne. En effet, la dépression n’atteint pas seulement la personne mais aussi le groupe social dans lequel elle se trouve. En regard de notre question de départ et de la définition d’Orem, D. (1991), les fonctions biologiques et sociales sont altérées chez les personnes atteintes de dépression. En effet, la maladie cause des troubles physiques et peut provoquer des pertes au niveau de l’autonomie, dans les activités de la vie quotidienne, ainsi que des changements de l’image corporelle. De plus, la dépression peut occasionner des perturbations sociales se manifestant par d’éventuels licenciements, mais également par une modification au niveau des rôles sociaux.. Santé Selon l’OMS, « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité » (« OMS », 2016). Selon Fawcett (2005), le métaparadigme de la santé se réfère au processus de vie et de mort d’un individu. Ainsi, notre thématique s’inscrit dans le métaparadigme de la santé car nous nous intéressons au bien-être de la personne au travers du rire malgré sa maladie, ici la dépression. Selon la définition de Fawcett (2005) et en lien avec notre question de départ, la personne atteinte de dépression peut être confrontée au processus.

(21) 13. de mort par l’intermédiaire de pensées suicidaires. Elle peut également se tourner vers le processus de vie, par exemple lors de réinsertion sociale.. Environnement Selon Fawcett (2005), le concept de l’environnement se réfère aux personnes importantes et à l’environnement physique de l’être humain. Nous retrouvons les soins infirmiers aussi bien dans les maisons privées que dans les établissements de santé. Le métaparadigme de l’environnement se réfère également aux conditions locales, régionales, nationales, sociales, politiques, économiques et aux cultures du monde entier qui sont associées à la santé de l’être humain. La définition de Fawcett (2005) susmentionnée est directement applicable à notre question de départ car l’environnement dans lequel évoluent les personnes dépressives est perturbé au niveau physique (confrontation à un nouvel environnement dû à un éventuel internement, etc.) et au niveau personnel (changement de rôles, de réseaux sociaux, perte de contact, etc.). L’environnement des personnes atteintes dans leur santé diffère selon les conditions socio-économiques, politiques et culturelles..

(22) 14. Soins infirmiers Selon Fawcett (2005), le concept des soins infirmiers se réfère à la définition des soins, des mesures prises par les infirmières au nom ou en conjonction avec les êtres humains et aux objectifs ou résultats des actions de soins infirmiers. Ces dernières sont considérées comme un processus relationnel mutuel entre les patients et les infirmières. Celui-ci englobe les activités qui sont souvent désignées comme l'évaluation, l'étiquetage, la planification et l'intervention. En regard de notre question de départ et selon la définition du métaparadigme des soins infirmiers par Fawcett (2005), l’humour fait partie intégrante du processus relationnel mutuel entre les patients et les infirmières. Il est utilisé comme un moyen de communication et peut faciliter l’entrée en relation avec l’autre. En effet, l’humour est défini comme une intervention infirmière et, de ce fait, s’intègre dans les soins infirmiers.. 2.2.2 Les modes de savoirs infirmiers Les quatre modes de savoirs selon Carper (2004) sont les savoirs avec lesquels les infirmières sont amenées à travailler et à étudier. Ils sont considérés comme les modes de savoirs infirmiers (patterns of knowing)..

(23) 15. Savoir empirique Selon Carper (2004) et Pepin et al., (2010), le savoir empirique fait référence et est issu de la recherche et de la démarche scientifique qui comprend l’observation, l’exploration, la description et l’explication des phénomènes. Il s’agit de connaissances systématiquement organisées qui partent de lois générales et de théories dans le but de décrire, prédire et comprendre la préoccupation de la discipline infirmière. Notre question de départ est en lien avec le savoir empirique car nous allons avoir recours à des connaissances scientifiques pour expliquer les principaux concepts (humour, dépression, qualité de vie). Pour ce faire, nous utiliserons une démarche scientifique comprenant l’observation de diverses situations, une scoping review, ainsi que la description et l’explication de nos principaux concepts susmentionnés. Cette démarche scientifique nous permettra de proposer des solutions pour la pratique infirmière.. Savoir esthétique Selon Carper (2004) et Pepin et al., (2010), le savoir esthétique fait référence aux expressions de type artistiques qui découlent des expériences quotidiennes de la discipline. Ce type de savoir fait appel à la créativité et concerne des habilités souvent acquises par l’expérience. Le savoir esthétique comprend également la manière d’envisager la relation, la.

(24) 16. manière d’apporter de l’aide ou de reconnaître les besoins des individus. Il fait également appel à l’intuition. Selon la définition du savoir esthétique et en lien avec notre question de départ, l’humour est un art qui fait appel à la créativité et est une manière d’entrer en relation avec l’autre et de lui apporter de l’aide. A travers l’humour, l’infirmière peut également reconnaître les besoins des individus. Grâce à leurs expériences, elles sont capables de ressentir de manière intuitive quand elles peuvent faire de l’humour, et quand celui-ci est bénéfique ou néfaste pour la personne.. Savoir personnel Selon Chinn & Kramer (2007), le savoir personnel est un processus se développant au travers de la relation avec l’autre et durant lequel la personne apprend à se connaître et se considère dans son entier. Ceci lui permet de devenir authentique, véritable, et favorise ainsi sa communication avec l’autre qu’elle considère également dans son entier. Le développement de ce savoir permet au soignant de s’investir complètement dans une relation. Il est exprimé à travers une authenticité tant au niveau physique que psychique. Carper (2004) considère le savoir personnel comme « la thérapie par l’utilisation du soi ». En lien avec notre question de départ, le développement du savoir personnel s’exprime à travers la relation à l’autre, tout comme l’humour. En.

(25) 17. effet, ce dernier ne prend de la valeur qu’à partir du moment où il est partagé. De plus, il permet de développer une relation authentique et de favoriser la communication tout en considérant la personne dans son entier et ainsi tout en s’investissant dans la relation.. Savoir éthique Selon Carper (2004) et Pepin et al., (2010), le savoir éthique fait référence aux jugements d’ordre moral que nous pouvons rencontrer dans certaines situations de soin. Ceci concerne par conséquent la philosophie, mais aussi les codes, les valeurs et les normes éthiques. Notre question de départ est en lien avec le savoir éthique car les soignants sont parfois heurtés par des situations de soins où leurs propres valeurs sont mises à l’épreuve. Cela peut ainsi remettre en question leurs interventions, ici face à des personnes atteintes de dépression ou face à des codes et des normes éthiques différents.. 2.3 Revue exploratoire de la littérature Dans cette section, nous allons présenter nos recherches littéraires et l’avis de certains experts concernant notre thématique principale : la place de l’humour dans les soins. Cette scoping review permet d’avoir plus d’informations sur le sujet et de mettre en évidence les principaux concepts..

(26) 18. Dans un premier temps, il est important de faire la différence entre l’humour et le rire. L’humour est une expérience cognitive et une forme de communication apprise (Patenaude & Hamelin Brabant, 2006). En effet, il est une production mentale provenant du néocortex, aire du cerveau responsable, entre autres, de la mémoire, de l’intelligence, de la pensée, du raisonnement et de l’apprentissage. Au contraire, le rire est inné et issu du système limbique. Ce dernier est composé de plusieurs structures anatomiques du cerveau (l’hippocampe, l’hypothalamus, l’amygdale, etc.). jouant un rôle au niveau des émotions (C. Cosseron, 2009 ; Marieb, Hoehn, Moussakova, & Lachaîne, 2013). En effet, chez l’enfant, la compréhension de l’humour débute à l’âge de deux ans, tandis que le premier rire se situe entre deux et quatre mois en fonction de la maturité cognitive et psychoaffective. Cette dernière est influencée par les stimuli environnementaux et familiaux (Bellenger, 2011). Selon Robert Provine, neuroscientifique et professeur de psychologie à l’Université de Maryland, il est important de mentionner que l’humour permet d’accéder au rire dans 15% des cas. En effet, notre psychisme attribue un sentiment comique à chaque situation ou dires. Dans 85% des cas, le rire naît d’une relation humaine quotidienne (C. Cosseron, 2009)..

(27) 19. 2.3.1 L’humour dans les soins L’humour est une discipline de l’esprit universelle présente dans notre vie quotidienne. (Bellenger,. 2011).. Il. dépend. de. plusieurs. facteurs. environnementaux tels que le milieu social, le pays, la culture, le moment propice, mais aussi de plusieurs facteurs personnels tels que l’âge, le sexe, la sensibilité, les goûts, le vécu, etc. On peut remarquer le côté ambivalent de l’humour : il n’est ni bon, ni mauvais, tout dépend la manière dont il est utilisé (Bellenger, 2011 ; Giloux et al., 2016). Il existe quatre styles d’humour : deux styles positifs, l’humour de mise en valeur et l’humour d’affiliation, et deux styles délétères pour le bien-être psychologique, l’humour d’autodépréciation et l’humour agressif (Giloux et al., 2016). L’humour dans les soins est un sujet de plus en plus abordé et pratiqué. Selon le DSM V, l’humour fait partie des huit premières manières les plus efficaces pour diminuer l’anxiété parmi une liste de trente et un mécanismes de coping (Giloux et al., 2016). En effet, il permet de se distancer des pensées négatives en dédramatisant les situations. De plus, c’est un mécanisme de défense qui offre des stratégies d’évitement (Bellenger, 2011). Il protège de la déprime, favorise les relations sociales, permet de prendre du recul et d’avoir une autre lecture des événements. Il a également la faculté de surprendre et il apporte ainsi du dynamisme à la relation, montre la réalité sous un autre jour, modifie les perceptions restrictives des patients, dédramatise les petits conflits sans intérêts et aborde des sujets.

(28) 20. tabous ou difficiles. Enfin, il permet de se rapprocher et de renforcer les liens dans un groupe ou entre deux personnes telles que patient-soignant, et peut être considéré comme un moyen de communication thérapeutique, etc. (Bellenger, 2011 ; C. Cosseron, 2009 ; Giloux et al., 2016 ; Patenaude & Hamelin Brabant, 2006). L’humour dans la relation patient-soignant apparaît dans divers contextes et situations, de manière spontanée. En effet le personnel soignant utilise intuitivement l’humour comme moyen de communication auprès de personnes effrayées ou timides. Cependant, il peut être inapproprié lors de douleurs abdominales, dans certaines maladies psychotiques et lorsque l’infirmière et le patient ne partagent pas la même culture (Patenaude & Hamelin Brabant, 2006). En effet, l’humour peut présenter des effets délétères dans la relation patient-soignant lorsqu’il n’est pas utilisé de manière adéquate, par exemple quand il peut faire confusion avec le sarcasme, la moquerie, le narcissisme, la supériorité, l’autodérision (notamment chez des personnes ayant déjà une mauvaise image d’ellemême). Ces exemples peuvent entraîner une diminution de l’estime de soi (Bellenger, 2011 ; Giloux et al., 2016). L’utilisation de l’humour requiert, de la part du patient mais aussi de l’infirmière, des aptitudes telles que la confiance en soi, une souplesse psychologique et une capacité de distanciation (C. Cosseron, 2009 ; Giloux et al., 2016). De plus, la sensibilité, l’intuition, l’empathie, le jugement de l’infirmière sont nécessaires à l’utilisation de l’humour dans un but.

(29) 21. thérapeutique (Patenaude & Hamelin Brabant, 2006). L’humour permet à l’infirmière de mettre en évidence les ressources et le fonctionnement psychologique du patient (Giloux et al., 2016).. 2.3.2 Le rire dans les soins Le rire est universel, intemporel, et il est lié à la manière personnelle de voir le monde. En effet le rire, tout comme l’humour, dépend de nombreux facteurs environnementaux tels que le pays, la culture, l’éducation, le milieu social et de facteurs personnels tels que le vécu, les valeurs, le sexe, etc. Les vertus du rire sur la santé sont connues depuis l’Antiquité. En effet, les médecins le conseillaient afin de fortifier les poumons et l’organisme (Bellenger, 2011). Depuis le 20ème siècle, de nombreuses recherches ont été menées afin de prouver les bienfaits de l’utilisation du rire sur la santé. Elles nous permettent aujourd’hui d’affirmer que le rire a de réels effets sur le système cardiorespiratoire, nerveux, immunitaire, musculo-squelettique, digestif, etc. En effet, pour ce qui est du système cardio-respiratoire, rire augmente par trois les échanges gazeux, ce qui facilite l’élimination du CO2. De manière générale, les alvéoles pulmonaires éliminent 10% de la teneur en lipides dans le sang. Ainsi, l’augmentation des échanges gazeux provoquée par le rire diminue le dépôt de cholestérol au niveau des artères. Le rire réduit également les crises d’asthme par le biais du système parasympathique qui.

(30) 22. permet le relâchement des muscles bronchiques (Bellenger, 2011). Il favorise aussi la diminution de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque et occasionne une dilatation des artères. Au niveau du système nerveux, le rire a une influence, à court et à long terme, sur la douleur. En effet, il détourne l’attention, relâche la tension musculaire à l’origine de nombreux maux et permet de modifier la perception de la douleur au travers d’une attitude plus positive (C. Cosseron, 2009). Par une baisse générale de la tension interne (Bellenger, 2011), il améliore également le sommeil en réduisant les insomnies. Au niveau du système immunitaire, le rire permet l’augmentation des anticorps (immunoglobulines A) par les lymphocytes T (C. Cosseron, 2009). Au niveau du système musculosquelettique, le rire permet un relâchement de la musculature en générale. Par exemple, lors d’un fou rire, le sphincter de l’urètre se relâche et peut provoquer une fuite urinaire dans certains cas. Ce phénomène engendre également un relâchement au niveau du canal lacrymal favorisant ainsi l’apparition des larmes (Bellenger, 2011). De. plus,. le. rire. participe. activement. au. niveau. du. système. musculosquelettique en sollicitant plus de quatre cents muscles. Au niveau du système digestif, le rire facilite une digestion plus complète. En effet, dans un premier temps, sous l’effet du système sympathique, il favorise le péristaltisme des intestins grâce à la contraction des muscles abdominaux et permet. ainsi. de. diminuer. la. constipation.. Il. provoque. également. l’augmentation de la sécrétion des sucs digestifs au niveau de l’estomac, ce qui amène à une digestion plus rapide. Dans un deuxième temps (l’après-.

(31) 23. rire), par le biais du système parasympathique, les fibres lisses musculaires se détendent, permettant ainsi le relâchement du tube digestif. Les mouvements du diaphragme présents lors du rire vont agir au niveau du foie et favoriser la sécrétion des sucs biliaires. Cette activité favorise également la régularisation des sucs pancréatiques, notamment l’insuline (Bellenger, 2011 ; Cosseron, 2009). Au niveau anatomique, le stimulus (tactile, auditif, visuel ou taxique) engendrant le rire influe sur le cortex frontal considéré comme étant le centre du rire. Après l’analyse du stimulus provoqué par le rire, l’information est redirigée vers le système limbique, siège des émotions. Ce dernier déclenche la libération des influx nerveux qui, par le biais du système nerveux sensori-moteur, provoque les mimiques du rire (Bellenger, 2011). Le reflexe du rire libère principalement des endorphines (opiacées naturelles très abondantes dans le système limbique, réduisant la douleur par inhibition de la substance P considérée comme l’hormone de la douleur). Il sécrète également de la dopamine (hormone procurant une sensation de bien-être), de la sérotonine (neurotransmetteur sécrété dans le système limbique et intervenant dans le sommeil, l’appétit, les nausées, la migraine et la régulation de l’humeur). De plus, il libère de la noradrénaline (sécrétée également dans le système limbique et procurant une sensation de bienêtre), du GABA (acide gamma-aminobutyrique, inhibiteur général au niveau de l’encéphale) et, pour finir, de l’acétylcholine (qui agit sur le système nerveux central au niveau de la mémoire et de l’apprentissage, ainsi que sur.

(32) 24. le système nerveux autonome au niveau de l’activité musculaire et des fonctions végétatives) (Marieb et al., 2013). Selon Henri Bergson, philosophe français, « ce qui nous fait rire est l’introduction de quelque chose de mécanique dans le vivant », c’est-à-dire une rupture de la nature, de la routine. Le rire résulte de trois faits fondamentaux : le premier est que le rire est propre à l’Homme. En effet, la raison pour laquelle un être humain rie d’un animal, par exemple, est due au renvoi de l’image, d’une attitude ou d’une expression humaine. Le second fait nécessite l’éloignement de toutes émotions afin de parvenir à se montrer indifférent à l’autre. Ce comportement permet donc au comique de se manifester dans la situation. Le dernier fait est que le rire a besoin d’être partagé. En effet, il est un moyen de communication qui facilite les liens sociaux et aide dans l’acception de soi et des autres (Bergson, Grojnowski, Scepi, & Miquel, 2013). Suite à nos recherches, nous avons identifié quatre principaux types de rires. Premièrement, le rire conversationnel, qui apparaît lors de discussion et sert à ponctuer une phrase. Deuxièmement, le rire nerveux, se manifestant par une accumulation de tension se relâchant afin d’éviter la panique. Troisièmement, le rire jaune, correspondant à un rire forcé se présentant dans des situations engendrant un malaise. Et enfin, le rire contagieux, qui se manifeste et se transmet dans un groupe de plusieurs personnes. Il est dû aux neurones appelés neurones miroirs..

(33) 25. Selon Bellenger (2011), il existe plusieurs fonctions du rire. L’une des principales d’entre elles est le maintien de l’équilibre mental qui permet une cohésion sociale. Cette fonction est assurée par le rire régulateur. Le rire défensif, quant à lui, permet de réagir à des thèmes tabous (pauvreté, racisme, handicap, etc.) en jouant le rôle de mécanisme de défense. Le rire peut également apparaître dans la dévalorisation d’autrui. En effet, le rire agressif peut être provocateur et crée des préjudices envers les personnes concernées. Comme mentionné précédemment, le rire provient d’un raisonnement se traduisant, notamment, au travers de jeux de mots. C’est le rire cérébral qui assure cette fonction. Le rire social, quant à lui, recherche la supériorité sur les autres au moyen de critiques. Pour terminer, les rires pathologiques se caractérisent par leur survenance dans des situations inappropriées. Ils sont, pour la plupart, désagréables pour l’entourage et ne sont pas contagieux. Les critères des rires pathologiques sont les suivants : le fou rire incontrôlé, le rire en désaccord avec le contexte, le rire dissocié ou encore le rire sans tonalité affective (mimiques). Nous les trouvons, la plupart du temps, chez les personnes atteintes de maladies psychiatriques. Il en existe quatre catégories principales. Le rire schizophrène, tout d’abord, qui est totalement inadapté à la situation et se caractérise par le fait que le sujet ne l’explique pas. Il est intense, d’une certaine durée et n’est pas contagieux. Le rire maniaque, quant à lui, se retrouve dans la maladie bipolaire. Il se caractérise par une euphorie provoquant une ininterruption du rire, ce qui engendre la.

(34) 26. gêne d’autrui. Le rire paranoïaque, ensuite, est rare et se manifeste par un ricanement ayant pour but de se moquer de l’autre. Le sujet concerné n’explique pas son rire car il estime que la personne en face de lui le comprend. Pour terminer, le rire hystérique se traduit par une exagération du domaine psychique et affectif. Il apparaît comme un moyen de défense contre des idées déplaisantes et se manifeste lors d’excitation intense (Bellenger, 2011 ; Cosseron, 2009). Suite à nos différentes recherches, nous observons que le rire est bénéfique pour la santé et peut être utilisé comme une intervention de soins auprès de personnes aussi bien malades qu’en santé. Il nous paraît donc intéressant de relever trois interventions de soins reposant sur le principe du rire : le yoga du rire, la rigologie et les clowns thérapeutiques. Le yoga du rire se déroule lors d’une séance de groupe. Nous avons participé à l’une d’elle et avons échangé avec les animateurs. Nous leur avons transmis un questionnaire général sur le yoga du rire. Les informations suivantes sont tirées des réponses reçues par l’intermédiaire ce dernier, qui se trouve dans les appendices (appendice A). La thérapie du yoga du rire a été créée en Inde par le médecin généraliste Madan Kataria et sa femme, Madhuri Kataria, professeure de yoga. Elle permet d’apprendre, au travers d’exercices tirés du yoga, à stimuler la capacité à rire et à nous relaxer. Pratiquer le yoga du rire permet également d’augmenter les capacités intellectuelles et l’immunité, d’améliorer l’humeur, de diminuer les douleurs et, pour finir, de provoquer des effets positifs sur le réseau social..

(35) 27. La deuxième intervention de soins reposant sur le principe du rire que nous présentons dans ce travail est la rigologie. Elle a été développée par Corinne Cosseron en 2002. Il s’agit d’une thérapie permettant de développer la joie de vivre grâce à différentes techniques touchant quatre domaines. Le mental, correspondant au premier domaine, s’appuie sur la psychologie positive, les neurosciences, ainsi que les études scientifiques démontrant les bénéfices du rire sur la santé. Le second domaine, correspondant au corps, utilise notamment le yoga du rire, la sophrologie, la musique, la danse, le théâtre, etc. Le troisième domaine touche aux émotions s’intéressant notamment à la place du rire et de la joie parmi les émotions. Le dernier domaine se rapporte à la spiritualité qui se développe grâce à la méditation, l’estime de soi, la pratique de l’optimisme ou encore l’humour bienveillant. La rigologie est une technique ludique s’appuyant sur les forces et non sur les faiblesses de la personne. Elle s’adresse aussi bien à des patients qu’à des professionnels de toutes disciplines (C. Cosseron, 2002). La troisième intervention repose sur le travail des clowns thérapeutiques auprès de diverses populations malades. Plusieurs associations suisses existent. Nous leur avons envoyé deux questionnaires relatifs à l’humour dans les soins. Les informations suivantes sont tirées des réponses d’un questionnaire et d’un dossier d’informations. La fondation Théodora, fondée en 1993, a pour objectif de soulager, par le biais du rire et de ses effets, des enfants hospitalisés ou en institutions spécialisées. Elle organise des visites de professionnels appelés docteurs Rêves. Ils travaillent le plus souvent dans.

(36) 28. des milieux hospitaliers en collaboration avec l’équipe soignante. Le CareClowns® est un groupe fondé en 2013 par le directeur d’HumorCare©, Conseil de l’humour des soins en Suisse. Cette société forme des professionnels de santé qui souhaitent intégrer l’humour dans leurs pratiques et dans l’institution dans laquelle ils travaillent. Ils deviennent des clowns professionnels, formés et certifiés par HumorCare©. Ils ont pour but de transmettre de la joie et du bonheur aux personnes âgées, aux personnes atteintes d’handicaps ou de démences. Le questionnaire se trouve dans les appendices (appendice B) (HumorCare Schweiz).. 2.3.3 La dépression Afin de définir le concept de la dépression, nous nous sommes rendues sur le site de l’OMS qui définit celle-ci comme telle : La dépression est une affection courante dans le monde qui concerne 350 millions de personnes selon les estimations. Elle diffère des sautes d’humeur habituelles et des réactions émotionnelles passagères face aux problèmes du quotidien. Quand elle perdure et que son intensité est modérée ou sévère, la dépression peut devenir une maladie grave. Elle peut entraîner une grande souffrance, altérer la vie professionnelle, scolaire et familiale de la personne concernée. Dans le pire des cas, la dépression peut conduire au suicide (« OMS | La dépression », 2017). Un trouble dépressif se manifeste dès que l’individu ressent un sentiment de tristesse qui l’habite plus ou moins toute la journée, tous les jours et ce, depuis au moins deux semaines..

(37) 29. Il est important à ce stade de faire la différence entre la déprime et la dépression. En effet, la déprime se manifeste par une période de tristesse passagère et un manque d’énergie suite à un événement déclencheur. Elle est d’une intensité moins prononcée que la dépression (Soumaille, Bondolfi, & Bertschy, 2012). Dans la société actuelle, nous remarquons une augmentation probante des maladies mentales. Elle s’explique par des pressions sociétales qui induisent des souffrances psychologiques chez les individus. La dépression est la pathologie mentale la plus fréquente. Selon l’OMS, dès 2020 la dépression atteindra le deuxième rang mondial des pathologies les plus fréquentes, puis la première place d’ici 2030. Le taux de prévalence de celleci ne cesse d’augmenter depuis les années 70 (le taux de prévalence est le nombre de malades à un moment donné divisé par l’effectif de la population totale). Celui-ci dépend de plusieurs facteurs sociodémographiques tels que le sexe, l’âge et le statut marital. En effet, les femmes seraient deux fois plus touchées par la maladie. Le pic de prévalence se situe entre 25 et 44 ans. Les personnes séparées et/ou divorcées présentent un risque plus élevé. Pour conclure, les critères tels que les différences ethniques, les religions et le lieu d’habitation n’influent en rien sur le taux de prévalence (AlgrantiFildier, Garnier, Moulias, Naudet, & Massé, 2010 ; Prudhomme, Jeanmougin, Duffet, & Impr. Chirat, 2009). On distingue des causes diverses à l’apparition d’un état dépressif pouvant altérer l’humeur, provoquer une tristesse et parfois même une.

(38) 30. douleur morale. Les causes de la dépression sont regroupées sous ces différents items. Tout d’abord, les facteurs extérieurs tels qu’un deuil, des problèmes financiers, une rupture, un échec professionnel, un surmenage, un épuisement, ou encore des traumatismes psychologiques. Deuxièmement, les atteintes somatiques correspondent à toutes pathologies en fonction de leur gravité et de leur chronicité, comme, par exemple, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaque ou encore la polyarthrite rhumatoïde, qui peuvent engendrer un état dépressif. L’accouchement correspond à un nouvel item comprenant la dépression postpartum ou le baby blues. L’âge, tel que l’âge avancé, entraîne une diminution des capacités physiques et psychologiques. engendrant. une. perte. d’autonomie.. Les. affections. psychiatriques telles que la schizophrénie, les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles borderline forment le cinquième item. Enfin, les atteintes iatrogènes telles que la dépression induite par des traitements médicamenteux. peuvent. potentiellement. mener. à. une. dépression. (Perlemuter, Quevauvilliers, Perlemuter, Amar, & Aubert, 2007). Les facteurs de risques tels que la génétique, les antécédents personnels, les blessures de l’enfance, les événements stressants (décès, chômage), les problèmes professionnels, l’isolement social, les maladies physiques et psychiques (troubles anxieux, phobies sociales, tocs, dépendances) et la mauvaise estime de soi peuvent engendrer un état dépressif. En effet, ces facteurs modifient le comportement de l’individu en influençant l’humeur du.

(39) 31. sujet. Ce changement se caractérise par de la tristesse, de la morosité, du stress, de l’anxiété, une baisse de l’estime de soi, etc. Nous distinguons trois principales catégories de symptômes : le symptôme mental, tout d’abord, qui correspond à l’humeur dépressive. Celleci se caractérise par une douleur morale, un émoussement affectif, une instabilité des affects et des idées suicidaires. Viennent ensuite les symptômes. psychomoteurs. qui. correspondent. à. l’inhibition. et. se. caractérisent par un versant psychique. Ils comprennent un ralentissement des capacités intellectuelles ainsi que des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire. Ils se caractérisent également par un versant moteur se manifestant par un isolement, des capacités motrices ralenties, une négligence corporelle et un faciès figé. Pour finir, les symptômes somatiques comprennent les troubles du sommeil (insomnies ou hypersomnies), les troubles alimentaires (anorexie ou boulimie), les troubles sexuels (impuissance, diminution de la libido), des angoisses et des conduites suicidaires (toxicomanie, alcool, excès de vitesse au volant). Afin de classifier les maladies psychiatriques, deux outils prédominent dans le domaine de la santé mentale, à savoir le DSM-IV (Manuel diagnostic et statistique des maladies mentales) (American Psychiatric Association, 2000) et la CIM-10 (Classification Internationale des Maladies) (Organisation mondiale de la santé, 1992), qui diagnostiquent la dépression selon certains critères spécifiques. Un des premiers éléments est une humeur dépressive durable ainsi qu’une irritabilité. La diminution ou l’augmentation de l’appétit.

(40) 32. ou du poids et la fatigue associée à une perte d’énergie quotidienne sont deux éléments observables dans ce type de pathologie. D’autres éléments notables, comme la diminution d’intérêt pour toutes (ou presque toutes) les activités, et un sentiment de dévalorisation, de culpabilité excessive ou inappropriée, permettent le diagnostic de la dépression. De plus, les insomnies ou les hypersomnies quotidiennes, ainsi qu’une diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer, permettent également de poser le diagnostic. Pour finir, une agitation ou un ralentissement psychomoteur quotidien et des pensées de mort, des idées suicidaires récurrentes, sont des comportements permettant de déterminer si la personne est atteinte de dépression. Ces symptômes entraînent des difficultés tant au niveau social que. professionnel. ainsi. qu’une. souffrance. cliniquement. significative. (Perlemuter et al., 2007). De plus, le DSM-IV différencie les troubles dépressifs avec épisodes dépressifs majeurs des troubles dépressifs sans épisodes dépressifs majeurs. Les troubles dépressifs unipolaires (troubles du comportement ne comprenant qu’une symptomatologie dépressive et non maniaque) ainsi que bipolaires (troubles maniaco-dépressifs) sont considérés comme faisant partie de la première catégorie. Les troubles dysthymiques (troubles dépressifs unipolaires moins intenses) ainsi que cyclothymiques (troubles dépressifs bipolaires moins intenses) font, eux, partie de la deuxième catégorie. La classification de l’EDM (épisode dépressif majeur) selon la CIM-10 se base sur le nombre de symptômes présents afin de diagnostiquer la sévérité.

(41) 33. de la pathologie. En effet, la présence de deux symptômes correspond à un épisode dépressif léger, l’existence de six symptômes correspond quant à elle à un épisode dépressif moyen. Pour finir, la présence de huit symptômes se rapporte à un épisode dépressif sévère. Selon la CIM-10, l’EDM regroupe un grand nombre de symptômes : une humeur dépressive, de la tristesse, une perte d’intérêt, une fatigue, une perte d’énergie, des troubles de l’appétit (perte ou prise de poids), des troubles du sommeil (perte ou augmentation du sommeil), une agitation ou un ralentissement psychomoteur, un sentiment d’infériorité, une perte de l’estime de soi, un sentiment de culpabilité inapproprié, une difficulté à la concentration, ou encore des idées noires, des pensées de mort, un comportement suicidaire. Une fois la dépression classifiée, deux échelles nous permettent d’évaluer cette pathologie : l’échelle d’Hamilton (Hamilton, 1960) utilisée par les professionnels de la santé, et l’inventaire de Beck (Beck, Rush, Shaw, & Emery, 1979) comprenant une autoévaluation réalisée par le patient. L’échelle d’Hamilton permet d’évaluer l’évolution des symptômes de la dépression lors du traitement (psychothérapeutique, médicamenteux). L’OFS (Office Fédérale de la Statistique) démontre que dans 56% des suicides en Suisse, les personnes étaient atteintes de dépression (OFS, 2016). Il est donc prouvé que tout épisode dépressif peut engendrer, à un moment ou un autre, un risque suicidaire. De plus, en Suisse, les hommes parviennent majoritairement à mettre fin à leurs jours contrairement aux femmes qui, elles, font plus de tentatives n’aboutissant pas à la mort. Ce.

(42) 34. phénomène peut être notamment expliqué par le fait que les hommes utilisent des moyens plus radicaux que les femmes tels que la pendaison, les armes à feu et les pesticides (OFS, 2016). Afin de diagnostiquer le risque suicidaire chez une personne, nos compétences en tant qu’infirmière nous permettent, durant un entretien, d’utiliser un outil d’évaluation comprenant les critères suivants : le Risque, l’Urgence et la Dangerosité (RUD) (Shea, 2008). En ce qui concerne la thérapeutique de la dépression, elle repose sur l’évaluation de la gravité de la dépression, du risque suicidaire, du contexte de la dépression, de l’état somatique et de l’entourage socio-familial, mais également sur diverses approches. Une des thérapeutiques à appliquer est l’hospitalisation. Elle dépendra de la gravité de l’épisode dépressif (existence d’idées. suicidaires,. angoisses,. souffrance. morale. et. état. dépressif. symptomatique d’une autre affection somatique comme la schizophrénie ou la maladie de Parkinson), des antécédents (tentative suicidaire ou mort par suicide dans le contexte familial), de la résistance aux antidépresseurs ou de l’intolérance aux effets secondaire, et des risques de mauvaise compliance aux traitements. L’hospitalisation se fait également en fonction de l’environnement (isolement affectif, difficulté professionnelle et/ou familiale). D’un point de vue purement pharmacologique, la dépression est corrélée à un déficit fonctionnel de différents neurotransmetteurs qui permettent la transmission chimique des informations entre les neurones. Ceux-ci sont essentiellement la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. Les.

(43) 35. antidépresseurs agissent donc en augmentant la concentration de ces molécules dans la fente synaptique, lieu de communication entre deux neurones. Deux mécanismes d’action principaux permettent d’obtenir ce résultat. Le premier est le blocage des enzymes monoamine-oxydases se trouvant dans la fente synaptique, qui ont pour fonction de métaboliser les neurotransmetteurs. Le deuxième est le blocage de la recapture des neurotransmetteurs par la cellule présynaptique. Dans les deux cas, l’augmentation de la concentration de neurotransmetteurs dans la fente synaptique induit une amplification des transmissions physiologiques lorsque ces voies sont activées. La classification des antidépresseurs varie selon les critères et les sources. Généralement, quatre classes d’antidépresseurs peuvent être distinguées. La première classe se nomme les antidépresseurs imipraminiques. Ils inhibent la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline par le neurone présynaptique. La deuxième classe s’intitule les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO). Ils inhibent la monoamine oxydase, induisant une réduction du métabolisme de la noradrénaline, de la dopamine et de la sérotonine. Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa) forment la troisième classe. Ils inhibent à la fois la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine constituent la dernière classe. Ils inhibent la recapture de la sérotonine. Le choix du traitement se fait en fonction de la symptomatologie dépressive, des effets secondaires des.

(44) 36. antidépresseurs, des contre-indications (Algranti-Fildier et al., 2010 ; Prudhomme et al., 2009 ; Talbert, Willoquet, & Gervais, 2012). Il est important de mentionner qu’il est nécessaire d’associer une thérapie médicamenteuse à une psychothérapie afin d’obtenir une prise en soins globale et individualisée. Le traitement psychothérapeutique contient de multiples techniques et le choix de celles-ci dépend de plusieurs facteurs tels que l’âge, la structure de la personnalité ou encore le degré de dépression. Il existe trois psychothérapies : tout d’abord la thérapie cognitivo-comportementale qui permet de diminuer les sentiments d’autodévalorisation, ainsi que les éléments de l’environnement jugés négativement par le patient. Pour ce faire, le thérapeute préconisera des activités adaptées aux besoins du patient. Ensuite, la thérapie interpersonnelle se base sur la résolution des causes de la dépression telles que les problèmes relationnels par le biais de jeux de rôles et de conseils de communication. Pour finir, la psychanalyse et ses dérivés permettent d’aider le patient à modifier son comportement ou à l’accompagner dans son processus de reconstruction psychique (Prudhomme et al., 2009). Une autre thérapie alternative utilisée dans. les. traitements. de. la. dépression. est. la. sismothérapie. ou. électroconvulsivothérapie. Elle utilise un courant électrique faible et dirigé au niveau du système nerveux central. Cette technique permet de créer, de manière. artificielle, une. convulsion tonico-clonique. (crise. épileptique. comprennent une phase caractérisée par des contractions et une seconde par des spasmes). Cette intervention se déroule sous anesthésie générale et.

(45) 37. est utilisée lors d’une dépression grave et lorsque les patients ne réagissent plus aux traitements médicamenteux habituels (Prudhomme et al., 2009). Afin d’assurer une prise en soins optimale et de qualité, le suivi de la dépression requiert une démarche holistique et pluridisciplinaire. En effet, celle-ci nécessite l’aide de plusieurs professionnels de santé tels que les médecins, les psychiatres, les psychologues, l’équipe des soins à domicile, l’aumônier, etc. L’équipe soignante se charge de transmettre les éléments significatifs au reste de l’équipe. L’équipe infirmière joue un rôle central dans le processus thérapeutique chez une personne atteinte de dépression. En effet, en collaboration avec le patient et l’équipe pluridisciplinaire, elle met en place. des. objectifs. spécifiques. à. la. situation.. Comme. mentionné. précédemment, la prise en soins d’un patient atteint de dépression doit être globale. Par conséquent, l’infirmière exerce dans plusieurs domaines d’action. L’un d’entre eux est le soin relationnel. Il a pour but d’établir une relation de confiance, d’évaluer et de pallier la répercussion de la dépression sur les différents besoins fondamentaux, de soutenir les proches, de préparer le patient à un retour à domicile et d’assurer la continuité des soins infirmiers ainsi que le suivi de la prise en soins. Le second domaine d’action correspond aux soins techniques comprenant l’administration de médicaments ainsi que les surveillances de leurs effets attendus et indésirables. Le rôle de l’infirmière s’exerce également au niveau des surveillances, qui ont pour but de prévenir et d’évaluer les risques suicidaires à l’aide de l’un outil RUD, d’évaluer le degré d’anxiété et de surveiller l’évolution des symptômes à.

(46) 38. l’aide de l’échelle d’Hamilton. Les soins sociothérapeutiques constituent un nouveau domaine d’action incluant la participation des patients, notamment à des activités créatives qui favorisent les interactions sociales, ainsi que le soutien des proches. Pour terminer, les soins éducatifs ont pour but d’éviter les risques de rechute particulièrement suite à un arrêt du traitement médicamenteux ou psychothérapeutique. Ils préconisent une reprise des activités de la vie quotidienne comme le retour progressif dans le monde du travail. Il est également nécessaire d’apprendre à la personne à reconnaitre les signes précurseurs d’une rechute (Algranti-Fildier et al., 2010).. 2.3.4 La qualité de vie La qualité de vie est un concept multidimensionnel de par les différentes notions qui le définissent. En effet, les notions d’origines philosophiques (le bonheur),. économiques. (le. bien-être. matériel),. psychologiques. et. sociologiques (bien-être subjectif à chacun), médicales (la santé physique) et psychiatriques (la santé mentale) font de ce concept un terme polysémique (Bruchon-Schweitzer, Boujut, & Quintard, 2014). L’OMS (1994) définit la qualité de vie comme : « La perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa.

(47) 39. relation avec les spécificités de son environnement » (OMS, 1994 ; dans Formarier M., 2012). Comme mentionné précédemment, le concept de qualité de vie est défini, notamment, par le bien-être subjectif d’origine psychologique. Au vu de notre thématique, nous choisissons de définir la qualité de vie au travers de ce domaine. Selon l’OMS, le domaine psychologique de la qualité de vie est divisé en cinq catégories comprenant les affects positifs, les affects négatifs (dont fait partie la dépression), l’estime de soi, les capacités cognitives ainsi que l’image du corps et l’apparence perçue (BruchonSchweitzer et al., 2014). L’évaluation de la qualité de vie se fait au travers de questionnaires portant sur l’estime de soi, ainsi que sur la satisfaction de son image corporelle. De plus, il existe deux types d’échelle permettant d’évaluer la qualité de vie, à savoir l’échelle générique et l’échelle spécifique. Les échelles génériques, au vu de leurs items généraux, s’appliquent à un grand nombre de groupes différents les uns des autres. L’échelle spécifique, due à ses items sélectifs, s’applique quant à elle à des groupes spécifiques de personnes tels que des personnes âgées, des patients atteints du cancer ou encore des enfants. Nous relevons trois types de questionnaires appartenant aux mesures génériques. Le premier est intitulé EQ-5D (European Quality of. Life Instruments). Il est composé de cinq items concernant l’état de santé mental des personnes (mobilité, prendre soin de soi, activités quotidiennes, douleur, dépression-anxiété). Ils s’évaluent sur une échelle allant de 0 à 100..

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