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2.3 Revue exploratoire de la littérature

2.3.2 Le rire dans les soins

thérapeutique (Patenaude & Hamelin Brabant, 2006). L’humour permet à l’infirmière de mettre en évidence les ressources et le fonctionnement psychologique du patient (Giloux et al., 2016).

2.3.2 Le rire dans les soins

Le rire est universel, intemporel, et il est lié à la manière personnelle de voir le monde. En effet le rire, tout comme l’humour, dépend de nombreux facteurs environnementaux tels que le pays, la culture, l’éducation, le milieu social et de facteurs personnels tels que le vécu, les valeurs, le sexe, etc.

Les vertus du rire sur la santé sont connues depuis l’Antiquité. En effet, les médecins le conseillaient afin de fortifier les poumons et l’organisme (Bellenger, 2011).

Depuis le 20ème siècle, de nombreuses recherches ont été menées afin de prouver les bienfaits de l’utilisation du rire sur la santé. Elles nous permettent aujourd’hui d’affirmer que le rire a de réels effets sur le système cardio-respiratoire, nerveux, immunitaire, musculo-squelettique, digestif, etc. En effet, pour ce qui est du système cardio-respiratoire, rire augmente par trois les échanges gazeux, ce qui facilite l’élimination du CO2. De manière générale, les alvéoles pulmonaires éliminent 10% de la teneur en lipides dans le sang. Ainsi, l’augmentation des échanges gazeux provoquée par le rire diminue le dépôt de cholestérol au niveau des artères. Le rire réduit également les crises d’asthme par le biais du système parasympathique qui

permet le relâchement des muscles bronchiques (Bellenger, 2011). Il favorise aussi la diminution de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque et occasionne une dilatation des artères. Au niveau du système nerveux, le rire a une influence, à court et à long terme, sur la douleur. En effet, il détourne l’attention, relâche la tension musculaire à l’origine de nombreux maux et permet de modifier la perception de la douleur au travers d’une attitude plus positive (C. Cosseron, 2009). Par une baisse générale de la tension interne (Bellenger, 2011), il améliore également le sommeil en réduisant les insomnies. Au niveau du système immunitaire, le rire permet l’augmentation des anticorps (immunoglobulines A) par les lymphocytes T (C. Cosseron, 2009). Au niveau du système musculosquelettique, le rire permet un relâchement de la musculature en générale. Par exemple, lors d’un fou rire, le sphincter de l’urètre se relâche et peut provoquer une fuite urinaire dans certains cas. Ce phénomène engendre également un relâchement au niveau du canal lacrymal favorisant ainsi l’apparition des larmes (Bellenger, 2011). De plus, le rire participe activement au niveau du système musculosquelettique en sollicitant plus de quatre cents muscles. Au niveau du système digestif, le rire facilite une digestion plus complète. En effet, dans un premier temps, sous l’effet du système sympathique, il favorise le péristaltisme des intestins grâce à la contraction des muscles abdominaux et permet ainsi de diminuer la constipation. Il provoque également l’augmentation de la sécrétion des sucs digestifs au niveau de l’estomac, ce qui amène à une digestion plus rapide. Dans un deuxième temps

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rire), par le biais du système parasympathique, les fibres lisses musculaires se détendent, permettant ainsi le relâchement du tube digestif. Les mouvements du diaphragme présents lors du rire vont agir au niveau du foie et favoriser la sécrétion des sucs biliaires. Cette activité favorise également la régularisation des sucs pancréatiques, notamment l’insuline (Bellenger, 2011 ; Cosseron, 2009).

Au niveau anatomique, le stimulus (tactile, auditif, visuel ou taxique) engendrant le rire influe sur le cortex frontal considéré comme étant le centre du rire. Après l’analyse du stimulus provoqué par le rire, l’information est redirigée vers le système limbique, siège des émotions. Ce dernier déclenche la libération des influx nerveux qui, par le biais du système nerveux sensori-moteur, provoque les mimiques du rire (Bellenger, 2011). Le reflexe du rire libère principalement des endorphines (opiacées naturelles très abondantes dans le système limbique, réduisant la douleur par inhibition de la substance P considérée comme l’hormone de la douleur). Il sécrète également de la dopamine (hormone procurant une sensation de bien-être), de la sérotonine (neurotransmetteur sécrété dans le système limbique et intervenant dans le sommeil, l’appétit, les nausées, la migraine et la régulation de l’humeur). De plus, il libère de la noradrénaline (sécrétée également dans le système limbique et procurant une sensation de bien-être), du GABA (acide gamma-aminobutyrique, inhibiteur général au niveau de l’encéphale) et, pour finir, de l’acétylcholine (qui agit sur le système nerveux central au niveau de la mémoire et de l’apprentissage, ainsi que sur

le système nerveux autonome au niveau de l’activité musculaire et des fonctions végétatives) (Marieb et al., 2013).

Selon Henri Bergson, philosophe français, « ce qui nous fait rire est l’introduction de quelque chose de mécanique dans le vivant », c’est-à-dire une rupture de la nature, de la routine. Le rire résulte de trois faits fondamentaux : le premier est que le rire est propre à l’Homme. En effet, la raison pour laquelle un être humain rie d’un animal, par exemple, est due au renvoi de l’image, d’une attitude ou d’une expression humaine. Le second fait nécessite l’éloignement de toutes émotions afin de parvenir à se montrer indifférent à l’autre. Ce comportement permet donc au comique de se manifester dans la situation. Le dernier fait est que le rire a besoin d’être partagé. En effet, il est un moyen de communication qui facilite les liens sociaux et aide dans l’acception de soi et des autres (Bergson, Grojnowski, Scepi, & Miquel, 2013).

Suite à nos recherches, nous avons identifié quatre principaux types de rires. Premièrement, le rire conversationnel, qui apparaît lors de discussion et sert à ponctuer une phrase. Deuxièmement, le rire nerveux, se manifestant par une accumulation de tension se relâchant afin d’éviter la panique. Troisièmement, le rire jaune, correspondant à un rire forcé se présentant dans des situations engendrant un malaise. Et enfin, le rire contagieux, qui se manifeste et se transmet dans un groupe de plusieurs personnes. Il est dû aux neurones appelés neurones miroirs.

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Selon Bellenger (2011), il existe plusieurs fonctions du rire. L’une des principales d’entre elles est le maintien de l’équilibre mental qui permet une cohésion sociale. Cette fonction est assurée par le rire régulateur. Le rire défensif, quant à lui, permet de réagir à des thèmes tabous (pauvreté, racisme, handicap, etc.) en jouant le rôle de mécanisme de défense. Le rire peut également apparaître dans la dévalorisation d’autrui. En effet, le rire agressif peut être provocateur et crée des préjudices envers les personnes concernées.

Comme mentionné précédemment, le rire provient d’un raisonnement se traduisant, notamment, au travers de jeux de mots. C’est le rire cérébral qui assure cette fonction. Le rire social, quant à lui, recherche la supériorité sur les autres au moyen de critiques. Pour terminer, les rires pathologiques se caractérisent par leur survenance dans des situations inappropriées. Ils sont, pour la plupart, désagréables pour l’entourage et ne sont pas contagieux. Les critères des rires pathologiques sont les suivants : le fou rire incontrôlé, le rire en désaccord avec le contexte, le rire dissocié ou encore le rire sans tonalité affective (mimiques). Nous les trouvons, la plupart du temps, chez les personnes atteintes de maladies psychiatriques. Il en existe quatre catégories principales. Le rire schizophrène, tout d’abord, qui est totalement inadapté à la situation et se caractérise par le fait que le sujet ne l’explique pas. Il est intense, d’une certaine durée et n’est pas contagieux. Le rire maniaque, quant à lui, se retrouve dans la maladie bipolaire. Il se caractérise par une euphorie provoquant une ininterruption du rire, ce qui engendre la

gêne d’autrui. Le rire paranoïaque, ensuite, est rare et se manifeste par un ricanement ayant pour but de se moquer de l’autre. Le sujet concerné n’explique pas son rire car il estime que la personne en face de lui le comprend. Pour terminer, le rire hystérique se traduit par une exagération du domaine psychique et affectif. Il apparaît comme un moyen de défense contre des idées déplaisantes et se manifeste lors d’excitation intense (Bellenger, 2011 ; Cosseron, 2009).

Suite à nos différentes recherches, nous observons que le rire est bénéfique pour la santé et peut être utilisé comme une intervention de soins auprès de personnes aussi bien malades qu’en santé. Il nous paraît donc intéressant de relever trois interventions de soins reposant sur le principe du rire : le yoga du rire, la rigologie et les clowns thérapeutiques.

Le yoga du rire se déroule lors d’une séance de groupe. Nous avons participé à l’une d’elle et avons échangé avec les animateurs. Nous leur avons transmis un questionnaire général sur le yoga du rire. Les informations suivantes sont tirées des réponses reçues par l’intermédiaire ce dernier, qui se trouve dans les appendices (appendice A). La thérapie du yoga du rire a été créée en Inde par le médecin généraliste Madan Kataria et sa femme, Madhuri Kataria, professeure de yoga. Elle permet d’apprendre, au travers d’exercices tirés du yoga, à stimuler la capacité à rire et à nous relaxer. Pratiquer le yoga du rire permet également d’augmenter les capacités intellectuelles et l’immunité, d’améliorer l’humeur, de diminuer les douleurs et, pour finir, de provoquer des effets positifs sur le réseau social.

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La deuxième intervention de soins reposant sur le principe du rire que nous présentons dans ce travail est la rigologie. Elle a été développée par Corinne Cosseron en 2002. Il s’agit d’une thérapie permettant de développer la joie de vivre grâce à différentes techniques touchant quatre domaines. Le mental, correspondant au premier domaine, s’appuie sur la psychologie positive, les neurosciences, ainsi que les études scientifiques démontrant les bénéfices du rire sur la santé. Le second domaine, correspondant au corps, utilise notamment le yoga du rire, la sophrologie, la musique, la danse, le théâtre, etc. Le troisième domaine touche aux émotions s’intéressant notamment à la place du rire et de la joie parmi les émotions. Le dernier domaine se rapporte à la spiritualité qui se développe grâce à la méditation, l’estime de soi, la pratique de l’optimisme ou encore l’humour bienveillant. La rigologie est une technique ludique s’appuyant sur les forces et non sur les faiblesses de la personne. Elle s’adresse aussi bien à des patients qu’à des professionnels de toutes disciplines (C. Cosseron, 2002).

La troisième intervention repose sur le travail des clowns thérapeutiques auprès de diverses populations malades. Plusieurs associations suisses existent. Nous leur avons envoyé deux questionnaires relatifs à l’humour dans les soins. Les informations suivantes sont tirées des réponses d’un questionnaire et d’un dossier d’informations. La fondation Théodora, fondée en 1993, a pour objectif de soulager, par le biais du rire et de ses effets, des enfants hospitalisés ou en institutions spécialisées. Elle organise des visites de professionnels appelés docteurs Rêves. Ils travaillent le plus souvent dans

des milieux hospitaliers en collaboration avec l’équipe soignante. Le CareClowns® est un groupe fondé en 2013 par le directeur d’HumorCare©, Conseil de l’humour des soins en Suisse. Cette société forme des professionnels de santé qui souhaitent intégrer l’humour dans leurs pratiques et dans l’institution dans laquelle ils travaillent. Ils deviennent des clowns professionnels, formés et certifiés par HumorCare©. Ils ont pour but de transmettre de la joie et du bonheur aux personnes âgées, aux personnes atteintes d’handicaps ou de démences. Le questionnaire se trouve dans les appendices (appendice B) (HumorCare Schweiz).

2.3.3 La dépression

Afin de définir le concept de la dépression, nous nous sommes rendues sur le site de l’OMS qui définit celle-ci comme telle :

La dépression est une affection courante dans le monde qui concerne 350 millions de personnes selon les estimations. Elle diffère des sautes d’humeur habituelles et des réactions émotionnelles passagères face aux problèmes du quotidien. Quand elle perdure et que son intensité est modérée ou sévère, la dépression peut devenir une maladie grave. Elle peut entraîner une grande souffrance, altérer la vie professionnelle, scolaire et familiale de la personne concernée. Dans le pire des cas, la dépression peut conduire au suicide (« OMS | La dépression », 2017). Un trouble dépressif se manifeste dès que l’individu ressent un sentiment de tristesse qui l’habite plus ou moins toute la journée, tous les jours et ce, depuis au moins deux semaines.

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Il est important à ce stade de faire la différence entre la déprime et la dépression. En effet, la déprime se manifeste par une période de tristesse passagère et un manque d’énergie suite à un événement déclencheur. Elle est d’une intensité moins prononcée que la dépression (Soumaille, Bondolfi, & Bertschy, 2012).

Dans la société actuelle, nous remarquons une augmentation probante des maladies mentales. Elle s’explique par des pressions sociétales qui induisent des souffrances psychologiques chez les individus. La dépression est la pathologie mentale la plus fréquente. Selon l’OMS, dès 2020 la dépression atteindra le deuxième rang mondial des pathologies les plus fréquentes, puis la première place d’ici 2030. Le taux de prévalence de celle-ci ne cesse d’augmenter depuis les années 70 (le taux de prévalence est le nombre de malades à un moment donné divisé par l’effectif de la population totale). Celui-ci dépend de plusieurs facteurs sociodémographiques tels que le sexe, l’âge et le statut marital. En effet, les femmes seraient deux fois plus touchées par la maladie. Le pic de prévalence se situe entre 25 et 44 ans. Les personnes séparées et/ou divorcées présentent un risque plus élevé. Pour conclure, les critères tels que les différences ethniques, les religions et le lieu d’habitation n’influent en rien sur le taux de prévalence (Algranti-Fildier, Garnier, Moulias, Naudet, & Massé, 2010 ; Prudhomme, Jeanmougin, Duffet, & Impr. Chirat, 2009).

On distingue des causes diverses à l’apparition d’un état dépressif pouvant altérer l’humeur, provoquer une tristesse et parfois même une

douleur morale. Les causes de la dépression sont regroupées sous ces différents items. Tout d’abord, les facteurs extérieurs tels qu’un deuil, des problèmes financiers, une rupture, un échec professionnel, un surmenage, un épuisement, ou encore des traumatismes psychologiques. Deuxièmement, les atteintes somatiques correspondent à toutes pathologies en fonction de leur gravité et de leur chronicité, comme, par exemple, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaque ou encore la polyarthrite rhumatoïde, qui peuvent engendrer un état dépressif. L’accouchement correspond à un nouvel item comprenant la dépression postpartum ou le baby blues. L’âge, tel que l’âge avancé, entraîne une diminution des capacités physiques et psychologiques engendrant une perte d’autonomie. Les affections psychiatriques telles que la schizophrénie, les troubles obsessionnels compulsifs et les troubles borderline forment le cinquième item. Enfin, les atteintes iatrogènes telles que la dépression induite par des traitements médicamenteux peuvent potentiellement mener à une dépression (Perlemuter, Quevauvilliers, Perlemuter, Amar, & Aubert, 2007).

Les facteurs de risques tels que la génétique, les antécédents personnels, les blessures de l’enfance, les événements stressants (décès, chômage), les problèmes professionnels, l’isolement social, les maladies physiques et psychiques (troubles anxieux, phobies sociales, tocs, dépendances) et la mauvaise estime de soi peuvent engendrer un état dépressif. En effet, ces facteurs modifient le comportement de l’individu en influençant l’humeur du

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sujet. Ce changement se caractérise par de la tristesse, de la morosité, du stress, de l’anxiété, une baisse de l’estime de soi, etc.

Nous distinguons trois principales catégories de symptômes : le symptôme mental, tout d’abord, qui correspond à l’humeur dépressive. Celle-ci se caractérise par une douleur morale, un émoussement affectif, une instabilité des affects et des idées suicidaires. Viennent ensuite les symptômes psychomoteurs qui correspondent à l’inhibition et se caractérisent par un versant psychique. Ils comprennent un ralentissement des capacités intellectuelles ainsi que des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire. Ils se caractérisent également par un versant moteur se manifestant par un isolement, des capacités motrices ralenties, une négligence corporelle et un faciès figé. Pour finir, les symptômes somatiques comprennent les troubles du sommeil (insomnies ou hypersomnies), les troubles alimentaires (anorexie ou boulimie), les troubles sexuels (impuissance, diminution de la libido), des angoisses et des conduites suicidaires (toxicomanie, alcool, excès de vitesse au volant).

Afin de classifier les maladies psychiatriques, deux outils prédominent dans le domaine de la santé mentale, à savoir le DSM-IV (Manuel diagnostic et statistique des maladies mentales) (American Psychiatric Association, 2000) et la CIM-10 (Classification Internationale des Maladies) (Organisation mondiale de la santé, 1992), qui diagnostiquent la dépression selon certains critères spécifiques. Un des premiers éléments est une humeur dépressive durable ainsi qu’une irritabilité. La diminution ou l’augmentation de l’appétit

ou du poids et la fatigue associée à une perte d’énergie quotidienne sont deux éléments observables dans ce type de pathologie. D’autres éléments notables, comme la diminution d’intérêt pour toutes (ou presque toutes) les activités, et un sentiment de dévalorisation, de culpabilité excessive ou inappropriée, permettent le diagnostic de la dépression. De plus, les insomnies ou les hypersomnies quotidiennes, ainsi qu’une diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer, permettent également de poser le diagnostic. Pour finir, une agitation ou un ralentissement psychomoteur quotidien et des pensées de mort, des idées suicidaires récurrentes, sont des comportements permettant de déterminer si la personne est atteinte de dépression. Ces symptômes entraînent des difficultés tant au niveau social que professionnel ainsi qu’une souffrance cliniquement significative (Perlemuter et al., 2007). De plus, le DSM-IV différencie les troubles dépressifs avec épisodes dépressifs majeurs des troubles dépressifs sans épisodes dépressifs majeurs. Les troubles dépressifs unipolaires (troubles du comportement ne comprenant qu’une symptomatologie dépressive et non maniaque) ainsi que bipolaires (troubles maniaco-dépressifs) sont considérés comme faisant partie de la première catégorie. Les troubles dysthymiques (troubles dépressifs unipolaires moins intenses) ainsi que cyclothymiques (troubles dépressifs bipolaires moins intenses) font, eux, partie de la deuxième catégorie.

La classification de l’EDM (épisode dépressif majeur) selon la CIM-10 se base sur le nombre de symptômes présents afin de diagnostiquer la sévérité

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de la pathologie. En effet, la présence de deux symptômes correspond à un épisode dépressif léger, l’existence de six symptômes correspond quant à elle à un épisode dépressif moyen. Pour finir, la présence de huit symptômes se rapporte à un épisode dépressif sévère. Selon la CIM-10, l’EDM regroupe un grand nombre de symptômes : une humeur dépressive, de la tristesse, une perte d’intérêt, une fatigue, une perte d’énergie, des troubles de l’appétit (perte ou prise de poids), des troubles du sommeil (perte ou augmentation du sommeil), une agitation ou un ralentissement psychomoteur, un sentiment d’infériorité, une perte de l’estime de soi, un sentiment de culpabilité inapproprié, une difficulté à la concentration, ou encore des idées noires, des pensées de mort, un comportement suicidaire.

Une fois la dépression classifiée, deux échelles nous permettent d’évaluer cette pathologie : l’échelle d’Hamilton (Hamilton, 1960) utilisée par les professionnels de la santé, et l’inventaire de Beck (Beck, Rush, Shaw, & Emery, 1979) comprenant une autoévaluation réalisée par le patient. L’échelle d’Hamilton permet d’évaluer l’évolution des symptômes de la dépression lors du traitement (psychothérapeutique, médicamenteux).

L’OFS (Office Fédérale de la Statistique) démontre que dans 56% des suicides en Suisse, les personnes étaient atteintes de dépression (OFS, 2016). Il est donc prouvé que tout épisode dépressif peut engendrer, à un moment ou un autre, un risque suicidaire. De plus, en Suisse, les hommes parviennent majoritairement à mettre fin à leurs jours contrairement aux femmes qui, elles, font plus de tentatives n’aboutissant pas à la mort. Ce

phénomène peut être notamment expliqué par le fait que les hommes utilisent des moyens plus radicaux que les femmes tels que la pendaison, les armes à feu et les pesticides (OFS, 2016).

Afin de diagnostiquer le risque suicidaire chez une personne, nos compétences en tant qu’infirmière nous permettent, durant un entretien, d’utiliser un outil d’évaluation comprenant les critères suivants : le Risque,