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3. Concepts et champs interdisciplinaires infirmiers

3.1 Définir les concepts retenus

3.1.4 Concept de la qualité de vie

Comme mentionné précédemment dans la problématique, nous avons choisi de travailler sur le concept de la qualité de vie. Nous avons retenu la définition de l’OMS car celle-ci est, selon nous, la plus pertinente. L’OMS définit la qualité de vie comme :

« La perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement » (OMS, 1994 ; dans Formarier M., 2012).

Dans cette définition, le point de vue de la personne est privilégié. En effet, la qualité de vie ne se résume pas seulement à la présence de ressources objectives telles que les conditions de vie, l’état de santé, etc. Elle prend également en compte que ces ressources sont vécues de manière

satisfaisante ou non par des personnes. De plus en plus, les professionnels s’attachent à l’état de santé mesuré d’un point de vue biomédical, mais ils considèrent également le point de vue de la personne sur sa santé. Il est important de préciser, dans cette section, que la qualité de vie générale comporte trois grands concepts : la qualité de vie objective, la qualité de vie subjective et la qualité de vie intégrative. D’un point de vu objectif, la qualité de vie est évaluée sur des critères économiques (taux de pauvreté, taux de chômage, etc.), ainsi que sur d’autres critères (espérance de vie, épidémie, pollution, etc.). La qualité de vie subjective est, quant à elle, évaluée selon les notions de satisfaction, de bien-être subjectif, mais également selon le point de vue de la personne. La qualité de vie d’un aspect intégratif comprend les aspects objectifs et subjectifs.

La qualité de vie subjective

Suite à cela, nous avons choisi de travailler sur la qualité de vie subjective. En effet, nous aimerions savoir si l’utilisation du rire a un impact sur la qualité de vie subjective d’une personne atteinte de dépression, et, plus particulièrement, sur les symptômes de cette maladie. Nous allons donc détailler, préciser et découvrir le concept de qualité de vie subjective et les échelles permettant de l’évaluer.

L’origine des conceptions subjectives de la qualité de vie remonte aux années 60 lors du mouvement des indicateurs sociaux. Ceux-ci s’intéressent

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à des indicateurs subjectifs et individualisés tels que le bien-être, la satisfaction et le bonheur. De nos jours, la qualité de vie correspond au bien-être subjectif et non plus aux biens matériels. La qualité de vie est aujourd’hui considérée comme un concept intégratif regroupant à la fois l’état de santé d’une personne auquel s’ajoutent d’autres domaines sociaux et relationnels tels que la famille, le travail, etc.

La qualité de vie peut être évaluée par le biais d’échelles génériques et spécifiques décrites dans le chapitre précédent. Les échelles de qualité de vie évaluent les aspects négatifs comme, par exemple, la dépression. Celles-ci ont peu d’items concernant ce sujet. Il est par conséquent souvent nécessaire d’y adjoindre des échelles de dépression.

Suite à la précision de nos concepts-clés, notre question de départ a évolué de la manière suivante : « Quel est l’impact du yoga du rire sur

les symptômes de la dépression influençant ainsi la qualité de vie des personnes adultes ? »

3.2 Théorie de Gestion des Symptômes -Humphreys, J. C.,

Lee, K. A., Carrieri-Kohlman, V., Puntillo, K., Faucett, J.,

Janson, S. (2008) – Theory of Symptom Management

Dans ce chapitre, nous allons éclairer nos concepts à l’aide d’un cadre théorique s’inscrivant dans une théorie de soins infirmiers. Cette théorie s’intéresse à l’expérience vécue par des personnes malades face à leurs symptômes. Il nous a donc paru judicieux de l’utiliser dans notre travail vu nos concepts présentés dans le chapitre précédent.

Ce modèle a été introduit pour la première fois aux Etats-Unis en 1994 (Eicher, Delmas, Cohen, Baeriswyl, & Viens Python, 2013). Une analyse des modèles déjà existants tels que la théorie de l’auto-soin d’Orem (1991), le modèle « symptoms of self-care » de Sorofman, Tripp-Reimer, Lauer, Marti (1990), l’anthropologie, la sociologie et la psychologie ont ensuite permis la conceptualisation du modèle. Ces recherches ont mené à un premier modèle théorique de la gestion des symptômes (Dodd M., Janson S., et al., 2001), affiné ensuite par Humphreys et al., (2008).

Cette théorie a mis en évidence trois concepts principaux qui s’influencent mutuellement : l’expérience du symptôme, les stratégies de gestion du symptôme et les résultats obtenus sur l’état du symptôme. En effet, selon la théorie, une personne expérimente un symptôme et, de ce fait, développe une stratégie afin de le gérer. Celle-ci provoquera des effets ou non, positifs ou négatifs, et aura un impact direct sur l’expérience du

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symptôme ressenti en premier lieu, et ainsi de suite. Ce processus cessera de fonctionner lorsque le symptôme sera stabilisé ou aura disparu. Cependant, lorsque la personne n’adopte pas de stratégie de gestion, aucun effet ne peut être observé. Ce phénomène est représenté sur le schéma par la flèche nommée « adhérence ». De plus, les auteurs relèvent l’influence de trois concepts du métaparadigme infirmier sur les trois principaux concepts de la théorie citée ci-dessus.

Humphreys, J. C., Lee, K. A., Carrieri-Kohlman, V., Puntillo, K., Faucett, J., Janson, S., The UCSF School of Nursing Symptom Management Faculty Group. (2008). A middle range theory of symptom management. Dans S. Pu (Éd.), Middle range theory for nursing (2e éd., pp. 145-158). New-York : (s.n.).

Figure 1

Traduction: M. Eicher, P. Delmas, C. Cohen, C. Baeriswyl, N. Python (2013). [La version française de la théorie de gestion de symptômes et son application]. Rech Soins Infirm, 112, 14-25

3.2.1 Nos concepts en lien avec ceux de la théorie de Gestion des