Quelques remarques sur le principe de fonctorialit´ e
Laurent Lafforgue
Institut des Hautes ´ Etudes Scientifiques, 35 route de Chartres, F-91440 Bures-sur-Yvette
Expos´e II (9 et 16 mai 2006) : Travail sur les noyaux 1. Expression locale concr`ete du transfert
2. Disparition des s´eries d’Eisenstein 3. La formule d’inversion de Shalika 4. Comment retrouver les traces cuspidales
Expos´e II :
Travail sur les noyaux
A partir de cet expos´e, nous abandonnons la formule des traces d’Arthur-Selberg et travaillons directement sur les noyaux des op´erateurs de Hecke. Nous montrons ici comment faire disparaˆıtre les s´eries d’Eisenstein, puis le spectre discret non cuspidal.
1 Expression locale concr` ete du transfert
Gardons notre homomorphisme
LG ρ //
!!D
DD DD DD
D LH
||zzzzzzzz
WF ainsi que les sous-groupes ouverts K = Q
x∈|X|
Kx de K0G et K0 = Q
x∈|X|
Kx0 de K0H, et que la partie finie S0⊂ |X|en dehors de laquelleG, H, K etK0 sont non ramifi´es.
Nous avons d’abord besoin de pr´eciser la forme des homomorphismes induits parρentre les alg`ebres de Hecke sph´eriques locales.
On rappelle que nos deux groupes lin´eairesGetH sont de la forme G= Y
i∈IG
ResEi/FGLri,
H= Y
i0∈IH
ResEi0/FGLri0.
Lemme II.1.–En une placex∈ |X| −S0, consid´erons les d´ecompositions en produits de corps locaux Ei,x= Y
j∈Ii,x
Fx,i,j,
Ei0,x = Y
j0∈Ii0,x
Fx,i0,j0,
et les isomorphismes de Satake induits
SxG :Hx,φG −→∼ O
i∈IG j∈Ii,x
C[Xi,j,1±1 ;. . .;Xi,j,r±1
i]Sri,
SxH:HHx,φ−→∼ O
i0 ∈IH j0 ∈Ii0,x
C[Xi0±10,j0,1;. . .;Xi0±10,j0,ri0]Sri0 .
(i)Alors l’homomorphisme d’alg`ebres induit parρ
ρ∗x:Hx,φH → Hx,φG
peut s’´ecrire en substituant `a chaque variable Xi00,j0,k0 un monˆome de la forme
εi0,j0,k0· Y
i∈IG,j∈Ii,x 1≤k≤ri
X
mi0,j0,k0(i,j,k) dx
i,j,k
o`u
• dx est le ppcm des degr´es surFxdesFx,i,j et desFx,i0,j0,
• lesmi0,j0,k0(i, j, k)sont dans Z, et(εi0,j0,k0)dx = 1.
(ii) Il n’y a qu’un nombre fini de possibilit´es pour les multiplicit´es mi0,j0,k0(i, j, k) et les racines de l’unit´e εi0,j0,k0 quand on fait varier x∈ |X| −S0.
(iii) Quitte `a renum´eroter les indices j ∈Ii,x, k ∈ {1, . . . , ri} et j0 ∈ Ii0,x, k0 ∈ {1, . . . , ri0}, en toutes les placesx, on peut mˆeme supposer qu’elles ne d´ependent que de l’image deFrobxdans n’importe quel quotient fini du groupeWF `a travers lequel se factorise son action sur les ensembles{ι:Ei,→F}¯ et{ι0:Ei0 ,→F¯}.
D´emonstration.Consid´erons la restriction au-dessus de l’´el´ement unit´e deWF de l’homomorphismeρ. Elle s’´ecrit :
Gˆ −−−−−−−−−−−→ Hˆ
k k
Q
i∈IG ι:Ei,→F¯
GLri(C) Q
i0 ∈IH ι0:Ei0,→F¯
GLri0(C)
Elle induit une application entre ensembles de classes de conjugaison semi-simples qui se rel`eve en un homomorphisme entre tores complexes maximaux
Y
i∈IG ι:Ei,→F¯
(C×)ri−→ Y
i0 ∈IH ι0:Ei0,→F¯
(C×)ri0
qui est n´ecessairement d´efini en substituant aux variables d’arriv´ees des monˆomes `a multiplicit´es enti`eres en les variables de d´epart.
Pla¸cons-nous maintenant en une placex∈ |X| −S0.
Sig est un ´el´ement de la fibre ˆGxdeLGau-dessus de Frobx=τ et g0 son image dans ˆHx, alors g·(τ−1g τ)·(τ−2g τ2). . .(τ−dx+1g τdx−1) =g0
est un ´el´ement de ˆG, et
g0·(τ−1g0τ)·(τ−2g0τ2). . .(τ−dx+1g0τdx+1) =g00 est son image dans ˆH.
De plus, si lesXi,j,k,i∈IG,j∈Ii,x, 1≤k≤ri sont les invariants deg, les valeurs propres deg0sont les X
dx [Fx,i,j:Fx]
i,j,k .
De mˆeme, si les Xi00,j0,k0, i0 ∈IH,j0 ∈Ii0,x, 1≤k0 ≤ri0, sont les invariants deg0, les valeurs propres de g0sont les
X
0[F dx
x,i0,j0:Fx]
i0,j0,k0 . On en d´eduit facilement (i) et (ii).
(iii) r´esulte de ce que les homomorphismes d´eduits deρvia les isomorphismes de Satake O
i0 ∈IH j0 ∈I
i0,x
C[Xi0±10,j0,1;. . .;Xi0±10,j0,ri0]Sri0 ρ
∗
−→x O
i∈IG j∈Ii,x
C[Xi,j,1;. . .;Xi,j,ri]Sri
ne d´ependent que de l’action de Frobxsur les ensembles finis{ι:Ei,→F¯}et {ι0 :Ei0 ,→F¯}.
Nous pouvons maintenant renforcer le Lemme I.11 en :
Lemme II.2.–On peut trouver une partie finie S⊂ |X| −S0 telle que pour toute paire de repr´esentations des spectres automorphes
π∈Πaut,K(G(A)/AG) π0 ∈Πaut,K0(H(A)/AH) v´erifiant
π0x= (ρx)∗(πx), ∀x∈S , on ait n´ecessairement
π0x= (ρx)∗(πx), ∀x∈ |X| −S0, et donc
π0=ρ∗(π).
D´emonstration.D’apr`es le th´eor`eme de d´ecomposition spectrale de Langlands, il existe un ensemble fini {π0} de repr´esentations π0 ∈ Πaut,K(G(A)/AG) tel que, pour toute repr´esentation π∈ Πaut,K(G(A)/AG), on peut trouver
• une repr´esentationπ0∈ {π0},
• une partition{1, . . . , ri}=`
Ii,`de chaque ensemble {1, . . . , ri},i∈IG,
• des nombres complexesλi,` de module 1, index´es par lesi∈IG et les`ci-dessus, v´erifiant la propri´et´e suivante :
Pour toute placex∈ |X| −S0, et si on a les d´ecompositions Ei,x= Y
j∈Ii,x
Fx,i,j,
les valeurs propres de Hecke deπet deπ0 sont reli´ees par la formule zi,j,k(π) =zi,j,k(π0)·λdeg(x)·[Fi,` x,i,j:Fx] pouri∈IG,j∈Ii,xet k∈Ii,`⊆ {1, . . . , ri}.
On dira alors queπest dans la classe de π0.
De mˆeme, on peut trouver dans Πaut,K0(H(A)/AH) un sous-ensemble fini{π00}tel que toute repr´esentation π0∈Πaut,K0(H(A)/AH) soit dans la classe d’au moins uneπ00∈ {π00}.
Si maintenantπ0et π00 sont des ´el´ements des deux ensembles finis{π0} et{π00} et si on fait d´ecrire `aπ etπ0 les classes deπ0 et π00, il r´esulte du Lemme II.1 que la famille infinie d’´equations
π0x= (ρx)∗(πx), ∀x∈ |X| −S0, peut se r´esumer `a un nombre fini d’entre elles.
D’o`u le r´esultat voulu.
2 Disparition des s´ eries d’Eisenstein
Nous allons maintenant reprendre le proc´ed´e de diagonalisation introduit dans l’expos´e pr´ec´edent, mais en l’appliquant aux noyaux plutˆot qu’aux traces d’une paire d’op´erateurs de Hecke.
Consid´erons donc deux fonctions de Heckeh∈ HGK/AG et h0∈ HHK0/AH. Le noyau de l’action dehsurL2(G(F)\G(A)/AG) s’´ecrit
Kh(g1, g2) = X
γ∈G(F)
h(g2−1γ g1) et il se d´ecompose en une somme finie
X
(P,π)
Kh(P,π)(g1, g2)
o`u (P, π) d´ecrit un ensemble de repr´esentants des classes d’´equivalence de paires discr`etes telles que le sous-espaceπK des vecteurs invariants par Ksoit non nul.
On a une d´ecomposition analogue pour le noyau Kh0(g01, g20) = X
γ0∈H(F)
h0(g20−1γ0g01)
de l’action deh0 surL2(H(F)\H(A)/AH).
L’homomorphisme de transfert
LG −→ρ LH induit un homomorphisme entre les composantes neutres
Y
i∈IG ι:Ei,→F¯
GLri(C) = ˆG→H ,ˆ
et d’autre part, on dispose de la composante neutre de l’ab´elianis´e deLG (LG)ab0 = Y
i∈IG
C×. On dira que ρest essentiellement injectif lorsque le noyau de
Gˆ→Hˆ ×(LG)ab0 est fini.
Cela implique en particulier|BH| − |IH| ≥ |BG| − |IG|.
Rappelons alors les s´eries formelles de diagonalisation introduites dans le Lemme I.12 et demandons-leur une propri´et´e suppl´ementaire :
Lemme II.3.–Supposons que l’homomorphisme de transfertLG−→ρ LH est essentiellement injectif. Alors, pour tout x ∈ S, on peut trouver une fraction rationnelle ∆G,Hx (•,•, Z) en la variable Z et `a coefficients dans le produit tensoriel
O
i∈IG j∈Ii,x
C[Xi,j,1±1 ;. . .;Xi,j,r±1 i]Sri
⊗
O
i0 ∈IH j0 ∈Ii0,x
C[Xi±10,j0,1;. . .;Xi±10,j0,ri0]Sri0
telle que :
• son d´enominateur soit un produit de termes de la forme
1−Z·
εi0,j0,k0· Q
i∈IG,j∈Ii,x 1≤k≤ri
X
mi0,j0,k0(i,j,k) dx
i,j,k
Xi00,j0,k0
±1
avec les notations du Lemme II.1,
• pour toute sp´ecialisation des valeurs propres de Hecke z∈ Y
i∈IG j∈Ii,x
(C×)(ri), z0 ∈ Y
i0 ∈IH j0 ∈I
i0,x
(C×)(ri0),
la fraction rationnelle
∆G,Hx (z, z0, Z) soit bien d´efinie au point Z= 1 et v´erifie
lim
Z7→1∆G,Hx (z, z0, Z) =
1 siz0 = (ρx)∗(z), 0 siz0 6= (ρx)∗(z),
• pour tout z∈ Q
i∈IG j∈Ii,x
(C×)(ri) fix´e, et tout entierm,0≤m≤ |BH|, l’ensemble desz0∈ Q
i0 ∈IH j0 ∈Ii0,x
(C×)(ri0) tels que la fraction rationnelle∆G,Hx (z, z0, Z)s’annule enZ = 1`a un ordre ≤m est une partie semi- alg´ebrique de dimension ≤m,
• pour tout z0 ∈ Q
i0 ∈IH j0 ∈Ii0,x
(C×)(ri0), tout z0 ∈ Q
i∈IGC× = (LG)ab0 , et tout entier m,0 ≤ m≤ |BG| − |IG|, l’ensemble des z ∈ Q
i∈IG j∈Ii,x
(C×)(ri) tels que det(z) = z0 et que la fraction rationnelle ∆G,Hx (z, z0, Z) s’annule en Z= 1 `a un ordre≤mest une partie semi-alg´ebrique de dimension ≤m.
Remarque. Ici encore, toute solution `a ce probl`eme en engendre beaucoup d’autres, puisque toutes ses puissances en sont.
D´emonstration du lemme. Comme l’homomorphisme de transfert ρ : LG → LH est essentiellement injectif par hypoth`ese, le morphisme
Y
i∈IG j∈Ii,x
(C×)(ri)→ Y
i∈IG
C×
!
×
Y
i0 ∈IH j0 ∈I
i0,x
(C×)(ri0)
est fini. D’apr`es cette remarque et le Lemme II.1, il suffit de traiter le cas o`u G=H.
On peut traiter s´epar´ement les facteurs de Get supposer donc que G= GLr. Dans ce cas, consid´erons comme dans la d´emonstration du Lemme I.12 la fraction rationnelle
∆G,Gx (X•±1, X•0±1, Z) = Y
1≤i,j≤r
1−Z· Xi Xj
· Y
1≤i,j≤r
1−Z· Xi0 Xj0
!
Y
1≤i,j≤r
1−Z· Xi
Xj0
!
·
1−Z· Xi0 Xj
.
Siz = (zi)1≤i≤ret z0 = (zi0)1≤i≤rsont deux ´el´ements de (C×)(r), l’ordre d’annulation de ∆G,Gx (z, z0, Z) au pointZ= 1 est ´egal `a
X
α∈C×
(#{1≤i≤r|zi=α} −#{1≤i≤r|zi0=α})2.
On en d´eduit facilement que cette fraction rationnelle v´erifie toutes les propri´et´es demand´ees dans l’´enonc´e
du lemme.
Le produit tensoriel
∆G,HS (Z) =O
x∈S
∆G,Hx (•,•, Z), compl´et´e par l’´el´ement unit´e deHGx,K
x⊗ HHx,K0
x en toute placex /∈S, peut ˆetre vu comme un ´el´ement central de
(HGK⊗ HHK0)JZK. De mˆeme, lorsqueH =G,
∆G,GS (Z) =O
x∈S
∆G,Gx (•,•, Z) peut ˆetre vu comme un ´el´ement central de
(HGK⊗ HGK)JZK.
Pour tous ´el´ementsg1, g2∈G(A) etg10, g02∈H(A), la forme bilin´eaire (h, h0)7→KhG(g1, g2)·KhH0(g01, g20) d´efinit une forme lin´eaire surHGK⊗ HHK0, si bien que l’expression
(K•G(g1, g2)×K•H(g01, g20))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)) d´efinit une s´erie formelle, ´el´ement de
CJZK. Nous allons prouver :
Th´eor`eme II.4.– Supposons que l’homomorphisme de transfert
LG
ρ //
!!D
DD DD DD
D LH
||zzzzzzzz
WF
est essentiellement injectif.
Alors, pour tous ´el´ements g1, g2 ∈ G(A) et g10, g20 ∈ H(A), et toutes fonctions de Hecke h ∈ HGK/AG, h0 ∈ HHK0/AH, on a :
(i)La s´erie formelle
(K•G(g1, g2)×K•H(g01, g20))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)) est une fraction rationnelle, bien d´efinie enZ = 1. Elle y vaut
KhG(g1, g2)∗ρKhH0(g01, g20) = X
π∈Πdisc(G/AG) π0∈Πdisc(H/AH) π0=ρ∗(π)
KhG,π(g1, g2)·KhH,π0 0(g10, g02).
(ii)Pour toutes paires discr`etes (P, π)et(P0, π0), la s´erie formelle
(K•(P,π)(g1, g2)×K•(P0,π0)(g10, g02))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z))
est une fraction rationnelle. Elle est bien d´efinie enZ = 1, et son ordre d’annulationy est au moins ´egal `a max{|P| − |IG|, |P0| − |IG0|}.
D´emonstration.On a, d’apr`es le Corollaire I.2, KhG(g1, g2) = X
(P,π)
Kh(P,π)(g1, g2)
o`u pour toute paire discr`ete (P, π) dans notre ensemble fini de repr´esentants de leurs classes, le noyau Kh(P,π)(g1, g2) s’´ecrit
Kh(P,π)(g1, g2) = 1
|Fixe(π)|· X
ϕ∈BK(P,π)
Z
Im ΛP
dλP·EPG(h(ϕ, λP), λP)(g1)·EPG(ϕ, λP)(g2). Et de mˆeme, on a
KhH0(g01, g20) = X
(P0,π0)
Kh(P00,π0)(g01, g20) avec, pour toute paire discr`ete (P0, π0) dans notre ensemble de repr´esentants,
Kh(P00,π0)(g01, g20) = 1
|Fixe(π0)|· X
ϕ0∈BK0(P0,π0)
Z
Im ΛP0
dλP0 ·EPH0(h0(ϕ0, λP0), λP0)(g01)·EPH0(ϕ0, λP0)(g20).
Par cons´equent, la s´erie formelle
(K•G(g1, g2)×K•H(g01, g20))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)) s’´ecrit comme une somme sur les (P, π) et les (P0, π0) des s´eries formelles
(K•(P,π)(g1, g2)×K•(P0,π0)(g10, g02))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z))
= 1
|Fixe(π)| · 1
|Fixe(π0)| · X
ϕ∈BK(P,π) ϕ0 ∈BK0(P0,π0)
Z
Im ΛP
dλP· Z
Im ΛP0
dλP0·∆π,πS 0(λP, λP0, Z)
EPG(h(ϕ, λP), λP)(g1)·EPG(ϕ, λP)(g2)·EPH0(h0(ϕ0, λP0), λP0)(g01)·EPH0(ϕ0, λP0)(g02), o`u
∆π,πS 0(λP, λP0, Z) = Y
x∈S
∆π,πx 0(λP, λP0, Z)
et chaque ∆π,πx 0(λP, λP0, Z) se d´eduit de ∆G,Hx (•,•, Z) en substituant aux variablesXi,j,k, i∈IG,j ∈Ii,x, 1 ≤ k ≤ ri, et aux variables Xi00,j0,k0, i0 ∈ IH, j0 ∈ Ii0,x, 1 ≤ k0 ≤ ri0, les valeurs propres de Hecke des repr´esentations non ramifi´ees (π⊗λP)x et (π0⊗λP0)x.
Pour (g1, g2) et (g01, g20) fix´es, les produits
EPG(h(ϕ, λP), λP)(g1)·EPG(ϕ,¯λ−1P )(g2) =R(λP), EPH0(h0(ϕ0, λP0), λP0)(g10)·EPH0(ϕ0,λ¯−1P0)(g02) =R0(λP0)
sont des fractions rationnelles enλP etλP0 qui n’ont pas de d´enominateur sur Im ΛP et Im ΛP0. Alors l’int´egrale (qui converge pourZ ∈Cd`es que|Z|est assez petit)
Z
Im ΛP
dλP · Z
Im ΛP0
dλP0·∆π,πS 0(λP, λP0, Z)·R(λP)·R0(λP0)
d´efinit une fraction rationnelle enZ, comme on voit en d´epla¸cant les contours d’int´egration Im ΛP et Im ΛP0
jusqu’`a l’infini dans une certaine direction.
V´erifions maintenant que cette fraction rationnelle est bien d´efinie enZ = 1, et que son ordre d’annulation y est au moins ´egal `a
max{|P| − |IG|, |P0| − |IH|}.
Le d´enominateur de la fraction rationnelle ∆π,πS 0(λP, λP0, Z) est un produit de facteurs de la forme
1−Z·
εi0,j0,k0· Q
i∈IG,j∈Ii,x 1≤k≤ri
zi,j,k(π⊗λP)
mi0,j0,k0(i,j,k)
x dx
zi0,j0,k0(π0⊗λP0)x
±1
.
En proc´edant au changement de variableλP 7→λ
Q
x∈S
dx
!
P , on obtient qu’ils sont tous de la forme 1−Z·α·χ(λP)·χ0(λP0)
o`uα∈C× et χ, χ0 sont deux caract`eres de ΛP et ΛP0. Notre fonction rationnelle enZ est ´egale `a
Z
ImΛP
dλP · Z
ImΛP0
dλP0·∆π,πS 0(λP, λP0, Z)·R(λP)·R0(λP0) d`es que|Z|est assez petit.
Dans un premier temps, d´epla¸consZ vers 1 pour obtenir une formule valable dans un ouvert U deC× qui contient 1 dans son adh´erence. Ceci fait apparaˆıtre des r´esidus calcul´es le long d’hyperplans d´efinis par des ´equations de la forme
1−Z·α·χ(λP)·χ0(λP0) = 0 avec|α|>1.
Puis, dans un deuxi`eme temps, d´epla¸cons les contours d’int´egration subsistants dans Im ΛP et Im ΛP0 pour obtenir une formule valable dans un ouvert V deC× qui contient 1. Cela fait apparaˆıtre des r´esidus calcul´es le long d’hyperplans d´efinis par des ´equations de la forme
1−Z·α·χ(λP)·χ0(λP0) = 0 avec|α|= 1.
En d´efinitive, notre fraction rationnelle enZ s’´ecrit au voisinage de 1 comme une somme de termes de la forme
Z
λ=(λP ,λP0)∈ΛZ Re(λ)=λ0
dλ·∆(λ, Z)·R(λP)·R0(λP0) o`u :
• ΛZ ⊂ΛP ×ΛP0 est d´efini pard´equations de la forme
1−Z·α·χ(λP)·χ0(λP0) = 0 avec |α| ≥1, (si bien que ΛZ est de codimensionddans ΛP×ΛP0)
• ∆(λ, Z) est d´eduit de ∆π,πS 0(λP, λP0, Z) par calcul des r´esidus successifs le long de ces hypersurfaces,
• λ0est un point “g´en´erique” de ΛZ, ce qui signifie qu’on peut le choisir en dehors de tout ferm´e fix´e `a l’avance.
Comme ΛZ est de dimension (|P| − |IG|) + (|P0| − |IH|)−d et que λ0 est “g´en´erique”, les fractions rationnelles ∆π,πS 0(λP, λP0, Z) ont, pour toutλ= (λP, λP0)∈Λ tel que Reλ=λ0, un ordre d’annulation en Z= 1 au moins ´egal `a
max{(|P| − |IG|)−d , (|P0| − |IH|)−d,0}.
De plus, en passant de ∆π,πS 0(λP, λP0, Z) `a ∆(λ, Z), on a ´elimin´e du d´enominateur un nombre de facteurs s’annulant sur ∆Z au moins ´egal `ad.
Donc ces r´esidus sont bien d´efinis en Z = 1 et s’y annulent `a un ordre au moins ´egal `a max{|P| −
|IG|, |P0| − |IH|}.
On voit que la seule partie des noyaux deGet H qui donne une contribution non nulle `a l’´evaluation en Z= 1 de la fraction rationnelle
(K•G(g1, g2)×K•H(g01, g20))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)) est celle qui correspond aux spectres discrets
π∈Πdisc(G/AG), π0∈Πdisc(H/AH). Mais pour deux telles repr´esentations des spectres discrets, on a
(K•G,π(g1, g2)×K•H,π0(g10, g02))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)) =KhG,π(g1, g2)·KhH,π0 0(g01, g20)·Y
x∈S
∆G,Hx (z(πx), z(πx0), Z).
D’o`u on d´eduit la conclusion du th´eor`eme.
Dans la situation du th´eor`eme, on voit que notre expression limite ((g1, g2),((g01, g20))7→KhG(g1, g2)∗ρKhH0(g01, g20), vue comme fonction sur
[G(F)\G(A)/AG]2×[H(F)\H(A)/AH]2, donne une fonction int´egrable quand on la restreint au produit des diagonales
G(F)\G(A)/AG×H(F)\H(A)/AH. Et on a
Z
G(F)\G(A)/AG
dg· Z
H(F)\H(A)/AH
dg0·KhG(g, g)∗ρKhH0(g0, g0) = X
π∈Πdisc(G/AG) π0∈Πdisc(H/AH) π0=ρ∗(π)
Trπ(h)·Trπ0(h0).
En particulier, quandH =G, on a Z
[G(F)\G(A)/AG]2
dg·dg1·KhG(g, g)∗KhG1(g1, g1) = X
π∈Πdisc(G/AG)
Trπ(h)·Trπ(h1).
Bien sˆur, on ne peut avoir une ´egalit´e entre ces deux expressions quand h1 = ρ∗(h0), car certaines repr´esentations du spectre discret deGne se transf`erent pas dans le spectre discret deH.
En revanche, on peut esp´erer pouvoir comparer les deux formules dans les cas o`u il est possible d’identifier celles des repr´esentationsπ∈Πdisc(G/AG) qui ont un transfert dans Πdisc(H/AH).
Examinons l’exemple de l’induction automorphe de GL1 `a GL2 via une extension quadratique E deF, avec donc
G= ResE/FGL1, H = GL2.
Ici, Πdisc(G/AG) est l’ensemble des caract`eres automorphesχ:E×\A×E/AG→C. Un tel caract`ere admet un transfert dans Πdisc(H/AH) si et seulement si il ne provient pas d’un caract`ere deA×F via l’homomorphisme de norme
Nm :A×E →A×F.
Donc l’existence de l’induction automorphe deG`aH ´equivaut `a ce que, pour toutes fonctionsh∈ HG/AG
eth0∈ HH/AH, on ait l’´egalit´e Z
E×\A×E/AG
dg· Z
GL2(F)\GL2(AF)/AH
dg0·KhG(g, g)∗ρKhH0(g0, g0)
=
"
vol (E×\A×E/AG)· X
δ∈E×
(h∗ρ∗h0)(δ)
#
−
vol (F×\A×F/A2G)· X
γ∈F×
(Nm∗h∗Nm∗ρ∗h0)(γ)
o`u on rappelle que pour tousg∈G(A) =A×E etg0∈H(A) = GL2(AF), KhG(g, g)∗ρKhH0(g0, g0) est par d´efinition la valeur enZ= 1 de la fraction rationnelle
X
δ∈E× γ∈GL2(F)
[(h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)](δ, g0−1·γ·g0).
3 La formule d’inversion de Shalika
Nous voudrions faire disparaˆıtre dans nos formules les repr´esentations des spectres discrets non cuspidaux.
Pour cela, nous allons utiliser des op´erateurs qui annulent les fonctions qui appartiennent `a ces repr´esentations mais pr´eservent les fonctions cuspidales.
Nous consid´erons toujours les groupes lin´eairesGde la forme G= Y
i∈IG
ResEi/FGLri.
Pour tout entierr≥1, on dispose dans GLr du sous-groupe de Borel standardBrdes matrices triangu- laires sup´erieures, et de son radical unipotentNr.
Par cons´equent, on dispose dansGdu sous-groupe de Borel standard BG = Y
i∈IG
ResEi/FBri, et de son radical unipotent
NB = Y
i∈IG
ResEi/FNri.
Nous voulons d´efinir un caract`ere
ψB :NB(A)→C×
qui soit trivial sur NB(F), et “r´egulier” au sens que son stabilisateur dans MB(A) = TG(A) soit ´egal `a ZG(A).
Pour cela, choisissons une forme diff´erentielle rationnelleωX non nulle sur la courbe X, et un caract`ere non trivial
ψ:Fq→C×.
Pour toute extension finie s´epar´ee E de F et tout entier r ≥ 1, cela permet de d´efinir sur Nr(AE) le caract`ere
ψr:Nr(AE)→C×
n=
1 u1,2 . . . u1,r 0 . .. . .. ... ... . .. . .. ur−1,r 0 . . . 0 1
7→ψr(n)
o`u
ψr(n) =ψ
Res
TrE/F
X
1≤k<r
uk,k+1
·ωX
.
Ce caract`ere est r´egulier, et trivial surNr(E) comme il r´esulte de la formule des r´esidus.
Alors on d´efinitψB comme le caract`ere produit ψB = Y
i∈IG
ψri.
Mettons surNB(A) la mesure de Haardnqui attribue le volume 1 au quotient compactNB(F)\NB(A).
On peut introduire l’op´erateur lin´eaireW qui associe `a toute fonction localement constante ϕ:G(F)\G(A)→C
la fonction
W ϕ : ZG(F)·NB(F)\G(A)→C g7→W ϕ(g) =
Z
NB(F)\NB(A)
dn·ψB(n)·ϕ(ng).
Pour tout entierr≥1, consid´erons encore les sous-groupes suivants de GLr
GL−r = GLr−1× {1} =
∗ . . . ∗ 0 ... ... ...
∗ . . . ∗ 0 0 . . . 0 1
,
Nr−=Nr−1× {1} =
1 ∗ . . . ∗ 0 0 . .. . .. ... ... ... . .. . .. ∗ ... 0 . . . 0 1 0 0 . . . 0 1
,
Qr−1,1 =
∗ . . . ∗ ∗ ... ... ...
∗ . . . ∗ ∗ 0 . . . 0 ∗
,
puis les sous-groupes correspondants deG
G− = Y
i∈IG
ResEi/FGL−ri, NB− = Y
i∈IG
ResEi/FNr−
i,
Q = Y
i∈IG
ResEi/FQri−1,1, avec donc
NB−=G−∩NB et
Q=ZG·G−·NB.
On peut encore introduire l’op´erateur lin´eaire Λ qui associe `a toute fonction localement constante ϕ:G(F)\G(A)→C
la fonction
Λϕ:Q(F)\G(A)→C d´efinie par
Λϕ(g) = X
γ∈NB−(F)\G−(F)
W ϕ(γ·g).
On peut noter que l’op´erateurW d´epend du choix du caract`ere r´egulierψB, mais que l’op´erateur Λ n’en d´epend pas.
On a le th´eor`eme suivant :
Th´eor`eme II.5.– (i)Pour toute fonction invariante `a droite par un sous-groupe ouvert deK0G ϕ:G(F)\G(A)→C
qui est cuspidale, on a
Λϕ=ϕ .
(ii)Pour toute paire discr`ete (P, π) telle que l’un des facteurs de π au moins ne soit pas cuspidal, et pour toute fonction
ϕ∈L2∞(MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π), on a pour toutλP ∈ΛP
W E(ϕ, λP) = 0 et a fortiori
ΛE(ϕ, λP) = 0.
Indications.(i) est la formule d’inversion de Shalika. C’est le th´eor`eme 5.9 de l’article [1].
(ii) On sait que les fonctions g 7→ EPG(ϕ, λP)(g) s’obtiennent comme des r´esidus des s´eries d’Eisenstein form´ees `a partir de paires discr`etes cuspidales.
Or l’op´erateurW appliqu´e `a de telles s´eries d’Eisenstein d’origine cuspidale n’a pas de pˆoles le long des hyperplans qui donnent naissance `a nos r´esidusEPG(ϕ, λP). Cela signifie exactement que ceux-ci sont annul´es
par l’op´erateurW et a fortiori par l’op´erateur Λ.
Si Φ est une fonction de 2 variablesg1 etg2 sur [G(F)\G(A)]×[G(F)\G(A)], on peut noter W1W2Φ et Λ1Λ2Φ
le r´esultat de l’op´erateur W ou Λ appliqu´e ind´ependamment en chacune des 2 variables de Φ. On d´eduit aussitˆot du Th´eor`eme II.5 :
Corollaire II.6.– Soith∈ HG/AG une fonction de Hecke.
(i)Pour toute paire discr`ete(P, π)telle queP =Get queπ soit cuspidale, on a Λ1Λ2Kh(P,π)=Kh(P,π).
(ii)Pour toute paire discr`ete(P, π)telle que l’un au moins des facteurs deπ ne soit pas cuspidal, on a W1W2Kh(P,π)= 0,
et a fortiori
Λ1Λ2Kh(P,π)= 0.
Revenons maintenant `a la situation du Th´eor`eme II.4. On a donc un homomorphisme de transfert entre groupes lin´eaires
LG //
!!D
DD DD DD
D LH
||zzzzzzzz
WF
un sous-groupe ouvertK= Q
x∈|X|
KxdeK0G, une partie finieS0⊂ |X|telle que, pour toute placex /∈S0,G etH soient non ramifi´es sur Fx etKx=K0,xG , et enfin un sous-groupe ouvertK0= Q
x∈|X|
Kx0 deK0H tel que Kx0 =K0,xH, ∀x /∈S0 et queKx0 soit assez petit en fonction de Kx et de la ramification deGet H en toutes les placesx∈S0.
On se donne alors une partie finieS ⊂ |X| −S0 qui v´erifie la conclusion du Lemme II.2 puis un ´el´ement central
∆G,HS (Z) =O
x∈S
∆G,Hx (•,•, Z)
de l’alg`ebre (HGK⊗ HHK0)JZKdont les facteurs ∆G,Hx (•,•, Z) satisfont les conditions du Lemme II.3.
Le Corollaire II.6 fournit maintenant la variante suivante du Th´eor`eme II.4 : Th´eor`eme II.7.– Supposons que l’homomorphisme de transfert
LG−→ρ LH est essentiellement injectif.
Alors, pour tous ´el´ements g1, g2 ∈ G(A) et g10, g20 ∈ H(A), et toutes fonctions de Hecke h ∈ HGK/AG, h0 ∈ HHK0/AH, on a :
(i)La s´erie formelle
(Λ1Λ2K•G(g1, g2)×Λ1Λ2K•H(g01, g20))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)) est une fraction rationnelle, bien d´efinie enZ = 1. Elle y vaut
Λ1Λ2KhG(g1, g2)∗ρΛ1Λ2KhG0(g10, g02) = X
π∈Πcusp(G/AG) π0∈Πcusp(H/AH) π0=ρ∗π
KhG,π(g1, g2)·KhH,π0 0(g01, g20).
(ii)Pour toutes paires discr`etes (P, π)et(P0, π0), la s´erie formelle
(Λ1Λ2K•(P,π)(g1, g2)×Λ1Λ2K•(P0,π0)(g01, g20))((h⊗h0)⊗∆G,HS (Z)) est une fraction rationnelle.
Elle est nulle si l’un au moins des facteurs deπ ouπ0 n’est pas cuspidal.
Sinon, elle est bien d´efinie enZ= 1, et son ordre d’annulation y est au moins ´egal `a max{|P| − |IG|, |P0| − |IH|}.
D´emonstration.On consid`ere la s´erie formelle associ´ee dans (ii) `a des paires discr`etes (P, π) et (P0, π0).
Si P =G,P0 =G0 etπ, π0 sont cuspidales, cette s´erie formelle se confond avec la s´erie formelle corres- pondante du Th´eor`eme 4(ii), comme il r´esulte du Corollaire II.6(i).
Si l’un des facteurs au moins deπ ouπ0 n’est pas cuspidal, cette s´erie formelle est ´egale `a 0 d’apr`es le Corollaire II.6(ii).
Et dans les autres cas, cette s´erie formelle s’´ecrit, avec les notations de la d´emonstration du Th´eor`eme II.4, sous la forme
1
|Fixe(π)|· 1
|Fixe(π0)|· X
ϕ∈BK(P,π) ϕ0 ∈BK0(P0,π0)
Z
Im ΛP
dλP · Z
Im ΛP0
dλP0·∆π,πS 0(λP, λP0, Z)
ΛEPG(h(ϕ, λP), λP)(g1)·ΛEPG(ϕ, λP)(g2)·ΛEPH0(h0(ϕ0, λP0), λP0)(g10)·ΛEPH0(ϕ0, λP0)(g02). Pourϕ, ϕ0, (g1, g2) et (g01, g20) fix´es, les produits
ΛEPG(h(ϕ, λP), λP)(g1)·ΛEPG(ϕ,λ¯−1P )(g2) =R(λP), ΛEPH0(h0(ϕ0, λP0), λP0)(g10)·ΛEPH0(ϕ0,¯λ−1P0)(g20) =R0(λP0)
sont des fractions rationnelles enλP etλP0 dont les d´enominateurs ne rencontrent pas Im ΛP et Im ΛP0, et
on peut r´ep´eter la d´emonstration du Th´eor`eme II.4(ii).
4 Comment retrouver les traces cuspidales
Pla¸cons-nous toujours sur notre groupe alg´ebrique lin´eaire G= Y
i∈IG
ResEi/FGLri. On rappelle que si Φ est n’importe quelle fonction sur
[G(F)\G(A)/AG]2
qui est invariante `a droite en les 2 variables par un sous-groupe ouvert deK0G, alors la fonction Λ1Λ2Φ est bien d´efinie sur
[Q(F)\G(A)/AG]2 si bien que la fonction surG(A)/AG
g7→Λ1Λ2Φ (g, g) est invariante `a gauche par Q(F) mais pas parG(F) en g´en´eral.
Nous voudrions d´efinir une fonctionnelle sur une large classe de fonctions Q(F)\G(A)/AG →C,
qui, pour toute fonction de Hecke h ∈ HG et toute repr´esentation automorphe cuspidale π de G(A)/AG, permette de retrouver la trace
Trπ(h)
`
a partir du noyau
g7→Λ1Λ2KhG,π(g, g) =KhG,π(g, g).
Pour cela, nous avons d’abord besoin de d´efinir sur Q(F)\G(A)/AG une fonction de degr´e relatif `a Q= Q
i∈IG
ResEi/FQri−1,1.
Commen¸cons par rappeler la fonction de degr´e absolu
deg :G(F)\G(A)→ZIG dont la composante d’indicei∈IG est
GLri(AEi) −−−−−−−−−→deg◦Nm◦det Z. Alors on d´efinit la fonction de degr´e relatif
degQ:Q(F)\Q(A)→ZIG comme le produit sur les indicesi∈IG des fonctions :
Qri−1,1(Ei)\Qri−1,1(AEi)→Z
gri−1,1 ... ∗ ... ... ∗ . . . .
0 . . . 0 ... λ1
7→ −deg◦Nm◦det(gri−1) + (ri−1)·deg◦Nm(λ1).