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Quelques remarques sur le principe de fonctorialit´e Laurent Lafforgue

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(1)

Quelques remarques sur le principe de fonctorialit´ e

Laurent Lafforgue

Institut des Hautes ´ Etudes Scientifiques, 35 route de Chartres, F-91440 Bures-sur-Yvette

Expos´e I (2 mai 2006) : Principe de diagonalisation 1. Groupes lin´eaires ad´eliques

2. Le th´eor`eme de d´ecomposition spectrale de Langlands 3. L’expression spectrale des noyaux

4. Isomorphisme de Satake et groupe dual de Langlands 5. Le principe de fonctorialit´e de Langlands

6. Premi`ere id´ee de ce qu’on voudrait faire : comparer deux formules de traces “diagonales”

7. Diagonalisation d’un produit de formules de traces, au moyen de s´eries formelles

(2)

Expos´e I :

Principe de diagonalisation

1 Groupes lin´ eaires ad´ eliques

On sera toujours sur le corps des fonctionsF d’une courbeX projective, lisse et g´eom´etriquement connexe sur un corps finiFq.

On note|X|l’ensemble des places deF identifi´ees aux points ferm´es deX. Pour toute placex∈ |X|, on note :

• Fxle compl´et´ex-adique deF,

• Ox l’anneau des entiers deFx,

• deg(x) la dimension surFq du corps r´esiduelκ(x) deOx, avec donc|κ(x)|=qdeg(x)=qx,

• x:Fx×→Zla valuation qui accorde la valeur 1 aux ´el´ements uniformisants deOx, et| • |=qx−vx(•) la norme associ´ee.

On noteraA=AF l’anneau des ad`eles de F et OA=OAF son sous-anneau des entiers.

On dispose de l’homomorphisme de degr´e

deg : A× → Z

(ax)x∈|X| 7→ −X

x

deg(x)·x(ax).

Son noyauA×0 contientF× d’apr`es la “formule du produit” et le quotient F×\A×0 est compact.

Pour nous, un “groupe lin´eaire surF” sera un groupe alg´ebrique r´eductif quasi-d´eploy´e surF de la forme G= Y

i∈IG

ResEi/FGLri

o`uIG est un ensemble fini d’indices et o`u, pour touti∈IG, Ei d´esigne une extension finie s´epar´ee deF et ResEi/FGLri d´esigne le groupe alg´ebrique surF d´eduit de GLri par restriction des scalaires `a la Weil deEi

` aF.

Il lui est associ´e un groupe lin´eaire ad´elique G(A) = Y

i∈IG

GLri(AEi) qui contient le sous-groupe ouvert compact maximal

K0G = Y

i∈IG

GLri(OAEi)

= Y

x∈|X|

K0,xG .

(3)

On noteMGl’ensemble fini des sous-groupes de L´evi “standard” deG, c’est-`a-dire ceux dont la compo- sante dans chaque ResEi/FGLri est un produit de blocs associ´e `a une partition de l’entierri.

Le plus petit des sous-groupes de L´evi standard est le tore diagonal TG= Y

i∈IG

ResEi/FGrmi.

Puis on notePG l’ensemble fini des sous-groupes paraboliquesP deGdont le sous-groupe de L´eviMP

est ´el´ement deMG. Pour chaqueP ∈ PG, on noteNP son radical unipotent.

On dispose du groupe de Weyl deG

WG = Y

i∈IG

Sri

et des sous-groupes de WeylWM ⊆WG des sous-groupes de L´eviM ∈ MG. Pour tousP, P0 ∈ PG, on note Isom(P, P0) l’ensemble des doubles classes

w∈WMP0\WG/WMP telles que

w−1·MP0·w=MP, ce qui implique

w−1·WMP0·w=WMP.

Si P, P0, P00 ∈ PG et w ∈ Isom(P, P0), w0 ∈ Isom(P0, P00), w0w est bien d´efini en tant qu’´el´ement de Isom(P, P00), si bien quePG devient un groupo¨ıde.

2 Le th´ eor` eme de d´ ecomposition spectrale de Langlands

Le centre deGest

ZG= Y

i∈IG

ResEi/FGm, et le centre deG(A) est

ZG(A) = Y

i∈IG

A×Ei. Il contient comme sous-groupe ferm´e

Y

i∈IG

A×F. On choisit dans celui-ci un sous-groupe discretAG tel que

AG,→ Y

i∈IG

A×F

−→deg ZIG

soit injectif et de conoyau fini, et donc queAG soit un sous-groupe discret et cocompact deZG(F)\ZG(A).

Pour cela, on peut choisir par exemple une placex0∈ |X|, un ´el´ement a0 ∈Fx×0 de valuation non nulle, et poserAG= (aZ0)IG.

Le quotient

G(F)\G(A)/AG

est localement compact et de volume fini pour la mesure de Haardgsur G(A) qui attribue le volume 1 au sous-groupe ouvert compact maximalK0G.

(4)

On s’int´eresse `a l’espace de Hilbert

L2(G(F)\G(A)/AG) muni de l’action par convolution `a droite de l’alg`ebre de Hecke

HG =Cc(G(A)). Plus g´en´eralement, siM ∈ MG et

χ:ZM(F)\ZM(A)/AG→C×

est un caract`ere unitaire du centreZM(A) deM(A), on peut consid´erer l’espace de Hilbert L2(M(F)\M(A)/AG, χ)

des fonctions

ϕ:M(F)\M(A)/AG→C telles que

• ϕ(z·m) =χ(z)·ϕ(m),∀z∈ZM(A),∀m∈M(A),

• |ϕ|est de carr´e int´egrable surM(F)\M(A)/ZM(A).

Cet espace de HilbertL2(M(F)\M(A)/AG, χ) est muni d’une action par convolution `a droite de l’alg`ebre de HeckeHM =Cc(M(A)). Il contient comme sous-espace ferm´e invariant l’espace

L2cusp(M(F)\M(A)/AG, χ) des fonctionsϕdites cuspidales au sens que

Z

NP(F)\NP(A)

dnP ·ϕ(nP·m) = 0, ∀m∈M(A),

pour tout sous-groupe paraboliqueP M muni de la mesure de HaardnP deNP(A) qui attribue le volume 1 au quotient compactNP(F)\NP(A).

Une repr´esentation irr´eductible deHM de caract`ere centralχest dite “automorphe cuspidale” quand elle apparaˆıt comme facteur direct deL2cusp(M(F)\M(A)/AG, χ). On sait que cet espace est la somme directe hilbertienne de ces repr´esentations, chacune apparaissant avec la multiplicit´e 1.

Plus g´en´eralement, une repr´esentation irr´eductible de HM de caract`ere centralχ est dite “automorphe discr`ete” quand elle apparaˆıt comme facteur direct de L2(M(F)\M(A)/AG, χ) lequel, comme nous allons rappeler dans le casM =G, n’est pas somme directe hilbertienne de ces repr´esentations : il contient aussi un spectre continu.

Dans le but de donner la d´ecomposition spectrale de L2(G(F)\G(A)/AG), appelons “paire discr`ete” la donn´ee d’un sous-groupe parabolique standard P ∈ PG et d’une repr´esentation irr´eductible automorphe discr`ete πdeMP(A) dont le caract`ere centralχπ est trivial surAG.

PourP ∈ PG, on d´esignera par

ρP :MP(A)→R×+

la racine carr´e du caract`ere modulaire deMP(A), d´efinie par

mP·dnP·m−1PP(mP)2·dnP, ∀mP ∈MP(A). Pour toute paire discr`ete (P, π), on note

L2(MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) l’espace des fonctions

ϕ:MP(F)NP(A)\G(A)/AG→C telles que

(5)

• ϕest invariante `a droite par un sous-groupe ouvert K deK0G,

• pour tout ´el´ement k∈K0G, la fonction

ϕk : MP(F)\MP(A)/AG → C

m 7→ ρP(m)−1·ϕ(m·k) est dans le sous-espaceπdeL2(MP(F)\MP(A)/AG, χπ). On note

kϕk2= Z

K0G

dk· kϕkk2,

sidkest la mesure de Haar de volume 1 surK0G, c’est-`a-dire la restriction dedg.

Pour tout P ∈ PG, on note |P| le nombre total de blocs matriciels qui sont les facteurs du groupe alg´ebrique lin´eaireMP; et on note ΛP le tore complexe des caract`eres

MP(A)/AG→C× qui se factorisent `a travers

MP(A) −−−−−−−−−→degNmdet Z|P|. La dimension de ce tore est|P| − |IG|.

On note Im ΛP le sous-groupe r´eel compact de ΛP constitu´e des caract`eres unitaires, et Re ΛP le sous- groupe r´eel des caract`eres `a valeurs dansR×+, avec la d´ecomposition

ΛP = Im ΛP ×Re ΛP. On met sur Im ΛP la mesure de HaardλP de volume 1.

On remarque queρP ∈Re ΛP.

Tout caract`ereλP ∈ΛP s’´etend en un caract`ere deP(A) via l’homomorphismeP(A)→MP(A), puis en une fonction surG(A) invariante `a droite parK0G si on utilise la d´ecomposition d’IwasawaG(A) =P(A)·K0G et l’invariance du caract`ere λP deP(A) par le sous-groupe P(A)∩K0G.

Pour toute paire discr`ete (P, π), notons alors

L2(Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) l’espace (dit “de Paley-Wiener”) des fonctions

Φ : Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG→C telles que l’application compos´ee

λP 7→Φ(λP,•) soit une combinaison lin´eaire finie `a coefficients dans

L2(MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) de caract`eres du tore Im ΛP.

On munit cet espace de la norme hilbertienne kΦk2=

Z

Im ΛP

P· kΦ(λP,•)k2.

(6)

Rappelons la d´efinition des s´eries d’Eisenstein : Si (P, π) est une paire discr`ete,ϕ∈L2(MP(F)NP(A)\G(A)/

AG, π) etλP ∈ΛP, la s´erie d’Eisenstein

EPG(ϕ, λP) est d´efinie sur un ouvert de ΛPP par la s´erie

G(F)\G(A)3g7→ X

δ∈P(F)\G(F)

(ϕ·λP)(δg)

qui converge absolument dans cet ouvert, et ailleurs par prolongement analytique ; elle n’a pas de pˆole qui rencontre Im ΛP.

Puis rappelons la d´efinition des op´erateurs d’entrelacement : Soit d’abord une paire discr`ete (P, π) et P0 ∈ PG un sous-groupe parabolique tel queMP0 =MP. Cette ´egalit´eMP0 =MP induit une identification ΛP0 = ΛP et on peut noterλP0 ∈ΛP0 l’image de toutλP ∈ΛP.

L’int´egrale

MPP0(ϕ, λP) :g7→

Z

(NP∩NP0)(A)\NP0(A)

dnP0

dnP,P0 ·(ϕ·λP)(nP0·g)·λ−1P0(g)

(o`u dnP0 et dnP,P0 d´esignent les mesures de Haar de covolume 1 relativement aux r´eseaux (NP∩NP0)(F) et NP0(F)) est absolument convergente sur un ouvert de ΛP. Elle se prolonge analytiquement `a ΛP tout entier, et aucun de ses pˆoles ne rencontre Im ΛP. Si (P0, π0) est la paire discr`ete qui correspond `a (P, π) via l’identit´eMP0(A) =MP(A), elle prend ses valeurs dansL2(MP0(F)NP0(A)\G(A)/AG, π0).

Si maintenantP0∈ PG est un sous-groupe parabolique standard reli´e `aP par un ´el´ement w∈Isom(P, P0)⊆WMP0\WG/WMP,

avec doncw−1·MP0·w=MP, on d´efinit une fonction m´eromorphe sur ΛP `a valeurs dans L2(MP0(F)NP0(A)\G(A)/AG, w(π))

par la formule

MP,wP0 (ϕ, λP)(g) =MPw−1·P0·w(ϕ, λP)(w−1·g), ∀g∈G(A). Pour toute paire discr`ete (P, π), notons Fixe(π) le groupe fini des couples

(w, µP)∈Aut(P)×ΛP

tels quew(π⊗µP)∼=π.

Puis introduisons le sous-espace

L2∞,fixe(Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) de

L2(Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) constitu´e des fonctions

Φ : Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG→C telles que, pour tout fixateur

(w, µP)∈Fixe(π), on ait

MP,wP (Φ(λPµP,•), λPµP) = Φ(w(λP),•), ∀λP ∈Im ΛP.

En particulier, pour toutµP ∈Im ΛPtel queπ⊗µP ∼=π, on doit avoir Φ(λPµP,•) = Φ(λP,•),∀λP ∈Im ΛP.

(7)

Disant que deux paires discr`etes (P, π) et (P0, π0) sont ´equivalentes s’il existe un w ∈ Isom(P, P0) et unλP ∈Im ΛP tels que w(π⊗λP)∼=π0, nous pouvons maintenant ´enoncer le th´eor`eme de d´ecomposition spectrale de Langlands :

Th´eor`eme I.1.– Pour toute paire discr`ete(P, π), l’application lin´eaire d´efinie sur l’espace L2(Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π)

par la formule

Φ7→ 1

|Fixe(π)|1/2· Z

Im ΛP

P·EGP(Φ(λP,•), λP) induit une isom´etrie du sous-espace

L2∞,fixe(Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) sur un sous-espace de

L2(G(F)\G(A)/AG)

qui ne d´epend que de la classe d’´equivalence de (P, π). Et elle est nulle sur le suppl´ementaire orthogonal de ce sous-espaceL2∞,fixe dansL2(Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π).

Elle induit par suite une isom´etrie du sous-espace compl´et´e

L2fixe(Im ΛP ×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) sur un sous-espace ferm´e deL2(G(F)\G(A)/AG).

Enfin, L2(G(F)\G(A)/AG) est la somme directe hilbertienne de ces sous-espaces ferm´es quand (P, π) d´ecrit un ensemble de repr´esentants des classes d’´equivalence de paires discr`etes.

3 L’expression spectrale des noyaux

L’alg`ebre de HeckeHG=Cc(G(A)) agit par convolution `a droite sur l’espace de HilbertL2(G(F)\G(A)/

AG). Elle agit d’ailleurs via l’alg`ebre quotientHG/AG=Cc(G(A)/AG) et l’homomorphisme HG −→ HG/AG

h 7−→ g7→ X

a∈AG

h(g·a)

! .

Consid´erons donc un ´el´ement h∈ HG/AG. C’est une fonction h:G(A)/AG→C

qui est `a support compact et invariante `a droite et `a gauche par un sous-groupe ouvertK deK0G.

L’op´erateur de Hecke associ´e est l’op´erateur de convolution `a droite par h dans l’espace des fonctions localement int´egrables

ϕ:G(F)\G(A)/AG →C. Il est d´efini par la formule

ϕ7→ϕ∗h o`u

(ϕ∗h)(g0) = Z

G(A)/AG

dg·ϕ(g0·g−1)·h(g).

(8)

Il admet un noyau qui s’´ecrit

Kh(g0, g) = X

γ∈G(F)

h(g−1·γ·g0),

ce qui signifie que pour toute fonction localement int´egrableϕcomme ci-dessus, on a (ϕ∗h)(g0) =

Z

G(F)\G(A)/AG

dg·Kh(g0, g)·ϕ(g).

Pour tout sous-groupe parabolique standardP ∈ PG, on dispose aussi de l’op´erateur de convolution `a droite

ϕ7→ϕ∗h dans l’espace des fonctions localement int´egrables

MP(F)NP(A)\G(A)/AG→C, et pour toutλP ∈ΛP, on dispose de l’op´erateur compos´e

ϕ7→((ϕ·λP)∗h)·λ−1P =h(ϕ, λP).

Pour toute paire discr`ete (P, π), chacun de ces op´erateurs envoie l’espaceL2(MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) dans le sous-espaceL2K(MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π) des fonctions invariantes `a droite parK. Ce sous-espace est toujours de dimension finie et il est nul en dehors d’un ensemble fini de classes d’´equivalence de paires discr`etes (P, π).

On a comme cons´equence imm´ediate du th´eor`eme de d´ecomposition spectrale : Corollaire I.2.– Pour toute fonction de Hecke

h:G(A)/AG→C

`

a support compact et invariante `a droite et `a gauche par un sous-groupe ouvert K de K0G, le noyau de l’op´erateur de convolution `a droite par hdansL2(G(F)\G(A)/AG)s’´ecrit comme une somme

Kh(g1, g2) = X

(P,π)

Kh(P,π)(g1, g2) de termes de la forme

Kh(P,π)(g1, g2) = 1

|Fixe(π)|· X

ϕ∈BK(P,π)

Z

Im ΛP

P ·EPG(h(ϕ, λP), λP)(g1)·EPG(ϕ, λP)(g2)

o`u

• (P, π) d´ecrit un ensemble de repr´esentants des classes d’´equivalence de paires discr`etes,

• BK(P, π)d´esigne une base orthonorm´ee finie de chaque espace L2K(MP(F)NP(A)\G(A)/ AG, π).

4 Isomorphisme de Satake et groupe dual de Langlands

L’alg`ebre de HeckeHG =C0(G(A)) de notre groupe lin´eaire G= Q

i∈IG

ResEi/FGLri s’´ecrit comme le produit tensoriel infini

HG= O

x∈|X|

HxG

(9)

des alg`ebres de Hecke localesHGx =C0(G(Fx)) munies chacune de l’´el´ement idempotent distingu´e1x qui est la fonction caract´eristique du sous-groupe ouvert compact maximalK0,xG = Q

i∈IG

GLri(OEi,x) deG(Fx).

On noteHGx,φ la sous-alg`ebre de Hecke “sph´erique” de HGx constitu´ee des fonctions `a support compact surG(Fx) invariantes `a droite et `a gauche par K0,xG .

On dispose dansGdu tore maximal

TG= Y

i∈IG

ResEi/FGrmi.

Si pour tout entier r, on note Br le sous-groupe de Borel de GLr constitu´e des matrices triangulaires sup´erieures et Nrson radical unipotent, on dispose encore dansGdu sous-groupe de Borel

BG= Y

i∈IG

ResEi/FBri et de son radical unipotent

NB = Y

i∈IG

ResEi/FNri. Le toreTG est le sous-groupe de L´evi deBG.

En chaque place x, on peut mettre sur NB(Fx) la mesure de Haar dnB,x qui attribue le volume 1 au sous-groupe ouvert compact

NB(Fx)∩K0,xG = Y

i∈IG

Nri(OEi,x) =NB(Ox),

et on peut munirTG(Fx) de la racine carr´eeρB,xdu caract`ere modulaire deBG(Fx), d´efinie par tx·dnB,x·t−1xB,x(tx)2·dnB,x.

L’isomorphisme de Satake s’´enonce :

Th´eor`eme I.3.– En toute placex, l’application lin´eaire HGx,φ3hx7→

"

tx7→ρB,x(tx)· Z

NB(Fx)

dnB,x·hx(tx·nB,x)

#

d´efinit un isomorphisme d’alg`ebres de HGx,φ sur l’alg`ebre des fonctions `a support compact TG(Fx)→C

qui sont invariantes par le groupe de WeylWG et par le sous-groupe ouvert compact maximal TG(Ox) =TG(Fx)∩K0,xG = Y

i∈IG

Grmi(OEi,x).

En particulier l’alg`ebre de Hecke sph´eriqueHGx,φest commutative.

Pla¸cons-nous maintenant en une placex∈ |X|o`u toutes les extensionsEideF,i∈IGsont non ramifi´ees au-dessus deFx. Autrement dit, on a pour touti∈IG une d´ecomposition canonique

Ei,x=Y

j

Fx,i,j

(10)

o`u tous les facteursFx,i,j, qui sont en nombre fini, sont des extensions non ramifi´ees deFx. Le toreT(Fx) contient un plus grand sous-tore d´eploy´e qui est

Tx=Y

i,j

Fx×ri,→Y

i,j

Fx,i,j×ri =T(Fx). Et celui-ci contient comme sous-groupe ouvert compact maximal

Tx,0=Y

i,j

O×rF i

x =Tx∩K0,xG .

De plus, le quotient T(Fx)/T(Ox) s’identifie `a Tx/Tx,0 puis, via les homomorphismes de valuation vx, `a Q

i,j

Zri.

On a prouv´e :

Corollaire I.4.– Soitxune place o`u tous les Ei sont non ramifi´es surFx.

Et pour tout i∈IG, soitIi,xl’ensemble fini des composantes de Ei,x=EiFFx surFx. Alors l’isomorphisme de Satake s’´ecrit canoniquement

SxG :Hx,φG −→ O

i∈IG j∈Ii,x

C[Xi,j,1±1 ;. . .;Xi,j,r±1

i]Sri.

Rappelons maintenant que le groupe dual de

G= Y

i∈IG

ResEi/FGLri

est

Gˆ= Y

i∈IG

Y

ι:Ei,F¯

GLri(C)

o`u, pour touti∈IG, on fait d´ecrire `a ι l’ensemble fini des plongements deEi dans la clˆoture alg´ebrique ¯F deF.

Chacun de ces ensembles {ι : Ei ,→ F}¯ est muni d’une action naturelle du groupe de WeilWF de F, donc ˆGest lui-mˆeme muni d’une action deWF et on peut poser

LG= ˆGoWF.

Consid´erons une placex∈ |X|. Le choix d’une clˆoture alg´ebrique ¯FxdeFxd´etermine un groupe de Weil localWFx, et le choix d’un plongement ¯F ,→F¯x induit une immersionWFx ,→WF. Celle-ci ne d´epend des choix qu’`a conjugaison pr`es par un ´el´ement deWF.

Le groupeWFx est muni d’un homomorphisme surjectif canonique WFx Wκ(x)= FrobZx

vers le groupe de Weil du corps r´esiduelκ(x) en le point ferm´exde la courbe X.

Supposons que les extensionsEi deF sont toutes non ramifi´ees en la placex. Alors l’action deWFx sur Gˆ se factorise `a traversWκ(x)et on peut consid´erer le produit restreint

LGx= ˆGoWκ(x).

(11)

On note encore ˆGx la fibre de LGx au-dessus de l’´el´ement g´en´erateur Frobx de Wκ(x). Comme le groupe Wκ(x)est commutatif, elle est invariante par conjugaison par les ´el´ements deLGxet en particulier par ceux de ˆG.

On a encore :

Proposition I.5.– Soitxune place o`u tous les Ei sont non ramifi´es surFx.

Alors l’isomorphisme de Satake induit un isomorphisme de l’alg`ebre de Hecke sph´eriqueHGx,φsur l’alg`ebre des fonctions r´eguli`eres surGˆx qui sont invariantes par conjugaison par les ´el´ements de G.ˆ

D´emonstration.Il suffit de remarquer que pour touti∈IG, l’ensembleIi,xdes facteurs deEi,x=EiFFx

s’identifie `a l’ensemble des orbites de Frobxagissant sur l’ensemble des plongements{ι:Ei ,→F¯}.

5 Le principe de fonctorialit´ e de Langlands

Une repr´esentation deG(A) [resp.G(Fx) pour une placex∈ |X|] est dite “lisse admissible” si

• tout vecteur de cette repr´esentation est invariant par un sous-groupe ouvert deG(A) [resp.G(Fx)],

• pour tout tel sous-groupe ouvert, le sous-espace de la repr´esentation constitu´e des vecteurs invariants par ce sous-groupe est de dimension finie.

Une repr´esentation lisse admissible de G(A) [resp. G(Fx)] peut aussi bien ˆetre consid´er´ee comme une repr´esentation de l’alg`ebre de HeckeHG=Cc(G(A)) [resp.HGx =Cc(G(Fx))].

Toute repr´esentation lisse admissible irr´eductible π de G(A) se d´ecompose canoniquement comme un produit tensoriel infini

π= O

x∈|X|

πx,

o`u

• chaque facteurπx,x∈ |X|, est une repr´esentation lisse admissible irr´eductible deG(Fx),

• pour presque toute place x (c’est-`a-dire pour toute place x sauf un nombre fini), la repr´esentation localeπxest “non ramifi´ee” au sens que son sous-espaceπx,φdes vecteurs invariants par le sous-groupe ouvert compact maximalK0,xG = Q

i∈IG

GLri(OEi,x) est non nul.

R´eciproquement, si desπx sont des repr´esentations des groupes locauxG(Fx),x∈ |X|, qui v´erifient ces propri´et´es, leur produit tensoriel est une repr´esentation lisse admissible irr´eductible deG(A).

On a :

Lemme I.6. – Se donner une repr´esentation lisse, admissible, irr´eductible et non ramifi´ee πx de G(Fx)

´equivaut `a se donner son sous-espaceπx,φ comme espace de dimension1 muni de l’action par un caract`ere de l’alg`ebre de Hecke sph´eriqueHGx,φ.

D’apr`es l’isomorphisme de Satake

SxG :Hx,φG −→ O

i∈IG j∈Ii,x

C[Xi,j,1±1 ;. . .;Xi,j,r±1

i]Sri, cela revient `a se donner une famille de nombres complexes

z(πx)∈ Y

i∈IG j∈Ii,x

(C×)(ri)

(12)

appel´es les valeurs propres de Hecke de πx. On pourra appeler “spectre automorphe” deG(A)/AGet on notera Πaut(G(A)/AG) l’ensemble des classes d’isomorphie de repr´esentations lisses admissibles irr´eductibles deG(A) qui apparaissent (discr`etement ou continˆument) dans le Th´eor`eme I.1 de d´ecomposition spectrale de Langlands deL2(G(F)\G(A)/AG).

Ses ´el´ements sont index´es par

• une paire discr`ete (P, π) (dans l’ensemble de repr´esentants des classes d’´equivalence choisi),

• un caract`ere λP ∈Im ΛP,

modulo l’action des groupes finis Fixe(π).

On dispose des sous-ensembles naturels de Πaut : Πcusp qui correspond `a P =Getπ cuspidale, Πdisc,nc qui correspond `aP =Get πnon cuspidale, Πdisc qui est la r´eunion de Πcusp et Πcusp,nc,

ΠEis qui correspond `a P G,

ΠEis,cuspqui correspond `aP Getπcuspidale, ΠEis,nc= ΠEis−ΠEis,cusp.

On connaˆıt encore le th´eor`eme “de multiplicit´e 1 fort” de Piatetski-Shapiro :

Th´eor`eme I.7.– SoitS ⊂ |X| un ensemble fini de places et π, π0 ∈Πaut deux repr´esentations du spectre automorphe deGtelles que, en toute place x /∈S,πx etπx0 soient non ramifi´ees et z(πx) =z(π0x).

Alorsπ=π0.

Consid´erons maintenant un second groupe lin´eaireH surF, et un homomorphisme

LG= ˆGoWF

−→ρ LH = ˆHoWF

rendant commutatif le diagramme :

LG

ρ //

!!D

DD DD DD

D LH

||zzzzzzzz

WF

En passant aux composantes connexes des ab´elianis´es, on en d´eduit un homomorphisme de tores Y

i∈IG

C×→ Y

i0∈IH

C×

puis un homomorphisme dual

Y

i0∈IH

Gm→ Y

i∈IG

Gm.

On supposera toujours que les sous-groupes discretsAGetAHdeG(A) etH(A) sont tels queAH⊂ Q

i0∈IH

A×F

s’envoie dansAG⊂ Q

i∈IGA×F par l’homomorphisme induit entre tores ad´eliques.

En toute placex∈ |X|o`u les groupes lin´eairesGet H sont non ramifi´es, l’homomorphisme

LG−→ρ LH

(13)

induit un homomorphisme local

LGx= ˆGoWκ(x) ρx //

''O

OO OO OO OO

OO LHx= ˆHoWκ(x)

wwooooooooooo

Wκ(x)

et donc, d’apr`es la Proposition I.5, un homomorphisme entre alg`ebres de Hecke sph´eriques ρx:HHx,φ→ HGx,φ.

Comme les repr´esentations irr´eductibles non ramifi´ees correspondent aux caract`eres des alg`ebres de Hecke sph´erique, l’homomorphisme ρx permet d’associer `a toute repr´esentation irr´eductible non ramifi´ee πx de G(Fx) une repr´esentation irr´eductible non ramifi´eeπ0xdeH(Fx), ce qu’on notera

πx0 = (ρx)x) ou encore

z(π0x) = (ρx)(z(πx)). Par d´efinition, on a donc

πx0 = (ρx)x) si et seulement si, pour toute fonctionhx∈ HHx,φ,

Trπ0x(hx) = Trπxx(hx)).

D´efinition I.8.–Etant donn´es deux ´el´ements des spectres automorphes π∈Πaut(G(A)/AG), π0∈Πaut(H(A)/AH),

on dira queπ0 est un transfert deπ si, en presque toute place x∈ |X| o`uG, H, π et π0 sont non ramifi´es, on a

π0x= (ρx)x).

Siπ∈Πaut(G) admet un transfertπ0∈Πaut(H), il est n´ecessairement unique et on pourra noter π0(π).

Rappelons maintenant l’´enonc´e du principe de fonctorialit´e, qui est connu dans le cas des groupes lin´eaires sur les corps de fonctions, comme cons´equence de la correspondance de Langlands :

Th´eor`eme I.9.–

(i)Dans les conditions o`u nous sommes, toute repr´esentation automorphe cuspidale π ∈Πcusp(G(A)/AG) admet un transfertπ0(π) dansΠcusp(H(A)/AH)ouΠEis,cusp(H(A)/AH).

(ii)Il est mˆeme possible de d´efinir en toute place x∈ |X| un homomorphisme lin´eaire ρx:HHx → HGx

tel que :

• il prolonge celui d´ej`a d´efini HHx,φ→ HGx,φ quandGetH sont non ramifi´es enx,

(14)

• siπ∈Πcusp(G),π0(π) ethx∈ HHx, on a

Trπx0(hx) = Trπxx(hx)).

Remarque.On peut se demander si toute repr´esentation du spectre automorpheπ∈Πaut(G(A)/AG) admet

un transfert dans le spectre automorphe Πaut(H(A)/AH).

Le premier cas “non-ab´elien” est celui de l’induction automorphe de GL1 `a GL2 via une extension quadratiqueE deF.

Cette extension correspond `a un homomorphisme surjectif WF →Z/2Z=S2. On prendG= ResE/FGL1 etH = GL2 avec donc

Hˆ = GL2(C),

LH = ˆH×WF, Gˆ=C××C×

muni de l’action deWF induite par WF S2 et la permutation des 2 facteurs,

LG= ˆGoWF.

Alorsρ: LG→ LH est d´efini en associant `a tout ((λ1, λ2), σ)∈GˆoWF

λ1 0 0 λ2

, σ

si l’image deσdansS2est triviale,

0 λ1 λ2 0

, σ

si l’image deσdansS2est non triviale.

Voyons maintenant ce qui se passe entre alg`ebres de Hecke sph´eriques.

En toute placex∈ |X|, l’isomorphisme de Satake pourH s’´ecrit SxH :Hx,φH −→ C[Y1±, Y2±]S2.

En toute placex∈ |X|o`uE est scind´ee surF, l’isomorphisme de Satake pourGs’´ecrit SxG:HGx,φ−→ C[X1±]⊗C[X2±1] =C[X1±1, X2±1]

et l’homomorphismeρx:HHx,φ→ HGx,φconsiste `a substituerY17→X1,Y27→X2.

Enfin, en toute place x∈ |X| o`u E est non ramifi´ee et inerte surF, l’isomorphisme de Satake pourG s’´ecrit

SxG:HGx,φ−→ C[X±2] =C[X±1,−X±1]S2 et l’homomorphismeρx:HHx,φ→ HGx,φconsiste `a substituerY17→X,Y27→ −X.

(15)

6 Premi` ere id´ ee de ce qu’on voudrait faire : comparer deux for- mules de traces “diagonales”

Nous voudrions imaginer une approche purement ad´elique du Th´eor`eme I.9, qui ne fasse pas appel `a la g´eom´etrie des chtoucas de Drinfeld.

Consid´erons toujours notre groupe alg´ebrique lin´eaire G= Y

i∈IG

ResEi/FGLri.

Si K = Q

x∈|X|

Kx est un sous-groupe ouvert du sous-groupe compact maximal K0G = Q

x∈|X|

K0,xG , on peut consid´erer la sous-alg`ebre de HeckeHGK = N

x∈|X|

HGx,KdeHG=Cc(G(A)) constitu´ee des fonctions invariantes

`

a droite et `a gauche par K, ainsi que les sous-ensembles Πaut,K(G(A)/ AG), Πcusp,K(G(A)/AG),. . . de Πaut(G(A)/AG), Πcusp(G(A)/AG),. . . constitu´es des repr´esentations irr´eductiblesπdu spectre automorphe dont le sous-espaceπK des vecteurs invariants parK n’est pas nul. Les sous-ensembles Πcusp,K et Πdisc,K

sont finis.

On rappelle que la formule des traces d’Arthur-Selberg (qu’on ne donne pas sous une forme pr´ecise car finalement ce n’est pas d’elle qu’on se servira) consiste en une ´egalit´e entre deux sommes finies de fonctionnelles lin´eaires sur les fonctionsh∈ HGK/AG :

X

π∈Πcusp,K(G(A)/AG)

Trπ(h) + X

π∈Πdisc,nc,K(G(A)/AG)

Trπ(h) + X

(P,π) P G

TrΛP,π(h)

= Z

G(F)\G(A)/AG

dg·ΛKh(g, g) o`u

• Λ est un certain op´erateur lin´eaire “de troncature” qu’on applique au noyau de l’action dehr´eduit `a la diagonale

g7→Kh(g, g) = X

γ∈G(F)

h(g−1·γ·g),

• les (P, π) d´ecrivent l’ensemble fini des repr´esentants des classes de paires discr`etes tels que P Get queπK 6= 0,

• chaque TrΛP,π(h) est un op´erateur lin´eaire enh(qui n’est pas une trace), il d´epend de Λ et de l’action dehsur l’espace de Paley-Wiener

L2K(Im ΛP×MP(F)NP(A)\G(A)/AG, π).

Dans cette ´egalit´e, la partie gauche est appel´ee “partie spectrale” et celle de droite “partie g´eom´etrique”.

En faisant passer les autres termes spectraux de l’autre cˆot´e, on a donc en principe une formule pour Trcusp(h) = X

π∈Πcusp,K

Trπ(h) ou pour

Trdisc(h) = X

π∈Πdisc,K

Trπ(h).

(16)

Consid´erons maintenant un autre groupe lin´eaireH et un homomorphisme

LG ρ //

!!D

DD DD DD

D LH

||zzzzzzzz

WF tel que l’homomorphisme induit

Y

i0∈IH

Gm→ Y

i∈IG

Gm

envoieAH dansAG.

Fixons un sous-ensemble fini S0⊂ |X|tel que, pour toute placex /∈S0, les groupes Get H soient non ramifi´es surF etKx=K0,xG . Puis choisissons un sous-groupe ouvert K0 = Q

x∈|X|

Kx0 deK0H = Q

x∈|X|

K0,xH tel que

• Kx0 =K0,xH ,∀x /∈S0,

• pour toute placex∈S0,Kx0 est assez petit en fonction deKxet de la ramification deGetH. Toute repr´esentation automorphe cuspidale π ∈ Πcusp,K(G) doit admettre un transfert par ρ dans Πcusp,K(H) ou ΠEis,cusp,K(H).

Premi`ere id´ee de d´emarche I.10. –

(i)A partir de la formule des traces d’Arthur-Selberg pourG, trouver une formule g´eom´etrique pour (Trcusp∗Trcusp)(h1, h2) = X

π∈Πcusp,K

Trπ(h1)·Trπ(h2)

comme fonctionnelle enh1, h2∈ HGK.

(ii)A partir des formules des traces d’Arthur-Selberg pourGetH, trouver une formule g´eom´etrique pour (TrcuspρTr)(h, h0) = X

π∈Πcusp,K(G) π0∈Πaut,K(H) π0π

Trπ(h)·Trπ0(h0)

comme fonctionnelle enh∈ HGK eth0∈ HHK0. (iii)D´efinir des fonctionnelles lin´eaires

Hx,KH 0 x

ρx

−→ HGx,Kx

prolongeant celles d´ej`a sp´ecifi´ees en toutes les placesxo`uGet H sont non ramifi´es HHx,φ ρ

−→ Hx Gx,φ

telles que soit v´erifi´ee l’´egalit´e

(TrcuspρTr)(h, h0) = (Trcusp∗Trcusp)(h, ρh0) entre fonctionnelles enh∈ HGK eth0 ∈ HHK0.

Remarque.Pour mettre en œuvre une telle strat´egie, on rencontrera in´evitablement les questions suivantes : (1) Comment r´ealiser ces restrictions `a la diagonale ou au graphe deρ?

(17)

(2) Comment faire disparaˆıtre les termes de la formule des traces pour G qui proviennent des s´eries d’Eisenstein ?

(3) Comment faire disparaˆıtre les termes discrets non cuspidaux de la formule des traces ?

(4) Comment ne pas faire disparaˆıtre les repr´esentations cuspidales π ∈ Πcusp(G) dont le transfert ρπ n’est pas dans Πcusp(H) mais dans ΠEis,cusp(H) ?

(5) Comment comparer les formules “g´eom´etriques” obtenues ?

Dans cet expos´e et les suivants, nous allons apporter des r´eponses (parmi d’autres possibles sans doute) pour les questions (1) `a (4), mais pas pour la question (5).

Commen¸cons par la question (1).

7 Diagonalisation d’un produit de formules de traces, au moyen de s´ eries formelles

Consid´erons toujours notre homomorphisme compatible

LG

ρ //

!!D

DD DD DD

D LH

||zzzzzzzz

WF

ainsi que les sous-groupes ouverts K = Q

x∈|X|

Kx de K0G et K0 = Q

x∈|X|

Kx0 de K0H, et que la partie finie S0⊂ |X|en dehors de laquelleG,H, Ket K0 sont non ramifi´es.

On a le lemme facile suivant :

Lemme I.11.–On peut trouver une partie finie S⊂ |X| −S0telle que pour toute paire de repr´esentations des spectres discrets

π∈Πdisc,K(G(A)/AG), π0∈Πdisc,K0(H(A)/AH), v´erifiant

π0x= (ρx)x), ∀x∈S , on ait n´ecessairement

π0x= (ρx)x), ∀x∈ |X| −S0, et doncπ0(π).

D´emonstration.Cela r´esulte simplement de ce que les ensembles Πdisc,K(G(A)/AG) et Πdisc,K0(H(A)/AH)

sont finis.

Avec les notations du Corollaire I.4, consid´erons en n’importe quelle place x∈S les isomorphismes de Satake pour les alg`ebres de Hecke sph´eriques deGetH

SxG:HGx,φ−→ O

i∈IG j∈Ii,x

C[Xi,j,1±1 ;. . .;Xi,j,r±1

i]Sri,

SxH :HHx,φ−→ O

i0 ∈IH j0 ∈I

i0,x

C[Xi±10,j0,1;. . .;Xi±10,j0,ri0]Sri0 .

(18)

On a encore :

Lemme I.12.– Pour tout x∈ S, on peut trouver une s´erie formelle ∆G,Hx (•,•, Z) en la variable Z et `a coefficients dans le produit tensoriel

 O

i∈IG j∈Ii,x

C[Xi,j,1±1 ;. . .;Xi,j,r±1i]Sri

 O

 O

i0 ∈IH j0 ∈Ii0,x

C[Xi±10,j0,1;. . .;Xi±10,j0,ri0]Sri0

telle que :

• cette s´erie formelle soit une fraction rationnelle,

• pour toute sp´ecialisation des valeurs propres de Hecke z∈ Y

i∈IG j∈Ii,x

(C×)(ri),

z0∈ Y

i0 ∈IH j0 ∈Ii0,x

(C×)(ri0),

la fraction rationnelle

G,Hx (z, z0, Z) soit bien d´efinie au point Z= 1 et v´erifie

Z7→1lim∆G,Hx (z, z0, Z) =

1 siz0= (ρx)(z), 0 siz06= (ρx)(z).

Remarque.Il existe beaucoup de solutions diff´erentes `a ce probl`eme puisque par exemple, si ∆G,Hx est une fraction rationnelle qui satisfait les conditions requises, toutes ses puissances les satisfont aussi.

D´emonstration du lemme.Il suffit d’exhiber une solution.

Commeρx est un homomorphisme d’alg`ebres qui relie les deux alg`ebres de Hecke sph´eriques, il suffit de traiter le cas o`u G=H.

Puisqu’on peut faire des produits sur les indicesiet j, on peut mˆeme se limiter au cas o`u notre alg`ebre de Hecke sph´erique est isomorphe `a

C[X1±1, . . . , Xr±1]Sr. On d´edouble les variablesX±1 enX0±1 et alors on peut prendre

G,Gx (X±1, X0±1, Z) = Q

1≤i,j≤r

1−ZXXi

j

· Q

1≤i,j≤r

1−ZXXi00 j

Q

1≤i,j≤r

1−ZXXi0 j

· Q

1≤i,j≤r

1−ZXXi0

j

.

Voyons ce que cela donne dans le cas de l’induction automorphe de GL1 `a GL2 via une extension qua- dratiqueE deF, avec donc

G= ResE/FGL1 et H = GL2.

(19)

En toute placex∈S o`uE est scind´ee surF, l’homomorphismeρx:HHx,φ→ HGx,φs’´ecrit C[X10±1, X20±1]S2 ,→C[X1±1, X2±1],

si bien qu’on peut prendre pour ∆G,Hx (X, X0, Z) (1−Z)4·(1−ZXX1

2)(1−ZXX2

1)·(1−ZXX100 2

)(1−ZXX200 1

) (1−ZXX10

1

)(1−ZXX20 2

)(1−ZXX10 2

)(1−ZXX20 1

)·(1−ZXX10

1)(1−ZXX20

2)(1−ZXX01

2)(1−ZXX20

1) .

Et en toute placex∈S o`u E est inerte surF, l’homomorphismeρx:HHx,φ→ HGx,φs’´ecrit C[X10±1, X20±1]S2→C[X±1,−X±1]S2,

si bien qu’on peut prendre pour ∆G,Hx (X, X0, Z)

(1−Z)4·(1 +Z)2·(1−ZXX100 2

)(1−ZXX020 1

) (1−ZXX0

1)(1 +ZXX0

2)(1−ZXX0

2)(1 +ZXX0

1)·(1−ZXX10)(1 +ZXX20)(1 +ZXX01)(1−ZXX20) .

Revenons maintenant au cas g´en´eral

LG

ρ //

!!D

DD DD DD

D LH

||zzzzzzzz

WF

En toute placex∈S, les isomorphismes de Satake permettent de voir

G,Hx (•,•, Z) comme une s´erie formelle ´el´ement de

(HGx,φ⊗ HHx,φ)JZK, et le produit tensoriel

G,HS (Z) =O

x∈S

G,Hx (•,•, Z), compl´et´e par l’´el´ement unit´e deHGx,K

x⊗ HHx,K0

x en toute placex /∈S, peut ˆetre vu comme un ´el´ement central de

(HGK⊗ HGK0)JZK. De mˆeme, lorsqueH =G,

G,GS (Z) =O

x∈S

G,Gx (•,•, Z) peut ˆetre vu comme un ´el´ement central de

(HGK⊗ HGK)JZK. Maintenant, les formes bilin´eaires

(h, h0)7→(TrGcusp×TrHcusp)(h, h0) = X

π∈Πcusp(G(A)/AG) π0 ∈Πcusp(H(A)/AH)

Trπ(h) Trπ0(h0)

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