PC, Lyc´ee Joffre, 2022-2023
Feuille d’exercices n
o11. Int´ egrales ` a param` etres.
Quelques corrections
Exercice 4 SoitF:x7→
Z +∞
0
e−xt 1 +tdt.
1. Montrer que le domaine de d´efinition deF estR∗+. 2. Montrer queF est positive et d´ecroissante.
3. Montrer que, pour x∈R∗+,F(x)⩽ Z +∞
0
e−xtdt. En d´eduire la limite deF en +∞.
4. Montrer queF est de classeC1et que ∀x∈R∗+, F(x)−F′(x) = 1
x. En d´eduire queF est de classeC∞. 5. Montrer ∀x∈R∗+, F(x) = ex
Z +∞
x
e−t
t dt. En d´eduire la limite deF en 0+. 6. Montrer queF(x) ∼
x→0+−ln(x).
1. Pour toutx∈R, l’applicationfx: t7→ e−xt
1 +t est continue positive surR+ et son int´egrabilit´e sur R+ d´epend donc de son comportement en +∞.
— Six⩽0 on a, pour toutt⩾0 : 0< 1
1 +t ⩽fx(t) et comme l’int´egrale impropre Z +∞
0
1 1 +tdt diverge (puisque ln(1 +x) −→
x→+∞+∞) il en va de mˆeme de l’int´egrale Z +∞
0
e−xt 1 +tdt.
— Si x >0, alors pour tout t⩾0 on a : 0< fx(t)< e−xt et l’int´egrale Z +∞
0
e−xtdt converge, donc aussi
Z +∞
0
e−xt 1 +tdt.
2. Soient 0 < x < y. On a, pour tout t ⩾ 0 : 0 ⩽ e−yt
1 +t ⩽ e−xt
1 +t et puisque les fonctions sont int´egrables : F(y)⩽F(x). Ainsi la fonctionF est d´ecroissante et positive.
3. Pour toutt⩾0, on a 1
1 =t ⩽1. Ainsi, pour toutx >0 on a donc : 0⩽F(x)⩽
Z +∞
0
e−xtdt= 1
x −→
x→+∞0, donc, par sandwich, limF(x)
x→+∞
= 0.
4. Notonsf: (x, t)7→e1+t−xt de sorte queF(x) = Z +∞
0
f(x, t) dt. On a :
• Pour toutx∈]0,+∞[, f(x,·) :t7→ e1+t−xt est continue (continue par morceaux suffit) et int´egrable (question 1).
• Pour toutt∈[0,+∞[, f(·, t) :x7→ e−xt
1 +t est de classeC1sur ]0,+∞[ avec ∂f
∂x(x, t) =−te−xt 1 +t.
• Hypoth`ese de domination locale : soit [a, b] ⊂]0,+∞[. Pour tout x∈ [a, b] et pour tout t ∈ [0,+∞[ on a :
∂f
∂x(x, t)
⩽e−at=ψ(t) o`u ψest int´egrable sur [0,+∞[ puisquea >0.
Par le th´eor`eme de d´erivation des int´egrales `a param`etres,F est de classeC1sur ]0,+∞[ et :
∀x >0, F′(x) = Z +∞
0
∂f
∂x(x, t) dt=− Z +∞
0
te−xt 1 +t dt.
On a alors, pour toutx∈R∗+ : F(x)−F′(x) =
Z +∞
0
e−xt 1 +t dt+
Z +∞
0
te−xt 1 +t dt=
Z +∞
0
e−xtdt= 1 x soit aussi F′(x) = F(x)− 1
x, ce qui permet de montrer par r´ecurrence sur k ∈N que F est de classeCk sur ]0,+∞[ pour toutk∈N.
5. Soit x > 0. Le changement de variable t 7→ x(1 +t) est C1 bijectif de ]0,+∞[ sur ]x,+∞[. Il donne, directement, en posantu=x(1 +t)
F(x) = Z +∞
0
e−xt 1 +t dt=
Z +∞
x
ex−u u/x
du x = ex
Z +∞
x
e−t t dt.
Comme e−t
t ∼
t→0+
1
t, l’int´egrale Z +∞
0
e−t
t dt diverge, et comme la fonction est positive, on a en fait limx→0+
Z +∞
x
e−t
t dt= +∞. De plus lim
x→0+ex= 1 donc lim
x→0+F(x) = +∞..
6. On a d´ej`a F(x) ∼
t→0+
Z +∞
x
e−t
t dt=G(x). Montrons donc queG(x) ∼
t→0+−lnx, ce qui prouvera le r´esultat demand´e.
Une int´egration par parties, en utilisant que e−tlnt =
t→+∞o t12
, donne pour toutx >0 :
G(x) =
e−tlntt→+∞
t=x +
Z +∞
x
e−tlntdt= 0−e−xlnx+ Z +∞
x
e−tlntdt.
Or comme|e−tlnt| ∼
0+−lnt, l’int´egrale Z +∞
0
e−tlntdtconverge, donc lim
x→0+
Z +∞
x
e−tlntdtexiste.
Par ailleurs, on a l’´equivalent e−xlnx∼
0+lnx. Finalement, G(x)∼
0+
−lnx.
Exercice 5 Soitf :x7→
Z +∞
0
cos(xt) e−t2dt.
1. D´emontrer quef est correctement d´efinie sur IR et de classeC1.
2. Trouver une ´equation diff´erentielle lin´eaire d’ordre 1 dontf est solution et en d´eduiref.
Exercice 6
On consid`ere pourxr´eel l’int´egrale impropreI(x) = Z 1
0
tx−1 lnt dt
1. Par un changement de variable, d´emontrer queI(x) a mˆeme nature que J(x) =
Z +∞
0
e−u
u (1−e−ux) du.
2. D´emontrer que six∈]−1,+∞[ alorsI(x) est bien d´efinie.
3. D´emontrer queJ est une fonction d´erivable sur ]−1,+∞[ et d´eterminer sa d´eriv´ee.
4. En d´eduire que pour toutx >−1 l’expression deI(x).
1. Le changement de variable (`a justifier)t= e−u permet de conclure.
2. Pourx∈]−1,+∞[,h:u7→ e−u
u (1−e−ux) est continue sur ]0,+∞[. Puis e−u
u (1−e−ux) ∼
u→0+x, doncJ(x) est une int´egrale faussement impropre en 0.
Enfin, par croissances compar´ees,∃ lim
u→+∞u2h(u) = 0. Il en r´esulte que hest int´egrable sur IR+. Ainsi l’int´egrale impropreJ(x) converge,I(x) aussi et on aJ(x) =I(x).
3. On va appliquer le th´eor`eme de Leibniz pour montrer que J est d´erivable sur ]−1,+∞[ avec : J′(x) =
Z +∞
0
e−u(x+1)du.
Justifions cela. Pour (x, u)∈]−1,+∞[×]0,+∞[, posons : h(x, u) = e−u
u (1−e−ux) =e−u
u −e−u(1+x)
u .
— Pour toutx >−1,u7→h(x, u) est int´egrable sur IR+.
— La fonction hest de classeC∞ sur ]−1,+∞[×]0,+∞[. Ainsi, pour toutx >−1, la fonction u7→ ∂h
∂x(x, u) est continue.
— Pour touta⩽b dans ]−1,+∞[, pour toutx∈[a, b] et pour tout u >0, on a :
∂h
∂x(x, u)
= e−u(x+1)⩽e−u(a+1)=ψ(u).
Or la fonctionψ est int´egrable sur IR+
On peut appliquer le th´eor`eme de Leibniz qui affirme queJ est de classeC1 sur tout segment de ]−1,+∞[ (donc sur ]−1,+∞[ : la d´erivation est une notion locale), avec :
J′(x) = Z +∞
0
e−u(x+1)du= 1 1 +x.
4. Il existe doncC∈IR tel que, pour toutx >−1, on aJ(x) = ln(1 +x) +C. CommeC=J(0) = 0, il resteI(x) =J(x) = ln(1 +x) pour toutx >−1.
Exercice 7
Pourxr´eel on pose, d`es que cela a un sens :f(x) = Z +∞
−∞
e−t2eixtdt.
1. Quelle est le domaine de d´efinition def? 2. D´emontrer quef est de classeC∞sur IR.
1. Posons pourt etxr´eelsg(x, t) = e−t2eixt. Fixonsxr´eel.
— Pour toutt r´eel la fonctionx7→g(x, t) est continue sur IR.
— On a t2|g(x, t)| = t2e−t2 −→
t→+∞ 0. Ainsi g(x, t) =
t+∞ o(1/t2). Comme t 7→ 1/t2 est int´egrable en +∞, il en va de mˆeme det7→g(x, t). De la mˆeme mani`ere cette fonction est int´egrable en−∞.
Le domaine de d´efinition def est donc IR.
2. Fixons k∈ IN et montrons que f est de classe Ck sur IR en utilisant le th´eor`eme de d´erivation versionCk des int´egrales `a param`etre.
— Atfix´e dans IR la fonctionx7→g(x, t) est de classeC∞et pour toutj∈IN on obtient de suite :
∂jg
∂xj(x, t) = (it)kg(x, t).
— Soit x∈IR etj ∈ {0, . . . , k−1}. La fonctiont7→ ∂jg
∂xj(x, t) est int´egrable sur IR. En effet elle est continue sur IR et pour toutt r´eel :
∂jg
∂xj(x, t)
⩽|t|je−t2.
Mais la fonctiont 7→ |t|je−t2 est int´egrable sur IR car continue sur IR et n´egligeable en−∞et +∞devantt7→ 1
t2 qui est int´egrable en−∞et +∞.
— Atr´eel fix´e,x7→ ∂kg
∂xk(x, t) est continue sur IR (doncC0−P M).
— Pour tout (x, t) ∈ IR2 on a :
∂kg
∂xk(x, t) ⩽
tk
e−t2 = φ(t) et la fonction φ est int´egrable sur IR (mˆeme argumet que ci-dessus)
On peut donc conclure quef est de classeCk sur IR avec : f(k)(x) =
Z +∞
−∞
(it)kg(x, t) dt.
Ceci ´etant vrai pour toutk∈IN,f est de classeC∞ sur IR.
Exercice 8 (La fonctionΓ) Pourx >0, on consid`ere Γ(x) =
Z +∞
0
tx−1e−tdt.
1. Justifier que l’on d´efinit ainsi correctement une fonction Γ :]0,+∞[→IR.
2. D´emontrer que Γ est continue sur ]0,+∞[.
3. D´emontrer que pour toutx >0 on a Γ(x+ 1) =xΓ(x).
4. D´emontrer que Γ estC∞et pr´eciser Γ(k) pour toutkdans IN.
1. Voir le cours sur les int´egrales impropres.
2. Posonsf(x, t) =tx−1e−t pour toutt >0 etx >0. Alors :
— Ax >0 fix´e la fonctiont7→f(x, t) est continue sur ]0,+∞[ doncC0−P M.
— At >0 fix´e, la fonctionx7→f(x, t) est continue sur ]0,+inf t[.
— Soienta < bdes r´eels tels que [a, b]⊂]0,+∞[. Pour toutt >0 etx∈[a, b] on a :
|f(x, t)|⩽(ta−1+tb−1)e−t=φ(t).
En effet, `a t >0 fix´e, x7→ e(x−1) lnt peut-ˆetre d´ecroissante (si t < 1) ou croissante (si t ⩾ 1) sur [a, b] : cette fonction est donc major´ee par e(a−1) lnt ou e(b−1) lnt, en particulier par la somme des deux. Enfinφest int´egrable sur ]0,+∞[ comme somme de fonctions int´egrables sur cet intervalle (premi`ere question !).
On peut alors appliquer le th´eor`eme de continuit´e des int´egrales `a param`etre: la fonction Γ est continue sur [a, b]. Ceci ´etant vrai quelque soit le choix du segment [a, b]⊂]0,+∞[, la fonction Γ est continue sur ]0,+∞[.
3. On fait une IPP (attention, il y a aussi probl`eme en 0 !)
4. Supposons que pour un certaink∈IN fix´e la fonction Γ soit de classeCk avec : Γ(k)(x) =
Z +∞
0
(lnt)ktx−1e−tdt.
— Ax >0 fix´e, la fonctiont 7→fk(x, t) = (lnt)ktx−1e−t est int´egrable sur ]0,+∞[. En effet elle y est continue et on a :
• t2fk(x, t) −→
t→+∞0 doncf(., t) est int´egrable en +∞.
• Comme 1−x <1, il existeγ∈]1−x,1[ et alors : tγfk(x, t) ∼
t→00tγ(lnt)ktx−1−→
t→00
par croissances compar´ees. Il en r´esulte quet7→fk(x, t) est int´egrable en 0.
— Ax >0 fix´e, la fonctionfk(x, .) est de classeC1 sur ]0,+∞[ de d´eriv´ee donn´ee par :
∂fk
∂x(x, t) = (lnt)fk(x, t).
— At >0 fix´e, la fonctiont7→ ∂fk
∂x(x, t) est continue sur ]0,+∞[.
— Soienta < btels que [a, b]⊂]0,+∞[. Pour toutt >0 et tout x∈[a, b] on a :
∂fk
∂x(x, t)
⩽(ta−1+tb−1)(lnt)k+1e−t=φ(t)
Mais la fonctionφest int´egrable sur ]0,+∞[ comme somme de fonctions int´egrables sur cet intervalle (c’est le premier tir´e ci-dessus !)
On peut alors appliquer le th´eor`eme de d´erivation des int´egrales `a param`etre version C1 qui assure que Γ(k) est de classe C1 sur [a, b]. Ceci ´etant valable quelque soit le choix de l’intervalle [a, b]⊂]0,+∞[, Γ(k)est de classeC1 sur ]0,+∞[, et pourx >0 on a :
Γ(k+1)(x) = Z +∞
0
(lnt)k+1tx−1e−tdt.
Comme Γ est C0 sur ]0,+∞[, on peut conclure par r´ecurrence que Γ est de classe Ck pour tout k∈IN donc de classeC∞ sur ]0,+∞[.
5. Pour trouver Γ(1/2), faire un changement de variable pour se ramener `a l’int´egrale de Gauß.
Exercice 9
Soientaet λ >0 des r´eels. D´emontrer que : Z
IR
e−λx2cos(2λax) dx= rπ
λe−λa2.
• Pour (a, x) ∈ IR2, on pose f(a, x) = e−λx2cos(2λax). La fonction f ainsi d´efinie est globalement continue sur IR et, pour tout (a, x)∈IR2, on a : |f(a, x)|⩽e−λx2 =φ(x).
La fonction φ est int´egrable sur IR. Par domination, pour tout a ∈ IR, la fonction x 7→ f(a, x) est int´egrable sur IR. Il en r´esulte que la fonction F: IR→IR d´efinie par
F(a) = Z
IR
e−λx2cos(2λax) dx, est correctement d´efinie.
• La fonction f st en fait C∞ sur IR2 comme produit de fonctions C∞ sur IR2. En particulier ∂f
∂a : IR2→IR est continue.
De plus, pour tout (a, x)∈IR2 on a ∂f
∂a(a, x) =−2λxsin(2λax)e−λx2, donc :
∂f
∂a(a, x)
⩽2λ|x|e−λx2
| {z }
=ψ(x)
.
Commeψest int´egrable sur IR, on peut appliquer le th´eor`eme de Leibniz. AinsiF est de classeC1sur IR et, pourar´eel, on a :
F′(a) =−2λ Z
xsin(2λax)e−λx2dx.
• Une int´egration par parties donne, pour toutar´eel : F′(a) =n
sin(2λax)e−λx2i+∞
−∞
| {z }
=0
−2λa Z
IR
xcos(2λax)e−λx2dx,
ce qui donne :F′(a) =−2λaF(a).
Il en r´esulte qu’il existe une constanteCr´eel telle que, pour touta∈IR : F(a) =C(
− Z a
0
2λtdt
=Ce−λa2. Puis on a :
C=F(0) = Z
IR
e−λx2dx= 2 Z
IR+
e−λx2dx =
|{z}
t=√ λ x
√2 λ
Z
IR+
e−t2dt= rπ
λ.
Ainsi on a bien : Z
IR
e−λx2cos(2λax) dx= rπ
λe−λa2. Commentaires.
1. L’id´ee est classique pour exprimer une int´egrale `a param`etre : on cherche `a montrer qu’elle est solution d’une ´equation diff´erentielle.
2. Je pr´esente un calcul rapide de l’int´egrale de Gauß, sans r´edaction, qui utilise le passage en coordonn´ees polaires.
PosonsI= Z
IR+
e−t2dt. On a :
I2 =
|{z}
F ubini
Z +∞
0
Z +∞
0
e−(x2+y2)dxdy =
|{z}
chgt var
Z +∞
0
Z π2
0
e−r2rdrdθ
=
Z π2
0
(
−e−r2 2
#+∞
0
dθ=1 2
Z π2
0
dθ=π 4.
Exercice 10
Pourxr´eel on posef(x) = Z +∞
0
sin(tx) t(1 +t2)dt.
1. D´emontrer que l’on a ainsi d´efini correctement une fonction de classeC1sur IR et pr´eciserf′. 2. Pour n∈IN on posegn:x7→
Z n
0
cosxt 1 +t2 dt.
a) Justifier que chaquegn est de classeC1.
b) Justifier que l’on d´efinit correctement une fonctionh: IR→IR en posant pour toutxr´eel : h(x) =−
Z +∞
0
tsin(tx) 1 +t2 dt.
c) Soita >0. D´emontrer que la suite (gn′) converge uniform´ement sur [a,+∞[ versh.
3. D´eterminer la fonctionf. La fonctionf′ est-elle d´erivable en 0 ?
1. On a :
• Fixons x r´eel. La fonction t 7→ sin(tx)
t(1 +t2) = f(x, t) est continue sur ]0,+∞[. De plus, pour toutt >0 on a :
sin(tx) t(1 +t2)
⩽ 1 t(1 +t2). Commet7→ 1
t(1 +t2) est int´egrable sur [1,+∞[, par dominationf(x, .) est int´egrable sur [1,+∞[.
Puis sin(tx) t(1 +t2) ∼
t→0+x. Il en r´esulte quef(x, .) est int´egrable sur [0,1].
En r´esum´ef(x, .) est int´egrable sur ]0,+∞[.
• Pour (x, t) dans IR×]0,+∞[, ∂f
∂x(x, t) existe et, pour tout xdans IR, t 7→ ∂f
∂x(x, t) = cos(xt)
1 +t2 est continue sur ]0,+∞[.
•Pour tout (x, t) dans IR×I, on a
∂f
∂x(x, t)
⩽φ(t) o`uφ:t7→ 1
1 +t2 est int´egrable sur ]0,+∞[
Les hypoth`eses du th´eor`eme de d´erivation sous le signe Z
version C1 sont satisfaites. On peut donc conclure que f est de classeC1 sur IR avec :
f′(x) = Z +∞
0
cos(xt) 1 +t2 dt.
On peut noter que la fonction f est impaire.
2. a. Fixons n∈IN et posons pour touttr´eel etxr´eel :g(x, t) =cos(tx) 1 +t2 .
— Pour toutx∈IR la fonctiont7→cos(tx)
1 +t2 est continue sur [0, n].
— Pour toutt∈[0, n] la fonction x7→ cos(tx)
1 +t2 est de classeC1 sur [0,1] de d´eriv´ee donn´ee par : ∂g
∂x(x, t) =−tsin(tx) 1 +t2 .
— Pour toutxr´eel, la fonctiont7→ ∂g
∂x(x, t) est continue sur [0, n].
— Pour touttdans [0, n] etxr´eel on a :
∂g
∂x(x, t) ⩽n estt7→nest int´egrable sur le segment [0, n].
Le th´eor`eme de d´erivation des int´egrales `a param`etres version C1 permet d’affirmer quegn est de classeC1 sur IR, avec :
g′n(x) =− Z n
0
t sin(xt) 1 +t2 dt.
b. Une IPP permet de montrer que hest correctement d´efinie.
c. Pourn∈IN etx >0 on a :
g′n(x)−h(x) = Z +∞
n
t sin(xt)
1 +t2 dt=In(x).
Une IPP donne :
In(x) =−1 x
n
n2+ 1cos(nx) +1 x
Z +∞
n
1−t2
(1 +t2)2 costxdt.
De l`a, pour tout n∈IN etx >0, on a :
|In(x)| ⩽ 1 x
n n2+ 1 +1
x Z +∞
n
1 +t2 (1 +t2)2 dt
⩽ 1 x
n n2+ 1 +1
x Z +∞
n
1 1 +t2dt
⩽ 1 x
n n2+ 1+π
2 −arctann
⩽ 1 a
n
n2+ 1+ arctan 1 n
d`es quex⩾a
Mais lim
n→+∞
n
n2+ 1 + arctan1 n
= 0 doncIn
−→CU [a,+∞[0.
Conclusion.La suite (gn′) converge uniform´ement sur les segments de ]0,+∞[ versh.
d. Commegn −→CS
]0,+∞[f′, on peut conclure quef′ est de classeC1sur ]0,+∞[ avecf′′=h.
3. • On a 1
t(t+ 1)2 =1 t − t
1 +t2 pour toutt >0. Il en r´esulte, pourx >0, que : f(x) =
Z +∞
0
sintx
t dt+h(x) = π
2 +f(x).
On a donc, pour x >0, f(x) = αex+βe−x+ π
2 o`u αet β sont des constantes r´eelles. Comme
|f(x)|⩽π
2 |x|, il vientα= 0. Maisf est continue en 0, avecf(0) = 0, doncβ =−π
2. Il vient donc f(x) =π
2(1−e−x) six⩾0. Par imparit´e on obtient alors l’expression def. Sa d´eriv´ee estf′(x) =π
2e−|x|, et n’est pas d´erivable en 0.
Exercice 11 SoitF:x7→
Z +∞
0
e−t x+tdt.
1. Montrer queF est d´efinie et de classeC∞ surR∗+. 2. D´eterminer un ´equivalent deF en 0+et en +∞.
On posef: (x, t)∈(R∗+)27→ e−t x+t.
1. Soit a ∈ R∗+. La fonction f est de classe C∞ sur (R∗+)2 et v´erifie les hypoth`eses de domination locale
∀k∈N, ∀(x, t)∈[a,+∞[×R∗+,
∂kf
∂xk(x, t)
=
(−1)kk! e−t (x+t)k+1
⩽φk(t) :=k! e−t (a+t)k+1, o`uφk est continue et int´egrable surR∗+. Le th´eor`eme de d´erivation des int´egrales `a param`etre dit alors queF est d´efinie et de classeC∞surR∗+.
2. • Le changement de variables affinet=xuconduit, suivi d’une int´egration par parties consistant
`
a int´egrer e−xu, conduisent `a : F(x) =
Z +∞
0
e−xu 1 +udu=
− e−xu x(1 +u)
+∞
u=0
− 1 x
Z +∞
0
e−xu
(1 +u)2 du= 1 x−1
x Z +∞
0
e−xu (1 +u)2 du.
On va montrer que le second terme du membre de droite est n´egligeable devant le premier quand xtend vers l’infini, ce qui prouvera que
F(x) ∼
x→+∞
1 x· On a pour toutx >0 :
1 x
Z +∞
0
e−xu (1 +u)2du
⩽ 1
x Z +∞
0
e−xudu= 1 x2.
Cela prouve que 1 x
Z +∞
0
e−xu
(1 +u)2 du =
x→+∞o 1
x
.
• L’int´egration par parties consistant `a d´eriver e−t sur l’expression initiale deF conduit `a F(x) =
ln(x+t)e−t+∞
t=0 + Z +∞
0
e−tln(x+t) dt=−lnx+ Z +∞
0
e−tln(x+t) dt.
On va montrer que le second terme du membre de droite est n´egligeable devant le premier quand xtend vers z´ero, ce qui prouvera que
F(x) ∼
x→0+−lnx.
On a :
— Pour toutt >0, e−tln(x+t) −→
x→0+λ(u) = e−tlnt.
— Ax >0 fix´e,t7→e−tln(x+t) et la fonctionλsont continues sur ]0,+∞[.
— Pour toutx >0 ett >0 on a :
e−tln(x+t) ⩽φ(t)
(|lnt| sit⩽1 te−t sit >1, et la fonctionφest continue par morceaux et int´egrable sur ]0,+∞[.
Le th´eor`eme de convergence domin´ee `a param`etre continue s’applique. La fonctionλest int´egrable sur ]0,+∞[ et :
Z +∞
0
e−tln(x+t) dt −→
x→0+
Z +∞
0
λ(t) dt.
Cela prouve que Z +∞
0
e−tln(x+t) dt =
x→0+o (−lnx).
Remarques. — 1) L’int´egrale Z +∞
0
e−tlntdt est ´egale `a −γ, l’oppos´e de la constante d’Euler, mais c’est anecdotique pour cet exercice.
2) Pourx >0 que l’on ´ecrity2avecy >0, le changement de variablet=xudonnef(x) = Z+∞
0
e−xu 1 +udu, qui ram`ene `a la fonctionF de l’exercice 4.