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Spectromètres pour résonance paramagnétique
J. Uebersfeld, E. Erb
To cite this version:
90 A
SPECTROMÈTRES
POURRÉSONANCE
PARAMAGNÉTIQUE
Par J. UEBERSFELD et E.
ERB,
École Supérieure de
Physique
et de Chimie Industrielle de Paris.Sommaire. 2014 Deux
spectromètres opérant dans les bandes des 9 000 MHz et des 36 000 MHz sont décrits. Des détails sont donnés sur les parties
hyperfréquence
et basse fréquence.SUPPLÉMENT
. PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME
17, JUIN 1956, PAGE
I. Introduction. -
L’expérience
type
de réso-nanceparamagnétique
[1]
est la suivante : uncorps
paramagnétique
est soumis à unchamp
magnétique
continu Hqui quantifie
lessous-niveaux
magnétiques ;
unchamp
magnétique
alter-natif
Hl, orthogonal
àH,
defréquence convenable,
excite des transitionsdipolaires
magnétiques
entre ces sous-niveaux.Le
champ
H1
estproduit
par une bobinequi
faitpartie
d’un circuit résonnant et la résonancepara-magnétique
se traduit par des variationsAQ
et Av du coefficient desurtension Q
et de lafréquence
de résonance v du circuit résonnant. Si lafréquence
duchamp
H1
est du domaine deshyperfréquences,
le circuit résonnant estremplacé
par une cavitérésonnante et le corps
paramagnétique
estplacé
dans la cavité résonnante en un ventre de
champ
magnétique.
Onpeut
rendrecompte
des varia-tions deAQ
et Av en donnant au corps unesuscep-tibilité
magnétique
complexe
x =x’ - j X’ ; X’
estla
dispersion,
x" l’absorption
paramagnétiques.
AQ
et Av sontproportionnelles respectivement
à x"
etx’.
Si on laisse fixe lafréquence
duchamp
H1,
les courbes donnant les variationsde x’
et
x"
en fonction de H ont l’allure de celles de lafigure
1. Ce sont les courbes de résonance para-.magnétique
électronique
(dans
la suite nous dironsR. P.
E.).
Le but du
spectromètre
pour R. P. E. estpréci-sément de construire ces courbes.
II. Observation des courbes de résonance
para-magnétique.
- Lespectromètre
doit mesurer lesfaibles variations
AQ
et Avenvisagées
précé-demment. Différents
montages
ont étéproposés [2];
le
pont
hyperfréquence
(«
témagique »
ou « anneauhybride
»)
est leplus fréquemment
utilisé. L’un denous a mis au
point
undispositif
différent[3] qui
aservi de base aux deux
spectromètres
pour R. P. E.de
l’École
dePhysique
et de Chimie. Avant d’enrappeler
leprincipe,
nous allons exposer les dèuxméthodes
principales
d’observation des courbes de résonanceparamagnétique.
Au lieu de construire
point
parpoint
les courbes de lafigure 1,
onpeut
soit les visualiser àl’oscil-lographe
cathodique,
soit lesenregistrer.
1)
VISUALISATION A L’OSCILLOGRAPHE. - Onmodule le
phénomène
à lafréquence
du secteur ensuperposant
auchamp
Ho,
unchamp
alternatifparallèle d’amplitude
suffisante pour couvrir toutel’étendue de la courbe
(«
modulationlarge »).
LaFIG. 1.
variation
AQ
ouAv, qu’on peut
alorsamplifier,
estappliquée
sur lesplaques
de déflexion verticaled’un
oscillographe.
Enenvoyant
sur lesplaques
dedéflexion horizontale un
signal
proportionnel
auchamp
demodulation,
on faitapparaître
sur l’écrande
l’oscillographe
l’une ou l’autre des courbes dela
figure
1.2)
ENREGISTREMENT. - L’inconvénient dudis-positif
précédent
estd’exiger
unamplificateur
pourbasse
fréquence
à bandepassante
élevée(le signal
à
amplifier
comporte
en effet de nombreuxharmo-niques
de lafréquence
demodulation) :
le bruitest alors
amplifié
sur unelarge
bande defréquence.
Cet inconvénient
peut
êtresupprimé
enremplaçant
la « modulation
large »
par une « modulation fine »(faible
devant lalargeur
de la courbe de R. P.E.).
Cette modulation
produit
unsignal
prati-quement
sinusoïdal à lafréquence
de modulation.L’amplitude
et laphase
de cesignal (grandeur
obtenue par une détection
synchrone)
donnent ladérivée en
chaque point
des courbes de lafigure
1.En faisant varier lentement le
champ magnétique
appliqué
on construit les courbes dérivées descourbes de R. P. E. Le
système
amplificateur
déteéteur est accordé sur lafréquence
demodu-lation ;
onpeut
lui donner une bandepassante
aussi faible que l’on veut
(à
condition de donnerau
champ
H une variation suffisammentlente)
etaugmenter
ainsi lerapport
signal /bruit.
91 A
Ce
système,
enrevanche,
nepermet
pasl’obser-vation commode des
paramagnétismes
transitoires. III. Ordre degrandeur
desphénomènes
etprin-cipe
des mesures. - Lafréquence v
duchamp
Hl
est liée à l’intensité H du
champ
continu par larelation : hv =
g[BH,
où h est la constante dePlanck, 03B2
lemagnéton
de Bohr et g le facteur de Landé. Onobtient,
g étantgénéralement
voisin de2 :.
J # 3H
où v est
exprimée
en MHz et H en gauss.On voit donc que si H est de l’ordre de
quelques
dizaines de gauss(champ
d’une bobine àair),
lafréquence v
est
celle d’une ondemétrique,
tandis que si H est del’ordre
dequelques
milliers de gauss(champ
d’unélectro-aimant)
lafréquence
est dudomaine des ondes
centimétriques
oumilli-métriques.
C’est dans ce deuxième cas que nous nous sommesplacés
pour réaliser lesdeux
spectro-mètres,
lepremier
fonctionnant à unefréquence
voisine de 9 000 MHz
(bande
des 3cm),
le deuxièmeà une
fréquence
voisine de 36 000 MHz(bande
des 8
mm).
PRINCIPE DITES MESURES. - Le
champ
H1
estproduit
par une cavité résonnanteplacée
en boutd’un
guide
d’onde et excitée par unklystron
reflex.L’onde réfléchie par la cavité -
prélevée
à l’aide d’uncoupleur
directif - est détectée par un cristalmélangeur.
La cavité estplacée
dans l’entrefer d’unélectro-aimant,
muni de bobines de modu-lation.L’absorption
et ladispersion
paramagné-tiques x"
et x’
sont desgrandeurs
modulées enbasse
fréquence.
Le calcul
complet
[3]
montre que si la cavitén’est pas
adaptée
auguide d’onde,
l’onde réfléchie se compose de trois ondes : une onde A(indé-pendante
de la R. P.E.),
une ondeBx"
et uneonde
jBx’
(les
deux dernières ondes sont enquadrature).
Le
signal
qui
détecte l’onde réfléchie estpolarisé
par l’onde A. Seule l’onde
Bx"
est détectéelorsque
l’oscillateur estréglé
à lafréquence v
de résonancede la
cavité,
car à ce moment A est enphase
avecBx"
et donc enquadrature
avecjBx’.
Lasituation est inverse
lorsque
l’oscillateur estréglé
à unefréquence
voisine dev +
A, à
étant lalargeur
à 3 db de la courbe de résonance de la cavité.Le
dispositif
réalise une sorte de détectionsuper-hétérodyne,
que
nousappelons
détectionhomodyne ;
la
puissance
réfléchie par la cavité en l’absencede R. P. E. sert d’oscillateur local de
phase
variablepermettant
d’avoirséparément
l’absorption
et ladispersion.
Deplus,
lessignaux
de R. P. E. sontdétectés linéairement.
IV. Schéma
général
del’appareillage
etpro-duction du
champ
magnétique.
- Le schéma del’appareillage
dans le cas de la visualisation descourbes sur
l’oscillographe cathodique
estindiqué
FIG. 2.
sur la
figure
2: Lechamp magnétique
estproduit
par un électro-aimant Beaudoin
(modèle
107).
L’entrefer est de 60 mm pour le
spectromètre
à 9 000 MHz(champ produit:
environ 3 000gauss),
de 18 mm pour celui à 36 000 MHz(champ produit :
environ 12 000gauss).
La modulation est obtenueà l’aide de deux bobines
supplémentaires
coiffant lespièces
polaires,
alimentées soit par le secteur(modulation large),
soit par unamplificateur
depuissance piloté
par ungénérateur
B. F.(modu-lation
fine).
Lechamp
magnétique
continu estétalonné à l’aide de la résonance
paramagné-tique
du radical librediphénylpicryl-hydrazile
(D.
P. P.H.).
L’amplitude
de la modulation estobtenue en mesurant la tension alternative
qui
apparaît
aux bornes d’une bobine de surface connueplacée
dans lechamp.
Un rhéostat que l’on peutentraîner par un moteur
électrique produit
lesvaria-tions lentes du
champ magnétique
dans le cas del’enregistrement.
V.
Caractéristiques techniques
dela Î partie
hyperfréquence.
- Nous voulons seulementindi-quer les
caractéristiques
principales. L’appareillage
est décrit en détail à la référence
[3],
du moins en cequi
concerne lespectromètre
dans la bandedes 3 cm.
A)
SPECTROMÈTRE DANS LA BANDE DES 3 CM.1)
Oscillateur : L’oscillateur est unklystron
reflex 2 K 25 alimenté à l’aide d’une alimentation
stabilisée
soignée.
Leklystron
doit être chauffé encontinu. Il est
placé
dans une boîte étanche(support
« Dervaux»)
etl’équilibre thermique
estatteint en une
vingtaine
de minutes. Lafréquence
est alorsstable,
à mieux que 10-près.
Laest
découplé
par uneligne
unidirectionnelle àferrite.
2)
Détecteur : Le détecteur est un cristalmélan-geur
(type
1 N 23B) ;
unmilliampèremètre
ensérie avec le cristal contrôle l’accord de la cavité
qui
setraduit par
un minimum dans le courantd ,,,iii#.
3).
Le minimum doit être différent de zéro(cavité
nonadaptée).
FIG. 3.
3)
Couplage
directi f :
Lecoupleur
est uncoupleur
à 6 db par fente construit par la Maison AMEP.
4)
Cavité résonnante : La cavité est une cavitécylindrique qui
résonne suivant le modeTEoli
(mode
desondemètres).
Ce mode a été choisigrâce
augrand
coefficient de surtensionqu’il
estpossible
d’obtenir
(surtension
à vide de 10 000 sanspré-cautions
spéciales)
et à la facilité aveclaquelle
onplace
l’échantillon pour effectuer une mesure.L’échantillon est en effet
placé
suivant l’axe de lacavité
(en
un ventre dechamp
magnétique) :
un"’rou est
percé
au centre de la facesupérieure
de lacavité pour
permettre
son introduction. Unmandrin
guide
le tube de pyrex ou dequartz
qui
contient la substance à étudier s’il
s’agit
d’unepoudre,
ou latige
fixe àlaquelle
est collél’échan-tillon s’il
s’agit
d’une massecompacte
(monocristal,
substance
amorphe).
Unpetit
vase Dewar(dia-mètre extérieur 6
mm) peut
remplacer
le mandrinet
permet
de refroidir la substance àétudier jusqu’à
la
température
de l’azoteliquide.
Lecouplage
de la cavité auguide
d’onde est réalisé à l’aide d’un iriscirculaire
percé
sur la surface latérale ducylindre.
Le diamètre de l’iris
(d’épaisseur
1mm)
donnant lecouplage
optimum
est voisin de6,5
mm.B)
SPECTROMÈTRE DANS LA BANDE DES 8 MM.-La
plupart
des considérationsprécédentes
sontvalables ; l’appareillage
est l’ «homothétique »
decelui réalisé à 3 cm. Il faut noter les
quelques
points
suivants : leklystron
est unklystron
reflex hautetension
fabriqué
par la Radio-Industrie(type
K L2
T1)
donnant environ 15 mW dans la bande. Les différentestensions,
enparticulier
la tensionanode
(2
000 V - 14mA)
est fournie par unealimentation stabilisée Airmec. Par suite des
pertes
diélectriques
élevées à 36 000 MHz l’échantillon desubstance doit être
placé
dans un tubecapillaire
très mince
(diamètre
extérieur inférieur à1,5
mm).
VI.
Caractéristiques techniques
de lapartie
«
détection-amplification
bassefréquence
». - Lephénomène
esttoujours
modulé en bassefréquence
à 50 Hz dans le cas de la modulationlarge,
à 1 300 Hz dans le cas de la modulation fine.
A)
VISUALISATION DES COURBES AL’OSCIL-LOGRAPHE. -
Un
préamplificateur
degain
20environ,
entièrement alimenté encontinu,
de bandepassante
environ 5 000 Hz amène lesignal
à unniveau suffisant. Le
signal
est alorsappliqué
àl’une des entrées verticales d’un
oscillographe
Ribet-Desjardins
264B ;
une tension carréeà 50 Hz
envoyée
sur la deuxième entréepermet
deséparer
l’aller et le retour duspot
(voir
fig.
4).
FIG. 4.
Une fraction de la tension de
modulation,
déphasée
de )
par undéphaseur
à résistances etcapacités
2
est
appliquée
à l’entrée del’amplificateur
hori-zontal et
permet
l’observation des courbes deR. P. E.
B)
ENREGISTREMENT DE LA DÉRIVÉE DES COURBES DE R. P. E. - Ala sortie du
préampli-ficateur,
lesignal
estenvoyé’sur
unamplificateur
sélectif à contre-réaction
AOIP.,
puis
après
unenouvelle
amplification
sur un détecteursynchrone
(lock-in)
à diodes. Lesignal
détecté est filtré par une constante detemps (2 secondes) qui
limite labande
passante
de tout lesystème.
Untransfor-mateur
d’impédance
constitué par unelampe
6 BL 7
(deux
triodes depuissance
à hauteimpé-dance
d’entrée) permet
d’attaquer
symétriquement
un
milliampëremètre enregistreur Chauvin-Arnoux.
La tension de référence sur
te
détecteursynchrone
est de
20° ;
elle est obtenue àpartir
dugéné-rateur B. F.
qui pilote
l’amplificateur
depuissance
pour la modulation duchamp
magnétique.
Laphase
de cette tension de référencepeut
varier de 093 A
Le schéma
général
del’appareillage
d’enregis-trement est donné à la
figure
5. On n’a pasrepré-senté le
préamplificateur
nil’amplificateur
sélectif.FiG. 5.
(L’
« entréesignal »
indiquée
sur le schémacorres-pond
à la sortie .de cedernier).
VII. Performances.
-’A)
SPECTROMÈTRE DANS LA BANDE DES 3 CM. - 10-6g de D. P. P. H. soit 1015 radicaux libres donnent un
phénomène
del’ordre de
grandeur
du bruit de fond sur l’écran del’oscillographe cathodique.
Ledispositif
de détec-tionsynchrone
augmente
la sensibilité d’unfac-teur 10 environ. Sur la
figure
6 on aindiqué
l’enre-gistrement
obtenu avec 10-6 g de D. P. P. H.FIG. 6.
B)
SPECTROMÈTRE DANS LA BANDE DES 8 MM.-Des
expériences préliminaires
montrent que lesperformances
duspectromètre
sont au moinségales
à celles duspectromètre
de la bande des 3 cm.Des
précisions
seront donnéesprochainement
dans une autrepublication.
Manuscrit reçu le 15 février 1956.
BIBLIOGRAPHIE
[1]
UEBERSFELD (J.) et COMBRISSON (J.), J.Physique Rad.,
1953,14,104. [2]
COMBRISSON (J.) et UEBERSFELD
(J.),
J.Physique Rad.,
1953, 14, 724.