A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
M ICHEL P OMMIEZ
Sur les restes successifs des séries de Taylor
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 4
esérie, tome 24 (1960), p. 77-165
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1960_4_24__77_0>
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Sur les restes successifs des séries de Taylor
INTRODUCTION
Les
propriétés
des dérivées successives des fonctionsanalytiques
ont été étudiéespar de nombreux auteurs, notamment par
Gontcharoff, qui
a obtenu dans sa thèse(cf. [12])
des résultats dutype
suivant: sichaque
dérivéef (n)d’une
fonctionf holo- morphe
dans ledisque-unité
s’annule en unpoint zn
tel quef se
réduit à une constante. Leplus grand
des nombres parlesquels
onpeut remplacer
est
la constante de Gontcharoff G. Le même auteur a étudiéégalement
leproblème
2e g p
de la construction de fonctions
f
telles que = cn pour tout n,(zn)
et(cn)
étantdeux suites
données ;
la méthode utilisée consiste àdévelopper f en
série depolynômes d’interpolation.
Citons encore J. M. Whittakerqui
a défini et étudié la constanteW,
borne
supérieure
des nombres t tels que la seule fonction entière detype exponentiel
inférieur ou
égal à t, qui
s’annule ainsi que chacune de ses dérivées dans ledisque- unité,
soitl’application identiquement
nulle. Les valeurs exactes de G et W sontinconnues;
l’encadrement leplus précis
de W a été donné par S. S.Macintyre (cf. [16]).
Un lien étroit semble d’ailleurs exister entre ces deux
constantes,
et il est très pro- bablequ’elles
sontégales.
Nous nous proposons dans ce travail d’étudier par des méthodes
variées,
desproblèmes analogues
concernant les restes successifs des séries entières ou,plus précisément,
les fonctions :associées à une fonction
f = f~~~ supposée holomorphe
auvoisinage
del’origine.
Si les sommes
partielles
des séries entières ont faitl’objet
de nombreuxtravaux,
il semble par contre que lesfonctions
n’aient pas été étudiéesjusqu’ici
d’unefaçon systématique.
Une étudeanalogue pourrait
d’ailleurs être faite dans le casdes restes successifs de séries autres que les séries
entières,
enparticulier
dans lecas des séries de Dirichlet et des séries de Newton. Notons que zn
représente
le terme
complémentaire
dudéveloppement
limitéde f à
l’ordre n -1,
auvoisinage
de
l’origine.
Onpourrait
donc étendre la définition des au cas des fonctions indé- finiment dérivables d’une variable réelle et même au cas des fonctionspossédant
78
au
voisinage
del’origine
undéveloppement
limité d’ordrequelconque;
mais l’étude des fonctionsf(n) exigerait
alors la mise en oeuvre de nouvelles méthodes.Au
chapitre premier, après
avoir donnéquelques propriétés générales
desfonctions
f~n~,
on définit la suite despolynômes iln
associés à une suitequelconque
de
points
zn par les conditions :où
Lk désigne l’applicationf -~ f ~k~(zk).
On établit ensuite diverses
majorations
despolynômes IIn correspondant
à dessuites
(zn)
telles queh(n),
où h est une fonction non décroissante de n; si lespoints
zn sont suffisammentgroupés
cespolynômes possèdent
despropriétés
voisinesde celles des
polynômes
z? Onpeut
alors étendre à un ensemble assezgénéral
de séries- que nous
appellerons
séries(S)
-quelques-unes
despropriétés
des séries entières : existence d’un cercle de convergence, théorèmed’Abel,
deFatou-Riesz,
deJentzsch, ultraconvergence
de certaines séries lacunaires...Le
chapitre
II est consacré à l’étude des relatives aux fonctionsholomorphes
dans le
disque-unité
Q. Si l’ondésigne par F l’espace
vectorielcomplexe
des fonctionsholomorphes
dansQ,
ondémontre,
à l’aide des résultats dupremier chapitre,
quetoute suite associée à une suite
(zn)
telle que0,536,
est une base de~ ;
deplus,
tout élémentf
de ~ a pour coordonnées les nombres Il en résulte que, si0,536,
unélément f de F
est entièrement déterminé par la donnée des nombres La bornesupérieure
de l’ensemble des nombres parlesquels
on
peut remplacer 0,536
dans l’énoncéprécédent
est la constanteC;
on obtient pour cette constante l’encadrement :0,536
C0,5617.
Lapremière
de cesinégalités peut
d’ailleurs être établie par une méthode directequi
conduitaussi,
dans le cas des dérivéessuccessives,
àl’inégalité
G >0,718. Enfin,
ledéveloppement de f en
série
(S) permet
de démontrer que lecomportement asymptotique
de la suitedépend
trèssimplement
du rayond’holomorphie
àl’origine de/
Le cas des fonctions entières est étudié au
chapitre
III. On démontred’abord,
à l’aide d’un théorème de
Picard,
que toutes lesf ~n~,
saufpeut-être
un nombre fini d’entreelles, possèdent
une infinité de zéros. On étudieensuite,
dans le cas des suites(zn)
telles que desproblèmes analogues
à ceux duchapitre II;
on définit ainsi une constante T
(p) qui
semble liée par une relationsimple
à laconstante C. Pour les fonctions entières d’ordre 1 et de
type
inférieur ouégal
à0,536,
on établit une
égalité qui
prouve que les nombres où n, nepeuvent
pas êtretrop petits.
Uneégalité analogue
est obtenue pour les dérivées successives des fonctions entières d’ordre 1 et detype
inférieur à0,7259.
La méthode utilisée au
chapitre
IVpermet
d’obtenir de nouvellespropriétés
des fonctions 0 On démontre d’abord
plus simplement
et enapportant quelques
précisions,
un théorèmegénéral
de Boas sur ledéveloppement
des fonctions holo-morphes
en sériesoù les gn
(z)
sont en un certain sens « presqueégales »
à z".L’intégrale
deCauchy (ou
lareprésentation généralisée
dePolya
pour les fonctionsentières) permet
deramener le
problème
dudéveloppement
def
en série(S),
à celui dudéveloppement
de
1 1 - vz (ou
de fonctions aussisimples
que en série de fonctions On retrouve ainsiplusieurs
des résultatsprécédents. L’application
du théorèmegénéral
à la suite ~
(gn),
où s~ est unautomorphisme
convenablement choisi del’espace
de fonctions
considéré, permet
d’obtenir ledéveloppement
def
en série(S)
pour de nouvelles distributions despoints
zn(cas
où lespoints
zn sont situés dans un oudeux
disques
de centresquelconques,
cas où...).
Onparvient
ainsi à détermi-ner exactement la valeur d’une constante T* relative aux suites zn N
( -1)"n .
Lamême méthode
permet
enfin d’étudier aisément l’univalence des fonctions dans le cas et aussi dans le casoù f est
entière d’ordre fini.CHAPITRE PREMIER
DÉFINITION
DES FONCTIONSÉTUDE
D’UNE FAMILLE DE POLYNOMES D’INTERPOLATIONOn
désignera
par Q(R)
ledisque ouvert |z| R,
parQ (R)
ledisque
ferméR,
et par Q*(R)
le cercleIzl
=R;
on poseraplus simplement :
Q(1)
=Q, S~ (1)
=Q,
Q*(1)
= Q*.On
désignera par F (R) l’espace
vectorielcomplexe
desfonctions f holomorphes
dans Q
(R);
on posera ~(1)
_ ~ .Enfin,
onappellera !FD l’espace
vectoriel com-plexe
des fonctionsholomorphes
dans un domaine D duplan complexe.
I. - GENERALITES.
1 ~
Définition
desfonctions
i00
Soit une série entière
quelconque
zP dont le rayon de convergence R estp=o
5~ 0 et
qui
a poursomme f (z).
Nousdésignerons
parl’application :
:On a évidemment
f = f (0)
et les E~(R).
Sif prolongée
estholomorphe
dans undomaine D contenant Q
(R),
il en est de même desf(n) qui
sont définies dans D parl’égalité :
oo
Notons que
(z)
est lequotient
par z" du reste de rang n de la série~ a p
zp.p=o
Nous verrons que ces fonctions
f(n) possèdent
despropriétés qui rappellent
cellesdes dérivées successives
f ~n~. Toutefois,
leur définition faitjouer
àl’origine
un rôleparticulier;
elles ne sont pas comme les dérivéessuccessives,
invariantes dans toute translation duplan complexe.
2°
Expressions
diverses de(z).
a) Soit f un
élémentquelconque
de g-(R)
et z unpoint quelconque
de Q(R.)
Soit y
une courbesimple, fermée, rectifiable,
intérieure à Q(R)
et entourant lespoints
0 et z. On vérifie de suitel’égalité :
b) D’après l’expression
donnée parLagrange
au reste de rang n d’une sérieentière,
on a encore :pour tout n > 1 et tout z
appartenant
à l’étoiled’holomorphie (relative
àl’origine) de f.
c) Supposons plus particulièrement
lescoefficients ap
réels. On aalors, d’après
la formule de
Taylor :
3~
Comportement
de(z)I quand
n -~+
oo(z
étantfixé).
a)
Cas desfonctions f E
~ .Soit
imposons
à s > 0 la condition(1
+E) f zl
1. On a, àpartir
d’un certain rang no(E) :
:(1
+E)p, d’où l’inégalité (z) i (1
+E)n ~1- (1
+8)
qui
entraîneSupposons
que L ~,1 ;
on aalors,
àpartir
d’un certain rangI f(~~(z) ( ~n,~
Mais =
)/(,) (z) - z/(,+1) (z)
A" +A"~
2A",
>d °Ù um
~~. ’
Par
suite,
sif possède
au moins unpoint singulier
sur5~~,
on a :Supposons plus généralement
que avec D ~Q,
etqu’elle possède
au moinsun
point singulier
sur Q*. Soit z fixé dans D et tel que~zI
> 1.Quel
que soit ~ >1 ,
il existe une constante A
(~,)
telle queA(~,)
~,p pour tout p > 0.On en déduit que :
Il en résulte
l’inégalité :
L =~z)
1.n-~+~o
Enfin,
on établit commeprécédemment
que L nepeut
être1,
d’où le résultat suivant :(1 - 1 - 4)
Si avec D ~Q,
etpossède
au moins unpoint singulier
sur
Q*,
on a, pour tout z E D :Cette
égalité peut
encores’écrire,
endésignant
par rn(z)
le reste de rang n de la sérieb)
Casdes fonctions
entières d’ordrep fini
et non nul.00
Soitfune
fonction entière dutype
r de l’ordre p, et soit~
~~ z"n=0
son
développement
en série entière. On sait que = p~ Tn- + oo
Nous allons établir
plus généralement l’égalité :
qui
se réduit à laprécédente
pour z = 0. Soit zfixé,
de moduleR,
et soitr’
un nombrequelconque >
t. On a, àpartir
d’un certain rang :d’où:
où A est
indépendant
de n. Il en résulte que :Si L était e p T on
pourrait
trouver À tel que L À e p r, et on aurait àpartir
d’un certain rang :D’où :
à
partir
d’un certain rang. On aurait donc :et
f
ne serait pas dutype
i de l’ordre p. On a donc le résultat suivant :(1 - 1 - 5)
Sif
estentière,
dutype
z de l’ordre p(supposé fini
et ~0)
ona:
Dans le cas
particulier
où p =1,
on aplus simplement :
Supposons enfin
quef est
alors dutype
T de l’ordre 1. Onpeut
écrire :On voit de suite que la série
précédente,
où n est considéré comme unparamètre,
est uniformément
convergente
sur l’ensemble N desentiers >
0. Il en résulte quesa somme -+ 1
quand
n -~+
ce par suite dans le casparticulier
considéré :4°
Propriétés
del’application:
:f
-~a)
Soitf
un élémentquelconque
de F(R)
etdésignons par 03C6 l’application : f -+- f~l~;~
est uneapplication linéaire,
nonbiunivoque,
sur Munissons~
(R)
de latopologie
de la convergence uniforme sur toutcompact
inclus dansQ(R) (1).
Soit alors une suiteconvergente ( fn)
d’éléments de ~(R);
sa limiteF
(R).
Si
0,
il est évident que(fin)
(1)(z)
-~(z) quand
n -~ + oo.Comme la suite
( fn)
~1~(z)
converge uniformément sur tout cercleIzl
= R’R,
et que
( fn) (R),
elle converge uniformément sur toutdisque Izl
R’R,
vers une fonction
holomorphe qui
nepeut
être queF(i)..
On a donc aussi(1 - 1 - 6)
Si une suitequelconque ( fn)
d’éléments de ~(R)
converge versF,
alors
(Ln)
(1) con verge versb)
Engénéral, ~
n’est paspermutable
avec la dérivation.En
effet,
pour que[ ~ ( f ) ]’
=~ ( f ’),
il faut et il suffit queJ(z)
=Az + B,
oùA et B sont des constantes.
c)
Soit(R) ;
posons g(z)
=f (~, z),
où À est une constantequelconque.
On vérifie immédiatement que :
00
d)
Soit une série~ M~(z) (où
M=l
(~)
Pourchaque
nombre p strictementcompris
entre 0 etR,
onpeut
définirsur F
(R)
unetopologie ~
enprenant
pour distance de deux élémentsf et g
de~(R) :
On dit
que ~ (R)
est muni de latopologie
de la convergence uniformequand
onprend
pour ouverts de ~(R)
des réunionsquelconques
d’ensembles ouverts dans lestopologies (p R).
On vérifie sans difficultéque fn
-~f
si et seulement si la suite( fn)
converge versf,
uniformément sur toutcompact
inclus dansQ(R).
uniformément
convergente
sur toutdisque |z|
R’ R. Sa sommef (z)
est telleque
(R).
Enappliquant (1 - 1 - 6)
à la somme des npremiers
termes dela série
précédente,
on obtientl’égalité :
où
la série est uniformémentconvergente
sur toutdisque Izl
~ R’ R. Plusgéné-
ralement on a, pour tout p > 0 :
où la série converge
uniformément
sur toutdisque (zl
R’ R.5°
Propriétés
del’application
inverse(définie
à une constante additiveprès).
Soit f une
fonctionholomorphe (ou
mêmesimplement définie)
dans un domaineD contenant
l’origine.
Nous poserons, paranalogie
avec la notationoù z et zo sont deux
points quelconques
de D.Désignons
par 1f(u)03B4u l’application
: z ~zf(z)
-zo f (zo).
ZO
On a évidemment :
oo
Soit une série
L un (z) (où chaque
fonction un est définie sur unepartie
K dun=l
plan complexe) qui
converge en toutpoint
de Kvers f (z).
Si zo
e’K,
il est clair que :Plus
généralement,
si zo, Zj, ...,zp appartiennent
àK,
on a :oo
De
plus,
si la sér:eL un (z)
converge uniformément sur toutepartie
bornée den=i
K,
il en est de même de la sériequi figure
au deuxième membre del’égalité (1-1- 10).
IL -
DÉFINITION
DES POLYNOMES ET RELATIONSVÉRIFIÉES
PAR CES POLYNOMES.
10
Définition.
Désignons
parfFD l’espace
vectorielcomplexe
desfonctions f, holomorphes
dans un domaine
D,
borné ou non, duplan complexe
C. On suppose que 0 E D.Soit
(zn) (n
=0, 1, 2, ...)
une suite depoints
de D.Appelons Ln l’application : f-+ f (n~ (zn); Ln
est un élément du dual~ D
de Cherchons une suite depolynômes
te"e que :Pour que satisfasse à ces
conditions,
il faut et il suffit que, pour tout n > 0on ait les
égalités :
Il en résulte l’existence et l’unicité de la suite de
plus
edegré
delin
estégal
à n. La définition et les
propriétés
de cespolynômes présentent
desanalogies
aveccelles des
polynômes
de Gontcharoff(cf. [12]
p.5). D’après (1 - 1 - 9)
onpeut
écrire :Comme
IIn dépend
de zo, zl,..., nous poserons :Cette relation permet de caiculer aisément les
premiers
termes de la suite On a :La relation
(1-
2 -3) permet également
de vérifier quePn
est surCn+ 1,
unpoly-
nôme
homogène
dedegré
n.2° Cas
particuliers :
La relation
(1 -
2 -j)
montre queTIn (z)
= zn - pour a =0,
on retrouveles
polynômes IIn (z)
= z".On montre, par
récurrence,
et à l’aide de la relation(1 - 2 - 3)
que l’on a :3°
Expression
de zn enfonction
desIIn (z) :
La suite
(IIn)
forme évidemment une base del’espace
despolynômes
à coefficientscomplexes.
zns’exprime
donc d’une manièreunique
sous la forme :D’où finalement :
On en déduit
l’expression
suivante de4°
Développement
de suivant lespuissances
croissantes de z :On a, pour toute fonction entière
f
:Prenons
f = lln; l’égalité précédente
devient :Posons
Hn
est sur unpoly-
nôme
homogène
dedegré
n.L’égalité (1 -
2 -2)
prouve que :5° Relations
vérifiées
par lespolynômes Hn.
Remplaçons
z par zo dansl’égalité (1 -
2 -7);
; on obtient :Cherchons
l’expression
deHn
enfonction
deHn_2, Hn-3,
...,Hl.
En
remplaçant (zi,
z2, ...,(1 -
2 -8)
par ledéveloppement précé- dent,
on obtient :En
exprimant Hn
en fonction deHn _ 3, Hn _ 4,
...,Hi,
on trouve:III. - MAJORATION DES POLYNOMES
IIn.
1° Supposons
que pour tout n >0,
on ait r. Utilisonsd’abord
la rela tion(1 -
2 -8).
On a
~H1 = f -
r ~IH2 (zo, Z1) I
=~zo (z~ - zo) ~ 2r2,
et ce,quels
que soient zo, zi,
appartenant
audisque izl
r.Supposons
queet
quels
que soient zo, zi, ...,appartenant
audisque Izi
r.D’après
la rela- .tion
(1- 2 - 8),
on a:(1- 3 -1) IHn(zo, ..., Zn_ 1) I 2n-1 j" .
pour tout2~
a)
En vue d’améliorer lamajoration précédente,
nous allons utiliser larelation
(1 -
2 -9).
Afind’alléger
ladémonstration,
nous allons d’abord établir le lemme suivant :(1 - 3 - 2)
Si0 =~
x0,57,
on a,quels
que soient 0 réel et n >1,
l’iné-galité
Posons
Sn (0)
=xjsin 0j
+ ... +xk fsin k03B8|
+ ... + xn|sin nbl.
On a,d’après
l’inégalité
deCauchy:
Or : o
Posons : = x
cos 03C6
+ ... + xn cos . On a :Le numérateur du
rapport précédent
est dusigne
de2 (1- x) - qui
estpositif
pour tout n
2,
si x0,57.
D’où pour n 2l’inégalité :
Il en résulte que :
L’inégalité
annoncée est donc établie pour n > 2. Pour n =1,
on la vérifie sans aucune difficulté.b) Supposons plus généralement
que pour tout n >0,
on ait h(n),
h étantune
fonction
non décroissante de n. On va démontrer parrécurrence,
que pour 1 p n, on al’inégalité :
où a est une constante strictement
comprise
entre0,536
et0,537.
On a d’abord :L’inégalité
est donc vérifiée pour p = 1 et p = 2.Supposons-la
établiejusqu’au
rang p - 2. On a,
d’après (1 -
2 -9) :
La dernière
expression placée
entre crochets est une fonctionholomorphe
des variablesSon module est donc inférieur ou
égal
au maximum de son module pourCe maximum est atteint pour :
Il en résulte que :
(/20140(
Soit encore, en
posant 2014-2014
= c7:D’où,
en utilisant le lemme(1 -
3 -2), l’inégalité :
Cette dernière
expression
estce
qui
est réalisé si a est ~ 0 et est inférieur ouégal
à la racinepositive
del’équation :
Cette racine est
comprise
entre0,536
et0,537.
Onpeut
donc énoncer le résultat suivant :(1 -
3 -5)
Si pour 0 on ah (n),
où h est unefonction
non
décroissante,
on a,quels
que soient p et n tels que 1 pn, l’inégalité :
où a,
racinepositive
del’équation 4x4 - X3
+x~
+ x - 1 = 0 est un nombre stric- tementcompris
entre0,536
et0,537
c)
Casparticuliers :
1)
Si|zn|
r pour tout n >0,
onpeut prendre
h(n)
= r et l’on obtientl’inégalité
2)
SiI znl
ce est une constantepositive,
on a :3)
Si l’on supposeplus généralement
que|zn| A (n
+no) a
où A est une constantepositive
et no un entierpositif
ounul,
on a :Nous verrons au cours des
chapitres
II etIII,
que dans les troisinégalités précédentes,
on ne peut
remplacer
a par un nombresupérieur
ouégal
à0,5617.
3°
Majoration
de|03A0n (z)i
Soit z
fixé, quelconque
dansfi (R).
.
b)
SiI
na pour tout n >0,
on déduit de(1 -
3 -5)
et de(1 - 2-7) l’inégalité:
En
posant
on obtient ainsi
l’inégalité :
c)
Si l’on supposeplus généralement
queA (n
+no)",
on déduit de( 1-
3 -6)
et de(1 -
2 -7) l’inégalité
4° Etude de
quand n
-~ + oo .Supposons
que r pour tout n > 0 et soit z fixé tel queIzI > ~ .
. On a,d’après
a
(1-3-7):
:D’où,
enposant
l’inégalité L Izi.
Si L était strictement inférieur àIzl,
onpourrait
trouver ~, satis- faisant auxinégalités : ~
> r et L ~ Il existerait une constante A(~)
telleOn aurait
alors, d’après ( 1-
2 -5)
On a donc : :.
r
(1 -
3 -10)
Si r pour tout n ~0,
on a, pourIzi > - a l’égalité:
REMA R Q UES.
, r
1)
Il est trèsprobable
que dans l’énoncéprécédent
onpuisse remplacer -
a
par un nombre
plus petit. Toutefois,
on nepourrait
leremplacer
par r, carIIn (zo)
= 0pour tout n > 1
(et |z0| peut
êtreégal
àr).
PourIzl
> r, la deuxièmepartie
de ladémonstration de
(1 -
3 -10)
demeure valable et l’on a :2)
On a,d’après (1 -
2 -7)
et(1 -
3- 1) l’inégalité :
Si l’on suppose de
plus
queIzi
>3 r,
le dernierrapport
écrit estpositif
et l’on a :En tenant
compte
de(1 - 3 - 10),
on obtient:On
pourrait
améliorerlégèrement
le résultatprécédent (c’est-à-dire remplacer
3rpar un nombre
plus petit)
enmajorant
avecplus
deprécision ~3), ~j,
etc...IV. - SÉRIES DE
POLYNOMESn~
00
Nous allons voir que les séries
~
que nousappellerons
séries(S),
F!=0
possèdent,
si les sont assezpetits,
despropriétés analogues
à celles des séries entières.1°
Supposons
que pour tout n0,
on aitIl est
clair, d’après (1- 3 -11)
que la série(S) correspondante
converge pourIzl 1,
etdiverge
pourIzl
> 1 . Deplus,
en vertu de(1 -
3 -7)
la convergence est uniforme sur toutcompact
inclus dans Q.REMARQUE :
Il est
probable
que l’onpourrait remplacer 1/3
par un nombreplus grand.
En outre, il existe d’autres cas dans
lesquels
la série(S) possède
un cercle de conver-gence ; il en est
ainsi,
parexemple,
si r a, avec -~ 12° Généralisation du théorème d’Abel.
Nous suivrons une méthode utilisée par M. Y. Martin
( [17]
p.357-365)
dansle cas des séries
co
où les nombres
complexes ~n
sont tels que la série~ 1
converge.n=l
Nous supposerons que
j znl
r1/3
pour toul rr r 0. Nous allons d’abord établir deux lemmes :LEMME a : Soit ce E Q* et D un secteur
circulaire,
de centre ce, intérieur à S~ et de rayon 1-R,
avec R > rla.
Nous allonsmajorer
pour z E D. On a :
d’où l’on déduit
l’inégalité :
Il existe donc une constante
A, indépendante
de n et de z ED,
telle que :LEMME b : Si z -+ oc en restant dans D et si cn
IIn (a)
-+0,
on a :Désignons
par y la somme de la sérieprécédente ;
enreprenant
la démonstration de(1 -
32014 11)
on obtient d’abordl’inégalité :
il en résulte que cn -~ 0 si n -+ + oo. Il existe donc un entier no tel que pour tout
n > no, on ait E, où e > 0 est donné
quelconque.
On a alors :ou encore:
pour z E D et assez voisin de ce
(où
A’ et B sont deux constantesindépendantes
de
z).
D’où le lemme b. Onpeut
maintenant établir le théorèmesuivant, analogue
au théorème d’Abel pour les séries entières.
(1 -
4- 1)
Soit(zn)
une suitequelconque
telle que r ~I/~
pour tout n >0,
et soit la suite depolynômes correspondante.
Soitenfin
une suite(cn)
telle que la série
(S) :
:possède
un rayon de convergenceégal
à 1. Si la série(S)
converge en ce ES~ ~‘,
sa sommetend vers
quand
z -~ ce en restant dans D.En
effet,
la série entièreconverge pour z = ce;
d’après
le théorèmed’Abel,
sa somme tend versquand
z -~ rx en restant dans D. Il suffit alors d’utiliser le lemme b pour voirqu’il
en est de même de la somme de
(S).
3° On
pourrait
encore, à l’aide du lemmeb, généraliser
au cas des séries(S)
certains théorèmes dits « Taubériens )) relatifs aux séries entières
(par exemple
le théorème bien connu de
Littlewood).
Nous établironsplutôt
lagénéralisation
suivante du théorème de Fatou-Riesz pour les séries entières :
(1 -
4 -2)
Soit une série(S) correspondant
à une suite(zn)
telle queIZnl
r a pour tout n > 0. Nous supposerons que cn -+0,
que(S) possède
un rayon de convergenceégal
à 1(1),
et que sa sommef
estholomorphe
sur unarc fermé 03B1 03B2
de Q*.
Alors,
la série(S)
converge versf (z), uniformément
sur cefl.
La fonction
f
étantholomorphe
sur ce03B2,
onpeut
trouver un secteur circulaire 0 A B de centre0,
contenant oc~i
dans sonintérieur,
et danslequel f
est encoreholomorphe.
Posons :(1)
Ceci est réalisé enparticulier
si l.r
~ ~ ~
Soit p tel
que -~1,
et s un nombrepositif donné,
arbitrairementpetit.
x
Si
p ~ jzj 1,
on a :On en déduit
immédiatement,
à l’aide de(1 -
3 -7), l’inégalité suivante,
valableà
partir
d’un certain rang noSupposons
maintenantIzl
> 1(avec
z E 0 AB).
On a, àpartir
d’un certain rang ni :On
peut
alorsécrire,
pour n + 1:Soit encore,
d’après (1 -
3 -7) :
où M est
indépendant
de n et de z E 0 A B. D’oùOn a
donc,
àpartir
d’un certain rang n2l’inégalité :
Soient ce’ et
p’
lespoints
d’intersection des rayons 0 A et 0 B avec Q*. Il suffitmaintenant,
comme dans une démonstrationclassique
du théorème de Fatou-Riesz(voir
parexemple [17]
p.361-363)
demajorer
convenablementsur la frontière de la
partie
du secteur 0 A Bqui
est extérieure audisque Q (p),
pour voir que
ttn (z)
tend uniformément vers zéro sur ce~3.
Cequ’il
fallait établir.Notons que si zn = 0 pour tout n
0,
le théorèmeprécédent
se réduit au théo-rème de Fatou-Riesz.
4° Généralisation du théorème de Jentzsch sur les zéros des
polynômes-sections
Soit une suite
(zj
telle queIznl
~ r1/3,
pour tout n >0,
et soit la suitedes
polynômes
associés. Soit(cn)
une suite telle que00
La série
~
c~n~ (z)
admet Q pourdisque
de convergence. Posons :M=0
Établissons
d’abord les lemmes suivants :En
effet,
pour tout 8 >0,
il existe une constante A(8), indépendante
de ntelle que :
Utilisant
(1 -
3 -7),
il vient :D’où
l’inégalité :
Si l’on avait: L À
Izi (avec
 >1), alors,
àpartir
d’un certain rangno(Â),
on aurait:
ISn (z) i
~". Mais cnIIn (z)
=Sn (z) - (z)
et l’on aurait :Comme ~
|z| quand
n ~ ~,lim |cn|1/n
serait;
1 contrairementn-~+ao ’
IIZi
à notre
hypothèse.
LEMME b :
Quel
que soit R >0,
il existe une constante M(R)
telle que l’on ait(Sn (z) f 1~n M (R)
pour tout n > 0 et tout z tel queIzl
R.En
effet,
onpeut
supposer R >1 ;
lapropriété
à établir résulte alors de lamajoration
deISn (z) I
obtenue au cours de la démonstration du lemme a.THÉORÈME (1-
4 -3)
Avec leshypothèses
du début de ceparagraphe,
si oc e
Q*,
dans toutvoisinage
V de oc, uneinfinité de S (z)
s’annulent.La démonstration de
(1 -
4 -3)
estanalogue
à une démonstration connue du théorème de Jentzsch pour les séries entières(cf. [7]
p.19-20). Supposons qu’il
existe un
voisinage
V’ de a danslequel,
àpartir
d’un certain rang no aucuneS" (z)
ne s’annule. Soit r un
disque
ouvert, de centre oc et inclus dansV’.
Les fonctionssont
holomorphes
dans r(pour n
>no) et gn (z)
-+ 1 sur r (") Q(si
l’on a choisiconvenablement la détermination de
gn). Or, d’après
le lemmeb,
lesgn (z)
sontbornés dans leur ensemble sur
r;
le théorème deVitali-Stieltjes
montre alors que gn(z)
-+ 1 en toutpoint
der,
contrairement au lemme a.REMARQUE :
On voit aisément que le théorème
(1 -
4 -3)
demeure valable si l’on suppose que5°
Ultraconvergence
de certaines séries(S).
Soit une suite
(zn)
telle que r a pour tout n >0,
et soit une suite(c~)
telle que
Considérons la série
(S) correspondant
aux suites(zn)
et(cn); (S)
estconvergente
au moins pour
Izl
1d’après (1 -
3- 7). Désignons
parf (z)
sa somme et parRn (z)
son reste de rang n.Supposons
quef prolongée
soitholomorphe
dans undomaine D ~
Q,
et soit K uncompact quelconque
inclus dans D. Soit p ~ un nombrer
quelconque
telque -
pi1;
nous allons d’abord établir le lemme:(1 -
4 -4).
Pour tout B >0,
il existe un entier n0(E)
tel que, pour tout n > no(s),
on ait:
pour tout z de K
satisfaisant
àIz~
> pl.8 ce
. .
Posons oe =- 2 et
fl
=;-.On peut
2 supposer 8 assezpetit
pour que(1
+ce)
p ~1 .
’soit alors 03C12 tel que:
Si
(zl
> p2, on a :Rn (z) = f (z) -
co - ... -(z).
Ii existe une cons- tanteA (a)
telle que A(ce) (1
+ pour tout n > 0. Un aaussi, d’après (1 - 3 - ’~):
quel
quesoit n
0.’ ’
Enfin,
il existe une constante M telle que, pour tout zeK,
onait 1 f (z) I
M.On en déduit de suite
l’inégalité :
où H est
indépendant
de z et de n. Il en résulte quel’inégalité :
est bien vérifiée à
partir
d’une certaine valeur de n.Si onacettelois:
On a :
et
à
partir
d’un certain rang. Il en résulte quel’inégalité
est vérifiée à
partir
d’un certain rang. D’où le lemme(1 -
4 -4).
APPLICATION:
Comme dans le cas des séries entières
(cf.
Bourion[7],
p.12)
on déduit dulemme
précédent
le théorème :(1 -
4 -5)
Soient et(nk)
deux suites d’entiers tendant vers + oo de manière queSupposons
que cn == 0 pour tout nsatisfaisant
à mk n nk(k
=1 2, ...).
Si lasomme
f
de la série(S)
estholomorphe
en ce ES~ ~,
il existe unvoisinage
V de cesur
lequel Rn~ (z)
-~ ~uniformément.
Il y a doncultraconvergence
aupoint
ce.REMARQUE :
Les théorèmes de la
partie
IV de cechapitre
demeurent valables pour des sériesplus générales
que les séries(S). Ainsi,
lespropriétés (1 -
4 -2)
et(1 -
4 -5)
sont encore vérifiées si les
fin
sont despolynômes quelconques
satisfaisant àl’inégalité (1 -
3 -7);
il en est de même de(1 -
4 -3)
si l’on suppose seulement quepour tout
Izl
> R(avec
R1).
CHAPITRE II
CAS DES FONCTIONS HOLOMORPHES DANS LE
DISQUE UNITÉ
I. - RECHERCHE DE SUITES
(IIn)
FORMANT DES BASES DE .~.10 On dit
qu’une
suite depolynômes (IIn)
est une base de ~ si pour toutélément f
de
~,
il existe une suite(cn) (et
uneseule)
de nombrescomplexes
telle queoù la série est uniformément
convergente
sur toutcompact
K cQ.Remarquons
00
que si f(z) est développable en série ~
uniformémentconvergente
M=0 ~
sur tout
compact Kc=n,
on a,d’après (1 - 1 - 8) et la définition (1 - 2 - 1)
des
polynômes n~:
Pour démontrer
qu’une
suite est une base de~ il suffira
donc d’établir que toutef ~ F
estdéveloppable
en sérieuniformément
convergente sur tout compact K ce S~.Posons :
Il est clair que:
Il en résulte que l’on