ISA BTP, 2◦ann´ee ANN ´EE UNIVERSITAIRE 2015-2016
CONTR ˆOLE CONTINU
S´eries num´eriques.
Dur´ee : 1h30 Les calculatrices sont autoris´ees.
Tous les exercices sont ind´ependants.
Il sera tenu compte de la r´edaction et de la pr´esentation.
Exercice 1 Pour tout entier naturel n > 2, on note un = ln
1 − 1
n2
1. Montrer que la s´erie P un converge.
2. D´eterminer la valeur de la somme S =
+∞ X n=2 ln 1 − 1 n2
. On pourra travailler sur le terme g´en´eral un pour faire apparaˆıtre une s´erie t´elescopique.
3. Pour tout n > 2, on note
Rn = +∞
X
k=n+1
uk
(a) Montrer que Rn∼+∞ −
1 n.
(b) Que dire de la vitesse de convergence de la s´erie P un? (justifier rapidement).
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 2 1. Une ´etude pr´eliminaire Soit f : x 7→ ln 1 + x
1 − x
.
(a) Donner le domaine de d´efinition Df de f .
(b) Montrer que ∀x ∈ Df, ln 1 + x 1 − x = 2 +∞ X p=0 x2p+1 2p + 1
2. ´Etude d’une s´erie enti`ere Soit S(x) = +∞ X n=1 x2n n(2n − 1)
(a) D´eterminer le rayon de convergence R de la s´erie enti`ere S.
(b) D´eterminer le comportement de S en x = R et x = −R et en d´eduire le domaine de d´efinition DS de S.
(c) En admettant que S est d´erivable sur ] − R, R[, donner S0(x) sous la forme d’une somme puis sous forme explicite.
(d) En admettant que les primitives de la fonction f d´efinie `a la question 1 sont FC : x 7−→ x ln
1 + x 1 − x
+ ln(1 − x2) + C, C ∈ R donner S(x) sous forme explicite.
(e) Calculer +∞ X n=0 1 (n + 1)(2n + 1). ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Exercice 3 Soit E(x) = +∞ X n=0 (−1)nx2n 2n.n!
1. D´eterminer le rayon de convergence de E.
2. Montrer que E v´erifie le probl`eme diff´erentiel suivant : (P ) : y
0 = −xy
y(0) = 1 3. En d´eduire E(x) sous forme explicite.
4. Retrouver le r´esultat de la question pr´ec´edente en travaillant directement sur le terme g´en´eral (−1)2nn.n!x2n (on pourra s’appuyer sur le d´eveloppement en s´erie enti`ere de la fonction
exponentielle).
? ? ?
CORRECTION
Exercice 1 :1. un ´etant de signe constant, on peut appliquer le crit`ere de comparaison. Ainsi, puisque
ln(1 − u) ∼0 −u, on a ln 1 − 1 n2 ∼∞− 1 n2
Or −n12 est le terme g´en´eral d’une s´erie de Riemann convergente (α = 2 > 1). Par
´equivalence, la s´erie P un converge ´egalement.
2. Pour tout n > 2, on a ln 1 − 1 n2 = ln n 2− 1 n2 = ln (n + 1)(n − 1) n2 = ln n + 1 n + ln n − 1 n = ln n + 1 n − ln n n − 1 = vn+1− vn avec vn= ln n−1n Ainsi, S = +∞ X n=2 un = +∞ X n=2 vn+1− vn= lim ∞ vn− v2 Or puisque n−1n → 1, lim ∞ vn= 0 et v2 = ln(2). Donc +∞ X n=2 ln 1 − 1 n2 = − ln 2
3. (a) D’apr`es les calculs pr´ec´edents, on a, pour tout n > 2,
Rn = +∞ X k=n+1 uk = +∞ X k=n+1 vk+1− vk = −vn+1 = − ln n + 1 n = − ln 1 + 1 n ∼∞− 1 n
(b) La vitesse de convergence de la s´erie P un correspondant `a la vitesse `a laquelle son
reste Rntend vers 0, cette convergence se fait `a la vitesse de 1n. C’est une convergence
lente.
Exercice 2 :
1. (a) La fonction f est d´efinie pour tout x ∈ R tel que 1+x1−x > 0. Or
x −∞ −1 1 +∞ 1 + x − 0 + | + 1 − x + | + 0 − 1+x 1−x − 0 + || − Ainsi, Df =] − 1, 1[.
(b) On rappelle que, pour tout x ∈] − 1, 1[, on a ln(1 + x) = +∞ X n=1 (−1)n−1 n x n et ln(1 − x) = − +∞ X n=1 1 nx n
D’o`u, pour tout x ∈] − 1, 1[,
f (x) = ln 1 + x 1 − x = ln(1 + x) − ln(1 − x) = +∞ X n=1 (−1)n−1 n x n+ +∞ X n=1 1 nx n = +∞ X n=1 (−1)n−1+ 1 n x n
Or dans la somme pr´ec´edente, les termes d’indice pair sont nuls. En effet, si n = 2p, alors (−1)n−1 + 1 = (−1)2p−1+ 1 = −1 + 1 = 0. Il ne reste donc que les termes d’indice impairs. Or si n = 2p + 1, on a (−1)n−1+ 1 n x n = (−1)2p+ 1 2p + 1 x 2p+1 = 2 x2p+1 2p + 1 Enfin, l’ensemble des entiers impairs strictement positifs est
2N + 1 = {2p + 1, p ∈ N} Ainsi, f (x) = 2 +∞ X p=0 x2p+1 2p + 1
2. (a) Pour d´eterminer le rayon de convergence de S, on applique le crit`ere de d’Alembert au terme un(x) = x2n n(2n − 1) > 0 : un+1(x) un(x) = x 2n+2 (n + 1)(2n + 1)× n(2n − 1) x2n = n(2n − 1) (n + 1)(2n + 1)x 2 un+1(x) un(x) −→∞ x2
Ainsi, la s´erie P un(x) converge pour tout x tel que x2 < 1 et diverge pour tout x
tel que x2 > 1. Donc R = 1. (b) Pour x = ±1, on a un(±1) = 1 n(2n − 1) ∼∞ 1 2n2
On reconnaˆıt ici le terme g´en´eral d’une s´erie de Riemann convergente. Les s´eriesP un(±1)
convergent donc et DS = [−1, 1].
(c) Onn calcule S0(x) en d´erivant la somme terme `a terme :
∀x ∈] − 1, 1[, S0(x) = +∞ X n=1 2n x 2n−1 n(2n − 1) = 2 +∞ X n=1 x2n−1 2n − 1 `
A l’aide du d´ecalage d’indice p = n − 1, on obtient ∀x ∈] − 1, 1[, S0(x) = 2 +∞ X p=0 x2p+1 2p + 1 On reconnaˆıt le DSE de la fonction f obtenu `a la question 1, donc
∀x ∈] − 1, 1[, S0(x) = ln 1 + x 1 − x
(d) D’apr`es les calculs pr´ec´edents, S est une primitive de la fonction f de la question 1. Il existe donc C ∈ R telle que
S(x) = x ln 1 + x 1 − x
+ ln(1 − x2) + C
D’autre part, on a S(0) = 0 = 0 ln 1+01−0 + ln(1 − 02) + C = C. Donc
S(x) = x ln 1 + x 1 − x
+ ln(1 − x2)
(e) La fonction S ´etant d´efinie sur [−1, 1], l’´egalit´e pr´ec´edente est vraie pour tout x ∈ [−1, 1]. On a en particulier +∞ X n=0 1 (n + 1)(2n + 1) = S(1) Or S(x) = x ln 1 + x 1 − x + ln(1 − x2) = x ln(1 + x) − x ln(1 − x) + ln(1 − x) + ln(1 + x) = (1 + x) ln(1 + x) + (1 − x) ln(1 − x)
→x→1 2 ln 2 par croissances compar´ees
Ainsi +∞ X n=0 1 (n + 1)(2n + 1) = 2 ln 2
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Exercice 3 :
1. On calcule le rayon de convergence de E en appliquant le crit`ere de d’Alembert au terme g´en´eral |un(x)| = (−1)nx2n 2nn! = x 2n 2nn! : |un+1(x)| |un(x)| = x 2n+2 2n+1(n + 1)! × 2nn! x2n = x2 2(n + 1) → 0
pour tout x ∈ R. Ainsi, la s´erieP |un(x)| converge quelque soit x ∈ R et il en va de mˆeme
pour la s´erie P un(x).
Le rayon de convergence de E est donc R = +∞ et E est d´efinie sur R.
2. Il est clair tout d’abord que E(0) = 1. De plus, si l’on calcule la d´eriv´ee E0(x) en d´erivant terme `a terme, on obtient
E0(x) = +∞ X n=1 2n(−1) nx2n−1 2n.n! = +∞ X n=1 (−1)nx2n−1 2n−1(n − 1)! = +∞ X n=0 (−1)n+1x2n+1 2n.n! = −x +∞ X n=0 (−1)nx2n 2n.n! = −xE(x)
3. Le probl`eme diff´erentiel ci-dessus admettant une unique solution, c’est n´ecessairement la fonction E. On peut alors obtenir une forme explicite de cette unique solution en r´esolvant le probl`eme `a l’aide des m´ethodes classiques de r´esolution.
Or ici, il s’agit d’une ´equation diff´erentielle de la forme y0 = a(x)y dont les solutions sont
y : x 7→ λeA(x), λ ∈ R o`u A est une primitive de a(x) = −x. Ainsi, E est de la forme
E : x 7→ λe−x22
Par ailleurs, puisque E(0) = 1, on a λ = 1 et E(x) = e−x22 .
4. On sait que eu = +∞
X
n=0
un
n! pour tout u ∈ R. On peut alors retrouver directement ce r´esultat en notant que E(x) = +∞ X n=0 (−1)nx2n 2n.n! = +∞ X n=0 (−x22)n n! = e −x2 2 ? ? ?