MPSI B 2009-2010 Corrigé du DM 12 24 janvier 2020
Problème 1
Partie I : Théorème du point xe
Dans tout le problème, on dira que x est un point xe de g si et seulement si g(x) = x . 1. a. On suppose que g est k -lipschitzienne dans I .
Pour tout x ∈ I et tout ε > 0 , en prenant α =
εk, on a :
|y − x| < α ⇒ |g(y) − g(x)| ≤ k|y − x| = ε
Ce qui montre que g est continue en x . On remarque que le α est le même pour tous les x de I (uniforme continuité).
b. Montrons d'abord l'existence d'un point xe.
Considérons la fonction dénie dans I
ϕ : x → g(x) − x
Elle est continue comme somme de deux fonctions continues. La stabilité de I par g entraîne que g(a) ≥ a donc ϕ(a) ≥ 0 et que g(b) ≤ a donc ϕ(b) ≤ 0 . Lorsque l'une des deux inégalités est une égalité, a ou b est un point xe. Lorsque les deux inégalités sont strictes, on peut appliquer le théorème des valeurs intermédiaires à ϕ entre a et b . Il existe donc un x ∈]a, b[ tel que ϕ(x) = 0 , c'est à dire un point xe pour g .
Montrons ensuite l'unicité d'un point xe. Soit x et y deux points xes :
|x − y| = |g(x) − g(y)| ≤ k|x − y| ⇒ (1 − k)|x − y| ≤ 0 ⇒ x = y car 1 − k > 0 par hypothèse.
On note α l'unique point xe de g .
2. a. On applique n fois l'inégalité de lipschitzité :
|x
n− α| = |g(x
n−1− g(α)| ≤ k|x
n−1− α| = k|g(x
n−2− g(α)|
≤ k
2|x
n−2− α| ≤ · · · ≤ k
p|x
n−p− α| ≤ k
n|x
0− α| = k
n|u − α|
La suite à droite de l'inégalité précédente est géométrique de raison k ∈]0, 1[ . Elle converge donc vers 0 ce qui permet d'appliquer le théorème d'encadrement. La suite (x
n)
n∈Nconverge vers α .
b. Utilisons d'abord l'inégalité triangulaire
|x
n+p− x
n| ≤ |x
n+p− x
n+p−1| + |x
n+p−1− x
n+p−2| + · · · + |x
n+1− x
n|
=
p−1
X
i=0
|x
n+1+i− x
n+i|
puis majorons comme plus haut en utilisant le caractère lipschitzien
|x
n+1+i− x
n+i| = |g(x
n+i) − g(x
n+i−1)|
≤ k|x
n+i− x
n+i−1| ≤ · · · ≤ k
i|x
n+1− x
n| En injectant dans la première majoration, on obtient :
|x
n+p− x
n| ≤
p−1
X
i=0
k
i!
|x
n+1− x
n| = 1 − k
p1 − k |x
n+1− x
n| c. Dans l'inégalité précédente, xons n et considèrons les suites en p .
La suite (x
n+p)
p∈Nconverge vers α , la suite (x
n)
p∈Nest constante, la suite (k
p)
p∈Nconverge vers 0. Par opérations sur les suites convergentes et passage à la limite dans une inégalité, on obtient donc :
|α − x
n| ≤ 1
1 − k |x
n+1− x
n| 3. a. Comme g est supposée dérivable en α , on peut écrire :
|g
0(α)| = lim
h→0
g(α + h) − g(α) h
≤ k
d'après l'inégalité de lipschitzité et le théorème de passage à la limite dans une inégalité.
b. Par dénition de x
net comme g(α) = α : x
n+1− α
x
n− α = g(x
n) − g(α)
x
n− α → g
0(α) à cause de la dérivabilité en α car (x
n)
n∈Nconverge vers α .
Cette création est mise à disposition selon le Contrat
Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/
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Rémy Nicolai M0912CMPSI B 2009-2010 Corrigé du DM 12 24 janvier 2020
Partie II. Méthode de Newton
1. a. L'équation considérée admet une solution à cause du théorème des valeurs inter- médiaires appliqué à f entre a et b . Cette solution est unique car la fonction est strictement croissante à cause du signe de la dérivée. L'unique solution notée α sera appelée zéro de f .
b. L'équation de la tangente en x
0est :
y = f
0(x
0)(x − x
0) + f (x
0)
L'abcisse du point d'intersection avec l'axe d'équation y = 0 est
x
0− f (x
0) f
0(x
0)
2. a. La fonction f est C
2donc sa dérivée est C
1. De plus f est strictement positive ce qui assure le caractère C
1de l'inverse. Les résultats usuels sur les opérations sur les fonctions continues et dérivables montrent que g est de classe C
1.
b. Comme α est un zéro de f :
g(α) = α, g
0(α) = 1 − 1 + f (α)f
00(α) f
0(α)
2= 0 On en déduit que α est à la fois un zéro de f et un point xe de g .
3. a. La restriction de ln à un segment de ]0, +∞[ satisfait aux conditions. Dans la Figure 1 on a tracé un graphe de ce genre.
b. Remarquons que l'intervalle [a, b] complet n'est pas stable. On a indiqué sur la gure 1 un point x
1dont l'image n'est pas dans [a, b] .
Montrons que l'intervalle [a, α] est stable.
Montrons d'abord que la restriction de g est croissante. En eet :
g
0(x) = f (x)f
00(x) f
0(x)
2> 0
car f
00est négative partout et f (x) < 0 dans [a, α[ . D'autre part g(α) > α car f (α) < 0 donc
g([a, α]) = [g(a), g(α)] = [g(a), α] ⊂ [a, α] .
On peut aussi remarquer (calcul de g
0) que, dans [a, α] , g est croissante et telle que g(x) ≥ x . On en déduit que [a, α] est stable pour g .
a
x
1b g (x
1) < a
Fig. 1: II.3.a. Exemple de graphe de f
c. D'après b , comme la restriction de g est croissante, l'inégalité x
0< x
1se propage ce qui montre que la suite (x
n)
n∈Nest croissante. Elle est majorée par α . Elle est donc convergente. Sa limite notée β est un élément de [a, α] , la fonction g est continue en β et la dénition de x
nentraîne alors g(β) = β . Or par dénition de g , un point xe de g est un zéro de f et α est le seul zéro de f dans I .
On peut donc conclure que (x
n)
n∈Nconverge vers α .
4. a. Comme g
0est continue en α et g
0(α) = 0 , il existe un intervalle J de la forme [α − h, α + h] tel que |g
0(x)| < 1 pour tout x ∈ J .
b. Pour tous les x ∈ J , appliquons le théorème des accroissements nis à g entre x et α . Il existe donc c
xentre x et α tel que
|g(x) − α| = |g(x) − g(α)| = |x − α||g
0(c
x)| < |x − α|
ce qui entraîne que g(x) est encore entre x et α donc dans J .
c. L'intervalle J est un segment et la fonction |g
0| est continue sur cet intervalle.
Elle est donc bornée et elle atteint sa borne supérieure M en un point de J . Il existe u ∈ J tel que M = |g
0(u)| < 1 d'après la dénition de J . L'inégalité des accroissements nis appliquée entre deux éléments quelconques de J montre que g
|Jest M -lipschitzienne.
d. Toutes les hypothèses sont maintenant réunies pour appliquer à g dans J les résultats de la partie I . La suite (x
n)
n∈Nconverge vers l'unique point xe α de g .
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Rémy Nicolai M0912CMPSI B 2009-2010 Corrigé du DM 12 24 janvier 2020
Problème 2
1. a. Montrons d'abord la formule par récurrence pour les j dans N.
La formule est vériée pour j = 0 (car a
0= e ) et pour j = 1 car relation s'écrit aussi ab = ba
−1. De plus :
∀j ∈ N : a
jb = ba
−j⇒ aa
jb = aba
−j⇒ aa
jb = ba
−1a
−j⇒ a
j+1b = ba
−(j+1)Comme la relation pour j est la même que pour −j , elle est vraie pour tout j ∈ Z.
b. Pour tout k ∈ Z , notons (P
k) la proposition :
(P
k) ∀j ∈ Z : a
jb
k= b
ka
(−1)kj. On a prouvé (P
1) en a.. De plus
(P
k) ⇒ ∀j ∈ Z : ba
jb
k= bb
ka
(−1)kj⇒ ∀j ∈ Z : a
−jbb
k= bb
ka
(−1)kj⇒ ∀j ∈ Z : a
−jb
k+1= b
k+1a
(−1)kj⇒ ∀j ∈ Z : a
jb
k+1= b
k+1a
(−1)k(−j). Pour la dernière implication, on a utilisé un j
0= −j qui est quelconque dans Z que l'on a réécrit ensuite avec la lettre j . La dernière proposition est bien (P
k) . On peut raisonner de la même manière en multipliant à gauche par b
−1et prouver (P
k) ⇒ (P
k−1) ce qui entraîne que la relation est valable dans Z.
2. On veut montrer que H = {a
jb
k, (j, k) ∈ Z
2} est le sous-groupe engendré par a et b . Notons < a, b > le sous-groupe engendré par a et b . Par dénition de cours, il s'agit de l'intersection de tous les sous-groupes contenant a et b .
Comme < a, b > est un sous-groupe contenant a et b , il contient aussi les a
ib
jpour tous les entiers i et j . On a donc H ⊂ < a, b > .
L'ensemble H est non vide et contient a et b par dénition même. Si h et h
0sont deux éléments quelconques de H , il existe des entiers i , j , k , l tels que :
hh
0= a
ib
ja
kb
l= a
i(b
ja
k)b
l= a
ia
(−1)jkb
jb
l∈ H h
−1= (a
ib
j)
−1= b
−ja
−i= a
(−1)j+1ib
−j∈ H
Ceci prouve que H est un sous groupe contenant a et b et montre < a, b > ⊂ H . 3. a. Voir cours sur l'ordre d'un élément et les sous-groupes de ( Z , +) .
b. Deux méthodes possibles : avec le théorème de Bezout ou avec le théorème de Gauss. Avec le théorème de Gauss : élever à la puissance n puis à la puissance m . c. Pour l'injectivité utiliser b. Pour la surjectivité, utiliser une division euclidienne.
4. On se trouve dans la situation du problème avec r ◦ r ◦ r = id , s ◦ s = id , r ◦ s ◦ r = s . La dernière relation est justiée par : ∀z ∈
C, r ◦ s ◦ r(z) = j jz = jj z = z .
On obtient un groupe (dit groupe diédral) de 6 transformations géométriques simples.
id est l'identité.
r est la rotation d'angle
2π‘3(le tiers de tour ).
r
2est la rotation d'angle
4π‘3.
s est la symétrie par rapport à la droite réelle.
r ◦ s est la symétrie par rapport à la droite de direction j
2(vérier que j
2est invariant).
r
2◦s est la symétrie par rapport à la droite de direction j (vérier que j est invariant).
Il s'agit en fait du groupe des isométries qui conservent le triangle équilatéral (1, j, j
2) .
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