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Spectres de vibration de l’hydrogène dans le carbonate acide de potassium
L. Couture Mathieu
To cite this version:
L. Couture Mathieu. Spectres de vibration de l’hydrogène dans le carbonate acide de potassium. J.
Phys. Radium, 1954, 15 (6), pp.531-533. �10.1051/jphysrad:01954001506053100�. �jpa-00234986�
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SPECTRES DE VIBRATION DE L’HYDROGÈNE DANS LE CARBONATE ACIDE DE POTASSIUM Par Mme L. COUTURE MATHIEU,
Laboratoire de Recherches physiques, Paris (France).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 15, JUIN 1954,
Introduction. - L’étude des spectres de vibra-
tion de l’hydrogène dans le cristal de carbonate acide de potassium est particulièrement intéressante pour plusieurs raisons : les études de la structure du cristal
par les rayons X [P. Herpin (1952), 1. Nitta, Y. Tomiie, Chung Hoe Koo (1952)] ont révélé l’existence de courtes liaisons hydrogène (distance 0 - 0 = 2,57 â.),
orientées presque parallèlement à l’un des axes de
l’ellipsoïde des indices; comme les quatre atomes d’hydrogène de la maille occupent des positions symétriques dans le cristal, la multiplication des
vibrations par couplage peut être décelée par une étude en lumière polarisé; enfin, les fréquences
des vibrations de valence se trouvent dans un
Fig. I. - Deux ions CO,, liés par hydrogène
dans le cristal de C03HK,
enprojection
surle plan YZ.
domaine (2 ooo-3 5oo cm-l) dans lequel n’existe aucune
autre vibration fondamentale du cristal.
La symétrie du cristal est C2’h (P21/a). La maille élémentaire contient deux groupements C03’ H2 - C03 représentés par la figure r ; chacun d’eux possède un
centre de symétrie; Y est parallèle à l’axe binaire du cristal, X, perpendiculaire au plan des ions C03,
est la bissectrice aiguë, et Z la bissectrice obtuse de
l’angle des axes optiques [L. Couture Mathieu (rg53)].
L’étude par l’effet Raman, en lumière polarisée,
d’un monocristal, taillé suivant les axes XYZ, a permis la détermination des spectres correspondant à chaque coefficient du tenseur de polarisabilité dérivé.
Les spectres d’absorption infrarouge ont été étudiés,
avec des poudres, et,. en lumière polarisée, avec des
lamelles monocristallines d’environ 0,1 mm d’épais-
seur obtenues par évaporation rapide d’une solution aqueuse; le plan Y, Z’ (40l) des lamelles est, à 7° près, parallèle au plan YZ des ions CO,. Les liaisons hydro- gène font des angles de 82, 84,
10et 150 avec les
axes X, Y,’ Z et Z’.
Résultats expérimentaux. - RÉGION 600-
2100 cm-l. - Effet Raman. - Dans cette région, déjà étudiée [L. Couture Mathieu (1950)], nous avons
trouvé les compléments et correctifs suivants au
tableau déjà publié.
Deux nouvelles raies faibles apparaissent pour des poses très longues : 832 cm-1 (type Ag, Ezx
=f), 1448 cm-l (type Ag, exx, EYy et Ezz = f); la raie
1682 cm-l est complexe : I660cm-1 (type Ag5
Eyy
=f ) et I 68o cm-’ (type Ag, exx
=f, Ezz
=m) ;
enfin la bande dont le maximum avait été mesuré à I 720 cm-l a une fréquence nettement plus élevée :
c’est une bande large s’étendant de 1600 à
200o CM-’,
avec un maximum situé vers I goo cm-’ et sur laquelle
se détache nettement une raie d’intensité moyenne à 1840 cm-l et plusieurs raies faibles à 1960, 2 oIo
et 2 050 cm-1; cette bande et ces raies apparaissent
dans le spectre correspondant au coefficient szz.
Absorption infrarouge. - Les spectres obtenus
en lumière polarisée permettent de compléter ceux
de R. Duval, C. Duval et J. Lecomte (1942). Avec
les lames (401) utilisées, l’absorption infrarouge correspond à des moments My et Mz,.
Le spectre relatif à My possède une absorption générale plus forte, en dehors de deux bandes fortes
apparaissant dans le spectre relatif à Mz, : 995 cm-i
et r 25o à 1600 cm-1. Le maximum à 840 cm-1, que
nous trouvons faiblement dans nos spectres, doit correspondre à un moment Mx. Enfin nous trouvons
une bande forte et fine à 2 03o cm-1 avec un
moment My plus fort que Mz,.
RÉGION 2100-3 5oo cm-l.
-Effet Raman. - Le spectre correspondant au coefficient ezz est une
bande large très intense présentant un maximum
à
259o cm-1 et plusieurs maxima secondaires. Les spectres correspondant aux autres coefficients ne
présentent qu’une large bande très faible, avec un
maximum faible vers 2 goo cm-1 (voir fig.
2et tableau).
Absorption infrarouge. - Les spectres de poudre
n’ont pas donné de bons résultats à cause de la diffusion; les lamelles étudiées, d’autre part, étaient trop épaisses, pour que l’on puisse donner des valeurs
quantitatives certaines de l’intensité des bandes
d’absorption. Des résultats qualitatifs ont cependant
été obtenus : l’absorption est très ,anisotrope; elle
est très forte pour un rayonnement polarisé paral- lèlement à l’axe Z’, beaucoup plus faible pour un rayonnement polarisé parallèlement à l’axe Y, mais présente exactement les mêmes maxima d’absor- .ption, dont le plus intense est situé à 2 63o cm-1
(voir tableau et fig. 3).
Interprétation des résultats expérimentaux.
-
La région 600-2100 cm-’ doit contenir les fré- quences des vibrations de l’ion CO, et celles des vibrations de déformation de la liaison 0-H.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01954001506053100
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TABLEAU.
Région
2ioo-3 5oo cm-l.
(1) Selon la notation de Placzek ( 1934).
(2) TF, très forte; F, forte; m, moyenne; f, faible; tf, très faible.
Fig.
2..-Enregistrements microphotométriques des spectres
de Raman correspondant à divers coefncients du tenseur,
dans la région des vibrations de valence 0-H.
L’activité, en effet Raman, de la vibration v2 de l’ion CO, (832 cm-1), en infrarouge de la ’vibration ’11 (go5 cm_1) sont des preuves supplémentaires de
l’abaissement de symétrie de cet ion. Nous avions attribué [L. Couture Mathieu (1950)] aux vibra- tions et v" provenant de la vibration doublement dégénérée de valence, les larges raies de Raman à 1283 et 1720 cm-1; cette dernière bande ayant en réalité (c f . § 2, 1 °) une fréquence moyenne plus élevée
ne peut être attribuée à v"; mais la faible raine à 448 cm-’ peut correspondre à cette vibration.
En dehors de la bande 1660-1680 cm-1, qui est
Fig. 3.
-Spectre d’absorption infrarouge
·dans la région des vibrations de valence 0-H.
l’harmonique de la vibration v2 de l’ion CO,, il reste, dans cette région du spectre,. la bande 1900 cm-l apparaissant en effet Raman, et en infrarouge la
bande 2 040 cm-’. Les fréquences de la vibration de déformation de la liaison 0-H sont situées, suivant
les différents auteurs, entre 1100 et 1600 cm--l. Mais
si la présence de liaisons hydrogène abaisse la fré-
quence des vibrations de valence, elle élève la fré-
quence des vibrations de déformation; les fréquences
observées ne sont donc pas invraisemblables pour
de telles vibrations. La polarisation de la bande infra-
rouge peut correspondre à une vibration de l’hydrogène
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dans la direction Y, mais la polarisation de la bande
observée en effet Raman (Ezz) s’accorde mal avec
l’hypothèse d’une vibration de déformation, c’est pourquoi il nous est difficile de conclure.
Dans la région correspondant aux vibrations
de valence des atomes d’hydrogène, on observe
des spectres très intenses, pour le coefficient zzz en effet Raman, et pour le moment Mz en absorp- tion, en bon accord avec la direction des liaisons hydrogène. Le maximum principal de ces spectres,
situé vers
2600 cm-1, concorde avec les résultats
déjà obtenus pour la fonction voH (d), v étant le
nombre d’onde de la fréquence de la vibration de valence OH, et d la longueur de la liaison hydro- gène [R. E. Rundle et M. Parasol (1952); R. C. Lord et R. E. Merrifield (1952)].
La largeur de ces bandes est tout à fait remar-
quable, surtout dans les spectres de Raman, où les raies de vibration des cristaux sont, en général, très fines.
La présence de nombreux maxima secondaires ne peut provenir de couplages de vibrations dus à la
présence de plusieurs atomes d’hydrogène dans la maille cristalline, puisqu’ils sont, dans chacun des
spectres, de même type. Si ces maxima secondaires
ne correspondent pas, eux aussi, à la vibration fon- damentale de l’atome d’hydrogène, ils doivent correspondre à des vibrations de combinaison, dont l’activité dans les spectres provient de l’anharmo-
nicité des vibrations; cette anharmonicité, est due,
pour la plus grande part, à l’existence des liaisons
hydrogène.
Des bandes, telles que celles que reproduisent les figures 2 et 3, dans une région de fréquence où une
seule vibration fondamentale est active, sont un exemple très frappant de la complication introduite dans les spectres de vibration par la présence des liaisons hydrogène.
BIBLIOGRAPHIE.
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SPECTRE D’ABSORPTION INFRAROUGE DES DÉRIVÉS DE LA BENZOQUINONE
Par P. SOUCHAY, TATIBOUËT et P. BARCHEWITZ.
Laboratoire d’infrarouge du P. C. B., Paris (France).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 15, JUIN f954,
Alors que les dérivés des quinones polycycliques
ont fait l’objet d’un certain nombre de recherches dans l’infrarouge, nous ne connaissons que peu de choses sur ceux de la benzoquinone. Leur étude
semble cependant souhaitable, d’abord parce que leur structure plus simple doit permettre une étude quan-
titative plus aisée des modes de vibrations, et ensuite parce que le nombre peu élevé des places substituables
(quatre seulement) permet d’apprécier de façon plus complète l’influence des substituants.
De plus, notre travail permettra d’aborder ulté-
rieurement la structure de dérivés plus compliqués : polyquinones et quinhydrones.
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