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Spectres d’absorption infrarouges et modes de vibration
de quelques dérivés halogénés en C1 et en C2
Guy Emschwiller, Jean Lecomte
To cite this version:
SPECTRES D’ABSORPTION INFRAROUGES ET MODES DE VIBRATION DE
QUELQUES
DÉRIVÉS HALOGÉNÉS
ENC1
ET ENC2
Par MM. GUY EMSCHWILLER et JEAN LECOMTE.
Sommaire. 2014 Nous
avons mesuré, pour la première fois, entre les fréquences 1450 et 525 cm-1, les
spectres d’absorption infra rouges de dérivés halogénés 2014 principalement de dérivés iodés 2014 du
méthane, de l’éthane, de l’éthylène et de l’acétylène. Nous avons pu, en nous aidant de résultats antérieurs de l’un de nous et de spectres Raman obtenus par divers auteurs, identifier la plupart des maxima
d’ab-sorption infrarouges avec des modes définis de vibration des molécules étudiées. Nous avons rapporté
plus spécialement certaines fréquences soit aux liaisons carbone-halogène, soit à des interactions
carbone-hydrogène-halogène, et nous examinons dans quelle mesure les valeurs de ces fréquences sont influencées par la nature des molécules. D’autre part il nous a été possible de dénommer sans ambiguïté les isomères cis et trans des dichloro-et diiodo-éthylènes.
,
Introduction, - Nous nous sommes
proposé,
encommençant
ce travail, de reconnaître dansquelle
mesure l’étude des
spectres
d’absorption infrarouges
pouvait
permettre
depréciser
les résultats obtenus par l’un de nous au cours d’études concernant l’actionchimique
de la lumière sur certains dérivés iodés(1).
Rappelons
que ces études ont conduit à décelerl’exis-tence,
dans les ioduresd’alcoyle
et l’iodure devinyle,
d’un atomed’hydrogène singulier,
solidaire de l’atome d’iode et relié au même carbone que lui(sauf,
bien entendu si l’iodure esttertiaire)
et,
dans le cas de dérivés diiodés(diiodométhane,
diiodoéthanes,
diiodo-éthènes),
la coexistence de solidarités iode iode etiode-hydrogène, d’importances
relatives variables avecles
positions
des atomes d’iode(et aussi,
enfait,
avec la nature d’un réactif éventuel mis enprésence,
tell’oxygène
sous l’action de lalumière),
La solidaritéiode-hydrogène
se retrouve chez l’iodoforme. Onpeut
penser que ces solidarités
interatomiques,
qui
se mani-festent au cours desphotolyses,
préexistent
dans les moléculesindépendamment
de toute actionchimique
desradiations,
qu’elles
doivent,
parconséquent,
se tra-duire par des caractèresspectraux,
enparticulier
lors del’absorption
duspectre infrarouge.
Nous avons déterminé
l’absorption infrarouge
d’un certain nombre de dérivésiodés ;
puis
nous nous sommes efforcés d’identifier les différentes bandesd’absorption.
On sait que, les molécules étant assimilées à des modèlesmécaniques,
dont les atomes sontfigurés
par des massesponctuelles,
chacune d’entre ellespeut
êtrerapportée
à un mode déterminé devibra-tion moléculaire. Pour faciliter ce travail
d’identifica-tion,
nous nous sommes aidés de la connaissance despectres
Ramanpubliés
par divers auteurs et despectres infrarouges
de dérivés chlorés oubromés,
obtenus antérieurement par l’un de nous etdemeurés,
le
plus souvent,
inédits.Il reste ensuite à passer de cette
interprétation
mécanique
del’absorption
infrarouge
il desprécisions
concernant les actions et les liaisons
interatomiques.
Si,
enprincipe,
pourchaque
mode devibration,
tousles atomes constitutifs de la molécule sont mis en
mou-vement,
ilpeut
se fairepourtant
que, pour certainsmodes de
vibration,
l’influence de deux ouplusieurs
atomes devienne
prépondérante.
C’est dans ce sensqu’il
estpermis
deparler
de vibrations entre atomes de carbone etd’hydrogène,
de carbone etd’halogène,
d’interactions entre atomes decarbone,
d’hydrogène
et
d’halogène,
etc. ;
c’est de cette manièrequ’une
liaisonpeut
être recherchée entre les données infra-rouges et les donnéesphotochimiques.
Malheureuse-ment,
dans l’état actuel de nosconnaissances,
il n’estpas
toujours possible
depréciser
cequi
estplus
parti-culièrement attribuable à certaines
interactions,
telleshydrogène-halogène
ouhalogène-halogène, qui
parais-sent
cependant jouer
un rôlechimique important.
Nous allons exposer d’abord les résultats concernantles
spectres
d’absorption infrarouges
des dérivéshalo-génés
et l’identification des modes de vibration des molécules étudiées avec les maxima observés. Puisnous
dégagerons
quelques
indications concernant lesactions
interatomiques.
.
Dérivés étudiés dans le
présent
travail.-Notre étude a
porté
sur des dérivéshalogénés
dumé-thane,
del’éthane,
del’éthylène
et del’acétylène.
I. Dérivés
halogénés
du méthane. - i° Dérivésdihalogénés : iodure,
bromure et chlorure deméthylène,
chlorobromométhane
CH2CIBr ;
2° Dérivés
trihalogénés : iodoforme,
bromoforme,
chlorodibromométhane
CHCIBr9.
Il. Dérivés
halogénés
de l’éthane. -Dérivés
diha-Iogénés :
iodure, bromure et chlorured’éthylidène
(les
iodure, bromure et chlorured’éthylène
ontdéjà
fait
l’objet
d’unepublication
de l’un denous) (2).
III. Dérivéshalogénés
del’éthylène. --1 °
Dérivésmonohalogéné :
iodure devinyle
CHI.2* Dérivés
dihalogénés
1-2 : ioduresd’éthylène
ciset trans, chlorures
d’éthylène
cis et trans.3° Dérivé
dihalogéné
1-1 : chlorure devinylidfne
CH2 ==
CCI2
(nous
nedisposions
pas du dérivé iodépeu
stable,
découvert par l’un de nous,quand
furent effectuées lesmesures).
IV. Dérivé
halogéné
del’acétylène :
diiodoacéty-lène CI - CI.La
plupart
des dérivés iodés ont étépréparés
spécia,lement
par l’un de nous, ainsi que leschloro-bromométhanes ;
les méthodes depréparation
son téventuellement
rappelées
dans cequi
suit. Les autres dérivéesparvienent
soit des firmes Schuchardt ouFraenkel et
Landau,
soitd’origines
diverses que nousindiquerons.
Technique expérimentale. -
Lesspectres
d’ab-sorption
ont été obtenus dans le domainecompris
entre les
fréquences
1 450 et 525 cm--’ environ(soit
enlongueurs
d’onde6,9
à 19 au moyen de deuxspec-tromètres
enregistreurs
àmiroirs,
avec commerécep-teur une
pile
thermoélectrique
dans levide,
l’un muniFig. 1. ~-- Position et intensités des bandes de
composés CH2X2.
d’un
prisme
ensylvine synthétique
à 6O°(3)
et l’autre de deuxprismes
de sel gemme à 30°(1).
Nousremer-cions vivement M. Lambert de nous avoir
permis
d’effectuer des vérifications avec ce dernierappareil.
Pour tout ce
qui
concernel’emploi
de cesinstruments,
on sereportera
auxpublications
antérieures de l’unde nous
(1).
Nos résultats sont donnés sous forme de courbesoù,
pour des raisons de commoditégraphique,
nous avons
adopté
comme abscisses leslongueurs
d’ondeexprimées
en microns. Dans lesgraphiques
qui
embrassent un domainespectral beaucoup plus
grand,
lespositions
des bandes sont données en fré-quences, la hauteur des traits étantproportionnelle
~, l’intensité des bandes.1. Dérivés
halogénés
duméthane.
1. Dérivés
dihalogénés. -
Nous reprenons ici l’étude desspectres
deschlorure,
hromure et iodure deméthylène déjà indiqués
par l’u n de nous(~), (~) ;
nous avons étudié aussi lechlorobromométhane,
dont lespectre
infrarouge
n’avait pas encore été mesuré. Ce chlorobromométhane a étépréparé
par réaction vers 450-5000 du brome et du chlorure deméthyle
gazeux(ébullition
69-71, sous 760mm).
Une molécule de la forme
CH,X,
possède,
on lesaint,
9
fréquences
fondamentalesdistinctes,
toutes actives dansl’infrarouge
comme dans l’effet Raman. Parmicelles-ci, 5
sont desfréquences
de déformation et 4 des TABLEAU I.réquences
de valence(~).
Les formes de vibration d’un telmodèle,
dont l’étude a étéreprise
récemment parKohlrausch
( ~ ),
sont schématisées dans lafigure
2. NosFig. 2. - Modes de vibration des molécules de la forme
CHX.
ou CH2X2 (suivant Kohlrausch). Les points blancs du bas représentent les atomes d’lialogène, les points noirs du
haut, les atomes d’hydrogène, l’atome de carbone étant t au
centre.
résultats
conduisent
dansl’ensemble,
à confirmer lesinterprétations
de cetauteur,
en lescomplétant,
et sont résumés dans le tableau 1 où nous avonségale-ment
porté
lesspectres
Raman donnés par Kohirauschet ipsilanti (8).
En tenant
compte
des deuxfréquences
v~et V4
qui
se trouvent dans la
région
de 3 000cm-1,
on arrivebien à un total de 9
fréquences
fondamentalesdis-tinctes. Sans insister sur l’identification que nous venons de
donner,
signalons-en
pourtant
lespoints
lesplus
saillants :représente
lafréquence
de déforma-tion bien connue dugroupement CH,.
La bande infra-rougequi
varie de 1 246(CI),
à 1 ~76(Br)
et à 109~ cm-1(1) (vibration
1,,)
se retrouve dans lespectre
descomposés
contenant à la fois ducarbone,
del’hy-drogène
et unhalogène.
Les maxima très forts
qui
seplacent
pour le dérivéchloré vers 714 et 737 pour le dérivé bromé vers
5î°5 et 643 cm-’ et pour le dérivé iodé vers 573 et
483 cm-1
(ce
dernier se trouve en dehors de notrerégion spectrale)
semontrent,
plus
que les autresbandes,
sensibles àl’augmentation
dupoids atomique
de
l’halogène.
C’est cequi
conduit à les attribuer à des vibrations devalence vc et V2
(C-X)
entre le carbone etl’halogène.
Lapremière correspond
à la vibrationsymétrique
de la molécule et donne des raies Ramanpolarisées,
alors que la deuxièmefournit,
conformé-ment à la
théorie,
des raies Ramandépolarisées
(Cabannes
etRousset) (9)
Si l’on veut sereprésenter
plus
simplement
lesfaits,
on considéreraprovisoire-ment le
groupement
CH~
comme une unité : la molé-culeprend
ainsil’aspect
d’une moléculetriatomique
angulaire.
Un tel modèlepossède
troisfréquences
fon-damentales distinctes : une vibrationsymétrique
(1)1,une vibration
antisymétrique
et une vibration dedéformation (1)2
(fig. :).
PourCl,
ce serontrespective-ment les
fréquences
737 et ‘~8~ cm-’.Fig. 3. - Modes de vibrations d’une molécule
triatomique angulaire.
Nous avons pu
classer,
commecorrespondant
à desharmoniques
ou à desfréquences
decombinaison,
la presque totalité des maxiinarestants,
qui
ont été observés dansl’infrarouge
ouqui
donnent lieu à uneraie haman : TABLEAU II. -
(Fréquences
encrrz--1).
Ce
qui précède
nouspermet
d’interpréter
lespectre
du chloro-bromo-JJléthane(fi-. 4
et5),
qui,
luiaussi,
(*) Rappelons ce que l’on entend par ces expressions : dans lecas des fréquences de valence, les vibrations ont lieu à peu près dans la direction des valences entre les différents atomes;
dans le cas des vibrations de déformation, les vibrations se
font dans une direction à peu près perpendiculaire.
doit
posséder 9
fréquences
fondamentales distinctes. Nous pouvonsprévoir
l’existence de deuxfréquences
8,
etÕ3,
qui
seplaceraient
aux environs de 220 et 450cm-1,
mais que nous n’avons pas pu mesurerparce
qu’elles
sonttrop
basses et de deuxfréquences
1 40i, 1 ~?Oi, 849 cm-1 se
placent
entre lesfréquences
descomposés
chloré et bromé et s’identifient ainsi aveca,, Õ4,
02
respectivement.
En cequi
concerne les fré-quences de valence C-X deshalogènes,
nous netrou-vons pas deux
maxima,
maisquatre, qui
seplacent
entre les bandes du dérivé chloré et du dérivé bromé à
602, 636,
666 et 724 etqui possèdent
tous unegrande
intensité,
particulièrement
les vibrations 602 et724 cm-Î. Nous ne savons comment
interpréter
les deux maximasupplémentaires :
sont-ce soit deshar-moniques
soit desfréquences
decombinaison,
ou bien faut-il voir dans ce dédoublement l’existence de deux formes moléculairesdistinctes,
nos études ne nouspermettent
pas de lepréciser.
Fig. 4. - Transmission de dérivés halogénés
(enregistrements directs).
2. Dérivés
trihaÏogénés. 2013
Lesspectres
infra-rouges duchloroforme,
du bromoforme et de l’iodc-forme ontdéjà
faitl’objet
depublications
sommairesde l’un de
nous(’), (6);
nous avons étudiéenplus le
chlo-rodibromométhaneCHCLBr2, préparé
par réaction vers40Qo du brome et du chlorure de
méthyle
(ébullition
sous
760 mm).
Nous comparerons nosspectres
avec lesspectres
Raman ;
pour le chloroforme et lebromoforme, les
déterminations sont très nombreuses :nous
adopterons
les nombres donnés par IiohlrauschFig. 5. - Transmission du chloro-bromo-méthane
(sous 0,05 mm).
dans le
Smekal-Rarnan-Effekt.
Lapolarisation
des raies Raman a été étudiée enparticulier
par Cabanneset Rousset
(1).
Pour ledichlorobromo méthane,
les don-nées de Bonino et Brüll(11)
diffèrent peu de celles de Iiohlrausch(12).
Pour ledichlorofluorométhane,
voirBradley
Jr(’~).
L’iodoforme ne semble pas avoir étéexaminé
quant
auspectre Raman, mais,
ainsi quepour le
chloroforme,
Coblentz avait mesuré unepartie
du
spectre
infrarouge
(11).
Le tableau III ne contient que lesfréquences fondamentales,
lafigure
6 donne laposition
et l’intensité des diverses vibrations obser-vées et lafigure
foi unenregistrernent
relatif àCUCIBR,.
TABLEAU III.
Une molécule du
type CHX3
possède
sixfréquences
fondamentales distinctes. Tel est bien le nombrequi
aété réellement observé. L’identification avec les modes de vibration
représentés
dans lafigure 2
a été faite par différentsauteurs,
enparticulier
par Cabannes etRousset
(9)
et par Kohlrausch(1).
Les raies du chloro-forme~61,
760,
1 216 cm-’ sontdépolarisées :
ellescorrespondent
donc à des modes de vibrationantisy-métriques
oudégénérés, qui
sontreprésentés
respecti-vemcnt par et
1,j .
Les raies Raman366, 667,
3 0 t8
cm-1,
qui
sontpolarisées. proviennent
des vibrationssymétriques
03,
vi, ’)~. Pour le bromoformeet
l’iodoforme,
l’identification se fait aussi facilement. On remarqueraquel’hydrogène joue
un rôleimportant
dans les modes de vibration
845
et v~. Si l’on vient àremplacer
lI par sonisotope
de masse2,
les bandescorrespondantes
doiventéprouver
undéplacement
trèssupérieur
aux autres.C’est,
eneffet,
cequ’ont
cons-taté,
avecCDC13,
Wood et Rank(15)
d’unepart,
et Dadieu etEngler
(11),
d’autrepart.
TABLEAU IV. -
(Fréquences
enAvec les dérivés les
dégénérescences
dispa-raissent et les 9 modes de vibrationdistincts,
que nous avons étudiés avec les dérivésdihalogénés
précédents,
deviennent actifs dansl’infrarouge
comme dans l’effet Raman. La vibrationÕ 12
doit sedécomposer
en deuxraies,
mais seulement l’une d’elles a été observée pourCHCl2Br
à 218cnl-1 ;
parcontre,
pour ellesse
placent prohablement
it 274 et 366cm-1;
ellestom-hent d’ailleurs en dehors de notre domaine
spectral.
La vibration
restesimple (,1?9
cm-1 pourCHCl2Br
et ~5 ~ cm-1pour
C1ICI1F)
ainsi que la vibration "1C1IC12Br et
CHCIBr 2).
La vibration Y23, conformémentà la
théorie,
se divise en deuxqui
ont été effectivement observées à 71 f) et 76U cm-1 pourCHCI,2Br,
à et 737 cm 1pour
CJ-ICIBr2.
l’murCIICI2F,
rune descom-posantes
seplace
à 786cm -1,
mais l’autre neparaît
pas avoir été observée. De
même,
la vibration doitse dédoubler. Deux raies ont été effectivement
obser-vées pour
ClICI2Br
dans lespectre
Raman, mais la faibledispersion
de notrespectromètre
dans cetteré-gion
ne nous apermis
de mesurerqu’une
raieunique
pourCHCIBr2.
La dernièrefréquence
v 4repré-sente une vibration de valence C-lI et est à
placervers
3 000 cm-1.En
plus
des 9fréquences fondamentales,
il a été observé un certain nombre de maximad’absorption
beaucoup
plus
faiblesqui
selaissent,
pour laplus
grande part,
classer comme des bandes decombinai-son ou comme
harmoniques.
Dans le tableauIV,
nousindiquons
quelques
identificationsprobables
et nousmarquons par un tiret les maxima
qui
seplacent
endehors de notre zone d’étude.
Pour
pouvoir
effectuer lescalculs,
nous avonsadmis,
pourCHCIBr2,187
cm--1 comme valeur moyennedes deux vibrations
ôl~
et 275 cm-’ pour~3.
D’une manièreanalogue,
pourCHl3,
nous avonspris
,=138
et
B’j~465
cm-t. Tous ces nombresapparaissent
biende l’ordre de
grandeur
que l’onpeut
attendre. De cettemanière,
toutes les bandes que nous avons observées pourCHBr3
etCHI3
se trouveraientexpli-quées.
PourCHCIBr2,
la bande faible à 818cm- 1 ,
qui
n’avait pas étéclassée,
s’interprète
commeprovenant
du dédoublement de
a,2
dont nous n’avons pas tenucompte.
PourCHC13,
les trois bandes faibles à803,841
et 865 cm-1 se laisseraient
expliquer
par descombi-naisons d’ordre
supérieur
de laforme n Vi + p
mais il nous est actuellement encore difficile de faire unchoix entre les différentes combinaisons
possibles.
II.
Dérivés
halogénés
de l’éthane. Dérivésdihalogénés
1-1. - Lespectre
infra-rouge de l’iodured’éthylidène
n’avait encore faitl’ob-jet
d’aucuneétude;
ce corps a étépréparé
par réactionquantitative
du gaziodhydrique
sur l’iodured’acéty-lène trans solide
CHI=CHI,
suivant la méthodeindi-quée
par l’un de nous(17).
Lespectre
du bromure avait faitl’objet
d’indications sommaires de l’un denous
(1)
et celui du chlorure, antérieurementobtenu,
demeurait inédit(fig.
7 et 8 etenregistrement fig.
4).
Le
spectre
Raman du chlorure a été donné parPeste-mer,
puis
par Cleeton etDufford,
et,
plus
récem-ment,
par Kohlrausch etKôppl (12)
et par Hull Jr(").
Relativement aubromure,
nous avonsadopté
les me-sures de Gockel(l~1),
celles de Cleeton et Dufford étantincomplètes.
Nous n’avons trouvé aucune indicationrelative à l’iodure. L’ensemble des données sur ces
composés
se trouve résumé dans le tableau V et par lafigure
0.a)
Pourinterpréter
cesrésultats,
occupons-nousd’abord des vibrations C-X. Si nous considérons
pro-visoirement les
groupements CH3
et CH comme uneunité,
la molécule (les dérivésdihalogénés
1-1 deFig. i. - Transmission du dichloro-éthane i -1
(sous 0,05 mm).
l’éthane
peut
êtrereprésentée
par un modèle àquatre
masses, pourlequel
nousadmettrons,
paranalogie
avec descomposés
du mêmetype,
une structure enY;
un tel modèle moléculaire
possède 6
fréquences
fonda-Fig. 8. - Transmission du diiodo-éthane 1 -1 (sous 0,05 mm).
mentales,
toutes actives dansl’infrarouge
et dans l’effetliainan,
etqui
sontreprésentées
dans laL
figure
10. Pour l’identification avec les basidesinfra,-rouges
observées,
nous nous aidons du travail de1 Kohirausoh et
Pongratz (2")
sur lescomposés
de laaruc-136
TABLEAU V.
ture en Y. (Ù1,
qui représe n te
une vibration de valenceC-C,
doit se trouver peu influencé par lechangement
de
l’halogène
etpossède probablement
unefréquence
comprise
entre 900 et 1 UOU cm-l. Nous proposons del’identifier avec les bandes 966
(Cl)
956(Br)
et 948(1) cm -1. hl:!,
tù6,qui correspondent
à desdéfor-mations de la
molécule,
se trouventprobablement
endehors de notredomaine vers de très basses
fréquences.
Sous toutes réserves et à défaut de mesures sur ladépolarisation
des raiesRaman,
onpeut
peut-être
identifier avec les raies 273
(Cl)
et 171 cm-’(Br)
et (t)3 avec les raies 401
(Cl)
et 344 cm-1(Br).
Ú)G pour-rait êtrereprésenté
par les raies 316 cm-1(Cl)
et‘~82 cm-’ pour Br. La
grande
variation dans laposition
Fig. 9. - Position et intensité des bandes de
composés CH3-CHX2.
des bandes
infrarouges
très fortes de 637 à 550 et vers450 cm-’ d’une
part,
et de 681 à 610 et à 551 cm-’ d’autrepart,
lorsqu’on
passe de Cl à Br et àI,
indique
que nous avonsprobablement
affaire à des vibrationsde valence
C--X;
lesfréquences
sont bien de l’ordre degrandeur
que l’onpeut
attendre.(On
les retrouve d’ailleurs avec ledichloropropane
lia 6!~8 et 691 cm-1environ).
Adéfaut, à
notreconnaissance,
de mesures sur ladépolarisation
des raies Raman et paranalogie
avec les autres dérivés
halogénés,
la bande deplus
faiblefréquence correspondrait
à la vibrationsymé-trique
ú)~ et la bande deplus
hautefréquence
à lavibra-tion
antisymétriqne
(1)". Les six modes de vibra-tion de la moléculesimplifiée
seraient ainsi iden-tifiés.Dans le cas de dérivés
dihalogénés
1-2 del’éthane,
l’un de nous avait été conduit à admettre
(2)
avecd’autres
auteurs,
queparmi
l’infinité des formes molé-culairespossibles,
si l’on admet une rotation autourde l’axe
quipasse
par les deux atomes decarbone,
deux d’entre elles devaient exister d’une manière stahle etcontinue,
bien que les méthodeschimiques
n’aient pasencore
permis
de lesséparer.
Ici,
avec les dérivésdihalogénés
1-1 et avec la structure en Y que nousavons
préconisée,
une rotation desgroupements
ter-minaux autour de l’axe C-C ne conduit pas à trouver
plusieurs
formes moléculaires : cequi
est bien enaccord avec les résultats
exposés.
Fig. 10. - Modes de vibration d’une molécule à 4 masses en forme d’Y.
Nous avons
essayé
dejustifier
l’attributionqui
vient d’être faite en calculant au moyen des formules deLechner
(2t),
les différentesfréquences
d’une moléculeen Y. Mais le
calcul,
assezcompliqué,
ne nous semble pas trèsprobant
en raison de l’arbitrairequi
préside
à la détermination deplusieurs
constantes. Aussiavons-nous,
simplifiant
encore leproblème,
calculéquelles
seraient les forces de liaison d’une moléculeangulaire
à trois masses,composée
de deux atomes de Cl et d’un atome de masse 1~~,qui posséderait
les trois fré-quencesqui
ont étéobservées,
soit dansl’infrarouge,
soit dans l’effet Raman : c~3 -687,
(1)1 = t137 etTABLEAU VI.
(en adoptant l’hypothèse
des forces devalence)
pour la forcef
qui
s’exercerait entre C et Cl :1,98
X 10°e
dynes/cm,
pour la force 2 d(qui
tend à con-serverl’angle
f ,00~
X 105dynes~cm
et pourl’angle
CiC-Cl : 116(’24’ environ. Cesvaleurs,
enpre-mière
approximation
tout aumoins,
nous semblentraisonnables,
enparticulier
en cequi
concerne 1angle
CICCIqui posséderait
ainsi une valeurcomprise
entrecelle qui
correspondrait
àun tétraèdrerégulier( 109018’)
et celle
qui
résulterait d’une molécule en Yparfaite
ment
symétrique (1~0~).
Le tableau VI donne compa-rativement les valeurs def,
2d et a pour le radicalCHCI,
suivantqu’il
est relié à diversgroupements.
b)
Dans le reste duspectre,
certaines bandesd’ab-sorption correspondent probablement
à desharmo-niques
ou à desfréquences
de combinaison. Nousdon-nons, dans le tableau
Vit, quelques-unes
de cesattri-butions.
TABLEAU VII. -
Fréquences
er2 cm-’.c)
Jusqu’à présent,
nous avonsnégligé
les vibrations desgroupements
CH,
et CH. Nousferons,
commeplus
haut,
abstraction des bandesqui
seplacent
dans larégion
de 3 000 cm-1(fréquences
de valenceC-H).
Unefréquence
de déformation deCH,
ouCH3
se trouveprès
de 1 400cm-1,
mais notre faibledispersion
danscette
région
ne nous a paspermis
d’enpréciser
laposi-tion. Il
reste,
dans lespectre,
deux maximaimportants
pourlesquels
lepoids atomique
del’halogène
exerce une influencemarquée,
etqui
seplacent,
entre 10~~ et1 028 cm-1 d’une
part
et entre i 210 et 9 090 em-1 d’autrepart.
Nous avons vraisemblablement affaire àdes vibrations
analogues
à~Z
et05
dans le cas des déri-vésdihalogénés
duméthane,
mais ici il estimpossible
d’en donner unereprésentation plus
précise.
III.
Dérivés
halogénés
deléthylène.
~.. Dérivésmonohalogénés .-Nos
propres mesuresont
porté
seulement sur l’iodure devinyle
CH~
=CHI;
ce corps a été
préparé
pardécomposition
thermique
Fig. ii. - Transmission de l’iodure de
vinyle (sous 0,05 mm)
(enregistrements directs).
du
1-1-2-triiodoéthane,
conformément à la méthodeindiquée
par l’un de nousC 7 J.
Lespectre
infrarouge
du chlorure(à
l’étatgazeux)
a été mesuré par ’Vu(21).
Nous y
joignons
lesspectres
Raman du chlorure sui-vant Pestemer(z4)
ou Kohlrausch et Stockmair(2~¡)
etdu bromure suivant
Bourguel
et Piaux(2G)
ourausch et Stokmair faciliter les
interpréta-tions,
mais celles-ci serontbeaucoup
moins sûres quedans le cas des
spectres
précédents, principalement
parce que nous sommes
obligés
de faireappel
à desmesures exécutées en dehors de nous
(positions
etintensités des
bandes,
fig. 11 est 12).
Fig. 1Z. - Position et intensité des bandes de
composés de la forme C&2 = CHX.
Ces dérivés
halogénés, composés
de 6atomes,
pos-sèdent 12 modes de vibration distinctsqui peuvent
tous donner naissance à des raies Raman et à des bandesinfrarouges
etqu’il
estdifficile,
dans l’état actuel denos
connaissances,
d’identifier avec des bandesmesu-rées.
(Les
attributionsproposées
par Wu semblent sinoninexactes,
du moinsprématurées.)
Kohlrausch considère le modèlesimplifié
à 3 masses( 2.’~ ) :
==
(Cll)-X
dont la vibration de déformationW2
(fig. 3)
seplacerait
ainsi pour X = Cl à 400 et lesdeux vibrations de valence ùJ3 et à 715 et 1 600 cm-1
(cette
dernièrecorrespondant
à la vibration de C = Cbien
connue).
Dans cettehypothèse,
il restebeaucoup
debandes,
defréquences
inférieures à 1 000cm-1 , qui
ne
s’expliquent
pas. Nous avonsessayé
d’adopter
uneconfiguration
enY,
en considérantCH2
comme unemasse
unique.
Nous avons alors à identifier seulement six modes de vibration(fig. 10).
ú)tcorrespond
à la fré-quence de valence des atomes de C « doublement liés o,environ 1 600 (,)~
(vibration symétrique)
seplace-rait vers 7~9
(Cl),
60~(Br)
et vers 500 em-1(I). (Il
y a, eneffet,
ungrand
déplacement
de ces bandeslorsque
lepoids atomique
del’halogène augmente.)
L’attribu-tion de c~(vibration asymétrique)
nousparaît
moins sûre. Paranalogie
avec les résultats d’un travail en cours depublication
sur des dérivésallyliques
(2j),
(t)4varierait entre 925 et 909 cm-’ en
passant
du chlorureà l’iodure Pour la même
raison,
onpourrait prendre
w3 = 400
(Cl)
ou 341 cm-1(Br)
et o, = 6i7(Cl).
Ces
attributions,
si elles sont vraisemblables et encon-formité avec les données fournies par le modèle à trois masses, ne
présentent
d’ailleursqu’un
degré
de certitude assez limité. Différents essaiseffectués,
soit dansl’hypothèse
du modèle à trois masses, soit danscelui de la molécule en
Y,
pour calculer les forces de liaison et lesangles
de valenced’après
lafréquence
des vibrationsobservées,
n’ont pas donné de résultats satisfaisants niprobants,
en raison deshypothèses
simplificatrices
introduites.TABLEAU VIII.
2. Dérivés
dihalogénés
1-2. -- Les dérivésdiha-logénés
1-2 del’éthylène
sont connus sous deux formesisomériques,
dites cis et tyrans. Nous avonsétudié,
pour lapremière
fois,
lespectre infrarouge
(fig.
14et 16)
des deux ioduresd’acétylène
CHI ==CHI;
l’iodure trans,solide,
fusible à 72" et l’iodurecis, liquide,
solidifiable à201313~8,
ont étépréparés
conformément auxindica-tions de G. Chavanne et Mlle Vos
(~s).
D’autrepart,
l’un de nous avaitdéjà
obtenu,
au cours d’étudesproduit
bouillant à 48°5 sous lapression
ordinaire,
dedensité
D9-0
égale
à1,258, qui
paraît
bien être l’isomèretrans pur.
Signalons
que Wu(23)
a étudié les dérivéschlorés cis et trans à l’état de vapeur, dans le domaine
compris
entre 2 et 25 p, mais nous pensons que sonproduit
trans n’était pas pur.Fig. 13. - Transmission du bromure
d’acétylène (mélange cis et trans) (sous 0,01 et 0,025 mm).
Il ne semble pas que les deux
spectres
Raman des iodures aient étéjusqu’à
présent
obtenus. Parcontre,
ceux des chlorures et bromures fontl’objet
d’une lit-térature abondante. Nousadopterons
ici,
en faisant abstraction de larégion
de 3000cm-1,
les nombres donnés par Paulsen(29),
par Kohlrausch et Ypsi-lanti(1),
parDadieu,
Pongratz
et Kohlrausch(3),
nous aurons recours à la classification donnée par cesauteurs et nous utiliserons les résultats des réalisa-tions par Trenkler
(3~’)
des modèlesmécaniques.
On sait que la
définition,
par les moyenschimiques,
des isomères cis et tralls
comporte
souvent unegrande
part
d’arbitraire. La connaissance des modes devibra-Fig. 14. - Transmission de l’iodure d’acétylène cis
(sous U,bS mm).
tion des deux
formes,
déduits desspectres
infrarouge
et
Raman, permet
ici de dénommer sansambiguïté
les deuxcomposés.
Les résultats sont d’ailleurs encom-Fig. 15. - Modes de vibration des formes cis et trans
...,
des dérivés dihalogénés de l’éthylène.
plet
accord avec ceux que fournit la mesure du momentélectrique.
Fig. 16. - Positions et intensités des bandes de
composés CHX = CHX (cis et
Pour étudier
plus
facilement les différentes vibra-tions de cesmolécules,
nous considérerons d’abord lesgroupements
CH réunis en unpoint
de masse 13. Pour chacune des formes cis et traits de ce modèlesimplifié,
onpeut
prévoir
les six modes de vibrationindiqués
dans la
figure
15(les
mêmes indicescorrespondant
àdes formes de vibration
analogues).
Les six modes devibration de l’isomère cis sont actifs à la fois dan
l’infrarouge
et dans l’effet Raman. Les modesde la forme sont inactifs dans
l’infrarouge,
mais donnent lieu à des raies Raman. Les modesc=~’+.
b)!~,
o/~
par contre sont actifs dansl’infrarouge
etinactifs dans l’effet Raman. Par
suite,
lautile pour l’identification des formes de vibrations de aussi que les raies Raman
correspondant
aux vibra-l’isomère cis. Parcontre,
nous ne devrons trouver tions W2, Ú)3,Ú)’.,
(Ü’2, w’3
sontpolarisées
et W4, ú)5, (1)6,aucune raie commune entre les
spectres
infra-dépolarisées.
Le tableau IX résume l’ensemble des rouges et Raman pour la forme trans. Nousrappelons
mesures.TABLE!AU IX.
Il résulte de ce
tableau,
danslequel
des difficultés decomposition
ontparfois empêché
de mettre dans unemême colonne des bandes
qui
secorrespondent,
que nous savons exactement pour le chlorure et l’iodurequelles sent
lesfréquences
de vibration des deux formes cis et trans. Il a été assez faciled’opérer
la même distinction dans lespectre
du bromure. Pour aboutir àl’identification,
donnée dans le tableauX,
nous avons utilisé
quelques
remarques que nous indi-queronsrapidement.
mx et(Ü’t,
qui représentent
les vibrations entre deux atomes de carbone « doublementliés », se
placent,
on le sait,près
de 1600 et sont peu différents l’un de l’autre. c~1 se retrouve dans lespectre
infrarouge
maisoj/i
y manque, conformément à la théorie. (’)2 et (1)4correspondent
à la vibrationsymé-trique
ouantisymétrique
del’halogène
parrapport
aucarbone. Elles donnent
naissance,
dans lesspectres
.
infrarouges,
à des bandesqui
sontdéplacées
net-tement
quand
lepoids
atomique
del’halogène
semodifie. On remarquera, en se
reportant
aux résultats de l’un de nous concernant les dérivés saturéscorres-pondants
()que :
lu L’influence du
poids
atomique
del’halogène
estmoins
importante
dans le cas des dérivés non saturés 2° Les maximacorrespondant
à et W4 se trouventvers de
plus grandes fréquences
dans le cas descom-posés éthyléniques,
ledéplacement
étantparticuliè-rement
important
pour W4.(Nous rappelons
que ù>i etéprouvent
undéplacement
dans le même sens dansles mêmes
conditions.)
Ces remarques nous ont
beaucoup
aidés dans l’iden-tification deW’2
etÚ/4.
Audébut,
nous avonséprouvé
quelque
hésitation,
par suite de l’intensité particuliè-rementgrande
de certainsharmoniques (2wrf)
parexemple).
Pour l’iodure,
nous avions mêmepensé
que le dérivé cis(liquide) pouvait
contenir unepetite
quan-tité de trans;
(par
contre le dérivé trans étant solidene
peut
pas êtresoupçonné
contenir ducis). Après
examen attentif de nosrésultats,
nous pensons que ledérivé iodé cis est bien
exempt
de trans.Conformé-ment à la
théorie, w’,
est inactif dansl’infrarouge
ettt/4
ne donne naissance à aucune raie Raman. La preuve irréfutable de l’exactitude de notre classificatiou serait donnée par l’étude de dérivésdissymétriques
CHX = CHY(X
et Yreprésentant
deuxhalogènes
pour les dérivés saturés
correspondants (2),
(1/2
et(Ü’
"-devraient être actifs à la fois dans
l’infrarouge
et dans l’effet Raman. On remarquera que, pour le dérivéchloré,
nous ,avons pu observer la vibration c~5 alorsque, pour le
composé
saturécorrespondant,
elle tomhaiten dehors de notre domaine vers des
fréquences plus
basses. Les autres
fréquences, qui correspondent
àÚ)3 Me
(0’3 Ú/5 Ú/6
et cog(Br
etI)
seplacent
en dehors de notre zone d’étude. Un certain nombre d’entre elles ontété observées au moyen de l’effet Raman. Nous croyons
que
o’g
6 doitcorrespondre
à des bandesinfrarouges
particulièrement
fortes car2(1)’6
est si bienmarqué
qu’on pourrait
le confondre avec une vibrationfon-damentale. Nous pensons aussi pour le dérivé
iodé,
avoir identifié
3Ú/6
à 895 cm-1 et2(f)’6
+
w’3
à 730 cm-1. Il semblerait aussi que (ù3, bienqu’inactif
dans l’infra-rouge,apparaît
dans la combinaison (Ü’3+
W’6.
TABLEAU X. --
Fréquences
en crn-1.Pour
terminer,
nous trouvons, commeprécé-demment,
une bandequi
varie de 1181(Cl)
à 1150(Br)
et 109~
(I)
pour le dérivé cis etqui
apparaît,
pourla forme trans à 1 i61
(CI), 1
f50(Br)
et(I),
avec une autre bande
qui
seplacerait
à 1271(Cl),
1 229 ou 1 241
(Br)
et 1 197 cm-’(1).
Trumpy
(’2)
enétudiant le
spectre
Raman de CDCI=CDCI,
cis et trar2s,a montré que le
remplacement
del’hydrogène
par sonisotope
produisait
ungrand déplacement
des raies 1 1 8i(cis)
eut 1271(trans),
alors que les autres vibra-tions duspectre plus
lointain ne variaient que peu. Cetteobservation confirme
l’interprétation
déjà
donnéeplus
haut t pour des vibrationsanalogues qui
avaient étéattribuées à des déformations de la molécule dans
les-quelles l’hydrogène
joue
un rôle essentiel. Pour lesinterpréter
correctement,
il faut doncreprendre
ici le modèle moléculairecomplet
au lieu du modèlesimpli-fié que nous avions
adopté.
3. Dérivé dihalogéné 1-1. -
CCI2
=CH2. -
Grâceà la
grande
amabilité de M.Chavanne,
que rousprions
d’accepter
ici tous nosremerciements,
nous avons pu étudier un échantillon très pur de ceproduit.
Lesrésul-tats concernant ce
composé
sontempruntés
à destra-vaux inédits de l’un de nous
(fig. 17).
Lespectre
deFig. t7. - Transmission du dichloro 1-1-éthène
(sons 0.05 mm).
CH2
==CCI,
comporte beaucoup
moins de bandes quecelui de CHCI = CHCI
(cis
et transmélangés);
iln’y
apar suite ici
qu’une
forme moléculaire. En considérantle
groupement
CH~
comme uneunité,
la forme molé-culaire laplus
vraisemblable est l’Y. Onpeut
donc s’attendre à sixfréquences
fondamentales actives dansl’infrarouge
et dans l’effet Raman(fig.
10).
Dans l’iden-tification des bandes observées avec les modes de vibra-tionindiqués
dans cettefigure,
onpeut
s’aider des ré-sultatsprécédents
sur les dérivésdihalogénés
1-1 del’éthane,
en tenantcompte
de ce que la double liaisonélève
généralement
lesfréquences
des maximaqui
tombent dans notre
région.
~.~1(C
=C)
estreprésenté
par 1 5B9
cm-1 ,
(’)2 et c.~pourraient
être identifiés avecQuant
au dernier maximum trèsprononcé, qui
seplace
vers 1 073cm-1,
ilcorrespondrait probablement
à unefréquence
de déformation de la molécule danslaquelle
les atomes
d’hydrogène jouent
un rôle. Nous remarque-ronscependant
que cettefréquence apparaîtrait
ainsicomme
plus
basse que dans laplupart
descomposés
halogénés
que nous avons examinés.Nous n’avons pas étudié le
spectre
du dérivé iodé CIL _ devions nous attendre à laprésence
de peu de bandes dans le domainespectra,l
étudié.IV. Dérivé
halogéné
del’acétylène.
Nous n’avons étudié que dediiodoacétylène
CI==CI;
ce corps a été
préparé
par action de la soude solide surl’iodure
d’acétylène
en solutionét héro -alcoolique,
suivant leprocédé
indiqué
par l’un de nous(33).
Dansl’intervalle
spectral
de 1 4à0 à 510cm-1 ,
pour lecom-posé
dissous dans du sulfure decarbone,
nous n’avons trouvéqu’une
bande forte à13,92
p (7 t 8 cm-’)
etplu-sieurs inflexions dans la courbe de transmission
qui
indiquent,
d’unefaçon
fortimprécise,
laprésence
de bandes faibles. Pour les mettre enévidence,
nous avonspréparé
une mince couche de substance solide dequel-ques centièmes de mm
d’épaisseur,
qui,
étudiée entre650 et 1 450-1 cm environ a donné des maxima
d’ab-sorption
à 703(aF)
780(m)
1 003(f)
1 052(af)
et 1420(m)
cm-1. On retrouveainsi,
un peudéplacée,
la bande de la solution. D’autrepart,
Glockler et Morrell(34)
ontrelevé le
spectre
Raman et donnent des bandes à19i,ll10,627 ,688,
et 2 109 cm-1.Fig. 18. - Modes de vibration du
diiodo-acétylène. L’identification des
fréquences
trouvées avec des formes de vibration de la molécule est assez délicate parce quemanquent
des éléments decomparaison
avec des
composés
similaires.D’après
les études deGlockler et
Morrell,
relativement à descomposés
analogues (CH,
C2HD,
C2D2),
il y aurait trois struc-tures moléculairespossibles :
la forme linéaireil
I - C O C - I
(1>,
la ÎormeCYcliqUe
CÙ9C
Plane
(2)
1- C C- 1 (1), la
formecyclique
ou
gauche
(3).
"1Nouspenson s
que la troisièmehypothèse
ne convient pasici,
car elle conduit àprévoir,
dans notrerégion,
un
spectre
infrarouge
ayant plusieurs
bandesfortes,
alors
qu’une
seule est bienmarquée.
Nous étudieronsavec
quelques
détails l’apremière hypothèse
et nouspasserons
plus rapidement
sur la seconde.La théorie
indique
que la molécule dediiodoacéty-lène, supposée linéaire,
peuf posséder
7 vibrations propres. Parmicelle-ci,
deux sontdoubles,
de sortequ’il
restecinq
modes de vibration distinctsqui
sontréprésentés
dans lafigure
18. Les vibrations «>i 1 (,)3 et (1)4doivent être inactives dans
l’infrarouge
et actives dans l’effet Raman. et (e)i) aucontraire,
actives dansl’infra-rouge, restent inactives dans l’effet Raman. Lavibration
wi
correspond
à la liaison C - C(dans
cemouvement,
la distance de C à 1 ne se modifie
pas).
Paranalogie
avec le
spectre
del’acétylène,
nous l’identifions avecla raie Raman 2 109 cm-1 . Nous pensons que la vibra-tion (&)2 est
représentée par la
bandeinfrarouge
que nous avons observée à î18 cm-’. Les deux vibrations de déformation (t)3 et (.-)5, en raison dupoids
atomique
élevé de
l’iode,
doivent se trouver vers desfréquences
très basses. Si l’on
prend
c,>5 == 191 et (e)3 = 310cm-i,
il faudrait admettre que (I)~ donne naissance à une raie Raman, ce
qui
est contraire à la théorie. Des deux bandes Raman faibles vers 627 etqui
ne seretrouvent pas dans le
spectres infrarouge,
lapremière
pourrait
êtrel’harmonique 2 X
310 soit2(1)3,
et l’autre la vibration C-Isymétrique
o~. Nous aurions aussi1 420
(2,>,)
1 003(W1
+
(e)3) ,
mais lesfréquences
780 et1052 restent
inexpliquées.
On remarquera que, dans la vibration
dissymétrique
C-I que nous avons identifiée avec lafréquence
718
cm-1 ,
la distance entre les deux atomes de carbonene se modifie pas. Donc seule intervient dans le calcul
laforce de liaisonC--I. On trouve :
3,31
X 101dynes/cm.
Cette force serait ainsisupérieure
à celle que l’on cal-cule pour les dérivésaliphatiques
iodés etqui
se tientaux environs de
2,1
X 10~dynes/cm.
Si l’on veut
appliquer
les formules données parLechner pour calculer
les vibrations de déformation(2~),
on n’aboutit
qu’à
des résultats assez peu concordantsavec
l’expérience
etqui
ne donnentqu’un
ordre degrandeur
pour lesfréquences.
Enadoptant
pour (,)3 la valeur 310cm-1,
la formuledonne d =
7,43
X 105dynes/cm (o exprimé
en cm-1,
M et m
poids atomiques
et n2== (,}2 X
~,863~~0-~).
La valeur ded permet
d’obtenir (Ù5 ou n5d’après
l’expres-sion :
On trouve ainsi _-_ 107
cm-1;
au lieu de 191 cm-1que nous avons
adopté plus
haut.Dans
l’hypothèse
de la formecyclique plane,
onpeut
prévoir
trois vibrationssymétriques
actives dans l’infra-rouge et trois vibrationsantisymétriques
donnant des bandesinfrarouges,
mais interditespour l’effet Raman.
On trouveraitdonc,
dans ce cas,plus
de raies Raman que ne leprévoit
la théorie. Il ne serait pasimpossible,
suivant ce
qu’ont
proposé
Glockler etMorrell,
quesans être
gauche
àproprement parler
la molécule ne soit pasrigoureusement
linéaire ouplane :
de cefait des interdictions seraient levées.
Quoi
qu’il
ensoit,
le
problème
de la structure dudiiodoacétylène
ne nousConclusions
relatives aux actionsinteratomiques.
Nous avons
tenté,
dans cequi
précède,
d’identi-fier,
avec ledegré
leplus
élevépossible
decertitude,
lesfréquences
expérimentalement
observées avec les modes de vibration queprévoit
la théorieassimi-lant les molécules à des modèles
mécaniques.
Ainsique nous l’avons
rappelé
audébut,
on nepeut
quetrès
partiellement
relier les modes de vibration à des actionsinteratomiques particulières.
Néanmoins,cer-taines vibrations de valence sont
plus
directement dé-terminées par deux atomes seulement etpeuvent
êtrerapportées
aux liaisonscarbone-carbone,
carbonehydrogène
oucarbone-halogène.
C’est ainsi quenous avons relevé toutes les
fréquences
de vibrationsintéressant les liaisons
carbone-halogène.
Elles sont engénéral,
pourchaque liaison,
au nombre de deux.f1é-quence de la vibration
symétrique, fréquence
(le lavibration
antisymétrique.
D’aulrepart,
il est unefré-quence,
correspondant
à une vibration dedéformation,
que l’on
retrouve dans toutes les molécules renfermant simultanément des atomes decarbone,
d’hydrogène
etd’halogène;
onpeut
la considérer comme liée à uneinteraction
carbone-hydrogène-halogène
s’accordantavec ce résultat des études
photochimiques
de l’un denous de l’existence d’un atome
d’hydrogène singuliEr,
solidaire à la fois d’un atome de carbone et d’un atomed’halogène.
L’ensemble des valeurs desfréquences
ainsi considérées est relevé dans le tableau XI. Nous avonsjoint
les valeurs concernant leshalogénures
deméthyle,
d’éthyle
etd’éthylène.
TABLEAU XI.
Il serait
prématuré
de tirer de ces résultats descon-clusions à caractère
général;
le nombre destypes
molé-culaires étudiésest,
malgré
tout,
bien restreint et undoute
peut
subsister sur l’attribution de certainesfré-quences de vibration. On doit
pourtant
noter unecertaine
homogénéité
dans les valeurs trouvées.Ainsi,
la
fréquence
de déformationcarbone-hydrogène
iodeest de l’ordre de
1200 cm-1 pour
les dérivésmonoiodés,
et de 1 100 cm-’ pour les dérivés
düodés;
elle estplus
faible encore dans le cas de l’iodoforme
(1
053cm-i );
elleapparaît
un peuplus
grande
pour l’iodured’éthy-Ièile
que
pour l’iodured’éthylidène.
L’accumulation
dans
l’espace
des atomes d’iode a donc peur effet dediminuer la
fréquence
de vibrationcarbone-hydrogène-iode. De
même,
lafréquence
de vibrationsymétrique
carbone-iode est de l’ordre de 500 cm-’ pour lesdéri-vés monoiodés et elle est à cherchervers 450 cm-1 pour les dérivés diiodés. Elle diminue
quand
on passe del’iodure de