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Sur le nouveau type du spectre de diffusion des cristaux
et la structure des liquides
E. Gross, M. Vuks
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
LE
RADIUM
SUR LE NOUVEAU TYPE DU SPECTRE DE DIFFUSION DES CRISTAUX ET LA STRUCTURE DES
LIQUIDES
Par E. GROSS et M. VUKS.
Institut
d’Optique
àLéningrad.
Sommaire. - On a étudié les spectres de diffusion des monocristaux du diphényle-éther, du benzène,
du naphtalène et du para dibromobenzène. On a découvert dans les spectres de diffusion de tous les cristaux étudiés les nouvelles raies Raman de vibration de très petit déplacement dont les fréquences sont situées dans la région 039403BD = 20 cm-1 à 130 cm-1.
On a établi que le spectre continu au voisinage de la raie Rayleigh du liquide est dans la partie
essentielle le résultat de l’élargissement des nouvelles raies du cristal, ce qui veut dire que le spectre
continu n’est pas dû, au fond, à l’effet Raman de rotation, mais à l’effet Raman de vibration.
On a énoncé une hypothèse qui attribuait la région peu déplacée du spectre du cristal aux vibrations caractérisant les liaisons intermoléculaires dans le cristal, et le spectre continu du liquide aux
vibrations caractérisant les liaisons intermoléculaires à l’intérieur de la structure quasi-cristalline du
liquide. Toute une série de faits se trouvent en bon accord avec cette interprétation.
SÉRIE
VII.
TOMEVII.
11° 3.MARS
1936.
i. Introduction. - Dans un travail antérieur
(1)
nous avons étudié l’influence de la
température
sur lespectre
continu auvoisinage
de la raieRayleigh
desliquides.
Cette étude a montré que lespectre
continuprovient,
dans sapartie
essentielle,
de l’effet Raman de vibration dû aux liaisonsfaibles,
plutôt
que de l’effet de rotation.Ces résultats obtenus, il a été très
important
d’établirde
quel
genre seraient les observations sur les cristauxdans la même
région
duspectre.
Une telle étudeprésente
un intérêt toutpa,rticulier
aupoint
de vued’une preuve
expérimentale
de la nouvelle théorie del’état
liquide
émisedepuis plusieurs
années,
pourexpliquer
les résultats del’analyse
des anneaux de diffraction des rayons X obtenus avec desliquides.
On sait que cette nouvelle théorie attribue à l’état
liquide
uneanalogie plus grande
avec l’état cristallinsolide,
qu’avec
l’état gazeux, comme cela se faisaitprécédemment.
L’idée que soutient Stewart(2)
repré-sente le
liquide
comme une masse desgroupements
de molécules
plus
ou moinsréguliers qui
se disso-cient d’unefaçon
continue,
puis
se reforment etrappellent,
tout demême,
par leurrégularité
lastruc-ture du
cristal;
cette théorie est connue sous le nomde la théorie des
groupements
cybotactiques.
Une autre(1) E. GROSS et M. YUHS. Journal de
Physique,
1935, 6, p.(~) G ‘V . STEWART. Kull. Z, 1934, 67, s.130.
idée que soutiennent Bernal et Fowler
(1)
affirme unecertaine similitude du
liquide
avec lecristal,
seréali-sant d’une
façon
continue enchaque point.
Ces théories font croire que, relativement à la rota-tion des
molécules,
leliquide
doit avoir uneplus grande
ressemblance avec un cristal
qu’avec
un gaz. Il seraitdifficile d’admettre que la rotation des
molécules,
dans un
groupement
cybotactique,
soitbeauconp
plus grande
que dans lecristal,
parce que les forcesqui
forment lesgroupements cybotactiques
sont,
de touteévidence,
de la mêmeorigine
que les forcesqui
retiennent les molécules dans le réseau cristallin.Ainsi,
que l’on admette que lespectre
continu auvoisinage
de la raieRayleigh
duliquide
est dû auxvibrations
quelconques,
ou que l’on le supposedû,
toutentier ou en
partie,
à la rotation desmolécules,
onpourrait,
conformément aux théories de l’étatliquide
citéesplus haut,
s’attendre à un effetanalogue
danscette
région
duspectre
du cristal.2.
Dispositif
expérimental. -
Pour étudier lespectre
de diffusion dans unerégion
très voisine de la raieexcitatrice,
il estindispensable
d’avoir unmono-cristal
parfait.
Tout cristalimparfait, éclairé,
renvoieau
spectrographe
unegrande
quantité
de lumièreparasite,
par suite dequoi,
larégion
duspectre
qui
(l) J. BERNAL et R. FOWLER. Chen1. Pliys., 1933, ’1, p. 515.
.. .- ,
114
.adhère étroitement à la raie excitatrice se voile très
fortement.
Nous avons débuté par les
expériences
av ec le cristal’du
diphényle
éther parce que cette substance a étél’objet principal
de notre étude antérieure duspectre
continu des
liquides.
Pour obtenir les monocristauxqui puissent
convenir à nosrecherches,
nous nous sommes servis d’une méthodeanalogue,
dans les traits ’ essentiels àla méthode d’Obréimovy etdeSchubnikow(l).
Lepoint capital
de laméthode,
appliquée
par nous,,,consiste en ceci : On enfonce lentement dans un milieu
réfrigérant
un tube de verreplein
de la substance:fondue,
et dont l’extrémité inférieure est effilée encapillaire.
Le tube est mû par un mouvementd’hor-logerie.
Il traverse un fourélectrique qui
maintient la fusion.On plonge,
enpremier
lieu,
le bout du capillaire,
dans
lequel
se forme le centre decristallisation ;
àmesure que le tube
plonge,
le cristalgrandit,
remplis-sant peu
à peu, le tube toutentier,
sous forme d’un,monocristal. La
fignre
Ureprésente
le schéma duFig. L
~ T, tube contenant le diphényle-éthpr; C, enroulement de
chauffage ; E, eau à la température L, diphényle-éther
liquide; K, cristal du diphényle-éther; jB’1, InOUyement
d’hor-logerie.
dispositif
que nous avons utilisé pour la formation dumonocristal du
diphényle
éther. Lediphényle
éther cristallise à latempérature
de 27~C. Pour maintenirla
substance à l’état fondu il faut chauffer très peu.On7y
parvient
à l’aide d’un enroulement dechauffage
lrès court. Laplongée
se faisait dans l’eau à latempé-rature de 20°C. On a
préparé
de cette manière un{1) J. 0BRÉiMow et L. SCHUBNIKOW, Z. Physik, 1924, 25, p. 31.
monocristal
parfait
dediphényle-éther
de 20 mm de diamètre et de 8 cm delongueur.
On a
préparé,
par unprocédé analogue,
le cristal de benzène(la
température
de cristallisation étant5,5°C)
avec cette différence quel’expérience
tout entièrese faisait à la
température
de0°,
environ. On a obtenuun monocristal de benzène de 24 mm de diamètre et de 6 cm de
long.
On a
mis,
enoutre,
à notredisposition,
lesmono-cristaux de
naphtalène
et de para dibromobenzènepré-parés
par unprocédé analogue,
à l’Institutd’Optique
àLéningrad
par M. N.Wachramejew,
il y aquelques
années.
Dans le but d’étudier les
spectres
de diffusion des cristaux auvoisinage
immédiat de la raie excitatrice, nous avons construit unspectrographe
àdispersion
élevée,
constitué par deuxprismes
deBrowning
etayant
unobjectif
de 25 cm de distance focale et de 5cm, d’ouverture. Nous avons obtenu dans larégion
duspectre
Hg 4
046À,
unedispersion
de 11Â/mm
et dans larégion Hg 4
358Â,
18Ã/mm.
Fig. 2.
K, cristal du benzène; E, eau froide; F, fenêtre en verre;
T, thermomètre.
La lumière d’un arc au mercure a été
dirigée
vers cecristal au moyen d’un condenseur. Dans tous les cas, le cristal s’éclairait du côté latéral du tube et la lumière diffusée s’observait le
long
de l’axe du tube.L’analyse
de tous les
cristaux,
à l’exception
dubenzène,
se faisait à latempérature
ordinaire de 18° à 20°C environ.L’analyse
du cristal de benzène se faisait à latempéra-ture de 2° à
3°C,
environ. On yparvenait,
enplaçant
le cristal dans un tube de verre~fig. 2)
à traverslequel
circulait de l’eau froide.
Nous nous sommes
servis,
enqualité
de lumièreexci-tatrice,
de la radiationHg
40461,
depréférence,
parce que, auvoisinage
de cetteraie,
ladispersion
est beau-coupplus grande qu’au voisinage
de la raie 4 358 1et,
enoutre,
auvoisinage
de la raie 4 04fi A le fondcontinu de l’arc au mercure est
beaucoup
plus
faiblequ’au voisinage
de la raie 43581. Laduréedutemps
dedu cristal de
benzène,
avec des durées de pose de1 ~ ~
-51
et 1 i h. Au bout d’une heure et fiemie onobte-t
nait
déjà
les raies Raman lesplus
intenses excitéespar la lumière
I-Ig
4 l158 A.3. Résultats
expérimentaux. -
Les résultats del’analyse
du cristal dudiphényle-éther
ont été trèsremarquables.
Dans larégion,
où l’on observe dans lediphényle-éther
liquide
unspectre continu,
auvoisinage
de la raieRayleigh,
nous avons découvert dans le cristal unspectre discontinu,
consistant enquatre
raies stokes etquatre
raies antistokes : -.Après
des résultatspareils,
obtenus avec le cristal dudiphényle-éther,
il étaitindispensable
d’éclaircir si lephénomène,
observé par nous, était unphénomène
général, c’est-à-dire,
si les cristauxpossédaient toujours
un
spectre
discontinu à laplace
de cespectre
continuau
voisinage
de la raieRayleigh
que l’on observe dans lesliquides. L’analyse
du cristal du benzèneprésentait
un intérêt tout
particulier,
parce que lephénomène
duspectre
continu dans le benzèneliquide
a étéanalysé
delafaçon
laplus complète
et laplus soigneuse,
à différentspoints
de vue, parplusieurs
auteurs(’).
Dans larégion
duspectre continu,
nous avonsobservé,
dans le cristal dubenzène,
deux raies stokes et deux raies antistokesàv = 62 cm-1 et àv == 104 cm-~.
Nous avons obtenu des résultats
analogues
avec les cristaux dunapthalène
et du para dibromobenzène(2).
La
figure
3représente
lesspectres
de diffusion dequatre
cristauxanalysés
auvoisinage
de la raieI-Tg
4 046 À et 4 078 Á. Le
spectre
continu du benzèneliquide
est aussireprésenté
à côté. Lesspectres
con-tinus des trois autres substances à l’état
liquide
dif-fèrent peu
du rpectre
du benzène Le tableau 1 donne toutes les nouvellesfréquences
des cristauxdésignés.
TABLEAU I.
(1) ‘V. GERLACH. Ann, Plcystk, 1929, 1, s. 301. - J. ’YEILLER,
Z. 1931, 68, s. î82. - A. R,oUSSET. J.
Physique, f932, 3,
p. 555. - S. YRNKATESWARAN.
Mag., 1932, 14, p. 258.
-S. BHAGAYAlI{TANE and A. V. R,ao. Ind. J. Phys., 493, 8, p. 437.
-W. HAXLE ll. F. IIEIDE.XliEICH. Physik. Z., 1934, 35, s. 1008.
(1) Les communications préliminaires, relatives à ces résultats,
ont été publiées dans Nature, 1935, 135, p. 100, 431, 998.
L’intensité des raies nouvelles est du même ordre de
grandeur
que l’intensité des raies Raman lesplus
fortes,
donnant ungrand
déplacement.
Dans le cristal ’du benzène l’intensité de ces raies .l ’1 - 62 cm-1 ett1v == t04 em-1 est un peu
plus petite
que celle de la raie laplus
intense 6. v = 992 cm-1. Dans le cristal depara
dibromobenzène,
l’intensité des raies voisines Av_
20,1
cm-1 et Av =37,8
cm-i est debeaucoup
plus
grande
que l’intensité des raies Raman lesplus
fortesavec un
grand
déplacement.
Lafigure
3 montre que lalargeur
des nouvelles raies est loin d’êtretoujours
la même. Il y a des raies trèsétroites,
comme parexemple,
les raies w =20,1
cm-1 et Av =37,8
cm-1du cristal
CüH4Br2
et les raies Ó.v =22,0
cm-’ etAv=37,7
cm-1 du cristal Les autresraies,
par
exemple
la raie Av = 93 cm-1 du cristalC6H4Brl
et la raie w = 104 cm-1 du cristal
(C6H5)2Û
sont,
au contraire, trèslarges,
de 10-15 cm-1 delargeur.
Elles sedistinguent
trèsbien,
par leurlargeur,
de toutes les raies Raman d’ungrand déplacement,
très étroites dans ces substances.Fig. 3. -
a, benzène liquide; b, cristal du benzène ; c, cristal du
p-dibrom-benzéne; d, cristal du diphényl-éther; m, cristal du
naphtalène.
Pour les raies
étroites,
laprécision
denombres,
don-nés par letableau,
est de ±0,3
cin-1 . Pour les raies lesplus
larges
les nombres cités donnent la valeur du116
organiques,
parexemple,
dunaphtalène (’)
et du ben-zène(2)
aient étél’objet
d’une étudeantérieure,
larégion
des bassesfréquences,
découverte par nous, n’apas été observée. La cause de ce fait
consiste,
sans doute en ce que, dans ungrand
nombre de cas, les recherches~e faisaient avec des
poudres
cristallines. Avec unprocédé pareil d’analyse,
larégion
duspectre
voisine de la raie excitatrice noircit par suite de la surexpo-sition de la raie exicatrice et parce que le fond continude l’arc au mercure au
voisinage
de la raieHg
4 046 Àet,
particulièrement,
auvoisinage
de la raieHg 4
358 1 devientvisible,
enprésence
dessurexpositions
trèsgrandes.
4. Discussion et conclusions. - Dans les
quatre
substai)ces étudiées par nous on découvre à l’état
liquide
unspectre
continu intense auvoisinage
de la raieRayleigh.
Nous avonsconstaté,
dans toutes cessubstances à l’état
cristallin,
laprésence
des raies Raman trèsfortes,
à laplace
duspectre
continu. Cesrésultats nous font croire que la
présence
duspectre
continu auvoisinage
de la raieRayleigh
duliquide
serattache nécessairement à
l’existence,
dans cetterégion
d’un
spectre discret,
dans le cristal.Quelle
est donc la nature des nouvelles raiesIl suffit de
jeter
un coup d’aeil sur lesspectres
des cristaux pour voir que les nouvelles raies Raman nesont pas des raies de rotation. Les valeurs de leur
déplacement
parrapport
à la raieexcitatrice, sont trop
grandes
pour des raies derotation;
les distances entre les raies et larépartition
de l’intensité sedistinguent
complètement
de celles duspectre
de rotation. Les recherches sur lapolarisation
des nouvelles raies(3)
faites par nous, ont montré, que ces raies sontpolari-sées tout autrement que le
spectre
de rotation. Il faut considérer les nouvelles raies de cristal comme les raies Raman de vibration.Ces résultats
expliquent,
en mêmetemps,
la vraie nature duspectre
continu observable dans lesliquides
au
voisinage
de la raieRayleigh.
Nous sommes à même de prouver,aujourd’hui,
que lespectre
continu desliquides,
ne fût- ce que dans lapartie essentielle,
n’est pas dû à la rotation des
molécules,
comme on lepensait jusqu’aux
derniersjours,
mais à l’effet de vibration. Il est évident que le cristalpossède
desliai-sons faibles
quelconques
qui provoquent
les raies Raman peudéplacées.
Ces liaisons seconservent,
évidemment,
dans leliquide,
tout en se déformant trèsfort,
d’où il résulte que lesfréquences
de vibration deviennent moinsdéterminées,
les raiess’élargissent
et le
spectre
devient continu.Une telle
interprétation
duspectre
continu admetl’objection
suivante : dansquelle
mesure est démontrée l’identification duspectre
continu desliquides
avec les raies devibration,
observées dans la mêmerégion
ducristal# Il n’existe
peut-être
aucune liaison entre le(1) R. B1R. Naiure, 1929, 124, p. 692.
(2) H. EPST$m und W. STEIXER. Z. phys. Chem., 19J.B., 26, s. 131.
t3) E. GROSS and ~l 1935, 135, p. 998.
spectre
continu duliquide
et les nouvelles raies Raman du cristal? Onpeut
supposer que le cristalpossède
des liaisons faiblesquelconques
donnant naissance auxraies Raman peu
déplacées
qui
disparaissent
complète-mentpendant
la fusion du cristal et ne donnentplus
aucun effet Raman. Parcontre,
lespectre
continuapparaît,
dans leliquide,
dans la mêmerégion
duspectre,
soit à cause de la rotation desmolécules,
soitpour des raisons différentes.
On
peut
opposer, à cetteobjection probable,
desarguments
trèsimportants,
montrant la liaison étroiteentre le
spectre
continu duliquide
et lespectre
discon-tinu du cristal.1° Dans notre travail antérieur
(’)
nous avonssignalé
le fait suivant : on observe dans lediphényle-éther
liquide
à latempérature ordinaire,
aux bords duspectre continu,
dans larégion
de Ai - 100cm-1 ,
envi-ron, un maximum d’intensité
qui disparaît
à latem-pérature
~~0°G. Si nous considérons lespectre
du cristal dudiphényle-éther
nous verronsqu’il
possède,
à cet
endroit,
une raie très intense et assezlarge
àv = 104 cm-’. Nous pouvons
analyser
ainsi,
suc-cessivement,
la conduite de la liaisonqui
conditionne lafréquence
ov = 1U4cm-1, pendant
lechangement
d’état et de
température
de la substance. Cette liaison donne une raie nette dans lecristal;
dans leliquide,
à latempérature
de 180C elle ne donnequ’un larges
maximum à l’endroit de la raie
précédente;
à latem
pé-rature
égale
à 250~C nous ne pouvonsplus
observeraucune trace de la raie
précédente.
2° L’examen des dessins et des tableaux des
spectres
des cristaux montre que certainesfréquences
seretrouvent dans
plusieurs
substances. Il est bienprobable
que cela ne soitqu’un
hasard. Mais on nesaurait attribuer au hasard le fait que, dans tous.
ces
cristaux,
laplus grande
des nouvellesfréquences.
a le même ordre de
grandeur,
100 cm-i environ.Ce fait est
probablement
dû à ce que toutes cea.substances
possèdent
un anneaubenzènique.
Parconséquent,
oncomprend
mieux le faitqui
consisteen ce que le
spectre
continu auvoisinage
de la raieRayleigh
dans les dérivés du benzène à l’étatliquide,
s’étend à peuprès
à la même distance du centre de-120 à 150 em-t environ. Pourl’hypothèse
derotation
ce fait demeurait
incompréhensible,
parce que lesmoments d’inertie des molécules de ces substances. sont très différents. Il n’est pas rare
qu’une
substance,
de moments d’inertie de molécule
plus grands,
parexemple,
lediphényle-éther,
ait unspectre
continu.plus
large
que celui de la substance de moments d’inertieplus petits,
parexemple,
le benzène. Nous;sommes à
même,
aujourd’hui, d’expliquer pourquoi
lespectre
continu dudiphényle-éther
est un peuplus-large
que celui du benzène. Cela est dû à ce que, dansle cristal du
diphényle-éther,
la raie extrême duspectre
peu
déplacé
A,,j ~ 104 cm-1 estplus
intense etplus.
large
que celle du cristal du benzène 3v = 1043° On sait que le
spectre
continu entoure d’unefaçon
asymétrique
la raieRayleigh
comme on levoit,
par
exemples,
sur les courbesphotométriques
donnéesdans notre travail antérieur.
L’asymétrie
consiste surtout en ce que l’intensité de lapartie
extérieure duspectre
continu estbeaucoup plus
faible vers le côtéviolet de la raie
Rayleigh
que vers le côté rouge.L’asymétrie
observée a un caractèrequi
diffère un peude celui de
l’asymétrie
duspectre
de rotation. Si nouscomparons le
spectre
continu duliquide
avec lespectre
discontinu du cristal nous verrons unegrande
ressem-blance dans
l’asymétrie.
Les résultats de notre étude sur l’influence de la
température
sur lespectre
continu duliquide
s’accor-dent
parfaitement
avec la nouvelleinterprétation
duspectre
continu.En étudiant l’influence de la
température
sur lespectre
continu duliquide
nous avons trouvéindis-pensable
dedistinguer
lapartie
centrale duspectre
continu et lapartie
extérieure. L’intensité trèsgrande
de lapartie
centrale duspectre
continu et sadépendanee
de la
température
font croirequ’elle
nepeut
pas êtreattribuée aux nouvelles raies de vibration peu
déplacées
du cristal. Il est évident que la
partie
centrale duspectre
continu est due(dans l’essentiel)
à des raisons tout autres. Dans notre travail antérieur nous avonsdiscuté les causes
probables
de cet effet.Nous
devons,
maintenant,
examiner laquestion
de la nature des liaisonsqui provoquent
lesspectres
discontinus de bassesfréquences
du cristal et lespectre
continu duliquide.
Il n’est pas douteux que cetterégion
duspectre
sedistingue
essentiellement,
par son
origine,
duspectre
de vibration Raman usuel.En
effet,
on a établiexpérimentalement
que lespectre
Raman intramoléculaire de vibration estrelative-ment peu sensible auxchangements
d’étatd’agrégation
de la substance. Le
spectre
Ramanchange
très peu, lors du passage de l’étatliquideàl’état
cristallin.Ainsile
spectre
Raman de laglace
à latempérature
un peuau-dessous de 0° se
distingue
très peu duspectre
de l’eau.Labandedelaglaceest
un peuplus étroite que celle
de
l’eau,
etpeut-être
un peuplus dépla,cée
vers le côté de la raie excitatrice. Dans les substancesNO,, CH41
CCI,
1’)
etC,H, (2)
leschangements
defréquences,
lors du passage de l’étatliquide
à l’état cristallins nedé-passent
pas 3 cm-1(’).
La
région
duspectre
des bassesfréquences,
quenous sommes en train de
discuter,
secomporte
d’une manière tout à fait différente. Comme nous l’avons examiné en détailplus
haut,
lors du passage de l’état(1) G SUTnERRAND. Proc.
Roy.
Soc., 1933, 141., p. 53s.(2) H. EpSTEIN und W. sTEIPIER, loc. cit.
cristallin à l’état
liquide,
les raies discrètess’élargissent
en un
spectre
continu danslequel
onpouvait
établirdans un cas, seulement un maximum à l’endroit de
la raie
précédente.
Tout ce que nous avons dit
plus
haut prouvecom-bien il serait difficile d’admettre que la
région
peudé-placée
duspectre
du cristal(et
duliquide)
soit due auxliaisons intramoléculaires. Il serait
plus
vraisemblable d’admettre que cesfréquences
sont dues aux liaisons intermoléculaires etreprésentent
lesfréquences
de vibrationscaractéristiques
du réseau cristallin. Siune telle
interprétation
estacceptable
pour lesnou-velles
fréquences
ducristal,
il s’ensuit que lespectre
continu duliquide
est dû aux vibrations inter-moléculaires à l’intérieur des résidus de la structure cristallinequi
se conservent dans leliquide,
à l’état très déformé. Comme nous l’avonsdéjà signalé,
l’ana-lyse
de la diffraction des rayons X dans lesliquides,
amène à une conclusionanalogue. L’hypothèse
de la structurequasi-cristalline
desliquides,
à la lumière desexpériences
décritesci-dessus,
acquiert
ainsi unnou-veau
fondement,
du côté des recherchesoptiques.
Rappelons,
une fois deplus,
quel’interprétation
de larégion
peudéplacée
duspectre
des cristaux et duspectre
continu auvoisinage
de la raieRayleigh
desliquides, proposée
par nous, est unehypothèse qui
réclame un fondement solide et une vérification ulté-rieure.
La confirmation du fait que le
spectre
continu desliquides
et lespectre
discontinu du cristalont,
dans leurs traitsessentiels,
uneorigine identique,
est hors de doute.L’analyse
duspectre
Raman des vapeurs dessub-stances, étudiées par nous à l’état cristallin
(benzène
etautres)
aurait pu donner une définitionplus
précise
à laquestion,
concernant la nature des nouvelles raies Raman des cristaux. Si l’on ne réussit pas à découvrir ces nouvelles raies Raman dans lespectre
des vapeurs,ce sera une raison très
importante,
plaidant
en faveur Je notrepoint
de vue,qui
considèrequ’elles
sontcau-sées par les vibrations intermoléculaires.
L’analyse
de
l’absorption
des vapeurs du benzène dans larégion
infra-rouge
lointaine .40-110u. (’)
oùpénètre
une des fré-quences Raman du cristal du benzène Av -104cm-’,
n’a
permis d’y
découvrir aucune banded’absorption.
Or,
ce résultat ne résoud certes pas laquestion
quenous sommes en train de discuter.
Toutefois,
il fautremarqlier
qu’en présence
de l’association dans les vapeurs, lapossibilité
de découvrir dans lespectre
des vapeurs, lesfréquences
des vibrations inter-moléculairesquelconques
n’est pas exclue.(1) R. BARBES, V’. BF.NEDICT and C. 1Z. Lgwis. Phys. Rev., 1935,