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Actes de la recherche en sciences sociales | Les enjeux des transformations de la recherche http://www.arss.fr/articles/les-enjeux-des-transformations-de-la-recherche/

Les enjeux des transformations de la recherche

[Texte intégral]

La recherche fait aujourd’hui l’objet, dans les pays européens, de réformes importantes dont un objectif majeur est de redéfinir les relations entre la recherche publique et le monde économique. Dans un pays comme la France, l’organisation de la recherche est, dans cette perspective, durement critiquée : trop coupée du monde économique, elle encouragerait des travaux dépourvus d’utilité économique immédiate. Ces dernières années, beaucoup de mesures ont été prises, depuis « la loi sur l’innovation et la recherche » de 1999 jusqu’à « la loi de programme » adoptée au printemps 2006, en passant par la création en 2005 de l’Agence nationale de la recherche, pour concentrer les moyens publics sur les recherches les plus immédiatement « appliquées » et favoriser les « synergies » entre le monde académique et les entreprises privées. Pour nombre de responsables économiques, politiques, mais aussi d’acteurs du monde de la recherche, la recherche publique devrait donc servir, en priorité, le monde économique. Les réformes entreprises ne visent pas seulement à donner à celui-ci les moyens de peser de façon déterminante dans la définition des programmes de recherche. Elles semblent considérer qu’il doit aussi inspirer l’organisation de la recherche publique : pour mieux servir l’économie, la recherche publique devrait ainsi épouser un fonctionnement qui, comparable à celui des entreprises capitalistes, serait fondé sur le droit de propriété, la rétribution individuelle au mérite ou « l’évaluation ».

Les présupposés qui sous-tendent cette vision des choses ne font pas l’unanimité. La mobilisation sans précédent qui s’est produite en France, à partir de janvier 2004, autour du collectif « Sauvons la recherche » l’a montré. Mais un élément essentiel se joue aux États-Unis, où les « réformateurs » trouvent le modèle de « l’économie du savoir » dont ils prônent la généralisation en Europe. Les politiques d’inspiration néo-libérales en matière de recherche ont été mises en œuvre aux États-Unis dès 1980, mais leurs effets donnent aujourd’hui lieu à un débat qui, presque totalement ignoré en Europe, risque de s’y développer d’ici peu[1]. Comme le soulignait récemment l’économiste Josh Lerner, l’un des grands spécialistes

américains des questions de l’innovation, c’est au moment même où la critique de la loi Bayh-Dole (1980) – qui est au centre de la politique nord-américaine de la commercialisation des technologies – est devenue, selon lui, banale et même à la mode aux États-Unis[2], que l’Europe cherche à l’imiter.

L’éloge du « modèle nord-américain » repose, par exemple, sur des indicateurs trompeurs. Ainsi, l’augmentation du nombre de brevets en Amérique du Nord, si souvent invoquée par les réformateurs européens, ne peut pas être considérée comme l’indice d’une accélération des inventions et des découvertes. Adam Jaffe et Josh Lerner montrent au contraire qu’elle doit beaucoup à la libéralisation des procédures d’évaluation. Au nom du culte de la propriété privée comme fondement unique de la dynamique économique, l’évaluation des demandes de brevets est en effet devenue de moins en moins rigoureuse au cours des années 1980 et 1990. Comme l’instance en charge de cette évaluation (le Patent and Trademark Office, PTO), a été contrainte de trouver elle-même ses moyens de fonctionnement, elle est devenue de moins en moins critique vis-à-vis des souhaits de ses « clients ». Les statistiques sur le nombre de brevets se ressentent donc d’un effet artificiel du processus de libéralisation, parce qu’il est devenu plus facile d’obtenir un brevet et aussi plus simple de le défendre devant les cours de justice. Ce même processus a élargi l’éventail des domaines où l’on peut déposer un brevet. Depuis 1998, on peut déposer des brevets pour les « méthodes de commerce ». Le dernier élargissement a donné lieu à des cas byzantins, comme le brevet pour le « sandwich sans croûte sous emballage isotherme » (le “sealed crustless sandwich”), qui ont déclenché un vif débat.

Beaucoup de spécialistes considèrent que le système nord-américain actuel, plutôt que de protéger et de stimuler l’innovation, la freine, parce qu’il encourage des luttes judiciaires longues et coûteuses (parfois contre les véritables inventeurs), et qu’il accroît considérablement les coûts pour les utilisateurs – entreprises, services publics, citoyens – des technologies brevetées[3]. La leçon principale à tirer du cas nord-américain semble donc être que la dérégulation et la commercialisation des services publics peuvent créer des obstacles à l’innovation et à l’efficacité économique.

La politique menée en Amérique du Nord semble engendrer des pratiques qui ne sont pas seulement contraires aux valeurs scientifiques, mais qui s’accompagnent d’effets collectivement indésirables et dont on peut se demander s’ils ne risquent pas d’être finalement contre-productifs pour les entreprises qui tentent de contrôler la recherche[4]. L’exemple de la recherche biomédicale qui est le plus documenté, montre que les intérêts des entreprises pharmaceutiques ou autres tendent

aujourd’hui à déterminer les thèmes et les objets des recherches, mais aussi, de plus en plus, à peser sur leur publication (ou sur leur non-publication)[5] et même, dans certains cas, sur leurs conclusions. Plusieurs analyses, qui ont pris pour objet des sous-ensembles de publications à prétention scientifique, font ainsi apparaître que les intérêts économiques et financiers des chercheurs expliquent une partie de plus en plus significative des résultats publiés : les effets prêtés à certains médicaments dépendent plus du lien des chercheurs à l’industrie que d’autres facteurs[6]. Selon une analyse de régression, dans le cas sans doute limite de recherches sur les effets du tabagisme passif, la seule variable expliquant la divergence des résultats obtenus est la relation qui unit certains auteurs aux grandes firmes de l’industrie du tabac[7]. Ces recherches rigoureuses et critiques, qui s’opposent aussi bien à la posture relativiste d’une partie des science studies qu’au discours moralisateur sur les valeurs des chercheurs, suggèrent que l’analyse scientifique elle-même est peut-être l’arme la plus efficace contre les effets

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corrupteurs possibles de la commercialisation de la recherche.

Le caractère auto-destructeur d’une commercialisation sans bornes est bien visible dans des domaines où il n’est plus possible de trouver suffisamment de chercheurs et d’évaluateurs économiquement indépendants. Ainsi, une revue aussi renommée que la New England Journal of Medicine a dû en 2002 assouplir ses règles en matière de transparence et de conflits d’intérêts. Les conseils scientifiques des grands organismes publics sont confrontés au même problème : plus de la moitié (54 %) des membres des conseils scientifiques de la US Food and Drug Agency (FDA) avait en 2000 un « intérêt financier direct » aux produits dont ils devaient évaluer objectivement les qualités[8]. Par ailleurs, avec la croissance des financements privés, les firmes exercent de façon croissante des pressions directes pour obtenir des résultats conformes à leurs intérêts. Selon les recherches les plus récentes sur la fraude, la catégorie la plus importante des comportements « indésirables » des chercheurs est ainsi le résultat de la pression des instances de financement. Dans une proportion non négligeable (15,5 %), les chercheurs déclarent que, face à ces pressions, ils ont, durant les trois dernières années, modifié « le plan, la méthodologie ou les résultats » de leur travail[9].

Contrairement à ce que semblent penser les chantres de ce « nouveau mode de production du savoir[10] », c’est la réalité nord-américaine elle-même qui oblige à s’interroger sur les effets du rapprochement du monde de la recherche et du monde économique. Les politiques actuelles n’ont pas seulement pour effet de mettre la recherche au service d’une fin collective, « l’économie ». Elles peuvent orienter la recherche vers des thèmes secondaires d’un point de vue scientifique, elles modifient les pratiques des chercheurs, leur engagement dans leur travail, comme le fonctionnement des instances qui, fondées sur la reconnaissance par les pairs, jouent un rôle essentiel dans des champs qui se caractérisent par un très haut degré de spécialisation. Elles transforment donc en profondeur l’activité scientifique, affectant ses structures les plus fondamentales et les plus spécifiques. Mais, fondée sur les intérêts économiques des firmes et de leurs alliés, la nouvelle politique de la recherche risque aussi de renforcer la tendance à déserter des domaines qui, bien que socialement importants, ne sont pas économiquement rentables, voire opposés aux intérêts des firmes (c’est le cas par exemple de la recherche des possibilités de diminuer l’usage des médicaments). Il est important dans ces conditions de revenir à des questions structurales, en particulier celle de l’autonomie et de l’hétéronomie de la recherche par rapport au champ économique[11], questions que les « études sociales de la science » ont trop rapidement abandonnées au profit de l’observation directe de la fluidité des

interactions locales.

Étudier précisément les structures de la recherche suppose de prendre acte de leur différenciation. Comme le montre l’un des articles de ce numéro, les organisations et les pratiques de recherche connaissent d’importantes variations d’une discipline à l’autre. La recherche n’est nullement une entité indifférenciée ; elle se compose au contraire d’un très grand nombre de sous-champs, ce qui a notamment pour conséquence que la question de l’utilité sociale, et des politiques à mettre en œuvre, ne saurait se poser partout dans les mêmes termes (en sciences humaines par exemple, il n’existe pas de brevets et

l’hétéronomie y est d’abord associée à l’expertise politico-administrative). Par ailleurs, les espaces disciplinaires ont des histoires différentes qui intègrent toujours des interactions permanentes avec d’autres espaces sociaux. Depuis le XIXe siècle, ils sont certes unis par des relations étroites avec le champ universitaire – qui est lui-même très différencié (ne serait-ce qu’en raison de la diversité de ses publics) –, mais l’intensité de ces relations varie selon les époques, les pays et les types de savoirs. Un nombre important de ces espaces ont des relations très anciennes avec les champs économiques et politiques (sans en être pour autant de simples dépendances), ce qui contredit la représentation d’un monde clos qu’aiment entretenir ceux qui veulent l’« ouvrir » davantage à l’économie. La scientométrie constitue à cet égard un exemple très parlant. Elle a tellement intégré la vie scientifique qu’elle a toutes les apparences aujourd’hui d’un pur produit de l’activité scientifique.

Pourtant, il n’en est rien : la création du Science Citation Index est profondément liée au contexte étatsunien de la fin des années 1950, à des entrepreneurs privés marginaux dans l’univers académique et aux circonstances de la guerre froide qui renforcent la volonté d’instances bureaucratiques d’orienter et de contrôler la recherche.

Les « recherches sur la recherche[12] » publiées ici mettent également en valeur les mécanismes et les croyances spécifiques à ces sous-champs. L’analyse de l’édition savante (en sciences humaines) rappelle ainsi que la diffusion de travaux originaux et spécialisés renvoie à une économie très particulière dont l’évolution, par exemple, ne peut ne peut être réduite à une formule simple ou un lieu commun journalistique (la « crise de l’édition en sciences humaines »). Elle suppose des stratégies d’édition ingénieuses qui reposent sur des équilibres inévitablement précaires (comme le montre l’exemple des presses universitaires aux États-Unis et en Grande-Bretagne qui, à la suite de réactions en chaîne, semblent se trouver aujourd’hui dans une situation critique), ce qui l’apparente à « l’économie anti-économique » des univers artistiques. De même, nombre d’indices rappellent l’importance dans les activités scientifiques d’une libido et de croyances spécifiques, irréductibles au seul appât du gain matériel. Même les chercheurs les plus directement liés au champ économique, comme ceux qui créent des entreprises ou comme les doctorants financés par des entreprises industrielles, restent manifestement attachés aux représentations traditionnelles du désintéressement de la science, que les politiques néo-libérales tendent à considérer comme périmées. Les valeurs d’autonomie ne survivraient pas aux situations les plus hétéronomes, si elles n’étaient pas l’une des composantes les plus fondamentales de l’activité scientifique, par-delà toutes les distinctions entre recherche et

innovation, ou entre recherches fondamentale et appliquée.

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L’autonomie (relative) de la recherche n’est pas simplement un enjeu corporatiste ; c’est un fondement essentiel de la science, une condition à l’avancée des savoirs. On peut alors penser que les effets qui s’observent aux États-Unis traduisent des contradictions et des dangers inhérents à une politique qui, en introduisant massivement dans la recherche publique des logiques issues du champ économique, risquent de détruire les structures dont elle veut se servir.

[1]. Déjà, dans des pays européens, des chercheurs et des universitaires, confrontés à de brusques transformations de leurs conditions de travail, alertent sur les effets que risquent de produire à terme les évolutions engagées. Voir, par exemple, Jean-François Bachelet, L'Université impossible. Le savoir dans la démocratie de marché, Bruxelles, Éd. Labor, 2003 ; Lise Thiry, La Science et le chercheur. Les chemins du doute, Bruxelles, Éd. Labor, 2004 ; Christian de Montlibert, Savoir à vendre, Paris, Raisons d’agir, 2005.

[2]. Josh Lerner dans le Journal of Economic Literature, XLIII, juin 2005, p. 511.

[3]. Voir notamment Adam Jaffe et Josh Lerner, Innovation and Its Discontents. How Our Broken Patent System is Endangering Innovation and Progress, and What to Do About it, Princeton, Princeton University Press, 2004. Pour une perspective

historique, voir David Mowery, Richard Nelson, Bhaven Sampat et Arvids Ziedonis, Ivory Tower and Industrial Innovation:

University –Industry Technology Transfer Before and After the Bayh-Dole Act, Stanford, Stanford University Press, 2004.

[4]. La littérature sur la commercialisation de la recherche et des universités aux États-Unis est abondante. Voir notamment l’ouvrage de l’ancien président de l’université d’Harvard, Derek Bok, Universities in the Marketplace: The Commercialization of Higher Education, Princeton, Princeton University Press, 2003; Donald Stein (éd.), Buying in or Selling Out? The

Commercialization of the American Research University. New Brunswick, Rutgers University Press, 2004; Jennifer Washburn, University Inc. The Corporate Corruption of Higher Education, New York, Basic Books, 2005 ; James Engwall et Anthony Dangerfield, Saving Higher Education in the Age of Money, Charlottesville, University of Virginia Press, 2005. Pour une bibliographie commentée sur les transformations actuelles des institutions académiques, voir

http://publicuniversities.ssrc.org/default.aspx.

[5]. Sur la forte augmentation des pratiques de secret, voir David Blumenthal et al., “Withholding research results in academic life science: evidence from a national survey”, Journal of the American Medical Association, 277, 1997, p. 1224-1228 ; Eric Campbell et al., “Data withholding in academic genetics”, Journal of the American Medical Association, 287, 2002, p. 473-480.

[6]. Par exemple, des chercheurs se sont opposés au sujet de médicaments contre la tension artérielle (les “calcium channel blockers”). Certains disaient qu’ils augmentaient le risque cardiaque. Une analyse, portant sur l’ensemble de leurs

publications, a montré que ceux qui contestaient l’existence de ce risque étaient tous liés aux producteurs du médicament (ils étaient consultants, possédaient des actions ou des stock-options, donnaient des cours pour le personnel de ces firmes, etc.) ; parmi ceux qui n’avaient pas de lien, aucun ne formulait un jugement favorable sur le produit, 23 % étaient neutres et 77 % avait un jugement négatif. Parmi cet ensemble de 70 articles, deux seulement contenaient des renseignements sur les liens avec l’industrie. Voir H. T. Stelfox et al., “Conflict of interest in the debate about calcium-channel antagonists”, New England Journal of Medecine, 338, 1998, p. 101-105. Sur ce cas et bien d’autres, voir Sheldon Krimsky, Science in the Private Interest.

Has the Lure of Profits Corrupted Biomedical Research?, Lanham, Rowman & Littlefield, 2003 (trad. française par Léna Rosenberg : Sheldon Krimsky, La Recherche face aux intérêts privés, Paris, Les Empêcheurs de tourner en rond, 2004), Justin Bekelman et al., “Scope and impact of financial conflicts of interest in biomedical research”, Journal of the American Medical Association, 289(4), 2003, p. 454-465 ; Joel Lexchin et al., “Pharmaceutical industry sponsorship and research outcome and quality: systematic review”, British Medical Journal, 326, 2003, p. 1566-1570.

[7]. D. E. Barnes et L. A. Bero, “Why review articles on the health effects of passive smoking reach different conclusions?”, Journal of the American Medical Association, 279, 1998, p. 1566-1570. La littérature sur la commercialisation de l’Université montre en outre qu’il n’y a pas que les chercheurs de médecine qui se « vendent » aux firmes de tabac. En 2002, un e-mail du philosophe anglais Roger Scruton était rendu public : il y proposait à la firme Japan Tabacco International d’écrire ou de faire écrire des articles dans la presse contre le lobby des antitabagistes, contre une rémunération mensuelle de 4 500 à 5 500 livres. Avant cette révélation, il était inconnu que Scruton était payé par une grande entreprise de tabac.

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[8]. Voir S. Krimsky, op. cit., p. 113. Voir aussi l’ouvrage de l’ancien rédacteur en chef du New England Journal of Medicine, Marcia Angell, The Truth About the Drug Companies: How They Deceive Us and What to Do About It, New York, Random House, 2005.

[9]. Brian Martinson, Melissa Anderson et Raymond de Vries, “Scientists behaving badly”, Nature, vol. 435, 9 juin 2005, p.

737-738.

[10]. Michael Gibbons et al., The New Production of Knowledge, Londres, Sage, 1994 ; Helga Nowotny et al., Re-Thinking Science, Cambridge, Polity Press, 2001 (trad. française : Repenser la science, Paris, Belin, 2003). Sur la réception de ces travaux, voir Terry Shinn, « Nouvelle production de savoir et triple hélice. Tendances du prêt-à-penser les sciences », Actes de la recherche en sciences sociales, 141-142, mars 2002, p. 21-30.

[11]. Si la question de l’autonomie se pose aujourd’hui principalement par rapport au champ économique, elle se pose aussi par rapport au champ politique. Les infractions proprement politiques à l’autonomie de la recherche représentent un enjeu qui est également vivement débattu aux États-Unis. Dans de nombreuses questions (écologie, éducation sexuelle, politique contre le sida) le gouvernement Bush a suivi une politique qui est contraire à des résultats scientifiques bien établis tout en imposant des candidats politiquement ou religieusement très marqués aux institutions scientifiques, voir par exemple le rapport de la “Union of concerned scientists” intitulé “Restoring scientific integrity in policy making”

(http://www.ucsusa.org/scientific_integrity/restoring/) et Chris Moonney, The Republican War on Science, New York, Basic Books, 2005.

[12]. Ce numéro poursuit la réflexion entamée dans de précédents numéros d’Actes de la recherche en sciences sociales, notamment les numéros « Recherches sur la recherche » (74, septembre 1988), « Science » (141-142, mars 2002) et « Entreprises académiques » (148, juin 2003).

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